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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

France télécom

10 Mars 2010, 08:23am

Publié par PCF Villepinte

 

L’organisation du travail en cause chez France telecom

Le cabinet Technologia a remis hier un rapport sur la prévention des risques psychosociaux à France Télécom. Le management à l’oeuvre dans les groupes capitalistes et aujourd’hui dans les entreprises publiques est mis en accusation.

La crise est profonde et elle ne pourra « se résoudre sans un travail ambitieux, précis, récurrent et qui mettra l’homme et la qualité de son travail au centre des process  ». C’est ce qu’a voulu signifier le cabinet Technologia, hier, à la direction de France Télécom. Chargé par l’opérateur de remettre en mai un plan de prévention en matière de santé et de sécurité au travail après la vague de plus de 40 suicides en deux ans chez les salariés du groupe, le cabinet d’expertise a souhaité présenter une « note d’étape intermédiaire » dès maintenant en mettant en avant deux raisons. D’une part, entre 7 et 9 suicides, selon les sources, ont eu lieu chez France Télécom depuis le début de l’année 2010. D’autre part, le nouveau directeur général Stéphane Richard n’a, selon le cabinet, « ni passé ni passif France Télécom. Il dispose de quelques semaines pour impulser un changement radical ».

PRESSION SUR LES SALARIÉS

La note de Technologia pointe un certain nombre d’éléments de diagnostic de la crise qui dessinent un bilan accablant pour l’entreprise et ses méthodes d’organisation : « Complexité, voire opacité de l’organisation matricielle », « réorganisations sans raison d’être pour les salariés », « destruction des collectifs de travail et parfois des outils de travail », « mise en concurrence des salariés »… Les « clivages permanents entre les objectifs affichés et les objectifs réels perçus » conduisent au sentiment de « perte d’efficacité », à la « perte de sens du travail ».

Sont dans le même ordre d’idées clairement mis en accusation les « objectifs trop élevés et qui vont en augmentant dans une perspective de dépassement à tout prix qui peut au contraire être contre-productive et démotivante », les objectifs quantitatifs « trop souvent rappelés », « se traduisant par une mise sous pression des salariés » et les « dimensions qualitatives du travail très mobilisées par les salariés et peu, mal ou pas reconnues ». Sont enfin montrés du doigt l’opacité dans le système de promotion ou de la mobilité, l’absence de « dialogue », « d’esprit critique », de « réflexion collective ». Ce sont en fait les méthodes managériales du toyotisme, celles que les grands groupes à la recherche de la seule rentabilité mettent en oeuvre, celles que le gouvernement veut aujourd’hui appliquer à la fonction et aux entreprises publiques, qui sont ici clairement mises en cause.

QUESTION DE L’EMPLOI ABSENTE

Face à un tel diagnostic, on pouvait attendre des préconisations plus musclées. C’est en tout cas l’avis des syndicats.

Patrick Ackermann, délégué central de SUD France Télécom, regrette l’absence totale de la question de l’emploi dans les préconisations du cabinet d’expertise. Le syndicat revendique la création immédiate de 5 000 postes et un plan de recrutement sur cinq ans. Mêmes regrets pour la CGT. Christian Matorel, représentant de la CGT au comité central d’entreprise, précise que « les préconisations de Technologia sont, sur certaines questions, en dessous de ce qui a été obtenu lors des premières négociations avec la direction ». Un premier accord partiel a été signé par la CGT, la CFDT et la CFTC, qui garantit une stabilité de trois ans sur leur poste de travail pour les mobilités à l’initiative de l’employeur.

Selon l’accord, les organisations syndicales seront consultées avant toute réorganisation de service. Pour la CGT, ce sont les négociations qui décideront des réponses à apporter à la crise de France Télécom, et non les préconisations de Technologia. « Il faut mettre en cause l’organisation du travail, précise Christian Matorel. On empêche les salariés de faire correctement leur travail. Il faut de bonnes conditions de travail pour que les salariés puissent répondre aux besoins de la population en matière de télécommunication. C’est loin d’être le cas aujourd’hui. »

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