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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Seine Saint Denis: URGENCES

23 Avril 2020, 06:44am

Publié par PCF Villepinte

 

Pantin le 16 avril 2020

 Monsieur le président de la République, Nous avons écouté avec attention votre intervention télévisée du 13 avril. Si des insuffisances et des erreurs ont été reconnues, nous pensons que les enjeux auxquels nous sommes confrontés appellent des réponses d’une autre ampleur. Ceci nous conduit, au regard de la réalité de notre département, à tirer un certain nombre d’enseignements et à vous faire des propositions concrètes à mettre en œuvre rapidement.

 Le département de la Seine Saint Denis paye un très lourd tribut à la crise sanitaire actuelle. La surmortalité de 63% enregistrée ces dernières semaines est le résultat des politiques menées depuis des années tant en matière de santé, de logement que d’emploi. La sous dotation médicale chronique de notre département qui fait que plus d’habitants souffrent de pathologies lourdes, associée à une grave crise du logement, à un taux élevé de pauvreté et une plus grande précarité dans le travail aboutissent à cette catastrophe sanitaire.

 Cette situation n’est pas nouvelle, nous la combattons depuis des années mais la crise sanitaire révèle l’ampleur des dégâts humains que ces choix politiques produisent. Devant la gravité de cette situation, nous vous demandons que des mesures d’urgence soient prises en vue du rétablissement de l’égalité républicaine qui est complètement bafouée en Seine Saint-Denis. Le redressement de la situation appelle le développement des services publics dont l’épidémie a mis en évidence le rôle essentiel.

 C’est pourquoi, nous vous demandons de prendre des mesures concrètes en allouant des moyens aux hôpitaux de notre département qui souffrent d’un sérieux sous équipement. Concernant la réouverture des classes le 11 mai, il est impératif que toutes les conditions de sécurité sanitaire soient assurées pour les enfants, les enseignants et le personnel. Ceci suppose des moyens conséquents de la part de l’Etat et une définition des mesures à prendre en association avec les acteurs de la communauté éducative.

D’autre part, nous ne comprendrions pas que, dans la situation actuelle, des classes soient supprimées à la rentrée scolaire. Au contraire, l’important décrochage scolaire constaté depuis la fermeture des écoles et ce malgré les efforts importants fournis par les enseignants, nécessite que des moyens supplémentaires soient accordés aux établissements scolaires de notre département.

Nous constatons chaque jour que les familles les plus modestes subissent de plein fouet la situation actuelle et ne peuvent plus faire face aux besoins les plus élémentaires. Le chômage partiel, l’arrêt de nombreuses activités, le prix des denrées alimentaires ainsi que la réduction des secours alimentaires conduisent des familles entières dans une pauvreté accrue.

 Dans l’attente de la définition des aides annoncées et la connaissance des bénéficiaires, nous demandons le déblocage de secours d’urgence. Dans le domaine du logement, il est nécessaire de revenir sur les dispositions de la loi Elan qui étouffent les offices HLM d’autant qu’un grand nombre de locataires va se retrouver dans des difficultés de paiement de leur loyer. Nous demandons donc une hausse conséquente des APL pour permettre à chacun de payer son loyer et une aide exceptionnelle aux bailleurs sociaux en difficulté pour leur permettre de faire face à la situation.

 De même, le report de la fin de la trêve hivernale ne va faire que repousser le drame des expulsions locatives, dont nous sommes certains qu’il sera considérablement aggravé par la crise actuelle. Des mesures d’urgence de justice sociale doivent être prises pour garantir le droit au logement. Enfin, il nous semble impératif qu’une aide et un suivi sanitaire des populations contraintes de vivre dans des logements insalubres ou dans des campements de survie soient organisés systématiquement. Ces mesures peuvent être mises en œuvre rapidement, il suffit pour cela de mobiliser les immenses richesses accaparées par une minorité au détriment de la justice sociale et des services publics.

 Mais au-delà de ces mesures immédiates, c’est un véritable plan de redressement de la situation qui est nécessaire pour notre département. Le rapport parlementaire « La République en échec » de 2018 ne doit pas être oublié. Une réorientation des politiques mises en œuvre est nécessaire. La situation de la Seine Saint-Denis démontre de façon aiguë que les choix de l’austérité et de la destruction des services publics sont nocifs. Un tel plan, pour répondre à la situation avec efficacité, demandera une construction démocratique associant élus et acteurs sociaux du département.

 Seule cette élaboration démocratique permettra de rassembler toutes les énergies au plan départemental comme au plan national. Nous avons des propositions à vous faire sur les sujets évoqués dans ce courrier. De même qu’il est indispensable de reconnaître l’esprit de responsabilité, le courage et la solidarité dont fait preuve la population, sans lesquelles la situation serait encore plus grave.

 A plus d’un titre, ils ont permis que le pays reste debout. Sans la reconnaissance de son rôle et de ses besoins, rien de juste, de dynamique, d’économiquement solide et durable ne pourra être construit. Dans l’attente de votre réponse, veuillez agréer, Monsieur le président de la République, l’expression de notre plus haute considération.

 ASSASSI Eliane, sénatrice, présidente du groupe CRCE ; ATTIA Dominique, conseillère départementale ; BEAUDET Pascal, conseiller départemental ; BEDREDDINE Bélaïde, vice-président du conseil départemental ; BESSAC Patrice, maire de Montreuil ; BLANCHET Stéphane, maire de Sevran ; BUFFET Marie-George, députée, ancienne ministre ; COSKUN Taylan, conseiller régional ; DELLAC Dominique, conseillère départementale ; GAY Fabien, sénateur ; JUSTE Carinne, maire de Villetaneuse ; LABBE Pascale, conseillère départementale déléguée ; MIGNOT Didier, conseiller régional ; PEU Stéphane, député ; POUX Gilles, maire de La Courneuve ; RUSSIER Laurent, maire de Saint-Denis ; SADI Abdel, vice-président du conseil départemental ; TAÏBI Azzedine, maire de Stains, vice-président du conseil départemental

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IL Y A URGENCE ! LE BILLET DU DR CHRISTOPHE PRUDHOMME. HÔTELS

23 Avril 2020, 06:42am

Publié par PCF Villepinte

Jeudi, 23 Avril, 2020

Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93

L’inventivité des gens qui nous gouvernent est sans limites pour masquer la pénurie de moyens et vendre des solutions dites «innovantes». La proposition de loger les personnes positives au coronavirus à leur sortie de l’hôpital fait partie de ces mesures. Quel est l’objectif? Éviter un retour à domicile précoce de personnes encore contagieuses.

 Deux questions se posent alors. Sachant que les personnes sont contagieuses avant même l’apparition des premiers signes, on en revient au problème de la réalisation massive de tests chez les individus ayant été en contact avec une personne atteinte. Oui, mais il n’y a pas assez de tests! Donc, cette mesure ne permet pas d’être efficace pour éviter la propagation de l’épidémie, notamment au sein des familles. Autre argument avancé: cela libère des lits pour soulager lhôpital. Là, les bras men tombent!

Cet argument, je le connais bien. C’est celui qui nous est servi depuis des années pour fermer massivement des lits, au profit du «tout-ambulatoire». Mais comme il est difficile de mettre les patients à la rue, on a vu fleurir ces dernières années les projets d’ «hôtels hospitaliers», construits en face des établissements par le même groupe Accor qui est sollicité aujourd’hui.

C’est ce qu’a imposé Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP, avec son projet de nouvel hôpital au nord de Paris, qui prévoit la fermeture de deux structures, la suppression de 400 lits et de plus de 1000 emplois Pour régler le problème, il nous a vendu un hôtel hospitalier! Celui que certains présentent comme le «commandant du navire qui a piloté avec succès le bateau dans la tempête» ne poursuit en fait, avec ce programme, que son opération de destruction de l’hôpital public.

Par ailleurs, ces hôtels auraient été bien utiles, dès le début de l’épidémie, pour accueillir les populations les plus précaires. Cela aurait permis d’éviter, comme en Seine-Saint-Denis, qu’après la détection d’un cas dans une famille, nous nous retrouvions à hospitaliser, quelques jours plus tard, les proches de ce premier malade. Alors, assez de mensonges et de mesures gadgets. Ce dont nous avons besoin, c’est d’embaucher du personnel dans les hôpitaux pour rouvrir les lits.

Retrouvez le précédent billet du Dr Prudhomme, « Isolement », sur l’Humanité.fr et toutes les infos essentielles sur l’épidémie et ses conséquences sociale.

Le billet du Dr Christophe Prudhomme

 

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Il y a urgence ! Le billet du Dr Christophe Prudhomme. Isolement

22 Avril 2020, 09:31am

Publié par PCF Villepinte

Mercredi, 22 Avril, 2020

Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93

Nous avons, au Samu, de plus en plus d’appels de personnes qui se présentent comme des malades atteints de la maladie Covid-19, mais qui, en fait, souffrent de crises d’angoisse majeures. L’expression peut parfois être sévère, avec un blocage de la respiration, une peur de la mort et une grande agitation.

 Dans de très nombreux cas, ces personnes vivent seules, sont isolées avec très peu, voire aucun contact extérieur. Il est difficile pour nous, au téléphone, de les rassurer car, pour beaucoup, ce que nous appelons la somatisation, c’est-à-dire l’expression par des signes physiques d’une détresse psychologique, n’est dans un premier temps pas acceptable. Il est nécessaire de passer souvent beaucoup de temps à discuter pour essayer de débloquer la situation – eh oui, la bonne médecine, c’est aussi avoir du temps, ce dont nous manquons trop souvent pour nos patients.

 Il est parfois utile d’organiser le passage d’une équipe de secouristes ou d’ambulanciers pour vérifier ce qu’on appelle la saturation en oxygène avec un petit appareil posé au bout d’un doigt. Cette simple visite constitue une bouffée d’oxygène salvatrice pour beaucoup. Cela nous montre bien que, dans nos grandes villes, trop de personnes vivent recluses sans aucun contact. Cette crise souligne ce manque de relations au quotidien dans les immeubles et les quartiers. Les fêtes des voisins ne suffisent pas à recréer le lien social perdu dans notre société où l’individualisme a trop souvent pris le pas sur le collectif.

 La bonne santé ne se résume donc pas à un bon fonctionnement de la mécanique corporelle. Les relations sociales sont indispensables pour ne pas dépérir. C’est ce qui a été fortement exprimé par nos collègues dans les Ehpad pour rétablir les visites des proches. Pour les personnes âgées, nous parlons de «syndrome de glissement», terme technique pour désigner la perte du goût à la vie.

Il y a quelques jours, je vous incitais à accompagner vos applaudissements par laffichage de banderoles à vos fenêtres, vos grilles et vos balcons. Aujourd’hui, les soignants vous demandent aussi de vous préoccuper de vos voisins, en particulier ceux qui vivent seuls. Le vivre-ensemble et la solidarité sont des éléments essentiels de la bonne santé individuelle, mais aussi de la «bonne santé» de notre société.

Le billet du Dr Christophe Prudhomme

 

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S’attaquer à la domination du capital sans attendre « le jour d’après »

22 Avril 2020, 09:23am

Publié par PCF Villepinte

 

Publié le 22/04/2020 par PCF

L’indigence des annonces d’Édouard Philippe l’a confirmé, on ne peut pas laisser au marché, au patronat et à un gouvernement tout dévoué à leurs exigences l’organisation de la lutte contre l’épidémie. Il faut planifier démocratiquement, de façon décentralisée, quels moyens doivent être mobilisés en priorité pour produire les médicaments, les vaccins, les tests, les matériels médicaux indispensables pour combattre le virus et prévenir les dangers qui accompagneront une sortie du confinement.

Nous proposons de réunir les acteurs économiques, sociaux, associatifs, les élus, dans des conférences locales et régionales de mobilisation pour définir et rendre cohérent l’effort de lutte contre la crise, depuis les entreprises où les représentants des salariés (CSE) disposeraient de pouvoirs d’alerte et d’intervention, jusqu’au niveau national et à de nouvelles coopérations européennes et internationales.

En somme, la solution à la crise met concrètement à l’ordre du jour des formes d’« appropriation sociale des moyens de production, d’échange et de financement » pour fixer d’autres buts et d’autres critères à leur gestion, avec « des pouvoirs d’intervention directe, décentralisés, de tous les acteurs sociaux, des citoyennes et citoyens » : ce sont là deux axes du projet communiste tel que l’a défini le 38e congrès du PCF, il y a dix-huit mois.

Parallèlement, la suspension de certaines activités ne doit s’accompagner d’aucun licenciement, et n’entraîner aucune baisse des salaires et des pensions. C’est vital pour l’immédiat, et pour une sortie du confinement qui exigera la valorisation de toutes les capacités humaines. La crise nous invite ainsi à amorcer tout de suite, à chaud, l’avancée d’une sécurité d’emploi ou de formation et de sécurisation des revenus, qui forme, dans nos orientations, le troisième axe du projet communiste.

Tout cela ne sera possible qu’avec le rôle d’entraînement que seuls peuvent jouer de nouveaux services publics et de nouvelles entreprises publiques, « pierre angulaire de la construction d’une nouvelle citoyenneté et de la promotion de biens communs dans tous les domaines » : santé, recherche, formation, énergie, financement de l’économie…

Pour y arriver, il faudra en effet dépenser beaucoup d’argent public. Face à une situation qu’ils ne maîtrisent pas, gouvernements, dirigeants de multinationales et financiers ont suspendu les règles du « pacte de stabilité » et en viennent à miser, pour s’en sortir, sur l’énorme création monétaire des banques centrales. Mais leur façon d’y recourir ne fera qu’aggraver la suraccumulation de capital qui a amené la crise, puisqu’elle a pour unique objet de « rassurer les marchés ». C’est précisément ce qui rend encore plus brûlante l’exigence, formulée au congrès, d’une Banque centrale européenne agissant « pour un essor des services publics et de l’emploi, avec notre proposition majeure de création d’un Fonds de développement social et écologique européen ». Là encore cette mesure peut commencer d’être mise en œuvre tout de suite, en France, sans attendre un changement des traités européens, avec la création d’un fonds d’urgence sanitaire et de sécurisation qui serait alimenté par des prêts et des avances non remboursables de la Caisse des dépôts, refinancés par la BCE.

« Alors qu’une nouvelle catastrophe s’annonce, la crise du capitalisme nous place au défi de rassembler pour ouvrir une issue », écrivions-nous il y a dix-huit mois déjà. Tout confirme qu’« il n’y a jamais eu autant besoin de révolution, d’idées et de luttes révolutionnaires ». Nous voyons d’ailleurs tous les jours que « leur absence dans le champ politique laisse la voie libre à tous les dévoiements ». Personne ne sait où conduisent les événements extraordinaires que nous vivons mais on peut dire que face à la catastrophe imminente les communistes ne sont pas complètement pris au dépourvu pour proposer les moyens de la conjurer.

Denis Durand, responsable du collectif Campagne coût du capital/finances/banques

 

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Comment l’Etat a-t-il organisé la dégradation de nos services publics?

20 Avril 2020, 07:29am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 17/04/2020 par PCF

Pénurie de masques, de médicaments, manque de respirateurs, diminution du nombre de lits dans les hôpitaux : Comment l’Etat a-t-il organisé la dégradation de nos services publics ?

Explications en 3 infographies

Pour la privatisation des richesses, contre la défense des services publics. Des choix budgétaires qui bénéficient aux actionnaires et grosses multinationales, qui en échange fraudent massivement l’impôt.

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En délocalisant et en bradant son industrie, la France a perdu son indépendance sanitaire. Résultat : des médicaments fabriqués à l’étranger, multipliant les pénuries.`

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Au final, ces politiques ont mené aux résultats suivant :

  • 6/10 des hôpitaux sont en difficulté financière
  • Le nombre d’Ehpad et hôpitaux privés a explosé
  • Les soignants sont moins nombreux qu’ailleurs en Europe

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Le billet du Dr Christophe Prudhomme. S’exprimer

20 Avril 2020, 07:24am

Publié par PCF Villepinte

 

L'Humanité Lundi, 20 Avril, 2020

Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93.

« Aujourd’hui dimanche, c’est jour de repos aussi pour moi. Alors, je vais consacrer mon billet à ceux qui utilisent la période de repos forcé dû au confinement et les réseaux sociaux pour s’exprimer de manière diverse et variée. Du sérieux et du moins sérieux, mais surtout, et cela fait plaisir, une parole qui se libère pour garder le contact avec les autres. L’Homme ne peut se passer d’interactions sociales et c’est un bon signe.

 Chacun se rend compte qu’il ne peut vivre seul dans sa bulle et que l’individualisme, valeur cardinale des libéraux qui nous gouvernent, a ses limites. Tous ces modes d’expression, c’est remettre du collectif. Du collectif qui montre que chacun dépend des autres. Et puis, que du collectif au politique, il n’y a qu’un pas. Alors, toutes ces idées qui foisonnent par écrit, en vidéo ou en chanson, il faudra continuer à les faire vivre pour que nous, les citoyens, reprenions le pouvoir.

C’est indispensable car la crise a montré que la délégation de pouvoir dans le cadre de ce que nous appelons une démocratie parlementaire a ses limites. Il ne peut y avoir, d’un côté, les «experts» et, de lautre, ceux qui doivent les écouter pour quon leur explique car ils ne seraient pas capables de comprendre et davoir une opinion propre. Alors il va falloir continuer à ce que la parole de tous soit prise en compte pour que les choix politiques essentiels, notamment en ce qui concerne l’avenir de notre système de santé, soient maîtrisés par les meilleurs experts que sont les citoyens».

Le billet du Dr Christophe Prudhomme

 

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Les Temps Sont En Train De Changer

19 Avril 2020, 06:55am

Publié par PCF Villepinte

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Les fondations du macronisme sont à terre.

19 Avril 2020, 06:51am

Publié par PCF Villepinte

Effondrement(s)

https://1.bp.blogspot.com/-c51B6qjU-zo/Xpk-zmVQtRI/AAAAAAAAGF8/zcgqq9PAK_0F9qABKU81RORhCCEkvW2CACLcBGAsYHQ/s320/MACRON.jpg 

Les fondations du macronisme sont à terre.

Revers. Vieux comme le monde, depuis que l’homme est homme de conscience. «L’extinction du biotope terrestre, le grand hiver nucléaire, la collision de l’astéroïde qui dépeuplera la planète, l’autodestruction de l’existence humaine, la bombe climatique à retardement, le point de non-retour: ces mots rouge et noir se dégustent comme des sucres dorge, dautant mieux quils aident, comme disait Gracq en 1940, à “triompher de l’angoissant par l’inouï”», écrivait Régis Debray dans Du bon usage des catastrophes (Gallimard, 2011).

Que de chemin, depuis. Seule manquait la référence pandémique, mais Régis pourrait encore écrire aujourd’hui: «Le vocabulaire cambré de l’ultime et de l’extrême a un pouvoir de dilatation jouxtant l’ivresse. Il se rumine avec orgueil parce qu’il nous met à part, sur un pic de lucidité, qui laisse aux médiocres les positions médianes.» Nous ne décrirons pas la médiocrité de Mac Macron, en jouant les héroïques amers, déjà après et au-dessus à ruminer dans un vestibule d’horreurs.

 Néanmoins, pas de bonne catharsis sans examen de réalité. Et celle-ci nous enseigne une vérité aussi limpide que cruelle pour l’intéressé: la crise sanitaire balaie tous les fondamentaux du macronisme. À commencer par ce qu’ils nous présentaient, il y a un mois encore, comme la «mère de toutes les réformes». Celle des retraites qui, on s’en souvient, avait engendré une grève historique et sur laquelle le gouvernement assurait qu’il ne lâcherait rien. Mais ce n’est pas, loin s’en faut, la seule «fondation» du prince-président sur le point de s’écrouler.

Nous pouvons même écrire que la spécificité de cette période historique est qu’elle prend Mac Macron à revers sur l’ensemble de sa doctrine politique constitutive. Il prônait la réussite individuelle, l’austérité budgétaire, la dévitalisation progressive des services publics et glorifiait les premiers de cordée. Or les citoyens ne parlent que des soignants, des caissières, des postiers, des éboueurs, des cols bleus, etc. Ces fameux «premiers de corvée» qui sauvent l’honneur de tout un pays…

 

Vaincu. Inutile de le constater de visu: la main de Mac Macron ne cesse de trembler. Il peut bien déclarer solennellement: «Sachons, dans ce moment, sortir des sentiers battus, des idéologies, nous réinventer – et moi le premier», nous savons tous désormais que les circonstances exceptionnelles l’ont d’ores et déjà vaincu. Et il le sait.

Son dilemme restera d’ailleurs dans les annales: soit il opère un changement à 100% de ses paradigmes et rompt brutalement et durablement avec les politiques conduites ces dernières décennies, soit il persiste en libéral trempé et ses postures opportunistes, qui le laissent presque apparaître comme un planificateur de l’union de la gauche d’antan, le perdront à jamais. Personne n’oublierait l’insincérité de ses mots. Au vrai, la mort politique est déjà là, sous nos yeux, confinée dans le tragi-comique de certaines de ses phrases ou allusions, dans l’aplomb avec lequel il ose les débiter. Car, cette fois, Mac Macron exalte les valeurs de la Révolution française et proclame: «Nous retrouverons les Jours Heureux.» 

Lisez bien. Dans le discours officiel qu’il a lu, lundi 13 avril, figurent bien les majuscules à «Jours Heureux». Qui ne se souviendra pas de cette comparaison explicite avec le Conseil national de la Résistance, avec cette symbolique, enracinée dans l’inconscient collectif, d’une certaine idée de la France? La référence – qui le dépasse totalement – devrait l’obliger.

 Mais ne rêvons pas. Mac Macron, accident de l’histoire, ne possède aucun élément de projection au-delà de l’horizon. Il nous avait vendu les premiers feux du monde d’après; il nincarne que la disparition de larrière-monde d’avant. 

 

[BLOC-NOTES publié dans l'Humanité du 17 avril 2020]

Publié par Jean-Emmanuel Ducoin 

 

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L'improvisation totale de la réouverture des écoles le 11 mai

17 Avril 2020, 07:27am

Publié par PCF Villepinte

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Il y a urgence ! Le billet du Dr Christophe Prudhomme. Prime ?

17 Avril 2020, 07:19am

Publié par PCF Villepinte

Le billet du Dr Christophe Prudhomme

 

« Le salaire des infirmier.e.s français.e.s se situe au 28e rang, sur 32, au sein des pays de l’OCDE.» © Albert Facelly

L'Humanité Vendredi, 17 Avril, 2020

Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93.

« Ce gouvernement persiste dans son attitude de mépris des personnels hospitaliers. Il nous refait le coup de la prime, comme l’an dernier lors du mouvement des personnels des urgences. Nous lui avions clairement signifié que nous ne voulions pas de prime, mais des augmentations de salaire et une revalorisation des grilles des carrières.

À l’époque, les propositions de madame Buzyn avaient entraîné un élargissement du mouvement à l’ensemble de l’hôpital. Bien sûr, au regard de la faiblesse des salaires des personnels hospitaliers, une prime ponctuelle est toujours bonne à prendre et permettra à beaucoup de payer des factures en retard ou de réaliser des achats prévus et repoussés faute de moyens. Mais nous répétons aussi qu’il ne faut pas s’étonner si, avant la crise, près de 600 postes d’infirmier.e.s étaient vacants à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris.

 En effet, face à la pénibilité et la faiblesse des salaires, les candidat.e.s à l’embauche se faisaient rares et ne compensaient pas les démissions. Résultat, 400 lits fermés! Pour les aides-soignant.e.s, la situation est encore plus catastrophique, avec une chute, l’an dernier, de 40 % des inscriptions à l’entrée des écoles et des postes non pourvus, notamment dans les Ehpad. Un chiffre à lui seul met crûment en lumière cette situation: le salaire des infirmier.e.s français.e.s se situe au 28 e rang, sur 32, au sein des pays de l’OCDE.

 Nous ne voulons pas d’une aumône pour nous remercier de notre engagement, mais d’une véritable reconnaissance de nos qualifications et compétences. Cela passe par une augmentation visible sur la fiche de paye, non pas seulement au mois de mai, mais pour tous les mois de l’année.

Mais dans quel pays sommes-nous? Celui de la charité pour fournir du matériel aux hôpitaux et de la gratification exceptionnelle accordée au petit personnel pour le remercier de s’être bien comporté dans une période difficile? Il faut que le gouvernement se rappelle quaujourdhui encore, nos préavis de grève qui courent depuis un an nont pas été levés, que cette persistance dans la non-prise en compte des revendications des hospitaliers renforce leur colère.

 Colère froide et déterminée, car ce que nous voulons, ce ne sont pas seulement des applaudissements mais des moyens pour embaucher, augmenter les salaires et stopper les plans de «restructuration» qui se traduisent par des fermetures de lits, de services et d’hôpitaux. »

Le billet du Dr Christophe Prudhomme

 

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