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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Quand la bande dessinée enquête sur les racines de la violence économique

22 Mars 2021, 09:36am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité

Michaël Mélinard

«Le Choix du chômage» est un roman graphique mais pas seulement. Le grand reporter Benoît Collombat et le dessinateur Damien Cuvillier passent au scalpel 40 ans de mise au pas idéologique. ENTRETIEN

Grand reporter à France Inter, Benoît Collombat était entré en bande dessinée par la grande porte avec le superbe «Cher pays de notre enfance», coécrit avec Étienne Davodeau. Pour «le Choix du chômage», il sallie au talent du dessinateur Damien Cuvillier qui, dans un registre graphique très large, s’approprie le récit touffu de l’emprise du néolibéralisme sur les grands choix économiques de la France. Le livre rassemble à la fois des acteurs de cette histoire et des sociologues, des économistes, des philosophes ou des militants. Le récit est déconstruit, digressif, complexe et pourtant passionnant, avec près de 300 pages qui fourmillent de multiples références. Rencontre avec Benoît Collombat, scénariste de cette incroyable somme.

Quelle est la genèse de cette enquête?

BENOÎT COLLOMBAT «Le Choix du chômage» est un peu lenfant de ma précédente bande dessinée, «Cher pays de notre enfance», avec Étienne Davodeau. Nous étions partis, sur une enquête consacrée à la violence politique dans les années 1960 et 1970, à la rencontre danciens responsables politiques, magistrats, barbouzes, truands et agents secrets. À ce moment-là, le politique a encore la main sur les grands choix économiques et financiers. Dans «le Choix du chômage», Damien Cuvillier et moi voulions raconter la suite, le grand basculement qui sopère à partir de la fin des années 1970 et au début des années 1980, en enquêtant sur la violence économique. Nous essayons de documenter les coulisses des grands choix économiques, mais aussi, et c’est tout l’objet du livre, la victoire d’une idéologie, le néolibéralisme. C’est, parallèlement, la reddition du pouvoir politique, qui décide de ne plus peser sur les grands choix monétaires et financiers. L’enjeu était de raconter ces quarante dernières années pour comprendre la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui…

 

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