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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Les Organisations Syndicales de la Seine-Saint-Denis appellent les salariés à ne pas se tromper de colère !

31 Janvier 2012, 08:11am

Publié par PCF Villepinte

 manif 19 oct 2010 01993 CGT  CFDT  FSU  UNSA 93

 

 « La crise économique amplifiée par la crise financière internationale, touche durement les salariés, les retraités, les demandeurs d’emplois, alors qu’ils ne sont en rien responsables. La crise menace l’avenir des jeunes, des plus fragiles, met à mal le vivre ensemble et les solidarités ; elle accroit les inégalités, la précarité, l’insécurité sociale, la pauvreté et l’exclusion.

A rebours des attentes des salariés, sur des mesures en faveur de la justice, de l’égalité et d’une juste répartition des richesses créées par le travail, ce gouvernement n’a eu de cesse d’accentuer les injustices sociales par le biais de multiples cadeaux fiscaux au plus aisés et au grand patronat.

Ce pouvoir, a méprisé le dialogue social, comme le démontre sa surdité face aux exceptionnelles mobilisations sur les retraites, organisé la mise en concurrence des salariés, l’opposition entre français et immigrés et porte ainsi une lourde responsabilité dans affaiblissement du pacte républicain.

Cette attitude a contribué à la montée des intentions de vote pour la candidate du Front National à un niveau préoccupant.

Les organisations syndicales de la Seine Saint Denis, s’inquiètent de cette banalisation du Front National. Malgré l’habile stratégie de communication pour tenter de changer son image, ce parti n’a pas changé le fond de sa politique. Il instrumente le désarroi social, le sentiment d’abandon de façon totalement démagogique et demeure en réalité pleinement inscrit dans une logique de soutien au fort contre le faible et d’exploitation salariale ultime. Ainsi les organisations syndicales de la Seine Saint Denis affirment avec force que le FN n’est pas un parti républicain comme les autres. Son concept de préférence nationale l’éloigne définitivement des valeurs républicaines de Liberté d’Egalité, de Fraternité et de nos valeurs syndicales.

 Le Front National représente un danger pour les salariés, puisqu’il ignore leurs revendications, notamment celles portée massivement par un large mouvement social sur la question des retraites, n’a de cesse d’attaquer la fonction publique et ses agents en prônant l’accentuation des politiques libérales déjà à l’œuvre, et développe un intense anti syndicalisme jamais démentie. Le Front National demeure le relais des intérêts des forces de « l’argent » les plus réactionnaires qui ne manquent aucune occasion pour tenter de précariser et réduire l’emploi et affaiblir les salaires.

Le vivre ensemble, les libertés démocratiques, le développement économique et social ont tout à craindre d’un parti à la doctrine ultra libérale et autoritaire et aux propositions discriminatoires et antisociales.

Les organisations syndicales de la Seine Saint Denis décident de mobiliser leurs adhérents pour contribuer à dévoiler la réalité des thèses et des positions du FN. Elles appellent les salariés du département à ne pas se tromper de colère et à participer massivement aux rendez vous démocratiques qui s’annoncent pour marginaliser le FN et porter leurs exigences en matière de liberté, d’égalité, de démocratie, de progrès social.  » Bobigny, le 26 janvier 2012


 

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Petite histoire d’une grosse arnaque: les marchés financiers

31 Janvier 2012, 07:37am

Publié par PCF Villepinte

  le 30 Janvier 2012

 

 

 

 

Extrait du nouveau hors-série spécial Crise, comment en sortir, de l'Humanité. À l’heure des nouvelles technologies, la finance s’est développée grâce au dessaisissement des salariés du pouvoir de décider de l’utilisation de leur argent et des richesses qu’ils créent.

 

Les marchés financiers sont la forme contemporaine de ce qu’Alexandre Dumas fils appelait «les  affaires» et qu’il définissait comme « l’argent des autres». Des «autres», mais de qui ? De vous, de nous, indirectement. De manière totalement contradictoire, les marchés financiers n’ont pu, au bout du compte, se développer que grâce, notamment, à la délégation aux banquiers, par la société tout entière, du pouvoir d’utilisation de l’argent des salariés et de leurs familles, celui de leurs paies déposées sur leurs comptes, de leur épargne. Et aussi, des fruits de leur travail. Dans un pays développé comme la France, la croissance de l’activité des banques est intimement liée à l’extension du salariat.

Mettre la main sur des marchés et des ressources humaines

Cette exclusion est d’autant plus intolérable que l’activité du salariat ne s’est pas seulement étendue,  elle a commencé à muter. Le déploiement des nouvelles technologies a fait des connaissances, de la qualification des collectifs de travail, l’élément décisif de l’efficacité productive et de la croissance économique. La capacité des banques à créer de la monnaie et à faire crédit a, dès lors, été mise au service des opérations financières des grands groupes, destinées à mettre la main à la fois sur des marchés et sur des ressources humaines à l’échelle internationale. Les OPA, prises de participation, exportations de capitaux, délocalisations ont fait monter comme jamais le soufflet boursier, en même temps que la mise en oeuvre des nouvelles technologies dans un but de rentabilité financière contribuait à faire pression sur l’emploi, les salaires, la demande.

Dans ce mouvement inédit de la société, le besoin de disputer à la grande bourgeoisie la maîtrise de la création monétaire et du crédit est devenu plus impératif que jamais. Parmi d’autres, il y a une raison simple : le capitalisme spontanément continue de privilégier l’accumulation de capital matériel et financier au détriment de la force de travail humaine, qui est pourtant seule créatrice de richesses. C’est la contradiction qui le mine, devenue explosive à l’heure des nouvelles technologies, et qui est à l’origine même de la crise qui secoue actuellement nos sociétés. Si la crise qui a éclaté en 2007 est d’une ampleur exceptionnelle, c’est aussi dans la mesure où le crédit a atteint des niveaux  jamais égalés auparavant, qu’il a été distribué sans contrôle populaire, sans conditionnement social. Or, l’excès de crédit, c’est aussi l’excès de dettes, de dettes privées d’abord. Des ménages dans des pays comme les États-Unis, l’Espagne… Des entreprises en France, dans l’Europe du Sud. Dettes également des États, partout, mais celles-ci  ont véritablement explosé lorsque la puissance publique a volé au secours des banques menacées d’effondrement, à partir de 2008.

Trop-plein de capitaux et d'exploitation du travail

On aboutit ainsi à un trop-plein de capitaux, d’un côté ; à un trop-plein d’exploitation du travail, de l’autre : forcément, cela devait disjoncter à un moment donné. Cette confiscation a en outre été poussée plus avant par les dirigeants du monde. Les marchés financiers se sont énormément développés à partir des années soixante-dix et de la décision des États-Unis, en 1971, de mettre un terme à l’indexation du dollar sur l’or. Il s’en est suivi un flottement généralisé des monnaies entre elles.

Cette incertitude institutionnalisée a donné naissance à la quintessence même de la spéculation : les produits dérivés. Dans ce nouveau contexte, un exportateur français vers les États-Unis devant être payé en dollars à l’échéance de trois mois, avait tout intérêt à acheter à une banque un contrat dit «produits dérivés » lui permettant de s’assurer, par exemple, contre une baisse de la monnaie américaine vis-à-vis du franc.

Afin de protéger les crédits qu’il a accordés à un certain taux contre une hausse des taux d’intérêt, un établissement bancaire va chercher une contrepartie en s’assurant, en achetant des dérivés de taux. Si les taux augmentent effectivement, la banque percevra des  indemnités de son assureur – une autre banque ou un assureur. Les spéculateurs ont ainsi fait leur lit dans cet océan d’incertitudes. C’est ainsi que le soufflet spéculatif a gonflé au point que, comme le note l’économiste François Morin dans son livre, Un monde sans Wall Street, « sur les marchés monétaires, les transactions concernant l’économie réelle représentent seulement 1,6 % des échanges interbancaires ». Le capitalisme financiarisé fait marcher le monde sur la tête, il est temps de le remettre sur ses pieds.

 Commandez le hors-série en ligne ici

  • A retrouver dans ce hors-série:

Pierre Ivorra

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L’école de l’égalité (par le Front de gauche pour l'Education)

30 Janvier 2012, 18:40pm

Publié par PCF Villepinte

L’école de l’égalité (par le Front de gauche pour l'Education)
Depuis plusieurs années déjà, et notamment depuis la loi Fillon de 2005, les attaques contre l’école maternelle et primaire, le collège, le lycée et les universités, contre les enseignants et les postes, sont nombreuses et récurrentes. En les multipliant et en accélérant le rythme, la politique de Nicolas Sarkozy a réussi, en quatre ans et demi, à mettre à terre le service public d’éducation.

Rappelons là certaines mesures prises depuis 2007 : remise en cause de la scolarité des 2-3 ans avec la mise en place de jardins d’éveil à la charge des collectivités et des contribuables ; réduction drastique des subventions aux associations d’éducation populaire et aux mouvements d’éducation nouvelle ; criminalisation du traitement de la violence à l’école et plus généralement de la jeunesse ; réduction de l’éducation prioritaire à un repérage des « élèves à risque » ; fichage des élèves et dénaturation de la statistique scolaire ; sabordage de la formation des enseignants ; renforcement de l’autonomie et de la concurrence des établissements scolaires sur le modèle du management néo-libéral ; dérégulation de la carte scolaire, privilèges et préférences donnés à l'enseignement privé ; attaques contre le savoir et la pédagogie, suppressions de postes, développement de la précarité …

Sans être exhaustive cette liste illustre de façon accablante la régression considérable et brutale de notre système éducatif. Comme si la coupe n’était pas encore assez pleine, l’UMP propose encore récemment une réhabilitation des filières au collège dans l'unique but de renforcer les logiques ségrégatives et de développer les sorties précoces du système éducatif nous ramenant quelques trois décennies en arrière. Preuve que, sans un coup d’arrêt net à cette politique destructrice de la droite en 2012, d’autres phases de régression sont encore devant nous, comme en témoigne le projet d’évaluation des enseignants portant atteinte à leur professionnalité et instituant un arbitraire et une mise en concurrence des individus.

Cette politique nous devons la combattre parce qu’elle est injuste, cynique, inefficace et opposée en tous points aux valeurs de justice, de progrès et de libertés défendues par le Front de gauche, par de nombreuses organisations et par de très nombreux concitoyens. Notre projet rejoint en effet les mobilisations citoyennes et professionnelles qui ont vu le jour sur tout le territoire, pour dire non à cette politique, sans jamais avoir été entendues. Jamais la population n’a marqué un tel rejet car c’est bien la mort du service public d’éducation qui est en jeu. Personne n’est dupe, l’école de la droite c’est celle du chacun pour soi, de l’égoïsme, de la loi du plus fort et du plus riche, écartant une grande partie de la population scolaire du droit à l'éducation et à la poursuite d'études.

Elle tourne non seulement le dos aux aspirations de la population, mais également à tous les acquis des chercheurs et des pédagogues. Le rôle de la scolarisation en maternelle dans la prévention de l’échec scolaire est incontestable. Une école plus égalitaire nécessite aujourd'hui de relancer une éducation prioritaire qui soit soutenue par des moyens d’une toute autre ampleur que ces dernières années et qui affirme la capacité de tous les élèves à réussir. Les systèmes scolaires les plus démocratiques sont ceux qui s’abstiennent de toute mise en concurrence des écoles et des familles, qui bannissent le libre choix de l’école, qui misent sur la formation des enseignants et surtout qui investissent dans l’éducation : bref l’inverse de la politique actuelle !

Contre les orientations prises depuis 2007 les rappels à l’ordre ont été nombreux. Les chercheurs ont analysé les effets délétères des mesures prises : l’aggravation de la ghettoïsation scolaire et de la fragmentation de l’école sont les préludes à un véritable séisme social. De nombreux rapports provenant des organismes d’État (Cours des comptes, Inspection générale) ont tiré à plusieurs reprises le signal d’alarme, en vain. Les organisations internationales ont également pointé les excès d’élitisme, le désengagement de l’État et l’accroissement inconsidéré des inégalités. La France apparaît en effet aujourd’hui aux yeux du monde comme l’un des pays les plus inégalitaires en matière de scolarité obligatoire. Jamais donc une politique dite éducative n’a fait à ce point l’unanimité contre elle et suscité autant d’indignation collective. L’UMP et le gouvernement actuel peuvent-ils avoir raison contre les concitoyens, la communauté éducative et la communauté scientifique ?

Face à ces constats le Front de gauche ne se contente pas de dénoncer : il propose un projet éducatif à la hauteur de la situation, et non un aménagement de l’existant. Le Front de gauche refuse de penser sa politique éducative dans le cadre du budget contraint érigé en dogme par les politiques d’austérité. Son projet ne résulte pas d’une quelconque « convention-spectacle » ou d’une commission fermée réservée à quelques technocrates ; il résulte d’une réflexion menée avec la population elle-même, au cours des assemblées citoyennes, avec les enseignants, les chercheurs, les mouvements pédagogiques et les réseaux divers. Le projet se veut ouvert et non figé et construit autour d’une idée centrale : l’école de l’égalité. Trop souvent galvaudé et instrumentalisé, ce terme doit retrouver à présent tout son sens.

L’école de l’égalité c’est avant tout une école humaniste et progressiste, laïque, indépendante des logiques de marché et de l’utilitarisme économique. C’est une école qui renoue avec la culture, la connaissance et les idéaux collectifs. Elle permet à tous les élèves, scolarisés de 3 à 18 ans, d’acquérir une culture commune, une qualification reconnue et de s’émanciper. C’est une école où pas un jeune ne sort sans une qualification.

C’est une école qui affirme la capacité de tous les élèves à apprendre et réussir, et la place au centre des politiques éducatives et pédagogiques. Elle donne les moyens à toutes et tous de trouver sa place. Cette école est résolue à prendre le parti d’une réduction des inégalités et qui abroge les logiques de concurrence et de management en cours. C’est une école qui cesse de considérer ses personnels comme un fardeau, mais qui, récusant toute forme d’autoritarisme et s’appuyant sur des professionnels respectés et revalorisés, dotés des moyens de bien faire leur travail, redonne aux enseignants, à tous les personnels éducatifs, aux parents d’élèves et aux jeunes toute leur place et toute leur légitimité. C’est enfin une école qui traitera de l’urgence absolue de la refonte totale de la formation des enseignants et qui enrayera le cercle vicieux de la désaffection de la profession enseignante produite de toute pièce par le pouvoir actuel.

L’école de l’égalité s’inscrit dans le projet global du Front de Gauche et nécessite des ruptures radicales avec l’ordre établi.

Ce projet nécessite une mobilisation de toutes les forces de notre société à la fois pour en débattre, en préciser les grands axes et agir pour les faire aboutir. C'est un instrument essentiel pour répondre aux attentes et aux besoins et contribuer à construire une autre société.

Construisons l'école de l'égalité !

 

12 propositions pour refonder une politique nationale d'éducation.

1. Tous capables ! Parce que les différences entre les élèves ne sont pas naturelles mais socialement construites, que l’échec scolaire n’est pas une fatalité, l’affirmation de la capacité de tous les élèves à entrer dans les apprentissages scolaires est au fondement du projet éducatif.

2. L'urgence: un plan de lutte contre les inégalités. L’égalité scolaire implique la gratuité réelle des études pour tous. Des critères nationaux devront être (re)pensés et mis en œuvre pour mettre en place l'école de l'égalité quelles que soient les ressources des collectivités locales. Ainsi, les fonds sociaux et d'aide à la restauration seront rétablis à la hauteur des besoins. Des postes d'assistants sociaux scolaires seront créés. Nous mettrons en place des observatoires des inégalités rassemblant dans les territoires des élus, des parents, l’ensemble des personnels de l’éducation nationale et des élèves à partir du collège ainsi que des personnalités associées.

3. Un service public d'éducation national, pour garantir un même accès à l'éducation sur tout le territoire en éradiquant les logiques de concurrence qui sabordent notre système éducatif. Nous en finirons avec les politique d'autonomie libérale et mettrons un terme à la politique ségrégative de Nicolas Sarkozy en matière de carte scolaire en faisant primer l'intérêt général. Une sectorisation repensée sera mise en place fondée sur de nouveaux redécoupages, fidèle aux réalités locales, concertée avec tous les acteurs des territoires et encadrée par des observations locaux de la mixité sociale.

4. À formation commune, qualification égale. Nous garantirons le droit à une qualification égale pour ceux qui ont suivi une même formation : défense du cadre national des diplômes, validation de toutes les années d’étude dans les conventions collectives.

5. Construire une culture commune ambitieuse. Le commun est porté par des valeurs laïques, les mêmes contenus de savoirs pour tous et par les modalités d’apprentissages, qui privilégient l’apprendre ensemble, l’exercice de la pensée et l’autonomie intellectuelle. Les mêmes programmes doivent être enseignés à tous jusqu'à la fin du collège pour que l'orientation dans les différentes voies du lycée, générale, professionnelle ou technologique, soit un vrai choix. Nous développerons les passerelles entre les voies. L'investissement de l'État dans l'enseignement professionnel sera augmenté de 50 % pour que les enseignements techniques professionnels et généraux soient d'égale qualité. Parce qu'il faut du temps pour apprendre à tous des savoirs plus complexes, la scolarité obligatoire sera portée à 18 ans.

6. Défendre et transformer l'école maternelle. L’école maternelle sera obligatoire à partir de 3 ans, accessible dès 2 ans pour les familles qui le souhaitent. Réduction des effectifs et refonte des programmes permettront à tous les enfants, en particulier ceux issus des classes populaires, de devenir élèves.

7. Refonder l'école sur le modèle de l'élève qui n'a que l'école pour apprendre. Les programmes et l'ensemble de l'école devront être refondés sur le modèle de l'élève qui n'a que l'école pour apprendre les savoirs scolaires afin de réduire l’échec scolaire, de donner à tous les clefs pour entrer dans les apprentissages scolaires, s’émanciper, et ce sur tous les champs de la connaissance. Le service public d'éducation nationale devra prendre en charge tous les apprentissages nécessaires pour réussir à l'école : il faut en finir avec la délégation aux familles, aux collectivités locales ou aux cours privés. L'école doit se faire à l'école.

8. Redonner sens au métier d’enseignant est une priorité. Une nouvelle réforme de la formation des enseignants articulera formation de haut niveau dans la ou les disciplines à enseigner, formation professionnelle et ouverture à la recherche et s'appuiera sur des pré-recrutements. Nous soutiendrons la relance de la recherche en éducation, la formation continue et la création de temps d’échanges pédagogiques, de réflexion et d’élaboration dans les établissements. Nous renégocierons les règles de gestion pour en supprimer tout arbitraire. Le statut de fonctionnaire d'État, garantie de la liberté pédagogique et de l'égale qualité du service public sur tout le territoire, sera renforcé. Il ne saurait être question d'accroître la charge de travail des enseignants ou de diversifier leurs tâches.

9. Tous les parents ont leur place à l'école. Nous créerons un statut de représentant de parents d’élèves pour permettre à tous les parents de participer à la vie des établissements. Des temps et des lieux aménagés pour les rencontres avec l’équipe éducative devront être mis en place.

10. Associations éducatives et pédagogiques laïques partenaires de l'école publique (associations complémentaires de l'école, mouvements pédagogiques et d'éducation populaire). Ces associations ont toujours agi avec, dans et autour de l’école. Elles contribuent à la promouvoir, à la rendre plus démocratique et font vivre les valeurs de laïcité et d’éducabilité de tous. Nous proposons de pérenniser leurs financements et promouvoir leur action.

11. La politique d'éducation doit aussi s'adresser aux jeunes en voie de délinquance ou de déscolarisation. Nous privilégierons la prévention et nous abolirons les lois sécuritaires dérogeant aux principes de l’ordonnance de 1945. Nous travaillerons à la protection des jeunes en créant des structures d’accueil et en formant des personnels éducatifs et judiciaires. Les collectivités locales doivent retrouver les moyens pour aider les travailleurs sociaux et les familles qui demandent l'aide éducative à domicile pour les mineurs comme pour les jeunes majeurs.

12. Dépenser pour l'école, c'est investir dans l'avenir. Nous stopperons les suppressions de postes et engagerons un plan de recrutement dans l'Éducation nationale sous statut de la Fonction publique d’État rétablissant, notamment, tous les postes supprimés depuis 2007. Dans l'immédiat, nous proposons de porter la part du budget de l’état consacré à l’éducation de 5,6% à 7% du PIB.

 

Le Front de Gauche pour l’Education Membres du groupe "Le Front de Gauche pour l’Education" : Gérard Aschiéri, syndicaliste Nicole Sergent, syndicaliste Pierre Marsaleix, syndicaliste Christine Passerieux, militante pédagogique Choukri Benayed, sociologue Bertrand Geay, sociologue Stéphane Bonnéry, sociologue Marine Roussillon, PCF François Cocq, PG MagaliEscot, PG José Tovar, FASE Pascal Langlois, République et Socialisme

le 30 janvier 2012

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L’école de l’égalité (par le Front de gauche pour l'Education

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Nicolas Sarkozy annonce un troisième plan d’austérité

30 Janvier 2012, 16:44pm

Publié par PCF Villepinte

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A moins de trois mois des prochaines élections présidentielles, Nicolas Sarkozy s’est exprimé dimanche soir durant une heure sur six chaines de télévision.

Refusant d’admettre qu’il était déjà entré en campagne pour un nouveau mandat, le Président de la République a annoncé de nouvelles mesures d’austérité.

« Je suis là en tant que chef de l’Etat », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il tenait ainsi sa promesse de « travailler jusqu’à la dernière minute du quinquennat. »

Nicolas Sarkozy souhaite mettre en œuvre les mesures annoncées avant les échéances électorales. Il les fera voter par le Parlement dès la fin du mois de février.

 UN CADEAU DE 13 MILLIARDS D’EUROS POUR LE PATRONAT PAR LA SUPPRESSION DE COTISATIONS SOCIALES

Au nom de « la compétitivité », le Président de la République annonce une nouvelle exonération des cotisations patronales qui financent la Sécurité sociale. Ces cotisations seront complètement supprimées pour les salaires allant de 1,6 SMIC à 2,1 SMIC, puis de manière progressive jusqu’à 2,4 SMIC. Cette fourchette cible d’après Nicolas Sarkozy « 97 % des effectifs de l’agriculture, 82 % des effectifs de l’automobile et les deux tiers de l’industrie. » L’exonération de ces cotisations sociales devrait représenter un cadeau de 13 milliards d’euros pour le patronat d’après le Chef de l’Etat.

 L’AUGMENTATION DE LA TVA DE 1,6 POINT AU 1ER OCTOBRE

La suppression annoncée de cotisations patronales va représenter un manque à gagner pour l’Etat. Cette mesure sera principalement financée par une hausse de 1,6 point du taux de la TVA. La hausse qui concernera le taux « normal » de TVA fixé aujourd’hui à 19,6 %, fera culminer celui-ci à 21,2 %. Le cadeau de Nicolas Sarkozy au patronat sera ainsi financé à hauteur 11 milliards d’euros par l’augmentation de la TVA.

 UNE HAUSSE DE LA CSG SUR LES REVENUS DU PATRIMOINE ET DE L’EPARGNE

Pour compléter le financement de la nouvelle exonération de cotisations sociales, la CSG sur les revenus du patrimoine et de l’épargne sera augmentée de 2 points. Celle-ci est fixée à 8,2 % à ce jour.

 DES ACCORDS D’ENTREPRISE POUR DEROGER A LA DUREE LEGALE DU TRAVAIL

Le Président de la République a annoncé que le temps de travail pourra dorénavant se négocier dans l’entreprise dans le cadre d’accord « compétitivité-emploi. » Nicolas Sarkozy annonce donc clairement son intention de mettre fin aux 35 heures avant la fin de son mandat.

La volonté est de s’attaquer au code du travail en permettant au patronat de déroger à la durée légale du travail.

Nicolas Sarkozy donne deux mois aux partenaires sociaux pour se mettre d’accord sur un tel dispositif. Il menace de reprendre la main ensuite s’il constate « un blocage idéologique. »

 L’APPRENTISSAGE COMME REMPART AU CHOMAGE DES JEUNES

Nicolas Sarkozy entend répondre au problème du chômage chez les jeunes en favorisant leur embauche dans le cadre de l’apprentissage. Les entreprises de plus de 250 salariés devront compter 5 %, au lieu des 4 % actuels, de contrats en alternance dans leurs effectifs. Le Président de la République a annoncé en outre vouloir doubler l’amende relative au non respect de ce quota par les entreprises. Les entreprises concernées comptent actuellement en moyenne 1,7 % de salariés en apprentissage.

 DES MESURES « IMMEDIATES » EN CE QUI CONCERNE LE LOGEMENT

Nicolas Sarkozy a annoncé deux mesures devant selon lui favoriser la construction de nouveaux logements.

« Tout terrain, toute maison, tout immeuble verra sa possibilité de construction augmenter de 30 % », a-t-il d’une part annoncé. Les promoteurs immobiliers et les opérateurs HLM auront ainsi le droit de bâtir 30 % d’appartements ou de maisons supplémentaires sur un même terrain. Les propriétaires de logements existants bénéficieront de la même mesure lorsque ceux-ci auront atteint les limites du COS (coéfficient d’occupation des sols), pouvant ainsi agrandir leurs maisons ou appartements. Cette politique qui sera « inscrite dans une loi adoptée d’ici début mars » est instituée pour trois ans, a précisé Benoist Apparu, secrétaire d’Etat au Logement.

D’autre part, l’Etat s’engage à céder des terrains lui appartenant d’ici 2015. « Nous allons libérer du foncier », a ainsi déclaré Nicolas Sarkozy.

 

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Sarkozy : « Coup de poignard dans le pouvoir d'achat populaire »

29 Janvier 2012, 22:28pm

Publié par PCF Villepinte

Je suis scandalisé par les annonces de Nicolas Sarkozy ce soir.

Au terme d'un quinquennat qui a poussé le pays dans la récession et saccagé l'emploi industriel, il décide, à quelques semaines des élections, deux énormes nouveaux cadeaux au patronat. Premier cadeau : un allègement de 13 milliards d'euros de cotisations sociales patronales essentiellement payé par une hausse de la TVA, autrement dit un coup de poignard dans le pouvoir d'achat populaire. Second cadeau : la possibilité pour le patronat d'échapper à toute durée légale du temps de travail par le biais d'accord dit de compétitivité. Tout le reste est à l'avenant : matraquage mensonger sur le coût du travail, règle d'or pour les collectivités locales, nouvelle mesure de déréglementation du marché immobilier sous prétexte de crise du logement.

Tout cela n'est que l'énième et dernier coup de force présidentiel. Les privilégiés et les financiers auront été servis jusqu'au bout. Les salariés n'ont plus rien à attendre de ce pouvoir. C'est maintenant à la gauche de construire une alternative solide et le Front de gauche va y consacrer toutes ses forces.

 

 

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Programme de François Hollande :

28 Janvier 2012, 07:47am

Publié par PCF Villepinte

Le changement, c'est pour quand ?

 

François Hollande a continué ce jeudi sur France2 à faire entendre la musique de gauche qu’il avait entamée dimanche au Bourget.

Mais cette musique reste marquée par deux sons de cloche contradictoires, pour ne pas dire très inquiétants pour notre peuple. Des contradictions "assumées" par le candidat du PS, revendiquant toujours haut et fort son attachement au Traité européen de Lisbonne, largement rejeté par l’électorat de gauche en 2005 !

D’un côté, quelques engagements nouveaux et bienvenus comme la suppression de niches fiscales à hauteur de 29 milliards d’euros profitant aux plus riches et aux grandes entreprises. On notera toutefois que même dans ce domaine, l’ambition de Hollande reste très mesurée puisqu’il admet lui-même que 75 milliards de cadeaux fiscaux ont été accordés par Sarkozy aux nantis durant son quinquennat. Pourquoi dès lors ne leur reprendre que la moitié à peine de ces cadeaux ?

Pire, de l’autre côté, le candidat socialiste propose des concessions de fond à son nouvel "adversaire", "la finance". On aura ainsi noté sa "timidité" sur les retraites où l’engagement du retour à 60 ans, plombé par l’exigence de 41 annuités de cotisation et aucun engagement sur son versement à taux plein, reste très éloigné des exigences populaires, telles qu’elles s’étaient exprimées durant le mouvement social de la fin 2010.

On peut également citer les exonérations de cotisations sociales patronales où il retire d’une main, sur les heures supplémentaires, ce qu’il donne de l’autre, avec le contrat de génération.

Lors de l’émission de France 2, il a même cité les nombreuses mesures de la droite qui ne seraient pas abrogées et est resté vague sur les coupes franches qui continueraient de frapper le secteur public et la fonction publique.

Ainsi, loin de s’attaquer à la RGPP, François Hollande a confirmé son maintien... avec le non remplacement d’un fonctionnaire sur 3 (contre un sur deux actuellement). Les salariés et les usagers des services publics savent au moins à quoi s’en tenir !

 

Il y a aussi des impasses inquiétantes, en particulier sur les salaires : comment François Hollande peut il penser qu’on pourra attendre 2 ans avant de redistribuer les richesses alors qu’un salarié sur deux gagne moins de 1 500 € ? Le pouvoir d’achat est loin d’être une priorité : dans son programme de 41 pages, le mot salaire n’y figure pas une seule fois.

Rien enfin sur la BCE et l’exigence de lui donner un rôle utile pour l’économie réelle des Etats membres, alors même qu’elle continue à gaver les banques et les marchés financiers !

En fait, François Hollande accepte de rester prisonnier d’une contradiction : tenter de rassurer un électorat de gauche bien décidé à se débarrasser de Sarkozy et de la droite, tout en prétendant respecter les saignées dans les dépenses publiques, telles que les exigent les marchés financiers.

C’est la même contradiction qui conduit, en Seine-Saint-Denis, le Président du Conseil général PS, Claude Bartolone, à engager la collectivité départementale dans les Partenariats Public-Privé pour le plus grand bonheur des grands groupes du BTP, à revenir sur des acquis importants qu’avaient construits les majorité de gauche à direction communiste (carte Imagin’R, Carte améthyste à coût réduit, aides aux villes aujourd’hui "lâchées" par le Conseil général, selon les propres termes du Parisien, politiques novatrices en matière de culture, d’écologie urbaine, de transports,etc...).

La gauche ne gagnera pas en tentant, comme le fait François Hollande, de"donner du sens à l’austérité". Celle-ci n’a jamais permis de sortir de la crise du capitalisme, comme en témoignent les échecs cinglants de ses amis Zapatero et Papandréou. Au contraire, à chaque fois, elle permet aux marchés financiers d’accentuer leur emprise sur le destin des Etats et des peuples !

On ne peut à la fois « rassurer les marchés » et « s’attaquer à la finance ».

Le débat à gauche : une nécessité

Le Front de gauche propose des solutions concrètes pour sortir de ces contradictions. C’est sur ces solutions qu’il compte continuer à rassembler dans l’intérêt de toute la gauche pour garantir que la politique mise en oeuvre demain par une majorité nouvelle soit conforme aux attentes du pays. Il maintiendra jusqu’au dernier jour l’exigence de discussions et de débat pour que la gauche réponde au défi de la crise.

Jean-Luc Mélenchon, candidat commun du Front de gauche à l’élection présidentielle propose aux millions de Français-e-s de rompre avec l’austérité ultralibérale, de rompre avec la soumission aux marchés financiers et l’injustice sociale. Par sa dynamique, son ambition et ses propositions, le Front de gauche fait la preuve qu’il est la condition et la garantie de la victoire de la gauche en 2012.


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Manifestation : les nostalgiques de l'Algérie française ouvrent leur "Centre" à Perpignan

28 Janvier 2012, 07:40am

Publié par PCF Villepinte

Manifestation d'hommage à Perpignan "à toutes les victimes de la guerre d'Algérie", contre les nostalgiques de la colonisation. DR

Mots clés : pcf, algérie, perpignan,

 

 

Associations, syndicats et partis politiques de gauche appellent à se rassembler dimanche 29 janvier à 9h30, place Cassanyes à Perpignan, pour protester contre l’inauguration d’un centre dédié aux Français d'Algérie. Centre qui n’est qu’un rond de jambe de plus de l’UMP à destination de l’extrême droite.

A Perpignan s’est constitué une organisation : le Collectif « Pour une histoire franco-algérienne non falsifiée », rassemblant une vingtaine associations, de  syndicats et de partis politiques. Ils appellent à un rassemblement en ville, à l’écart du lieu de l’inauguration. « Pour ne pas aller à la provocation », explique Roger Hillel, représentant du PCF dans le collectif.

Ce « Centre de la présence française en Algérie» adossé au «Mur des Disparus d'Algérie 1954-1963» s’ouvrira dans l’ancien couvent Sainte Claire, rénové avec de l’argent public, de la mairie, de l’Etat. Si côtoieront le gratin : le ministre de la Défense et des Anciens combattants  Gérard Longuet, le maire UMP de Perpignan Jean-Marc Pujol et surtout le Cercle algérianiste local et national, représenté notamment par son président Thierry Rolando, fervent militant de « la reconnaissance de l’action positive des Français d’Algérie ». C’est que le gros des objets, cartes et archives exposées proviendra des collections de ces nostalgiques de l’Algérie française, qui pourront ainsi proposer leur si particulière vision de l’histoire dans les commentaires… Le premier étage accueille l’exposition permanente appelée «les 132 ans de présence française en Algérie ».

Ce que confirme Michel Franquesa, secrétaire local du Parti communiste : le centre offre une vision unique de l'histoire, "à la gloire de la période française de l'Algérie", Pour preuve, dit-il, le fonds de ce centre dépourvu de comité scientifique est constitué des documents amassés par le Cercle algérianiste, organisation créée en 1973 pour "sauver (la) culture en péril" des Français d’Algérie.

Du côté des socialistes, on accuse directement l’UMP de draguer l’extrême droite. Il faut dire que par coïncidence, Marine Le Pen sera à Perpignan ce même dimanche pour un meeting. « En cette année de présidentielle et de cinquantième anniversaire de l'indépendance algérienne » précise lourdement Louis Aliot, numéro 2 du FN, conseiller régional de Languedoc-Roussillon et pied-noir revendiqué. En tant que tel, lui aussi veut célébrer la "mémoire des Français d'outre-mer", même s’il s’indigne de ne pas avoir été officiellement invité.

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Déclaration du pôle santé du PCF

27 Janvier 2012, 09:04am

Publié par PCF Villepinte

NON, au médicament marchandise,OUI à un pôle public du médicament en france, en Europe et dans le monde !

 

L’affaire du Médiator, hier, celle des Prothèses implants mammaires, aujourd’hui, et quoi encore demain, ont révélé à quel point pouvoir politique, pouvoir médicale et économique pouvaient être liés, créant une exigence de plus de démocratie sanitaire dans ce domaine comme dans d’autres.

Sortir le médicament du marché est une des exigences des communistes, tant la place du médicament dans l’économie sanitaire et sociale est importante. Avec plus de 21 milliards d’euros en 2009, les remboursements de médicaments représentent le premier poste de dépense des soins de ville. Des dépenses qui ont explosé en12 ans et dont le taux de remboursement moyen, devenu le plus faible depuis la création de la Sécu, amène nombre de Français à renoncer à des soins mettant en danger leur propre santé.

Pour les communistes, un médicament est soit considéré comme un médicalement utile, et il doit être remboursé à 100%, soit cela n’est pas le cas, il ne peut donc pas s’agir d’un médicament et ne doit pas être pris en charge par l’assurance maladie.

En vérité, ce qui guide le Gouvernement de Sarkozy et du MEDEF, ce sont Les critères de rentabilité financière pour les actionnaires. Derrière chaque scandale sanitaire, on trouve avant tout cette recherche obsessionnelle de la rentabilité financière. Nous voulons mettre un terme à ce système de collusions et de conflits d’intérêts manifestes. Nous sommes pour la transparence mais également pour la mise en place d’une réelle démocratie médicale, et nous en sommes loin avec la proposition de Loi du Ministre de la santé. Si un certain nombre de ses propositions semble guidé par une volonté d’assainissement, nous butons une fois de plus sur une absence de visibilité des mesures concrètes nécessaires pour réformer de fond en comble ce système vicié.

C’est une toute autre politique du Médicament qu’il faut en France et en Europe, une politique qui ne profite pas aux actionnaires des laboratoires et des compagnies d’assurances, au dépend des malades. Ainsi on trouve, à la 3ème place du CAC 40, la SANOFI-AVENTIS versant 3,48 milliards d’Euros à ses actionnaires pour 2011.

 

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ACTA : signature de l'accord sur la privatisation des savoirs

27 Janvier 2012, 08:57am

Publié par PCF Villepinte

Manifestation anti-ACTA, mercredi en Pologne, ©Olo81 / FlickR

Social-Eco - le 26 Janvier 2012

 

 

 

 

Brevetabilité du vivant, attaque contre les médicaments génériques, censure d'Internet… Voilà ce que viennent de signer ce jeudi au Japon en toute discrétion les pays les plus riches, au profit exclusif de grands lobbys industriels, sous le nom d’Accord commercial anti-contrefaçon.

L’ACTA vise à établir un nouveau cadre juridique qui outrepasserait l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) comme l’OMPI (Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle). Cet accord a été décidé dans une absence totale de transparence entre pays riches : l'Australie, le Canada, la Corée du Sud, les Émirats arabes unis, les États-Unis, le Japon, la Jordanie, le Maroc, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, Singapour, la Suisse et l'Union européenne. Il vient d’être signé ce jeudi au Japon. Et ce traité est dicté uniquement par des intérêts financiers et industriels, au mépris de toute considération humaine et démocratique.

  • Les médicaments génériques deviennent des contrefaçons

L’ACTA va ainsi mettre à mal la circulation des médicaments génériques, particulièrement ceux produits en Inde, au nom de la lutte contre la contrefaçon. Un exemple récent éclaire parfaitement ce problème. L’Inde produit des génériques pour lutter contre le cancer, permettant un accès aux soins des plus démunis. Le laboratoire suisse Novartis veut en interdire la vente jugeant que le générique viole un de ses brevets. Le laboratoire veut ainsi imposer aux Indiens malades de cancer un traitement à 2500 euros par mois, contre 150 euros pour les génériques de même efficacité (Lire à ce sujet : Un procès décisif pour l’accès aux médicaments). L’ACTA va permettre au laboratoire de faire condamner l’Inde, contrairement à ce que préconise l’OMC qui permet à certains États de casser un brevet sur les médicaments si des priorités de santé publique sont démontrées.
On pourrait multiplier les exemples, notamment avec les médicaments génériques pour séropositifs à destination de l’Afrique qui resteront bloqués à la frontière… C’est un problème tel que le Rapporteur spécial sur le droit à la santé à l’ONU a déclaré récemment que l’ACTA violait les droits de l'homme. Marie-Georges Buffet disait également à l'occasion du dernier Sidaction : "Je voudrais aussi  mettre en garde sur les dégats que causerait l'adoption de l'Anti-Counterfeiting Trade Agreement, dit accord ACTA pour la politique de la France en matière politique internationale de lutte contre le sida en risquant  de restreindre l'accès  aux antirétroviraux de dernière génération pour une partie importante de la population."
La logique est la même en ce qui concerne les semenciers, qui à l’instar des laboratoires pharmaceutiques, auront également la possibilité d’imposer des verrous biologiques.

  • La fin de la neutralité d'Internet

Sur Internet et le numérique, l’ACTA se révèle tout aussi dangereux. Et son adoption par les pays membres de l’UE se révèle à l’opposé des décisions récentes de la Cour de Justice Européenne, qui s'est fermement opposés au filtrage d’Internet. La semaine dernière encore, Viviane Reding, commissaire chargée de la Justice, disait : "La protection des créateurs ne doit jamais être utilisée comme un prétexte face à la liberté d’Internet".
L’ACTA va rendre les fournisseurs d’accès Internet responsables de ce que font leurs clients, les obliger à divulguer les informations touchant leurs clients tout en restreignant l'usage d'outils informatiques protégeant leur vie privée. Autrement dit les FAI vont surveiller les internautes, les empêcher de se protéger et surtout vont filtrer Internet pour bloquer les contenus qui seraient illégaux. De même, les douaniers auront la possibilité de regarder dans les baladeurs ou téléphones de ceux qu’ils contrôlent, pour vérifier s’il n’y a pas de MP3 contrefaits. Et comme pour les médicaments génériques, l’ACTA fait peser de sérieuses menaces sur le monde du logiciel libre.

L’Accord commercial anti-contrefaçon, c’est la main basse des groupes industriels sur la connaissance, c’est empêcher la libre-circulation des savoirs, c’est imposer au monde une ignorance de masse et une consommation coûteuse et standardisée. C’est la privatisation du vivant, du génome, de la culture, de la connaissance.

Pour être définitivement ratifié, cet accord doit encore passer devant quatre commissions européennes avant d’arriver d’ici quelques mois au Parlement Européen pour un vote définitif. Il est donc grand temps de se mobiliser, un contestation que fédère aujourd’hui la Quadrature du Net. "Les citoyens européens doivent reconquérir la démocratie face à l'influence néfaste d'intérêts industriels sur la politique globale3. Lors de chacun des débats et des votes sur ACTA au sein des commissions du Parlement européen, les citoyens doivent alerter leur élus" appelle le porte-parole de l'association.

Une vidéo explicative sur ACTA par la Quadrature du Net

 

  • Jérôme Relinger, animateur de la commission "révolutions numériques et société de la connaissance" du PCF, alertait dès 2008 contre les ravages de l'ACTA : Libérer les biens communs du libéralisme
  • Numerama nous informe que le rapporteur de l'ACTA au Parlement européen a démissionné ce jeudi, jour de la signature de l'accord. Un acte qui, espérons le, fragilisera le texte lorsqu'il devra être signé par les euro-députés. 
  • Anonymous s'implique bien entendu dans la lutte conte ACTA, dans la suite des protestations contre PIPA et SOPA : voir leur communiqué vidéo.

Pierric Marissal

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2012 Place au peuple - Meeting de Besançon du 24 janvier

26 Janvier 2012, 17:45pm

Publié par PCF Villepinte

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