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travail

En débat

8 Décembre 2024, 08:17am

Publié par PCF Villepinte

Comment le dialogue social et le travail ont-ils été transformés ?

Les mutations économiques et les évolutions de la négociation collective affectent le marché du travail.
© Vidal L/Belpress/ANDBZ/ABACAPRESS.COM

En débat

L'Humanité 5 décembre 2024

Le 15 septembre dernier, la question « Comment le syndicalisme peut faire face aux transformations du travail et de la négociation collective ? » a réuni au Village du livre de la Fête de l’Humanité Baptiste Giraud, sociologue et auteur de Réapprendre à faire grève (PUF, 2024) et codirecteur du Dialogue social sous contrôle (PUF, 2024), et Bruno Palier, sociologue et coauteur de Que sait-on du travail ? (Presses de Sciences-Po et éditions du Monde, 2023).

Pourquoi se poser la question « que sait-on du travail » ?

Bruno Palier

Sociologue

L’ouvrage collectif Que sait-on du travail ? trouve son origine dans le constat que le débat public s’est peu intéressé au « travail réel », à savoir à la façon dont les gens vivent le travail et produisent des services ou des biens au quotidien. Dans une période où le chômage a baissé, où la question de la rémunération du travail revient sur le devant de la scène et où une majorité de la population et d’actifs s’est mobilisée pour refuser de travailler plus longtemps dans les conditions actuelles, notre livre veut montrer qu’il y a de vrais problèmes au travail (accidents, burn-out, absence d’écoute et de reconnaissance) contrairement à ce qu’insinuent ceux qui disent que « les Français sont des fainéants ».

Comment les nouvelles technologies ont-elles affecté le travail ?

Bruno Palier : Le recours à l’ordinateur, aux logiciels ou aux algorithmes consiste trop souvent à mettre l’humain au service de la machine. Dans les usines ou dans les entrepôts, ils déterminent de plus en plus le contenu des tâches, le temps qui leur est imparti et contrôlent celui mis pour les effectuer. Dans les entrepôts, les salariés sont équipés de casque qui pilote leur travail. La soumission à la machine vise à intensifier le travail afin d’accroître la productivité. Cela complique la constitution du collectif et donc aussi la syndicalisation. On pourrait placer la machine au service de l’humain. Donner aux robots ou aux algorithmes les tâches les plus répétitives et pénibles permettrait de libérer du temps de travail au profit de l’échange avec les autres.

Comment l’intensification du travail dégrade-t-elle les conditions de travail ?

Bruno Palier : Dans l’aide à domicile, la tablette informatique, qui encadre le travail des salariés, ne considère que les tâches concrètes comme faire le ménage, les courses ou laver la personne dépendante. Aucun temps n’a été prévu pour discuter avec la personne alors que c’est une partie du métier. La concentration sur les tâches à accomplir sans temps de respiration, sans cœur et sans cerveau, dégrade les conditions de travail.

C’est difficile psychologiquement et cela conduit à une perte de sens. Ce pour quoi j’ai choisi ce travail, on ne me permet pas de le faire. C’est vrai pour les aides à domicile mais aussi pour les caristes attachés à faire « une belle palette » ou pour l’employé de supermarché qui veut faire « un beau rayon ». Une distance progressive s’instaure avec son travail au point qu’on n’a plus la possibilité de s’y investir. La partie où je mets mon cœur ou mon cerveau a été gommée par un management qui ne considère que la rentabilité et qui se trouve toujours plus distant du travail réel et de ceux qui l’accomplissent.

Le livre pointe également une polarisation du marché du travail. De quoi s’agit-il ?

Bruno Palier : Ce phénomène de fond travaille la vie politique et la vie syndicale. « Les emplois du milieu », rémunérés à 1,2, 1,5 ou 1,8 fois le Smic, qui se sont développés au cours des Trente Glorieuses, disparaissent depuis 1975. Ces emplois ouvriers ou employés moyennement qualifiés sont délocalisés ou sont remplacés par l’automatisation. La polarisation du travail se fait entre deux perspectives. D’un côté, ceux qui font des études et ont accès à des emplois qualifiés ou très qualifiés. Ce qui ne veut pas dire qu’ils sont heureux puisque les cadres sont aussi sous pression.

De l’autre côté, l’émergence d’un nouveau prolétariat des services dans le soin, l’aide à domicile ou dans les entrepôts. Ce sont des métiers dont le temps de travail est fragmenté et dont les lieux de travail sont éclatés et qui sont difficiles à syndiquer pour ces raisons-là. Les travailleurs qui occupent les emplois du milieu se sentent menacés et sont la cible d’un message politique qui leur dit : vous êtes négligés par les élites et menacés par les gens d’en dessous. L’enjeu est de faire mesurer que la pression s’exerce aussi bien dans les usines que dans les entrepôts ou dans l’aide à domicile et que les salariés partagent une situation commune même si elle n’est pas perçue comme telle.

A contrario de la perte de sens et de la dégradation des conditions de travail, les salariés aspirent à mieux travailler…

Bruno Palier : Dans notre livre, Dominique Méda montre que les Français sont, parmi les Européens, ceux qui attachent le plus d’importance à l’activité professionnelle. Plutôt que d’« une grande démission », il faut parler d’une « grande déception ». Les Français veulent bien faire les choses et constatent qu’on ne leur en donne pas les moyens. L’aspiration à travailler mieux peut servir de base à une mobilisation syndicale. Il faut parler des conditions de travail pour les améliorer. Il faut donner une voix aux salariés pour qu’ils aient leur mot à dire sur la façon dont leur travail est organisé. Du côté des politiques, il faut politiser la question. Est-ce qu’on va en rester à une situation où le travail est considéré comme un coût ou est-ce qu’on considère qu’il est essentiel à la construction de l’identité des individus et un pilier du fonctionnement correct de notre société ?

Les transformations du travail sont liées à celles des relations professionnelles. Comment les règles de celles-ci ont évolué ?

Baptiste Giraud

Sociologue

Notre ouvrage collectif, le Dialogue social sous contrôle, propose un état des lieux des réformes du dialogue social. Depuis celle de Fillon en 2003 jusqu’à celles de la présidence d’Emmanuel Macron, elles ont modifié les règles pour faciliter la recherche de la compétitivité. Elles ont organisé une subversion radicale de la logique de la négociation collective.

Depuis leur généralisation par le Front populaire en 1936, la négociation collective a pour pilier principal les branches auxquelles se sont ajoutées les négociations d’entreprise avec les lois Auroux de 1982. La négociation est alors pensée comme un droit des salariés et de leurs représentants pour obtenir des progrès sociaux. À de rares exceptions, les accords ne pouvaient déboucher que sur une amélioration des droits.

Les « ordonnances travail » adoptées sous le quinquennat de Macron ont bouleversé cette logique en permettant, dans une majorité de domaines, de déroger par accords d’entreprise aux accords de branche, pour baisser, par exemple, la rémunération des heures supplémentaires. Les gouvernements ont l’habitude de se féliciter du plus grand nombre d’accords d’entreprise signés chaque année en France (90 000 en 2023).

Est-ce une bonne nouvelle?


 Les nouvelles règles de la négociation collective conjuguées au rapport de force dans les entreprises aboutissent à des accords toujours plus favorables aux employeurs. Dans les entreprises où les syndicats sont présents et la main-d’œuvre qualifiée, la négociation collective permet d’obtenir des compromis favorables aux salariés car les employeurs ont besoin de les fidéliser. Ailleurs, dans le meilleur des cas, la négociation est bloquée. Dans 6 entreprises sur 10, les syndicats sont absents.

Quand ils sont présents, par exemple dans les entreprises de services qui emploient une main-d’œuvre moins qualifiée, plus facilement interchangeable, ils négocient dans des conditions beaucoup plus défavorables : les directions d’entreprise voient nettement moins leur intérêt au compromis et sont souvent prises dans des rapports de dépendance économique.

La capacité des syndicats à mobiliser est réduite. Les compromis sont plus faibles et, pire encore, la négociation d’entreprise peut servir à dégrader la condition salariale. Le risque est donc que la négociation d’entreprise devienne d’abord un outil managérial permettant d’ajuster et de subordonner de façon croissante la logique du compromis salarial à la logique de la rentabilité financière.

En même temps, les règles de la représentation ont été profondément transformées…

Baptiste Giraud : Les « ordonnances travail » ont généralisé la possibilité de négocier avec des élus non syndiqués, qui n’ont jamais été formés ou qui sont pris dans des rapports de domination très étroits avec leur employeur. Certains employeurs choisissent eux-mêmes les élus et en font des sortes de relais RH (ressources humaines).

La signature des élus apparaît alors comme une ratification juridique d’une décision unilatérale de l’employeur. Rappelons, par ailleurs, qu’il n’existe aucune obligation légale de conclure un accord, juste une obligation à entrer en négociation. Là où les syndicats sont faibles, l’alternative qui est posée est entre ce que propose l’employeur ou rien.

Qu’a changé l’instauration du comité social et économique (CSE) ?

Baptiste Giraud : La fusion de ces trois institutions (délégués du personnel, CE, CHSCT) a entraîné la disparition d’un tiers des élus en l’espace de cinq ans. Les élus qui restent ont hérité de mandats gigantesques. Le gouvernement a affirmé vouloir renforcer le dialogue social de proximité, mais il a fait l’inverse en éloignant les salariés de leurs représentants. Devenant de véritables professionnels de la représentation, ils passent leur temps dans des instances. Cela affaiblit l’ancrage militant des organisations syndicales. L’éloignement des élus du travail, conjugué à la disparition des CHSCT, affaiblit considérablement leur capacité à porter les enjeux du travail et des conditions de travail dans leur mandat.

Comment expliquez-vous que les salariés les plus exposés à l’arbitraire patronal sont ceux qui ont moins recours à la grève ?

Baptiste Giraud : Réapprendre à faire grève revient sur cette énigme de la sociologie qui veut que les travailleurs, en l’occurrence des travailleuses dans leur majorité soient les moins enclines à faire grève alors qu’elles ont plus de raisons de le faire. Pendant deux ans, j’ai enquêté à Paris sur l’activité des militants de l’union syndicale du commerce CGT qui tentent d’organiser ceux que Bruno a appelés « les prolétaires des services », les femmes de chambre, les ouvriers de la logistique… Le livre s’oppose à une vision romantique de la grève : moment de bonheur ou de joie et facile à faire. Il refuse aussi la vision misérabiliste de ces salariés.

Ce n’est pas parce qu’ils font moins grève qu’ils subissent sans résister. Ils opposent au contraire des formes d’indocilité, voire d’insubordination au travail. Le niveau élevé de turnover dans ces collectifs de travail en est une manifestation. Plus difficile est le passage à l’action collective. Cela s’explique par le fait que ces salariées occupent des emplois précaires ou perçoivent des revenus très modestes. Cela s’explique aussi par leur éloignement de la culture syndicale. Faire grève peut faire peur et ne fait pas forcément sens.

Cela nécessite un apprentissage militant. Le livre met aussi en débat les verrous organisationnels qui font obstacle à la grève. Les syndicats sont en difficulté pour prendre en charge ces salariées. Dans le cas de celui que j’ai suivi, ils ne sont que deux permanents et demi pour des secteurs qui emploient plus d’un million de salariés.

Cela entrave très concrètement la capacité d’un syndicat comme la CGT à se développer dans ces mondes du salariat et à mener un travail pérenne d’éducation à la lutte syndicale. Cela pose donc la question de l’adaptation des structures du syndicat et de l’allocation de ses ressources pour les mettre au service de l’organisation des travailleurs et des travailleuses de ces secteurs.

Bruno Palier : Le monde politique et médiatique n’a pas pris conscience de la transformation profonde de la distribution des métiers en France. Pendant le Covid, on a applaudi chaque soir les travailleuses et travailleurs dits essentiels car leur travail était indispensable à la survie des autres et au fonctionnement de notre société.

Ce sont les travailleuses et les travailleurs de la santé, du service aux autres, de la logistique, de l’eau, de l’énergie et de la collecte des déchets. Ils représentent 32 % des emplois, essentiellement occupés par des femmes ; beaucoup sont à temps partiel. Ils sont en moyenne 20 % moins bien rémunérés que les autres.

Les conditions de travail sont aussi particulièrement difficiles. Certains produits ménagers comme l’eau de Javel ne sont pas considérés comme dangereux alors que leur usage à la longue génère des cancers. Porter une personne âgée, l’aider à se lever ou à se coucher, porter plusieurs dizaines de fois un bébé par jour, c’est manipuler des charges lourdes.

Il faut changer nos mentalités et regarder où se situent les prolétaires et les classes exploitées aujourd’hui. Il existe un rapport d’exploitation entre « les cerveaux », les salariés diplômés ou très diplômés et celles et ceux qu’ils considèrent comme leurs « servants » qui font leur ménage, s’occupent de leurs enfants… Il faut prendre conscience de ce nouveau rapport de domination pour organiser du partage entre ces deux classes.

Baptiste Giraud : Cela exige du côté des syndicats à repenser leurs manières de s’organiser pour être en capacité non seulement à mieux prendre en charge la défense des intérêts des salariés les plus précaires, mais aussi pour faire vivre les solidarités de classe en soutien à leurs luttes. Elles sont d’autant plus nécessaires face à un patronat très pugnace qui oppose, dans ces secteurs, une résistance très forte au syndicalisme, obligeant de façon récurrente à des conflits très longs.

 

 

 

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EMPLOIS

6 Novembre 2024, 08:34am

Publié par PCF Villepinte

Michelin, Auchan... Le PCF ne laissera pas faire cette saignée !

 

Publié le 05 novembre 2024

Le déclin de notre industrie manufacturière se poursuit. Sur le mois d’octobre, le bilan est sans appel : la production industrielle chute à son rythme le plus rapide en neuf mois. Symbole de cet effondrement, Michelin annonce aujourd’hui la fermeture de deux usines, entraînant le licenciement de 1 254 salarié·es, et Auchan la suppression de 2 389 emplois dans le pays.

Le PCF ne laissera pas faire cette saignée et appelle à un moratoire sur les plans de licenciement ! Garantir les activités et les productions existantes est nécessaire pour disposer de points d'appui à une nouvelle industrialisation. Cette question mérite mieux que des effets d’annonces ponctuels, alors que chaque mois de nouvelles fermetures sont annoncées.

La direction de Michelin maintenait il y a quelques semaines qu’on « ne ferme jamais de site pour une question de conjoncture », ce qui n’était en rien rassurant. Notre industrie est engluée dans une crise structurelle, et notamment sur la question énergétique.

Le gouvernement peut immédiatement baisser de 30% le prix de l’électricité pour nos entreprises, comme pour les ménages. Cela suppose de retrouver notre souveraineté en sortant du marché européen de l’énergie, mais aussi de se donner réellement les moyens de développer notre production nucléaire. C’est un chantier conséquent qu’il faut engager au plus vite, faute de quoi nous allons au-devant d’une déflagration sociale sans équivalent. C'est aussi essentiel pour affronter avec ambition la réponse au défi climatique.

Nous ne pouvons pas faire comme si cette situation était sans lien avec l’effondrement industriel de l’Allemagne. Outre-Rhin, le secteur de l’automobile vit une crise historique. Volkswagen, Bosch, Continental, ZF ; tant de groupes jusqu’alors symboles de la puissance industrielle allemande qui annoncent des fermetures d’usines, des réductions massives d’effectifs, le gel des salaires…

À la différence de la France, ils ne peuvent pas compter sur une production énergétique abondante et à bas-coût, victimes du choix dogmatique de mettre fin à leur filière nucléaire.

Et il faut aussi mettre le coût de la guerre en Ukraine à l’ordre du jour, guerre dont les peuples ukrainien, russe et européen sont victimes et qui met de surcroît durablement en péril notre industrie. Tout doit être fait pour stopper cette guerre ! OUI, STOP À LA GUERRE !!

Au cœur de cette crise structurelle, restent les groupes et les actionnaires qui portent une responsabilité énorme. Depuis des années, ils privilégient la fabrication en petits volumes de produits à haute valeur ajoutée dans l’Hexagone, pour délocaliser le reste dans d’autres pays, bien souvent au sein de l’Union européenne (Pologne, Slovénie, Slovaquie…). Une preuve supplémentaire, s’il en fallait, que cette Europe n’est que concurrence entre les peuples et les territoires.

Auchan en est un parfait exemple, préférant investir à l’étranger au détriment de ses activités en France. Ce diktat des actionnaires, toujours plus avides de marges à court terme, laisse sur le carreau des dizaines de milliers de familles. Il est urgent de donner des pouvoirs de contrôle et de décision aux salariés dans les entreprises, mais aussi à l’État qui injecte d’énormes quantités d’argent public sans aucune contrepartie.

Il est trop facile de rejeter la responsabilité sur la « concurrence asiatique » et sur la Chine, alors que les causes sont ailleurs.

Il est temps de siffler la fin de cette course a l'abîme ! Que le gouvernement agisse rapidement et mette un garrot sur cette hémorragie d’emplois; quil construise avec ces groupes dans une logique plus globale et nationale dautres solutions que des plans de licenciements et des fermetures dusines.

Reprendre en main notre économie et nos industries, garantir l’indépendance de notre pays, garantir des conditions de vie et de travail dignes pour les salariés, c’est le projet que les communistes défendent pour la France.

Le PCF est aux côtés des salarié·es et de leurs syndicats qui se battent pour défendre leur emploi et leur outil de travail ! Avec eux, il porte l'ambition d'un renouveau industriel pour la France à la hauteur des défis sociaux et climatiques.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF,

Le 5 novembre 2024.

 

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Nos revendications sont majoritaires et doivent être appliquées

27 Juillet 2024, 08:41am

Publié par PCF Villepinte

 

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Hou Hou! Méfions nous!

13 Mai 2024, 06:38am

Publié par PCF Villepinte

Choose France : ce que cache la communication derrière « l’attractivité » prônée par Emmanuel Macron

Ce lundi 13 mai, le chef de l’État s’apprête à mettre en scène sa politique économique à Versailles, à l’occasion du sommet Choose France qui doit annoncer une pluie d’investissements étrangers.

Ce lundi 13 mai, il flottera autour du château de Versailles comme un air de Davos. 180 dirigeants d’entreprises étrangères y sont attendus, dont ceux d’ArcelorMittal, J.P. Morgan, Bank of America, Goldman Sachs ou Coca-Cola. Tout ce beau monde convergera dans le cadre du septième sommet de Choose France, un raout pensé et présidé par Emmanuel Macron pour vanter sa politique en matière d’attractivité, une pluie d’investissements à la clé.

Comme chaque année, quelques projets emblématiques doivent être annoncés, à l’image de l’implantation à Blanquefort (Gironde) d’un site de production de nickel, par une société basée en Suisse, KL1. « C’est là que Ford a fermé son site de production automobile (en 2019), se félicite le ministre de l’Économie. Cela fait plaisir de voir qu’il peut y avoir, sur ce site chargé d’histoire, un nouveau projet industriel novateur et ambitieux qui va voir le jour. »

Quelques annonces spectaculaires… avec un nombre réduit d’emplois

Mais Bruno Le Maire se garde bien de souligner que le nombre d’emplois créés fait pâle figure au regard du nombre de salariés travaillant naguère pour Ford (300, contre environ 850). Par ailleurs, l’investissement global va être financé sur fonds publics, à hauteur de 20 %, soit 60 millions d’euros déboursés par le contribuable. Ce qui revient à la coquette somme de 200 000 euros par emploi créé…

Cet exemple reflète assez bien la logique à l’œuvre dans la politique d’attractivité menée par le chef de l’État : quelques annonces spectaculaires, avec un nombre réduit d’emplois, mais un coût non négligeable pour la collectivité. Ce 13 mai, Emmanuel Macron ne manquera pas de souligner l’appétence des capitalistes étrangers pour l’Hexagone : la France est en effet championne européenne des investissements directs étrangers (IDE), avec 1 194 projets en 2023.

Mais une étude publiée récemment par le cabinet EY invite à tempérer le triomphalisme. D’abord, les deux tiers des projets ne sont que des extensions de sites existants, et non des créations de nouvelles usines. Ensuite, seuls 39 773 emplois ont été créés, soit environ 33 postes par projet (!).  

Réduire encore le « coût » du travail

Surtout, cette moisson relativement maigre se fait à un coût social et fiscal exorbitant. EY rappelle (pour s’en féliciter) que, pour dérouler le tapis rouge aux investisseurs étrangers, la France a multiplié les réformes libérales depuis 2017 : flexibilisation du marché du travail, baisse de la taxation du capital et de l’impôt sur les sociétés, réduction des impôts de production, etc.

EY note que les quelque 500 dirigeants de multinationales interrogés dans le rapport se disent « confiants » dans la « capacité de la France à maintenir ou améliorer son attractivité », mais incitent néanmoins le gouvernement français à ne pas mollir : si elle veut attirer davantage d’emplois sur son sol, « la France doit notamment améliorer sa compétitivité-coût ».

Autrement dit, réduire encore le « coût » du travail pour tenter de combler un peu de l’écart qui nous sépare de l’Espagne, championne européenne du nombre d’emplois créés par projet d’implantation (299). À quel prix ? Là-bas, les salaires sont inférieurs de 30 % à la moyenne tricolore…

 

 

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comme à la SNCF, gagnons des départs anticipés

13 Mai 2024, 06:32am

Publié par PCF Villepinte

Les cheminot·es vont partir plus tôt : à qui le tour  ? Pour partir plus tôt à la retraite, comme à la SNCF, gagnons des départs anticipés. La CGT édite un tract pour ouvrir partout des négociations sur les départs en retraite anticipée ⤵️

Le gouvernement se mobilise contre l’Accord de cessation progressive d’activité signé à la SNCF parce qu’il va permettre aux cheminot·es de gagner quelques mois sur leur départ en retraite. 

Le gouvernement se permet d’intervenir dans une négociation d’entreprise quand elle est en faveur des travailleur·ses. Mais il reste muet quand, par exemple, les actionnaires augmentent le patron de Stellantis tout en organisant des licenciements. Quant à l’extrême droite, elle abandonne son image de défenseuse des salarié·es et reprend son véritable visage antisyndical et hostile au progrès social.

Cet accord de départ anticipé, s’il est le premier, ne sera certainement pas le dernier. Dans toutes les branches professionnelles, la CGT agit pour obtenir des mesures similaires.

Nous étions contre la réforme des retraites qui a fait passer l’âge légal d’ouverture des droits de 62 à 64 ans, nous n’avons pas changé d’avis. La CGT se battra pour un retour à 60 ans maximum.

 

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Chômage :

26 Mars 2024, 08:04am

Publié par PCF Villepinte

Les sept mensonges du gouvernement pour s'attaquer encore et toujours aux droits des chômeurs

Au nom du plein-emploi, l’exécutif prépare les esprits à une cinquième réforme de l’assurance-chômage depuis 2017, sans lésiner sur les contre-vérités. Décryptage des grosses ficelles du gouvernement pour mieux stigmatiser les chômeurs.

L'Humanité Cyprien Boganda

 

Des allées du Forum de Davos aux plateaux de BFMTV, des travées de l’Assemblée nationale aux sorties sur le terrain, le pouvoir macroniste poursuit son offensive tous azimuts contre les demandeurs d’emploi. Pour préparer les esprits à une nouvelle réforme de l’assurance-chômage (la cinquième depuis 2017), les ministres et le chef de l’État déversent leurs éléments de langage, quitte à se voir accusés par les cinq principaux responsables syndicaux du pays de mener une « stigmatisation populiste des chômeurs », dans une tribune commune.

1. « On est à plus de 7 % de chômage, mais vous ne pouvez pas vous déplacer quelque part sans rencontrer un patron qui dit chercher à recruter. »

Gabriel Attal, 27 février 2024

Cet argument ne repose sur aucune donnée chiffrée (en dehors du taux de chômage), mais induit l’idée selon laquelle les chômeurs, s’ils le voulaient vraiment, pourraient décrocher un emploi. Il s’agit d’un lointain écho à la fameuse sortie macronienne de 2018 (« Je traverse la rue et je vous trouve un travail »). Regardons les chiffres. Au 4e trimestre de 2023, la France comptait 331 700 emplois vacants, en baisse de 6 % (dernière estimation connue). Rapporté à l’ensemble des emplois en France, cela nous donne un taux de 2,07 %. Pas exactement un raz-de-marée.

Imaginons un instant, même si cela n’a aucune chance de se produire, que tous ces postes trouvent instantanément preneur. Comme notre pays comptait, à l’époque, 2 824 400 chômeurs de catégorie A (n’exerçant aucune activité), cela signifie qu’il en resterait malgré tout 2 492 700, une fois tous les postes en souffrance pourvus.

Les chiffres sont têtus : lorsqu’une entreprise dépose une offre d’emploi dans l’Hexagone, elle trouve preneur dans l’immense majorité des cas. En 2022 (derniers chiffres connus), 3,6 millions d’offres ont été déposées à Pôle emploi ; 83,4 % ont été pourvues (et en moins de 47 jours dans la moitié des cas), 7,5 % des recrutements étaient en cours au moment de l’étude ; 2,9 % ont été annulées en raison de la cessation du besoin, et seulement 6,2 % ont été abandonnées faute de candidat.

2. « Nous réduisons les aides à l’emploi à un moment où le taux de chômage est faible. »

Bruno Le Maire, 6 mars 2024

Il faudrait savoir : pour Gabriel Attal, la situation est trop grave pour ne pas s’alarmer des postes vacants, quand, pour son ministre de l’Économie, elle serait suffisamment confortable pour qu’on puisse tailler sans dommage dans les dépenses d’emploi.

En réalité, si Bruno Le Maire semble minorer ce phénomène, c’est pour mieux enterrer la promesse d’Emmanuel Macron, formulée en mars 2022 : « À chaque fois que la conjoncture s’améliore, on doit avoir des règles qui réincitent davantage au retour à l’emploi. À chaque fois que la conjoncture se dégrade, on doit mieux protéger celles et ceux qui tombent au chômage. » Dans le jargon économique, ce type de politique est nommée « contracyclique » (contraire à la tendance économique).

Il semble que le gouvernement ait jeté aux orties cette ambition. Le taux de chômage, contrairement à ce que sous-entend Bruno Le Maire, repart bien à la hausse, pour atteindre officiellement 7,5 % au quatrième trimestre 2023. C’est pourtant le moment choisi par l’exécutif pour entériner deux tours de vis. D’abord, une baisse de 1,1 milliard d’euros dans les politiques de l’emploi pour l’année 2024. Ensuite, une nouvelle réforme de l’assurance-chômage, avec en ligne de mire une réduction de la durée d’indemnisation.

3. « La responsabilité des partenaires sociaux, ce sont les salariés. La responsabilité de l’État, ce sont tous ceux qui sont au chômage. Pour ma part, je considère que l’État devrait reprendre la main sur l’assurance-chômage de manière définitive. »

Bruno Le Maire, 6 mars 2024

Curieuse répartition des rôles, dessinée par le ministre : les organisations syndicales n’auraient aucune légitimité à s’occuper des chômeurs, prérogative réservée au seul gouvernement. On ne trouve nulle part la moindre justification à ce partage.

Les « partenaires sociaux » (organisations syndicales et patronales) cogèrent l’assurance-chômage, au nom du paritarisme. L’Unedic est une association de statut privé, dont le conseil d’administration est composé de 50 membres : 25 représentants de salariés (CGT, CFDT, CFTC, FO, CFE-CGC) et 25 représentants patronaux (Medef, CPME, U2P).

Une reprise en main par l’État donnerait les coudées franches à l’exécutif pour les futurs durcissements. « Savoir qui gère l’assurance-chômage a des conséquences sur son fonctionnement, rappelle l’économiste Michaël Zemmour. Les ”partenaires sociaux” la voient plus comme une sécurité des salariés et veillent au niveau et à la durée d’indemnisation. (…) L’État voit davantage l’assurance-chômage comme un outil d’incitation, de mise sous pression des personnes au chômage. »

4. « Un acte II de la réforme du marché du travail lancée en 2017 (…) pour atteindre le plein-emploi. »

Emmanuel Macron, 16 janvier 2024

L’affirmation est à la fois incomplète et ambiguë. Incomplète, dans la mesure où elle laisse dans l’ombre l’une des raisons majeures présidant à toutes les réformes de l’assurance-chômage entreprises depuis 2017 : réaliser des économies. Ainsi, la dernière de ces réformes (réduction de 25 % de la durée maximale d’indemnisation), entrée en vigueur en février 2023, va faire économiser 4,5 milliards d’euros par an à l’assurance-chômage.

Ambiguë, car elle ne dit rien des voies que compte emprunter le chef de l’État pour atteindre le « plein-emploi », soit un taux de chômage de 5 %, au sens du Bureau international du travail. De nombreux pays ont fait le choix d’un modèle social rudimentaire pour contraindre les chômeurs à occuper n’importe quel poste, quelles que soient les conditions de rémunération ou de statut.

À l’arrivée, le « plein-emploi » obtenu masque la précarisation d’une partie de la société. En décembre 2023, trois pays libéraux affichaient par exemple un taux de chômage inférieur à 4 % : les États-Unis, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Mais, selon l’OCDE, le taux de pauvreté états-unien est plus de deux fois supérieur au taux de pauvreté français ; le taux de pauvreté allemand est 36 % supérieur et le taux de pauvreté britannique, 37 %.

5. « Nous gardons une durée d’indemnisation la plus longue parmi les pays développés : dix-huit mois. »

Bruno Le Maire, 6 mars 2024

Le locataire de Bercy cumule deux erreurs factuelles. Première erreur : la durée d’indemnisation maximale en France n’est pas de 18 mois, mais de 27, pour les privés d’emploi âgés de 55 ans ou plus. Ce sont les chômeurs de moins de 53 ans qui ont droit à 18 mois. Cela dit, c’est probablement l’inconscient de Bruno Le Maire qui s’exprimait dans cet entretien : le ministre a plusieurs fois appelé à en finir avec l’« avantage » accordé aux seniors (voir plus bas), pour ramener tout le monde sous la toise des 18 mois.

Deuxième inexactitude : quel que soit le chiffre retenu, la durée d’indemnisation maximale française n’est pas « la plus longue parmi les pays développés », sauf à classer la Belgique dans les pays du tiers-monde. En effet, la durée d’indemnisation y est en théorie illimitée, rappelle l’Unédic dans un document brossant un portrait des systèmes d’assurance-chômage européens.

Elle se compose d’une première phase de 48 mois au maximum, au cours de laquelle le montant de l’indemnité est proportionnel au salaire antérieur, puis d’une seconde phase, d’une durée illimitée, au cours de laquelle l’allocation est forfaitaire. Cette spécificité n’empêche pas la Belgique de présenter un taux de chômage plus faible (5,6 %) qu’en France.

6. « Je ne vois aucune raison pour qu’il y ait une durée d’indemnisation plus longue de ceux qui ont plus de 55 ans, parce que (…) c’est une façon de (les) mettre à la retraite de manière anticipée. »

Bruno Le Maire, 23 novembre 2023

Le différentiel de durée d’indemnisation pour les seniors relèverait d’une « faveur » qu’on leur accorderait : le droit d’attendre confortablement la retraite aux frais de la collectivité. Il n’en est rien. Si la durée d’indemnisation des seniors est plus longue, c’est uniquement au nom de leurs plus grandes difficultés à retrouver un emploi.

D’ailleurs, l’immense majorité des seniors qui se retrouvent au chômage ne l’ont pas choisi : ils le doivent avant tout à une fin de CDD ou à un licenciement. La part des ruptures conventionnelles dans les ouvertures de droit à France Travail après 55 ans ne dépasse pas 20 % des cas, sauf à 59 ans où il atteint 23 %. Mais cela ne concerne qu’une minorité des seniors : globalement, plus de la moitié des chômeurs âgés de 55 ans et plus arrivent à France Travail entre 55 et 58 ans, soit bien avant de pouvoir prétendre à la retraite.

Enfin, il ne faut pas oublier que la vie des seniors exclus du marché du travail n’a rien d’une promenade de santé : un tiers des « NER », c’est-à-dire des 53 à 69 ans qui ne sont ni en emploi ni en retraite, vivent en dessous du seuil de pauvreté. Il s’agit principalement de femmes.

7. « Il y a quelque chose qui cloche dans le modèle social français, qui fait que, contrairement à d’autres pays comme l’Allemagne ou les États-Unis, nous n’avons jamais offert aux Français le plein-emploi. »

Bruno Le Maire, 23 novembre 2023

L’argument est usé jusqu’à la corde : si le taux de chômage est plus élevé chez nous, nous le devrions à la « générosité » de notre modèle social, qui inciterait les travailleurs à l’indolence. Dans le même entretien accordé à France Info, Bruno Le Maire pointe justement notre système d’assurance-chômage, quelques phrases plus loin.

Mais ce dernier est-il aussi généreux qu’on le dit ? L’OCDE a cherché à établir une comparaison entre les régimes des différents pays, en calculant le taux de remplacement net, c’est-à-dire la part du revenu net que le privé d’emploi conserve au chômage, après deux mois, six mois, un an et cinq ans.

Résultat : contrairement aux idées reçues, l’Hexagone est très loin d’arriver en tête du classement. Même si nos taux de remplacement sont supérieurs à la moyenne de l’OCDE, une vingtaine de pays nous devancent, dont le Danemark, la Norvège ou la Belgique. Des pays dans lesquels le taux de chômage est nettement inférieur au nôtre.

 

 

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travail

20 Février 2024, 07:58am

Publié par PCF Villepinte

Gouvernement et patronat

attaquent encore les seniors.

CGT PUBLIÉ LE 19 FÉV. 2024

Une négociation sur l’emploi des seniors et la pénibilité est en cours entre syndicats et patronat. Alors que patronat et gouvernement avancent main dans la main, la CGT se bat pour mettre fin aux licenciements massifs de seniors et garantir des aménagements de fin de carrières qui intègrent la reconnaissance de la pénibilité.

En 2023, la réforme des retraites a été promulguée par le président de la République sans négociations avec les organisations syndicales, contre l’avis de l’immense majorité des Françaises et des Français et sans passer par le vote de l’Assemblée nationale.

Obligé·es de travailler deux ans de plus, les salarié·es de plus de 50 ans sont particulièrement touché·es par le chômage de longue durée (seules 35 % des personnes de plus de 60 ans sont encore en emploi) et le gouvernement veut réduire leurs droits à allocations chômage ! Depuis la réforme des retraites de 2010, la probabilité d’être précaire après 60 ans est en augmentation constante.

À marche forcée

Alors que les timides mesures visant à améliorer l’emploi des seniors ont été censurées par le Conseil constitutionnel, le Gouvernement a décidé de renvoyer ce volet à la négociation, inversant l’ordre des discussions: dabord, une réforme violente, ensuite, on sinterroge sur la façon dont les salarié·es pourront travailler deux ans de plus.

Des choix politiques

Au lieu de mettre le patronat sous pression en menaçant de prendre des mesures coercitives pour mettre fin aux licenciements et aux discriminations dont souffrent les seniors, le Gouvernement multiplie les annonces de remise en cause de nos droits, notamment au chômage… comme si c’était un choix de ne pas travailler! 

D’autres choix sont possibles

Il est urgent de revenir à un âge légal de retraite à 60 ans pour permettre aux plus jeunes d’accéder à l’emploi et aux plus âgé·es de partir à la retraite en bonne santé, plutôt qu’en finissant leur carrière au chômage et dans la précarité.

Pour la CGT, traiter du sujet de l’emploi des séniors, c’est d’abord supprimer tous les dispositifs qui permettent aux employeurs de se séparer à bon compte des salarié·es de plus de 50 ans.

Des droits transférables.

Les propositions de la CGT s’inscrivent dans notre revendication d’une Sécurité sociale professionnelle pour toutes et tous afin qu’aucun·e salarié·e, tous statuts confondus, ne subisse plus de rupture dans ses droits, dans la reconnaissance de ses qualifications, dans la reconnaissance de ses acquis par l’expérience, cela même s’il ou elle est amené·e à changer d’emploi.

 

Les propositions de la CGT

La CGT continue de porter le vrai progrès social : la retraite à 60 ans à taux plein, anticipée pour les métiers pénibles.

Ouvrir et maintenir l’emploi

Empêcher les entreprises de licencier des seniors

Prévenir et sanctionner toute discrimination à l’embauche liée à l’âge, et sur la carrière

Rendre transparent l’emploi des seniors dans les branches avec des objectifs chiffrés au niveau des branches et des entreprises

Prioriser l’aménagement de fin de carrière 

Rétablir l’entretien de seconde partie de carrière et adapter les moyens de formation. 

Prévenir la pénibilité et l’usure professionnelle et aménager les fins de carrière  

Réduire le temps de travail des seniors (avec notamment pré-retraite progressive, temps partiel dès 55 ans, cotisé 100% et sans perte de salaire)

Définir les métiers pénibles et permettre des départs anticipés en rendant obligatoires les négociations de branches sur ce sujet

Limiter l’exposition à la pénibilité: reclassements, travail de jour, télétravail… 

Garantir la sécurisation des parcours de transition et de reconversion

Garantir le droit à la formation notamment avec 10 % du temps de travail annuel consacré à la formation, avec possibilité pour le ou la salarié·e de cumuler ce droit en permettant un contrôle par le CSE en matière de plan de développement des compétences

Développer le financement de la formation par les employeurs, notamment via une hausse du financement général à hauteur de 2 % de la masse salariale

Réaliser des entretiens de seconde partie de carrière dès 45 ans qui permettent d’envisager l’évolution professionnelle mais aussi d’améliorer et d’aménager les conditions de travail et prévenir la pénibilité.

 

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16 Février 2024, 09:44am

Publié par PCF Villepinte

Éloge aux paysans

Par Sandrine-Malika Charlemagne, autrice.

Elle t’avait souvent parlé des gens de la campagne, des métiers de la terre bien plus rudes que le sien. Elle n’oubliait pas. Et se souvenait des mains calleuses de son père, de ses heures passées aux champs, à se lever très tôt le matin, simple ouvrier employé dans une ferme.

Tu voudrais ici rendre hommage aux gens de la terre, ces humbles acharnés au fond des campagnes. Ceux qui possèdent une petite exploitation, quelques arpents et animaux d’élevage. Qui vendent sur les marchés leurs produits frais. Qui se battent pour subsister et ne pas se laisser écraser par les chaînes de la grosse production. Eux, souvent délaissés.

L’époque reste, hélas, à l’éloge du mépris, sous ses airs de promesses. En attestent ces différents indices. Entre autres, cet interdit aux cultivateurs de réutiliser leurs semences, les variétés sélectionnées par eux-mêmes ou dans la lignée de l’héritage de leurs parents. On les oblige à se procurer les graines produites par les grandes firmes comme Monsanto la « dévastatrice » ou la française Limagrain. Leurs semences doivent être inscrites au « catalogue officiel » des espèces et des variétés.

Si ce n’est pas le cas, le droit de vendre, même sur le moindre petit marché, leur est refusé. Ces semences hybrides n’étant pas stables, elles sont inutilisables l’année suivante.

Prenons l’exemple de celui qui tenterait de semer à nouveau son blé : il obtiendrait pour sa prochaine récolte un peu de blé, beaucoup d’orge, de l’épeautre, voire peut-être quelques traces de seigle. Faute de pouvoir être trié, ce mélange serait invendable. Le paysan, ne parvenant donc plus à produire ses propres semences, se trouve contraint d’en acheter sans cesse de nouvelles.

De facto, les prix flambent régulièrement, au bon plaisir du semencier, c’est toujours la même logique qui se met en marche, le cercle est bien huilé. L’Institut national de la recherche agronomique a su développer des programmes de création variétale sur quantité d’espèces, organisant en parallèle des filières de semences professionnalisées, tout en incitant les agriculteurs à se procurer sur le marché des semences plus productives.

Cet essor de la grande culture au bénéfice toujours plus avantageux des industries agroalimentaires, les apports massifs d’engrais, les règlements drastiques, la conversion forcée des paysans aux cultures hybrides, cet inexorable étranglement finira par gagner.

Et la mort, déjà, de trop de petits exploitants. Mécanisation. Optimisation. Course effrénée au rendement. Produire, produire. Toujours plus. Et ceux qui se refusent à suivre la cadence, « les moutons noirs » du système. La pression des contrôles, la haute surveillance obligent, avec la bénédiction de l’État.

Si un cultivateur est pris en flagrant délit de vente artisanale d’un produit non déclaré au catalogue, il écopera d’une amende. D’un côté, les marges de profit des industries explosent ; de l’autre, les paysans isolés se battent à en crever contre la machine à rouleau compresseur. Et pourtant… sans les paysans, que serions-nous, gens de la ville ?

 

 

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Allocation de solidarité spécifique :

5 Février 2024, 07:58am

Publié par PCF Villepinte

 comment le gouvernement

va plonger les chômeurs dans la pauvreté

En s’attaquant à l’allocation de solidarité spécifique, le filet de sécurité destiné aux chômeurs en fin de droits, pour la remplacer par le revenu de solidarité active, l’exécutif poursuit sa politique délibérée de précarisation des chômeurs et de démantèlement de l’assurance-chômage. Leur horizon : le contre-modèle allemand.

L'Humanité

Cyprien Boganda

 

Selon les derniers chiffres de la Drees, le service statistique ministériel, datant de fin 2022, 322 000 personnes sont bénéficiaires de l’ASS, une allocation créée en 1984 et destinée à des privés d’emploi ayant épuisé leurs droits au régime d’assurance-chômage (dix-huit mois d’indemnisation au maximum pour les moins de 53 ans).
© Bruno Levesque / IP3 Paris

On peut reprocher beaucoup de choses à Emmanuel Macron, mais pas de manquer de constance : après avoir entamé son premier quinquennat en expliquant aux chômeurs qu’ils n’avaient qu’à « traverser la rue » pour retrouver du boulot et poursuivi en menant les réformes les plus régressives de l’histoire de l’assurance-chômage, le voici qui relance son second mandat en rouvrant le chantier de démolition.

Lors de son discours de politique générale du 30 janvier, le premier ministre Gabriel Attal a annoncé qu’il comptait supprimer l’allocation de solidarité spécifique (ASS), filet de sécurité destiné aux chômeurs en fin de droits, pour la remplacer par le revenu de solidarité active (RSA).

Vu de loin, cette mesure peut paraître purement technique. Il n’en est rien : les quelques phrases prononcées à l’Assemblée nationale par le premier ministre, assorties du couplet de rigueur sur la nécessité de « chercher un modèle social plus efficace et moins coûteux », ont dû faire trembler environ 322 000 personnes.

L’allocation de solidarité spécifique, c’est 18 euros par jour, soit environ 540 euros par mois

Selon les derniers chiffres de la Drees (le service statistique ministériel), datant de fin 2022, c’est le nombre de bénéficiaires de l’ASS, une allocation créée en 1984 et destinée à des privés d’emploi ayant épuisé leurs droits au régime d’assurance-chômage (dix-huit mois d’indemnisation au maximum pour les moins de 53 ans).

Le montant de l’ASS n’a rien de somptuaire : 18 euros par jour, soit environ 540 euros par mois ; 58 % des bénéficiaires ont 50 ans et plus. « Les chômeurs de longue durée qui perçoivent l’ASS sont souvent des seniors, confirme la sociologue Claire Vivès. Le gouvernement part d’un problème réel (le chômage des plus de 50 ans), mais rend les personnes qui le subissent responsables de leur situation, plutôt que de remettre en cause, par exemple, le comportement des employeurs. »

Le basculement programmé de ces personnes au RSA risque de faire des dégâts pour au moins deux raisons. La première, c’est que les personnes à l’ASS cotisent automatiquement pour leur retraite, contrairement aux bénéficiaires du RSA. La seconde, c’est qu’il est plus facile pour une personne en couple de percevoir l’ASS, même si son conjoint travaille.

Pour le dire autrement, un chômeur vivant avec une personne payée au Smic peut toucher l’ASS, mais n’aura pas le droit au RSA si l’ASS vient à être supprimée. Selon les calculs de l’économiste Michaël Zemmour, la décision de Gabriel Attal pourrait faire perdre entre 100 et 150 euros par mois à un ménage dont un des conjoints travaille au Smic, soit 5 à 10 % de ses revenus.

Au fond, cette décision s’inscrit dans le droit-fil de la politique macroniste de démantèlement de l’assurance-chômage menée tambour battant depuis 2017. Cette politique s’appuie à la fois sur un présupposé idéologique (le mythe du chômage « volontaire » ), un objectif financier de réduction de la dépense publique et un mot d’ordre implicite, selon lequel un travailleur précaire vaut mieux qu’un chômeur indemnisé. 

« Il s’agit de rendre la situation des salariés plus enviable que celles des chômeurs, mais sans augmenter les salariés, résume la sociologue Claire Vivès. Ce qui revient en fait à dégrader les conditions de vie des chômeurs, tout en mobilisant un discours glorifiant la ”dignité“ du travail. »

« Mais qu’est-ce que les chômeurs ont fait à Macron ? »

Dans l’histoire de la Ve République, aucun pouvoir ne s’était attaqué à l’assurance-chômage avec un tel systématisme. Les gouvernements macronistes ont joué sur tous les paramètres : dégressivité des allocations pour les cadres (entrée en vigueur en juillet 2021) ; modification du calcul de l’allocation (octobre 2021) ; durcissement des conditions d’accès (décembre 2021) ; réduction de 25 % de la durée maximale d’indemnisation pour les nouveaux inscrits (février 2023). Avec un double objectif : faire baisser le nombre d’inscrits et réaliser des économies.

La dernière réforme, entrée en vigueur en février 2023, va faire « économiser » 4,5 milliards d’euros par an à l’assurance-chômage. Selon les estimations de l’Unédic, le nombre d’allocataires indemnisés chuterait mécaniquement de 12 % à horizon 2027, soit environ 300 000 personnes en moins.

Sans indemnités, des milliers de chômeurs seront poussés à accepter n’importe quel boulot, ce qui n’est peut-être pas pour déplaire à l’Élysée : après tout, Emmanuel Macron s’est fixé pour objectif d’atteindre le plein-emploi en 2027, mais sans préciser les modalités pour y parvenir.

Le chef de l’État n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Lors du récent sommet de Davos, il a redit son intention d’ouvrir « un deuxième temps sur la réforme de notre marché du travail en durcissant les règles de l’assurance-chômage ». De quoi susciter une levée de boucliers généralisée parmi les syndicats. 

« Mais qu’est-ce que les chômeurs ont fait à Macron ? » fait mine de s’interroger la dirigeante de la CFDT, Marylise Léon, tandis que Sophie Binet, son homologue de la CGT, prévient l’Élysée que « si, encore une fois, il s’agit de remettre en cause les droits des travailleurs », ce serait « un casus belli ».

Emmanuel Macron a souvent vanté les mérites de la « flexisécurité » danoise, mais le « modèle » allemand l’inspire au moins autant. C’est probablement un hasard, mais Gabriel Attal a annoncé le prochain tour de vis en moquant « le droit à la paresse » devant les députés : c’est en dénonçant ce même « droit à la paresse » que le chancelier Gerhard Schröder préparait les esprits, dès 2001, aux réformes du marché du travail.

En 2005, la loi Hartz IV (du nom de l’ex- DRH, Peter Hartz) prévoit que les chômeurs ne seront plus indemnisés que pendant douze mois (contre trente-six mois au maximum auparavant), pour basculer ensuite sur une indemnité forfaitaire très faible. Par ailleurs, les contrôles sont durcis.

Il est difficile de ne pas percevoir l’écho de cette politique (au moins dans son esprit), dans les récentes mesures macronistes : réduction de la durée d’indemnisation, remplacement de l’ASS par le RSA, renforcement du contrôle des chômeurs. Reste que la comparaison avec l’Allemagne est cruelle. C’est précisément au moment où la France s’engage dans cette voie pied au plancher que le voisin allemand fait prudemment machine arrière : il y a quelques semaines, Hartz IV a été édulcorée par la coalition au pouvoir.

 

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Colloque CGT sur la lutte contre les idées d'extrême droite

13 Octobre 2023, 06:17am

Publié par PCF Villepinte

« Il y a le feu ». C'est en ces termes que la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet concluait le colloque organisé « contre les idées d'extrême droite, non au racisme et à l'antisémitisme », dans le patio de la centrale jeudi 5 octobre 2023.

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