L’empreinte de Tours
Le congrès de Tours formalise et entérine une pluralité au sein de la gauche française qui a marqué la vie politique tout au long du XXe siècle. Radicalité et ambition transformatrice, démarche d’inclusion dans l’action et la représentation politiques des couches sociales qui en étaient exclues caractérisent l’histoire du communisme français. Et laissent une empreinte plus forte que les illusions trop longtemps nourries par la conception soviétique plombée par le stalinisme qui régissait le pays du « socialisme réel ». Mais c’est pourtant à cette aune extraordinairement réductrice que nombre de « fabienologues » annoncent à intervalles réguliers la mort du PCF.
À la vérité, si nul ne peut prévoir l’évolution à long terme des forces politiques en France, les mêmes causes produisent les mêmes effets. Les décisions de Tours répondaient à l’attente des plus exploités d’une force de résistance et d’alternative. Le monde a changé pour toutes les formations politiques, qui ont enregistré bien des échecs et suscité bien des déceptions. La question est aujourd’hui de savoir si la société a besoin d’une force luttant pour la transformation sociale et le rassemblement. La crise du capitalisme et la violence de classe de la politique de la droite d’aujourd’hui incitent à penser que oui.
Les sabreurs tenaient toujours le haut du pavé et des manifestants étaient régulièrement tués les 1er Mai dans le Paris de 1920.