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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

AUX ÎLES DE TOUS VENTS PAR AIME CÉSAIRE

11 Juillet 2021, 07:33am

Publié par PCF Villepinte

 

 

des terres qui sautent très haut

pas assez cependant pour que leurs pieds ne restent pris au pécule de la mer mugissant son assaut de faces irrémédiables

faim de l'homme entendu des moustiques et soif car ce sont pains allongés pour un festin d'oiseaux sable à contre-espoir sauvé ou des bras recourbés pour recueillir au sein
tout ce qui s'allonge de chaleur hors saison

O justice midi de la raison trop lente il n'importe que sans nom à la torche résineuse des langues elles ne sachent que leur offrande terreuse en ce chant de trop loin
téméraire s'accomplit

le matin dans l'insu de ma voix dévoilera l'oiseau que tout pourtant elle porte et
Midi pourquoi elle resta incrustée du sang de ma gorge haletante

des îles de toutes tu diras que selon le cœur comparse

Aimé Césaired'oiseaux vertigineux

longtemps longtemps cherchant entre les draps du sable

la blessure au carrefour convoité de la mer affouillante

tu trouvas à travers le hoquet

le noyau de l'insulte inclus en l'acre sang

qu'exultant enfin de l'aumaiïle blessée des étoiles

surchauffée à nos souffles fiévreux et conteste

d'un sanglot plus riche que les barres nous sûmes

criant terre cramponnés au plus glissant de la paroi

de l'être

toujours bien disant comme l'on meurt

la noire tête charnelle et crépue du soleil

Aimé Césaire

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CGT Les livreurs à vélo en lutte

11 Juillet 2021, 07:32am

Publié par PCF Villepinte

Samedi 26 juin 2021, marque la naissance du syndicat CGT des « Entreprises de livraison deux-roues de Paris ». Le huitième syndicat, affilié à la CGT, qui rejoint ceux de Bordeaux, Lyons, Nantes, Toulouse, Cherbourg, Limoge et Poitier avec la volonté de s’organiser pour gagner les nouveaux droits, dont leur profession est privée

Ces dernières années, ils ont envahi notre quotidien. Nous voyons les livreurs des plateformes circuler dans nos rues en prenant de bien trop grands risques, attendant devant les restaurants la prochaine livraison, au bas des immeubles le client qui récupère sa commande.

Nous sommes nous interrogés sur leurs conditions de travail ? Leurs statuts ?

Les années 2015 voient les premiers mouvements de livreurs des plates formes émergé face à des conditions de travail qui se détériorées à une vitesse accélérée.

Cette volonté de vouloir s’organiser pour se donner les moyens de mener des actions collectives, afin obtenir de meilleures conditions de travail, une protection sociale décentes et le statut de salarié conduit un certain nombre d’entre eux à se tourner vers la CGT.

La CGT, au niveau national comme au niveau local, répond présente et va s’engager, avec eux, dans la construction d’une réponse syndicale afin que tous les livreurs trouvent leur place et enfin puissent faire entendre leur voix. 

Dès lors, les actions se multiplient au niveau local et tentent de se coordonnées nationalement :  à Lyon, ils lancent une grève pour gagner la réintégration des livreurs bloqués par Uber-Eat.

Nationalement, ils engagent un travail collectif pour dessiner les contours d’une protection sociale qui pourrait bénéficier à de tous ces travailleurs.  

Depuis un an, une nouvelle étape a été franchie, avec le rattachement des livreurs des plates formes à la Fédération des transports CGT.

Un rapprochement qui leur permet aujourd’hui de revendiquer d’être affiliés à la convention collective de la branche du transport et de défendre plus concrètement leurs droits à d’être des salariés comme les autres.

Aujourd’hui, pour sortir de la précarité, les objectifs revendicatifs de la CGT pour les livreurs des plates formes sont :

L’obtention du statut de salarié et tous les droits qui y sont associés;

 L’acquisition d’une protection sociale, au même titre que tous les autres salariés;

 L’amélioration des rémunérations;

 Combattre le racisme et gagner la régularisation de tous les livreurs des plates formes sans papier, afin d’obtenir le statut de salarié;

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Fiscalité. À Venise, le carnaval des hypocrites du G20

11 Juillet 2021, 07:28am

Publié par PCF Villepinte

Le G20 des ministres des Finances se réunit sous présidence italienne. (Photo Alberto PIZZOLI / AFP)

L'Humanité Vendredi 9 Juillet 2021

Pierric Marissal

Les ministres des finances des pays riches se réunissent ce week-end avec notamment l’idée de lever les dernières résistances à leur projet de taxation a minima des multinationales, déjà réduit à peau de chagrin.

«La France va se battre pour que cet accord soit conclu au G20 de Venise. La France va aussi se battre avec beaucoup de force pour que le taux de la taxation minimale [sur les bénéfices des multinationales ndlr] soit supérieur à 15 %», a affirmé Bruno Le Maire en réponse à une question de lAFP lors dun point presse qui sest tenu mardi.

Cest pourtant ce même Bruno Le Maire qui a rué dans les brancards lorsqu’à l’OCDE, un taux minimal d’impôt sur les sociétés de 25 % était discuté. Encore lui qui estimait que les 21 % proposés il y a tout juste un mois par les États-Unis étaient encore trop hauts… Le ministre français de l’Economie mise sur l’absence de mémoire de la presse, maintenant que l’accord est quasiment bouclé, pour s’offrir une image de progressiste à bon compte, alors que les contours de ce projet de taxe sur les multinationales sont discutés ce week-end au G20 de Venise, dernier tour de discussions avant sa ratification en octobre.

Il reste néanmoins quelques résistances. Un club de paradis fiscaux, mené par l’Irlande, rassemblant notamment la Hongrie, l’Estonie, la Barbade et Saint-Vincent-et-les-Grenadines, rechignent. Ils espèrent créer de nouveaux trous, négocier quelques exemptions, pour préserver leur attractivité fiscale.

Des pays en développement, comme le Nigeria et le Kenya, n’ont pas signé non plus, mais pas pour les mêmes raisons. C’est qu’ils ne profiteront globalement pas dans ce surplus fiscal. 40 % de la population mondiale la plus pauvre devra se partager, selon les projections de l’OCDE, 2,4 milliards d’euros à l’année, soit à peine un euro par citoyen, quand les 8 états les plus riches récupéreront, eux, plus de 50 milliards.

Un vrai problème lorsqu’on sait que proportionnellement, ce sont les pays en développement qui souffrent le plus de l’évasion fiscale des multinationales. En plus, les gouvernements devront mettre fin aux taxes spécifiques, comme celles portant sur les services numériques, présentes en France (la taxe Gafa), mais aussi dans une grosse dizaine de pays africains.

Pour tenter de faire passer la pilule de cet accord injuste auprès des pays les plus pauvres en pleine crise économique et sanitaire, les ministres des finances des 19 pays les plus riches et de l’Union Européenne vont discuter d’une nouvelle émission de droits de tirage spéciaux (DTS), au profit des plus vulnérables.

Derrière ce nom technique se cache la monnaie du Fonds monétaire international (FMI). Adossée aux grandes banques centrales émettrices de monnaie (euro, dollar, livre, yen et yuan), ces fonds servent soit de monnaie de réserve, pour stabiliser la valeur de la monnaie intérieure, soit sont dépensées pour financer des investissements.

Le G20 réfléchit ainsi à mobiliser un peu plus de 80 milliards d’euros en DTS, dès le mois d’août. Soit à peine une année de revenu de taxe sur les multinationales, dont les pays pauvres ne verront globalement pas la couleur.

Pierric Marissal

fiscalité

 

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Apollinaire Le Pont Mirabeau

10 Juillet 2021, 16:22pm

Publié par PCF Villepinte

 

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
            Et nos amours
       Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine
 
     Vienne la nuit sonne l’heure
     Les jours s’en vont je demeure
 
Les mains dans les mains restons face à face
            Tandis que sous
       Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse
 
     Vienne la nuit sonne l’heure
     Les jours s’en vont je demeure
 
L’amour s’en va comme cette eau courante
            L’amour s’en va
       Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente
 
     Vienne la nuit sonne l’heure
     Les jours s’en vont je demeure
 
Passent les jours et passent les semaines
            Ni temps passé
       Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
 
     Vienne la nuit sonne l’heure
     Les jours s’en vont je demeure

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Le groupe « Octobre » Un théâtre rouge au temps du Front Populaire 6/6

10 Juillet 2021, 16:19pm

Publié par PCF Villepinte

De 1932 à 1936, un groupe amateur de jeunes acteurs et actrices, communistes de cœur ou de carte pour la plupart, va monter une série de spectacles militants ébouriffants, créés par Jacques Prévert. Après quelques mois de pause (au second semestre 1935), Octobre se voit propulsé dans le formidable tourbillon qui va conduire le pays vers le Front populaire. Selon Roger Blin : « Nous n’avions cessé d’appeler de nos vœux une telle apothéose. Et nous avions tout fait, très tôt, pour l’avènement du Front populaire. D’abord en nous situant par notre travail sur le plan de la lutte des classes, puis en signant dès 1934 nombre de manifestes pour étendre l’unité d’action. »

Les membres du groupe sont au cœur de toutes les grandes manifestations populaires de ces premiers mois de 1936 : une célébration de la Commune en mai particulièrement imposante : « Les manifestations en l’honneur de la Commune, observe Jean-Paul le Chanois, étaient toujours très massives, mais celles de 36 eurent un éclat encore plus grandiose. Le spectacle en lui-même choquait beaucoup car il y avait tellement de monde que certains groupes se juchaient sur de vieilles tombes. Des chœurs parlés fusaient. On disait des textes de Vallès, des poèmes d’Hugo, Verlaine, Rimbaud (notamment « Les Mains de Jeanne-Marie »)… » Il y aura plus tard les cérémonies tout aussi spectaculaires du 14 Juillet.

La troupe joue le « Tableau des merveilles », qui sera son dernier spectacle. Une adaptation de Cervantès où l’on retrouve Jean-Louis Barrault, Maurice Baquet, Roger Blin, les frères Mouloudji, Gilles Margaritis, de nombreuses comédiennes aussi. Octobre multiplie les représentations devant le public ouvrier, celui des grèves de 36.

Un article de l’Humanité de juillet raconte un de ces spectacles devant plusieurs centaines de grévistes de la Samaritaine et l’accueil de ces derniers : « Cet humour féroce, frénétique, crispé d’un animateur du groupe Octobre, Jacques Prévert, et qui sourd de ces âcres refrains ou poèmes qu’on leur chante, peut-être les déconcerte-t-il un peu mais il les émeut et les fait rire aussi.

Ils sentent confusément tout ce qu’il y a de vif, de sain, de rageur et de tendre dans ces jeunes femmes et ces jeunes gens qui croient à la force du lyrisme et à la force du peuple. L’ironie, si difficile à faire comprendre à un public populaire, raille ici ce dont ils souffrent : morale égoïste, « travail libérateur », production inhumaine. Ils sont aussi sensibles à cela qu’à l’admirable clownerie poussée au paroxysme de deux musiciens d’harmonium et de violoncelle qui arrivent à s’enchevêtrer follement dans leurs instruments, leur musique, leurs partitions, leurs chaises, leurs pupitres et leurs propres membres, bras et jambes. »

Mais, comme dit Maurice Baquet : « Le tableau des merveilles fut au groupe Octobre ce que le bouquet final est au feu d’artifice. » La troupe en effet va se séparer. Étrange décision après un été si flamboyant. Il n’y a pas de fâcheries entre les membres de la troupe, qui garderont des liens entre eux, mais l’aventure est terminée.

Pourquoi ? Les interprétations sont nombreuses. Peut-être considèrent-ils que la mission fixée, faire entendre une culture populaire, est arrivée à son terme avec la victoire de la gauche ? ou, tout au contraire, anticipent-ils la fin proche du Front populaire, comète qui n’aura duré que quelques mois ? Veulent-ils s’épargner la violence de l’échec à venir ? Des historiens feront état de différences politiques qui traversent alors Octobre, et les raisons de débat sont nombreuses : des différences de vues existent sur certaines orientations du Front populaire (et du PCF), sur la manière de regarder l’URSS, sur la situation espagnole et les divisions entre républicains.

On parle aussi de difficultés d’ordre financière de la troupe ou encore de l’attirance de plus en plus forte de ces acteurs/actrices pour le cinéma. C’est probablement Jean-Paul le Chamois qui a la solution : « Je crois que le groupe Octobre a été très touché par les besoins du Front populaire. Le Front populaire avait besoin d’hommes jeunes et dynamiques. Il les a pris parmi ses militants. Ainsi beaucoup d’animateurs de groupes du théâtre ouvrier se sont retrouvés secrétaires de mairie, administrateurs de ceci, responsables de cela, détachés à tel syndicat… Le Front populaire a puisé dans ses forces vives, affaiblissant ainsi considérablement les organismes existants. »

On laissera le mot de la fin à Michel Fauré, historien du groupe Octobre : « La lutte pour le pain, la paix, la liberté reste un combat éternel. Le Groupe Octobre l’a posé en termes d’amitié, de joies de vivre et d’entraide. Telle est son originalité et en même temps le gage que son exemple fera longtemps encore frissonner les « hommes à têtes d’hommes ». 

Gérard Streiff

 

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500 plus grandes fortunes de France : « Ils pillent notre argent en pleine pandémie, prenons le pouvoir au capital ! »

10 Juillet 2021, 16:16pm

Publié par PCF Villepinte

Les 500 familles les plus riches de France explosent une fois de plus leur record : elles détiennent désormais un patrimoine total de 1000 milliards d'euros et ont vu leur fortune augmenter de 30% par rapport à l’année dernière, en pleine période de pandémie !

Eux ne risquent pas de subir la pauvreté, le chômage, la précarité. Ils sont « covid résistants ».

Le nombre de milliardaires français passe de 95 à 109. Pendant la même période, le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté passerait de 9 à 11 millions avec des APL en baisse, des factures de gaz, d’électricité, de mutuelle, d’essence en hausse, des salaires et des pensions gelés et un SMIC bloqué à 1234 euros net.

La politique du Président des riches produit ses effets. Son bilan est inégalé pour les plus riches, pour la finance et le capital : la fortune des 500 familles plus riches est passée de 570 milliards en 2017, année de son élection, à 1000 milliards aujourd’hui. La fortune des 500 familles les plus riches a donc quasi doublé !

En 4 ans, le Président des riches a rempli sa mission : les premiers de cordée ont atteint les sommets mais les français sont restés en bas car les riches ont coupé la corde ! L’emploi, le pouvoir d’achat et les salaires ont été sacrifiés sur l’autel de la rentabilité. C’est le fruit de toutes les baisses d’impôts sur les grandes fortunes, sur le capital, sur les dividendes, sur les plus-values. C’est aussi le fruit d’un grand laxisme en matière de lutte contre l’évasion fiscale.

Pire, ces familles les plus riches sont propriétaires d’entreprises, de multinationales qui bénéficient de toutes les aides publiques telles que le CICE, la baisse des impôts de productions, le Crédit Impôt Recherche, les exonérations de cotisations sociales... 140 milliards d’euros d’aides publiques versées en 2019 aux entreprises sans aucune condition, sans rien demander en échange, dont les deux tiers bénéficient en priorité aux plus grandes d’entre-elles !

En 2022, nous voulons passer un pacte avec les Françaises et les Français, avec le monde du travail, pour prendre le pouvoir à ces 500 familles, au capital. Oui, nous disons qu’il est possible de relever le défi des jours Heureux, d’éradiquer la pauvreté et le chômage, de retrouver des services publics et une industrie au service de l’emploi et du climat. Cela implique de changer l'utilisation de l'argent dans le pays et de créer de nouveaux droits d'intervention des salariés.e.s.

Fabien Roussel, député du Nord, secrétaire national du PCF,

 

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Paul ELUARD : LIBERTE

9 Juillet 2021, 08:24am

Publié par PCF Villepinte

« Liberté »

Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom

Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom

Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom

Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom

Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom

Sur l’absence sans désirs
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté.

 

 

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Chili : La Constituante commence ses travaux en manifestant !

9 Juillet 2021, 08:21am

Publié par PCF Villepinte

Hier, dimanche 4 juillet, pour la première fois une Constituante élue démocratiquement est chargée de rédiger une nouvelle constitution. Depuis l’indépendance en 1818, toutes les constitutions du Chili ont été imposées. Cette Constituante a deux particularités : elle est paritaire et est composée de 78 femmes et 77 hommes ; les peuples originaires sont représentés par 17 élus.

Tous les groupes d’opposition, très majoritaires dans cette assemblée, se sont réunis en différents lieux de Santiago et ont accompagnés leurs élus à la Constituante. Les élus indépendants de la Lista del Pueblo ont fait un serment digne du Jeu de Paume sur la Plaza Dignidad. Les représentants des peuples originaires se sont réunis sur une colline et y ont réalisé différentes cérémonies. Même les socialistes ont accompagné leurs élus à travers les rues de Santiago en chantant « El pueblo unido ». Pour écrire la nouvelle Constitution, l’écrivain Jorge Baradit, élu constituant, est arrivé avec les stylos de Salvador Allende. Les communistes se sont aussi rassemblés et ont marché jusqu’à l’ancien Parlement.

C’est dans cet édifice historique que Pinochet avait cru avoir fermé définitivement en 1973 que se réunira la Convention constituante. Pinochet avait fait construire pour les députés un nouveau bâtiment à Valparaiso, à une centaine de kilomètres de la capitale. Le siège historique du Parlement est situé dans la commune de Santiago dont la nouvelle maire est la jeune communiste Iraci Hassler.

La première session à peine ouverte a été suspendue : les Constituants protestaient contre la répression des manifestants qui avait lieu aux portes de l’édifice. Les manifestants réclamaient la liberté des prisonniers de la rébellion d’octobre 2019.

Quand la session reprendra, le premier travail des Constituants sera d'élire leur président. Plutôt leur présidente : tous les groupes ont acté que ce sera une femme qui présidera la Constituante. Et c’est Elisa Loncón qui a été élue avec 96 voix sur 155, suivie de très loin par Harry Jürgensen, 33 voix, le candidat des droites. Elle a 58 ans et est professeure d’anglais à l’Université. Bien entendu, en bon représentant de l’ancien monde, la droite avait choisi de présenter un homme qui est entré en politique contre Salvador Allende en 1973. Pour écrire une belle constitution, Elisa Loncón devra réunir toute l’opposition, aujourd’hui éparse. Le vice-président, élu avec 84 voix, est Jaime Bassa. C’est aussi un universitaire : il est professeur de droit. C’est un indépendant de gauche élu sur les listes d’Apruebo Dignidad, l’alliance du PC et du Frente Amplio.

Cette Convention constituante commence ses travaux alors que les élections du 16 mai ont donné le signal de départ de la campagne électorale pour les présidentielles de novembre.

Deux blocs ont décidé d’organiser des primaires officielles. Celles-ci sont gérées par le Servel, l’organisme étatique chargé des élections, et auront lieu le 18 juillet. Les résultats sont contraignants pour les partis qui s’y sont inscrits.

D’un côté, la droite, toute la droite, du centre-droit à l’extrême droite, concourt pour désigner un candidat unique. Leurs électeurs auront le choix entre quatre candidats. Leur objectif est d’être présent au second tour de la présidentielle.

De l’autre côté, à gauche, les partis intégrant le Frente Amplio et Chile Digno, la coalition dont l’élément moteur est le Parti communiste du Chili, se sont unis pour ces primaires. Deux candidats se présentent : Gabriel Boric pour le Frente Amplio et Daniel Jadue pour le Parti communiste du Chili. Les sondages donnent un avantage de 54 % à Daniel Jadue contre 46 à Gabriel Boric.

Au centre, le parti démocrate chrétien (DC, centre-droit) et le parti socialiste (PS, centre-gauche) ne se sont toujours pas accordés ni sur la démarche pour désigner un candidat commun, ni sur un programme commun. La DC présente la présidente du Sénat Yasna Provoste et le PS, Paula Narváez, ancienne ministre de Michelle Bachelet.

Parallèlement, la force d’attraction de la candidature de Daniel Jadue sème le trouble dans les rangs socialistes. Un Comité des socialistes pour Jadue s’est constitué et annonce avoir réuni plus de 500 noms à l’intérieur du PS. Ils sont menacés d’exclusion par leur direction. Gonzalo Martner, économiste, ancien président du PS, ancien ministre, a directement intégré la campagne de Daniel Jadue. Il joue un rôle important dans l’élaboration du programme économique de Daniel Jadue.

Depuis les élections de mai qui ont été un désastre pour la droite (elle n’a pas obtenu 30 % des voix), le choix de la droite est de mener une campagne de la peur et du chaos. « Le Chili ne sera pas ni le Venezuela ni Cuba ». La campagne est directement et férocement anticommuniste. Le dernier élément de cette campagne est de faire passer Daniel Jadue pour un antisémite. L’extrême droite a réussi à faire passer une motion à la Chambre des députés sommant Daniel Jadue de justifier qu’il n’est pas antisémite. C’est l’avocat du président Pinera qui a lancé l’action suivie immédiatement par le dépôt de la motion anti Jadue par les députés d’extrême droite. Belle coordination qui vient du sommet de l’État. Le plus triste dans cette histoire est que de nombreux députés de la DC ont rallié la droite à cette occasion ainsi que quelques transfuges du PS et du parti pour la démocratie (PPD, centre gauche).

Cette journée du 4 juillet 2021 restera une journée historique pour le Chili. Une journée où tout a été symbole :

Les Constituants élus qui arrivent dans l’enceinte du Parlement historique du Chili, fermé depuis 1973 par Pinochet, accompagnés du peuple en marche.

Les travaux qui sont retardés parce que les Constituants exigent le départ de la police : tout était calme jusqu’à l’arrivée des forces spéciales et les heurts ont commencé dès leur arrivée.

La présidente élue est une femme Mapuche. Quand elle a été élue, elle a remonté l’Assemblée avec le drapeau Mapuche, et les constituants scandaient « El pueblo unido jamas sera vencido » !

Le premier acte de la nouvelle présidente a été de demander une minute de silence pour tous les morts, ceux des peuples premiers victimes du colonialisme, ceux de la dictature militaire, ceux de l’explosion sociale.

Avant de se quitter, les Constituants ont annoncé que leur première motion sera pour demander la libération des prisonniers de l’explosion sociale.

Hier beaucoup de larmes ont coulé. L’émotion était forte, très forte. Le premier discours de la nouvelle Présidente a ému tout le Chili. Depuis deux ans, les Chiliens ne finissent pas de connaître journée historique après journée historique. L’ancien monde s’effondre, le nouveau est en train de naître.

Pierre Cappanera
membre du collectif Amérique latine du PCF

 

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Lancement de la caravane des jours heureux

9 Juillet 2021, 08:17am

Publié par PCF Villepinte

Mardi 6 juillet la caravane des jours heureux a été inauguré en présence de Fabien Roussel, plage de l'Estaque à Marseille. En présence de Jérémy Bacchi sénateur et secrétaire fédérale des Bouches-du-Rhône et d'Olivier Marchais.

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Baccalauréat: Une réforme toujours plus inégalitaire

9 Juillet 2021, 08:12am

Publié par PCF Villepinte

Les résultats du baccalauréat 2021 viennent de tomber. Cette année, les épreuves se sont tenues dans des conditions exceptionnelles. Jean-Michel Blanquer a annulé les évaluations communes prévues au mois de mars au profit des notes obtenues en contrôle continu. Pour les épreuves terminales, il a décidé que ce serait la meilleure note obtenue qui prévalait entre celles obtenues en contrôle continu et celles obtenues lors des épreuves terminales.

Pour la deuxième année consécutive, Jean-Michel Blanquer instrumentalise la crise sanitaire pour avancer tambour battant sur son projet d’un baccalauréat en contrôle continu. C’est désormais officiel, le ministre souhaite passer à un baccalauréat dont les évaluations communes seraient remplacées par un “réel” contrôle continu, comptant pour 40 % de la note finale au baccalauréat.

Dès le début, ce projet avait été vivement contesté par l’ensemble des acteurs de l'éducation, en premier lieu les lycéennes et les lycéens. Ce baccalauréat à la carte vient casser le caractère national du diplôme. En lieu et place d’un même diplôme national, nous aurons des baccalauréats locaux, donc la valeur dépendra de la réputation de l’établissement d’origine. Peu importe la note obtenue, un baccalauréat obtenu au prestigieux lycée Henri IV à Paris, aura toujours plus de valeur que celui obtenu dans un lycée dit de “périphérie”. En parfait accord avec Parcoursup ce système discriminant vient approfondir le mécanisme de sélection sociale à l’entrée de l’enseignement supérieur. Cette réforme vient enfoncer le clou de l'assignation à l’origine sociale et géographique, qui est l'inverse de la mission d’une école républicaine qui devrait au contraire servir à gommer les discriminations.

La technique utilisée par J.-M. Blanquer est connue, il a tout au long de ces années fait en sorte d’organiser l’échec des examens nationaux pour mieux faire passer une nouvelle réforme. Tout en organisant l’impossibilité pour les jeunes et le personnel éducatif de manifester et de faire connaître leur mécontentement face à la réforme des lycées. L’annonce d’une nouvelle réforme, alors que la session 2021 est en cours et avec un débat qui aurait cours au cœur de l’été, est une nouvelle fois un passage en force démocratique. Le MJCF ne l’entend pas de cette façon. Dès la rentrée de septembre nous organiserons les lycéennes et les lycéens contre cette réforme injuste et toute forme de sélection.

Après deux ans de perturbations majeures dans le système scolaire, c'est la mise en place de conditions d'enseignement de qualité afin de rattraper le retard accumulé qui devrait occuper le ministre. L’heure est au contraire à l’harmonisation par le haut de l’enseignement. La crise a été un catalyseur de l’inégalité entre les lycées et les élèves, il faut en tirer les leçons et proposer une tout autre politique. La mise en place d'examens nationaux et terminaux anonymes est la seule façon de garantir l’égalité.

Le Mouvement jeunes communistes de France revendique :

- Un retour à un baccalauréat national en abandonnant toutes les réformes mises en place par Jean-Michel Blanquer sur le sujet.

- L’abandon de Parcoursup ; le seul critère pour entrer à l'université doit être l'obtention du baccalauréat.

- Un investissement massif permettant de recruter des enseignants et de construire de nouveaux locaux pour offrir une formation et des diplômes de qualité sur l’ensemble du territoire.

Notre avenir, nos choix, l’éducation est un droit ! µ

Clémentine Le Duey

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