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Sueurs froides à l’Élysée

14 Juin 2022, 06:30am

Publié par PCF Villepinte

Maud Vergnol L'Humanité

Publié le Mardi 14 Juin 2022

Le troisième tour a bien eu lieu. Emmanuel Macron enregistre le plus mauvais résultat d’un président aux législatives sous la Ve République. Pire, contrairement aux chiffres avancés par Gérald Darmanin, la Nupes arrive bien en tête du scrutin, comme nous le démontrons dans nos colonnes.

Une humiliation pour celui qui pensait parvenir à avoir les coudées franches au Parlement sans trop d’efforts. Sa majorité menacée, après avoir tout fait pour dépolitiser ce scrutin, le président mise tout sur la diabolisation de la Nupes, sommant ses lieutenants de «dramatiser» une possible victoire de la gauche.

Cette stratégie grossière, sur la défensive, pourrait aussi se retourner contre lui. Déjà, les refus de candidats d’Ensemble! dappeler dimanche soir au «barrage républicain» en cas de duels Nupes/RN, et le lot d’inepties qui les a accompagnés, ont créé une nouvelle cacophonie.

Les électeurs de gauche qui se sont mobilisés contre l’extrême droite le 24 avril, à qui Macron doit sa réélection, apprécieront d’être considérés comme des «antirépublicains»… par un pouvoir qui na cessé de déshabiller la République de son sens, de la vider de sa raison d’être.

La palme de l’indécence revient à l’ex-ministre des Sports, Roxana Maracineanu, en ballottage défavorable, qui a exhorté les électeurs de sa circonscription à rejoindre son «front républicain contre lextrême gauche», à savoir la candidate Rachel Kéké.

Tremblez, bourgeois, une femme de chambre noire, syndicaliste à la CGT, pourrait rejoindre les bancs du Palais-Bourbon! Si lAssemblée nationale devient représentative de la société française, où va-t-on… Seul Pap Ndiaye a sauvé l’honneur en rappelant à ses camarades du gouvernement que «le combat contre lextrême droite nest pas un principe à géométrie variable».

Si le camp présidentiel est si fébrile, c’est qu’il sent qu’une victoire de la Nupes dimanche prochain n’est pas impossible. La gauche n’a plus que quelques jours pour convaincre la cohorte des abstentionnistes qu’ils ont une opportunité extraordinaire de ramener le progrès social au pouvoir.

 

 

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Ensemble ! Macron peut avoir des frissons dans la Nupes

13 Juin 2022, 08:37am

Publié par PCF Villepinte

La Macronie n’est entrée en campagne que tardivement, essentiellement pour cogner sur la gauche rassemblée. Mais, avec 25,2% des voix, LaREM et consorts seraient légèrement devancés par la coalition au premier tour. Ce qui peut priver le chef de l’État de la majorité.

Cyprien Caddeo L'Humanité

Publié le Lundi 13 Juin 2022

La République en marche et ses alliés n’avaient quasiment pas fait campagne pour la présidentielle. Ils ont réussi l’exploit d’en faire encore moins pour les législatives. Résultat: lunion de la gauche, sous la bannière de la Nupes, a éclipsé le nouveau label de la majorité, Ensemble!, qui regroupe LaREM, le Modem, Horizons et Agir. Une dynamique médiatique et de terrain qui s’est en partie traduite dans les urnes, ce dimanche: selon les premières estimations de lIfop dont nous disposons à lheure d’écrire ces lignes, la coalition macroniste, avec 25,6% des voix, serait devancée (de peu) par la Nupes (26,1%).

Pour le camp du président de la République, l’inquiétude a de quoi se transformer en vent de panique. Afin de réformer librement, Emmanuel Macron espérait reconduire l’essentiel des 345 sièges sortants qui composaient sa majorité sur la législature 2017-2022. Compte tenu de l’esprit de la Ve République depuis l’instauration du quinquennat, le minimum «syndical» pour tout président élu ou réélu un mois plus tôt est davoir la majorité absolue, soit 289 sièges. Les résultats de ce soir montrent que LaREM et consorts pourraient en être privés, se contentant d’une majorité relative, voire d’être mis en minorité si la Nupes venait à surmobiliser et transformer largement l’essai au second tour.

Emmanuel Macron avait voulu rassurer ses troupes, le 10 mai, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis): «Ne vous laissez pas intimider par ceux qui voudraient rejouer aux législatives ce qui a été tranché à la présidentielle. Un troisième tour, ça nexiste pas.» Il faut croire que si. Il n’y aura donc pas eu d’état de grâce post-présidentielle et de seconde «vague Macron» aux législatives. Avec 25,6%, la majorité perd environ sept points par rapport à 2017 (32,3%). Preuve que la victoire du chef de l’État pour la deuxième fois par défaut face à l’extrême droite n’a en rien apaisé un paysage politique toujours aussi polarisé et mouvant. Et que faire campagne n’était peut-être pas tout à fait superflu.

À défaut, la Macronie a tout de même sorti l’artillerie lourde dans la dernière ligne droite, s’autorisant toutes les outrances contre la Nupes. D’abord accusée de promettre la France à la ruine, l’union de la gauche s’est vue taxée de «soviétisme», d’ «islamo-gauchisme» ou encore de pratiquer la «  guillotine fiscale». Jean-Luc Mélenchon s’est trouvé un nouveau surnom, courtoisie du ministre Bruno Le Maire, le «Chavez gaulois». On imagine les réunions des chargés de communication missionnés pour trouver les meilleures punchlines… LaREM a aussi essayé d’appuyer là où ça fait mal: les dissidences. Avec un succès limité, puisque Ensemble! a fait face à davantage de candidats en rupture de ban que la gauche, dans 91 circonscriptions.

Reste un motif de satisfaction pour Ensemble!: leffondrement en voix et en sièges de LR (et ses alliés centristes), avec 11,3% des suffrages (lire page 9), contre 18,8% en 2017. Ce score confirme ce que la cuisante élimination de Valérie Pécresse au 1er tour a dessiné: le déport de l’électorat de droite, notamment les plus de 65 ans, sur le parti au pouvoir. En cas de majorité relative, LR pourrait toutefois devenir un interlocuteur occasionnel, à défaut d’un allié sur lequel la Macronie peut compter.

 

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La dynamique de l’union

13 Juin 2022, 08:20am

Publié par PCF Villepinte

Sébastien Crépel L'Humanité

Publié le Lundi 13 Juin 2022

Le défi était un peu fou: passer du statut de troisième force éliminée dès le premier tour de la présidentielle à celui de vainqueur des législatives huit semaines plus tard, dans une élection pensée précisément pour quau grand jamais ne se produise ce genre de surprise.

En arrivant au coude-à-coude avec la coalition présidentielle à l’issue du premier tour, dimanche, et en doublant au passage le Rassemblement national, relégué à la troisième marche, la gauche a prouvé que le pari n’était pas si insensé. Mais il faudra faire bien mieux encore pour viser la victoire au second tour, en convainquant notamment les millions d’électeurs qui ne se sont pas déplacés. L’abstention était en passe d’égaler le précédent record dans ce type de scrutin, à 51,3 % des inscrits, selon l’Ifop.

D’ores et déjà, la Nupes peut s’enorgueillir d’avoir gagné ses galons de principale force d’opposition. En attendant de réaliser peut-être l’exploit historique et inédit que constituerait le renvoi dans l’opposition du président de la République fraîchement réélu. Ou, au moins, de le priver de majorité absolue, comme les premières projections en sièges en indiquent la possibilité.

Le rapport de forces politique du quinquennat, qu’Emmanuel Macron espérait garanti d’avance, en serait bouleversé. Pour le meilleur, puisqu’il s’agit, au fond, de créer les conditions d’imposer au chef de l’État la mise en œuvre d’idées majoritaires dans le pays, comme la hausse du Smic à 1500 euros net, le blocage des prix ou le retour de la retraite à 60 ans.

Nous n’en sommes pas là, mais, sans vendre la peau de l’ours, le bilan apparaît déjà favorable pour la Nupes au soir du premier tour. La dynamique de l’union a clairement fonctionné, là où la division de la gauche avait d’emblée éliminé la plupart de ses représentants en 2017.

Nombre de candidats, députés sortants ou non, pointaient en tête ou pouvaient l’emporter: les communistes Fabien Roussel dans le Nord, André Chassaigne dans le Puy-de-Dôme, Nicolas Sansu dans le Cher ou encore Bruno Nottin, qui a sorti Jean-Michel Blanquer dès le premier tour dans le Loiret; les insoumis Manuel Bompard à Marseille, Danielle Simonnet à Paris, François Ruffin dans la Somme; les socialistes Olivier Faure en Seine-et-Marne, Jérôme Guedj dans lEssonne, Valérie Rabault dans le Tarn-et-Garonne; les écologistes Sandra Regol à Strasbourg et Stéphane Ravacley dans le Doubs, et tant dautres.

Bien sûr, l’objectif de décrocher les 289 sièges qui donneraient à la gauche les mains libres pour gouverner, et qui ouvriraient les portes de Matignon à Jean-Luc Mélenchon, peut sembler difficile à atteindre. Mais aucun vote n’est joué d’avance.

Une toute nouvelle élection commence dans chaque circonscription, avec l’inconnue des reports de voix des candidats éliminés. Un scrutin plus classique pour la gauche, habituée à se rassembler au second tour. Mais dont l’enjeu reste de mobiliser les abstentionnistes, en particulier chez les électeurs de gauche de la présidentielle.

 

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Décider

10 Juin 2022, 06:35am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 08/06/2022 par PCF

Etrange ou pervers ce Président qui annonce pour demain, pour bientôt, pour l’après législatives un grand débat national, participatif, horizontal, où l’on fera le tour de toutes les questions qui taraudent l’opinion, alors que dans le même temps il chloroformise la discussion publique, il étouffe la campagne électorale, il congèle les échanges.

Au point que nombre de concitoyennes et concitoyens rencontré·e·s sur les marchés ou dans les porte-à-porte disent : « Les législatives ? quelles législatives ? » Le pouvoir tue la discussion. C’est son intérêt, pense-t-il. Ça reste à voir. Pour une fois, l’ex-ministre de la Santé Olivier Véran parle vrai quand il confesse dans la presse : « L’élection va se décider dans les derniers jours. »

Gérard Streiff

 

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Mme Borne et l’AAH : l’humiliation et le reniement (Ian Brossat)

10 Juin 2022, 06:32am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 08/06/2022 par PCF

Interrogée sur l’antenne de France Bleu par une femme en fauteuil roulant, Mme Borne a dépassé toutes les limites de l’indécence. Interrogée sur la déconjugalisation de l’allocation adulte handicapée, elle a réussi le tour de force d’humilier son interlocutrice et de renier une promesse de campagne.

En effet, le 15 avril dernier, à une semaine du second tour, M. Macron s’était engagé à avancer sur ce sujet en jugeant ce « couperet absurde ».

Il rejoignait ainsi, après 5 années d’inaction, les parlementaires communistes par la voix de Stéphane Peu et les associations qui n’ont eu de cesse de porter cet impératif.

Comment la Première Ministre peut-elle justifier un tel revirement ?

Avec la NUPES, nous nous engageons à en finir avec ce système d’un autre âge qui fait dépendre le niveau de l’AAH du revenu du conjoint.

Ian Brossat, Porte-parole du PCF

 

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Santé : il faut que ça bouge, et vite – Note de la commission Santé-Protection sociale

10 Juin 2022, 06:26am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 08/06/2022 par PCF

En janvier 2018, les parlementaires communistes rencontraient les hospitaliers et lançaient leur tour de France, de février 2018 à juin 2019, avec l’élaboration d’un plan d’urgence pour l’hôpital et d’une proposition de loi.

En mai 2020, nous écrivions : Plus que jamais à l’ordre du jour ! Un plan d’urgence pour les hôpitaux publics, les Ehpad ! Et nous avions réactualisé notre plan d’urgence de 2018. Deux ans plus tard, l’hôpital public est en détresse vitale. On est donc bien toutes et tous d’accord qu’il faut que ça bouge et vite.

Après la grande claque du Covid et l’objectif programmé de l’effacement de l’hôpital public, nous devons apporter des réponses à court et moyen termes.

Avant même de repenser la globalité de notre système de santé, en incapacité aujourd’hui de répondre à l’ensemble des besoins de santé, il faut stopper l’acharnement mis depuis plus de trente ans à détruire l’hôpital public et les mensonges de Véran/Macron ! Et il ne suffit pas de changer de ministre pour changer de politique !

La séquence que nous vivons à la veille de congés d’été risque de donner le coup de grâce à l’hôpital public. Par plusieurs milliers, les soignant·e·s, les médecins hospitaliers, quittent leur établissement, entraînant la fermeture de centaines de lits et de services entiers, tels que les urgences.

La commission des Affaires sociales du Sénat a lancé, le 17 novembre 2021, une mission d’enquête sur la situation de l’hôpital et le système de santé en France.

Le constat dressé par les représentants des personnels soignants et des praticiens auditionnés est un constat de désastre. Selon le Syndicat national des professionnels infirmiers, 7 500 postes vacants d’infirmiers étaient recensés en juin 2020 ; en septembre 2020, ils étaient 34 000 Aujourd’hui, ce sont 60 000 postes qui manquent.

Après la Covid-19, 10 à 20 % des postes infirmiers sont vacants, 10 % des effectifs en maladie, burn out, dépression. Ils parlent d’une spirale infernale : « Plus les conditions de travail se dégradent, plus vous avez de départs ! Et plus la charge de travail augmente pour ceux qui restent, plus vous avez de nouveaux départs. »

Les hôpitaux publics fonctionnent aujourd’hui avec la moitié du personnel paramédical (IDE et AS) en intérim ou vacations, afin de remplacer les absences. Ce qui pose le problème de la précarité, avec en filigrane la remise en cause du statut, mais aussi d’une réelle difficulté de fonctionnement des services. L’expertise s’en va, avec des difficultés d’accompagnement des nouveaux arrivants. Une équipe, c’est un collectif de travail, ce n’est pas une somme d’individus.

Côté médecins, c’est la même chose, avec des plannings de travail éreintants, le cumul des heures, le manque de contacts avec les patient·e·s, il y a un accroissement de la perte d’intérêt au travail notamment chez les jeunes médecins.

Beaucoup de services et particulièrement les urgences fonctionnent aujourd’hui avec des médecins à diplôme hors Union européenne (les Padhue) qui, malgré la reconnaissance de leur diplôme (pour près de 5 000 d’entre eux), et en exercice dans les hôpitaux sur tout le territoire, attendent un poste, un contrat pérenne, tandis que les fermetures de lits et de services d’urgence se multiplient faute de personnels.

Et pendant ce temps-là, sournoisement les grands groupes de la santé privée se restructurent, se substituent au secteur public avec la bénédiction des ARS et l’argent de la Sécurité sociale.

Vendredi 27 mai, sur France info, Lamine Gharbi, président de la Fédération de l’hospitalisation privée, a d’ailleurs lancé un appel : « Nos services d’urgences ne sont pas saturés, on demande que le 15 nous envoie des patients. » Le privé entre en scène : « On peut vous aider, nous on sait gérer. »

À l’origine de ce dysfonctionnement, les politiques publiques des vingt dernières années, qui ont privilégié les restrictions budgétaires au détriment de la qualité des soins, des conditions de travail des personnels, des investissements dans le matériel, du maintien des établissements de santé de proximité, des capacités d’accueil des hôpitaux et plus globalement de la démocratie sanitaire.

Le quinquennat d’Emmanuel Macron a poursuivi méthodiquement cette politique d’affaiblissement de la santé et de l’hôpital public, avec l’amplification du virage ambulatoire entraînant des suppressions de lits.

Au nombre de lits que le ministère a fait fermer pour réaliser des économies (5 700 en 2020, 3 400 en 2019, 4 000 en 2018), s’ajoutent les 69 000 places d’hospitalisation à temps complet qui ont disparu entre 2003 et 2017, le maintien de la T2A qui asphyxie financièrement les établissements, la fermeture d’hôpitaux de proximité et de maternités, ou encore les fusions d’établissements au sein des groupements hospitaliers de territoires (GHT) qui assèchent l’offre de soins au plus près des populations.

Comment fait-on aujourd’hui pour s’en sortir ? Les salaires, les recrutements, la formation sont au cœur des solutions !

Les revendications d’hier et d’aujourd’hui sont vitales : elles doivent faire l’objet d’une négociation nationale, dès juillet 2022, avec les représentants des personnels hospitaliers et des usagers.

Le plan d’urgence pour l’hôpital proposé par le PCF bien avant la crise sanitaire est plus que jamais d’actualité : son fil rouge reste l’humain pour restaurer les missions de l’hôpital public, avec au cœur la place des personnels, leur bien-être au travail, leur reconnaissance et le respect de leur éthique de soin.

À court terme :

Les rémunérations.

Les salaires bloqués depuis 12 ans participent à l’hémorragie du personnel. Les 183 euros mensuels du Ségur de la Santé en plus sur la feuille de paye restent encore décalés par rapport au salaire moyen des infirmier·e·s en Europe, malgré ce qu’a osé déclarer le 12 mai 2022 l’ex-ministre de la santé O.Véran : « Non, ce n’est pas un problème salarial, ce n’est pas un problème d’effectif, c’est un problème d’organisation. »

Revaloriser les salaires en relevant le point d’indice à 6 € (pour la CGT) est une des priorités pour donner envie de rester ou d’intégrer l’hôpital public, comme l’est autant la titularisation de tous les contractuel·le·s. Au-delà et simultanément, il est indispensable de réaliser une refonte des grilles indiciaires pour que celles et ceux qui sont sur la brèche voient les rémunérations enfin réévaluées en compensation de leur place indispensable dans la société...

Dans le même temps, il faut moduler et réglementer les revenus des médecins du privé ; c’est le marché qui fixe le financement des médecins dans les cliniques à but lucratif. Il faut mettre fin à ce « mercato » pour enrayer la fuite des médecins du public, tentés par des salaires mirobolants.

Les recrutements et formations paramédicales et médicales.

L’estimation d’un besoin de 100 000 emplois est largement dépassée ! La situation exige de faire le compte des besoins par établissement, par département (ou bassin de vie) : les emplois soignants et non-soignants qui peuvent faire l’objet d’embauches immédiates avec la reconnaissance par les salaires, le financement et l’encouragement aux formations promotionnelles continues qualifiantes, permettant à des professionnel·le·s exténué·e·s de reprendre goût au soin à travers de nouvelles qualifications, un nouveau métier ; des pré-recrutements salariant des jeunes pendant leur formation en échange d’un engagement dans le public doivent être financés dans un vaste plan national de formation. Le secteur de la santé et du social est un remarquable terrain de mise en application des propositions du PCF de sécurité emploi formation, un investissement pour notre santé.

Les moyens des facultés et instituts de formation doivent être revus à la hausse dès cette rentrée 2022.

Enfin, il faut donner envie aux personnels de rester, d’y venir, en reconstituant les équipes, le travail concerté dans les services, revaloriser les services rendus, notamment des médecins hospitaliers, dont les médecins étrangers non-européens dont l’avenir est menacé, en restaurant des instances démocratiques à l’hôpital. L’urgence est bien de redonner la parole aux soignant·e·s et à l’ensemble des hospitaliers !

Autre exigence non négociable : stopper les restructurations, la fermeture des lits et en ré-ouvrir tout de suite afin d’éviter le casse-tête des urgences aujourd’hui, pour trouver des lits d’aval disponibles pour leurs patient·e·s en voie d’hospitalisation.

Revoir avec la médecine de ville (généralistes et spécialistes) et les établissements privés la permanence des soins la nuit et les week-ends.

Le nouveau ministère de B. Bourguignon consacré exclusivement à la santé et à la prévention sera impuissant si les cordons de la bourse, le contrôle de la Sécurité sociale sont toujours à Bercy, dans les mains des émissaires des marchés financiers !

La nouvelle Assemblée nationale devra d’urgence voter une loi rectificative à la loi de financement 2022 de la Sécurité sociale pour donner enfin aux hôpitaux les moyens financiers nécessaires pour répondre aux besoins des populations, pour redonner espoir au personnel en des jours heureux et arrêter l’hémorragie des soignants.

Dans la perspective du PLFSS 2023, il faudra en finir avec la T2A et restaurer des budgets de fonctionnement permettant la sécurisation des activités et leur évolution. Ces dotations de financement pourraient s’opérer en fonction des besoins des bassins de population facilement identifiables par la CPAM qui recense tous les actes médicaux, en lien avec des instances démocratiques départementales, régionales et nationales réunissant tous les acteurs (professionnel·le·s et leurs représentant·e·s, élu·e·s, usager·e·s, directions d’établissement). Et ceci en remplacement à terme des ARS (agences régionales de santé).

Des mesures financières fortes doivent être prises, comme la suppression de la taxe sur les salaires qui pénalise les embauches hospitalières (estimée à 4 Md €) et le remboursement à l’État de la TVA qui freine l’investissement et les achats indispensables. Ces 2 mesures, qui ne coûteraient rien à la Sécurité sociale, dégageraient immédiatement plus de 10 % de marge de manœuvre pour le budget hospitalier.

Les 30 Md € de dettes cumulés par les établissements doivent faire l’objet d’une reprise totale par l’État. Cette dette peut-être refinancée par la BCE dans le cadre de prêts à taux très bas de long terme.Relance de l’investisse
mentLes 19 milliards d’investissement annoncés à grands coups de communication lors du Ségur et étalés sur 10 ans vont, on ne peut en douter, constituer un levier pour restructurer encore et encore l’hôpital public et le système de santé.

Nous pensons que la France a les moyens de réorienter le pôle public financier autour de la CDC.

Ce pôle financier public pourrait devenir l’acteur pivot d’une nouvelle politique de financement, notamment de leurs investissements lourds. Dans l’immédiat, il pourrait effacer les emprunts toxiques, renégocier les autres via la BCE. Ainsi, notre proposition d’un fonds européen prend toute sa crédibilité, tout en libérant les ressources de la Sécurité sociale.

C’est le choix ultra-libéral de baisse des dépenses de santé remboursées qui détruit l’hôpital public sciemment et méthodiquement, au profit du privé... D’où l’enjeu stratégique de la Sécu, et l’importance des propositions portées par nos député·e·s dans ce quinquennat, parlementaires qui, nous l’espérons toutes et tous, seront nombreuses et nombreux après le 19 juin.

Penser à l’avenir de l’hôpital public, remettre à flot notre système de soins, tout en répondant à l’urgence sanitaire, exige un plan massif de soutien aux hôpitaux, accompagné d’une grande loi de santé publique, loi programmatique sanitaire et budgétaire pluriannuelle.

Dans l’immédiat, il est indispensable de participer, à travers tout le pays, à l’appel à mobilisation du secteur Santé et médico-social du 7 juin, appel soutenu par 9 organisations de salarié·e·s et d’usager·e·s.µ

Maryse Montangon

responsable nationale du collectif Santé, Protection sociale (30 mai 2022)

 

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Florent Souillot et Yves Marry : « Il est totalement utopique d’imaginer que des enfants ou des ados vont “bien utiliser” Internet et les réseaux sociaux »

9 Juin 2022, 10:18am

Publié par PCF Villepinte

Anthropologie. Une guerre totale, c’est ainsi que les auteurs osent qualifier la numérisation massive de nos modes de vie. À l’appui d’un travail de terrain, ils évoquent une «véritable mutation anthropologique des cerveaux» en cours et livrent un plaidoyer pour la déconnexion afin de reconquérir l’attention.

Yves Marry a vécu quatre années en Birmanie, où il a été le témoin de l’arrivée soudaine d’Internet et des smartphones. Florent Souillot est responsable du numérique chez Gallimard-Flammarion depuis 2009. Ensemble, ils ont fondé et animent l’association Lève les yeux!, collectif pour la reconquête de lattention qui organise, entre autres, des ateliers pour sensibiliser les jeunes à laddiction aux écrans.

 

Latifa Madani L'Humanité

Publié le Vendredi 3 Juin 2022

Parce que les écrans nous privent de la conscience de soi et des autres, ils nous isolent sous prétexte de nous connecter, ils menacent notre santé en volant notre temps, toujours plus chaque jour, partout dans le monde, «il est plus que temps de lever les yeux», alertent les auteurs de la Guerre de l’attention (1). La bataille sera rude face aux géants du numérique, mais il faut la mener, car elle est vitale.

La guerre de l’attention, qui nous fait passer l’essentiel de notre temps devant un écran, est une guerre pas comme les autres car nous en sommes à la fois les victimes et les acteurs: lorsque nous cliquons sur un réseau social, que nous évaluons un livreur, que nous «swipons» sur un site de rencontre.

Organisé en quatre parties, l’ouvrage, clair et didactique, dresse un constat sans appel sur «le coût de lextraction de lattention» que sont l’enfance diminuée, la société du sans-contact, les périls démocratiques et l’empreinte environnementale. À l’ère d’une «économie de lattention», il décrypte comment le «capitalisme émotionnel» est le dernier bastion du dogme de la croissance. Enfin, il livre un plaidoyer pour la déconnexion à la fois pour protéger nos enfants et la société et pour assurer la transition écologique.

La guerre de l’attention fait de nombreux dommages: la santé, lenvironnement, la démocratie, pouvez-vous nous donner des exemples significatifs?

Les dégâts les plus visibles sont ceux subis par nos enfants: retards de langage, baisse de la concentration et de la mémoire, du sommeil, hausse de lobésité, de lagressivité et du mal-être. Le bombardement attentionnel quotidien dont est victime leur cerveau plus de dix heures chaque jour pour certains! cause des dommages très visibles dont témoignent les parents, professeurs, orthophonistes et professionnels médicaux.

Plus largement, la numérisation massive de nos modes de vie et notre dépendance aux grandes plateformes ont un coût politique et écologique massif: isolement individuel, hystérisation du débat public, primat de l’émotion, etc.

Prenez l’impact énergétique et polluant du numérique (déjà 4 % des émissions de GES, soit davantage que le secteur aérien, et 10 % de l’électricité mondiale): il est largement sous-estimé car il est en grande partie délocalisé. De l’extraction de terres rares nécessaires à la fabrication des terminaux au transfert et au stockage de données, en passant par un recyclage balbutiant, on assiste à un drame écologique lié à notre dépendance collective au numérique.

Pourtant, la révolution numérique a des aspects positifs indéniables…

Du point de vue de la croissance économique, c’est évident. Et pour l’individu, son quotidien numérisé s’accélère et se fluidifie: se faire livrer, se déplacer, donner son avis, communiquer en tout temps Tout est à portée de clic, faisant de nous des victimes mais aussi des agents de la guerre de l’attention. Mais à quel coût? On la vu, le monde avance vers labîme, les esprits sont aliénés et le numérique, bien loin de constituer une solution, accélère la course vers la catastrophe.

NOUS COMMENÇONS À ATTESTER D’UNE VÉRITABLE MUTATION ANTHROPOLOGIQUE DES CERVEAUX ASSAILLIS PAR LES SHOOTS DES DOPAMINES DES MARCHANDS D’ATTENTION.»

Ajoutons qu’une «révolution» est théoriquement portée par un peuple. Or, cette «révolution numérique» que nous vantent les industriels et les politiques n’a jamais fait l’objet d’un vrai débat démocratique, elle s’impose d’en haut, et ressemble bien plus à un putsch qu’à une révolution.

En quoi la surexposition des enfants aux écrans peut-elle devenir le mal du siècle? Plus généralement, pourquoi le smartphone est-il, comme vous le dites, une «bombe à fragmentation»?

On mesure encore mal les conséquences à long terme de l’orgie d’écrans dont nous sommes tous victimes et notamment chez les plus jeunes. Le langage, le sommeil, la capacité à se concentrer et à dialoguer, à exercer une pensée critique, à lire: autant d’éléments fondamentaux de notre humanité et de nos démocraties qui sont attaqués par les écrans.

On se rassure en pensant que des plages de déconnexion permettront de retrouver tout cela, que le «bon usage» suffira, mais, aujourdhui, personne ne peut témoigner des dégâts de long terme causés par cette situation.

Au contraire, nous commençons à attester d’une véritable mutation anthropologique des cerveaux assaillis par les shoots des dopamines des marchands d’attention, et, ce qui est certain, c’est que ce temps immense passé devant des écrans au détriment d’autres activités ne sera jamais rattrapé.

Mais est-il possible, aujourd’hui, compte tenu de leur dépendance, de protéger les jeunes face aux réseaux sociaux?

Oui, mais cela demande de la volonté politique: il faudrait lancer une campagne de sensibilisation sur le thème «Pas de smartphone avant 15 ans», car il est totalement utopique dimaginer que des enfants ou des adolescents vont «bien utiliser» Internet et les réseaux sociaux. Un enfant seul face à un écran connecté accédera forcément à des contenus inappropriés, subira des moqueries, sera désinformé, poussé au narcissisme, à la consommation, à l’addiction, aux nuits courtes.

On peut sensibiliser – on le fait massivement à Marseille avec l’association Lève les yeux ! – mais on ne peut pas lutter à armes égales contre ces entreprises qui ont pris possession de leur attention. Donc, suivons l’exemple des patrons de la Silicon Valley dans les écoles Waldorf: pas de smartphone avant 15 ans, et bien sûr des humains, et non des écrans, pour apprendre.

Peut-on dire que la perte de l’attention est une question vitale? Voire anthropologique?

Sans nul doute. Nous rencontrons beaucoup d’enfants de moins de 10 ans qui passent quinze heures par samedi devant un écran, à regarder des vidéos de quelques secondes sur Tik Tok ou à assassiner un maximum de gens sur Call of Duty. Leur intelligence et leur imagination sont directement conditionnées par ces entreprises du numérique passées maîtresses dans l’art de capter l’attention pour amasser des profits faramineux.

Plus profondément, l’idéologie transhumaniste de la plupart des patrons de la Silicon Valley fait le pari du dépassement des limites humaines et planétaires grâce à la technologie. C’est une vision politique qui les arrange bien, car elle justifie de pouvoir s’enrichir au maximum en détruisant les conditions d’habitabilité de la Terre.

Comme l’affirmait Patrick Le Lay, ancien PDG de TF1, avec son «temps de cerveau humain disponible vendu à Coca-Cola», lattention est une ressource captée et convoitée par les marchés. Elle nest, écrivez-vous, que «le dernier mets de leur fastueux banquet». Pouvez-vous expliquer?

Après les richesses offertes par la terre, le soleil ou la mer, les «capitalistes», au sens des propriétaires des moyens de production, sen prennent à lesprit humain, et, en premier lieu, à lattention. Cest la «dernière frontière» du capitalisme. Une fois la société occidentale équipée de tout le «confort moderne», la publicité sest imposée pour créer de nouveaux besoins, garantissant un niveau de consommation toujours croissant et permettant de répondre à la crise de surproduction. Plus fort encore, la captation industrielle de notre attention nous a fait intégrer de nouveaux réflexes, participant de la marchandisation inédite de nos existences. Alors que les consciences s’éveillent sur le fait que consommer ne rend pas heureux et détruit la planète, la technologie numérique permet un énième rebond en affinant le ciblage publicitaire et la capacité de manipulation. Ainsi, comme avec le pétrole, des capitaines d’industrie se servent, cette fois dans nos cerveaux, pour bâtir des empires commerciaux, au détriment d’une humanité plus aliénée que jamais.

Quelles sont, selon vous, les fausses promesses du «techno-solutionnisme vert» ?

Pour maintenir leurs profits, les détenteurs de capitaux ont besoin de croissance économique. Alors, face à l’évidence que l’on ne saurait croître à l’infini dans un monde aux ressources finies, ils agitent, depuis les années 1970, la baguette magique du techno-solutionnisme. Elon Musk raconte qu’on ira chercher le pétrole sur d’autres planètes, Mark Zuckerberg veut croire que l’humanité sera mieux reliée grâce à ses réseaux et à son métavers, on nous chante une réduction des émissions de CO2 grâce à l’intelligence artificielle… Autant de contes de fées à l’heure où ces entreprises détruisent les sols, les airs, les eaux, les animaux et les humains partout dans le monde.

Vous consacrez deux chapitres de votre ouvrage aux possibilités de résistance et de résilience. La guerre n’est pas perdue, affirmez-vous. Comment reconquérir l’attention face à la surpuissance des géants du numérique et du capital?

Au-delà de la résistance individuelle, la reconquête de l’attention doit se mener collectivement et politiquement. Comme pour l’écologie, il est bon de réduire son propre impact, de se sortir de l’addiction, par exemple en arrêtant d’utiliser certaines applications, voire en supprimant le smartphone de son existence. Mais la technologie est un fait éminemment politique: rien ne changera vraiment sans des mesures de cet ordre. Il faut que ceux qui souhaitent représenter les Français prennent la mesure des ravages des écrans sur l’éducation, le bien-être, le débat démocratique, l’avenir de notre planète, et agissent pour mettre fin à la numérisation du monde et promouvoir la déconnexion.

Les États ne sont donc pas impuissants pour ralentir la numérisation du monde et pour contribuer à la déconnexion, à la «contre-culture de lattention»?

Ils ont un rôle de premier plan à jouer s’ils acceptent d’abandonner leur course folle vers une croissance infinie, ce qui n’est pas une mince affaire. Un État réellement engagé pour ralentir la numérisation cesserait d’équiper les élèves de tous âges de tablettes, maintiendrait un service public «humain», financerait une véritable politique de prévention. Cela réduirait sans doute le nombre d’enfants traumatisés par ce qu’ils ont vu sur Internet, le cyberharcèlement, l’influence des fausses nouvelles, l’addiction aux jeux vidéo, etc.

Considérez-vous que la prise de conscience des enjeux de cette «guerre totale» est suffisante pour que chacun, partout, tout le temps puisse agir?

On en est bien loin… Le rouleau compresseur numérique est puissant et rares sont les voix à s’y opposer. Fort heureusement, la prise de conscience écologique est en train d’éclore, de même que l’impératif de sobriété et de décroissance. La jeunesse, à l’instar des étudiants d’AgroParisTech, n’a pas envie d’une Terre inhabitable. De plus en plus de parents se rendent à l’évidence des ravages provoqués par les écrans, ce que ne pourront ignorer beaucoup plus longtemps les responsables politiques. Ces derniers commencent d’ailleurs à proposer des initiatives en ce sens: nous ne sommes quau début de ce chemin que nous appelons de nos vœux!

(1) La Guerre de l’attention, comment ne pas la perdre, de Florent Souillot et Yves Marry, éditions l’Échappée, collection « Pour en finir avec », 256 pages, 18 euros.

 

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Colombie : Gustavo Petro en tête au 1er tour de l’élection présidentielle

9 Juin 2022, 10:14am

Publié par PCF Villepinte

Le 29 mai 2022, le 1er tour de l’élection présidentielle en Colombie sera une date de nouveau écrite dans l’histoire de la Colombie. Gustavo Petro et Francia Marquez, les candidats du pacte historique, une grande coalition de gauche progressiste et écologique, sont arrivés en tête au 1er tour avec 40,31 % des voix.

Ils seront opposés au 2e tour, le 19 juin, au candidat indépendant, populiste, qui « penche » vers l’extrême droite que l’on appelle parfois le « Trump colombien », Rodolfo Hernandez, arrivé second avec 28,20 %. Ce 1er tour a été marqué par une défaite inédite de la « droite traditionnelle », le candidat soutenu par Ivan Duque n’est arrivé que troisième avec 23,87 %.

Ce résultat de Gustavo Petro, que le Parti communiste français salue, est une nouvelle victoire historique après l’avancée significative qu’avaient représentées les élections législatives de mars 2022. Gustavo Petro a fait toute sa campagne avec un slogan simple et fort : « pour la vie », axé sur la paix et la justice sociale.

Cette élection arrive dans un pays confronté depuis des années à des inégalités criantes, à la reprise des affrontements armés. Mais aussi après un dernier mandat du président Ivan Duque marqué par les violences, la corruption et de nombreux mouvements sociaux qui veulent la paix, la fin des inégalités, le respect des droits humains.

Une nouvelle fois, dans un pays d’Amérique latine, les élections cherchent à concrétiser le changement à la suite d’une explosion sociale en 2021 et cela malgré les répressions brutales du pouvoir en place. Des luttes syndicales, paysannes, féministes, étudiantes, autochtones, afro descendantes de jeunes, de lutte pour l’environnement cherchent une concrétisation politique an participant au débat électoral.

Le Parti communiste a suivi toute cette construction en apportant son soutien à toutes ces luttes, mais aussi en rencontrant des représentants du Parti communiste colombien, de Comunes, de Colombia humana, en participant à la rencontre du pacto historico à Paris avant l’élection présidentielle et en étant présent dans la mission d’observation des élections du PGE.

Le 2e tour de l’élection présidentielle, le 19 juin prochain, sera essentiel pour continuer à faire entendre la volonté de changement du peuple colombien, la volonté de paix et de justice sociale. Il faut maintenant concrétiser cet espoir avec la victoire de Gustavo Petro par une mobilisation importante pour ne pas laisser s’installer un nouveau millionnaire corrompu, populiste, d’extrême droite à la tête de la Colombie.

Le Parti communiste français apporte tout son soutien et sa solidarité au peuple colombien, aux forces de gauche, au pacte historique pour aboutir à ce changement indispensable à la vie des gens et à la véritable application du processus de paix de 2016.

Cécile Dumas
responsable adjointe du secteur International du PCF,
chargée des questions migratoires et de l’Amérique latine

 

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À Barbès, un mort et des tirs policiers en question

8 Juin 2022, 07:15am

Publié par PCF Villepinte

Police Un refus d’obtempérer supposé, des tirs de fonctionnaires: une jeune femme est décédée, samedi 4 juin, à Paris. Un scénario déjà vu, qui pose à nouveau la question du comportement des agents et de leur formation.

Olivier Chartrain L'Humanité

Publié le Mercredi 8 Juin 2022

PHOTOPQR/LE PARISIEN/MAXPPP

Trois affaires, quatre morts. À Sevran (Seine-Saint-Denis), le 26 mars; sur le Pont-Neuf, à Paris, le 24 avril, et samedi 4 juin, à nouveau à Paris: cest le bilan, en moins de trois mois, de tirs policiers sur des véhicules dont les conducteurs sont accusés d’avoir refusé d’obtempérer. La dernière s’est déroulée samedi, en fin de matinée, dans le 18e arrondissement. Selon les sources policières, elle suit le même schéma que les précédentes – et pose les mêmes questions sur le comportement des policiers, leur formation, leurs conditions d’exercice.

Boulevard Barbès, la voiture aurait tenté d’échapper à un contrôle. Les fonctionnaires tirent à neuf reprises. Le chauffeur est grièvement blessé. Sa passagère décède le lendemain. Deux enquêtes ont été ouvertes à la suite de ce drame. La première, confiée à l’IGPN, vise les trois policiers pour «violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de lautorité publique». Elle devra établir sils ont agi en situation de légitime défense. Lautre vise le conducteur et les occupants de la voiture pour «tentative dhomicide sur personne dépositaire de lautorité publique».

L’affaire a rapidement déclenché une polémique: le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé sur Twitter «la peine de mort pour un refus dobtempérer». Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, lui a reproché d’utiliser les policiers «comme des otages dune campagne électorale». De son côté, Me Liénard, l’avocat des trois fonctionnaires, s’est fait entendre dans divers médias, mettant en avant le jeune âge de ses clients (entre 25 et 30 ans). «Cest la première fois quils utilisent leurs armes», a-t-il fait valoir.

Une formation déficiente

Ce dernier point pose la question de la formation et de l’encadrement de ces policiers. «À 10 mètres du véhicule, si on a la possibilité de sauver sa peau, on doit éviter de tirer», recadre Anthony Caillé, de la CGT police. Selon lui, il y a bien un problème de gestion de ces situations extrêmes: «La formation initiale a été ramenée dun an, ce qui est déjà insuffisant, à huit mois. Suivis de douze mois de stage. Avant, on se retrouvait n°4 ou 5 dans un équipage, aujourdhui on arrive directement adjoint du chef. On envoie ces gamins au casse-pipe !»

En parallèle, la formation au maniement des armes est dramatiquement déficiente: «En Île-de-France, il manque entre 120 et 130 instructeurs de tir, rappelle Anthony Caillé, soit presque la moitié de l’effectif. Et on peine à accéder aux stands de tir.» Résultat: le minimum dentraînement prévu, soit trois tirs de deux fois quinze cartouches par an, est rarement effectué. En outre, «il y a de plus en plus de policiers contractuels. C’est le même problème que dans les autres services publics. C’est comme les professeurs, sauf que nous manipulons des armes».

Le syndicaliste pointe aussi les discours martiaux de certains politiques et médias: «Depuis dix ou quinze ans, on assiste à une surenchère pour libérer les conditions de tir des policiers. Chez les jeunes collègues, le message passe.» La loi de 2017 a modifié les conditions de tir des forces de police en cas de refus d’obtempérer. Depuis, selon l’IGPN elle-même, le nombre de tirs a augmenté de 50%.

 

 

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Ehpad. Vent de colère chez les salariés du groupe Orpéa

8 Juin 2022, 06:53am

Publié par PCF Villepinte

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