Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Limiter le débit Internet : des pratiques pas très nettes

23 Août 2011, 06:59am

Publié par PCF Villepinte

Société - le 22 Août 2011

 

Mots clés : Internet,
 

Les tuyaux permettant l’accès au Web sont peut être engorgés, mais on peut craindre que derrière la volonté de plafonner le débit Internet des particuliers, se cache une politique commerciale peu avouable.

Le site Owni.fr, puis le Parisien, ont ainsi avancé, en se basant sur un document de la Fédération Française des Telecoms (le lobby regroupant tous les opérateurs), que les fournisseurs d’accès Internet avaient l’intention de limiter les abonnements fixes et mobiles. Et ce à cause d’un engorgement des réseaux. La solution proposée serait de plafonner le débit (la vitesse de connexion) au-delà d’un certain volume de données tranféré.
On nous inciterait donc à acheter des appareils connectés, consommer des quantités de vidéos et musiques en ligne pour d’un coup revenir 10 ans en arrière ? Peut-on croire qu’Orange aurait investi des centaines de millions d’euros dans du contenu en ligne (chaînes de télévision, droit de retransmission du football, vidéo à la demande…) et négocié des partenariats avec Deezer ou Dailymotion, pour couper par la suite le robinet à ses abonnés ? Bien sûr que non. Ce qu’il faut craindre en revanche, c’est que le plafond vise avant tout les services en ligne de la concurrence. Qu’on se retrouve alors avec un Internet qui ne soit plus réellement Internet. Un réseau de services encadrés par l’opérateur, et qui lui rapportent de l’argent.
De fait, on peut craindre que les FAI cherchent à appliquer à l’Internet fixe ce qu’ils font déjà pour le mobile : on paye un forfait dit illimité mais en fait plafonné, avec des options (payantes) pour accéder aux services de partenaires comme de la musique en streaming. Et les forfaits réellement illimités s’adressant plutôt aux professionnels, à des prix astronomiques.
Le but est de faire payer non seulement les abonnés, mais surtout les fournisseurs de contenus, qui devront négocier avec les FAI pour que les internautes puissent accéder en illimité à leurs services…

Le réseau est-il saturé ?
La consommation en matière de débit Internet des Français augmente de 50 % chaque année. Ce qui crée effectivement une certaine saturation du réseau. Pour bien comprendre, il faut imaginer que l’approvisionnement d’Internet est assez comparable à celui de l’eau. Pour répondre à la croissance de la demande, on peut le faire à l’échelle des particuliers : pour Internet, ce sont les forfaits hauts débits, la fibre optique… Mais si on ne change pas les tuyaux d’approvisionnement depuis la source, c’est vite la saturation, on ne peut répondre à la demande.
Il reste deux solutions : soit mettre des tuyaux bien plus gros, mais les travaux sont extrêmement chers (et à la charge des opérateurs), soit augmenter la pression, pour faire passer plus de débit sur un même tuyau. Pour Internet, augmenter la pression revient à optimiser les réseaux. Ainsi avec les infrastructures actuelles, on est capable de passer d’un débit de 2,5 Gbit par seconde à 100 Gbit/s par longueur d’onde, sur les câbles principaux, ceux qu’on appelle les autoroutes de l’information. Mesure satisfaisante à moyen terme, mais qui a tout de même un coût pour l’opérateur. Il faut dans ce cas améliorer la fiabilité et la sécurité des réseaux.

Besson dit non
Dans un communiqué de presse dimanche soir, Eric Besson, en charge notamment des nouvelles technologies au gouvernement, a refusé l’idée de plafonner « l’illimité ». Dans un même temps, le ministre a précisé qu’il était grand temps d’encadrer l’utilisation du terme « illimité » par les opérateurs, ciblant ainsi particulièrement les forfaits Internet mobile, dont le débit est le plus souvent plafonné.

Pierric Marissal

Commenter cet article