Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

crise

Paradigme(s)

25 Septembre 2020, 08:15am

Publié par PCF Villepinte

«L’après» est devant nous, très loin…

https://1.bp.blogspot.com/-xZv8q5on5ig/X2zGew1LkKI/AAAAAAAAGP0/HiR9bHK4WDoNFXKwSfPXPFArppIp8XZbgCLcBGAsYHQ/s320/businessman-3042272_1920-1-1024x683.jpg

Doutes. Souvenons-nous, c’était il y a six mois. Tout occupés que nous étions collectivement à franchir tant bien que mal la période de confinement, des milliers de discours fleurissaient, déjà, sur «l’après», ce qui adviendrait à la suite de la «crise», ou plus exactement comment il conviendrait de gérer les «catastrophes» provoquées par les circonstances. «Après la crise, plus rien ne sera comme avant», lisions-nous sous les plumes acérées de grands penseurs sur le retour.

«Après la crise, nous disait-on, il sera nécessaire de revenir aux fondamentaux.» On convoquait «le vivre ensemble en société», l’indispensable redéfinition «de la nation», de «sa souveraineté», du rôle «de la politique», bref, toutes ces supposées valeurs perdues en cours de route. Plus impressionnant, on nous affirmait même que le «quoi qu’il en coûte» de Mac Macron changerait tous les paradigmes en vigueur depuis des décennies.

Enfin, au moment où l’on annonçait l’effondrement-Covid du PIB, sachant qu’il faudrait une génération au moins pour s’en remettre, on oubliait surtout d’expliquer que, en capitalisme, ledit effondrement vaut effondrement de l’emploi et que ce désastre programmé s’abattrait sur une société rongée de précarité, d’angoisse matérielle et de doutes quasi anthropologiques. Résumons: nous n’avons encore rien vu…

Modèle. Convenons que la question du «comment se gouverne l’imaginaire des hommes?» est aussi importante que celle du «comment répandre de fausses espérances?», d’autant que la première croise assez souvent la seconde. En l’espèce, les puissants d’en haut, tout machiavéliques qu’ils soient, savent la même chose que nous: les secousses à venir vont être terribles. Non seulement cela va très mal se passer, mais n’excluons pas le risque que cela finisse très mal par ailleurs.

La furie de la précarité menace de se propager dans une intensité rare. La furie de la précarité: la furie du capitalisme. Argument facile et schématique, certes. Mais la gestion de la crise épidémique et économique continue de révéler de si lourdes failles et faiblesses que la nation tombe progressivement de son piédestal. Ce que les Français ont appris, en plus de la crise systémique du modèle libéral, tient en deux mots: désillusion, déclin.

D’un coup, nos concitoyens ont pris conscience de l’extrême vulnérabilité de notre système de fonctionnement collectif. Nous vivions sans aucune anticipation stratégique. Exemple le plus criant, notre système de santé, supposé être l’un des meilleurs du monde. Un autre élément fut également décisif pour la conscience française: la mesure du délabrement de l’État et, plus largement, de notre système de décision politique, complètement désarticulé. Ce fut un choc, une blessure narcissique profonde. Comme le réveil d’un somnambule.

Rebours. L’ampleur de la révélation est telle qu’il ne serait pas inutile de marteler une autre vérité plus fondamentale. Tout dans cette crise accuse le capitalisme au cœur, le néolibéralisme et toutes les politiques conduites depuis si longtemps qu’il est inutile d’en dater la genèse. Car nous ne sommes pas dans «l’après», sauf, bien sûr, à considérer que l’après tant rêvé est déjà là et se poursuit comme avant, mais en pire.

Une sorte de «continuité», mue par son implacable logique destructrice. En creux, forcément, se dessine une perspective à rebours de ce que nous vivons. Il suffit de se rappeler qu’il n’y a pas de solution ni de repos possible dans le système capitaliste actuel. L’instabilité de la globalisation néolibérale ne charrie que l’incertitude instituée. «L’après» est devant nous, très loin…

[BLOC-NOTES publié dans l'Humanité du 25 septembre 2020.]

Publié par Jean-Emmanuel Ducoin  

 

 

 

 

 

 

Voir les commentaires

Plan de relance Macron-Castex : un seul choix, la relance des profits !

5 Septembre 2020, 07:04am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 03/09/2020 par PCF

Le plan de relance, présenté ce jour par le Premier ministre, confirme le choix du Président et du gouvernement de relancer les profits plutôt que de répondre aux défis des crises sanitaire, économique et écologique.

Les grands gagnants du « jour d’après » sont le capital, les actionnaires des grands groupes, les fonds de pension, les banques qui continueront d’agir contre l’emploi et la transition écologique pour que tout continue comme avant… en pire ! Alors que notre pays compte plus de 6 millions de privé·e·s d’emploi, l’annonce de création de 160 000 emplois en 2021 apparaît d’autant plus faible que la logique du plan gouvernemental ne peut en rien la garantir.

 

Après les milliards d’argent public versés à de grands groupes qui licencient, la baisse des impôts dits de production coûtera 20 milliards aux Français·es sans aucune garantie sur l’emploi privé, les jeunes ne reçoivent d’autre promesse que celle d’emplois précaires, aucune création de postes ou de mise en formation significative n’est prévue dans les services publics essentiels que sont la santé, l’éducation et la culture est le parent pauvre du plan. Quant aux PME, TPE, artisans, ils sont condamnés à subir les stratégies mortifères des grands groupes.

En matière de transition écologique, le gouvernement avait déjà envoyé le pire signal avec la levée de l’interdiction des néonicotinoïdes qui provoquera des dégâts irréparables. Les annonces du plan de relance en matière de transports, d’énergie, de rénovation thermique sont en contradiction avec le soutien du gouvernement à la baisse du soi-disant « coût du travail » dans les grandes entreprises publiques et privées de ces secteurs : à la SNCF, à General Electric, chez Air France, les suppressions d’emplois se poursuivent.

A l’inverse de ce plan, les communistes proposent aux Français·es de construire « le système d’après » !

L’heure est à une révolution sociale et écologique de la production et au développement des services publics. Pour cela, il faut sécuriser, non les profits, mais sécuriser l'emploi, au lieu de conforter le chômage, développer la formation et les compétences au lieu de favoriser le capital financier, en engageant la marche vers un système donnant le droit et la liberté à chacun et chacune d’alterner entre période d’emploi et période de formation avec des droits et des revenus garantis.

Cette sécurité de l’emploi et de la formation, mettons-la en œuvre toute de suite pour les jeunes de notre pays, à commencer par les plus de 700 000 jeunes arrivant sur le marché du travail. Garantissons à chaque jeune une sécurité professionnelle dès la sortie de ses études, avec un emploi, un salaire ou une formation professionnelle, et cela pour toute la durée de sa vie. C’est la proposition des communistes en cette rentrée : pas un seul jeune au chômage ! Priorité à la jeunesse !

Le PCF lancera lors de son conseil national du 5 septembre une campagne nationale pour l’emploi. Il appelle à participer massivement à la journée d’action interprofessionnelle du 17 septembre et organisera, le 10 octobre, des rassemblements dans tout le pays pour une alternative au plan de relance gouvernemental. Dans le cadre de cette campagne nationale, le PCF appelle à la création de comités locaux pour l’emploi réunissant salarié·e·s, acteurs économiques et sociaux, syndicats, associations, habitant·e·s et élu·e·s : pour demander des comptes sur l’utilisation de l’argent des banques, des grands groupes, et l'argent public ; et pour porter des objectifs précis, chiffrés, de créations d’emplois, de formation pour les jeunes et pour tous les travailleurs tout au long de la vie, de développement des services publics, de productions utiles sur le plan social et écologique. Ces comités pourraient préfigurer de nouvelles institutions locales, des conférences permanentes pour l’emploi, la formation et la transformation écologique des productions.

C’est à ces objectifs que la société tout entière doit exiger que soit consacré l’argent qui coule à flot aujourd’hui sur le capital, à commencer par les milliers de milliards d’euros que la BCE déverse en ce moment sur les banques et sur les marchés financiers.

 

Voir les commentaires

"Travail, Richesse, et Medef"

4 Septembre 2020, 11:35am

Publié par PCF Villepinte

 par Patrick Le Hyaric, L'Humanité

 

« La richesse d’un pays, c’est la quantité de travail par individu multipliée par le nombre de gens qui travaillent. Tout le reste c’est de l’idéologie ». Cette assertion martelée comme une évidence par le président du MEDEF, abondamment reprise par les grands médias sans qu’ils aient jugé utile de la commenter, est lourde de sens pour les travailleurs.

Elle est emblématique de la pure idéologie capitaliste. D’abord, elle néglige les millions de privés de travail qui ne demandent qu’à exercer une activité et que le même MEDEF cherche à faire passer pour des oisifs, des inutiles, des improductifs coupables d’être privés d’emploi, quand le chômage est le fruit des choix imposés par le capital. Et même quand le travail existe, comme à Airbus où l’on dénombre 308 commandes d’avions de plus qu’à la fin de l’année 2019, les adhérents du Medef ne se privent pas de licencier. Pire, ils le font avec le robinet ouvert de l’argent public. Remarquons ensuite que la disparition de l’esclavage et les réductions successives du temps de travail journalier comme l’interdiction du travail des enfants, conquises de hautes luttes, n’ont pas diminué les richesses produites. Bien au contraire ! La productivité du travail a été décuplée dans notre pays depuis les années 1960. M. Roux de Bézieux assimile donc le travailleur à un simple moyen de production au même titre que la machine qu’il conduit ou manipule. Dans cette « logique » effarante, l’enseignant, la soignante, ou le petit commerçant sont considérés comme des non-producteurs de richesses. L’argument sert à libérer le terrain pour les passer à la moulinette de la « réduction des dépenses publiques ». Ce raisonnement fait du travailleur, non plus un citoyen ou un être humain, mais une simple « force de travail » à « essorer » au maximum pour valoriser le capital. Car dans le capitalisme, l’augmentation du temps de travail est avant tout la principale manière d’augmenter la quantité de travail gratuit pour les propriétaires des moyens de production.

Mais de quelle richesse parle le président du MEDEF ? De la richesse sociale et socialisable ? Non ! Démonstration en a été faite lors de cette université d’été patronale. Le premier ministre – celui-là même qui refuse la gratuité des masques à l’école – s’y est rendu, les bras chargés de cadeaux dont celui d’une baisse des prélèvements sur le capital – déguisée sous ce nouveau mot sorti des bureaux bruxellois  d’ intolérable «impôt de production » –   de dix milliards d’euros servant à la vie des régions. Autrement dit pour les lycées, les transports et autres équipements. Dix milliards créés par le travail et qui ne serviront plus au bien public, mais qui tomberont à coup sûr dans l’escarcelle des actionnaires. La richesse créée est ainsi chaque jour un peu plus volée au travailleur et à la collectivité, mais accaparée par ceux qui décident des conditions de la production.

 

Il s’agit ici d’une vision particulièrement rétrograde du travail et surtout de l’être humain, considéré dans toutes ses dimensions et sur l’ensemble de sa vie. Les facteurs de production, les avancées technologiques comme le développement humain n’existent pour le grand capital que dans l’objectif de lui permettre de « maximiser » ses profits au détriment de la vie des femmes et des hommes, celle des animaux et  de la nature.

Cette conception va à rebours de l’histoire. Le développement capitaliste lui-même a pourtant bien eu besoin de travailleurs plus formés, plus cultivés, mieux soignés, mieux logés ou d’équipements comme les routes et les trains, l’électricité et l’eau, payés par la collectivité publique. Non seulement il ne veut plus payer cette part de dépenses pour la collectivité, mais il veut profiter de la pandémie pour les privatiser, et pour abaisser relativement la rémunération du travail, faire travailler les salariés jusqu’à 70 ans, revenir à la semaine de 45h et laisser les jeunes sur le carreau !

Le froid calcul des puissances d’argent n’intègre d’ailleurs jamais la durée de vie de « la force de travail » ni des effets pervers des stratégies patronales sur la terre, la biodiversité ou le climat. Ainsi, un ouvrier verrier vit sept années de moins que la moyenne des autres ouvriers et quatorze années de moins qu’un cadre. Dans ces conditions, quelle est donc la finalité de la richesse qu’il produit ? Le travail de générations de verriers de l’entreprise Verrallia en Charente, a été accaparé par un fonds financier Nord-Américain qui à la mi-juin verse 200 millions € à ses actionnaires, via une filiale basée dans le paradis fiscal du Luxembourg. Deux jours plus tard, le même licencie plus de 200 travailleurs et délocalise une partie de la production. On pourrait multiplier de tels exemples.

La crise sanitaire n’appelle donc pas « une relance capitaliste » mais une « bifurcation-reconstruction » sociale, écologique et démocratique. Retraite à 60 ans, 32h de travail hebdomadaire, impulsion des formations pour toutes et tous préparant la métamorphose  de la production industrielle et agricole, socialisation des richesses pour des services publics rénovés de l’école, de la santé, des transports, du logement et pour la sécurité alimentaire, et enfin des pouvoirs d’intervention et de gestion des salariés dans l’entreprise. Au-delà, l’enjeu de la propriété du capital dans plusieurs secteurs décisifs ne doit plus rester tabou. Le MEDEF a ouvert un débat de première importance sur ses intérêts de classe. Il faut l’affronter pour les combattre. La Fête de l’Humanité – dans une semaine – y contribuera.

 

Voir les commentaires

Réquisition et gratuité des masques !

4 Septembre 2020, 11:30am

Publié par PCF Villepinte

Voir les commentaires

Il y a urgence ! Le billet du Dr Christophe Prudhomme. Autoritarisme

3 Septembre 2020, 07:51am

Publié par PCF Villepinte

Jeudi 3 Septembre 2020

La question du port du masque et de son obligation continue à être le chiffon rouge agité par le gouvernement, accompagné de la menace d’un reconfinement généralisé. La stratégie du pouvoir depuis le début de la crise est erratique. Tout d’abord des mensonges pour cacher la pénurie, puis un débat ubuesque sur les lieux où s’applique l’obligation, utilisé pour échapper au vrai problème qui est la difficulté à se faire tester, pour arriver à une décision autoritaire et infantilisante de la généralisation de l’obligation, y compris dans la rue. Heureusement, nous avons échappé à l’aberration du masque pour les cyclistes et les joggeurs !

Si le nombre de personnes testées positives augmente fortement depuis deux semaines, il n’en va pas de même du nombre de malades. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas rester vigilant car nous en apprenons tous les jours avec cette épidémie et toutes les hypothèses, y compris les plus alarmistes, doivent être envisagées. Mais cela ne veut pas dire qu’il est nécessaire…

Face à une épidémie, il faut bien entendu prendre des mesures pour en limiter son extension, tout en restant humble, car c’est plus souvent son évolution naturelle plus que les mesures barrières qui aboutissent à son extinction. Aujourd’hui la stratégie doit être multifactorielle : bien entendu le masque mais avec ses limites, surtout les tests et l’isolement le plus rapide des personnes contaminantes et surtout une capacité du système de santé à pouvoir répondre aux besoins, tant en ville qu’à l’hôpital. Or c’est sur cette dernière question que le bât blesse et que les moyens ne sont toujours pas à disposition. Car il s’agit bien d’éviter que les gens tombent malades, mais surtout d’être en capacité de les soigner quand ils le sont. Or l’ampleur de la crise dans notre pays a été uniquement liée aux difficultés de nos hôpitaux à accueillir un afflux de patients, assez brutal dans le temps mais somme toute limité en nombre, car ils étaient exsangues du fait des politiques de restrictions budgétaires imposées depuis plus de 20 ans.

  •  

Retrouvez son précédent billet, Vaccin, et l’ensemble de ses chroniques.

Voir les commentaires

"On les a condamnés avant même qu'ils ne soient contaminés"

2 Août 2020, 06:45am

Publié par PCF Villepinte

Dans la chambre d'une maison de retraite, une personne des pompes funèbres ferme le cercueil d'une victime du coronavirus, le 7 avril 2020 à Paris. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

"On les a condamnés avant même qu'ils ne soient contaminés" : ces résidents d'Ehpad qui ont été privés d'hôpital au plus fort de l'épidémie de Covid-19

Plus d'un tiers des personnes décédées du coronavirus en France sont mortes au sein d'Etablissements pour personnes âgées dépendantes. Les difficultés d'accès aux hôpitaux pour les résidents les plus âgés, au plus fort de l'épidémie, alimentent la polémique sur la gestion de la crise par les autorités.

Juliette Campion Guillemette JeannotFrance Télévisions

Mis à jour le 28/07/2020 | 18:29
publié le 28/07/2020 | 07:01

"On a clairement arbitré : ma grand-mère de 96 ans, en parfaite santé avant d'attraper le Covid, a été placée d'office en soins palliatifs." Olivia Mokiejewski ne cache pas sa colère. Son aïeule, Hermine, résidente à l'Ehpad Bel Air de Clamart (Hauts-de-Seine), est morte le 4 avril des suites du coronavirus, qui frappe lourdement les personnes âgées. Plus de la moitié des victimes du Covid-19 ont 80 ans et plus. Ce taux monte jusqu'à 93% si la tranche d'âge est élargie aux 60 ans et plus, selon les dernières données de Santé publique France.

Mais pour cette petite-fille endeuillée, la seule explication de l'âge ne suffit pas. "Au-delà du tri opéré par les urgences, qui ne pouvaient pas accueillir tout le monde, les protocoles sanitaires d'urgence n'ont pas été appliqués de la même façon dans tous les Ehpad", estime Olivia Mokiejewski. A la tête du Collectif 9471, en référence au nombre de morts recensés dans les Ehpad le jour de la création de l'association, le 5 mai dernier, elle entend porter la voix des familles meurtries qui veulent connaître la "chaîne des responsabilités" dans le décès de leurs proches. Car pour ces familles comme pour certains professionnels de santé, "des morts auraient pu être évitées", résume Olivia Mokiejewski.

Des critères objectifs pour éviter une discrimination par l'âge

"Les gens de 95 ans sont parfois en bien meilleure forme que ceux de 60 ans. Or, on les a condamnés avant même qu'ils ne soient contaminés." C'est un constat sans appel pour Olivia Mokiejewski. Selon elle, les résidents des Ehpad seraient morts parce que jugés trop vieux. Cette possible discrimination a été soulevée par l'Académie nationale de médecine. Dès le 18 avril, elle a alerté sur les risques d'un "âgisme", une discrimination du fait de l'âge, dans un contexte épidémique où "la limitation des ressources [dans les hôpitaux] fait le lit de tensions intergénérationnelles". L'institution recommande "de ne jamais utiliser le critère d'âge pour l'allocation ou la répartition des biens et des ressources" et, s'il doit y avoir un rationnement des moyens thérapeutiques, qu'il soit basé sur "des critères physiologiques, cliniques et fonctionnels".

De son côté, Olivia Mokiejewski a récemment porté plainte pour "mise en danger de la vie d'autrui", "non-assistance à personne en danger" et "homicide involontaire". Une enquête préliminaire est en cours. Selon elle, il y aurait eu des "manquements" dans l'établissement du groupe Korian où résidait sa grand-mère

On a bradé la vie de ces gens. On a nié les symptômes de ma grand-mère.Olivia Mokiejewski, famille endeuilléeà franceinfo

La direction de l'Ehpad, contactée par franceinfo, confirme les difficultés pour la prise en charge à l'hôpital de certains de leurs résidents. "Nous avons eu plusieurs refus du 15, notamment pour la grand-mère de madame Olivia Mokiejewski. Ils nous ont clairement dit qu'ils ne viendraient pas." Dans cet établissement, onze résidents sont décédés et Hermine a été "la première personne testée positive, résidents et personnel confondus, à décéder du Covid", précise Jean-Pierre Corre, le directeur régional en charge de l'établissement Korian de Clamart.

Déterminée, Olivia Mokiejewski s'est également rapprochée de l'association Coronavictimes, créée le 19 mars. Cette association conseille et accompagne toute personne en France qui souhaite porter plainte. "Nous avons vu arriver cette catastrophe dès le mois de février", explique son président, Michel Parigot, à franceinfo. "Cela devenait de plus en plus évident car aucune mesure n'était prise. J'avais l'impression de voir un crime être commis sous mes yeux et de ne rien pouvoir faire pour l'empêcher." Après avoir déposé, le 2 avril, une procédure d'urgence sous forme de référé-liberté demandant à l'exécutif d'agir contre la rupture d'égalité dans l'accès aux soins hospitaliers, dans le traitement de la fin de vie et l'accès aux soins palliatifs (une requête rejetée le 15 avril), l'association s'apprête à déposer une plainte collective au pénal, d'une douzaine de familles, concernant la "sélection" effectuée au détriment des personnes âgées. "Nous sommes en mesure de prouver le fait que ça a été organisé", assure Michel Parigot.

Des portes fermées par le ministère ?

Ils ne sont pas les seuls à vouloir savoir ce qui s'est réellement passé au sein des Ehpad ces derniers mois. Les syndicats de retraités de l'Aude (Occitanie) ont récemment interpellé la préfète de région, Sophie Elizéon. "Nous voulons savoir si les résidents d'Ehpad ont tous eu accès à des soins délivrés à l'hôpital lorsqu'ils ont été atteints du Covid-19", précise Jacques Vieules, syndicaliste FO retraités, contacté par franceinfo.

Je comprends que l'hôpital fasse des choix, décidant pour qui la réanimation sera bénéfique. Mais là, ce n'est pas une question de choix, c'est une discrimination : les résidents des Ehpad n'ont pas été emmenés à l'hôpital.Jacques Vieules, syndicaliste FOà franceinfo

"Si c'est avéré, cela irait à l'encontre du Code de la sécurité sociale", précise le syndicaliste. Selon l'article L111-2-1 de ce Code, "la protection contre le risque et les conséquences de la maladie est assurée à chacun, indépendamment de son âge et de son état de santé." Faute de réponse précise de part de la préfète – également sollicitée en vain à plusieurs reprises par franceinfo –, les syndicats de retraités de l'Aude se disent prêts à enquêter eux-mêmes auprès du personnel des Ehpad de la région, des résidents et de leurs familles, au sujet de l'absence de prise en charge par les établissements de santé. 

Cette "quasi-inaccessibilité à l'hôpital pour les personnes âgées n'est pas tombée du ciel", estime auprès de franceinfo Astrid Petit, déléguée CGT Santé. Elle en veut pour preuve les consignes et recommandations du ministère de la Santé, communiquées le 31 mars. Dans cette note ministérielle, il est précisé que "la prise en charge des cas suspects et confirmés ne présentant pas de critères de gravité doit être assurée en priorité au sein des Ehpad afin de ne pas saturer les établissements de santé, en respectant les mesures d'hygiène et de protection." Il est également clairement signifié dans ce document que "seuls les patients présentant des formes sévères et critiques sont pris en charge dans les établissements de santé habilités Covid-19", la décision de transfert revenant au médecin du samu. Selon Astrid Petit, cette circulaire aurait fermé la porte des hôpitaux aux personnes âgées. Contactée de nombreuses fois pour répondre à cette mise en cause, la direction générale de l'offre de soins (DGOS), qui dépend du ministère, n'avait toujours pas répondu à nos demandes au moment de la publication de cet article.

"Médecine de guerre" et "stratégie de priorisation"

Dans les Ehpad, les refus de prise en charge vers les hôpitaux ont été difficiles à vivre. "La grosse claque a été du 5 mars au 15 avril. Ce fut une période terrible", se remémore Eric Lacoudre, directeur de deux Ehpad associatifs à Sillingy et Cervens (Haute-Savoie), contacté par franceinfo. Dès le 2 mars, l'établissement de Sillingy, situé proche d'un cluster, a été fermé au public. Puis les résidents ont été isolés dans leur chambre le 9 mars et six sont partis à l'hôpital. Seuls deux en sont revenus. "Pendant un mois, les autres résidents malades n'ont pas été accueillis à l'hôpital et 13 sont morts à l'Ehpad", se désole le directeur. "Le samu était débordé, il ne répondait plus en Haute-Savoie", relate-t-il. "Nous avons vécu des instants terribles, avec quatre décès dans la même journée." A Sillingy, 19 résidents sont morts des suites du Covid-19. A Cervens, ce sont 23 personnes qui sont décédées.

Quand on donnait le nom de notre établissement aux urgences, on nous faisait comprendre implicitement que nous étions un ‘Ehpad Covid'. Pour eux, à partir de deux ou trois personnes contaminées, l'effet cluster est lancé et c'est à l'établissement de le gérer.Eric Lacoudre, directeur d'Ehpadà franceinfo

Le cas de ces deux Ehpad savoyards n'est pas isolé. "Les difficultés de transferts des Ehpad vers les hôpitaux ont surtout été fortes en Bourgogne-Franche-Comté et Grand Est, puisque que ce sont eux qui ont pris la vague d'une violence inouïe avec des cas multi-symptomatiques, forts et rapides", constate Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Synerpa, le premier syndicat national des maisons de retraite privées. "Entre fin février et début mars, quand nous appelions le 15 aussi bien à Strasbourg qu'à Mulhouse, c'était des heures d'attente. Il y a eu un vrai problème d'explosion des urgences à ce moment-là et nous avons eu beaucoup de refus de transferts vers les hôpitaux."

Au plus fort de la crise sanitaire, le corps médical a dû faire face à des situations extrêmes, les ressources humaines et matérielles en milieu hospitalier n'étant pas suffisantes pour permettre de traiter tous les patients en état critique. Il a donc fallu appliquer une "médecine de guerre". Pour ce faire, une "stratégie de priorisation" des traitements de réanimation a été établie conjointement par la Société française d'anesthésie-réanimation (Sfar) et le Service de santé des armées (SSA), ce qu'atteste un document mis à jour le 15 avril"Pleinement éthique", écrivent la Sfar et le SSA, cette logique de priorisation, "classiquement appelée 'triage', comme en médecine de guerre ou de catastrophe", s'appuie, pour garantir l'équité dans l'accès aux soins, sur des critères objectifs qui écartent toute discrimination, notamment sur l'âge, "même si l'âge, comme l'existence d'un handicap, sont nécessairement intégrés à une réflexion sur le pronostic".

"Ce n'est pas notre métier de gérer les épidémies"

Conscient du caractère tout à fait inédit de cette épidémie et du manque de moyens, Eric Lacoudre comprend le "choix imposé" aux régulateurs du samu. "Pour avoir beaucoup travaillé avec eux, ils ont fait ce qu'ils ont pu, précise-t-il. L'épidémie est montée en puissance dans la région et ils ont donné la priorité à ce qu'ils savaient faire : les urgences". Car le personnel des Ehpad, comme celui des hôpitaux, sait qu'"une personne de 90 ans est dans l'impossibilité d'être intubée". Dans les cas les plus graves, le coronavirus provoque un syndrome de détresse respiratoire aiguë nécessitant de placer les malades sous respirateur artificiel en service de réanimation, unique façon de les sauver, mais pas sans conséquences sur la santé des patients.

Nous ne blâmons pas la décision qui consiste à prendre en charge les malades ayant le plus de chances de s'en sortir. Mais au moment où nous vivions cette situation, c'était la panique à bord. Nous étions dans l'angoisse.Florence Arnaiz-Maumé, Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées à franceinfo

Car la question de l'éthique s'est imposée tous les jours au sein des équipes soignantes. "Nous faisions un point quotidien, à la fois pour entendre le malaise et la difficulté liés aux choix crucifiants que les soignants devaient faire", relate Damien Le Guay à franceinfo. Philosophe, il intervient auprès des équipes médicales à l'Espace Ethique d'Ile-de-France et de Picardie. "La difficulté, dans cette période de 'médecine de guerre', est que vous êtes dans une gestion de la pénurie qui oblige à choisir. Et l'autorité supérieure qui décide incontestablement s'est retrouvée, par la force des choses, sur les épaules des médecins. C'est un retour quarante ans en arrière."

Conséquence de ces "choix" : pendant quelques semaines, les cas les plus âgés, les plus contagieux et les plus graves ne sont plus partis à l'hôpital. "Ils nous ont renvoyé la responsabilité de les soigner. Mais ce n'est pas notre métier de gérer les épidémies. Nous, nous gérons la vie quotidienne des gens âgés", justifie Eric Lacoudre. La prise en charge des cas les plus lourds par l'hôpital aurait permis de "baisser la charge virale dans nos Ehpad et de stabiliser les autres malades avec un apport en oxygène", détaille Florence Arnaiz-Maumé. "Côté timing, l'Etat a mis deux à trois semaines à réagir. C'est anormalement rapide et c'est tant mieux. Mais comparé au 'timing Covid', qui était très virulent à ce moment-là, c'était beaucoup trop lent", estime-t-elle.

Un modèle inadapté à des crises d'ampleur

Des "filières gériatriques" Covid ont été mises en place fin mars. Elles sont décrites dans la note ministérielle qu'Astrid Petit dénonce. Il y est annoncé la mise en place d'une "hotline gériatrique" et d'une prise en charge locale des résidents d'Ehpad. Ces filières sont gérées par les agences régionales de santé (ARS), qui identifient les établissements de santé (hôpitaux, cliniques, cliniques privées) susceptibles d'accueillir ces malades. "Depuis ce moment-là, nous ne passons plus par le 15. Nous avons des numéros dédiés", explique Florence Arnaiz-Maumé. "Et nous constatons que nous pouvons transférer beaucoup plus facilement nos malades, ce qui a permis de baisser la charge virale des établissements."

Mais trop tard, selon la plupart des professionnels interrogés. Plus d'un tiers des victimes du Covid-19 sont ainsi mortes en Ehpad, selon les derniers chiffres officiels communiqués le 23 juillet (10 516 personnes, sur les 30 182 décédées depuis le début de l'épidémie). Même si les établissements adoptent aujourd'hui des protocoles adéquats et disposent du matériel de protection nécessaire, "le modèle français a du plomb dans l'aile depuis la crise", estime auprès de franceinfo Marie-Anne Montchamp, présidente de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie. "Il est défaillant et inadapté à faire face à des enjeux sanitaires de cette ampleur." S'il doit changer, il faut faire vite. Car l'éventuelle seconde vague de la pandémie pourrait, elle aussi, faire de nombreuses victimes.

 

Voir les commentaires

Crise, mensonges et vérités

28 Juillet 2020, 08:39am

Publié par PCF Villepinte

Mardi, 28 Juillet, 2020

L'Humanité Maurice Ulrich

Le tribunal de commerce de Grenoble va se prononcer aujourd’hui sur le sort du groupe André après son dépôt de bilan. Le début sans doute d’une longue liste de défaillances au cours des prochains mois. Mais, dans le cas en question, la crise actuelle a bon dos. André, comme La Halle, Camaïeu, est victime d’un autre mal pernicieux. Les fonds d’investissement. Il s’agit de véritables vautours financiers. Ils sont plus de trois cents sur le territoire national. Leur logique: acheter une entreprise en empruntant dautant plus facilement que les taux dintérêt sont bas, presser le citron pour servir aux actionnaires un rendement de 15 à 20 % et revendre avec une belle plus-value. Le ministère de l’Économie est au fait de ces pratiques, comme le sont les institutions financières.

Il est vrai cependant que nombre d’entreprises vont être réellement frappées par la crise. On a compris quelle était la réponse du gouvernement et du patronat, avec les contrats de performance. Amener les salariés à accepter de travailler plus et de baisser leur salaire pour sauver les emplois. Cela, en mettant aux syndicats le marché en main. Dans l’entreprise Smart en Moselle, les salariés avaient accepté. Aujourd’hui, le groupe allemand Daimler arrête la production.

Dans un récent sondage publié par le Figaro, plus de la moitié des sondés expriment une forte méfiance à ce propos. Allez savoir pourquoi, ils craignent que les entreprises ne voient là une aubaine pour revenir sur les acquis sociaux. Plus clairement encore, ils rejettent toute augmentation du temps de travail.

On ne saurait pour autant nier la gravité de la situation. Bruno Le Maire fait grand cas du plan de relance de cent milliards annoncé. Mais avec quels critères, quelle transparence… quels dividendes? Tout cela doit être mis sur la table. La reprise espérée dune économie réorientée vers des productions utiles et durables est à ce prix. Elle ne peut se faire sans démocratie et sans que les salariés eux-mêmes se mêlent de la gestion des entreprises comme de leurs finalités.

 

Voir les commentaires

DIRECT. LE GOUVERNEMENT FACE AU RISQUE D'UNE DEUXIÈME VAGUE PENDANT LES VACANCES

24 Juillet 2020, 09:42am

Publié par PCF Villepinte

 

L'Humanité

[Mise à jour : le 24 juillet, 10h30]

L'ESSENTIEL

¤ Aujourd'hui, se tiendra à l'Elysée un conseil de défense afin de faire un point sur la reprise de l'épidémie et éventuellement de mettre en place de nouvelles mesures pour enrayer la seconde vague. Olivier Véran a notammenté évoqué sur France 2 mercredi la possibilité d'un renforcement des contrôles aux frontières.

¤ Le nombre de personnes infectées par le COVID-19 connaît une hausse inquiétante. Jeudi, selon la Direction Générale de la Santé, plus de 1 000 nouveaux cas ont été recensé et 120 clusteurs sont en cours d'investigation. Santé Publique France note que cette augmentation s'intensifie. La semaine dernière, 3589 nouveaux cas ont été détectés, soit une hausse de 27% par rapport à la semaine précédente.

¤ 40 millions de masques lavables seront prochainement envoyés à 7 millions de Français qui sont au niveau du seuil de pauvreté, a annoncé le ministre de la santé, toujours sur France 2. Au final, les masques distribués ne seront donc pas gratuits, sauf pour les personnes les plus précaires. Lire notre article sur le sujet ainsi que l'éditorial de Sébastien Crépel.

¤ La ruée vers les tests engendre une saturation des laboratoires et des centres de dépistage. Notre reportage.

¤ Deux essais cliniques sur un eventuel vaccin sont en cours, mais les résultats sont attendus au plus tôt pour la fin de l'année.

¤ Dans le monde : plus de 15 millions de cas de Covid-19 ont été officiellement recensés, dont plus de la moitié aux Etats-Unis et en Amérique latine. Le virus a fait au moins 620 000 victimes. Lire aussi : L’Inde, futur épicentre de la pandémie.

 
Gratuité des masques

Lors d'une interview accordé à TF1 mardi 21 juillet, Emmanuel Macron a estimé que la distribution gratuite de masques n'était pas souhaitable pour l'ensemble de la population, le contribuable n'ayant pas « vocation à payer des masques pour tout le monde et tout le temps ». Il a en revanche annoncé que les « plus précaires » pourraient néanmoins en bénéficier. Cette annonce a immédiatement fait réagir l'opposition : plusieurs partis de gauche réclament une distribution gratuite de masques pour tous. Comme EELV, qui avait lancé une pétition en ce sens juste avant le déconfinement du 11 mai. Ou encore les communistes, qui demandent depuis le mois de mai que les masques soient pris en charge et remboursés intégralement par la Sécurité sociale. « Notre proposition de loi pour la gratuité était à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale le 18 juin. Ce texte engageait aussi la Sécurité sociale à acheter la production française. La majorité LaREM-Modem a voté contre », a regretté mardi le député PCF Fabien Roussel, estimant qu’« il n’est pas trop tard pour bien faire ». Les élus France insoumise de l’Hémicycle avaient aussi pris les devants : le député Adrien Quatennens a déposé un texte visant à ce que « l’État garant(isse) à chaque individu le nombre de masques nécessaire à sa protection ». Plus étonnant, un député proche de la majorité (MoDem), Erwan Balanant, s'est lui aussi montré favorable à une distribution gratuite de ces masques afin d'enrayer au mieux la pandémie. Selon certains spécialistes du droit, cette gratuité serait même une obligation institutionnelle. Le secteur de la grande-distribution est sans nul doute le grand gagnant de cette épidémie puisqu'il a pu engranger près de 78 millions d'euros, rien qu'avec la vente de gel hydroalcoolique, selon la société Nielsen.

lose
volume_off
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Dans un entretien accordé à l'Humanité, Florent Guéguen, directeur de la Fédération des associations de solidarité, celui-ci estime que la distribution des masques par le gouvernement français est nécessaire, mais que "le périmètre de cette distribution gratuite est trop réduit".

Pour signer la pétition de l'Humanité réclamant la gratuité des masques, rendez-vous sur ce lien.

Où en est-on d'un éventuel vaccin ?

Des essais cliniques, un côté britannique, l'autre côté chinois, publiés dans la revue médicale The Lancet, ont produit des résultats encourageants dans l'élaboration d'un vaccin contre le virus. Ces deux projets sont très bien tolérés par les patients testés et semblent générer « une forte réponse immunitaire ». Toutefois, les résultats de ces essais sont à prendre avec des pincettes, puisqu'ils ne sont qu'à une phase préliminaire. Il est impossible pour le moment de savoir si ces vaccins pourraient permettre une immunité chez les plus fragiles ou protéger plus globalement toute personne exposée au Covid-19. Mardi 21 juillet, sur BFMTV, le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy a mis en garde contre les multiples « effets d'annonce provenant des compagnies pharmaceutiques », estimant que la mise en circulation d'un vaccin n'allait pas se produire avant la fin de l'année.

Une lente reprise de l'épidémie

Des « signaux faibles » semblent montrer une reprise de l'épidémie. 7 nouveaux décès ont été enregistrés ces dernières 24 heures, portant le bilan total de victimes à 30.172. Et le ministère de la santé a confirmé ce lundi une hausse du nombre de recours à SOS Médecins et une hausse des hospitalisations à l'échelle nationale. Il observe également l'apparition de nouveaux clusters (foyers de propagation du virus) qui sont désormais au nombre de 212 sur tout le territoire français. En Mayenne notamment, on observe en effet une augmentation significative du nombre de cas, avec un taux d'incidence de 52,72 pour 100 000 habitants, alors qu'il est de 5,73 pour 100 000 habitants en moyenne sur l'ensemble du territoire, selon les chiffres fournis par le gouvernement. 

A lire aussi : Pourquoi le coronavirus frappe plus durement les villes pauvres.

La ruée vers les tests

Face à cette possible seconde vague, beaucoup de centres de dépistage sont au bord de la saturation. Le ministre de la Santé l'a lui même constaté sur France Info le lundi 20 juillet. Si les autorités sanitaires affirment que le pays peut effectuer jusqu'à 700 000 tests chaque semaine, le syndicat des biologistes (SDB) table plutôt sur un chiffre de "seulement" 350 000. Comme ont pu le montrer les divers manifestations du personnel hospitalier, le secteur manque cruellement de moyens et de personnels pour pouvoir assurer ce que le gouvernement réclame. Avec l'arrivée des vacances d'été, nombreux sont ceux qui souhaitent se faire dépister avant de partir en congés. On constate cet afflux notamment en Seine-Saint-Denis, où le taux d'incidence s'approche tout juste du seuil critique. L'arrivée des tests salivaires pourraient néanmoins permettre de réguler les flux de patients, étant beaucoup plus rapides que les tests PCR actuels.

Que font les autres pays ?

Plusieurs pays ont déjà annoncé et mis en place des mesures de reconfinement dans certaines régions spécifiques. En Espagne, depuis le 17 juillet, les habitants de l’agglomération de Barcelone ont été invités à rester chez eux, sauf en cas de besoin de première nécessité. En Irlande, certains espaces comme les bars et restaurants devaient réouvrir le 13 juillet, mais la durée a été prolongée jusqu'au 10 août. En Allemagne, le gouvernement fédéral autorise la mise en place de mesures de reconfinement au niveau local. Enfin en Belgique, le masque est désormais obligatoire pour toute personne âgée de 12 ans et plus dans l'ensemble des lieux publics (musées, bibliothèques, commerces, lieux de culte).

Aux Etats-Unis, la crise sanitaire a mis en exergue les fortes inégalités (raciales, économiques, sociales) qui subsistent dans le pays. À Houston, dans le Texas, les mesures mises en place par le comté contredisent les annonces au niveau fédéral, ajoutant de la confusion auprès des plus précaires, qui sont en première ligne face au rebond de l'épidémie et dont les droits sociaux sont quasiment inexistants. Thomas Harmes s'est rendu sur place pour mieux comprendre la détresse d'un certain nombres d'habitants.

Léo Lefrançois

Voir les commentaires

Plan de relance de l'UE: vers plus de fédéralisme et de soumission aux politiques d’austérité

22 Juillet 2020, 08:23am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 21/07/2020 par PCF

 

Alors que le Parlement européen tablait sur un plan à 2.000 milliards d’euros pour répondre à la gravité de la situation et aux urgences sociales et écologiques, le plan adopté ce lundi s’élèvera à seulement 750 Mds d’euros. En outre, plutôt que de mobiliser la BCE, il va soumettre plus encore les Etats aux exigences des marchés financiers et donc à des politiques d’austérité mortifères.

 

L’octroi des aides, sous forme de prêts et de subventions, sera ainsi conditionné à des « réformes structurelles » dans chaque pays, synonymes de baisses des dépenses publiques utiles. De plus, le remboursement des prêts est envisagé par la levée d’un impôt européen, renforçant le fédéralisme européen au détriment de la souveraineté des Etats.

 

Le plan de relance est donc sous-dimensionné et sur-conditionné. Il porte un caractère anti-démocratique en renforçant le poids de la commission européenne notamment en matière fiscale. Il permet en plus à plusieurs pays de pouvoir baisser leur contribution au budget européen qui risque de rester à 1027 Mds d’euros alors que l’objectif était de le porter à 1300 Mds.

 

Le PCF propose des mesures concrètes pour changer de logique en Europe :

 

- La réorientation des efforts de création monétaire de la BCE, non pas pour aider encore davantage les plus aisés et les grands groupes, mais pour financer les services publics et la transition écologique, protéger les activités et les petites et moyennes entreprises et maintenir les revenus des travailleurs grâce à la constitution d’un fonds européen d’urgence économique, sociale et écologique. La BCE doit être mise sous contrôle démocratique.

 

- L’abolition définitive du pacte de stabilité et de croissance et du pacte budgétaire ;

 

- L’annulation de la dette publique des Etats ; aucune aide européenne ne peut être conditionnée ni à un contrôle budgétaire, ni à un endettement accru des états.

 

- La lutte contre l’évasion fiscale et les paradis fiscaux dans l’UE et en dehors de l’UE. A elle seule, elle représenterait une somme bien supérieure au fonds de relance discuté aujourd’hui. Une conférence européenne de la dette et de l’évasion fiscale, en associant les forces sociales et citoyennes, est aujourd’hui nécessaire. Les leçons de rigueur budgétaire données par les Pays-Bas sont totalement déplacées venant d’un pays qui pratique l’optimisation fiscale pour des multinationales.

 

Plus structurellement, alors que les traités européens ont démontré leur caducité, ces propositions doivent ouvrir le chemin vers un pacte social et démocratique pour des peuples et des nations libres, souveraines et associées, auquel aspirent les citoyens européens.

 (Fabien Roussel - PCF)

 

Voir les commentaires

La réduction du coût du travail est votre unique boussole

18 Juillet 2020, 06:56am

Publié par PCF Villepinte

Voir les commentaires

<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 30 40 > >>