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internationalisme

Perseverance sur Mars : une réussite pour toute l'Humanité

22 Février 2021, 13:27pm

Publié par PCF Villepinte

Publié le 22/02/2021 par PCF

Le PCF adresse un grand coup de chapeau à la NASA et à tous les scientifiques et professionnels de l’espace, engagés en France, aux États-Unis et ailleurs sur ce magnifique projet ; c’est un succès incontestable du point de vue scientifique, technique, humain.

L’atterrissage de Perseverance, avec une précision inégalée, est en effet la consécration de plusieurs années de travail de ces centaines d'hommes et de femmes à travers le monde.

C'est une nouvelle étape dans l’exploration scientifique pacifique de la planète sœur de la Terre : Mars. Au-delà de la recherche de l'existence de vie hors de notre planète, avec une découverte potentielle qui bouleverserait la biologie mais aussi notre regard philosophique sur le monde, mieux connaître Mars et l’ensemble du système solaire permet aussi de mieux comprendre la place singulière de la Terre et du changement climatique en cours. 

Perseverance témoigne aussi de la mobilisation du meilleur du savoir-faire français, avec notamment la caméra Supercam, qui a mobilisé de nombreux laboratoires en France et impliquant plus de 300 scientifiques et ingénieurs. Elle sera l’un des éléments clés du travail d’observation et prospection de la mission. C'est aussi plus de 350 scientifiques à travers le monde, des géologues, géochimistes, astro-biologistes, qui suivront jour après jours le parcours du robot et le guideront depuis la terre ces prochains mois. C’est dans la coopération large et désintéressée que les plus grands projets sont possibles.

L'exploration spatiale fait l’objet d’un débat sur son coût. Pourtant, pour lutter contre les inégalités et la pauvreté à travers le monde, c’est bien aux budgets militaires qu’il convient de s’attaquer : ils se montent à près de 2 000 milliards de dollars par an à l’échelle du monde.

Et l’exploration spatiale a par ailleurs d’importantes retombées sur les technologies futures dans les domaines des télécommunications, de l’électronique ou des matériaux.

Perseverance est aussi la démonstration que la recherche se joue sur le long terme. Elle nécessite des investissements pérennes et des chercheurs en nombre croissant aux carrières attractives, ce qui est incompatible avec la rentabilité de court terme. C'est là est une des clés de la réussite

C’est aussi la preuve par Mars que la détermination et la coopération permette de relever de grands défis. C'est une belle leçon pour l'Humanité face à la pandémie que nous vivons actuellement : c'est en effet par la coopération et la mise en commun des connaissances que nous sortirons gagnants face aux difficultés.

Qu’elle soit robotisée ou humaine, l’exploration spatiale doit continuer de faire rêver et impliquer toutes les nations du monde, sur une base de paix et de science, pour le progrès de l’humanité.

 

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En Inde, la convergence des luttes contre l'ultralibéralisme de Narendra Modi

18 Février 2021, 07:19am

Publié par PCF Villepinte

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Voici bientôt trois mois que les agriculteurs indiens protestent aux portes de Delhi pour exiger l'abrogation de trois ordonnances votées par le Parlement à la mi-septembre visant à libéraliser la vente des produits agricoles et à faire disparaître les prix minimums garantis aux agriculteurs. Ils sont des dizaines de milliers à camper depuis novembre 2020 sur les principaux axes routiers aux portes de la capitale.

Le secteur de l'agriculture a un poids important dans l'économie du pays (15 % du PIB), il emploie près des deux tiers de la population active, mais sa notoriété est loin d'être positive. Lorsque l'agriculture fait la une des médias indiens, c'est très souvent en raison du nombre de travailleurs qui baisse fortement, de leur surendettement, de l'usage massif de pesticides qui a fragilisé et altéré les terres… Ces difficultés mises bout à bout sont la cause de nombreux suicides dans le secteur.

Avec la libéralisation de l'agriculture, les producteurs, déjà en difficulté, savent qu'ils tomberont entièrement sous la coupe des grands groupes de l'agro-alimentaire et de la distribution. Ceux-ci auront tout pouvoir et imposeront des prix bien plus bas qu'actuellement, ne leur permettant plus de vivre de leur activité.

« Partout les travailleurs organisés ou non se sont mobilisés, rejoints par les agriculteurs »

C'est la survie de millions de familles qui est en jeu et les agriculteurs sont déterminés à se battre. Même si mi-janvier la Cour suprême a provisoirement suspendu l'application de cette loi, ce sont quelque deux cent mille tracteurs qui ont défilé dans Delhi le 26 janvier dernier, jour anniversaire de l'entrée en vigueur de la Constitution indienne, à quelques kilomètres à peine du défilé militaire organisé pour la commémoration.

 À travers le pays, des millions de paysans ont rejoint la mobilisation dans des actions de protestation. Dans la capitale, des heurts ont entraîné la mort d'un agriculteur et plusieurs centaines de blessés. Modi et son gouvernement d'extrême droite usent de tous les moyens, principalement la répression, pour affaiblir les mobilisations.

La police a recours aux canons à eau, aux tirs de grenade lacrymogène, aux barrages paramilitaires, ainsi qu'aux drones de surveillance. Les arrestations et les plaintes déposées par la police se multiplient contre des responsables du mouvement des agriculteurs, des syndicalistes, des opposants politiques et des journalistes. La police de Delhi empêche même l'approvisionnement en eau, en nourriture et autres produits essentiels envoyés par les habitants des États voisins pour soutenir les manifestants. Censure, coupure internet, accusation de sédition, de terrorisme, tout est mis en œuvre par le gouvernement pour empêcher les peuples d'Inde de se battre pour leurs droits et leurs libertés.

 L'importance des mobilisations et la répression organisée par le gouvernement commencent à faire réagir à travers le monde, via les réseaux sociaux : la chanteuse américaine Rihanna, la militante suédoise Greta Thunberg, la nièce de la vice-présidente américaine Kamala Harris parmi d’autres ont exprimé leur soutien aux manifestants ou leur opposition à la répression.

 L'usage des réseaux sociaux est très largement répandu en Inde, c'est pourquoi Modi a demandé la fermeture de comptes de manifestants et de médias à l'entreprise américaine Twitter. Certains ont été bloqués quelques heures, mais le géant du numérique a refusé de fermer ceux de journaux ou d'opposants politiques, se mettant ainsi à dos Modi.

Une mobilisation générale

Le confinement général du pays imposé fin mars par Narendra Modi pour contrer la propagation de la covid-19 a fait sombrer les travailleurs indiens dans une grande détresse sociale. Beaucoup ont perdu leur travail et leurs revenus, des centaines de milliers ont dû quitter Delhi et tenté de rentrer chez eux – à pied pour certains –, malgré l'arrêt des transports.

Le Parti communiste français se tient aux côtés des Indiens en lutte. Il soutient les militants, communistes et progressistes, présents dans ces mobilisations massives que connaît l'Inde depuis plusieurs mois contre le pouvoir ultralibéral, xénophobe et raciste de Narendra Modi.

En Inde comme en France, et tandis que le Programme alimentaire mondial de l'ONU a été récompensé du dernier prix Nobel de la Paix, les mobilisations du monde paysan pour des revenus décents et stables, la sécurité alimentaire et contre la mainmise des firmes agroalimentaires et la spéculation sont des luttes vitales qui concernent l'ensemble de la société et qui appellent à de nouvelles et urgentes solidarités internationales.

Garantir les droits fondamentaux et sociaux de tous avec, pour objectif mondial, de "transformer les systèmes alimentaires pour une alimentation saine et abordable"1, selon les termes de l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), c'est chercher à répondre sans tarder à la détresse de trois milliards d'êtres humains qui souffrent aujourd'hui de la faim et de la malnutrition dans le monde et prévenir la progression de ce fléau.

C'est dans cette optique que les politiques nationales et internationales de nos pays doivent s'inscrire pour répondre aux exigences et revendications légitimes des gens de la terre qui luttent en Inde, comme en France.

Méline Le Gourriérec


membre de la Commission des relations internationales

1. http://www.fao.org/publications/sofi/fr/

 

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Haïti : Répondre à l'appel à solidarité du peuple haïtien en danger !

17 Février 2021, 07:25am

Publié par PCF Villepinte

INTERNATIONAL Publié le 16/02/2021 par PCF

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Depuis 2018, le peuple haïtien se mobilise contre le pouvoir corrompu et autoritaire de Jovenel Moïse. Les manifestations populaires massives ont été réprimées dans le sang, plusieurs dizaines de personnes ont perdu la vie mais le président haïtien continue de bénéficier au plan international du soutien de son marraine officieuse, l'Administration étasunienne, et de l'UE et même – sous couvert de son élection au suffrage universel – d'une partie des instances des Nations unies.

Ponte de l'agroalimentaire qui a fait sa fortune, colossale, dans la banane, Jovenel Moïse mène une politique au diapason des exigences du Fonds monétaire international (FMI) par une libéralisation forcenée de l'économie du pays favorisant les 20 % de privilégiés qui se partagent à eux seuls près de 65 % des richesses nationales. Sous son mandat, la corruption s'est poursuivie et encore étendue alors que le pays est l'un des plus pauvres de sa région, et même du monde.

La moitié de la population ne dispose que deux dollars par jour pour survivre. Des centaines de millions de dollars d'aide au développement et de dons humanitaires ont été détournés au vu et au su de tous, notamment des fondations étasuniennes qui exercent une main mise sur les programmes de développement de l'île.

Depuis le 13 janvier 2020, seul un tiers des sénateurs siège encore et, comme ce fut le cas en 2015, Haïti n'a plus de réel parlement. C'est donc le chef de l’État, seul, qui gouverne – à coup de décrets comme à coup de matraque, au milieu d'un silence gêné mais convenu, un véritable silence complice, des puissances internationales.

Il y a une semaine, alors que la plus haute instance juridique du pays, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, a constaté selon les termes de la Constitution la fin du mandat présidentiel au 7 février 2021 et nommé un président par intérim.

 Jovenel Moïse a répliqué en multipliant les arrestations arbitraires pour « complot contre la sûreté de l’État » et renforçant la répression contre les manifestants, pourtant soutenus par tous les secteurs de la société, la confédération des barreaux ainsi que la conférence épiscopale et les églises protestantes, qui exigent tous son départ et l'organisation d'un scrutin démocratique, libre et transparent.

Ainsi que le souligne l'écrivain Lyonnel Trouillot dans son Appel à solidarité pour peuple en danger, le 8 févier, c'est l'ombre des « tontons macoutes » qui plane à nouveau sur Haïti et c'est la dictature qui s'avance.

Le Parti communiste français (PCF) tient à renouveler son soutien et sa solidarité avec le peuple haïtien, avec tous les secteurs en lutte, notamment les enseignants, pour leurs droits sociaux, la justice sociale, les libertés et la démocratie en Haïti. Le PCF appelle à la solidarité internationale la plus large avec le peuple haïtien qui endure des décennies de prédation, d'ingérence, d'exploitation et de violence politique.

Le PCF demande instamment aux autorités françaises de condamner avec fermeté les actes de répression de Jovenel Moïse et de prendre une initiative déterminée sous égide des Nations unies pour la mise en place d'un vrai processus de transition et d'une conférence nationale comme le demande le mouvement populaire haïtien.

Parti communiste français

 

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Birmanie : Agir sans tarder pour mettre un coup d'arrêt à la répression du mouvement populaire démocratique

10 Février 2021, 07:45am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 09/02/2021 par PCF

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Huit jours après leur coup D’État, et alors que des centaines de milliers de Birmanes et Birmans se mobilisent pacifiquement depuis près d'une semaine pour s'opposer au retour de la dictature militaire, la junte est passée des menaces aux actes avec l'emploi, ce mardi, de canons à eau et de balles en caoutchouc contre les cortèges massifs de manifestants.

Alors que la mobilisation populaire s'étend à travers tout le pays pour imposer le respect des résultats des élections du 8 novembre et la libération de la dirigeante Aung San Suu Kyi, placée en résidence surveillée, ainsi que celle des 150 élu-e-s et manifestant-e-s maintenus en détention depuis le 1er février, les militaires conduits par le général Min Aung Hlaing viennent de faire le choix de la répression de la contestation du peuple birman.

La violence des forces armées peut conduire au bain de sang comme cela a été le cas dans le passé. Les militaires et les extrémistes bouddhistes se sont livrés à maintes reprises à des exactions contre les forces de progrès.

Aujourd’hui comme hier, les Birman-e-s en lutte pour leurs droits et la démocratie ont besoin d'un puissant mouvement de solidarité internationale appuyé d'actions diplomatiques déterminées de la part des pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU, au premier rang desquels la France.

Le Parti communiste français (PCF) se joint aux appels à la solidarité avec le mouvement populaire démocratique birman, et fait sien l'appel à la libération immédiate de tou-te-s les opposant-e-s au coup d'Etat et de tou-te-s les représentant-e-s élu-e-s incarcéré-e-s par la junte.

Le PCF dénonce avec force l'usage de la violence contre les manifestant-e-s et appelle instamment les autorités françaises à prendre une initiative forte, de concert avec les pays membres de l'ONU, pour mettre sans délai un coup d'arrêt au nouveau coup d’Etat militaire et à l'escalade de violence dans laquelle la junte semble décidée à engager le pays.

 

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Rapport Benjamin Stora : Pour que vive et grandisse l’amitié des peuples algérien et français (PCF)

6 Février 2021, 19:32pm

Publié par PCF Villepinte

Publié le 06/02/2021 par PCF

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Les liens qui unissent nos deux peuples de part et d’autre de la Méditerranée sont innombrables. Chaque jour, les échos de l’Algérie résonnent en France et réciproquement. C’est le fruit de siècles d’histoire, dont 132 ans dramatiquement marqués par la colonisation ; c’est aussi, pour une part, le fruit de migrations et d’amours. Pour autant, aucune amitié véritable ne pourra s’épanouir entre nos deux peuples sans qu’un discours de vérité soit fermement tenu, sans que des actes forts soient posés par la République française.

 Dans la lettre de mission qu’il a adressée à Benjamin Stora en juillet dernier, Emmanuel Macron évoque une « volonté nouvelle de réconciliation » : cela implique de regarder en face l’abjection du colonialisme et de ses crimes. Cela implique de considérer toutes les plaies, toutes les souffrances, sans toutefois oublier qu’elles ont été provoquées par l’acharnement d’un État à perpétuer sa domination en réprimant dans le sang la lutte d’un peuple pour sa libération nationale.

Cela appelle un « esprit de concorde » mais sans la moindre complaisance envers une hiérarchie militaire qui n’aura pas hésité à pratiquer la torture à grande échelle et à recourir aux crimes de masse, ainsi qu’avec les terroristes de l’OAS (dont le sinistre sigle ressurgit en notre période troublée) et de leurs complices. Le seul chemin de paix réside dans la considération lucide et franche de la plus longue expérience de domination coloniale française.

De ce point de vue, si le cadre de la mission proposée par le président de la République souffre de dommageables ambiguïtés semblant faire primer le souci de concorde unanimiste sur celui de vérité, nous nous réjouissons que le rapport ait été confié à un historien à l’érudition et à la droiture indiscutables.

Le rapport de Benjamin Stora constitue sans nul doute un pas important vers le rapprochement des peuples algérien et français. Nombre des préconisations qu’il avance doivent être soutenues et promptement mises en œuvre, qu’il s’agisse de la levée des entraves récemment instaurées dans l’accès aux archives classées « secret défense » (en violation de l’article L. 213-2 du code du patrimoine), du soutien actif à la recherche sur cette histoire partagée de part et d’autre de la Méditerranée, de la restitution aux Algériens du canon « Bab Merzoug » (retenu en France depuis l’été 1830), pour ne prendre que quelques exemples.

Plus globalement, en évoquant synthétiquement l’histoire des liens entre Algérie et France depuis le XIXe siècle, Benjamin Stora contribue utilement à faire reculer ce voile d’ignorance qui continue d’exister pour le plus grand nombre sur ce passé colonial, entreprise mal connue quand elle n’est pas outrageusement maquillée pour lui donner les allures d’une œuvre positive.

Par-delà la question coloniale, c’est aussi plus simplement la connaissance de ces territoires si proches et pourtant si largement ignorés dans un enseignement qui reste étroitement centré sur le cap occidental de l’Eurasie. Les propos d’Aragon tenus en 1963 ont-ils tant vieilli quand, expliquant la genèse du Fou d’Elsa, il indiquait : « Qu’est-ce qu’un Français sait de l’histoire de l’Égypte, de la Tunisie, de l’Algérie, du Maroc, du Mali, du Soudan ou de l’Espagne musulmane ? »

 Ne faut-il pas dire avec le poète, eu égard à l’importance de ces civilisations, des liens qu’elles ont entretenues avec la France, de la persistance des préjugés racistes visant ceux qui sont issus – plus ou moins directement – de ces pays, à commencer par les immigrés algériens et leurs descendants : « D’avoir touché mon manque de connaissances me rendait intolérable d’en demeurer là. » C’est un enjeu dans les relations entre France et Algérie ; c’est aussi un enjeu en soi pour le peuple de France.

 En ce sens, les préconisations visant à renforcer l’enseignement de l’histoire de l’Algérie, à tous les niveaux, sont particulièrement bienvenues. Pour autant, disons-le nettement : au vu du retard accumulé en France depuis bien des décennies, il faut aller plus loin. Ainsi, si l’assassinat de l’avocat Ali Boumendjel doit effectivement être reconnu, il ne faut pas en écarter son confrère Amokrane Ould-Aoudia, dont la mort est imputable à de hauts responsables français (le gouvernement étant alors dirigé par Michel Debré, qui ne pouvait évidemment agir sans en référer au président de Gaulle).

 Au-delà, si des démarches positives ont été menées en direction du mathématicien communiste Maurice Audin à la suite de combats et campagnes majeurs, n’est-il pas grand temps de mener un travail systématique de recensement de toutes les personnes enlevées par l’armée française et officiellement portées « disparues » pendant la guerre (une première liste figure sur le site « 1 000 autres ») ?

Au plan symbolique, il est très positif que le rapport envisage l’installation d’une plaque dédiée à Abd el Kader à Amboise – commune dans laquelle cette haute figure algérienne de combat contre la colonisation fut illégalement retenu prisonnier après sa défaite. Pour autant, alors que la capitale de la France compte encore une longue avenue portant le nom du maréchal Bugeaud (qui, dans la conquête de l’Algérie, s’illustra par les procédés les plus ignobles, non sans massacrer républicains et révolutionnaires dans le reste de sa carrière française), le minimum ne serait-il pas d’inscrire dans l’espace parisien cette volonté d’amitié ? L’idée d’une statue pour Abd el Kader a été avancée ; elle n’est pas retenue par le rapport.

 Pour notre part, nous la soutenons vivement. Dans le même sens, ne conviendrait-il pas de débaptiser enfin la station de métro Gallieni pour lui donner le nom de Maurice et Josette Audin ? Afin que les générations nouvelles et celles à venir puissent conserver une trace des nombreuses expériences vécues, ne pourrait-on pas également mettre en place un large dispositif de recueil de témoignages, stimuler activement le réveil et l’enregistrement d’une mémoire populaire irréductible aux archives de l’administration ?

Le travail de Benjamin Stora doit être assurément salué. Pour autant, nous ne pouvons taire certains désaccords. Le peuple de France n’avait pas tout entier le visage de Massu, Aussaresses ou Salan. Construire la paix et l’amitié sur le sol ferme de la vérité passe d’abord par la fin des cérémonies officielles ou poses de plaques organisées ici ou là à la mémoire de militaires ayant, au nom de l’Algérie française, tenté de renverser la République. 

Elle exige la reconnaissance du mouvement populaire pour la paix en Algérie, par la mise en avant de ces figures qui, en France, se sont opposées à cet ordre criminel et inique : qu’il s’agisse des « soldats du refus » ou, plus largement, de ces appelés, maintenus ou rappelés manifestant dès 1955 ou refusant de suivre les putschistes en 1961, de ces travailleuses et travailleurs multipliant grèves et débrayages, de ces militants, nombreux, distribuant tracts et collant affiches malgré les risques encourus – que ceux-ci émanent des ultras de l’Algérie française ou de la police nationale.

De ce point de vue, s’il est très positif que le rapport propose de commémorer enfin comme il se doit la si terrible manifestation du 17 Octobre 1961, le silence total fait sur celle de Charonne est absolument incompréhensible. Toutes deux doivent être clairement reconnues comme des massacres d’État. Des massacres perpétrés, avec la complicité des plus hautes autorités du pays, par un préfet de police qui s’était auparavant illustré dans l’organisation de la déportation des Juifs de France mais qui avait pu poursuivre sa sinistre carrière faute d’une épuration suffisante de la haute administration. 

De même, comment séparer Gisèle Halimi – dont la panthéonisation, à plus d’un titre, serait un geste souhaitable –, de ces collectifs d’avocats si précocement et durablement engagés dans la défense des nationalistes algériens – et parmi eux, le si décisif collectif d’avocats communistes ? S’il faut organiser un colloque sur « certaines grandes personnalités » ayant refusé la guerre d’Algérie, on ne parvient pas à comprendre que d’indubitables « grandes personnalités » soient exclues du rapport comme Madeleine Rebérioux, Henri Alleg, Pierre Vidal-Naquet, Francis Jeanson, Aragon ou Henri Curiel.

 Ces silences et ces contournements nourrissent une inquiétude quant à la composition de la commission « Mémoires et vérité » dont le rapport souhaite la création. On espère ainsi que des associations (non citées dans les remerciements et sans doute non consultées) comme Agir contre le colonialisme aujourd’hui, Les amis de Max Marchand et Mouloud Feraoun, le Comité Vérité et Justice pour Charonne ou l’Association républicaine des anciens combattants, notamment, y trouveront toute leur place, aux côtés des autres structures qu’il convient d’associer.

Au total, le rapport proposé par Benjamin Stora n’en est pas moins, indubitablement, un événement d’importance, susceptible d’œuvrer à cette si nécessaire politique d’amitié entre les peuples algérien et français. Si ses préconisations sont suivies, c’est un grand pas en ce sens que la République aura fait. Communistes, nous avons de longues traditions de solidarité avec le peuple algérien et, de ce fait, nous soutenons cette démarche et appelons à la pousser plus avant. Hier comme aujourd’hui, nous pensons que l’amitié se mérite : elle appelle des mots de vérité et des gestes forts. Il est grand temps.

 

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Salvador : le PCF condamne l'attaque meurtrière contre des militants du FMLN

3 Février 2021, 12:38pm

Publié par PCF Villepinte

Publié le 02/02/2021 par PCF

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Dimanche 31 janvier au soir, alors qu'ils revenaient du lancement de la campagne pour les élections municipales à San Salvador, des militants du Front Farabundo Martí pour la libération nationale (FMLN) ont été pris à partie par un groupe d'hommes à bord d'un véhicule. Après avoir poursuivi et bloqué la fourgonnette arborant les drapeaux et affiches du parti de gauche, l'un des assaillants a ouvert le feu sur celle-ci.

Le bilan actuel fait état de deux morts – Gloria Rogel et Juan de Dios Tejada - et cinq blessés. Cette lâche attaque contre des militants pacifiques, parmi lesquels des enfants, est l'acte de violence politique le plus grave depuis les accords de paix signés en 1992 entre la guérilla du FMLN et le gouvernement, qui mirent fin à la dictature au Salvador. L'un des auteurs présumés a été identifié comme étant un policier de l'unité de protection des personnalités importantes.

Comme l'a dénoncé le FMLN, le président Nayib Bukele porte une lourde responsabilité dans l'exacerbation du climat de haine politique dans lequel ces meurtres ont eu lieu. En effet, ce dernier affirme mener une « nouvelle guerre » contre les « partis du passé ». Au lieu de condamner immédiatement l'attaque, Bukele et plusieurs personnalités haut placées de son gouvernement ont d'abord insinué qu'elle n'était qu'un coup monté du FMLN lui-même, montrant ainsi leur absence d'éthique la plus élémentaire et leur volonté d'attiser les tensions.

Le Parti communiste français exprime ses plus sincères condoléances à la famille, aux proches et aux camarades des militants assassinés. Le PCF assure le FMLN de son entière solidarité en ces moments difficiles et appelle le gouvernement salvadorien à mettre immédiatement fin à sa campagne d'incitation à la haine, et à garantir le libre exercice de l'action politique, dans la paix et la sécurité.

 

 

 

 

 

 

 

 

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États-Unis: Vers une nouvelle politique migratoire

28 Janvier 2021, 08:15am

Publié par PCF Villepinte

INTERNATIONAL COMMUNISTES Publié le 26/01/2021 par PCF

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Dans les décrets considérés comme urgents par la nouvelle administration américaine, il y a la politique migratoire. Des annonces intéressantes qui prennent le contrepied de l’idéologie xénophobe et raciste de Donald Trump.

 

Est-ce que les démocrates américains pensent que pour battre durablement l’extrême droite, il faut considérer les politiques migratoires comme un sujet important, rationnel et prioritaire ?

On ne pourra le dire que plus tard. Mais prenons le temps de voir les annonces et les décrets signés par Joe Biden. Ces annonces permettent un nouvel espoir pour les personnes migrantes et un nouveau dialogue avec le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador qui a fait des déclarations dans ce sens il y a quelques jours.

Gel de la construction du mur à la frontière mexicaine, projet de loi envoyé au congrès pour la régularisation par étapes de 11 millions de travailleurs sans-papiers qui vivent aux États-Unis (3 % de la population du pays), décret permettant aux « dreamers » de rester légalement aux États-Unis et envisager la citoyenneté américaine, voici quelques annonces qui marquent une volonté d’une nouvelle politique migratoire.0

« Les questions migratoires sont au cœur de notre époque et elles représentent un défi mondial »

Cette annonce au sujet des « dreamers », environ 700 000 personnes arrivées aux États-Unis avant l’âge de 16 ans que Trump a essayé d’expulser, est particulièrement symbolique de la volonté de Biden de rompre avec les délires de l’ancienne administration américaine. Seule la cour suprême avait bloqué les mesures d’expulsion demandées par Trump en juin 2020.

Le projet de loi permettra aussi de rétablir le statut de résident aux personnes accueillies temporairement pour raison humanitaire, ce qui concerne notamment une importante communauté haïtienne.

Évidemment ces décrets ne résoudront pas tous les problèmes des demandeurs d’asile bloqués au Mexique, il faudra bien faire en sorte que les tribunaux examinent leur dossier. Ces décrets ne règleront pas non plus les caravanes de migrants venant du Honduras ; mais ouvrir un nouveau dialogue avec le Mexique pour coopérer et éviter la mise en danger des migrants qui traversent les pays d’Amérique centrale pour chercher une nouvelle vie représente aussi un espoir.

Personne n’est dupe sur le côté « annonce » des décrets des premiers jours du nouveau président américain. Mais imaginons un président de la République française annoncer la régularisation des sans-papiers qui vivent sur notre territoire, imaginons un président de la République française annoncer une coopération avec les pays méditerranéens pour le sauvetage, l’accueil digne des réfugiés en péril sur les embarcations de fortune des « passeurs » mafieux. Cela représenterait une véritable avancée et là aussi un véritable espoir !

Beaucoup le disent, les questions migratoires sont au cœur de notre époque et elles représentent un défi mondial qui est manipulé, utilisé par l’extrême droite. Ni mur, ni pandémie, ni agitation de militants de « génération identitaire » n’arrêtent les mouvements de population mais ils les rendent dangereux et génèrent des drames humains effroyables. Ce sont bien ces drames qu’il faut arrêter et pas les migrations, et cela ne pourra se faire qu’en ouvrant des voies légales et sécurisées de migrations et de nouvelles politiques d’accueil dignes des réfugiés.

Cécile Dumas
responsable-adjointe du secteur International du PCF
chargée des enjeux migratoires

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Agent orange : récit d'un crime de guerre américain au Vietnam jugé 55 ans plus tard en France

25 Janvier 2021, 16:41pm

Publié par PCF Villepinte

monsanto

Un espoir pour des millions de victimes de l'agent orange, le verdict du tribunal dans l'affaire Tran To Nga contre les multinationales américaines pourrait faire jurisprudence. © Olivier Donnars

Un espoir pour des millions de victimes de l'agent orange, le verdict du tribunal dans l'affaire Tran To Nga contre les multinationales américaines pourrait faire jurisprudence. © Olivier Donnars

L'Humanité Lundi 25 Janvier 2021

Lina Sankari

Le procès historique de Tran To Nga, ancienne résistante vietnamienne, contre 19 entreprises, dont Dow Chemical et Bayer-Monsanto, entre aujourd’hui dans une nouvelle phase au tribunal d’Évry, en région parisienne.

Que signifie la liberté quand le corps, des millions de corps sont prisonniers de maux incurables sur plusieurs générations? Comment envisager la reconstruction individuelle et collective quand un poison aux molécules de taille infinitésimale se fraie un chemin partout? Le sol, les sédiments, les nappes phréatiques, jusqu’à contaminer la chaîne alimentaire. C’est l’histoire du Vietnam qui, de laboratoire de guerre, s’est mué en petite officine de l’horreur à la faveur d’un des plus grands crimes de l’histoire de l’humanité.

Lire aussi : Agent orange. «Un procès symbolique et historique»

Face à des combattants vietnamiens insaisissables, le président John Fitzgerald Kennedy, séduit par l’idée de s’appuyer sur «linventivité» américaine pour sortir de lenlisement, lance lopération Ranch Hand (Ouvrier agricole) afin de déloger la guérilla et affamer la population qui soutient la résistance. Réquisitionnées par le gouvernement états-unien, les entreprises chimiques utilisent un procédé de fabrication rapide qui génère la présence de dioxine dans le produit fini. Aucune n’ignore alors qu’un ou deux microgrammes par tonne peuvent provoquer des mutations génétiques. Pourtant, de 1961 à 1971, au moins 84 millions de litres de défoliant sont épandus.

Lire aussi : Vietnam. «Un procès historique» pour Tran To Nga et toutes les victimes de l’agent orange

L’histoire de Tran To Nga et de plusieurs millions de vietnamiens

C’est également l’histoire de Tran To Nga, «fille du Mékong, du colonialisme et de la guerre», ancienne résistante viêt-cong, meurtrie dans sa chair, dont le procès contre 19 firmes chimiques ayant produit ou commercialisé la dioxine TCDD entrera, aujourd’hui au tribunal judiciaire d’Évry, dans une nouvelle phase avec le début des plaidoiries, six ans après le début de la procédure. «  C’est un procès unique, historique, politique et pédagogique», insiste Tran To Nga, qui a été exposée à deux reprises à l’Agent orange.

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Joe Biden doit sortir de la logique d’un capitalisme financier qui exploite les Hommes et la planète

21 Janvier 2021, 08:59am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 20/01/2021 par PCFhttps://d3n8a8pro7vhmx.cloudfront.net/pcf/pages/12654/attachments/original/1611162699/visuel_Biden.jpg?1611162699

L’investiture de Joe Biden pourrait signifier la fin d’une séquence marquée par la violence et le chaos de la présidence de Donald Trump. Mais l’invasion récente du Capitole par les partisans de Trump, des suprémacistes blancs, des fascistes, racistes, sexistes, illustrent les menaces qui pèsent encore aujourd’hui sur la démocratie américaine.

Les Etats-Unis sont désunis. Le peuple américain est fracturé, divisé. Les aspirations portées par une nouvelle gauche progressiste avec Bernie Sanders et les socialistes démocrate d’Amérique (DSA) ou par le mouvement Black Lives Matters sucitent l’espoir d’une sortie par la haut de cette crise.

Il faudra pour cela que le nouveau Président des Etats-Unis apporte une réponse aux dizaines de millions d’américains vivant dans la pauvreté, privé d’emploi, de retraite, de protection sociale, et de salaire digne.

Or, Joe Biden affiche sa volonté de rompre avec le trumpisme mais pas de sortir de la logique d’un capitalisme financier qui exploite les Hommes et la planète.

 Certes, la publication de décrets pour faire face à la crise sanitaire, à la pauvreté qui explose, pour réintégrer l’accord de Paris sur le climat ou prendre en compte l’exigence d’égalité entre tous les citoyens va dans le bon sens.

 Mais ne nous y trompons pas, ce sont bien les milieux d’affaires, au cœur de la nouvelle équipe gouvernementale, qui piloteront le plan de relance et d’investissement de 1900 milliards de dollars qui suscitent déjà l’euphorie de Wall Street. Sur le plan international, si la politique conduite pourra être plus cohérente, marquée par une éventuelle reprise des discussions sur le nucléaire iranien et un certain multilatéralisme, les fondamentaux demeureront les mêmes.

L’escalade des tensions avec la Russie mais surtout avec la Chine restera l’axe principal avec une dimension idéologique plus marquée comme en témoigne l’annonce de la tenue d’un « sommet des démocraties ». 

L’équipe de Joe Biden ne s’est pas prononcée sur le blocus illégal de Cuba, a été favorable à la guerre en Irak et ne reviendra pas sur le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem. Elle n’entend pas non plus remettre en cause l’inique législation d’extraterritorialité et réaffirme la volonté des Etats-Unis de diriger à nouveau le monde. La menace est grande de voir pérenniser les politiques antérieures ce qui aura, à n’en pas douter, des effets désastreux et amplifiera à terme les divisions, les brutalités et les souffrances des peuples.

 C’est pourquoi le Parti communiste français, conscient de l’ampleur des défis qu’ils ont à relever, exprime une nouvelle fois sa solidarité avec les militants et élus de Democratic Socialists of America, avec le Parti Communiste USA, avec tous ces mouvements pour l’égalité des droits, pour la paix et le désarmement. 

Nous serons disponibles pour travailler ensemble au développement de mouvements populaires, qui, aux Etats-Unis comme en Europe, permettront de rompre avec les politiques en faveur des milieux d’affaires, anti-sociales, anti-écologistes, racistes et autoritaires.

 

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord,

 

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Les États-Unis fracturés et traumatisés par la présidence D. Trump

14 Janvier 2021, 09:23am

Publié par PCF Villepinte

INTERNATIONAL Publié le 13/01/2021 par PCF

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Deux mois après l’élection de Joe Biden, les représentants et les sénateurs des États-Unis ont validé les résultats le 6 janvier. Le président D. Trump, qui refusait toujours de reconnaître sa défaite, avait depuis longtemps donné rendez-vous à ses partisans à Washington et, avec sa horde d’affidés, il a déclenché la sédition aux cris de « Be wild » (« lâchez-vous »).

Près de 20 000 personnes ont participé à ce rassemblement qui a abouti à la prise d’assaut du Capitole par 300 d’entre eux. Ces émeutiers souvent armés, organisés en milices et groupuscules suprémacistes, racistes et fascistes, s’ils comptent très peu d’adhérents dans le pays, n’en bénéficient pas moins d’une large audience dans la masse trumpiste fanatisée et persuadée que le scrutin a été « truqué ».

Même si la sédition ne fut que temporaire, la profanation de ce lieu central est perçue comme une humiliation, un traumatisme comparable à celui consécutif du 11 septembre. L’incompréhension est d’autant plus profonde et durable que cette fois-ci l’« ennemi » vient de l’intérieur.

Ces événements donnent la mesure de la fracture qui divise la société américaine. Des décennies de néolibéralisme, d’inégalités, de ségrégation, de racisme et de violence structurels, de volonté hégémonique, de guerres impérialistes, accentuées par le projet de rupture avec la démocratie de D. Trump, laissent un champ de ruine.

Le bilan économique de la présidence de D. Trump est un désastre, le chômage est reparti à la hausse, la pauvreté flambe, tandis que la pandémie de Covid-19 fait des ravages. En dépit du fait que J. Biden ait rassemblé 81 millions d’électeurs et qu’il bénéficiera d’une majorité dans les deux Chambres, après le vote en Géorgie, D. Trump a capitalisé sur son nom 74 millions d’entre eux tandis que 80 millions de citoyens ne se sont pas rendus aux urnes. Si nul ne peut prévoir ce que sera l’avenir de celui qui assène avoir réalisé le plus magnifique premier mandat, ses annonces (« the game just begun ») laissent planer de lourdes menaces. De plus, les partis républicain et démocrate sortent fragilisés et divisés de cette séquence.

L’arrivée de J. Biden au pouvoir, soutenu par les milliards de grandes entreprises et de groupes financiers, constitue un soulagement pour Wall Street. Les représentants des milieux d’affaires dominent le nouveau gouvernement, même si la diversité ethnique et de genre apparaît plus visible. Il n’y aura pas de rupture fondamentale en matière de politique intérieure, même si le nouveau président dit vouloir agir pour la transition écologique, avec un retour aux accords de Paris, qu’il entend moderniser les infrastructures et a promis d’élever le salaire minimum fédéral.

Quant à la politique étrangère, elle sera sans doute moins fantasque, mais l’objectif de « mener le monde » demeure inchangé. Le projet d’un « sommet des démocraties » est à cet égard inquiétant car il exclut la Chine et la Russie considérées comme des puissances à combattre. J. Biden a exprimé le vœu de renouer les discussions autour du nucléaire iranien mais il entérine la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël et conforte son alliance offensive et agressive avec les monarchies du Golfe. Dans l’immédiat et face à l’ampleur des catastrophes que le pays doit affronter, J. Biden pourrait toutefois être amené à prendre rapidement des mesures actives.

Pour autant, des forces nouvelles se sont levées aux États-Unis. Des centaines de milliers d’adolescents ont manifesté contre les armes à feu, des millions de femmes et LGBT ont dénoncé le sexisme de D. Trump. Après la mort de G. Floyd, le formidable mouvement Black Lives Matter s’attaque au racisme, aux violences policières, aux injustices et à l’exploitation dans une « mixité » nouvelle. La campagne de B. Sanders a redonné l’espoir d’une société nouvelle, plus juste, égalitaire, fraternelle et libre. Dans son sillage, ils seront une dizaine de représentants et de sénateurs à siéger pour porter, d’une voix forte, ces nouvelles aspirations.

Michel Muller membre du secteur International du PCF

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