Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Une grande victoire pour les familles de Zyed et Bouna

1 Novembre 2012, 08:49am

Publié par PCF Villepinte

Le grand frère de Bouna, Siyakha Traoré, a du mal à cacher sa joie après la décision de la Cour de cassation

 

 

 

La Cour de cassation a cassé le non-lieu prononcé en faveur des deux policiers mis en examen pour "non-assistance à personne en danger". Pour les avocats des familles et pour les proches de Zyed, Bouna et Muhittin, il est à nouveau possible d'espérer un procès.

"La cour casse et annule l'arrêt susvisé de la chambre d'instruction de la cour d'appel de Paris, en date du 27 avril 2011 et pour qu'il soit à nouveau jugé conformément à la loi". A cette annonce, Maître Tordjman, avocat des familles et Syiakha Traoré, frère de Bouna, échangent un sourire ému. Aussitôt sortis d'une des salles du Palais de justice de Paris, où a été prononcée l'annulation du non-lieu, les questions des journalistes fusent. C'est Maître Mignard entouré des deux autres avocats qui s'exprime le premier : "C'est une décision qui fait honneur à la justice. L'enquête de police a été remarquable et je tiens ici à leur rendre hommage". Maître Spinosi enchaîne : "C'est une grande décision de droit. Ce renvoi est nécessaire pour faire la lumière sur ce drame terrible. Il n'y a rien de normal dans ce drame, ce n'est pas un simple accident. Aujourd'hui, les familles viennent enfin d'être reconnues comme des victimes. Il appartient désormais aux juges de décider s'il y a ou non une responsabilité pénale des policiers". Du côté des familles, le grand frère de Bouna, Siyakha Traoré (Voir photo ci-dessus) a du mal à cacher sa joie. D'un voix basse, les yeux baissé, il dit être soulagé. "Voilà, il ne fallait pas baisser les bras. Oui, c'est un événement, un grand jour. J'attends qu'il y ait des explications sur ce drame. La justice prend du sens aujourd'hui, on va pouvoir aller de l'avant". C'est aussi un message d'espoir qui s'adresse à l'ensemble des jeunes des quartiers populaires qui ont perdu confiance en la justice.

Au côté de Siyakha Traoré, Samir Mihi, président de Au-delà des mots, association créée pour soutenir les familles, s'est réjoui de cette décision : "Au bout de sept ans, on n'y croyait plus, c'est un véritable soulagement. Désormais, les familles Benna et Traoré sont, à leur tour, considérées comme des victimes. Cela prouve qu'il y a une justice pour tous et pas seulement pour ceux qui habitent Paris." En face, Maître Merchat, avocat des deux policiers mis en examen et qui avaient bénéficié d'un non-lieu, est surpris par son annulation, alors que le parquet avait requis le rejet du pourvoi. Il a nouveau qualifié cette décision de "flicophage" mais a assuré que ses clients "n'ont pas peur de s'expliquer, car ils sont convaincus qu'ils n'ont rien à se reprocher".

A partir d'aujourd'hui, le dossier sera renvoyé devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes pour que celle-ci statue de nouveau sur ce dossier. "Puisque le non-lieu a été cassé dans sa totalité, ce sont l'ensemble des personnes mises en examen qui devront se justifier de leurs actes ", explique Maître Spinosi. En prononçant un non-lieu, la cour d'appel de Paris n'a pas répondu à l'argumentation des parties civiles, qui affirmaient que les policiers avaient conscience du danger encouru par les deux jeunes et c'est sur cette question que la chambre de l'instruction désignée par le Cour de cassation devra se prononcer. Les avocats seront amener à plaider à nouveau devant la cour d'appel rennaise en espérant qu'enfin un procès puisse avoir lieu, peut-être en 2013.

  • Lire aussi :

Entretien avec Me Emmanuel Tordjman, l'un des deux avocats des familles : « L’obsession de l’interpellation a pris le dessus sur la protection des enfants »
Décès de Zyed et Bouna, une dernière chance pour rendre justice
« Je ne donne pas cher de leur peau »

Texte et photo : Ixchel Delaporte

Commenter cet article