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Fabien Roussel écrit à la nouvelle Première ministre, Elisabeth Borne

20 Mai 2022, 11:18am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 19/05/2022 par PCF

Fabien Roussel écrit à la nouvelle Première ministre, Elisabeth Borne

HOTEL MATIGNON
Madame Elisabeth BORNE – Première ministre
57, rue de Varenne
75007 Paris.

Paris, le 18 mai 2022

Madame la Première ministre,

Je tiens tout d'abord à vous féliciter pour votre nomination au poste de Première ministre.

Votre prise de responsabilité s'inscrit dans une feuille de route définie par le chef de l'État, dans un contexte de crise extrêmement grave, à l'échelle internationale comme dans notre pays.

Je souhaite vous alerter sur une question essentielle, qui appelle de votre part des décisions qui ne peuvent attendre encore des semaines, à savoir le pouvoir d'achat des Français.

Celui-ci est aujourd'hui largement entamé par l'explosion des prix, ceux de l'énergie et des carburants, ceux de la plupart des produits de première nécessité. Nos concitoyens en souffrent énormément, particulièrement les plus fragiles comme les retraités ou les familles monoparentales.

L'inflation atteint des niveaux inconnus depuis plusieurs décennies, qui pourrait persister pendant de nombreux mois, si ce n'est des années.

Or, jusqu'à présent, les réponses apportées par le précédent gouvernement se sont révélées insuffisantes, tant pour le montant des aides accordées par l'État que par le nombre de familles concernées.

Les prix de l'énergie sont plafonnés à un niveau excessif, ceux des carburants flambent encore.
Les chèques attribués à un nombre limité de ménages relèvent de l'anecdotique au regard des coûts que doivent supporter les familles pour répondre aux besoins les plus élémentaires.

L'envolée des recours aux prêts sur gages traduit à cet égard une situation de détresse insupportable dans la sixième puissance économique mondiale.

J'ajoute que les PME, déjà fragilisées par la crise sanitaire, subissent également cette explosion des prix, ainsi que les collectivités territoriales dont les budgets sont sous tension, avec des conséquences sur le niveau des services rendus aux populations.

Les annonces relatives à la suppression de la redevance audiovisuelle, outre les menaces que cette mesure fait planer sur le service public de l'audiovisuel, la trop faible revalorisation du SMIC, qui entretient l'austérité salariale, et l'absence d'un véritable rattrapage sur le point d'indice des fonctionnaires ne sont pas à la hauteur des attentes de nos concitoyens.

Cette atteinte au pouvoir d’achat est un frein au retour d'une croissance saine, susceptible de créer et de sécuriser des emplois, d'en finir avec les bas salaires et de renforcer nos ressources fiscales, pour financer des services publics de haut niveau.

Dans le même temps, les grands groupes industriels et financiers affichent pour la plupart des résultats financiers historiques, tant pour leurs bénéfices que pour les dividendes distribués.

C'est à cette contradiction que la politique gouvernementale devrait s'attaquer avec deux objectifs immédiats.

D'abord augmenter massivement tous les salaires, dont le SMIC, les pensions de retraite et les minima sociaux.

Ensuite, agir sur tous les prix en baissant sensiblement la TVA sur l'énergie, les carburants et les produits alimentaires. Cette action suppose d'une part de refonder la politique fiscale du pays, et d'autre part, au plan international, de s'attaquer enfin à tous les mécanismes spéculatifs, à l'image de ceux sur le cours des productions agricoles. C'est une question de justice fiscale à laquelle nos concitoyens sont particulièrement attachés en ces temps difficiles.

Ces mesures ne peuvent donc pas attendre le 19 juin et l'installation de la prochaine Assemblée nationale. Des millions de Français souffrent depuis de longs mois et c'est dès maintenant que des décisions radicales doivent être prises.

Je tiens également à vous exprimer mon opposition ferme au projet de réforme des retraites que le Président de la République vous demande de négocier avec les partenaires sociaux, si vous disposiez d'une majorité à l'Assemblée nationale.
Les organisations syndicales ont déjà fait connaître leur refus d'un recul de l'âge de départ à la retraite à 65 ans.  Je me félicite de l'unanimité qui se dessine pour s'opposer à cette réforme antisociale.

Elle serait injuste pour les millions de travailleurs qui aspirent à disposer d'un droit à la retraite en bonne santé. Cette réforme serait également illégitime car il est possible de financer un départ à la retraite pour toutes et tous à 60 ans, et non à 65 ans, avec des pensions dignes, en faisant cotiser le capital financier à un juste niveau et en créant massivement des emplois, dans les services publics comme dans l'industrie où les besoins sont immenses.

Je suis évidemment mobilisé pour qu'une majorité de gauche et écologiste à l'Assemblée permette, après le 19 juin, l'examen d'une véritable réforme des retraites, avec le retour à l'âge de départ à 60 ans et des pensions au minimum équivalentes au montant du SMIC.

En vous remerciant de l'attention portée et à la présente et dans l'attente de votre réponse, je vous prie de croire, Madame la première ministre, en l’assurance de ma haute considération. 

 

Fabien Roussel
Secrétaire national du PCF
Député du Nord

 

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Fête de l’Huma du Bas-Rhin

19 Mai 2022, 06:54am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 18/05/2022 par PCF

La Fédération du Bas-Rhin a organisé sa Fête de l’Humanité 67, déclinaison locale du grand rendez-vous national. Au cœur du Neuhof, un quartier populaire de Strasbourg, ce sont près de 500 personnes qui ont participé à cette fête populaire et politique.

Comme sa grande sœur nationale, la Fête de l’Humanité du Bas-Rhin a fait alterner les moments de détente, de convivialité, de camaraderie avec des temps de réflexions, de débat et d’engagements. Une journée parfaite dont on ressort convaincu qu’un autre monde est bel et bien possible.


Cette année, la Fête a été particulièrement marquée par le contexte national. Elle qui n’avait pas pu se tenir pendant deux ans à cause de la pandémie, a marqué le retour à la normalité festive autour de concerts de groupes locaux comme Las Baklavas, Two Magnets, ou encore Nouffissa Kabou Quartet.


Mais surtout, cette journée aura été placée sous le signe de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale, la NUPES. La Fête de l’Humanité du Bas-Rhin aura en effet été la première démonstration de force unitaire de l’Union des gauches et de l’écologie dans notre région. Parmi les allées et les stands, les militant·e·s communistes, écologistes, socialistes et insoumis se sont rencontrés et ont échangé chaleureusement dans un esprit combatif. Les candidat·e·s des trois circonscriptions de Strasbourg étaient présent·e·s, ainsi que des élu·e·s. Cette unité s’est matérialisée dans une table ronde commune autour de la NUPES et de son potentiel d’être un nouveau front de lutte à la hauteur des enjeux du 21e siècle.


Les divergences politiques n’ont pas disparu, mais cette table ronde de la NUPES a mis en relief nos convergences sur nos valeurs et nos constats. Dans une France où la précarité explose et sur une planète où le climat se détériore à une vitesse folle, nous nous devions d’agir et de nous unir. Et c’est à la Fête de l’Humanité, à Strasbourg, que la déclinaison locale de cette union s’est incarnée.


Tous les débats n’ont pas tourné autour des élections législatives, loin s’en faut. La première table ronde de la journée s’est organisée autour de la question de l’utilité des élu·e·s de gauche dans les municipalités, et des possibilités qu’ils ont de faire progresser la lutte contre la pauvreté et la précarité dans un contexte d’austérité imposée par l’État sur les subventions publiques. Puis Stéphanie Roza est venue donner une conférence sur le rapport de la gauche à l’universalisme des Lumières, et Cédric Lepage a donné une conférence gesticulée sur les nouvelles technologies et leur utilisation par le capitalisme.


Enfin, Éliane Assassi, sénatrice communiste qui a mis en lumière le scandale MacKinsey, a conclu les événements politiques de la journée par un meeting endiablé, en démontrant de nouveau l’utilité des élu·e·s communistes.


Le stand des amis de l’Huma, placé à l’entrée de la fête, n’aura pas cessé de voir passer des curieuses et des curieux, et la fête aura bien rempli son premier objectif : populariser le seul quotidien de gauche au service du monde du travail.

 

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Une campagne de propositions et d’échanges

19 Mai 2022, 06:51am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 18/05/2022 par PCF

Bouches-du-Rhône, 13e circonscription

Affluence impressionnante lors de la réunion constitutive du comité de soutien de Pierre Dharréville et Magali Giorgetti, à Martigues. Hanane Touach, présidente d’un club sportif, prend la parole pour les droits des femmes. Alain Audier évoque les enjeux industriels et ceux de la santé au travail. Mathieu Frantz veut croire en une jeunesse qui aspire encore à un futur où justice sociale et écologie seront mises sur le devant de la scène…


Plus de mille personnes ont, depuis, rejoint le comité de soutien et les initiatives se multiplient, tandis que les candidats se démultiplient. Le porte-à-porte a déjà commencé dans les quartiers populaires, les rencontres se poursuivent sur les marchés provençaux, et dans chaque ville de la circonscription s’organise un « Rendez-vous pour vivre bien ». C’est leur slogan : « Ensemble, vivre bien ». Cela peut paraître ordinaire, banal, expliquent les candidats, mais si ça l’était, ça se saurait… Vivre bien, ce sont les salaires en pensions, la sécurité sociale, les services publics… L’hôpital est au cœur des attentions, tout autant que l’école. Les mobilisations émergent un peu partout contre les fermetures de classes et le manque de remplaçants après une période de pandémie éprouvante.


Le bilan de député, un document de 34 pages retraçant son action locale et nationale, est diffusé par les militantes et les militants. « Ce bilan, c’est un peu le vôtre, répète Pierre Dharréville. Les victoires, nous les avons obtenues ensemble. » Le Centre AFPA d’Istres était menacé de fermeture, il est en train de reprendre vie. Une dynamique est enclenchée autour de la réhabilitation de l’étang de Berre. Le congé de proche aidant est désormais indemnisé. L’hôpital va connaître de nouveaux investissements… À Port-Saint-Louis du Rhône, lors du premier rendez-vous, les sujets fusent : le rail, l’enseignement supérieur, la pauvreté. Il en est de même à Port-de-Bouc quelques jours plus tard : l’énergie, l’enseignement professionnel…


C’est une campagne de propositions et d’échanges, où il s’agit de faire grandir l’espoir d’un changement. Pour cela, il faut une nouvelle majorité, que peut permettre l’alliance constituée au sein de la nouvelle union populaire écologiste et sociale. Sur les murs, c’est un rassemblement populaire qui s’affiche : les candidats sont entourés d’une foule d’habitantes et d’habitants. Une deuxième affiche montre Pierre Dharréville et Magali Giorgetti en plein échange avec ce sous-titre : « À vos côtés ». Les militantes et les militants rapportent les témoignages qu’ils recueillent sur ces élus appréciés pour leur engagement sans relâche et leur proximité. Les échanges se poursuivent avec les associations. Nombre de syndicats disent combien le travail avec leur député a été précieux.


Les prochains rendez-vous se préparent dans chaque ville avec le comité de soutien, avant le grand meeting final au théâtre de verdure de Martigues, le 9 juin prochain.

 

 

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Inflation : agir vite pour les étudiants !

19 Mai 2022, 06:47am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 18/05/2022 par PCF

De nouveau, nous voyons de plus en plus d’étudiants et d’étudiantes au sein des files de distribution alimentaire. L’inflation de ces dernières semaines a fait exploser les prix des produits de première nécessité, alors que l’alimentation représente le second poste de dépense pour les étudiants.


Le coût de la vie étudiante ne cesse d’augmenter, et une nouvelle hausse des prix est à craindre du fait du contexte international. Le prix des pâtes a augmenté de 15,3 % sur l’année (42,8 % pour les    marques premiers prix), celui de l’huile a pris 10 %. Il devient difficile pour les étudiants et les étudiantes de remplir le frigo sans vider leurs porte-monnaie.


La crise sanitaire avait déjà lourdement attaqué les finances des jeunes en formation et la solidarité était devenue la seule solution pour survivre. Nous refusons de revoir les images de files sans fin devant les banques alimentaires. Nous ne voulons plus des miettes d’un gouvernement qui ignore la précarité des jeunes et en particulier des étudiants et des étudiantes.


Pour que les étudiants et les étudiantes puissent vivre et étudier dignement, l’Union des étudiants communistes revendique des mesures d’urgence pour stopper l’hémorragie : nous revendiquons un blocage des prix et la remise en place des repas CROUS à 1 € pour toutes et tous.


Mais les actions d’urgence ne suffisent pas. Il faut des solutions à long terme qui garantissent le droit d’étudier dans les meilleures conditions possibles. C’est pour cela que nous demandons la mise en place d’un revenu étudiant d’un montant minimum de 850 € par mois, la construction de 350 000 logements étudiants et de nouveaux restaurants universitaires afin que chaque étudiant puisse vivre dignement.


Alors qu’un étudiant sur deux est déjà dans l’obligation de se salarier pour financer ses études, et que 20 % des étudiants vivent déjà sous le seuil de pauvreté, l’inflation risque de propulser nombre d’étudiant·e·s dans l’extrême précarité. La société ne peut pas laisser les étudiant·e·s étudier dans la précarité et dans des conditions indignes ! Exigeons les conditions adéquates à la réussite de nos études !


Léna Raud
UEC

 

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Stratégies

18 Mai 2022, 09:54am

Publié par PCF Villepinte

Stéphane Sahuc L'Humanité

Publié le Mercredi 18 Mai 2022

Des agents en combinaisons blanches intégrales, masqués, pulvérisateur de solution de décontamination en main, arpentent les rues. Des quartiers sont hermétiquement bouclés et ravitaillés uniquement en produits de première nécessité. Et la colère qui grandit. Ces images font le tour du monde. Au total, des millions de Chinois sont strictement confinés depuis des semaines. Cette stratégie «zéro Covid» impulsée par le pouvoir chinois depuis l’apparition du virus a porté ses fruits dans un premier temps. Mais la vague Omicron, plus contagieuse et contre laquelle le vaccin chinois est moins efficace, fragilise sa légitimité. Certes, l’université Fudan de Shanghai explique que, sans cela, la Chine pourrait compter, en six mois, 112 millions de cas et 1,55 million de morts. Mais d’autres épidémiologistes réfutent ce scénario. La faiblesse de la couverture vaccinale chez les plus de 60 ans, à peine 60 %, est ainsi pointée du doigt comme un échec de la politique voulue directement par Xi Jinping.

Si l’impact sanitaire est contesté, l’effet économique de la stratégie «zéro Covid» est, lui, bien mesurable. Au point que la promesse du «rêve chinois» sur laquelle repose le contrat social depuis laccession aux responsabilités de Xi Jinping commence à être mise en cause. Car derrière la critique de la stratégie sanitaire pointe la critique politique, et donc la critique de Xi Jinping lui-même. Les luttes d’influence au sein du Parti communiste chinois (PCC) crispent un peu plus la situation à quelques mois du 20e congrès du parti, qui doit déboucher sur une réorganisation «constitutionnelle» de la direction centrale du PCC.

Pour Xi Jinping, l’autoritarisme sanitaire permet aussi d’affermir son pouvoir, même si l’enjeu reste de rétablir le pays sur la trajectoire de l’augmentation constante du niveau de vie. Si sa stratégie fonctionne, il se présentera devant le congrès avec une économie certes convalescente, mais un bilan sanitaire bien meilleur que celui des États-Unis, qui ont franchi la barre du million de morts, contre officiellement quelques milliers en Chine.

 

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Le brillant discours de Vincent Lindon, président engagé du jury du festival Cannes

18 Mai 2022, 09:49am

Publié par PCF Villepinte

Il y a des moments suspendus, un peu magiques, et le discours prononcé à l’ouverture du Festival de Cannes par le comédien Vincent Lindon, président du jury, est de ceux-là. Brillant, émouvant, il rappelle une évidence un temps oubliée : la culture est essentielle.

Michaël Mélinard L'Humanité

Publié le Mardi 17 Mai 2022

L'acteur Vincent Lindon, président du jury du 75e Festival de Cannes. SARAH MEYSSONNIER / REUTERS

De l’émotion, de la solennité et une pointe d’autodérision. Vincent Lindon a placé haut le curseur avec un discours inaugural somptueux autour du rôle des artistes. Le comédien qui a plusieurs fois pris publiquement la parole en faveur de l’hôpital ou en appelant à une plus grande solidarité des plus riches avec les plus démunis par le biais de la taxe Jean Valjean s’interroge. «Doit-on user de sa notoriété aussi modeste soit elle pour porter haut et fort la parole des sans voix ou au contraire, refuser dexprimer publiquement une position dans des domaines où nous navons ni légitimité, ni compétences particulières? Je nai pas la réponse». Et pourtant, il la.

Le cinéma est un art majeur

Mais avant de nous la servir, Lindon parle de lui, de ses collègues, des cinéastes et de tous les artistes. «Comme tous ceux qui ont eu limmense bonheur de pouvoir vivre de leur art dans une existence libre, nous sommes une composante infime d’un grand tout essentiel qui s’appelle la culture. La culture n’est pas une aimable excroissance ni un futile ornement de la société, elle n’est pas en marge. Elle en est le centre et en sera le vestige».

Il insiste sur son importance mémorielle en évoquant Mozart, Corneille, Molière ou Michel-Ange, aussi importants que leur souverain, Joseph II, Louis XIV et Jules II. «Le festival international du film de Cannes prolonge cette tradition séculaire née dune volonté de lutte contre un fascisme qui avait dénaturé le cinéma européen. Il n’a cessé d’accueillir, de protéger et de réunir les plus grands cinéastes de leur temps».

Vincent Lindon n’en démord pas. Le cinéma est un art majeur dont Cannes demeure un puissant passeur. «Ouvert sur toutes les cultures, n’exigeant rien d’autre que l’exigence, ses sélections ont retenu des films dont l’ambition ne se limitait pas seulement à remplir les salles. C’est la fonction du festival de Cannes. C’est sa gloire».

Un appel à l’engagement

Et l’acteur de poursuivre son sans-faute en mentionnant bien sûr la guerre qui se joue à l’est de l’Europe mais aussi d’autres conflits moins médiatisés.  «Cest cette ligne inflexible artistique et citoyenne qui rend nécessaire ce qui sans cela serait obscène. Projeter des images radieuses en surimpression de scènes abominables qui nous parviennent d’une Ukraine héroïque et martyrisée. Ou bien encore, ensevelir sur la mélodie du bonheur, les massacres silencieux qui s’abattent sur le Yémen ou le Darfour».

La réponse tant attendue advient enfin. «Pouvons-nous faire autre chose quutiliser le cinéma, cette arme d’émotion massive pour réveiller les consciences et bousculer les indifférences? Je ne limagine pas». Et de saluer les grands cinéastes avant dappeler à l’engagement.  «Voici venu le temps des artistes, des cinéastes responsables pour nous porter, pour nourrir notre imaginaire et nous aider à nous répéter en nous-mêmes chaque fois que nous le pourrons en hommage à tous ceux qui souffrent et qui se battent dans le monde: Être vivant et le savoir».

Les films en compétition officielle

Holy Spider, d’Ali Abbasi (Danemark, Iran)

Les Amandiers, de Valeria Bruni Tedeschi (France)

Crimes of the Future (Les Crimes du futur), de David Cronenberg (Canada)

Tori et Lokita, de Jean-Pierre et Luc Dardenne (Belgique)

Des étoiles à midi, de Claire Denis (France)

Frère et sœur, d’Arnaud Desplechin (France)

Close, de Lukas Dhont (Belgique)

Armageddon Times, de James Gray (Etats-Unis)

Broker, de Hirokazu Kore-eda (Japon)

Nostalgia, de Mario Martone (Italie)

R.M.N., de Cristian Mungiu (Roumanie)

Triangle of Sadness (Le Triangle de la tristesse), de Ruben Ostlund (Suède)

Decision to Leave, de Park Chan-wook (Corée du Sud)

Showing Up, de Kelly Reichardt (Etats-Unis)

Leila’s Brothers, de Saeed Roustaee (Iran)

Boy From Heaven, de Tarik Saleh (Suède, Egypte)

Pacification, de Aldbert Serra (France, Espagne, Allemagne, Portugal)

Un petit frère, de Léonor Seraille (France)

La Femme de Tchaïkovski, de Kirill Serebrennikov (Russie)

Hi-Han (Eo), de Jerzy Skolimowski (Pologne)

Le Otto Montagne (Les Huit Montagnes), de Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch (Italie, Belgique, France)

 

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Borne à Matignon : l’ « ouverture à gauche » version Macron

17 Mai 2022, 07:08am

Publié par PCF Villepinte

Trois semaines après la réélection du chef de l’État, Jean Castex quitte enfin Matignon et laisse son bureau à Élisabeth Borne. Deuxième femme au poste de premier ministre, l’ex-préfète est surtout celle qui a porté la réforme de la SNCF et de l’assurance-chômage.

Cyprien Caddeo L'humanité

Publié le Mardi 17 Mai 2022

 

Il devait démissionner «dans les jours qui suivaient» la victoire d’Emmanuel Macron. Pourtant, Jean Castex a prolongé de trois semaines ses fonctions de premier ministre, jusqu’à ce lundi 16 mai, date à laquelle le chef de l’État a officiellement accepté sa lettre de démission.

La faute à un bouclage de casting gouvernemental plus compliqué que prévu pour le président de la République? Cette période de flottement, avec sa valse des supputations et sa liste de «premiers ministrables» décortiquée jusqu’à indigestion sur les plateaux de télévision, touche en tout cas à sa fin. Le nouveau navire gouvernemental a désormais pour capitaine Élisabeth Borne, jusqu’ici ministre du Travail. Soit une des personnalités dont le nom avait très tôt circulé, dès le lendemain de la réélection d’Emmanuel Macron.

La passation de pouvoirs a eu lieu sur le perron de Matignon, en début de soirée. À 61 ans, cette ancienne proche du PS – jamais encartée – est seulement la deuxième femme à occuper le poste de premier ministre, depuis la socialiste Édith Cresson, nommée il y a trente ans et restée en poste… dix mois. Le reste du gouvernement pourrait être dévoilé ce mardi 17 mai, par Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée. Le nouvel exécutif devrait être resserré autour de douze à seize ministres, et pourrait voir disparaître la fonction de secrétaire d’État.

Élisabeth Borne est supposée incarner une légère inclinaison à gauche

Après deux chefs de gouvernement issus des «Républicains», Édouard Philippe et Jean Castex, Élisabeth Borne est supposée incarner une légère inclinaison à gauche. « Tout changer pour ne rien changer», note pourtant, réaliste, le patron de LR Christian Jacob.

Lors de la passation de pouvoir, la première ministre s’est d’ailleurs engagée à poursuivre l’action du gouvernement «en faveur du pouvoir d’achat». L’ancienne préfète coche toutes les cases du «en même temps» macronien tout en s’inscrivant dans la continuité du premier quinquennat, dont elle a été une des exécutantes. «Ce nest pas un signal positif, juge le politologue Luc Rouban. Macron s’était positionné sur l’idée de “renouveau”. Au final, il prend quelqu’un de son équipe précédente avec un profil de technocrate, proche de celui de Castex. Elle ne risque pas non plus de lui faire de l’ombre.»

Contrairement à d’éventuelles «prises de guerre» évoquées, comme la chiraquienne Catherine Vautrin, elle a lavantage de convenir autant aux macronistes transfuges de la social-démocratie quaux marcheurs issus de la droite. Venue de la gauche, elle est membre de Territoires de progrès, le microparti des ministres Jean-Yves Le Drian et Olivier Dussopt, censé structurer l’aile «gauche» des marcheurs. Mais Élisabeth Borne est surtout une sociale-libérale.

Passée successivement aux Transports, à la Transition écologique et solidaire puis au Travail, elle a porté l’ouverture à la concurrence de la SNCF, puis la réforme de l’assurance- chômage, qui a rogné sur les indemnités de plus d’un million de chômeurs, au prétexte d’une incitation forte à retourner vers l’emploi. Enfin, puisque la première ministre devrait hériter du portefeuille de la «planification écologique», selon la promesse de campagne d’Emmanuel Macron, il fallait trouver un profil – un peu – vert. Cela tombe bien, Élisabeth Borne a été directrice de cabinet de Ségolène Royal lorsque celle-ci était ministre de l’Écologie, entre 2014 et 2015.

En réalité, ce n’est pas grand-chose. « Son bilan, c’est la double condamnation de la France pour inaction climatique », réagit Julien Bayou (EELV). Élisabeth Borne est par ailleurs, à l’heure où nous écrivons ces lignes, toujours candidate aux législatives, dans la 6e circonscription du Calvados. Celle qui n’a encore jamais été élue y a été parachutée par En marche dans l’espoir de prendre la suite du député LaREM Alain Tourret, qui, malade, ne rempile pas. Une «circo» plutôt centriste, a priori facile à gagner pour la Macronie: il faut dire quune défaite de la première ministre quelques semaines seulement après sa nomination serait un violent camouflet pour le parti présidentiel.

Son adversaire de la gauche rassemblée (Nupes), Noé Gauchard, tire une première salve: «Élisabeth Borne a un bilan désastreux à tous égards. Au ministère du Travail, elle a lutté contre les chômeurs plutôt que contre le chômage. Il est aussi ironique que Mme Borne prétende représenter une Assemblée dont elle n’a jamais respecté le caractère démocratique…» Bref, et sans surprise, cette nomination n’a rien d’une révolution sous le soleil macronien.

 « Macron a trouvé sa M me Thatcher. La technocratie au service de l’argent roi », résume Fabien Roussel (PCF). Le chef de l’État avait pourtant assuré, au soir de sa victoire, être conscient de devoir en partie sa réélection au barrage de la gauche: «Ce vote moblige, je suis dépositaire de leur sens du devoir», avait-il déclaré depuis le Champ-de-Mars, à Paris. Le CV de sa nouvelle première ministre témoigne que ce vote ne l’a pas obligé bien longtemps…

La retraite à 65 ans ou la réforme des conditions du RSA comme feuille de route

Et Jean Castex dans tout ça? Le désormais ex-premier ministre quitte lhôtel de Matignon par la même petite lucarne que celle par laquelle il était entré. Il ne sera pas candidat aux législatives. L’élu de Prades (Pyrénées-Orientales) naura jamais su se départir de son image de technocrate inconnu du grand public, nommé là pour jouer les caudataires de la politique décidée par le chef de l’État, et lui seul. Ni de la triste étiquette de monsieur Déconfinement puis Reconfinement, animateur des innombrables et pas toujours très compréhensibles conférences de presse sur l’évolution des règles sanitaires.

Jean Castex aura surtout été un premier ministre de crise. «Je sais que, pour beaucoup de Français, je resterai associé à cela», concède d’ailleurs l’intéressé auprès du  Parisien. Avec pour feuille de route le recul de l’âge de départ à la retraite à 65 ans ou encore la réforme des conditions du RSA, sa successeure, Élisabeth Borne, marquera davantage les esprits, sans doute pour le pire. Et à condition, bien sûr, que les résultats des législatives ne conduisent pas, dans un mois, ce nouveau gouvernement vers une fin prématurée. «Cest un CDD de mission dintérim», raille d’ailleurs Jean-Luc Mélenchon. L’insoumis espère succéder à Élisabeth Borne en cas de victoire de la gauche, le 19 juin prochain.

 

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INFLATION

17 Mai 2022, 06:59am

Publié par PCF Villepinte

CGT PUBLIÉ LE 16 MAI 2022

Alors que l’inflation s’installe en France (+4, 8 % en un an selon l’Insee), les profits n’ont jamais été aussi importants pour les entreprises du CAC 40, preuve que l’inflation est un puissant révélateur du conflit entre le capital et le travail.

Les prix augmentent, les marges des entreprises explosent mais les salaires et les investissements ne suivent pas, et la perte du pouvoir d’achat s’accentue.

En l’absence de redistribution, c’est le travail qui paie le prix de l’inflation. 

L’inflation – une hausse générale et durable du niveau des prix – est manifeste sur bon nombre de produits au cours des 12 derniers mois : combustibles liquides + 84 % ; gaz naturel + 41,3 %, services d’aides à domicile + 16 %, poissons frais +15,6 %, transports des passagers en train + 13,8 %, pâtes + 10,8 %.

Mesurée grâce à l’Indice des prix à la consommation (IPC) établi sur un panier de plusieurs centaines de produits, elle sert de référence à l’indexation du SMIC, du point d’indice, des pensions de retraite.

Mais l’IPC n’est pas un indice du coût de la vie :  l’inflation n’a pas le même impact en fonction des revenus, et ses conséquences sont plus dramatiques pour les petits budgets que pour les hauts salaires. Lorsque l’inflation augmente, la perte du pouvoir d’achat est plus importante en bas de l’échelle des salaires.

« Aujourd’hui, le décalage entre le taux de l’inflation annoncé et le ressenti se creuse » constate Mathieu Cocq, économiste CGT. 

Création d’un indice du coût de la vie

C’est pourquoi la CGT se bat pour la création d’un indice du coût de la vie, qui en prenant en compte d’autres indicateurs (logement, tabac, qualité des produits…), donnerait un meilleur reflet de la réalité des travailleurs, et constituerait la nouvelle référence pour l’indexation.

L’inflation est liée en grande partie au coût de l’énergie : la guerre en Ukraine qui limite les importations de gaz russe, les pays producteurs de pétrole qui n'augmentent pas la production.

Mais les chaines d’approvisionnement au ralenti, les tensions géopolitiques qui limitent l’approvisionnement en matières premières ou en produits, se répercutent aussi sur toutes les chaines de valeur et concourent à son augmentation.

Pour lutter contre l’inflation, la CGT revendique : 

la hausse du SMIC à 2 000 euros brut, 

 la revalorisation de salaires au-dessus de l’inflation,

 le retour à l’échelle mobile des salaires, avec répercussion immédiate de l’inflation dans l’ensemble des branches,

 le blocage du prix de l’énergie et des biens de première nécessité, 

 la réindustrialisation du pays, la création de Pôles publics (énergie, transport, médicaments), pour rester maitres des réponses à apporter à tous nos besoins. 

 

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Face à la montée des insécurités humaines, le feu couve désormais partout dans le monde

17 Mai 2022, 06:55am

Publié par PCF Villepinte

INTERNATIONAL COMMUNISTES Publié le 16/05/2022 par PCF

Les insécurités économiques, sociales et environnementales pèsent désormais de manière déterminante sur toute l’humanité, provoquant une désorganisation profonde des sociétés avec des cohortes de désastres humains. Ces problèmes trouvent leur origine dans le système global capitaliste.

Depuis plusieurs décennies, les politiques néolibérales ont accru les fléaux des inégalités et de la pauvreté avec les dominations prédatrices des grandes puissances et la mise en concurrence des travailleurs, notamment par les grandes institutions financières internationales. La crise du Covid-19 et la guerre en Ukraine rendent la situation, plus particulièrement pour les pays du Sud, cataclysmique.

En fonction des pays, la part des 10 % les plus riches représente entre 30 et 70 % du revenu national, alors que les 50 % des plus pauvres possèdent moins de 5 % du total. Depuis 2020, 97 millions de personnes sont à nouveau touchées par l’extrême pauvreté. Cela attise partout les frustrations socio-économiques, les tensions identitaires et religieuses ou les conflits armés.

L’insécurité alimentaire fait près de 10 millions de morts par an, tandis que le problème de la faim affecte 800 millions d’êtres humains. L’agriculture productiviste, les complexes agro-industriels encouragés par les règles de l’OMC génèrent un système non-soutenable qui provoque un effondrement de la biodiversité, l’érosion et l’artificialisation des sols, compromettant la survie de la Terre.

Dans la corne de l’Afrique, le manque d’eau, la sécheresse, les guerres, les ravages des criquets déciment l’élevage, tandis que les productions agricoles sont au plus bas. La hausse des prix des produits alimentaires, antérieure aux crises récentes, s’accélère, frappant les plus pauvres. L’alimentation occupe en effet 40 % des dépenses dans les pays les moins avancés et 20 % dans les pays émergents. Alors que les factures d’importation flambent, que les pénuries menacent, que les chaînes d’approvisionnement sont perturbées, nombre de gouvernements envisagent, comme en Tunisie, de mettre un terme aux subventions sur certaines denrées.

Tandis que le contexte géopolitique devrait être un point de bascule afin d’accélérer la conversion vers une agriculture plus durable, la multiplication des discours alarmistes dans les pays riches visent à renoncer à tous les engagements, comme le maintien des néonicotinoïdes ou des engrais azotés, et à banaliser le retour en force du productivisme hypothéquant la régénération des sols.

Selon l’OMS, l’insécurité climatique est à l’origine de 8 millions de morts par an. Pluies diluviennes en Afrique du Sud, accélération de la désertification du Sahel, sécheresse dans le sous-continent indien, incendies en Australie ou en Russie, fonte des glaces et élévation du niveau des océans…, des régions entières risquent de devenir inhabitables.

Si les causes de ces phénomènes sont particulièrement documentées, il est désormais impératif d’articuler les questions sociales à celles du climat en s’attaquant à ce mode de production, aux logiques libérales, au commerce mondialisé et à l’accaparement des richesses par quelques-uns. Les pays du Sud sont les plus vulnérables au changement climatique. Sans investissement dans les infrastructures qui protègent des chocs climatiques, les coûts vont être de plus en plus lourds à supporter, d’autant que nombre d’entre eux paient également les frais d’une mondialisation en perte de vitesse.

L’insécurité sanitaire est telle que l’on ne parvient plus aujourd’hui à chiffrer les dégâts. L’OMS alerte depuis des années sur la résurgence de maladies mortelles avec une hausse spectaculaires des cas de rougeole, de polio ou de fièvre jaune. Ces hausses proviennent d’un recul de la vaccination. En 2020, 23 millions d’enfants en ont été privés.

Et que dire des 44 % de la population mondiale qui n’ont même pas reçu une première dose de vaccin contre le Covid-19, alors que les brevets demeurent privés ! La marchandisation et la privatisation des politiques de santé publique sont responsables de cette situation, tout comme le modèle dominant de la recherche-développement qui ne vise qu’à maximiser les profits.

L’insécurité est également éducative. La pandémie a interrompu l’éducation de millions d’enfants dans les pays les plus pauvres, alors qu’ailleurs les décrochages scolaires ont été massifs. Cela aura des conséquences incalculables sur les parcours individuels, des effets dévastateurs sur la productivité et les revenus des futures générations.

Enfin, l’insécurité généralisée frappe tout particulièrement les migrants. Dans un monde global et ouvert, les migrations progressent en raison des déséquilibres démographiques et des insécurités humaines. Elles ont acquis une dimension structurelle et durable que rien n’arrêtera. Ces hommes et ces femmes doivent pourtant faire face à la mort, à la répression, à des accueils désastreux, des humiliations ou des exclusions. Il y a urgence à inventer dans ce registre des politiques plus humaines, en insistant sur le caractère positif des phénomènes migratoires.

Toutes les conditions d’une profonde dépression sont aujourd’hui réunies, notamment dans les pays du Sud confrontés au durcissement des politiques monétaires, aux risques de défaut de paiement, au fardeau de dettes faramineuses, à l’assèchement des dépenses publiques, à l’inflation, à l’effondrement monétaire…, alors que la corruption et la gabegie des classes dirigeantes provoquent de véritables affaissements de sociétés entières.

Après la chute du mur de Berlin, la mondialisation s’est confondue avec le néolibéralisme, concevant la construction du monde par le marché, asphyxiant le politique et le social. Mais depuis la fin du XXe siècle, on assiste à l’émergence d’une contestation mondialisée. Les printemps arabes (2011) avaient marqué un tournant.

Les mouvements sociaux ont rebondi en 2019 par l’effet conjugué d’une chute de légitimité des institutions et de la peur suscitée par les conséquences de la mondialisation. Ce tournant structure de manière nouvelle l’espace mondial illustrant la centralité du phénomène. Seule l’épidémie de Covid-19 est parvenue, temporairement, à l’endiguer. Avec le recul partiel de l’épidémie et l’exacerbation des tensions, les mouvements de contestation sont de retour, comme en témoigne le soulèvement populaire au Sri Lanka, mais qui pourraient toucher très rapidement de nouveaux pays comme le Pakistan, le Bangladesh ou le Pérou.

Les communistes doivent y porter une grande attention car ils posent de manière renouvelée le combat de classe contre le capitalisme. Il serait illusoire en même temps de nationaliser des menaces qui sont de nature globale en fermant les frontières ou en mettant en œuvre des politiques souveraines nécessairement contradictoires au niveau des États. Il y a urgence à renforcer les compétences des institutions internationales comme la FAO, l’OMS, le HCR ou l’Unicef, afin de mieux repenser le monde dans l’interdépendance.

Pascal Torre
responsable-adjoint du secteur international du PCF
chargé du Maghreb et du Moyen-Orient.

 

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Menaces contre l’IVG

16 Mai 2022, 11:13am

Publié par PCF Villepinte

 

Maurice Ulrich L'Humanité

Publié le Lundi 16 Mai 2022

Il y a près d’un demi-siècle, deux ans avant le vote en France, avec la loi Veil, du droit à l’IVG conquis de haute lutte, la Cour suprême des États-Unis, par sept voix contre deux, validait, avec l’accord Roe v. Wade, le droit des femmes à disposer de leur corps au nom de l’égalité entre hommes et femmes et du respect de la vie privée.

Samedi, dans 450 villes des États-Unis, des dizaines de milliers de manifestantes et de manifestants protestaient contre l’éventualité d’une remise en cause de ce droit par la Cour suprême elle-même, en ouvrant aux États la possibilité d’interdire l’IVG ou de le limiter drastiquement. On prête ces intentions à 26 États. Déjà, dans nombre d’entre eux, les restrictions sont telles qu’avorter est devenu impossible pour des milliers de femmes.

Certains, comme le Texas, ont même défini des villes entières comme des «sanctuaires denfants». Ce n’est pas nouveau aux États-Unis. Donald Trump, dès le début de son mandat, avait interdit les ONG favorables à l’IVG, avec ce commentaire du porte-parole de la Maison-Blanche, un chef-d’œuvre d’absurdité: «Il veut agir pour tous les Américains, y compris ceux qui ne sont pas encore nés.»

Ce qui se passe là ne concerne pas que les États-Unis. Une vague réactionnaire, conservatrice, se répand un peu partout dans le monde. Les menaces contre l’IVG en Pologne ne sont que suspendues. L’avortement est interdit à Malte, pourtant membre de l’UE. Il est interdit ou fortement restreint dans plusieurs dizaines de pays avec des peines allant jusqu’à cinquante ans de prison.

Surtout, l’IVG, fondé sur le droit imprescriptible des femmes à disposer de leur corps, a aussi une dimension politique. Elle touche à la domination patriarcale exercée sur elles, et c’est aussi une question, oui, de classe et de contrôle social. Les femmes les plus exposées sont les plus modestes, les plus démunies, celles qui n’ont le choix qu’entre les grossesses subies et l’avortement clandestin au risque de leur vie, comme Simone Veil l’avait dit avec force et émotion devant l’hostilité de sa propre famille politique. Ne croyons pas, ici, en France, que nous ne soyons plus concernés.

 

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