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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Discours de Pécresse : la droite à la dérive

15 Février 2022, 07:38am

Publié par PCF Villepinte

MEETING 

Paris, le 13 février. Lors de son meeting, Valérie Pecresse a légitimé les mots et les concepts racistes et complotistes. Benoît tessier/reuters

En reprenant la théorie xénophobe du «grand remplacement», dimanche, la candidate LR a franchi une grave étape dans lextrême-droitisation de son parti.

L'Humanité Publié le Mardi 15 Février 2022 Florent LE DU

«Pas de fatalité. Ni au grand déclassement ni au grand remplacement.» En prononçant ces mots, dimanche, pour son premier grand meeting de campagne, Valérie Pécresse a peut-être définitivement effacé la ligne de démarcation qui séparait son camp de celui des idéologies les plus haineuses et xénophobes. Après une primaire déjà très droitière cet automne, une nouvelle étape a été franchie.

Cette fois, c’est la représentante d’un grand parti, d’une droite dite républicaine, qui légitimise à la tribune les mots et les concepts de l’extrême droite. D’abord avec cette idée de «grand remplacement», une théorie raciste et complotiste selon laquelle les populations immigrées chercheraient à conquérir lEurope. Ensuite avec cette expression de «Français de papiers», sous-entendant une distinction entre les citoyens en raison de leurs origines.

Lundi matin, sur RTL, Valérie Pécresse a tenté de se rattraper, réfutant toute «convocation de lidéologie du grand remplacement»: «Jai dit quil ny avait pas de fatalité. (…) Cela veut dire que je ne me résigne pas aux théories d’Éric Zemmour, aux théories de l’extrême droite. (…) C’est ce que j’ai dit hier et tout le monde me fait dire le contraire», s’offusque- t-elle.

 «Quand on fait un meeting de cette importance-là, les mots sont évidemment choisis au trébuchet et je ne peux pas croire qu’il soit anodin qu’elle fasse référence au grand remplacement, analyse le communicant Raphaël Llorca, expert associé à la Fondation Jean-Jaurès. Qu’elle ait eu besoin d’en préciser le sens montre bien qu’il y avait une ambiguïté recherchée et calculée.»

Même les soutiens de Valérie Pécresse ne sont pas dupes. Selon Franceinfo, la présidente de la région Île-de-France a été tancée, lundi, lors du conseil stratégique de son parti. Xavier Bertrand lui aurait demandé de «clarifier, dire que le grand remplacement, ce nest pas nous», quand Jean-François Copé lui aurait intimé de «marquer la barrière avec les extrêmes».

Les zemmouriens jubilent

L’extrême droite, elle, jubile: les proches d’Éric Zemmour nont pas manqué de souligner les emprunts de Valérie Pécresse à leur candidat, tandis que pour Louis Aliot, porte-parole de Marine Le Pen, «cela prouve quelle est en difficulté». La panique d’une droite prise en étau entre les candidats ultranationalistes et Emmanuel Macron? 

« Valérie Pécresse a tort de vouloir donner des signes à un électorat radicalisé, car cet électorat n’est jamais assez assouvi de haine», s’est inquiété lundi Dominique Sopo, président de SOS Racisme. Car ce sont bien Éric Zemmour et Marine Le Pen qui devraient profiter de cette dérive de Valérie Pécresse, qu’ils accusent de manquer de convictions, elle qui en 2019 quittait LR en dénonçant une «droitisation». La République, elle, a tout à perdre.

 

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