Des fonds régionaux pour orienter l'argent vers l'emploi et la formation !
Des aides considérables ont été mises à la disposition des banques depuis décembre 2008 (360 milliards d’euros
de fonds mobilisés), mais sans aucun changement des critères du crédit.
Dans le même temps des milliers de PME sont en difficulté du fait de la récession économique et/ou du
comportement prédateur des banques et des grands donneurs d’ordre : il devrait y avoir plus de 70 000 faillites cette année. Les grands groupes empruntent, eux, sur le marché financier et font du cash.
Mais ils refusent de développer l’activité en France, continuant de délocaliser : Pour déborder ces
blocages aux sommets des banques, des groupes et de l’État, au niveau régional on peut se doter d’un nouvel outil institutionnel, pour engager, à l’appui des luttes pour l’emploi et l’activité,
la bataille de réorientation du crédit.
Pour cela nous proposons en Ile de France et dans les autres régions, la mise en place de Fonds Régionaux pour
l’Emploi et la Formation (FREF)
Retrouvez l’analyse et les propositions ci-dessous
Fonds régionaux pour l'emploi et la formation : les communistes proposent une autre utilisation de l’argent
8 décembre 2009
Des aides considérables ont été mises à la disposition des banques depuis décembre 2008 (360 milliards d’euros
de fonds mobilisés), mais sans aucun changement des critères du crédit.
Dans le même temps des milliers de PME sont en difficulté du fait de la récession économique et/ou du
comportement prédateur des banques et des grands donneurs d’ordre : il devrait y avoir plus de 70 000 faillites cette année.
Les grands groupes empruntent, eux, sur le marché financier et font du cash.
Mais ils refusent de développer l’activité en France, continuant de délocaliser : Pour déborder ces
blocages aux sommets des banques, des groupes et de l’État, au niveau régional on peut se doter d’un nouvel outil institutionnel, pour engager, à l’appui des luttes pour l’emploi et l’activité,
la bataille de réorientation du crédit.
Pour cela nous proposons en Ile de France et dans les autres régions, la mise en place de Fonds Régionaux pour
l’Emploi et la Formation (FREF)
Pourquoi faut-il réorienter le crédit ?
L’argent du crédit sert, avant tout, à faire plus d’argent et il va là où il rapporte le plus, le plus vite et
le plus surement de l’argent : sa sélectivité, favorable à la rentabilité financière, joue contre l’emploi. Un seul exemple en 2007, juste avant la crise financière, Pernod-Ricard a pu
disposer d’une ligne de crédits de 13 milliards d’euros à 3% de taux d’intérêt pour financer un raid boursier (OPA) sur le suédois « Absolute ». Au même moment, une PME qui voulait
faire un investissement nécessitant créations d’emplois et mises en formation devait payer 6 à 8% et placer sous hypothèque la résidence de l’employeur !Cette sélectivité a conduit à
l’explosion de la crise financière et elle redouble aujourd’hui.
Quelle réorientation du crédit ?
Nous proposons un « nouveau crédit » pour l’investissement réel (matériel et de recherche) des
entreprises. Son taux d’intérêt pourrait être très abaissé, jusqu’à devenir nul, il serait d’autant plus abaissé que le crédit servirait à financer des investissements programmant plus d’emplois
et de formations correctement rémunérés et contrôlés. Pour enclencher ce nouveau crédit, le PCF propose la création d’un Fonds national pour l’emploi et la formation (fNEf) qui recueillerait les
quelque 30 milliards d’euros accordés annuellement en éxonération aux entreprises.
Cette dotation publique permettrait au FNEF, sous le contrôle des salariés et des élus, de prendre en charge
(bonification), de façon sélective, une partie des intérêts versés aux banques par les entreprises pour leurs crédits à l’investissement : plus cet investissement programmerait d’emplois et
de formations correctement rémunérés et contrôlés et plus le taux d’intérêt du crédit serait abaissé, jusqu’à devenir nul, voire négatif.
Ce FNEF serait partie prenante d’un pôle financier public, chargé de développer largement ce nouveau crédit,
autour de la Caisse des dépôts (CDC), de la banque postale, d’Oséo... avec les banques mutualistes et coopératives (dans le respect de leurs statuts) et avec des banques
nationalisées.
Une mise en oeuvre immédiate dans les régions : sans attendre que l’on puisse imposer la création d’un
pôle public financier et du FNEF, on peut, dans chaque région, créer un FREF intervenant selon les mêmes modalités que le FNEF.
Le FREF placé sous le contrôle du Conseil Régional et de l’Assemblée participative et assurerait deux grandes
missions :
1- Faire face aux urgences :
Le Conseil régional interviendrait pour que, dans chaque département, le préfet décide d’un moratoire sur les
suppressions d’emploi et réunisse des tables rondes pour discuter des propositions alternatives. En mobilisant le FREF devront être préférées les solutions privilégiant l’emploi et la formation.
Le FREF doit être un outil utile pour faciliter l’accès à la formation qualifiante des salariés vulnérables, en liaison étroite avec les missions locales pour l’emploi, l’AFPA et le service
public de la formation continue, et encourager le maintien des salariés en formation jusqu’au retour à un emploi décent.
2 - Préparer l’avenir
Lles régions devront procéder, en concertation avec les autres collectivités, à un inventaire détaillé des
besoins d’emploi, de formation et d’accompagnement. Nous proposons la tenue dans chaque région d’une Conférence Régionale réunissant les acteurs sociaux économiques et institutionels qui à partir
du recensement des besoins, devront définir des objectifs sociaux chiffrés de recul effectif du chômage, de créations d’emplois ou de transformations d’emplois précaires en emplois stables et
correctement rémunérés, de mise en formations.
Quel financement ?
Une partie des sommes affectées dans le budget du Conseil régional au « crédits d’action et de
développement économiques » pourrait constituer l’amorce de ce Fonds. Par exemple, dans son budget 2009, la région Ile de France a alloué 141 millions d’euros à ces crédits. Elle pourrait
consacrer 100 millions pour la prise en charge sélective des intérêts payées aux banques par les entreprises qui investissent dans la mesure où elles programment plus d’emplois et de
formations.