Les communistes de villepinte vous invitent à utiliser ce blog comme point de rencontre et d'échanges concernant la situation politique ,économique ,sociale et environnementale du local à l'international.
Il y a soixante-cinq ans, Cuba se libérait de la domination des États-Unis et d’un dictateur à la botte pour s’engager dans la voie de la souveraineté et du développement. Le 1er janvier 1959, les forces libératrices conduites par Fidel Castro libéraient la Grande Île connue pour être le repère de la mafia, de la prostitution et du jeu.
La veille, le 31 décembre 1958, les lumières des salles de jeu illuminaient encore le centre de la capitale. Dans la chambre 212 de l’hôtel National, Michael Mc Lanay, l’homme du chef de la mafia new-yorkaise Meyer Lansky, s’inquiétait. Il était près de minuit. Le gangster avait fait son tour de salle au Casino Parisien situé au rez-de-chaussée de l’établissement où les habitués de la haute société cubaine ainsi que des diplomates et des touristes fortunés se pressaient autour des tables de jeux. Il s’étonnait d’une absence : celle de Santiago Rey Pernas, un ministre de Batista plein aux as, pour lequel un étage était aménagé avec roulette spéciale, filles et alcools à disposition. Michael Mc Lanay tenait de bonne source que les guérilleros conduits par Ernesto Che Guevara contrôlaient la ville de Santa Clara, les hommes de Fidel Castro encerclaient Santiago de Cuba, ceux de Camilo Cienfuegos s’approchaient de la capitale.
Un employé de l’hôtel nettoyait sa chambre. « Dis-moi Jorge, lui dit Mc Lanay, tu sais quelque chose ? » Jorge haussa les épaules, sans piper mot. Le gangster allait bientôt apprendre les raisons de l’absence du ministre, pourquoi serveurs et croupiers échangeaient des propos à voix basse. Un avion venait de décoller de l’aéroport Columbia dans la proche banlieue de la capitale avec à son bord Batista, sa famille, un groupe de ministres et d’officiers. Le dictateur s’enfuyait vers Saint-Domingue avec des valises pleines de dollars.
Quelques jours plus tard, les gangsters préparant leur départ convoquaient Jorge. « Nous avons mis le Casino et un compte de 250 000 dollars à ton nom. Garde nous tout cela au chaud, nous reviendrons bientôt. » Mc Lanay ne savait pas que Jorge était le représentant du mouvement révolutionnaire à l’hôtel National.
Les années ont passé et malgré les agressions, Cuba est toujours debout. Ce pays d’un peu plus de onze millions d’habitants a fait et fait toujours face à la première puissance économique et militaire mondiale, les États-Unis. Avec un blocus criminel qu’aucune autre nation ne pourrait supporter et qui a privé l’Île de milliards de dollars, de produits énergétiques, alimentaires, de santé. Avec un pari des gouvernants états-uniens : susciter le mécontentement entraînant la chute de la révolution. Cuba n’est pas un modèle mais certainement un exemple de résistance et de créations face à l’adversité.
Depuis 1959, la révolution cubaine a dû affronter des actions terroristes allant de l’introduction de la fièvre porcine à l’explosion d’un avion de la Cubana, jusqu’aux tentatives d’assassinats de ses dirigeants, de Fidel Castro en particulier.
Le plus grand crime commis contre le peuple cubain porte un nom : le blocus économique, commercial et financier le plus long de l’histoire moderne. Une entreprise d’étranglement. Et comme cela ne suffisait pas pour l’impérialisme yankee, 243 mesures indignes ont été récemment prises par les États-Unis contre la Grande Île avec des effets dévastateurs sur la vie quotidienne des Cubains, obligeant les autorités de La Havane à procéder à un resserrement budgétaire avec de lourdes conséquences pour la vie de la population.
Face à ces actes inhumains, le PCF a décidé d’intensifier l’action politique, économique et de solidarité avec Cuba. Pour obtenir notamment le droit d’établir des liens avec l’Île sans restrictions, pour le retrait de Cuba de la liste des pays soutenant le terrorisme, pour une levée immédiate et totale du blocus. Cette campagne de solidarité menée par le PCF a démarré il y a plusieurs semaines. Elle va prendre une plus grande ampleur dans les prochains jours.
José Fort
Publié dans CommunisteS, numéro 978 du 10 janvier 2024.
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT était l'invitée de France Info ce mardi 9 janvier. L'occasion de revenir sur la politique du gouvernement et le changement de cap urgent qu'il doit mettre en place. (Partie 1)
Remaniement : "Il faut un changement de cap urgent"
Elisabeth Borne quitte ses fonctions.
Elle part après avoir déposé 23 49.3 à l'Assemblée nationale, après une réforme des retraites imposée en force contre l'opinion, contre la rue, contre le Parlement. Une réforme qui n'était ni nécessaire, ni juste, ni justifiée.
Elle part après une loi sur l'immigration écrite sous la dictée du Rassemblement National.
Le bilan n'est pas bon. Mais c'est le bilan d'Emmanuel Macron et c'est le bilan d'une démocratie gravement abîmée.
Le président de la République préfère changer les visages en espérant faire diversion. Personne n'est dupe.
Ce qui intéresse les salarié·es, ce n'est pas le nom du ou de la première ministre, c'est le contenu de la politique qui est menée. Le quinquennat d'Emmanuel Macron est un naufrage et ce n'est pas avec des rustines qu'on va réparer Le Titanic.
Le débat, ce n'est pas le nom du ou de la personne qui va être premier ou première ministre, c'est le contenu de la politique. Et le problème, c'est ce qu'a dit Emmanuel Macron dans ses vœux : "tout va bien, je vais bien, mon quinquennat est extraordinaire".
Il est dans le déni complet de la situation catastrophique du pays et de l'abîme dans lequel il mène le pays.
Le pays a besoin d'un gouvernement qui le dirige
Dans un moment où il y a des crises majeures en France et à l'international, avec la guerre à Gaza où toutes les dix minutes un enfant meurt. Il faut que la France agisse de façon forte pour exiger un cessez-le-feu, ce qu'elle ne fait pas. En cette période, ne pas avoir de ministre des Affaires étrangères, c'est un problème.
Par ailleurs, il y a des centaines de milliers de personnes qui sont sinistrées dans le Pas-de-Calais. La France a besoin d'un gouvernement qui s'occupe de ces questions là.
Il faut avoir un gouvernement et surtout un cap politique en rupture avec la politique menée par Emmanuel Macron et qui renoue avec l'intérêt général.
Les valeurs fondamentales de notre République sont attaquées par cette loi de la honte :
Le droit du sol, qui date de 1789 et de la Révolution française,
La sécurité sociale et l'universalité de la protection qui date du Conseil national de la Résistance et de 1945.
Cet appel est inédit parce qu'il rassemble des personnalités de bords et d'horizons divers :
des acteurs du monde de la culture,
des syndicalistes,
des associatifs, etc.
Il est inédit, à l'image de la gravité de cette loi parce qu'elle est en rupture avec l'identité de notre République.
Pour ces raisons, nous appelons à marcher très nombreuses et nombreux le 21 janvier prochain pour dire que ce n'est pas cela la France.
La France, c'est la solidarité.
La France c'est la liberté.
La France c'est l'égalité.
La France c'est la fraternité.
Nous combattrons les discours de haine, de stigmatisation, de mise en opposition. C'est ce vivre ensemble au quotidien qui fait notre force. C'est pour ça qu'il faut qu'on soit nombreux, le 21 janvier prochain, à marcher.
Le conseil constitutionnel doit rendre sa décision le 25 janvier
Après la saisine du conseil constitutionnel qui statuera le 25 janvier, on peut espérer qu'il y aura le plus grand nombre de mesures possibles de cette loi de la honte qui va être censurée.
Mais ce qui est à craindre et qui est probable, c'est qu'il reste l'essentiel, à savoir une loi qui stigmatise et qui précarise les étrangers qui sont en France, alors que aujourd'hui on a besoin de ces travailleuses et ces travailleurs étrangers.
Pour rappel, en Ile-de-France, c'est presque un quart des emplois qui sont occupés par des étrangers, dans certains secteurs essentiels comme les aides à domicile elles sont 60 % à être étrangères.
Cette loi va les empêcher de vivre avec leur famille, de se projeter à moyen long terme, d'avoir des allocations familiales. Cette loi ne fera pas en sorte qu'il y ait moins d'étrangers en France, les dispositions sociales n'ont pas d'impact pas sur le nombre d'étrangers qu'il y a dans un pays comme le démontrent toutes les études.
En revanche, cela va accentuer la précarisation des étrangers·ères qui vont être en grande difficulté pour pouvoir s'intégrer parce qu'ils vont avoir en permanence des freins, administratifs et juridiques à leur intégration et leur vie quotidienne.
Grand froid : il y a une crise profonde du logement social et de l'hébergement d'urgence
Cet épisode climatique n'a rien d'exceptionnel. C'est normal que l'hiver, il fasse froid. En revanche, le problème est dans le manque d'anticipation des pouvoirs publics et surtout qu'il s'ajoute a une crise profonde du logement social et de l'hébergement d'urgence.
Cette période de grand froid permet de rappeler des chiffres qui sinon sont complètement invisibilisés et dont on ne parle jamais.
Et derrière ces chiffres, il y a des vies et il y a des personnes :
300 000 personnes sont sans abri.
près de 3000 enfants sont dans la rue.
C'est un problème tous les jours, pas seulement le jour où il fait froid. Le gouvernement doit revoir sa politique en matière de logement, relancer la construction de logements sociaux, relancer la mise à disposition d'hébergements d'urgence dans la durée.
Parmi ces 300 000 personnes qui vivent à la rue, il y en a un certain nombre qui sont des travailleuses et des travailleurs. Le problème, c'est que le travail ne permet plus de vivre. Il ne permet plus d'avoir un logement.
Rappelons que ce gouvernement a multiplié les contrôles, la stigmatisation des personnes au RSA et s'apprête à faire une grande réforme du RSA mais ne travaille pas sur le sujet central, à savoir permettre à un tiers des personnes qui sont éligibles au RSA, et qui ne le demandent par méconnaissance de leur droit, de l'obtenir de façon automatique au lieu de se retrouver sans aucun revenu.
Inondations : la CGT exprime sa solidarité les centaines de milliers de personnes qui vivent dans le Nord
Pour la deuxième fois en trois mois, les habitant·e·s du nord de la France sont victimes de graves inondations. La CGT, a mis en place un dispositif de solidarité pour les syndiqué·es qui habitent dans le Pas-de-Calais.
Alors que de très nombreuses entreprises sont fermées du fait de la catastrophe climatique, les salarié·es sont en chômage partiel.
Pour eux, c'est la double peine. Non seulement ils et elles sont victimes d'inondations avec des sinistres à plusieurs milliers d'euros et qu'ils ne sont pas toujours remboursés par les assurances, mais en plus, il y a une perte de salaire du fait du chômage partiel.
Il faut remédier à cela de façon urgente et immédiate en demandant au gouvernement et au patronat de garantir le maintien du revenu à 100 % pour tous les salarié·es qui sont au chômage partiel aujourd'hui dans cette région.
Par ailleurs, les pouvoirs publics doivent se demander comment on empêche ce genre de catastrophe environnementale de faire autant de dégâts avec des mesures d'ampleur que le gouvernement ne prend pas du tout puisqu'il agit toujours au service des puissants, des multinationales et qui ne veut pas rompre avec avec ce dogme là.
En ce début d’année 2024, le pouvoir d’achat demeure la priorité des Français.
Ces dernières années, sous les coups de l'inflation et en l'absence d'une véritable politique salariale, la France s’est « smicardisée ».
Alors qu'en 2021, 12% des travailleurs étaient payés au SMIC, ils sont aujourd'hui 17,3%. La France compte ainsi, en ce début d’année, 3.1 millions de salariés payés au SMIC dont 58% de femmes travaillant dans des secteurs économiques essentiels.
Cette France condamnée aux petits salaires, c’est le résultat d'une politique économique sciemment mise en œuvre par le Gouvernement reposant sur l'exonération de cotisations sociales sur les bas revenus et le refus d'indexer l'ensemble des salaires sur l'inflation.
En ce début d'année 2024, ce que veulent les Françaises et les Français, c'est voir leur pouvoir d'achat augmenter et vivre dignement de leur salaire.
C'est pourquoi, le PCF interpelle le
Premier ministre sur cette réalité inacceptable que le Gouvernement semble ignorer et lance, dans le cadre de sa campagne pour le pouvoir d'achat et contre la vie chère, « l'opération vérité sur les salaires, les retraites et les revenus du capital ».
Le PCF invite ainsi les salarié·es à lui envoyer leur fiche de paie, en masquant leur nom et informations personnelles et en indiquant leur ancienneté, ou tout élément qu'ils souhaitent témoignant de la faiblesse des salaires ou des inégalités salariales, à l'adresse suivante : salaires@pcf.fr.
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et les deux présidents des groupes parlementaires, André Chassaigne et Cécile Cukierman, demandent à être reçus à Matignon le 3 février prochain, afin de remettre au Premier ministre l’ensemble de ces fiches de paie ainsi que les dizaines de milliers de pétitions déjà signées exigeant l'indexation des salaires sur l'inflation.
Après des 49.3 en rafale et le vote calamiteux de la loi immigration, la première ministre quitte Matignon après un loyal service. Comme on dit, elle a fait « le job » attendu par Emmanuel Macron. Les dernières heures étaient insoutenables. En milieu d’après-midi, Élisabeth Borne arrivait à l’Élysée, puis elle en repartait. On commentait son sourire que l’on disait un peu crispé. Le destin de la France était en suspens. On galèje bien sûr.
Le remaniement annoncé, mijoté, a des allures de jeu de chaises musicales, voire de bonneteau. Il illustre aussi ce côté détestable de la politique française qui voit le président de la République décider seul de son gouvernement. Car il ne faut pas s’y tromper.
S’il a le pouvoir de nommer le premier ministre, c’est, selon les termes de la Constitution, ce dernier qui forme le gouvernement et qui « détermine et conduit la politique de la nation ». On voit bien que, plus que jamais, c’est une figure de style. Le véritable chef du gouvernement, c’est Emmanuel Macron. Mais changement ou pas de l’équipe ministérielle, il est face à la réalité.
Il n’a toujours pas de majorité et les accords escomptés à droite, même au coup par coup et texte par texte, ne fonctionneront pas plus qu’ils n’ont jusqu’alors fonctionné, sauf à venir toujours plus sur le terrain de la droite et de l’extrême droite. Cela avec la conséquence que l’on a bien comprise, pour la loi immigration, de donner à cette dernière toujours plus de poids. C’est dire que la prochaine échéance dans les urnes, les élections européennes, quels que soient les efforts déployés par l’équipe ministérielle, si elle les fait, a déjà un parfum de victoire pour le RN.
On sait, malheureusement, que cette montée des extrêmes droites n’est pas propre à la France, mais Emmanuel Macron, quoi qu’il en soit de ses premiers ministres et gouvernements successifs, porte la lourde responsabilité de ne pas y avoir fait face. Il a fait le choix d’un exercice du pouvoir autoritaire, par-dessus les élus, avec les 49.3 à répétition de madame Borne, au service des puissants et pour une grande part dans le mépris des attentes populaires. Ce n’est pas un remaniement qui y changera quelque chose.
Marchons pour la Liberté, l’égalité, la fraternité
Dans notre diversité d’idées, d’engagements, de professions, nous exprimons notre grande inquiétude après le vote de la loi dite « asile-immigration ». C’est un tournant dangereux dans l’histoire de notre République.
D’abord parce que cette loi ne répond pas aux causes de l’exil forcé d’hommes, de femmes, d’enfants fuyant les guerres ou le réchauffement climatique, ni aux défis de l’accueil dans la dignité, ni au défi de la définition d’une politique digne et humaine d’intégration.
Ensuite, parce qu’elle a été rédigée sous la dictée des marchands de haine qui rêvent d’imposer à la France leur projet de « préférence nationale ». Elle torpille les piliers porteurs de notre pacte républicain, hérité du Conseil national de la Résistance. Elle s’attaque ainsi au droit du sol autant qu’aux droits fondamentaux proclamés par la Constitution : au travail, à l’éducation, au logement, à la santé… Ce faisant, tous et toutes, Français autant qu’étrangers, nous nous trouvons menacés.
Victor Hugo écrivait : « Étouffez toutes les haines, éloignez tous les ressentiments, soyez unis, vous serez invincibles. »
Soucieux de rassemblement et de solidarité plutôt que de division sans fin de notre société, nous demandons au Président de la République de ne pas promulguer cette loi. Le dimanche 21 janvier nous appelons à manifester dans notre diversité notre attachement à la devise de la République : « Liberté, égalité, fraternité. »
Les 201 signataires
1. Serge Abiteboul, informaticien, membre de l’Académie des sciences
2. Emile Ackermann, rabbin
3. Syrine Aït Si Ali, présidente de la FIDL
4. Fleur Albert, réalisatrice, documentariste
5. Christophe Alévêque, comédien
6. Anne Alvaro, actrice
7. Hakim Amokrane, musicien
8. Mouss Amokrane, musicien
9. Hortense Archambault, responsable théâtrale
10. Pierre Arditi, comédien
11. Swann Arlaud, acteur
12. Ariane Ascaride, comédienne
13. Ana Azaria, présidente de Femmes Égalité
14. Josiane Balasko, comédienne
15. Étienne Balibar, philosophe
16. Christian Baudelot, sociologue
17. Patrick Baudouin, président de la LDH
18. Thierry Beaudet, président du Conseil économique social et environnemental
19. Karim Benaïssa, recteur de la mosquée de Créteil, président du RAM 94
20. Farid Bennaï, président du Front uni des immigrations et des quartiers populaires.
21. Lucie Berelowitsch, metteuse en scène, directrice du Préau CDN Normandie-Vire
L’Humanité et Mediapart publient une tribune de personnalités de tous bords - de Sophie Binet à Jacques Toubon, en passant par Josiane Balasko, Fabien Roussel ou encore Marina Foïs -, appelant à manifester le 21 janvier pour exiger la non-promulgation de la loi immigration.
Des manifestants à Rennes, suite au vote de la loi immigration, le 20 décembre 2023.
AFP/Sébastien Salom-Gomis
Il serait faux de dire qu’Emmanuel Macron ne coalise pas. Seulement, le chef de l’État agrège contre lui, ses choix politiques et ses compromissions avec une droite qui n’a plus de républicaine que le nom et une extrême droite revendiquant sa « victoire idéologique ».
Preuve en est avec l’appel à manifester, le 21 janvier prochain, contre sa récente loi immigration, que l’Humanité copublie avec le site d’informations Mediapart. Au total, ce sont plus de 200 personnalités qui entrent ainsi en résistance devant ce « tournant dangereux de notre République » et un texte rédigé « sous la dictée des marchands de haine qui rêvent d’imposer à la France leur projet de « préférence nationale » ».
Un « appel historique », selon le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, signataire du texte, puisqu’il rassemble amplement, au-delà des frontières de la gauche. Ce front du rejet unit du coordinateur de la France insoumise Manuel Bompard à l’ancien ministre de Jacques Chirac et ex-défenseur des droits, Jacques Toubon, en passant par Marine Tondelier (Les Écologistes), Olivier Faure (PS), Benjamin Saint-Huile (Liot) ainsi que la députée apparentée Renaissance, Cécile Rilhac.
Mais il s’étend aussi en dehors des sphères politiques partisanes avec les représentants des principales centrales syndicales, dont Sophie Binet (CGT) et Marylise Léon (CFDT), des responsables associatifs comme Dominique Sopo (SOS Racisme), Henri Masson (Cimade) et Véronique Devise (Secours Catholique), des artistes (Josiane Balasko, Nicolas Mathieu, Marina Foïs…), des universitaires et intellectuels émérites (Valérie Masson-Delmotte, Cédric Villani, Pierre Rosanvallon…), et même des personnalités des trois grandes religions monothéistes.
« Si on veut mener le combat prioritaire des valeurs, contre l’extrême droite, il faut un large rassemblement, dépassant les différences politiques et d’engagement. Nous condamnons cette loi parce qu’elle porte atteinte à beaucoup de fondamentaux de notre République et de notre devise », rappelle Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’Homme.
L’initiative, née au lendemain du vote de la loi immigration à l’Assemblée nationale le 19 décembre, aboutit autour d’un objectif : rassembler un maximum de personnes dans les rues pour demander à Emmanuel Macron la non-promulgation du texte. « Le président de la République a tout fait pour que cette loi soit « adoptée » avant les fêtes de fin d’année pour qu’on n’en parle plus, explique Fabien Roussel. Mais beaucoup de gens m’ont interpellé pour savoir comment nous allions réagir contre cette loi votée par le RN et qui n’apporte pas les réponses aux grands enjeux liés à l’immigration. »
« C’est un moment de clarification : cette loi est un révélateur, une frontière claire entre celles et ceux prêts à basculer et renier le programme du Conseil national de la Résistance jusqu’à reprendre les thèses de l’extrême droite, et les autres », estime la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.
Fin de l’universalité des droits, introduction de la préférence nationale, remise en cause du droit du sol, restriction de l’accès au séjour… La députée de l’aile gauche de la Macronie Cécile Rilhac a tranché : « Ce texte grandement issu du Sénat est allé trop loin. J’ai beaucoup réfléchi et je voulais être en cohérence avec moi-même (en signant la tribune – NDLR). Il me paraissait important qu’au sein de la majorité à laquelle je suis toujours attachée, des gens continuent à dire que la loi n’est pas celle du gouvernement pour laquelle nous voulions légiférer. »
« Sous une apparence banale, ce texte me paraît, pour l’une des premières fois, mettre en cause des principes importants, des libertés et des droits sociaux dont tout le monde doit pouvoir jouir sur notre territoire, qu’ils soient nationaux ou étrangers. Savoir si nous allons installer un système de préférence nationale me paraît valoir une prise de position », justifie Jacques Toubon.
« Il faut que nous soyons nombreux le 21 pour faire en sorte de protéger les potentielles victimes de ce texte », espère Marine Tondelier. Il s’agit là d’un enjeu important « pour remettre des points de repères dans le débat public face à l’obsession ethnicisante d’une partie du monde politique », selon Dominique Sopo, président de SOS Racisme. D’où le mot d’ordre de la manifestation du 21 janvier : « Marchons pour la Liberté, l’Égalité, la Fraternité ».
Secrétaire générale de la CGT, pour la nouvelle année 2024.
En 2023, la mobilisation contre la réforme des retraites a ramené le syndicalisme à sa place légitime, redonnant la voix aux travailleurs
Si Macron a imposé sa réforme par la force, ignorant le parlement, la rue et l'opinion, son mandat est maintenant entaché d’une grave faute politique et démocratique.
Pour détourner l’attention des questions sociales, il suit désormais l’agenda de l’extrême droite.
Cette tendance s’observe à l’échelle de la planète où les conflits armés se multiplient, les budgets militaires explosent. Aussi, la CGT tient à exprimer sa solidarité avec les peuples ukrainiens et Palestiniens actuellement sous les bombes.
Nous ne laisserons pas faire.
Les mots liberté, égalité et fraternité ne sont pas là pour décorer nos mairies.
La loi sur l’immigration rompt avec les principes républicains, instaurant la préférence nationale et remettant en cause le droit du sol, stigmatisant les étrangers et occultant leur contribution essentielle.
Les héros de la première ligne pendant la pandémie sont maintenant présentés comme des délinquants, une injustice que la CGT refuse d’accepter. La CGT combattra toujours le racisme et l’antisémitisme.
L’année 2024 sera donc celle de la résistance contre l’extrême droite et le pouvoir de l’argent.
Tout en polluant le plus, les plus riches bloquent toute transformation environnementale pour préserver leurs privilèges.
Ouvrir de nouvelles perspectives en s’organisant
Alors que cette année, le programme national de la résistance fête ses 80 ans, la CGT encourage à s’organiser pour répondre au défi environnemental et construire une société plus juste.
Des perspectives qui appellent à s’organiser avec la CGT pour reprendre le contrôle sur le travail et les conditions de vie.
D’Eurotunnel à Onet en passant par Grand Frais, Vertbaudet, ST Microelectronics, la grand hôtel du Carlton…Ces luttes ont permis de gagner des augmentations de salaires mais aussi et surtout de gagner la dignité et la solidarité sur nos lieux de travail.
« Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes » dit la chanson. En 2024, soufflons nous-mêmes notre forge, soyons tout.
En 2024, la CGT souhaite une année de paix, de justice, de solidarité et de lutte pour transformer le travail et atteindre un monde plus juste.
Nous publions cette “Lettre à M. Emmanuel Macron, président de la République française”, pétition ayant déjà recueilli 100 premiers signataires.
Monsieur le président,
C’est avec un sentiment d’horreur et de révolte que nous assistons à la poursuite acharnée du massacre à Gaza. Suite à l’attaque du Hamas, l’Etat d’Israël se livre à une véritable entreprise d’extermination des Palestiniens, dans la bande de Gaza mais aussi dans plusieurs lieux de Cisjordanie. Déjà plus de 20 000 morts, dont 9 000 enfants! Des camps de réfugiés, des écoles de l’ONU, des hôpitaux bombardés… Au prétexte de «traquer les terroristes», des journalistes, des poètes, des ingénieurs sont tués, parfois avec toute leur famille, lors d’attentats ciblés. C’est le peuple et l’élite de la société palestinienne que l’armée d’occupation israélienne cherche à décimer.
Gaza, qui était déjà depuis des années un ghetto, une prison à ciel ouvert, est maintenant un camp de concentration dont les habitants sont promis à la mort, violente ou lente, par la faim et la soif provoquées par la privation délibérée d’eau et d’alimentation!
Depuis la Seconde Guerre mondiale, nous avons connu peu d’entreprises meurtrières telles que celle-ci. Il est sidérant de constater que des descendants des victimes du nazisme se comportent à leur tour aujourd’hui en génocidaires racistes pour qui les autres, les Palestiniens, ne sont que des «animaux» pour reprendre l’expression de plusieurs hauts responsables israéliens. Ils sont en train de détruire l’héritage spirituel et humaniste du peuple juif et entachent durablement son honneur.
Qu’il soit juif ou arabe, – donc sémite, aussi -, ou de tout autre origine, aucun d’entre nous ne peut être soupçonné d’antisémitisme et nous n’acceptons pas le détournement de langage, qui pour dédouaner un régime colonial d’apartheid, assimile antisionisme et antisémitisme. En vertu de cette confusion organisée, beaucoup d’intellectuels et de pacifistes juifs, en Israël et dans le monde, peuvent être et sont parfois traités d’antisémites.
Pour notre part, nous ne pouvons pas rester silencieux devant l’hypocrisie qui consiste à renvoyer dos à dos bourreaux et victimes. Oui nous pensons que Benjamin Netanyahu est un criminel de guerre et que son cas relève de la Cour Internationale de Justice!
Nous pensons qu’un peuple opprimé a le droit de résister et de s’insurger, et ne partageons pas pour autant l’idéologie ni les méthodes du groupe Hamas dont la stratégie s’avère désastreuse pour la population de Gaza… Mais en matière de terrorisme, l’État d’Israël bat tous les records. Devant la disproportion des armes et du nombre des victimes, nul ne peut invoquer un quelconque droit à la vengeance. Nous sommes bien loin de l’antique loi du talion.
Nul ne peut invoquer non plus le droit d’Israël à préserver sa sécurité. La «solution finale» que Netanyahu et son gouvernement sont en train de mettre en œuvre ne résoudra rien. Elle ne peut au contraire que nourrir la haine, la volonté de revanche et la violence. C’est son action qui pousse aujourd’hui la majorité de la population palestinienne dans les bras du Hamas.
Il n’y a pas d’avenir pour les juifs d’Israël, ni pour les Palestiniens, sans la cohabitation pacifique des uns avec les autres.
Il n’y a pas d’avenir et pas de paix sans justice, sans reconnaissance des droits du peuple palestinien, sans respect des résolutions de l’ONU.
En tant que président de la République française nous vous demandons d’user de toute votre autorité pour imposer un cessez-le-feu immédiat, l’organisation de secours d’urgence pour la population de Gaza, la reconstruction des maisons, des services publics de santé, d’éducation et la reprise du processus politique pour sortir enfin de ce conflit qui n’en finit pas et menace la paix du monde.