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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

POUR UN SERVICE PUBLIC FERROVIAIRE DE QUALITÉ

28 Février 2021, 22:36pm

Publié par PCF Villepinte

 

La Convergence Nationale Rail sadresse aux candidat-e-s aux élections régionales de 2021

 

Madame, Monsieur,

                À loccasion des élections régionales de 2021 pour lesquelles vous êtes candidat-e-s, vous aspirez donc à être élu-e conseiller-e régional-e ou à être reconduit-e dans votre mandat.

                Dans ce cadre, la CNR (Convergence Nationale Rail), association créée en 2011, qui défend une conception progressiste du service public ferroviaire, composée de comités et de collectifs dusagers, de syndicalistes, d’élu-e-s, de collectivités, de citoyen-ne-s, souhaite vous interpeller sur une grande question de société qui doit tenir une place centrale dans le débat politique, à savoir : lavenir du service public ferroviaire dont la SNCF, entreprise publique, doit être linstrument.

                Malgré les effets d’annonce, le transport ferroviaire est le parent pauvre du plan de relance gouvernemental et de sa loi « Climat et Résilience ». Pourtant, un report modal massif en faveur du rail est incontournable pour répondre à plusieurs enjeux essentiels : climat et environnement, santé publique, aménagement du territoire, relance économique.

                Le mode ferroviaire garde en effet toute sa pertinence pour opérer un rééquilibrage entre les modes de transports au bénéfice des plus vertueux, mais il est aussi un outil moderne incontournable pour changer notre mode de développement et de croissance que la situation exige. Nous souhaitons donc vous faire part de quelques propositions fondamentales à ce sujet et vous demandons de bien vouloir nous faire connaître votre positionnement à leur égard.

  • Un système ferroviaire réunifié

                Le train était un moyen de transport guidé hautement interconnecté, dont l’efficacité dépend largement de l’ « effet réseau », nous demandons la réunification du système ferroviaire au sein dune Entreprise Publique unique et intégrée, fonctionnant selon les principes du Service Public, et irriguant l’ensemble du territoire, y compris les soi-disant « petites lignes ». Nous ne pensons pas que le transfert aux régions de certaines d’entre elles constitue une solution durable à la renaissance du rail ; elle entraînerait au contraire un risque de balkanisation du réseau ferré. Nous exigeons que l’État assume ses responsabilités pour entretenir, moderniser et développer les infrastructures ferroviaires sur tout le territoire, dans la perspective de l’intérêt général et sans contrainte de rentabilité financière.

  • Régler l’endettement du système

                La dette du système ferroviaire, qui dépasse les cinquante milliards d’euro et constitue pour l’essentiel une dette d’État, pèse lourdement sur la remise à niveau et sa modernisation d’un réseau dont l’âge moyen est de 35 ans.  Les importants sacrifices demandés aux cheminots et usagers du train par la « réforme ferroviaire » de 2018, que nous contestons toujours fortement, ont été appliqués tout de suite par l’État et la direction de la SNCF, mais il n’y a toujours rien de concret sur l’endettement ! Nous exigeons la reprise de ce dernier par l’État sans contrepartie pour les travailleurs ou usagers du rail.

  • Refuser le corset de l’Europe libérale et l’ouverture à la concurrence

                Dans la mesure où il ny a pas eu d’évaluation des politiques de libéralisation (paquets ferroviaires…), et qu’au contraire, l’ouverture à la concurrence du fret ferroviaire s’est accompagnée d’une accélération de son déclin au profit de la route, nous exigeons la non-transposition en droit français des directives européennes de déréglementation et de libéralisation. Nous refusons la concurrence « libre », en réalité complètement faussée (notamment en faveur des transports routier et aérien) ! La SNCF doit rester l’opérateur unique des trains de voyageurs ; les possibilités d’appels d’offre ne doivent pas être utilisées.

  • Infrastructures/sécurité

                Le réseau ferré national est encore sûr mais toujours vieillissant, avec des milliers de kilomètres de voies affectés par des ralentissements en raison du sous-investissement dans leur entretien depuis des décennies ! Corrélativement au désendettement du système nous proposons des sources de financements pour les infrastructures avec par exemple la mise en œuvre d’une écotaxe (prioritairement pour les trafics internationaux en transit), la renationalisation des concessions d’autoroutes, la création d’un pôle public financier, en lieu et place des PPP (partenariats public/privé). Nous pouvons envisager que la fin de l’exemption à terme des 6 milliards € annuels d’une partie de la TICPE sur le gasoil routier soit affectée au développement des infrastructures.

                À leur niveau, les régions doivent se montrer cohérentes et refuser d’investir dans le développement d’infrastructures routières nocives pour le climat et l’environnement pour donner la priorité au financement du rail, visant à sa modernisation et à son développement dans le cadre de conventions passées avec l’État et la SNCF.

  • Activités voyageurs

                Nous revendiquons la mise en œuvre dune tarification de Service Public, accessible à tous et en tous lieux, cohérente et lisible sur l’ensemble du territoire.

                Nous réclamons la relance de trains de nuit (trains auto-couchettes…) ainsi que des autres circulations ferroviaires dites Trains d’Équilibre du Territoire (TET/Trains corail). Celles-ci doivent être définies dans le cadre d’une planification nationale, mais en complémentarité constante avec les TER.

                Nous exigeons larrêt des fermetures de gares, de guichets et des boutiques SNCF, et leur réouverture là où ils ont disparu. Nous sommes opposés aux trains sans personnel à bord : tous les transports de voyageurs doivent être accompagnés d’au moins un contrôleur. Tout cela impose l’arrêt des suppressions d’emplois à la SNCF, qui n’ont jamais cessé, et qui sont incompatibles avec un service public ferroviaire sûr, fiable et de qualité. Nous demandons au contraire un plan pluri-annuel de créations d’emplois dans tous les métiers : conduite, accompagnement des trains, vente de titres de transports, présence en gare et sur les quais, entretien du matériel roulant, de l’infrastructure réseau, etc.

                Nous préconisons un véritable développement de la multimodalité et de la complémentarité des transports, sans concurrence, délétère pour les usagers et travailleurs des transports, dans le cadre d’une politique coordonnée. Le transport par autocar doit servir principalement sur la courte distance, là où il n’existe pas d’infrastructure ferroviaire, et doit rabattre efficacement les populations vers les gares les plus proches, avec des horaires adaptés aux activités et aux correspondances. Le transfert sur route de services ferroviaires est à proscrire, il engendre inconfort, insécurité, aléas pour les usagers, et augmente presque toujours considérablement les durées de trajets, sauf à renoncer massivement à desservir les haltes intermédiaires, ou à s’éloigner des centre-villes et donc des besoins des populations.

                Nous réclamons l’élargissement du versement transport aux Régions (AOT) pour leur permettre de financer le développement des TER.

  • Activités fret

                Nous revendiquons le développement du transport ferroviaire de marchandises sous toutes ses formes : trains complets, wagon isolé, messagerie, auto-train, transport combiné (ferroutage, caisses mobiles…) etc. Des gares de triages doivent être rouvertes, ainsi que des embranchements permettant un accès ferroviaire direct aux entreprises industrielles et les réseaux « capillaires » permettant la collecte fine des marchandises sur tout le territoire. La loi devrait déclarer le fret ferroviaire dintérêt public pour le rendre éligible à des subventions publiques. Elle devrait s’attaquer à la concurrence déloyale entre le rail et la route en intégrant les coûts externes (pollution, accidents, usure des infrastructures…) dans le coût du transport par camion.

                Les régions doivent travailler avec les entreprises locales pour développer le fret ferroviaire en faisant pression sur l’État et SNCF Réseau pour qu’ils assument leurs responsabilités dans la gestion des infrastructures. Les régions peuvent se saisir du FEDER comme d’un levier possible de financement, le report modal de la route vers le rail constituant un outil essentiel de la transition énergétique.

  • Démocratie

                Nous demandons une meilleure représentativité des usagers dans les instances de décisions, notamment pour la définition des dessertes en TER. Cela passe par la relance des comités de lignes et de partenaires, permettant aux usagers/citoyens de s’exprimer, de faire remonter leurs besoins et de participer concrètement à la définition de la consistance du service public ferroviaire en territoire.

  • Demandes locales

À compléter selon les situations !

 

                En vous remerciant de lintérêt que vous porterez à notre démarche et en espérant que vous soutiendrez nos propositions visant à répondre aux besoins du plus grand nombre.

Le bureau de la CNR :

 

Didier Le Reste, Président

Philippe Denolle et Aurélien Djament, vice-présidents

 

Vincent Jouille, trésorier

Laurent Russeil, secrétaire

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Disparition. Le triste point final de Joseph Ponthus

28 Février 2021, 06:49am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité Jeudi 25 Février 2021

En un seul magnifique roman, il s’était imposé comme une voix incontournable de la littérature française. L’attachant auteur d’À la ligne, feuillets d’usine, s’est éteint à 42 ans.

Sa stature longiligne lui faisait tutoyer les étoiles. Deux mètres, une barbe hirsute, des loupes en guise de lunettes, parfois une pipe au bec et un sourire chaleureux, constant et communicatif surplombaient jeans et marinière, costume préféré de ce Breton d’adoption. L’écrivain Joseph Ponthus est mort à 42 ans, des suites d’un cancer.

On le savait malade car, depuis son lit d’hôpital, il documentait avec humour et tendresse son combat sur les réseaux sociaux: «Puissent tumeurs et métastases crever le plus tôt possible et moi bien plus tard.» Ses béquilles poétiques (Georges Perros, Xavier Grall, Marc-Aurèle…), musicales (Barbara, Belle and Sebastian, Nina Simone ou les Wampas…), littéraires (Dumas, Leroy et les autres…), sa passion pour les cartes postales, son chien Pok Pok, mis en scène dans de délicieux haïkus canins et son épouse Krystel – à laquelle il avait dédié son splendide roman À la Ligne, feuillets d’usine – n’auront hélas pas suffi.

Écrite à la première personne, cette œuvre cultive le lyrisme d’un long poème en prose, décrit par l’auteur comme «un chant damour à la classe ouvrière». Il y raconte son parcours d’ancien éducateur de banlieue parisienne exilé dans la région lorientaise par amour.

Diplômé de lettres classiques, il découvre le travail à la chaîne pour échapper au chômage. «Tu as beau avoir lu Marx, mais, la première fois que tu rentres dans la machine, tu te prends le Capital dans la gueule», nous expliquait-il avec son sens aiguisé de la métaphore. Joseph Ponthus se retrouve donc intérimaire dans une conserverie de poisson, puis dans un abattoir. 

Un écrivain généreux

La précarisation de l’emploi, la souffrance au travail, les petits chefs, les odeurs imprégnées dans la peau, mais aussi la solidarité, la camaraderie et l’amour irradient ce livre, récompensé par le grand prix RTL-Lire et le prix Eugène-Dabit du roman populiste. De ses mots était né, en décembre 2020, un album, À la ligne, chansons d’usine, mis en musique par Michel Cloup, Julien Rufié et Pascal Bouaziz.  À la ligne restera donc l’unique roman d’un écrivain attachant et généreux qui avait encore beaucoup à offrir à la littérature et au monde.

littérature

 

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De Bobigny à Nantes, l’agriculture squatte le bitume

28 Février 2021, 06:42am

Publié par PCF Villepinte

 

L'Humanité Samedi 27 Février 2021

Pia de Quatrebarbes

Version récup ou high-tech, militante ou professionnelle, l’agriculture s’incruste en ville. Plus un seul projet urbain sans un brin de verdure. Les néopaysans veulent approvisionner (un peu) la cité, la reconnecter à une alimentation saine, et recréer du lien entre habitants. REPORTAGE.

Bobigny, coincé entre la nationale et le canal de l’Ourcq, le portail de ce qui fut pendant près de quarante ans l’entrée des ouvriers de l’usine Motobécane est toujours là. Mais, désormais, il ouvre sur la Prairie du canal. L’usine a été rasée dans les années 1990. Les herbes folles comme les arbres à papillons s’y épanouissent. Il y a là «Diesel, la poule, prénommée ainsi parce quelle a été trouvée dans une station-service», plaisante Éline Lambert, qui fait la guide. Ici, il ne faut pas chercher la terre, le plancher des vaches, c’est le bitume. Depuis 2017, l’association la Sauge, la Société d’agriculture urbaine et généreuse, y a pris ses quartiers sur 3000 m2 après un appel à projets de la communauté d’agglomération d’Est Ensemble pour y créer une ferme urbaine.

À lire aussi : Agriculture urbaine : des parkings aux toits des tours, ça pousse dans tous les sens!

L’objectif alors est de «se reconnecter à la nature» et à son alimentation, Pas encore de «soigner la ville». Pour Antoine Devins et Swen Déral, les deux fondateurs de la Sauge, en permettant à un maximum de monde de jardiner, «on met le pied à l’étrier pour faire de la transition à son échelle». Le jeudi, cest leur jour daccueil des bénévoles: étudiants, chômeurs, en reconversion, mais aussi migrants. L’été, cest la ruche, en février, beaucoup moins… Lætitia, 22 ans, en service civique, issue d’une école de commerce, trouve ici «du concret. Je me rendais bien compte que la finance, ce nest pas tellement mon truc, et japprends tellement». Mathieu, en CAP dhorticultrice, lui, a toujours été un urbain, il ne se voyait pas trop «faire (son) stage ailleurs quen ville. Mais ici, au-delà de lagriculture, il y a de la vie ensemble».

 

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INDUSTRIE FRANCE MOBILISATION

28 Février 2021, 06:32am

Publié par PCF Villepinte

La CGT avance ses propositions pour la reconquête industrielle

PUBLIÉ LE 25 FÉV 2021

 

TEMPS DE LECTURE : 4 MIN.

Lors d’une conférence de presse, mercredi 24 février, Philippe Martinez, accompagné de secrétaires généraux de fédérations, a porté les propositions de la CGT pour une autre politique industrielle dans notre pays.

La réindustrialisation du pays est une urgence

En cinquante ans, l’industrie a perdu plus de la moitié de ses effectifs, soit plus de 2 millions d’emplois. Cette décroissance des effectifs a touché en premier lieu les ouvriers. « En 2001, le PDG d’Alcatel déclarait que son groupe devait devenir une entreprise sans usine. Une vision partagée par les gouvernements successifs qui ont laissé faire et financé les restructurations et délocalisation », a déclaré Philippe Martinez.

La production de voiture en France a été divisée par deux en quinze ans. Désormais, les licenciements et les délocalisations touchent aussi le secteur de la recherche et développement (R & D). Ces derniers mois, des plans de licenciement et des délocalisations des services R & D de Sanofi, Renault et Alcatel ont été annoncées.

Cette situation place la France en situation de dépendance, notamment à l'égard de la Chine, comme le montre la pénurie de cartes à puce qui menace de mettre à l’arrêt toute la filière automobile en Europe.

Le Peugeot 3008 peine ainsi à sortir des usines de Sochaux. Ces derniers mois, les pénuries de médicament et de vaccins se sont multipliées. « En France, il existe des acteurs majeurs de l’industrie, pour impulser la réindustrialisation, mais il faut un état stratège qui détermine des objectifs précis en matières économique et sociale, pour répondre aux besoins de la population. Il faut rompre avec la logique financière car encore aujourd’hui, le quoiqu’il coûte répond avant tout aux intérêts des actionnaires plutôt qu’à ceux du monde du travail et de la population.

Ainsi des dividendes ont encore été versés aux actionnaires en 2020 et les aides publiques versées pour traverser la crise sanitaire servent avant tout à financer des plans de restructuration », a rappelé Philippe Martinez.

Preuve avec Sanofi qui, après avoir annoncé la suppression de 1 500 emplois en Europe, propose un dividende en hausse, porté à 3,20 euros par action détenue (contre 3,15 euros pour l'exercice précédent). Ce qui représente un versement de plus de 4 milliards d'euros à ses actionnaires…

Le travail collectif des fédérations de l’industrie a permis de formuler des propositions concrètes, portées à plusieurs niveaux.

Notre organisation avance plusieurs propositions pour sortir de cette impasse à court termes :

L’annulation de tous les plans de restructuration et PSE en cours ou à venir,

 

La formation des travailleurs dans les secteurs menacés,

 

La conditionnalité des aides publiques (nationales ou territoriales) afin qu’elles soient fléchées vers le développement de nouvelles filières,

 

Les relocalisations d’activités,

 

Le maintien et la création d’emploi.

À plus long terme, la CGT propose de :

Créer de nouvelles filières industrielles (sur l’imagerie médicale par exemple),

 

Responsabiliser les donneurs d’ordres vis-à-vis des sous-traitants afin de mutualiser les investissements sur l’ensemble des valeurs,

 

Favoriser les circuits courts avec un équilibre dans la répartition des charges de travail.

Cela pérenniserait le site SAM dans l’Aveyron alors que Renault préfère engager une fonderie en Turquie qui tourne déjà à 140 %. Il convient par ailleurs de créer un protectionnisme social et environnemental en imposant, par exemple, d’intégrer ces clauses dans les appels d’offres des marchés publics qui représentent 40 % des investissements dans notre pays. Une telle mesure pourrait d’ailleurs être élargie à l’échelle européenne.

L'enjeu est de favoriser l'indépendance nationale et une maitrise publique des moyens de production, en particulier pour l’industrie du médicament ou pour les télécommunications.

La crise sanitaire a révélé l’échec de la stratégie industrielle française tournée vers la seule rentabilité.

Mais le gouvernement Macron-Castex, malgré les beaux discours, ne change pas de cap. Il continue de laisser les multinationales dicter leur loi à l’image de Sanofi.

« Il n’est pas trop tard pour corriger cette stratégie suicidaire car la France a des atouts. Il existe des acteurs majeurs de l’industrie, des donneurs d’ordre, en France pour impulser une réindustrialisation dans de nombreux secteurs et le développement de nouvelles filières. Il faut également pour cela, un État stratège qui détermine des objectifs précis en matière économique et sociale et pour répondre aux besoins de la population. » a rappelé Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT lors d’une conférence de presse devant Bercy le 24 février.

Ces propositions seront portées au fil des mois, dans les territoires, à l’image de ce qui a été fait dimanche 21 février à Decazeville où 3 000 personnes se sont rassemblées pour exiger la pérennité de la fonderie SAM, de l’ensemble des emplois, mettant en évidence le rôle essentiel de l’industrie dans les territoires.

 

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L'injonction au « bon sens », une formule bien pratique pour nous faire taire

27 Février 2021, 08:15am

Publié par PCF Villepinte

L'injonction au «bon sens», une formule bien pratique pour nous faire taire

L'Humanité Samedi 27 Février 2021

Emilio Meslet

Dans le spectre de la droite – des libéraux aux populistes d’extrême droite –, tout le monde se rêve en porte-parole du «bon sens» populaire. Une façon de nier le débat contradictoire en faisant croire que la solution s’impose toujours d’elle-même.

Mi-septembre 2020, alors que les températures flirtent encore avec les 30 degrés, des collégiennes et des lycéennes se mobilisent pour exiger le droit de porter librement des crop-tops et des minijupes. Pour éteindre la polémique, Emmanuel Macron ne s’embarrasse pas de sa «pensée complexe» habituelle, mais appelle simplement ces jeunes filles à faire preuve de «bon sens».

Retrouvez ici tous nos articles sur le Covid-19 et les conséquences de la pandémie sur nos vies.

Ce même «bon sens» lui a permis, quelques semaines plus tard, de ne pas expliquer concrètement les raisons de l’interdiction arbitraire de se regrouper à plus de six dans l’espace public en raison du Covid-19. «Bon sens.» Deux mots qui, à la faveur dune pandémie mondiale, sont revenus sur toutes les lèvres de nos responsables politiques. Deux mots qui, à eux seuls, leur suffisent à considérer que la solution coule de source sans avoir à s’encombrer d’un interminable développement technique (et politique). Au diable épidémiologistes, sociologues, météorologues et autres scientifiques, un peu de «bon sens» suffit!

Au nom de la soi-disant majorité silencieuse

Dans l’exécutif, le président est loin d’être le seul à user de cette facilité rhétorique. Jugée techno, Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publique, répond qu’elle est «une femme de terrain et de bon sens». Olivier Véran, titulaire du portefeuille de la Santé et neurologue de métier, juge quil faut sen remettre au «bon sens» des entreprises pour organiser le télétravail. Donc, en creux, de confirmer qu’il n’y a nul besoin de les y contraindre. Car, si comme l’affirme – non sans ironie – Descartes, «le bon sens est la chose la mieux partagée au monde», pourquoi les entreprises nen auraient-elles pas aussi ?

 

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Climat : clap de fin pour la Convention citoyenne

27 Février 2021, 08:07am

Publié par PCF Villepinte

Les membres de la Convention citoyenne pour le climat. Photo Jacques Witt/POOL/REA

L'Humanité Vendredi 26 Février 2021

Lucas Martin-Brodzicki

Les 150 tirés au sort se retrouvent ce week-end pour une dernière séance de travail, où ils évalueront les réponses du gouvernement suite à leurs propositions.

D’ultimes retrouvailles et un bulletin de notes à délivrer. Voilà le programme du week-end pour la huitième et dernière session de travail des 150 de la Convention citoyenne pour le climat (CCC). Depuis ce vendredi et jusqu’à dimanche soir, les tirés au sort font le bilan, en visioconférence, de cette aventure démocratique d’un nouveau genre. «Vous avez tenu la scène pendant 17 mois. La leçon de lexpérience que vous allez exprimer va être très importante», posait d’emblée Laurence Tubiana, coprésidente du comité de gouvernance de la CCC, lors de la séquence d’ouverture ce vendredi matin. Une longue série de tableaux attend les 150, afin de comparer leurs propositions avec la façon dont elles ont été reprises par le gouvernement, que ce soit dans le projet de loi climat et résilience présenté le 10 février en Conseil des ministres, dans le plan de relance ou par règlement.

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Une note sur 10

Pour rappel, ils et elles devaient plancher sur une série de mesures permettant d’atteindre une baisse d’au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre françaises en 2030 par rapport à 1990, dans un esprit de justice sociale.

«Ils peuvent être fiers de ce qu’ils ont fait», a salué Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, sur Europe 1. La réciproque devrait être moins optimiste. Dimanche, les débats laisseront place aux votes. Plus d’une cinquantaine au total, dont quatre questions générales auxquelles chaque citoyen devra répondre par une note comprise entre 0 et 10. Parmi elles: «Quelle est votre appréciation de la prise en compte par le gouvernement des propositions de la Convention?» Beaucoup ont déjà répondu à cette interrogation dans la presse, souvent avec des mots durs. Amertume, trahison, gâchis, manque d’ambition… la note devrait être salée. «Demander lavis des citoyens sur le climat, en tenir vaguement compte et se satisfaire de ça, c’est décevant», résume William Aucant. Un autre tiré au sort, Sylvain Burquier, constate que «le réchauffement ne se contentera pas dun consensus tiède».

Ultime mise en garde

C’est pourtant ce dont accouche, pour l’instant, le projet de loi climat et résilience qui sera soumis à l’examen du Parlement à partir du 8 mars. Une multitude d’organismes indépendants ont appelé les parlementaires à redresser le tir face à un texte incapable d’emmener la France vers la réussite de ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Haut Conseil pour le Climat, Conseil économique, social et environnemental et Conseil national de la transition écologique sont unanimes. Une mauvaise appréciation des 150 pourrait servir d’ultime mise en garde pour la majorité présidentielle: en matière de climat, mieux vaut ne pas se contenter de la moyenne.

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Ce que l’on sait de CoVepiT, le "vaccin pour la vie" mis au point par un labo nantais

26 Février 2021, 10:06am

Publié par PCF Villepinte

L'humanité Vendredi 26 Février 2021

Juliette Barot

Le jeune laboratoire de recherche OSE Immunotherapeutics pense avoir trouvé un «vaccin pour la vie», efficace contre le Covid et ses variants. Il pourrait être produit début 2022. Si les acteurs publics ne manquent pas le coche de lindustrialisation... EXPLICATIONS.

Dans leur laboratoire situé sur les bords de la Loire, à quelques kilomètres des locaux de leur concurrent Valneva, les chercheurs d’OSE Immunotherapeutics développent aussi un vaccin contre le Covid-19.

Retrouvez ici tous nos articles sur les vaccins anti-Covid.

À entendre la direction de cette jeune entreprise nantaise, le sérum, s’il franchit les prochaines étapes cliniques, pourrait aider à sortir de la crise sanitaire durablement, puisqu’il est conçu pour être efficace pendant plusieurs années.

Anticiper les mutations

Ce vaccin, nom de code CoVepiT, a été imaginé par le laboratoire dès le printemps dernier. «On sest demandé: Quest-ce quon peut amener de différencié pour lutter contre le Covid-19», se remémore Alexis Peyroles, directeur général d’OSE Immunotherapeutics. Cette entreprise spécialisée, comme son nom l’indique, dans l’immunothérapie a imaginé un vaccin réutilisant la même technologie que son produit phare: un vaccin thérapeutique contre le cancer du poumon, en cours de développement.

Icon QuoteOn a utilisé la bio-informatique pour établir un cocktail qui soit efficace contre les variants.

ALEXIS PEYROLES, directeur général d’OSE Immunotherapeutic

L’idée des chercheurs nantais a été d’anticiper les mutations du virus en analysant des centaines de milliers de séquences génomiques du coronavirus, qui mutait dès le début de sa propagation. Des séquences précieuses, disponibles publiquement grâce à la recherche universitaire.

«Il y avait beaucoup de publications sur le génome du virus. On a utilisé la bio-informatique pour établir un cocktail qui soit efficace contre les variants», précise Alexis Peyroles.

Carte interactive  Vaccination contre le Covid-19 : où en est votre département ?

Un financement de 5,2 millions d’euros

OSE Immunotherapeutics a répondu, sur la base de ce projet de recherche, à l’appel lancé en avril par la Banque publique d’investissement et le gouvernement pour lutter contre le Covid-19. Sélectionnée parmi les bénéficiaires, l’entreprise s’est vu octroyer un financement de 5,2 millions d’euros (mixant avances remboursables et subventions). Il couvre 80 % des dépenses nécessaires aux essais cliniques de phases 1 et 2 qui devraient commencer à la fin du mois de mars et pourrait être complété de 600.000 € en cas d’entame de la troisième phase…

 

 

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Le 16 mars, les jeunes se mobilisent pour leur avenir !

25 Février 2021, 21:58pm

Publié par PCF Villepinte

Publié le 24/02/2021 par PCF

Quatorze organisations de jeunesse appellent les jeunes à se mobiliser sur une date commune le 16 mars prochain.

Lettre du secrétaire général du MJCF.

"Depuis près d’un an maintenant, la situation des jeunes s’est considérablement dégradée. L’arrivée de la pandémie et de la crise économique est en train de broyer les rêves et les aspirations de toute une génération. Les jeunes n’ont jamais eu aussi peu de perspectives quant à leur avenir. Isolement, sélection, mis en concurrence les uns entre les autres,    intérim, chômage, décrochage La précarité est devenue notre quotidien. Précarité de nos revenus, de l’emploi ou encore de nos formations.

La précarité de nos situations et le manque de visibilité plongent de plus en plus de jeunes dans une détresse psychologique qui prend des formes diverses. Depuis des semaines, les témoignages de détresse abondent sur les réseaux sociaux.    Notre génération nen peut plus d’être laissée pour compte.

La jeunesse ne doit pas être le problème mais bien la solution pour la société. Notre génération veut se former, se réaliser, être utile à la société. Mais au final, c’est notre dignité à toutes et tous qui est gâchée et sacrifiée sur l’autel du profit par les capitalistes.   

Mais aujourd’hui, nous disons qu’il y en a assez. Assez du chômage et de la précarité. Assez de la casse de nos formations et de la sélection. Assez des politiques libérales. Aujourd’hui, nous allons faire relever la tête à toute une génération. Le gouvernement ne fait rien pour nous ? Imposons-lui nos revendications.

La jeunesse regorge de forces créatives, d’innovation et d’ingéniosité qui ne demandent qu’à s’exprimer. Nous sommes l’avenir du pays, il faut désormais que le gouvernement le comprenne. C’est pour cette raison que le Conseil national du MJCF, rejoint par une inter-organisation large, appelle à une journée de mobilisation de l’ensemble de la jeunesse le lundi 16 mars.

Alors que la situation des jeunes est enfin mise en avant par les médias et les dirigeants, il est temps de transformer cette prise de conscience et cette colère de la jeunesse en une force politique.

L’enjeu est grand : redonner l’espoir à toute une génération. L’espoir que l’engagement politique peut changer les choses, l’espoir d’un avenir meilleur permettant à chaque jeune de se développer librement et de trouver sa place dans la société.

D’ici le 16 mars, construisons la mobilisation. Persuadons un à un les jeunes de l’importance de se mobiliser et de s’engager avec nous. Allons chercher nos amis, nos camarades de classes et de promotion, nos collègues de travail, les membres de notre famille et nos voisins.    Créons ensemble les conditions de la réussite de cette date !

L’avenir nous appartient camarades !   " 

Léon Deffontaines secrétaire général du MJCF

 

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Pétainiste(s)

25 Février 2021, 21:50pm

Publié par PCF Villepinte

 

Zemmour, candidat de l’Action française?

Convergence. 

Il se rêve depuis longtemps en «Trump français», sauf que, cette fois, la rumeur n’en est plus une et tout pousse à croire que l’histrion préféré de CNews ambitionne quelque chose. L’odieux Éric Zemmour va-t-il tenter de se porter candidat à la présidentielle de 2022? Ou constitue-t-il, dores et déjà, une sorte de «chiffon rouge» dans le but non avoué de ratisser large pour Fifille-la-voilà?

Difficile, en vérité, de connaître les réelles motivations du polémiste. Dautres sen chargent pour lui. Cette semaine, plusieurs de ses soutiens ont en effet créé une plateforme en ligne pour lancer l’idée. Jacques Bompard, maire d’extrême droite d’Orange, se trouve à la manœuvre. Pour ce dernier, Zemmour serait le seul capable d’inventer sur le plan «pratique et théorique» une «convergence» entre droite dure et droite extrême, ayant pour but d’éliminer Fifille-la-voilà, qui aurait le désavantage de «faire partie du système» et de ne pas «être à la hauteur du débat».

Tout un programme, plus ou moins partagé par l’ineffable maire de Béziers, Robert Ménard, qui aurait personnellement dit à la cheffe du RN tout le bien qu’il pensait du chroniqueur du Figaro. Tous les artisans de l’Action française revisitée sont donc là, jadis tapis dans l’ombre, passés depuis en pleine lumière, persuadés désormais que le fameux «plafond de verre» a tellement été fissuré qu’il suffirait d’une pichenette de l’histoire pour qu’il explose au pays de Voltaire et d’Hugo.

Râteau.

 Les scores de Fifille-la-voilà dans les sondages laissent songeur autant qu’ils nous incitent à prendre conscience du danger d’accoutumance à cette possibilité même. Nous le savons: le tête-à-tête mortifère entre Mac Macron et le RN risque de mal finir. Laccident devient donc potentiellement crédible. Au moins pour une raison structurante. Ce que nous appelons la «réaction néonationaliste» dans notre pays nous parvient en effet par tous les bouts, à commencer par le bas, sans toutefois dénominateur commun.

Nous ne sommes pas confrontés à «un» vote mais à «des» votes d’extrême droite. Ils s’additionnent. Il y a les déçus de tout, qui s’inventent un discours pseudo-social. Il y a les ultralibéraux catho-identitaires ségrégationnistes de la droite traditionnelle, héritière du poujado-pétainiste colonialiste. Et il y a les ultraréacs plus ou moins ouvertement pétainistes et fascisants. La «famille» de l’extrême droite et de la droite extrême dispose d’un râteau multiforme. Qui eût cru cela envisageable, il y a vingt ans à peine?

Horreur.

 Zemmour a déjà refusé une investiture RN pour les européennes? Qu’à cela ne tienne. Depuis plusieurs années, l’homme croit en la prédiction de l’ancien conseiller occulte de Nicoléon, Patrick Buisson, qui a toujours vu en lui la «figure providentielle pour donner une base doctrinale à la droite, susceptible de rallier LR et le RN… et bien au-delà».

 Admettons-le: malgré ses multicondamnations (provocation à la discrimination raciale, à la haine contre les musulmans), Zemmour jouit dune importante popularité. Il vend des livres: 500.000 exemplaires du Suicide français, puis 110.000 environ du Destin français. Il réalise de bons scores avec son émission quotidienne sur CNews: environ 800.000 téléspectateurs en moyenne.

Se sentant porté par des vents crépusculaires, identitaires et xénophobes dont il cherche à attiser la puissance – avec tous ses relais –, le nouveau porte-parole des nationalistes et de l’extrême droite aspirait naguère au statut de «Maurras du XXIe siècle», abusant de tous les codes mis à sa disposition, en particulier quand il publie un livre.

Zemmour incarne l’extrême droite dans toute son horreur à peine ripolinée. Sa vieille quête fanatique du n’importe quoi historique en est la marque; tout comme ses propos sur limmigration ou les femmes; ou quand il ose exalter la figure de Pétain au point de le réhabiliter entre les lignes; sans parler de sa sortie verbale, après la reconnaissance par Mac Macron du rôle de la France dans la mort du mathématicien communiste Maurice Audin, affirmant que ce dernier était «un traître et méritait 12 balles dans la peau»… 

[BLOC-NOTES publié dans l'Humanité du 26 février 2021.]

Publié par Jean-Emmanuel Ducoin 

 

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Éradication

25 Février 2021, 09:12am

Publié par PCF Villepinte

 

Au-delà de l’Iran, la question centrale demeure la même: quand stopperons-nous lescalade du nucléaire militaire dans le monde ?

Un peu plus d’un mois après le début de son mandat et malgré sa promesse, Joe Biden n’a toujours pas clairement déclaré que son pays réintégrait le précieux accord de paix sur le nucléaire iranien, signé à Vienne en 2015. Pourquoi le président américain avance-t-il plus lentement que prévu, alors que le choix de la désescalade est un impératif absolu pour la stabilité du golfe Persique?

Sans doute parce que l’équation nest pas simple avec les meilleurs alliés des États-Unis dans la région, Israël, lArabie saoudite et les Émirats arabes unis, farouchement opposés à tout accord avec lIran. Souvenons-nous que, en 2018, à la tête d’une coalition israélo-saoudienne qui voulait en découdre militairement et asphyxier le régime, Donald Trump avait rompu unilatéralement l’accord. Outre qu’il s’agissait d’une décision irresponsable et lourde de menaces, elle rendait possible la relance du programme nucléaire militaire iranien…

Ce fut d’ailleurs un camouflet pour l’Union européenne et Emmanuel Macron en particulier, qui, en dépit de son opposition verbale aux sanctions de Trump, les avait néanmoins respectées en mettant fin à la quasi-totalité des échanges commerciaux avec l’Iran. Trois ans plus tard, les dirigeants de Téhéran ne comptent plus sur l’Europe, qu’ils considèrent comme dépendante des États-Unis.

Beau gâchis, tandis que les gouvernements français et européens pourraient rejouer un rôle majeur à l’heure de réactiver l’accord de Vienne, le renforcer en l’étendant à d’autres pays, et aider à repenser l’avenir du nucléaire militaire d’une humanité nouvelle.

Car, au-delà de l’Iran, la question centrale demeure la même: quand stopperons-nous l’escalade du nucléaire militaire dans le monde, qui, singulièrement en France, se développe sans aucun contrôle populaire, ni parlementaire?

Le 22 janvier dernier, le traité sur linterdiction des armes nucléaires (Tian) entrait en vigueur, sous l’égide de l’ONU. Ratifié par 54 pays, mais par aucune des 9 puissances disposant de la bombe (États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine, Inde, Pakistan, Corée du Nord, Israël), ce texte vise à interdire purement et simplement cet arsenal sur la planète.

Depuis 1968, l’idée de la non-prolifération avait fait son chemin. Celle de l’éradication revient dans le débat public. Il était temps.

[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 25 février 2021.]

Publié par Jean-Emmanuel Ducoin

 

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