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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Féminisme / 8 mars / retraites

25 Février 2023, 07:43am

Publié par PCF Villepinte

Tous les Jours, à partir de 15 h 40,

les femmes ne sont plus payées !

Le langage est politique. Ce qui n’est pas nommé n’existe pas. C’est pourquoi, si nous voulons que 51 % des Français, qui sont des Françaises, continuent de s’engager, toujours plus, dans le mouvement contre la réforme d’Emmanuel Macron des retraites, il faut les nommer et partir de leurs réalités, et ainsi les inclure dans la lutte.

Les femmes touchent une retraite inférieure de 40 % à celles des hommes. Quand on parle de « retraités pauvres », il faut écrire en réalité et parler de retraitéEs, au féminin. De même, lorsqu’on parle des aidants, dont 80 % sont des aidantEs, lorsqu’on parle des familles monoparentales en précarité, 86 % sont des femmes seules avec enfants…     

En France il existe depuis 1972 de multiples lois pour l’égalité salariale et professionnelle qui ne sont pas appliquées. C’est un véritable scandale d’État, car ses lois sont non contraignantes. Dans un système d’inégalité systémique, seules des réformes contraignantes peuvent permettre de lutter contre le système patriarcal.

En France, dans leur vie professionnelle, les femmes subissent de nombreuses contraintes au travail, qui ne permettent pas de construire une carrière dans de bonnes conditions. Cela prive le monde du travail d’inventivité, de créativité, et de forces considérables car les femmes réussissent pourtant plus leurs études que les hommes. Selon l’Insee, le revenu des femmes reste inférieur en moyenne de 22 % à celui des hommes.

Derrière la bataille pour les retraites, tout le monde voit bien qu’il s’agit d’un choix idéologique de société, majeur pour l’ensemble des salariéEs, pour la société. 

Il est évident que la réforme des retraites de E. Macron est un recul pour les droits des femmes. Mme E. Borne annonce « la fin de la décote à 67 ans, quel que soit le nombre de cotisations, bénéficie aux femmes ». Elle dit que le minimum retraite annoncé à 1 200 euros ne va concerner que les salarié·e·s ayant cotisé tous les trimestres. Autant dire que pour les femmes c’est un pur scénario de science-fiction !

Pour survivre les femmes seront incitées à travailler jusqu’à 67 ans pour avoir accès à une pension à taux plein ; alors qu’en moyenne l’espérance de vie en bonne santé des femmes est de 64 ans. C’est un enjeu de classe, car cet âge en bonne santé est évidemment moindre pour les femmes dans les métiers avec beaucoup de pénibilité qui ne sont pas reconnus : les métiers d’aides à la personne, les crèches, les ménages et d’autres à horaires décalés… La double peine serait organisée contre elles car elles ne peuvent pas cotiser tous leurs trimestres !

Des solutions existent : égalité salariale, égalité professionnelle, mixité des métiers, reconnaissance de la pénibilité pour les métiers féminisés…

Il y a un énorme travail à mener, pour un contre-projet, avec les premièrEs concernéEs (1 300 000 personnes) et les organisations de travailleuses, pour porter la proposition que Fabien Roussel a faite pendant l’élection présidentielle, de création d’une nouvelle fonction publique, la fonction publique du lien : assistantes sociales, aides à domicile, assistantes maternelles, aides aux enfants handicapé·e·s, femmes de ménage.

Ces emplois sont appelés à se développer. Nous avons porté pendant les élections l’idée d’embaucher 100 000 aides à domicile, 90 000 AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap), des assistantes maternelles, dans toutes ces professions où nous voulons remettre de l’humain, des relations humaines. La gauche, nous, devons à mon sens apporter une réponse progressiste, forte à toutes ces salariéEs, et à leur place dans la société !

Aujourd’hui, c’est le nouveau prolétariat des services à la personne. Fabien Roussel les a qualifiées pendant la campagne « d’héroïnes de la République ». La crise sanitaire a révélé le rôle et l’importance de ces métiers, de ces héroïnes du quotidien. Malgré leur forte utilité, ces professions sont dévalorisées, sous payées, précarisées, bien souvent en temps partiel ou avec des horaires tellement inconciliables avec une vie de famille.

Travaillons concrètement à un projet qui permettrait à toutes ces professions d’être protégées par un statut et par un salaire de début de carrière qui ne devra pas être inférieur à 1 700 euros net, et ainsi in fine une retraite à 60 ans qui leur permettra de vivre dignement !

Le 7 mars, mettons la France à l’arrêt !

Le 8 mars, on continue, dans la rue pour l’égalité et les retraites des femmes. Nous poursuivons la mobilisons en organisant la convergence avec le mouvement féministe, avec plus de 200 actions recensées partout en France. « On arrête toutes ! »

Hélène Bidard

membre du CEN

 

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