Yasmina Kettal. La blouse blanche « sauvée » par la lutte
© Jacques Demarthon/AFP
L'Humanité Samedi 6 Mars 2021
Lors de la grève de 2019, cette infirmière des urgences de 32 ans a « frôlé le burn-out ». Elle entend désormais recentrer son engagement sur la Seine-Saint-Denis, très impacté par le Covid.
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Toujours répondre présent. Le 22 février, Yasmina Kettal assistait au procès de Farida C., cette infirmière traînée devant la justice pour avoir jeté des bouts de bitume sur les policiers lors de la manifestation du 16 juin dernier. Les mots prononcés face au tribunal ont résonné en écho chez sa consœur. « Ce qu’elle a dit sur la violence vécue à l’hôpital pendant le Covid était très fort, raconte-t-elle, encore retournée. Les gens ont été atteints profondément. C’était inhumain. »
Figure du Collectif Inter-Urgences (CIU), la discrète blouse blanche de 32 ans a été contrainte de tomber le masque pour relayer la colère de ses pairs. Mais pas question d’appuyer la martyrologie des soignants. L’infirmière refuse les qualificatifs de « héros ». « Sinon, c’est comme si tout ce que l’on faisait était normal ! Avec le Ségur de la santé, la question des salaires a été mise sur la table, mais tout le monde sait qu’il faut aussi des lits et des recrutements.