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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Débat sur l’identité nationale

14 Décembre 2009, 14:49pm

Publié par Daniel JUNKER

                                                                       RÉPUBLIQUE FRANÇAISE - LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ
le 8 décembre 2009

 

François Asensi, à l’Assemblée nationale

« Le véritable mal français n’est pas l’immigration, c’est l'affaiblissement de notre modèle républicain ».

 

Débat sur l’identité nationale, le 8 décembre 2009

 

« Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, mes chers collègues,

Permettez-moi un mot sur les conditions de ce débat sur l' « identité nationale ». Des conditions iniques qui ne sont pas digne du rôle de notre Assemblée.

Le courant communiste, malgré son rôle dans la construction de notre Nation, ne dispose dans cet hémicycle que de dix minutes pour aborder un sujet aussi grave.

« Aucune personne, aucun courant de pensée, ne détient le monopole de la Nation. »

Je suis choqué que les formations de cet hémicycle ne soient pas traitées également.

Un certain 21 février 1944, les murs de notre capitale se couvraient d'une grande affiche rouge annonçant l’exécution des 23 membres du groupe Manouchian, ces résistants communistes, juifs, d’origine arménienne, polonaise, espagnole, qui avaient fui les totalitarismes pour venir défendre dans notre pays les valeurs républicaines, contre Vichy, contre les nazis.

Comment ne pas se rappeler de cette affiche, inspirée de la xénophobie de la droite nationaliste, qui présentait ces étrangers comme l'Anti-France?

Ces étrangers font désormais partie du Panthéon de notre mémoire nationale.

Mais de cet épisode, les prochaines générations ne sauront peut-être rien, puisque vous semblez décider à supprimer l'enseignement de l'Histoire dans certaines classes de Terminale, à ce moment si important dans la formation d'un adulte citoyen.

Aujourd'hui, des amalgames abjects se développent entre français d'origine immigrée, étrangers, délinquants, dans les circulaires ministérielles. Les reprises des slogans du Front National par des représentants de l'Etat heurtent, je le crois, tous les républicains.

« Vous ouvrez une boîte de Pandore dont nul ne connait l'issue, et je sais que beaucoup de députés, y compris à droite, partagent notre inquiétude. »

A chaque période de crise économique, des gouvernements, singulièrement de droite, ont élevé un rideau de fumée en désignant de prétendus ennemis de la France.

Ces boucs émissaires ont eu pour nom Dreyfus, ils ont eu le visage de ces étrangers internés par la République à la veille de la Seconde guerre mondiale, sous la pression des fascismes de droite.

L'Histoire semble bel et bien bégayer, et pour masquer une politique économique et sociale en échec, pour débaucher un électorat ultra, le Président de la République sème la division dans le peuple français.

Son concept d’ « identité nationale » est un concept scientifiquement inexistant, mais politiquement dangereux. L'intrusion de l'Etat dans la définition de la Nation, institutionnalisée à travers la création d'un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale, est un fait grave.

« Avec les chercheurs et intellectuels, je demande solennellement la suppression du ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale, car on ne peut présenter l'immigration comme une menace pour la France. »

Et comment accepter une telle atteinte aux principes de la République? Le Gouvernement privatise l'Etat, nos préfectures, pour les mettre au service de la campagne de l'UMP. La neutralité des préfets, chargés de conduire des débats selon une circulaire biaisée et offensante, est profondément bafouée.

Pour autant, la Nation n'est aucunement tabou pour les députés communistes et républicains.

Pour nous, la Nation est une construction permanente, une volonté des citoyens de participer à un projet progressiste et émancipateur. La Nation est une Histoire, mais bien plus encore un avenir commun.

Notre Nation n'est pas la Nation sclérosée du Président Sarkozy, qui reconnaît comme origine immuable la chrétienté et l'Ancien Régime.

Notre Nation, c'est la Nation de l'abbé Sieyès, qui en 1789 accordait la citoyenneté à tous les français, quel que soit leur statut social.

Notre Nation, c’est la Déclaration des droits de l’homme, qui faisait de la contribution à l'impôt un élément essentiel de la citoyenneté française.

C’est la Constitution de l'An II qui accordait des droits civiques identiques aux étrangers résidant en France. Au nom de quoi limiterait-on aujourd'hui les droits civiques de ces citoyens étrangers résidant en France, alors que de riches Français s’excluent volontairement de la solidarité nationale par l’évasion de leurs revenus dans les paradis fiscaux ?

Notre Nation, c’est celle de la laïcité, remise en cause par le discours de Latran.

Notre Nation, c'est celle du Conseil National de la Résistance et de son pacte social. Or, du démantèlement du droit du travail à la privatisation des services publics, la politique de votre Gouvernement renie cette République sociale, véritable ADN de la France.

« Notre Nation, c'est enfin une communauté politique ouverte sur les autres nations, dans une relation de coopération et de dialogue. »

Comme le rappelait Jaurès, cet internationalisme là ne nous éloigne pas de la Nation. Il nous en rapproche, à l'inverse d'un capitalisme mondialisé qui met les peuples en concurrence, attise hier les guerres coloniales, aujourd'hui les guerres économiques et impériales.

Je ne cesse de m’étonner d'une contradiction : les initiateurs du débat sur l’identité, les défenseurs des symboles de la Nation, sont ceux là même qui fragilisent le rôle des États, en promouvant la liberté absolue de circulation des capitaux.

Ceux là même qui soutiennent une construction européenne coupée du peuple. Ceux là même qui abaissent les solidarités nationales en défendant la directive Bolkestein. Ces élites capitalistes apatrides, dignes héritières des réfugiés de Coblence, mettent en doute le patriotisme des classes populaires alors qu’elles n’hésitent jamais à défendre leurs privilèges depuis les fourgons de l’étranger.

Enfin, comment accepter que le Gouvernement français caricature et stigmatise à ce point l'immigration? Notre Nation est un creuset de cultures, une terre ancienne d'immigrés. Près d’un quart des jeunes français a un grand parent né à l’étranger, ne l'oublions pas.

Elu dans un département, la Seine-Saint-Denis, berceau depuis longtemps de métissages au gré des migrations économiques, je ne peux accepter le procès de la différence que votre Gouvernement instruit.

« Non, l'immigration n'est pas un danger. Elle est une richesse, pour peu que l'on sache lui donner une juste place. »

La France, sa croissance, son modèle social, se sont construits sur les efforts et les sacrifices de ces populations qui nous ont rejoint.

La stigmatisation de l’immigration est un reniement absolu de l'intégration républicaine. En confortant les préjugés, vous condamnez certains français à devenir d’éternels étrangers dans leur propre pays. Vous condamnez ces français de deuxième génération à subir, comme leurs parents, des discriminations ethniques qui font honte à notre République.

Avec difficulté parfois, la France a su par le passé offrir sa générosité à plusieurs générations d'immigrés.

Je constate avec beaucoup de tristesse que votre politique discriminante ferme désormais la porte à la génération des enfants d'immigrés maghrébins et africains, terriblement absents de notre Hémicycle.

Je constate également que la tradition humaniste française est bafouée à l'heure des charters pour l’Afghanistan.

Ces réfugiés ou immigrés sans papiers ont vécu le déchirement de quitter leur pays, leur famille, font le sacrifice d’occuper des emplois pénibles, en deçà de leurs compétences, pour assurer un avenir à leurs enfants en France.

Quelle épreuve supplémentaire comptez-vous leur imposer, alors que leur régularisation est un droit fondamental ?

La France patrie des droits de l’homme voit chaque jour ses lumières décliner. Le Conseil de l’Europe vient de dénoncer, je cite, « la vision étriquée de l’identité », défendue par le Gouvernement français, qui n'accorde aucune place à la diversité des cultures.

La tribune du Président Sarkozy, dans le Monde, ressuscite l'idée d'assimilation de funeste mémoire. Le juste refus du communautarisme ne saurait faire table rase de leurs cultures d'origine.

« Finalement, le véritable mal français n’est pas l’immigration, c’est l'affaiblissement de notre modèle républicain. »

Affaiblissement du à la crise du capitalisme, mais aussi à un passé colonial qui a durablement figé une image de la France opposée à la culture africaine.

Une image réaffirmée récemment par le Président de la République dans le terrible discours de Dakar.

Rien n’est pire que ces murs d’incompréhension et de discriminations qui existent au cœur de notre République, où les jeunes diplômés d’origine d’immigrée subissent un chômage quatre fois plus important que les non immigrés. Où l'ensemble de la société souffre d'inégalités si criantes que le vivre ensemble est brisé.

Certains à droite, au nom de leur chef, font le choix de maintenir ces murs de défiance et d'injustice, les députés communistes et républicains sont au contraire déterminés à les faire tomber. »

 

François ASENSI

Député de Sevran, Tremblay et Villepinte

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Liberté pour Salah

13 Décembre 2009, 07:53am

Publié par Daniel JUNKER

Les Conseillers généraux communistes de Seine-Saint-Denis proposent que l'assemblée départementale adopte un voeu en faveur de la libération de Salah HAMOURI

 

 

A l’image de nombreux élus communistes dans le pays, les élus du "groupe communiste et citoyen pour une alternative à gauche" du Conseil général se mobilisent pour la libération de Salah : une proposition de voeu a été soumise à la Présidence du Conseil général pour obtenir que Nicolas Sarkozy intervienne enfin auprès des autorités israéliennes.

Proposition à laquelle, pour le moment, Claude Bartolone refuse de donner suite alors que l’assemblée départementale se réunira jeudi 17 décembre prochain.

On s’en étonnera en se souvenant que la mobilisation unanime des élus départementaux en faveur d’Ingrid Bétencourt - qui avaient adopté un voeu pour sa libération et reçu au sein de l’assemblée départementale les membres du Comité de soutien de l’otage française - avait participé de la mobilisation populaire, avec le résultat positif que l’on sait.

Après le silence des médias sur son sort, Salah Hamouri doit visiblement se heurter à la "timidité" de trop nombreux élus et partis politiques à exiger justice pour Salah...

La mobilisation doit se poursuivre pour que notre compatriote ne voit pas sa condamnation par l’armée israélienne doublée d’un "jugé coupable" des autorités françaises, à tous les niveaux !

Projet de vœu pour la libération de Salah Hamouri

Salah Hamouri, jeune franco-palestinien de 24 ans, a été condamné en juillet dernier à 7 ans d’emprisonnement. Il en a déjà passé 4 derrière les barreaux.

Etudiant à l’université de Bethléem, Salah Hamouri a été accusé d’appartenir au FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine) et d’avoir projeté d’assassiner le Rabbin Ovadia Yossef, chef du parti juif ultra-orthodoxe Shass. Aucune preuve n’a jamais été apportée à ces accusations portées par le tribunal militaire d’occupation d’Ofer en Cisjordanie, une juridiction totalement illégale au regard du droit international.

Pourtant, Salah Hamouri a été contraint de céder à un honteux chantage : plaider coupable et n’écoper « que » de 7 années de prison ou bien contester ces accusations et être condamné au double.

Devant une telle injustice et une nouvelle violation des lois internationales de la part de l’Etat d’Israël, notre pays ne peut rester silencieux. Le Président Sarkozy s’est engagé, suite à son élection, à porter secours à tous les Français en difficulté à l’étranger. Ce dernier a su user de moyens importants, diplomatiques et médiatiques, dans des affaires telles que celle du soldat franco-israélien Gilad Shalit, des Français de l’Arche de Zoé, de Florence Cassez ou plus récemment de Clotilde Reiss.

Nous ne pouvons donc que nous indigner de l’actuelle absence de réaction de Nicolas Sarkozy face à la situation dramatique de Salah Hamouri, de son refus de recevoir en personne Denise Hamouri, la mère de Salah, ainsi que les élu-e-s qui le soutiennent et luttent pour sa libération. En effet, Madame Hamouri s’est uniquement entretenue avec un conseiller de la Présidence de la République en juin dernier. Pire, Bernard Kouchner, en visite à Jerusalem il y a quelques jours a refusé de rencontrer Denise Hamouri, Nous ne saurions accepter qu’il y ait, concernant le soutien dû par la France à ses ressortissants, deux poids deux mesures.

Par ailleurs, la déclaration télévisée de Monsieur Daniel Shek, Ambassadeur d’Israël en France, dimanche 22 novembre 2009 sur « France 2 », les arguments avancés par ce dernier pour justifier l’incarcération de Salah Hamouri méritent l’attention de tous les démocrates et des autorités de notre pays.

Monsieur l’Ambassadeur indique que Salah Hamouri serait aujourd’hui en prison, d’une part, pour avoir eu « le projet » « de fomenter des préparatifs » d’agression contre un rabbin ultra orthodoxe qui « aurait pu » être assassiné, et d’autre part, pour être « membre du FPLP » organisation « terroriste » dans laquelle il aurait joué un « rôle majeur ». Le FPLP est une organisation membre de l’OLP, représentant légitime du peuple palestinien. Or, Salah n’est pas membre du FPLP, pour preuve, plus de vingt audiences de son procès ont été annulées, faute de témoins se présentant pour confirmer cette « accusation ».

Ainsi, une autorité israélienne confirme ce que ne cessent d’exprimer toutes celles et ceux qui agissent en faveur de notre compatriote, pour mettre fin à ce déni de justice et que Salah Hamouri retrouve la liberté : il a bien été condamné non pour des actes mais pour des « intentions » et donc clairement pour des raisons politiques.

Les affirmations de Monsieur l’Ambassadeur sont claires : c’est sur la base de suppositions (et non de faits ou preuves tangibles d’un quelconque acte) que Salah Hamouri serait emprisonné.

Il est urgent de réagir pour la libération de Salah Hamouri, conformément au droit international, et pour les 11 000 autres prisonniers politiques appelés « prisonniers administratifs », qui, comme lui, sont actuellement incarcérés dans les prisons israéliennes, sans aucune preuve, sans jugement, et dans le plus grand mépris des droits de l’Homme.

Notre assemblée déclare son entière solidarité à notre compatriote Salah Hamouri ainsi qu’à sa famille et son soutien à tous les prisonniers politiques détenus de manière arbitraire dans les geôles israéliennes.

Ainsi, nous souhaitons que notre Assemblée demande officiellement au Président Sarkozy d’intervenir auprès de M. Shimon Peres, le Président israélien, afin que ce dernier, au nom du respect des règles les plus élémentaires du droit international, crée en urgence les conditions indispensables à la libération de Salah Hamouri et de tous les autres prisonniers victimes de cette justice arbitraire.



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Propositions pour des politiques bien à gauche en Ile-de-France

13 Décembre 2009, 07:46am

Publié par Daniel JUNKER

Des fonds régionaux pour orienter l'argent vers l'emploi et la formation !

 

Des aides considérables ont été mises à la disposition des banques depuis décembre 2008 (360 milliards d’euros de fonds mobilisés), mais sans aucun changement des critères du crédit.

Dans le même temps des milliers de PME sont en difficulté du fait de la récession économique et/ou du comportement prédateur des banques et des grands donneurs d’ordre : il devrait y avoir plus de 70 000 faillites cette année. Les grands groupes empruntent, eux, sur le marché financier et font du cash.

Mais ils refusent de développer l’activité en France, continuant de délocaliser : Pour déborder ces blocages aux sommets des banques, des groupes et de l’État, au niveau régional on peut se doter d’un nouvel outil institutionnel, pour engager, à l’appui des luttes pour l’emploi et l’activité, la bataille de réorientation du crédit.

Pour cela nous proposons en Ile de France et dans les autres régions, la mise en place de Fonds Régionaux pour l’Emploi et la Formation (FREF)

Retrouvez l’analyse et les propositions ci-dessous

Fonds régionaux pour l'emploi et la formation : les communistes proposent une autre utilisation de l’argent


8 décembre 2009

Des aides considérables ont été mises à la disposition des banques depuis décembre 2008 (360 milliards d’euros de fonds mobilisés), mais sans aucun changement des critères du crédit.

Dans le même temps des milliers de PME sont en difficulté du fait de la récession économique et/ou du comportement prédateur des banques et des grands donneurs d’ordre : il devrait y avoir plus de 70 000 faillites cette année.

Les grands groupes empruntent, eux, sur le marché financier et font du cash.

Mais ils refusent de développer l’activité en France, continuant de délocaliser : Pour déborder ces blocages aux sommets des banques, des groupes et de l’État, au niveau régional on peut se doter d’un nouvel outil institutionnel, pour engager, à l’appui des luttes pour l’emploi et l’activité, la bataille de réorientation du crédit.

Pour cela nous proposons en Ile de France et dans les autres régions, la mise en place de Fonds Régionaux pour l’Emploi et la Formation (FREF)

Pourquoi faut-il réorienter le crédit ?

L’argent du crédit sert, avant tout, à faire plus d’argent et il va là où il rapporte le plus, le plus vite et le plus surement de l’argent : sa sélectivité, favorable à la rentabilité financière, joue contre l’emploi. Un seul exemple en 2007, juste avant la crise financière, Pernod-Ricard a pu disposer d’une ligne de crédits de 13 milliards d’euros à 3% de taux d’intérêt pour financer un raid boursier (OPA) sur le suédois « Absolute ». Au même moment, une PME qui voulait faire un investissement nécessitant créations d’emplois et mises en formation devait payer 6 à 8% et placer sous hypothèque la résidence de l’employeur !Cette sélectivité a conduit à l’explosion de la crise financière et elle redouble aujourd’hui.

Quelle réorientation du crédit ?

Nous proposons un « nouveau crédit » pour l’investissement réel (matériel et de recherche) des entreprises. Son taux d’intérêt pourrait être très abaissé, jusqu’à devenir nul, il serait d’autant plus abaissé que le crédit servirait à financer des investissements programmant plus d’emplois et de formations correctement rémunérés et contrôlés. Pour enclencher ce nouveau crédit, le PCF propose la création d’un Fonds national pour l’emploi et la formation (fNEf) qui recueillerait les quelque 30 milliards d’euros accordés annuellement en éxonération aux entreprises.

Cette dotation publique permettrait au FNEF, sous le contrôle des salariés et des élus, de prendre en charge (bonification), de façon sélective, une partie des intérêts versés aux banques par les entreprises pour leurs crédits à l’investissement : plus cet investissement programmerait d’emplois et de formations correctement rémunérés et contrôlés et plus le taux d’intérêt du crédit serait abaissé, jusqu’à devenir nul, voire négatif.

Ce FNEF serait partie prenante d’un pôle financier public, chargé de développer largement ce nouveau crédit, autour de la Caisse des dépôts (CDC), de la banque postale, d’Oséo... avec les banques mutualistes et coopératives (dans le respect de leurs statuts) et avec des banques nationalisées.

Une mise en oeuvre immédiate dans les régions : sans attendre que l’on puisse imposer la création d’un pôle public financier et du FNEF, on peut, dans chaque région, créer un FREF intervenant selon les mêmes modalités que le FNEF.

Le FREF placé sous le contrôle du Conseil Régional et de l’Assemblée participative et assurerait deux grandes missions :

1- Faire face aux urgences :

Le Conseil régional interviendrait pour que, dans chaque département, le préfet décide d’un moratoire sur les suppressions d’emploi et réunisse des tables rondes pour discuter des propositions alternatives. En mobilisant le FREF devront être préférées les solutions privilégiant l’emploi et la formation. Le FREF doit être un outil utile pour faciliter l’accès à la formation qualifiante des salariés vulnérables, en liaison étroite avec les missions locales pour l’emploi, l’AFPA et le service public de la formation continue, et encourager le maintien des salariés en formation jusqu’au retour à un emploi décent.

2 - Préparer l’avenir

Lles régions devront procéder, en concertation avec les autres collectivités, à un inventaire détaillé des besoins d’emploi, de formation et d’accompagnement. Nous proposons la tenue dans chaque région d’une Conférence Régionale réunissant les acteurs sociaux économiques et institutionels qui à partir du recensement des besoins, devront définir des objectifs sociaux chiffrés de recul effectif du chômage, de créations d’emplois ou de transformations d’emplois précaires en emplois stables et correctement rémunérés, de mise en formations.

Quel financement ?

Une partie des sommes affectées dans le budget du Conseil régional au « crédits d’action et de développement économiques » pourrait constituer l’amorce de ce Fonds. Par exemple, dans son budget 2009, la région Ile de France a alloué 141 millions d’euros à ces crédits. Elle pourrait consacrer 100 millions pour la prise en charge sélective des intérêts payées aux banques par les entreprises qui investissent dans la mesure où elles programment plus d’emplois et de formations.

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identité nationale

11 Décembre 2009, 12:25pm

Publié par Daniel JUNKER

Courrier de F. Asensi au Préfet concernant le "débat sur l'identité nationale" :

"je ne partage aucunement l'amalgame douteux entre immigration et « identité nationale » qui préside à l'organisation du débat national."


10 décembre 2009

D’autre part, notre modèle d’intégration républicain qui a façonné l’image d’une France cosmopolite est aujourd’hui renvoyé à ses interrogations. Les immigrations les plus récentes, notamment d’origines africaines, ont le sentiment d’une promesse d’égalité républicaine vide de toute substance devant l’ampleur des discriminations et des dominations. Cet échec affecte profondément notre société.

Pour autant, je ne partage aucunement l’amalgame douteux entre immigration et « identité nationale » qui préside à l’organisation du débat national. Je me refuse à voir les personnes qui ont fait le choix de rejoindre notre pays comme une menace contre une identité française figée à jamais.

Notre département, la Seine-Saint-Denis, s’est construit et enrichi au fil de ces migrations. La diversité des cultures et des origines est aujourd’hui un des visages d’un département en mouvement.

Enfin, ma haute considération pour l’Etat républicain et la neutralité des institutions m’interdit de prendre part à son dévoiement au profit de ce qui me semble être une opération partidaire. L’Etat incarne l’intérêt général et l’indispensable égalité entre les citoyens et les territoires dont vous êtes un acteur dévoué et sincère. Je ne crois pas souhaitable que l’Etat s’immisce dans le cœur de chaque citoyen pour y figer une identité uniforme.

Sous ces motifs vous comprendrez, je l’espère, que je ne puisse honorer votre invitation.

Dans l’esprit de dialogue républicain qui nous anime, je me permets cependant de vous faire parvenir mon intervention à l’Assemblée nationale à ce sujet, dans laquelle vous trouverez mon propos développé.

Je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, à l’expression de ma haute considération.

 »

François ASENSI Député de Seine-Saint-Denis Maire de Tremblay-en-France

« Monsieur le Préfet,

Dans le cadre du débat sur l’ « identité nationale » lancé par le ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale, vous m’avez convié à une réunion locale ce jeudi 10 décembre en Préfecture de Bobigny.

Je suis au regret de décliner cette invitation, car je ne peux souscrire aux présupposés et à la forme de ce débat national.

Nous vivons une période de mondialisation des échanges sans précédent, dont nous constatons chaque jour les effets en Seine-Saint-Denis. Assurément, l’exacerbation de la compétition économique bouleverse les nations, fragilise les solidarités. De nouvelles réponses sont à apporter pour que notre communauté politique maintienne sa cohésion sociale et soit porteuse d’émancipation. Vous connaissez mon engagement à ce sujet.

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REGIONALES 2010

11 Décembre 2009, 09:51am

Publié par Daniel JUNKER

POUR UN RASSEMBLEMENT OUVERT, DE TRANSFORMATION SOCIALE ET POUR FAIRE DU NEUF A GAUCHE.
régionales

 
Dans notre région comme dans tout le pays, parce que notre vie devient de plus en plus difficile, des mesures radicales de transformations politiques sociales, économique et environnementales sont urgentes.

Pour les élections régionales des 14 et 21 mars 2010, en Ile de France, les communistes ont décidé, afin de s’opposer radicalement à la droiteet au libéralisme, de s'inscrire dans un projet unitaire avec les forces de la gauche de transformation sociale regroupées dans le Front de Gauche.

Les communistes de Villepinte font des propositions en ce sens,  énoncées au verso de ce tract. Nous souhaitons en discuter avec tous ceux qui attendent du neuf à gauche, sans exclusive. La Gauche doit être à la hauteur de l'enjeu décisif des régionales. Les régions dirigées majoritairement par le parti socialiste depuis 2004 (20 conseils régionaux sur 22) auraient pu constituer une vraie force politique pour lutter contre les inégalités sociales  et territoriales et la mise en concurrence  des individus et des  territoires. Ces engagements n'ont pas été tenus. 

Le parti socialiste demeure englué dans le social libéralisme, et dans ses querelles internes.

Europe Ecologie entretient le flou dans ses engagements sur le terrain de l’emploi, de la solidarité, de la lutte pour une autre société. Ses dirigeants sont favorables au traité de Lisbonne qui prend le contre-pied du NON massif au référendum de 2005 sur la constitution européenne, et renforce la main mise du libéralisme sur la société.

Le NPA en s’isolant entend capitaliser seul la protestation  et refuse ainsi de travailler à la reconstruction de la gauche.

Le Front de Gauche (parti communiste, parti de gauche, gauche unitaire) est un rassemblement ouvert à toutes celles et tous ceux qui veulent en finir avec les politiques libérales et agir pour la justice sociale sur des valeurs communes d’égalité, de solidarité, de liberté.  Le Front de Gauche, c’est bien plus qu’un groupement d’organisations, c’est un projet en construction, une démarche, un processus, un rassemblement ouvert à tous : Citoyens, militants associatifs, syndicalistes, militants socialistes, écologistes, … Vous aussi, vous y avez votre  place.

 

Nous vous donnons un premier rendez-vous :
MARDI 15 DECEMBRE A partir de 19h

Salle des Tilleuls, centre administratif,
16-30 avenue Paul Vaillant  Couturier

Débat public de construction de la démarche 
du Front de Gauche à Villepinte, suivi d’un apéritif

 

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Le Sommet de Copenhague

11 Décembre 2009, 09:35am

Publié par Daniel JUNKER

Déclaration de la délégation du Front de Gauche et de l’Alliance des Outre-mers au Parlement européen

jeudi 10 décembre 2009 / elunet

ND1uvkTydHEJ
Le Sommet de Copenhague est une occasion historique de changer le sort de la planète. Il est nécessaire que les dirigeants politiques qui y seront représentés parviennent à une décision plus contraignante qu’à Kyoto, qui constitue une avancée par rapport aux objectifs fixés à Kyoto.

La délégation du Front de Gauche et de l’Alliance des Outre-mers demande :

• la création d’un fonds d’adaptation aux changements climatiques conséquent, à la hauteur des enjeux ; financé d’une part par les pays qui émettent le plus de CO2 et par les pays les plus riches, et d’autre part par une taxe carbone mondiale ainsi qu’une taxe sur les transactions financières. Ce fonds devra venir en plus et non en soustraction des aides publiques au développement.

• la création d’une organisation internationale, telle l’OMC, qui se voit attribuer pour charge la régulation des questions du changement climatique et de l’environnement, et la gestion des fonds d’adaptation aux changements climatiques.

• la pleine prise en considération de la position des Etats insulaires ; de très nombreuses îles étant directement menacées de disparition par les effets des changements climatiques.

• une priorité de la prise en compte du problème de la déforestation

• l’abandon du système d’échange de droits d’émission de carbone qui constitue un vrai droit à polluer.

• la création d’une norme mondiale valorisant la production d’énergie propre et non émettrice de carbone.

• l’instauration de contraintes sur les industries pour les obliger à rechercher des solutions moins polluantes.

• la nécessité de créer des obligations pour que les transports (avions, bateaux, voitures) deviennent moins polluants.

• l’instauration d’obligations favorisant le tri et le recyclage des déchets (industriels, agricoles et ménagers).

La régulation mondiale des atteintes à l’environnement est une nécessité pressante, comme celles des marchés financiers et de l’internet.

Nous avons l’opportunité d’ouvrir cette marche de l’histoire par l’environnement : les conclusions et décisions qui ressortiront de ce Sommet doivent être à l’image de nos plus hautes aspirations humaines. L’Union européenne, et notamment le Parlement européen doivent y peser de tout leur poids, à défaut de quoi ses représentants apparaîtront comme des responsables n’ayant aucune prise sur la réalité des choses.

Bruxelles le 1 décembre

Intervention de Patrick Le Hyaric, député au Parlement européen

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Comité National contre la Privatisation de La Poste

11 Décembre 2009, 09:33am

Publié par Daniel JUNKER

siteon0-d7255La Poste : Rassemblement le 15 décembre devant l’Assemblée nationale

jeudi 10 décembre 2009



Le Comité National contre la Privatisation de La Poste organise un rassemblement devant l’Assemblée Nationale

le mardi 15 décembre 2009 à partir de 18 h.

Le gouvernement maintient son projet de loi de privatisation de La Poste, malgré la votation, les mobilisations successives partout sur le territoire. Le Comité national pour sa part poursuit sa campagne contre la privatisation de La Poste, pour un débat public et un référendum sur le service public postal.

Le projet de loi présenté reste particulièrement néfaste pour la collectivité et l’emploi. Les quelques garanties votées sont aussi tôt balayées par des amendements gouvernementaux.

Les députés examineront le projet de loi à partir du 15 décembre 2009, ce qui constitue pour le Comité national un réel déni de démocratie vis à vis de la votation du 3 octobre 2009 avec ses 2,3 millions de votants.


http://www.elunet.org/IMG/pdf/textes_compares_senat_et_AN_3_12_2009.pdf

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Clocher ou minaret ? Non : laïcité !

11 Décembre 2009, 09:20am

Publié par Daniel JUNKER

Après un référendum suisse organisé à l’initiative de la droite populiste sur le minaret des mosquées, qui relève de l’architecture cultuelle, avec 57% pour le oui à l’interdiction, le débat rebondit, sachant que la Suisse compte quatre minarets pour un pays de 8 millions d’habitants (dont 200 000 à 250 000 musulmans), d’une superficie de 41 285 km2.

Dans notre pays la question du minaret pour la mosquée ou du clocher pour l’église ne se pose pas et ne peut pas se poser pour la simple raison que les règles légales dans l’Etat laïque ne sont pas déterminées par la vocation religieuse ou non d’un bâtiment quelqu’il soit.

Les règles d’urbanisme qui déterminent en particulier la hauteur maximale des immeubles s’appliquent à tous, que leur destination soit religieuse ou non. Quand la hauteur maximale dans un quartier est de 12 mètres, elle s’applique dans tous les cas de figure, y compris quand il s’agit de construire un minaret ou un clocher. Poser spécifiquement la question des minarets relève de l’ignorance ou de la provocation.

Notre Etat laïque, depuis 1905, a séparé l’institutionnel du religieux. Il n’y a pas lieu de réviser ou de toiletter notre législation, il y a tout simplement à l’appliquer.

S’interroger sur les minarets particulièrement, c’est violer l’esprit et la lettre de notre législation, c’est essayer de creuser de nouvelles lignes artificielles de fracture dans notre société.

Il y a des lignes de fracture, des vraies. Ce sont celles qui partagent les privilégiés de leurs victimes. Ce sont celles qu’on veut cacher en inventant de nouvelles confrontations qui mettent en cause les fondements de notre Etat républicain.

En France, Etat républicain et laïque, la laïcité est un pilier de notre République qui respecte toutes les croyances de manière égale mais qui n’en reconnait aucune. De ce fait, l’Etat n’intervient pas dans la religion du citoyen, pas plus que la religion n’intervient dans le fonctionnement de l’Etat. (Article 1 de la loi de 1905 : "Elle [la République] garantit le libre exercice des cultes).

La remise en cause par le Président de la République de la laïcité à travers ses discours du Latran et de Ryad, en totale contradiction avec les principes laïques de la République dont il est le garant, vise à faire avancer son projet néoconservateur de choc des civilisations.

Dans un contexte économique, politique et social très difficile au niveau national et mondial, cette politique libérale consiste à faire de notre monde une marchandise ou la spéculation est maitresse de tout et à diviser les peuples en les opposant par la peur de l’autre.

A quelques mois des élections régionales, importantes pour notre pays, le président de la République continue à inscrire le « débat » sur l’identité nationale dans un climat qu’il souhaite lourd de sous-entendus : l’immigration clandestine, le voile intégral, les minarets, le communautarisme ou la menace de « dénaturation » du mode de vie européen, tous les amalgames et tous les dérapages sont bons pour récupérer le fonds de commerce de l’extrême droite. Le risque est grand que ces dérives menacent la cohésion de la Nation.


par Jean-Pierre Brard

jp brardLe débat suisse sur le minaret rebondit en France

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Sommet de Copenhague

6 Décembre 2009, 07:18am

Publié par Daniel JUNKER

 Copenhague, le climat se crispe

Á quelques jours la de la Conférence mondiale sur le climat, la faiblesse des engagements des pays riches fait craindre un échec.
Vers un Krach vert ? Les marchés financiers se montrent de plus en plus intéressés par un secteur riche de promesses de profit, au risque de provoquer une nouvelle crise.

Le protectionnisme vert

Créer une taxe carbone aux frontières pour pénaliser les pays dont on juge qu’ils ne font pas suffisamment d’efforts pour réduire leurs émissions de CO2 et éviter qu’ils n’en tirent bénéfice, en termes de compétitivité de leur économie au plan mondial. Bien qu’elle soit d’origine danoise, cette proposition n’est pas à l’ordre du jour du sommet de Copenhague. Qu’importe, l’idée fait son chemin. Elle est reprise depuis maintenant quelques mois par le président de la République, Nicolas Sarkozy, qui souhaite que l’Union européenne se dote d’un tel outil. L’OMC ne s’est pas déclarée pour l’instant défavorable à une telle mesure. Son directeur, le socialiste français Pascal Lamy, a affirmé, le 15 septembre dernier, que le « le feu n’est ni rouge ni vert », se contentant d’émettre quelques réserves. Seuls les Allemands, qui craignent des mesures de rétorsion sur leurs propres exportations, s’y sont déclarés opposés.

La création d’une taxe carbone, aux frontières qui vise essentiellement les pays émergents comme la Chine, premier contributeur mondial en volume de gaz à effet de serre, est on ne peut plus hypocrite. Les partisans de cette taxe font en effet mine d’ignorer qu’une part des produits à laquelle elle est censée s’appliquer, sont issus d’industries délocalisées par les pays membres de l’Union européenne. Et donc que les pays européens ont délocalisé dans le même temps une part de leurs émissions. Aujourd’hui, 21 % des émissions chinoises sont générées par les exportations de ce pays.

La création d’une taxe carbone aux frontières n’a pas pour objectif de lutter contre le réchauffement climatique. « C’est une mesure protectionniste prise sous couvert environnemental », dénonce ainsi le PCF. Selon l’économiste communiste Frédéric Boccara (lire l’Humanité du 17 septembre dernier), cette mesure est même particulièrement dangereuse. « Pour amortir la taxe, les pays visés feront pression sur l’emploi, les salaires et les acquis sociaux. » Sans conséquence sur les émissions de gaz à effet de serre, cette taxe, si elle voit le jour, contribuera donc au final à accentuer le dumping social.

P.-H. L.

 

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Le groupe Manouchian

6 Décembre 2009, 07:06am

Publié par Daniel JUNKER

   L’énigme de l’Affiche rouge : Daeninckx rouvre l’enquête

Sur le mode policier, l’auteur de Meurtres pour mémoire signe un roman rigoureux et émouvant sur la tragédie des résistants du groupe Manouchian.

Missak, de Didier Daeninckx. Éditions Perrin. 290 pages16,90euros.

En 2005, Daeninckx publiait Itinéraire d’un salaud ordinaire, une plongée magistrale au cœur de quarante années d’histoire de France, de la rafle du Vél’ d’Hiv à l’accession de Mitterrand à la présidence de la République. Clément Duprest, le salaud ordinaire, inspecteur aux brigades spéciales, y traquait avec ses sbires le réseau FTP-MOI, arrêtant et torturant ses membres. Daeninckx consacrait à Missak Manouchian quelques pages prémonitoires, qui prennent tout leur sens avec son dernier ouvrage. Disons-le tout net, Missak est un livre dérangeant. Pour tous ceux – j’en fus – qui se cantonnèrent longtemps, s’agissant d’un des dirigeants du réseau immortalisé paradoxalement par la sinistre Affiche rouge, à l’image d’Épinal, fidèle dans les grandes lignes à la réalité mais qui faisait litière d’un arrière-plan infiniment plus complexe. Dérangeant aussi pour ceux qui souhaiteraient y lire que le Parti communiste aurait sacrifié la MOI. Dérangeant enfin pour d’autres que semblent gêner l’évocation de Dav’tian, dit Manouchian, dont les convictions trotskistes n’avaient pas empêché Manouchian de le considérer comme un des siens.

la figure exemplaire d’un homme véritable

Une nouvelle fois, c’est à un journaliste, comme dans La Mort n’oublie personne, que Daeninckx confie le rôle de découvreur. Louis Dragère, chargé en 1955 par la direction du Parti communiste, alors que se prépare l’inauguration d’une rue à l’honneur des partisans FTP-MOI, de retracer le parcours de ce presque inconnu afin de désarmer rumeurs, allusions, accusations qui pourraient émaner de milieux hostiles. Une mission qui se révélera d’emblée plus complexe qu’il ne l’avait imaginée. Une rencontre avec Aragon, en train de composer son bouleversant Strophes pour se souvenir et la découverte, dans une copie de la dernière lettre de Manouchian, d’un passage sibyllin absent de la version habituelle, évoquant « celui qui nous a trahis et ceux qui nous ont vendus ». Et d’autres, où Dragère ira de surprise en surprise. Celle d’Armène, la sœur de Mélinée, de Charles Tillon, chef des FTP, écarté de ses fonctions au bureau politique du PCF en même temps que Marty, d’un ami de Dav’tian-Manouchian, le responsable trotskiste Roland Filiatre, et d’Henri Krasucki, pas encore secrétaire général de la CGT. Autant d’occasions où s’ébranlent les certitudes de Dragère sans que soit remis en question son engagement, et qui confirment toutes le caractère d’exception de ces hommes exilés, traqués, « amoureux de vivre à en mourir », ce qui sera le sort de la plupart d’entre eux. De ce roman noir dont la part de fiction est toujours vraisemblable et l’aspect historique frappé au coin de l’honnêteté et d’une recherche scrupuleuse, on ne peut que louer l’habileté à faire surgir, par touches successives, la figure exemplaire d’un homme véritable, dont l’itinéraire fut jalonné par la tragédie et l’engagement sans concessions. On louera en outre une nouvelle fois le souci du détail, l’exactitude de l’information, la sensibilité avec laquelle Daeninckx fait revivre des Manouchian, des Rayman ou des Krasucki et ce talent inimitable pour recréer des lieux aujourd’hui quasiment disparus qui sont ceux de l’histoire avec un grand H, comme ceux de sa propre histoire. Avec Missak, Daeninckx vient d’écrire un roman pétri d’émotion, de passion, mais aussi de rigueur, qui est aussi une invite à tous les communistes, quelle que soit l’organisation à laquelle ils appartiennent, ou n’appartiennent plus, à se réapproprier l’histoire de ces militants de la vie, pour y puiser l’énergie nécessaire aux combats de notre temps et l’indispensable lucidité de l’autocritique.

Roger Martin

Didier Daeninckx est également l’auteur d’un livre en direction de la jeunesse consacré à Manouchian, Missak, l’enfant de l’Affiche rouge, illustré par Laurent Corvoisier, éditions Rue du Monde

 

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