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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Borloo et le Parti radical quittent l'UMP sans le quitter

15 Mai 2011, 10:31am

Publié par PCF Villepinte

Politique - le 14 Mai 2011

 

Le Parti radical, présidé par Jean-Louis Borloo, a voté ce samedi à Paris lors de son 111ème congrès son entrée dans la Confédération des centres, regroupement de partis de centre-droit, et son indépendance vis à vis de l'UMP auquel il était associé depuis sa création, avec la constitution d'une "Alliance républicaine, écologique et sociale". Derrière ce joli coupde communication, le PR et Jean-Louis Borloo ne coupent pas tous le sponts avec l'UMP, loin de là.

  • Candidature à l'Elysée? Réponse cet été

Le texte, adopté par 93% des votants (4% se prononçant contre et 3% s'abstenant), demande également à "Jean-Louis Borloo de se porter candidat à l'élection présidentielle de 2012". "Je suis serein car je n'ai jamais vu le PR manquer un rendez-vous avec l'histoire. Et justement, c'est l'histoire qui frappe à notre porte", avait lancé Jean-Louis Borloo avant le vote. Après le scrutin, le président des radicaux a salué "un vote qui vous oblige et nous oblige". "Oui, il y a à compter d'aujourd'hui une nouvelle offre politique française", a-t-il lancé. Sur sa candidature à la présidentielle, Jean-Louis Borloo a annoncé qu'il se prononcerait entre l'été et l'automne.

  • Les liens financiers entre PR et UMP

Le Parti radical était associé à l'UMP depuis sa création en 2002. S'il est toujours resté un parti de plein exercice, son financement était constitué pour l'essentiel de subventions versées par l'UMP (1 million d'euros) et les investitures électorales étaient communes. La double adhésion (radical-UMP) a également été de règle jusqu'en 2007 où elle est devenu optionnelle. Résultat, aujourd'hui, 50% des membres du PR qui revendiquent 12.000 adhérents, ne sont déjà plus à l'UMP.

Pour les autres, dont les parlementaires, le PR a prévu la possibilité de conserver la double appartenance jusqu'au 31 décembre 2011, fin du contrat les liant à l'UMP, et seuil fixé par la Confédération pour accepter en son sein des UMP sous le statut intermédiaire de "membres associés". De quoi rassurer certains députés, comme Jean Leonetti, inquiets du virage stratégique pris par Jean-Louis Borloo. Mais ceux qui le souhaitent pourront néanmoins devancer l'appel en démissionnant de l'UMP comme l'a annoncé vendredi Yves Jégo

  • Bayrou se gausse

Le président du MoDem François Bayrou a ironisé samedi sur "la danse du centre" et fustigé "l'ambiguïté" et la confusion au sein de la galaxie centriste. "Il y a une grande confusion (...) On ne peut pas être en même temps dedans et dehors, on ne peut pas être en même temps contre et pour, on ne peut pas dire on se sépare et pourtant conserver ce qu'ils appellent pudiquement la double appartenance", a déclaré M. Bayrou à la presse, à l'issue d'un conseil national du MoDem.

Sans jamais citer M. Borloo ou le Parti radical, il a ironisé sur "la danse du centre" visant à "capter les voix d'électeurs qui veulent le changement pour les ramener, au bout du compte, parmi les soutiens du pouvoir... Vous ne pouvez pas avoir été un des principaux responsables du pouvoir pendant 10 ans et dire après ''ils n'ont fait que des bêtises, il faut changer'' ", a-t-il dit en allusion à M. Borloo.

 

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Inculpé d'agression sexuelle", DSK arrêté à New York

15 Mai 2011, 10:27am

Publié par PCF Villepinte

Société - le 15 Mai 2011

  Dominique Strauss-Kahn a été placé en garde à vue après avoir été arrêté, dix minutes avant le décollage de son avion pour Paris. Il "va être inculpé d'agression sexuelle, de séquestration de personne et de tentative de viol", a affirmé un responsable de la police de New York.

Dominique Strauss-Kahn a été inculpé par le parquet de New York "d'agression sexuelle", de "tentative de viol" et de "séquestration", annonce ce dimanche la police. Le directeur général du FMI devrait être présenté dans la journée à un juge.

Les accusations portées contre Dominique Strauss-Kahn, inculpé d'agression sexuelle aux Etats-Unis, doivent être analysées pour voir si les faits sont réels ou s'il s'agit d'une provocation, a déclaré dimanche l'un de ses avocats français.

"Il faut attendre que les choses soient décantées et voir si c'est réel ou une provocation", a déclaré à Reuters Me Léon-Lef Forster.

 

"Il ne faut surtout pas rentrer dans un spectacle médiatique et attendre que les choses soient éclaircies", a-t-il ajouté. "Il ne faut pas paniquer et rester sereins".

Le député PS de Paris, Jean-Marie Le Guen, a affirmé aujourd'hui  que l'accusation d'agression sexuelle contre le patron du FMI "ne ressembl(ait) en rien à DSK".

"Il faut se garder de toute conclusion avant que Dominique Strauss-Kahn ne se soit exprimé", a déclaré ce proche du directeur général du Fonds monétaire international. "Et puis, et surtout, cette affaire ne ressemble en rien à DSK, l'homme que nous connaissons tous", a-t-il insisté.

 

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"Le traitement militaire des révoltes est toujours en place"

13 Mai 2011, 08:34am

Publié par PCF Villepinte

côté quartiers - le blog d'Ixchel Delaporte

Jeudi 12 mai 2011 4 12 /05 /Mai /2011 13:59

Co-auteur du livre "Etat d'émeute, état d'exception"*, le sociologue Jean-Louis Olive revient sur les révoltes de 2005 et analyse leurs impacts politiques et institutionnels.

Vous avez choisi de titrer votre ouvrage collectif sur « les émeutes ». Pourquoi utiliser ce terme ?

Jean-Louis Olive. Il y a trois termes officiels : « état »,  « émeute » et « exception » qui renvoient à des réalités institutionnelles. Nous remettons en question le concept d’émeute. Je lui préfère le mot de révolte ou de rébellion. Le qualificatif d’émeute a été retenu par l’essentiel des médias et des politiques lors des événements d’octobre 2005 et c’est par ce terme que le public a eu accès à ces informations. C’est donc une manière pour nous de le reprendre à notre compte et de l’interroger.

Pourquoi sortir un livre six ans après les révoltes urbaines ?

Jean-Louis Olive. Ce livre est le résultat partiel d’un colloque organisé en octobre 2006 à Perpignan, un an après les révoltes de la région parisienne pour mettre à distance les faits. Nous voulions revenir sur ces événements tout en ayant eu les pieds dedans, puisqu’on a l’a vécu en direct à Perpignan en mai 2005. Il y a donc à la fois une distanciation intellectuelle et un désir de témoigner. Ces émeutes ont été mises en boîte par le discours médiatique. Dès la première nuit, les médias emploient quasi tous le même vocable. L’image télévisuelle fabrique des peurs chez les gens qui ne sont pas présents sur place. Nous avons donc procédé à une déconstruction de cette image fabriquée.

A plusieurs reprises, les articles soulignent la situation de paradoxe dans laquelle sont enfermés les habitants des quartiers populaires : à la fois on leur reproche de ne pas être comme les autres mais on préfère leur accorder un régime spécifique. Comment l’expliquez-vous ?

Jean-Louis Olive. Ca fait partie de la dialectique post-moderne qui est celle des grands ensembles urbains. On vit à 70% dans des villes et c’est l’environnement dans lequel les gens sont consignés à vivre. On s’aperçoit qu’il y a une manière de stigmatiser, de culpabiliser, de traiter des groupes, des populations, des acteurs collectifs tout en prétendant les sortir de leurs difficultés. C’est toute la logique des politiques urbaines et en particulier les politiques de rénovation urbaine. On voit des quartiers populaires qui sont radicalement transformés sans consultation des populations elles-mêmes ou bien des quartiers laissées à l’abandon dans un état de pourrissement. Ces populations sont stigmatisés, on leur reproche tous les critères constitutifs du différencialisme et du racisme, une banalité semble-t-il aujourd’hui dans la société sarkozienne. D’autre part, on évalue un surcoût : on leur donne trop d’aides sociales… Cette logique conduit à une poussée de stigmatisation qui annonce des lendemains encore pires. Tout cela pendant que les acteurs sur place essaient, eux, d’émettre des discours très différents.

Vous critiquez les partis politiques concernant leurs réactions face à ces événements de 2005. Que leur reprochez-vous ?

Jean-Louis Olive. Il n’y a de reproche mais un constat de désœuvrement complet. Pour certains, il y a eu une prise de conscience par l’ampleur du choc et par la violence des émeutes. En particulier pour les maires de communes très proches de leurs habitants. Pour d’autres, l’usage de l’émotion atteint son comble avec des mesures disproportionnées par rapport à des révoltes de groupes d’adolescents. Le déploiement de police, le jeu malsain qui s’est installé dans ces quartiers, l’état d’urgence décrété continuent à laisser des traces puisque le traitement quasi militaire des révoltes est toujours à l’ordre du jour. Les décideurs se sont placés à un niveau de réactivité émotionnelle et non pas sur un comportement responsable et prévisionnel. On entend toujours des conditions d’interpellation, « des façons de faire » de la police, toujours aussi inconséquentes et qui provoquent des réactions très virulentes en face.

Après ces émeutes, s’est construit le prototype du jeune garçon de cité macho, misogyne et oppresseur. Quelle est sa réalité ?

Jean-Louis Olive. Je ne pense pas qu’il n’existe pas. Et je pense que c’est parce qu’il existe que la construction est crédible. Mais, s’il existe, c’est à l’état de minorité caricaturale. Certains d’ailleurs ont fait de ce prototype un art de vivre. C’est une façon d’être chef de bande et de se distinguer dans son quartier, de jouer le jeu de la représentation médiatique mais je le répète, il s’agit d’une minorité en général en proie à des problèmes avec le pénal. Il y a aussi un jeu de dérision qui consiste à renvoyer  cette image au pouvoir, au journaliste, à l’élu, au sociologue, en allant de plus en plus loin. Ce comportement est complètement généré par nos peurs et prend racine dans un enfermement.

On entend souvent que les jeunes des quartiers ne respectent pas la République… Est-elle trop rigide ?

Jean-Louis Olive. C’est un appel à une République obsolète, figée dans un moule de cire. On élève des valeurs dans une pure abstraction. Etre en République, dans une société comme la nôtre, c’est être au cœur de tensions, de mouvements contradictoires, de nécessités économiques qui justifient des migrations. Le rapport entre l’identité et les différencialités ou les possibilités d’être différent est biaisé par des tensions. D’un côté on projette une République idéale qui n’a plus lieu d’être parce qu’elle se négocie au quotidien et qu’elle se déploie sous des formes inouïes où la violence est minoritaire dans le quotidien. D’un autre côté, on ne veut pas voir d’autres formes de renégociation, de réinvention de ce que pourrait être la chose publique par des acteurs qui n’ont pas accès à l’emploi et qui ont vécu l’échec scolaire.

L’avant et l’après émeute est ce temps qui n’intéresse pas les médias et qui pourtant contient l’essentiel des changements. Que s’y joue-t-il ?

Jean-Louis Olive. Avant l’émeute, il y a un choc collectif, un temps de recueillement. En général, une émeute se produit à la suite d’un événement tragique. L’émeute est d’abord un lieu de rassemblement. Quelques fois, ça produit autre chose qu’une émeute et le projet de violence n’est pas toujours abouti. L’émeute qui s’inscrit dans une sorte de dérapage recherche une redistribution de violence, comme dans une réciprocité. On essaie de faire mal à ceux qui nous ont fait mal, une loi du talion implicite. Le moment de la dislocation des manifestations est un enjeu similaire. Il y a une sorte de connivence attendue entre des casseurs et des policiers : un climat de guérilla urbaine, vécu comme une sorte de norme, comme un rituel qui n’est pas l’apanage des jeunes émeutiers. Dans les deux cas, émeutiers et manifestants voient la situation leur échapper et leur éclater dans le dos pour mieux stigmatiser leur goût pour la violence.

Ecoles, gymnases, gendarmerie ont été visés pendant les émeutes… S’agit-il d’institutions républicaines vécues comme des vecteurs d’humiliation ?

Jean-Louis Olive. Depuis les années 90, on n’est plus dans une perspective de dialogue mais dans une phase de conflit beaucoup plus construite. Une sorte de montée en puissance qui ne se fait pas de manière consciente. La violence décapante et déstructurante qui s’attaque à des cibles paternalistes  devient une violence adolescente profonde qui rappelle une crise d’identité et la non existence de l’adolescent dans nos sociétés. C’est aussi une réaction aux discours très violents de la Droite dure et du Front national. Pour nous sociologues, ça veut dire que sur les compteurs les plombs ont sauté. A Perpignan par exemple, depuis les émeutes de mai 2005, rien n’a changé. Tout ce qu’on a décrit s’est aggravé. Un rapport de police récent montre que la délinquance diminue sauf dans le quartier où l’attention des urbanistes est la plus élevée, le quartier de la gare. Les lieux portés par l’institution sont les moins sûrs. La ville n’a pas résolu les questions posées par ces jeunes.

 

Entretien réalisé par Ixchel Delaporte

* "Etat d'émeutes, état d'excetion. Retour à la question centrale des périphéries", par Jean-Louis Olive, Laurent Mucchielli et David Giband, Presses universitaires de Perpignan, 2010

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500 jours pour Hervé et Stéphane

13 Mai 2011, 08:29am

Publié par PCF Villepinte

 

Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, les deux journalises de France 3 et leurs trois accompagnateurs sont toujours retenus en Afghanistan.  Un grand rassemblement est prévu ce vendredi à 14 heures, sur le parvis de France Télévision.

500 jours, c’est la plus longue prise d’otage de ces 30 dernières années. Et comme le rappelait Florence Aubenas dans nos colonnes : « Le plus terrible, c’est l’oubli. Et en ce sens, tout ce qui peut permettre de les maintenir parmi nous est important. Ne pas oublier, continuer de défendre notre métier et ce droit fondamental qu’est la liberté de la presse, dire qu’ils étaient là-bas pour l’information, pour nous raconter l’Afghanistan, qu’ils faisaient simplement leur travail, mettre leur histoire sur la place publique, c’est primordial. » (lire la suite de l’entretien)

Le soutien doit être unanime, sans réserve ni retenue. Les appels sont nombreux : les syndicats SNJ, SNJ-CGT et CFDT, Reporters sans frontières (qui a créé ce site Web pour l'occasion) et le comité de soutien. On rappelle que la dernière preuve de vie, sous la forme d’une vidéo, date de novembre 2010.

Autour de ce sujet :
Cette récente lettre ouverte à M. Ban Ki Moon, secrétaire général de l'ONU, par les syndicats FIJ, SNJ, SNJ-CGT et CFDT, rappelle à quel point nous n’en savons que trop peu, sur leurs ravisseurs, les négociations, sur leur santé, sur leur état.

Ce rappel de l'importance du travail effectué par Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, par Thierry Thuillier, le directeur de l'information de France Télévision : « les reporters sont nos yeux et nos oreilles »

La réaction de Delphine Saubaber, prix Albert Londres 2010 et grand reporter à l’Express.

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Avec Wauquiez contre les assistés !

13 Mai 2011, 08:17am

Publié par PCF Villepinte

Sacré Wauquiez, toujours une vanne d’avance : « Cette question de la différence entre le travail et l'assistanat est aujourd'hui l'un des vrais cancers de la société française ». Les mecs qui crèvent dans les hostos sinistrés par ses copains de droite n’ont pas de « vrais cancers », eux ! Non-non, le « vrai cancer » c’est l’assistanat. Et il dit ça, Wauquiez, alors qu’on enterre le courageux Patrick Roy, emporté par le crabe du pancréas. Des trucs comme ça, il n’y a que l’UMP pour les oser !

Ceci dit, cette histoire des travaux d’intérêt général pour les « bénéficiaires » des minima sociaux, Sarkozy nous l’avait déjà contée. C’est à cause de ses souvenirs au ministère de l’Intérieur : le RSA, pour ces gens, c’est comme l’alcool au volant, ça se soigne à coups de travaux d’intérêt général, et la taule en cas de récidive.

A part ça, côté com’, l’épouvantail de l’assistanat est une arnaque de haut vol, bien ficelée comme il faut. Les assistés, ça fait deux problèmes : « ils ne foutent rien pendant qu’on trime et (comme le disait cet assisté de Coluche) c’est nous qui paye ». Et en plus, « c’est fraudeurs et compagnie ».

Côté gruge, ces gentlemen de la Sarkozie disent qu’ils veulent lutter contre les fraudes qui nous coûtent un max. Sauf que, les fraudes au RSA c’est peanuts, quelques millions d’euros tout au plus (quand on a soustrait les erreurs de l’administration et le pognon récupéré sur trois ans), alors que la fraude fiscale c’est la bagatelle de 50 milliards d’Euros par an (3 % du PIB)… Il est vrai que le RSA c’est les pauvres, la fraude fiscale c’est les riches. Deux enseignements : les pauvres fraudent moins que les riches ; les assistés fiscaux fraudent peinards au pays de l’UMP.

Mais venons-en au vrai problème : il y a des gens qui sont payés à rien foutre, et c’est un scandale pour ceux qui bossent ! Bah c’est vrai quoi, la France est rongée par deux gangrènes (c’est pas des cancers, j’ai demandé à mon toubib) : les assistés immobiliers et les assistés mobiliers. Les assistés immobiliers ce sont les propriétaires d’immeubles et de terres. Pendant qu’ils se touchent les noix sous les cocotiers, leurs locataires se crèvent à la tâche : ils foutent rien et pompent le fric des braves gens. Il a raison Wauquiez, il y a de quoi avoir la Kalachnikov qui gratte. L’autre catégorie, les assistés mobiliers, c’est les actionnaires, les banquiers, les financiers et autres détenteurs de « titres au porteur » (on les appelle comme ça mais ils portent que dalle). Pendant que le travailleur crée la richesse, l’actionnaire règne sur l’art subtil des mots fléchés, et c’est lui qui empoche le pactole. Il a raison Wauquiez, c’est dégueulasse pour ceux qui bossent, et il y a de quoi marronner.

Il ne faudrait pas se la laisser conter : les rentiers ne sont pas des gens « qui ont trimé toute leur vie » pour se constituer une rente. Il y a des fortunes obtenues grâce à la prédation capitaliste, bien sûr, mais pour l’essentiel, c’est de l’héritage que vient la rente. L’économiste Thomas Piketty a fait les comptes : alors que la part de l’héritage dans le PIB était tombée à 5,7% en 1950, elle est remontée à plus de 20% aujourd’hui ! Et ce génie de Sarkozy n’a trouvé rien de mieux à faire que de détaxer à tour de bras les donations et les successions !

Evidemment, c’est plus facile pour Wauquiez & Co. d’accabler les pauvres gars qui survivent au RSA, plutôt que d’affronter les rentiers qui les font élire.

On résume : pendant qu’on bosse, les rentiers de l’immobilier et du capital ne foutent rien et vivent à nos crochets. Il a raison, Wauquiez, il faudrait leur coller des travaux d’intérêt général, pour commencer.

Glop Lerouge

Secrétaire de section

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Cannes ouvre avec un conte de l’Âge d’or

12 Mai 2011, 12:34pm

Publié par PCF Villepinte

Culture - le 12 Mai 2011

Cannes 2011

 

 

Nous projetons-nous dans le passé seulement pour refuser d’affronter 
le présent ? 
Les réponses 
de Woody Allen dans un film qui 
a fait l’ouverture.

Minuit à Paris, de Woody Allen. Etats-Unis. 1 h 34. Sélection officielle, film d’ouverture.

Cannes, envoyé spécial.

 

Quelques jours à Paris avec fiancé et famille, quoi de plus agréable quand on est belle, californienne, amoureuse, et que papa est assez riche pour payer les suites au Bristol ? Soit le paternel est conservateur au-delà de toute décence, ce qui nous vaut quelques piques bien senties sur les républicains, et le promis préfère faire la tournée des lieux touristiques pour bosser encore et toujours sur les quatre cents pages qu’il a commises et refusé de donner à lire à quiconque, mais bon. Nous sommes sur un nuage romantique de carte postale, dans un éden qui illustre avec insistance le cliché de Paris comme plus belle ville du monde. Les choses commencent à se gâter quand Inez (Rachel McAdams) voit l’élu de son cœur, Gil (Owen Wilson dans un rôle qu’Allen se serait probablement réservé autrefois), la délaisser au profit de déambulations nocturnes qui le plongent dans des rêves et ses fantasmes. Dans

la Rose pourpre du Caire, les personnages sortaient de l’écran. Ici, ils y entrent si l’on peut dire, puisque Gil se retrouve jusqu’à la venue du jour dans le Paris ayant le plus fasciné les artistes américains, celui de l’entre-deux-guerres, en l’occurrence les années vingt. Voici que notre héros fait la connaissance de Zelda et Scott Fitzgerald. À une soirée en l’honneur de Jean Cocteau, il devient pote avec Ernest Hemingway, dépeint avec une forte ironie tant l’auteur de l’Adieu aux armes prône les valeurs viriles comme s’il se citait. Ce dernier conduit Gil chez Gertrude Stein, qui lit en premier son roman et lui prodigue ses conseils. Tous ces gens sortaient beaucoup, buvaient sec, avaient un sens hasardeux de la conjugalité, vivaient en bande malgré leurs rivalités artistiques. C’est ainsi que nous dissertons sur les propriétés d’une toile de Picasso, que nous croisons Man Ray ou Luis Bunel, à qui Gil propose une idée de film surréaliste que, bien entendu – peut-être la plus fine des pointes d’humour parsemées dans l’œuvre –, Bunuel refuse avec les arguments les plus platement rationnels. Inutile de dire qu’une salle aussi cinéphile que celle de Cannes a sur le champ identifié le film que Bunuel fera vraiment.

On rit souvent au premier degré

Tout ceci est d’une belle légèreté, intelligent, simple et sophistiqué à la fois. On rit souvent au premier degré. Par-derrière se cache un chant d’amour à ce « Paris est une fête », comme l’affirmait Ernest Hemingway jusqu’à en faire le titre d’un de ses livres. Que Woody Allen ait demandé à son chef opérateur des couleurs chaudes et saturées et que le jazz de l’époque soit aussi présent que l’accordéon n’étonnera personne. Quant à Carla Bruni, elle incarne quelques minutes une guide touristique. Mais cela, vous le saviez déjà.

La bande annonce du film :

Jean Roy

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Cantonales 2011 à Villepinte, quelques enseignements.

12 Mai 2011, 12:29pm

Publié par PCF Villepinte

 

23 septembre manif 005-copie-1Les élections cantonales des 20 et 27 mars derniers ont vu la victoire de Martine Valleton, la candidate (non) déclarée de l’UMP : derrière une image de façade bien lisse, Martine Valleton est une élue acquise au programme liberticide et aux politiques de régression sociale du gouvernement Sarkozy, au service des puissants et des nantis.

 

Plusieurs enseignements peuvent être tirés des dernières cantonales :

 

- le premier est celui de l’abstention, massive puisque plus de 60 % des inscrits à Villepinte n’ont pas voté. Cette abstention, c'est le symptôme d’une maladie dont souffre notre démocratie, notre République : la perte de confiance de nos concitoyens dans la capacité, et la volonté, des principales formations politiques à offrir de réelles perspectives de changements économiques, sociaux, politiques…

 

- la montée du Front National, avec un score de 15,6 % sur Villepinte, est un autre symptôme de cette même maladie : voilà ce qui arrive lorsque l’on agite le spectre d’une invasion fantasmée après les renversements de dictatures, par les forces progressistes, en Afrique du Nord ; voilà ce qui arrive lorsque l’on utilise une des valeurs fondatrices de notre modèle républicain, la laïcité, à des fins électoralistes ; voilà ce qui arrive lorsque l’on exploite des faits divers tragiques pour jouer sur la peur.

 


- ces élections marquent également un net recul de l’alliance électorale PS - Europe Ecologie Les Verts (qui réalise 18,02 % des suffrages contre 24,51 % aux municipales de 2008), dont les prises de  positions social-libérales sur des enjeux majeurs sont en totale inadéquation avec les aspirations populaires : on se souvient de leur soutien au projet de Constitution européenne, pour une Europe capitaliste au service des marchés, rejeté par référendum en 2005 par 54,67 % des Français.

 

Au plan local, les responsables politiques PS - Europe Ecologie Les Verts ont en outre maintenu une attitude ambiguë qui n’a pas permis un large rassemblement à gauche au second tour sur Nelly Roland, soutenue par de nombreuses formations, dont le Front de Gauche et la seule à même de battre la droite et l’extrême droite.

 

A l’occasion de ces élections, le Front de Gauche a confirmé sa dynamique de rassemblement de formations politiques, d’association, de militants et de citoyens qui appellent à un réel changement de société et une rupture avec le capitalisme mortifère. A l’échelon national, le Front de Gauche a affirmé sa position de deuxième force à gauche et participé de manière décisive à la victoire de la gauche.

 

Fort de ces résultats, le Front de gauche entend, dans les semaines, dans les mois, dans les années à venir, amplifier la démarche politique qu’il a initiée, pour redonner du sens à nos valeurs républicaines et démocratiques, pour défendre et renforcer les services publics, vecteurs de cohésion sociale, pour sortir la France de la crise et réussir le changement.


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Vendredi, édition spéciale de l'Huma avec Bernard Thibault

11 Mai 2011, 08:39am

Publié par PCF Villepinte

Médias - le 11 Mai 2011

 

Bernard Thibault sera le rédacteur en chef d'un jour de l'Humanité de ce vendredi 13 mai. Une édition spéciale à retrouver aussi dans les kiosques samedi 14 et dimanche 15 mai.

Après Christophe Alévêque dans l'édition de vendredi dernier, c'est au tour du secrétaire général de la CGT de participer aux choix des sujets du jour et de réagir très largement à l'actualité du moment. Attaque contre le revenu de solidarité active, réforme de la fiscalité avec la fin de l'impôt sur la fortune et du bouclier fiscal, austérité salariale et conditions de travail dégradées, les sujets politiques et sociaux se bousculent. Mais Bernard Thibault interviendra aussi dans toutes les autres rubriques du journal, de l'international (austérité en Europe et pacte pour l'Euro, Libye, printemps arabe, Afghanistan...) aux sports (affaires des quotas dans le foot...) et à la culture (Cannes...).

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10 mai 1981 : « Changer la vie aujourd'hui, c'est ne pas décevoir l'espoir » (Pierre Laurent)

11 Mai 2011, 08:34am

Publié par PCF Villepinte

A l'occasion des 30 ans du 10 mai 1981, Pierre Laurent, Secrétaire national du PCF, intervenait ce matin au Bouffes du Nord, sur le thème "Changer la vie aujourd'hui". Extrait de sa déclaration.

« 30 ans après le 10 mai qui fut porté par un élan populaire formidable, il n'est plus possible de démêler dans les mémoires ce qui relève de cet élan victorieux, des déceptions et des renoncements qui suivirent. Depuis, le peuple de gauche reste tout à la fois habité par l'espoir du changement pour lequel il continue de se battre et par la crainte de voir cet espoir à nouveau déçu. D'autant que la chance accordée par notre peuple entre 1997 et 2002, ou en 2005 dans la campagne du NON au TCE, n'a pas été saisie.

Changer la vie aujourd'hui, c'est d'abord ne pas décevoir l'espoir. C'est trancher nettement pour qui nous voulons gouverner et à qui nous voulons donner le pouvoir : aux ouvriers, aux employés, à tous ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté, à tous les travailleurs et à tous les créateurs. Il faudra alors faire reculer le pouvoir des marchés financiers. Changer la vie aujourd'hui, c'est changer le travail, changer le pouvoir des travailleurs sur l'argent et les richesses créées, changer l'Europe, changer les institutions en construisant une 6eme république.

Ceux qui espèrent de la gauche savent que pour changer la vie, le pouvoir devra changer de camp et pas seulement à l'Élysée. En 81, voilà ce que le peuple espérait en votant François Mitterrand. En 2012, saurons-nous rouvrir la porte de cet espoir? »

 

Pierre Laurent, Secrétaire national du PCF,

Commentaires 1

Mon cher Georges,

Nous traversons une période sérieuse du Parti et une crise. Une crise grave en certains endroits. Une crise de confiance dans la direction du Parti et dans les directions fédérales, de la part d’un certain nombre de camarades.
Pour pas mal de membres du Parti, « nous avons échoué ». « Nous avons amené la social démocratie au pouvoir et pour longtemps. »

D’autres disent : « ce n’est pas tant que les socialistes dirigent, que le fait qu’au même moment nous, nous reculons sévèrement et perdons la moitié de nos députés ». A travers toutes ces questions, il y en a bien d’autres, est posée dans toute son ampleur la question de l’unité. Il y a aujourd’hui des camarades qui ne savent plus que faire et d’autres plus quoi dire. Dans une réunion, on a dit : « comment mener aujourd’hui le débat contre le réformisme ? Il s’avère que le chemin que nous avons suivi n’a pas été le bon. En 1977, nous avons voulu barrer la route à la social démocratie et ça donne un succès inespéré au PS qui détient désormais tous les postes importants de la vie du pays. Comment faire maintenant ? »

Par ces questions, se posent celles qui sont au centre de la période qui vient : l’unité, et l’indépendance du Parti, sa personnalité.
Elles sont compliquées par le fait que le débat n’a pas lieu sur le fond mais sur des aspects secondaires.
Par exemple : nous avons été excessifs dans la critique du PS. D’autres aujourd’hui pensent (et c’est parfois les mêmes) que nous allons trop loin dans le compromis.

Je pense, si j’en crois mon expérience que nous aurions du mener notre politique d’éclaircissement de l’attitude du PS souvent autrement. Et qu’effectivement il y a eu des propos excessifs ; et que le Parti ne gagne rien au ton excessif. Nous sommes dans le pays de la mesure, et l’outrance fait mal. Mais là n’est pas la question la plus importante. Ces discussions et ces questions montrent qu’il ne sera pas facile de faire comprendre les raisons de fond qui ont amené cette situation. Et il sera difficile de la faire comprendre à tout le Parti, car c’est une tache immense qui nécessitera beaucoup de réunions, beaucoup de conférences éducatives, beaucoup de causeries. Il ne faut pas se faire d’illusion …

(…) A mon avis, cette dernière période, nous avons trop négligé le Parti, notre armée sans laquelle rien ne se fait. Nous avons négligé l’éducation de masse, et, dans ce domaine, par rapport à une période, nous avons accumulé un retard considérable et préjudiciable dans nos cadres de sections.

Au moment où s’estompaient les différences entre nous et la social démocratie, au moment où nous recrutions par milliers des nouveaux adhérents, nous avons négligé l’enseignement de principes élémentaires du Parti, l’enseignement de son histoire, toute chose qui éclaire sur la social démocratie et les différences qui nous séparent. En un mot : pourquoi nous sommes communistes.

C’est sur ce terrain trop fertile pour l’idéologie social démocrate qu’a été traitée la question de l’unité, de l’avenir de la France et du changement. Rien d’étonnant donc, si la grande question de l’unité est traitée par ses aspects secondaires, et si le débat tourne souvent autour « notre politique a-t-elle été brutale ? » et encore : « avons-nous eu raison en 1977 ? » (au lieu de conclure que 1977 était devenu inévitable ?).
C’est pourquoi la question qui reste au centre du débat interne au Parti est bien la question de l’unité, dans des conditions nouvelles et complexes. Questions qui se mêlent notamment à celle du Parti.

Pour pas mal de travailleurs (et de travailleurs des usines), nous sommes apparus comme ceux qui accumulaient des obstacles pour ne pas aller au gouvernement, contre le changement en quelque sorte. Nous ne voulions plus de l’union !
La haine que les travailleurs portent à ce pouvoir, la misère et l’inquiétude pour l’emploi notamment ont fait le reste. C’est ainsi qu’un brave travailleur en arrive à voter Mitterrand. Puisqu’il est le mieux placé ! Mais aussi « puisque après tout, il n’y a pas tellement de différences entre les socialistes et les communistes ! »

Ainsi, le problème devenait de moins en moins le contenu du changement, mais tout simplement le changement.
Ainsi s’explique que bien des travailleurs ont voté pour celui qui apparaissait comme étant le vainqueur certain !
Ce sont des questions difficiles à comprendre pour le parti, car, au même moment, nous entrons au gouvernement et parlons de victoire de la gauche.

Comment s’étonner dans ces conditions que des camarades, dont le fil conducteur leur échappe, ne voient là des contradictions dont nous serions coupables !
« Une fois vous frappez sur les socialistes, et maintenant vous passez des accords avec eux, effaçant d’un coup toutes les critiques. Vous vous découvrez 100 points de convergence avec eux ! »...

(…) Nous devons nous interroger sur ce qui s’est passé, sur le fait que nous n’avons pas décelé ce qui allait se passer : sur le recul du parti (nous n’avons pas vu partir les 4%) ; sur la victoire de Mitterrand. J’en tire l’enseignement que si notre travail est de convaincre, il est aussi d’écouter. Sinon, il n’y a pas d’échange suffisant entre le haut et le bas du Parti.

Il y a absolue nécessité à réunir tout notre monde, d’avoir de la patience, d’écouter même beaucoup de choses qui ne nous font pas plaisir.
La patience va jouer un grand rôle, et, sans tomber dans le laxisme, ni sans laisser dire n’importe quoi sans riposter, il faudra laisser les camarades s’exprimer, car j’ai la ferme conviction que les incompréhensions disparaitront par la discussion.

« il faut, m’a dit un camarade, que la famille communiste réagisse en famille, qu’elle aide chacun à se tourner vers l’extérieur, vers l’avenir. » Cela ne veut pas dire fermer les yeux sur nos fautes et les incompréhensions qui se sont manifestées dans la masse des travailleurs. Le Parti n’a rien à perdre, mais tout à gagner à écouter tout le monde, même ceux qui racontent des bêtises en toute bonne foi…

(…) Un dernier aspect auquel je tiens beaucoup. C’est notre façon de diriger notre parti à notre époque. J’ai beaucoup discuté avec des camarades autour de moi, des jeunes et des moins jeunes, et qui ont de notre parti une grande expérience de fonctionnement. Notre parti n’a pas une direction suffisamment orientée vers la province. La période qui s’ouvre va être celle de la décentralisation. Les conseils régionaux vont prendre en main les principaux problèmes avec des moyens matériels et financiers accrus. Les élus des conseils régionaux vont être, comme on dit « sur le terrain » et les directions fédérales vont avoir beaucoup de travail pour orienter tout ce travail…

(…) L’ère qui s’ouvre est à mon avis dans le cadre de l’unité nationale, celle des régions. Il faudra des hommes politiques de taille régionale et nationale. Ils seront confrontés à de multiples problèmes. Ma pratique régionale me dit que si l’on s’en tient uniquement aux directives nationales sans des élus compétents pour les adapter, ils seront crispés. On mettra des garde fous partout mais sans doute manquera-t-on d’ouverture et d’initiatives pour lutter avec le PS dans de bonnes conditions. On ne peut travailler à Lille comme à Marseille, et vice versa.

(…) Les grandes luttes ces dernières périodes sont venues aussi de province. Dans le passé c’était la région parisienne qui faisait partir tous les mouvements. Les choses ont évolué. Elles ont changé. J’ouvre une parenthèse. Par exemple, quand j’examine autour de moi, je vois que toutes ces grandes usines aux nombreuses luttes sont démolies. C’est de là, de ces luttes, que sortaient des dizaines de cadres syndicaux. Aujourd’hui, j’en connais qui n’ont jamais mené une grève. Cela nous pose des problèmes nouveaux à résoudre. Il va falloir que nous tournions bien plus vers la province, vers les régions.

Or notre direction est, d’après moi, ce que je qualifie de « trop parisienne » (encore que ces deux mots ne couvrent pas tout).
Je sais bien qu’on ne peut copier ce que font les dirigeants et le PS (nous sommes deux partis différents et nous nous assignons d’autres buts). Cela dit, il n’est pas interdit de réfléchir à leur pratique. Ils ont des dirigeants qui vivent dans leur région et ont une influence certaine sur plusieurs départements…

(…) Enfin, bien des militants pensent que, notamment ces dernières années, on n’a pas suffisamment veillé à développer l’initiative des fédérations, sections, cellules. Les campagnes à répétition s’ajoutant au travail fédéral font que les sections et les cellules n’ont plus de « créneaux » pour placer leurs propres initiatives. J’étais inquiet cette dernière période de voir l’agitation souvent stérile d’un certain nombre de camarades. Aller aux usines, c’était devenu distribuer des tracts pour les permanents, alors que nos propres camarades à l’intérieur de l’usine, non convaincus ou non prévenus, passaient, prenaient le tract comme tout le monde, cependant que les ouvriers ne s’arrêtaient pas pour écouter la prise de parole. Sans réfléchir, le lendemain on allait ailleurs, avec un magnifique courage ; mais pour quel profit ? Ce n’est pas là le travail du Parti. C’est du bouche-à-tout sans lendemain. Autre chose est d’aller parler ne serait-ce qu’avec un seul militant syndical pour l’aider, pour des campagnes réfléchies, comme à Renault Douai où la campagne pour les libertés a duré deux mois.

Cette dernière période, beaucoup de sections qui négligeaient le nécessaire travail étaient arrivés à un travail d’agitation sans lendemain. Les réunions de cellule étaient devenues trop courtes et rares. Et c’était souvent des réunions au cours desquelles on distribuait des directives. On devrait faire un sondage sérieux : combien de membres du Parti se réunissent-ils par mois et combien lisent notre presse ?

Le travail en profondeur ne doit jamais être supprimé par le travail dit d’agitation. Nous ne sommes pas un parti comme les autres. Nous ne sommes pas une machine électorale des élus mais un parti révolutionnaire qui ne peut vivre qu’avec des gens convaincus, des propagandistes véritables, ce qui fait toujours notre force par rapport aux autres partis. Nous avons encore trop de méthode d’en haut. Une grande critique est faite de notre propagande. Les gens ne retrouvent pas, adaptée, la politique du parti en liaison avec leurs revendications. Et ce n’est pas facile de se faire entendre sur cette question.

De même, « Paris » est encore trop souvent le lieu « d’où on commande ». De jeunes dirigeants fédéraux ont de la peine à faire passer leur expérience. On discute rarement avec eux. Alain Bocquet me dit « Jamais on ne m’a dit Viens passer une heure avec moi, Jamais on a eu l’idée que quelqu’un mange avec moi, m’interroge, me demande mon sentiment. Après, ajoute t-il, on en a trop à dire. Et puis le comité central n’est pas toujours le bon endroit ; on ne se confie pas comme au cours d’une conversation… »

(…) Car on ne peut pas tout expliquer avec le passé. Et au sujet du passé et de notre histoire, si je souscris à l’analyse faite par le bureau politique, je me soucie que cette discussion n’aboutisse à la condamnation (le mot est peut-être fort) ou la dévalorisation du passé de notre parti. Surtout que, dans notre souci de démontrer, on observe les limites nécessaires ; que l’on ne donne pas à la bourgeoisie des arguments pour faire croire aux jeunes générations que nous n’avons que des torts et qu’on jette le doute sur notre passé.

C’est vrai que nous avons des héros, des hommes et des femmes parmi les plus purs de notre pays. Quand je vois les jeunes loups du PS, les jeunes élus qui n’ont jamais connu une grève, qui se sont toujours défilés devant les combats difficiles, dont les pères nous crachaient dessus pendant la guerre d’Algérie et du Viêt-Nam ; quand je songe à ce « chemin de tourments » qui fut le notre durant toutes ces années 1950, 1960, 1970 et toutes les luttes que nous avons menées, les nôtres valent de l’or par rapport à ce petit monde de carriéristes.

C’est pourquoi il faut expliquer aussi le climat de l’époque, et que les conditions n’étaient pas souvent réunies pour une réflexion sereine.

(…) Ce que je viens d’exposer de tend pas à diminuer mais contraire à amplifier notre analyse à cet égard et tel que je le suggère le rapport présenté au comité central. Mais veillons à ne pas donner raison à l’ennemi sur soixante années de campagnes anticommunistes. Et ce n’est pas là un attachement sentimental à l’histoire de notre parti et à ses militants. Il y a 27 ans que je suis membre du comité central et je sais que tout ne fut pas parfait, y compris dans les rapports entre les hommes. Mais ce n’est pas l’essentiel. Dans cette situation difficile que nous connaissons, tout n’est pas noir.

Ces réunions où tant de questions sont posées portent en elles une confiance nouvelle, un essor nouveau si le débat est bien mené, bien organisé.

Il faut que la famille communiste réagisse en famille et c’est une situation qui peut se retourner dans le bon sens si les choses sont bien prises.

Amitiés.

Gustave
Le mardi 30 juin 1981.

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Front uni contre la vie chère

11 Mai 2011, 06:42am

Publié par PCF Villepinte

Hausse des prix, gel des salaires et baisse du niveau de vie ! Gaz, électricité, logement, matière première. Face aux mesures d'austérité, des milliers de français ne semblent plus pouvoir subvenir à leurs besoins élémentaires. Les tentatives du gouvernement pour masquer la réalité sont bien nombreuses ... et tellement frileuses : du "panier des essentiels" de Frédéric Lefèbvre à la prime de 1000 euros de Nicolas Sarkosy. Il est bien beau le "président du pouvoir d'achat" ! Mais personne n'est dupe. Car dans ces dérives des marchés et de la spéculation, les prix flambent en même temps que les salaires des actionnaires. Et ils laissent derrière eux des millions de français face à des mesures d'austérité draconiennes.

Ce dossier se propose de revenir sur le pouvoir d'achat. Il dénonce le caractère  insuffisant et inégal des propositions du gouvernement en la matière et ouvre les portes sur les solutions du front de gauche.

Argumentaire - campagne Front uni contre la vie chère

A l'heure où la précarité explose, où la dégradation salariale touche une immense majorité des salariés et où les retraités voient leur pouvoir d'achat en perpétuel recul, finir les fins de mois devient de plus en plus difficile pour un nombre sans cesse plus important de ménages.Avec cette campagne nous voulons dénoncer la situation insupportable imposée à notre peuple et avancer un grand nombre de propositions immédiates ou de moyen terme pour mettre en œuvre d'autres choix. Quand les grands médias ne s'intéressent qu'à la scénarisation de 2012, nous voulons mettre au cœur du débat politique la question sociale.


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