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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

VILLEPINTE Centre Social André Malraux en danger

25 Mai 2023, 09:11am

Publié par PCF Villepinte

Tous unis pour la survie du centre social

Le 1er  avril, le conseil municipal a voté une baisse de près de 50  % du montant de la subvention au centre social André-Malraux. Une décision qui fait craindre des licenciements à une partie de la population, qui s’est mobilisée ce mercredi.

Villepinte, ce mercredi après-midi. Environ 150 personnes ont réclamé « des subventions », au son des cornes de brume et des percussions de fortune, devant l'hôtel de ville.

Le Parisien 25/05/2023 Reportage. Alexandre Arlot

« Une seconde famille. »

 Quand Madeleine, 82 ans, explique en trois mots ce que représente pour elle le centre social André-Malraux (CSAM), à Villepinte, Leïla, Sabrina et Sylvette opinent aussitôt de la tête. Les quatre femmes ont nourri la foule qui s’est rassemblée ce mercredi après-midi devant l’hôtel de ville. Habitants, employés de la structure, élus d’opposition, syndicalistes : environ 150 personnes ont réclamé « des subventions » au son des cornes de brume et des percussions de fortune.

Le 1 avril, le conseil municipal a acté une forte diminution du montant alloué par la ville au seul centre social de la commune. Celui-ci s’élève désormais à 110000€, contre 210000 € en 2022 (- 90 %) et 250000€ en 2021. « En 2016, la subvention était supérieure à 300000 €, rappelle Rosa Esteves, une habitante qui siège au conseil d’administration du CSAM depuis plus de vingt ans. L’an dernier, on a prévenu la mairie qu’on n’avait plus de trésorerie et qu’en cas de nouvelle baisse, il faudrait licencier. »

Treize salariés inquiets pour leur avenir.

 La maire (LR) de Villepinte, Martine Valleton, a justifié cette décision par les difficultés budgétaires qui frappent « toutes les collectivités en France ». « Le soutien à ce centre, profondément ancré dans notre ville, important dans le cœur de plusieurs générations de Villepintois, ne peut plus se faire à n’importe quel prix, avec un chèque en blanc », écrivait-elle au lendemain d’une réunion publique houleuse à ce sujet.

 Car depuis le vote de cette mesure, une partie de la population ne cesse de se mobiliser pour la dénoncer. Le 13mai, des dizaines de personnes ont assisté au conseil municipal lors duquel a été adopté un vœu porté par le groupe d’opposition Villepinte en commun réclamant le rétablissement du montant de la subvention.

 La manifestation organisée ce mercredi est la dernière illustration en date de ce combat. Les habitants rencontrés à cette occasion s’accordent sur l’importance du CSAM, situé au cœur d’un quartier prioritaire de Villepinte. Sa directrice, Yasmina Sidi Moussa, revendique « plus de 5000 bénéficiaires ».

« L’adhésion ne coûte que 5 € par an, pour toute la famille, et les sorties sont très abordables », souligne Sabrina, 46 ans, mère de deux enfants qui y ont bénéficié du soutien scolaire. « Toutes les générations s’y côtoient », abonde Leïla, 34ans.

Madeleine confirme, elle qui a pris des cours d’informatique au centre social. « C’est un lieu de rencontres et de soutien moral pour moi, maintenant que mes enfants sont loin », confie l’octogénaire.

L’incertitude, qui plane sur l’avenir de la structure, inquiète aussi ses 13 salariés, dont certains sont en poste depuis plus de vingt ans. « Ils ont l’impression qu’on discrédite leur travail », glisse leur directrice. Présent à la manifestation, Pierre Vincent dresse un parallèle avec le sort de sa compagnie théâtrale, qui s’est résolue à quitter la ferme Godier l’an dernier. « Comme pour nous, la mairie réduit peu à peu sa subvention », observe-t-il.

Une délégation de six personnes a été reçue à l’hôtel de ville en milieu d’après-midi. La demande qu’elle a portée, celle du vote d’une nouvelle subvention, n’a pas trouvé l’écho espéré. « On n’a aucune garantie que les emplois puissent être maintenus, souffle Sébastien, le porte-parole des employés du CSAM. Fin juin, il deviendra impossible de payer les salariés. »

Trouver des soutiens financiers d’ici septembre.

Martine Valleton fixe plutôt la date butoir à septembre. D’ici là, l’élue espère trouver les moyens financiers complémentaires pour assurer la pérennité du centre social. Ils pourraient venir de la Caf, son autre financeur, sous la forme d’une avance de subventions. « Notre volonté, c’est qu’il n’y ait pas de licenciements », insiste-t-elle.

La maire de Villepinte envisage ensuite la signature d’une convention de trois ans qui repréciserait les objectifs assignés au CSAM. Elle évoque notamment la formation aux nouvelles technologies. « Ce que fait le centre social est très bien, mais on ronronne un petit peu », estime-t-elle. L’élue reconnaît que la subvention allouée cette année par la municipalité est « beaucoup plus faible » que les années précédentes. « Ça fait peur aux gens et je le comprends, dit-elle.

Pour certains d’entre eux, "le centre social est une seconde famille." Madeleine continue de filer la métaphore : « Si on nous le retire, on sera orphelin ».

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