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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Répondre aux urgences du pays

30 Juin 2022, 07:15am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 29/06/2022 par PCF

 – Extraits de la déclaration de Fabien Roussel du 22 juin

La constitution du groupe de la Gauche démocrate et républicaine au lendemain des élections présidentielle et législatives est essentielle pour la gauche, pour le monde du travail et pour tous les habitant·e·s de France continentale et d’Outre-mer épris de justice sociale et fortement attachés aux valeurs d’une République qui respecte tous ses citoyens. Nous aurons à cœur de nous mettre au service de tous et de porter leurs colères et leurs espoirs, leurs exigences de dignité, de solidarité et d’égalité.

Comme nous nous y sommes engagés au lendemain de l’élection présidentielle, les députés du groupe GDR travailleront de concert avec les autres groupes parlementaires de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes). Avec le groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste (CRCE), dont sa présidente Éliane Assassi vient de déposer une proposition de loi pour encadrer l’usage des cabinets conseils, c’est une force qui comptera dès les prochaines semaines.

L’ensemble des propositions que nous avons défendues lors des élections législatives avec l’alliance de gauche et lors de la campagne présidentielle de «La France des jours heureux» seront au cœur de cette rentrée parlementaire.

C’est d’ailleurs ce que j’ai rappelé au Président de la République ce mardi 21 juin 2022 lors de notre entretien.

Je lui ai à nouveau rappelé, en toute franchise, qu’une grande majorité de nos concitoyen·ne·s rejetaient avec force sa politique, et notamment son projet de réforme portant l’âge de départ en retraite à 65 ans. Mettre à l’ordre du jour cette réforme serait une véritable provocation.

J’ai demandé au contraire que des mesures soient prises sans délai par l’exécutif pour répondre à la crise sociale et économique d’une extrême gravité pour notre peuple et pour l’avenir du pays.

En tête de ces mesures, le pouvoir d’achat :

L’augmentation de 15 % du Smic et du point d’indice des fonctionnaires de 10 % au 1er juillet, ainsi que la reconnaissance stricte des qualifications et de l’ancienneté.

La convocation urgente d’une conférence salariale visant à l’augmentation sensible de tous les salaires.

La hausse des pensions de retraites sur le montant du Smic réévalué et la baisse de la CSG sur les retraites.

La baisse immédiate des prix des carburants par la diminution des taxes.

Le rétablissement de la demi-part fiscale pour les veuves et les veufs.

Un plan d’embauche immédiat pour l’éducation nationale et la santé.

Pour financer ces mesures, j’ai rappelé l’urgence de mieux distribuer les immenses richesses dont dispose le pays. J’ai alerté le chef de l’État sur la hausse des taux et la nécessité d’agir sur la Banque centrale européenne pour obtenir des prêts à taux négatifs. Cela permettrait d’investir massivement dans la transition écologique, dans l’emploi et la recherche, dans le soutien aux TPE et PME.

Pour agir concrètement sur l’explosion des prix de l’énergie et des matières premières, j’ai demandé au Président de la République de convoquer en urgence une réunion avec tous les acteurs intermédiaires pour leur imposer de mettre un terme aux pratiques spéculatives.

Dans le même esprit, et à l’instar de l’Espagne et du Portugal, j’ai proposé que la France décide enfin de sortir du système tarifaire européen, ce qui permettrait de faire baisser sensiblement le prix de l’électricité produite à moindre coût en France.

Par ailleurs, j’ai souhaité interroger le Président de la République sur les initiatives que la France allait prendre concernant le conflit en Ukraine, pour l’obtention d’un cessez-le-feu en Ukraine.

Les Françaises et les Français peuvent compter sur le groupe GDR à l’Assemblée et le groupe CRCE du Sénat pour faire avancer toutes les propositions, les mesures en faveur de la paix comme celles qui répondraient aux urgences sociales et écologiques. µ

Fabien Roussel

secrétaire national du PCF, député du Nord

Mercredi 22 juin 2022

 

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L’UE : refonder avant d’élargir

29 Juin 2022, 18:55pm

Publié par PCF Villepinte

Publié le 29/06/2022 par PCF

Le jeudi 23 juin, le Conseil européen a accordé le statut de « candidat » à l’adhésion à l’Union européenne à la Moldavie et à l’Ukraine. La Géorgie et la Bosnie-Herzégovine, candidates à la candidature, ont vu leur demande repoussée.

Il y a donc, officiellement aujourd’hui, sept pays candidats : outre les deux anciennes républiques soviétiques, la Serbie, l’Albanie, la Macédoine du Nord, le Monténégro et, toujours, la Turquie, avec laquelle les discussions sont « au point mort » selon le Conseil européen. Pour l’ensemble, et pour des raisons différentes, nous sommes très loin d’une adhésion. Les négociations les plus avancées concernent le Monténégro et la Serbie. Même pour Belgrade, l’adhésion est conditionnée par la reconnaissance de l’indépendance unilatérale du Kosovo, ce qui est inacceptable pour elle, ainsi que, d’ailleurs, pour d’autres pays de l’UE.

La question de l’élargissement doit être précédée d’une autre : celle du projet européen porté par l’UE. Dans quelle construction européenne veut-on intégrer de nouveaux pays ? Le lancement d’une autre construction européenne, garantissant l’alignement vers le haut des droits sociaux et démocratiques et répondant réellement aux exigences de souveraineté démocratique des peuples et à la crise climatique, est un préalable à la question du contour géographique.

En ce qui concerne spécifiquement l’Ukraine, d’autres problèmes majeurs se posent. Les critères de Copenhague de 1993 définissant les conditions d’adhésion énoncent que le candidat doit être un État de droit. Or, nous en sommes très loin. L’Ukraine est encore moins un État de droit aujourd’hui qu’avant l’agression du régime russe du 24 février.

L’État ukrainien n’est pas une démocratie. Il présente aujourd’hui de clairs risques de se transformer en dictature de l’armée et des services de sécurité qui sont en train de s’arroger des pouvoirs arbitraires. L’interdiction des partis d’opposition décrétée par Volodymir Zelensky en est une des manifestations. Les arrestations d’opposants, communistes ou non, s’y multiplient.

En outre, se pose le problème de l’inscription future de l’Ukraine dans la défense européenne. Or, rappelons que le traité de Lisbonne a introduit une clause de défense mutuelle similaire à l’article 5 du traité de l’Atlantique nord. L’adhésion à l’UE ne peut pas être utilisée comme un moyen de contournement de l’impossibilité actuelle pour le gouvernement ukrainien de rejoindre l’OTAN.

Non, l’entrée dans l’UE n’est pas la bonne solution. Alors, quelle est l’alternative ?

À court terme, il faut reposer la question de l’accord d’association qui existe entre l’Ukraine et l’UE depuis 2014, sur une idée originale, rappelons-le, non pas du pouvoir issu de Maidan qui n’a fait que la reprendre, mais de Victor Yanoukovitch, avant un revirement de dernière minute. Le contenu actuel de cet accord est honteux.

Les députés européens du PCF s’étaient d’ailleurs exprimés contre. Il organise en réalité l’exploitation des travailleurs ukrainiens en Europe, ce dont un certain nombre de gouvernements se sont ignominieusement servis après 2014, alors qu’un million d’Ukrainiens s’étaient déjà exilés. Cet accord d’association peut être remis totalement à plat, en le fondant sur la protection des réfugiés, et sur les conditions d’une coopération humanitaire, médicale et économique.

À plus long terme, se pose la question de l’intégration de l’Ukraine et des pays de la région dans un espace commun de paix, de coopération et de sécurité collective. L’UE ne se confond pas avec la totalité de l’Europe. Emmanuel Macron a avancé dans son discours du 9 mai au Parlement européen l’idée d’une « communauté politique ». Sur quelles bases ? Avec quelles modalités de fonctionnement ? Il n’en dit rien. Mais la question est sur la table.

La perspective d’un espace pan-européen large de coopération, que le PCF, avec d’autres, porte avec constance, est donc un enjeu d’avenir. Ouvrons largement le débat !

Vincent Boulet

responsable des questions européennes pour le PCF

membre de la commission des Relations internationales

 

 

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Parc G Valbon : AIRE DES VENTS

29 Juin 2022, 09:06am

Publié par PCF Villepinte

 

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Les sénateurs communistes proposent le 100 % santé

29 Juin 2022, 07:04am

Publié par PCF Villepinte

Sénat Le groupe CRCE a présenté, mardi, une proposition de loi visant à instaurer le remboursement intégral des soins. Les parlementaires plaident aussi pour la prise en charge de l’aide médicale d’État par la Sécurité sociale.

Publié le Mercredi 29 Juin 2022

Naïm Sakhi L'Humanité 

 

Au Sénat aussi, en ces temps de reparlementarisation de la vie politique, la gauche est à l’offensive. Le groupe communiste (CRCE) a présenté, mardi, une proposition de loi relative au remboursement intégral des dépenses de santé par l’assurance-maladie.

 «La crise sanitaire a révélé les difficultés du système de santé, fragilisé par les politiques d’austérité. Pourtant, ce dernier a tenu le choc grâce à la Sécurité sociale», assure Laurence Cohen. La mesure, présente dans le programme de la Nupes et portée par Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon lors de la présidentielle, apporterait une solution aux 29 % de Français qui confient avoir déjà renoncé à des soins médicaux par manque d’argent, selon une enquête OpinionWay de 2019. 

«Ils ne le font pas par plaisir mais par contrainte. La pathologie, elle, s’aggrave de fait, entraînant un surcoût pour la société», poursuit la sénatrice du Val-de-Marne. D’autant que 4 millions de Français n’ont pas les moyens de payer une couverture complémentaire, dont de nombreux retraités.

suppression du délai de carence pour l’AME

Par ailleurs, les sénateurs PCF réclament le transfert de l’aide médicale d’État (AME) dans le régime général de la Sécurité sociale. Une aide dans le viseur d’une partie de LR et de l’extrême droite, mais à laquelle la moitié des personnes en situation irrégulière n’ont pas recours du fait des différents durcissements des conditions pour en bénéficier. Les parlementaires réclament d’ailleurs la suppression du délai de carence de trois mois, «comme c’est le cas pour les Ukrainiens sur notre sol.

Ce tri entre les réfugiés est non seulement intolérable, mais aussi irresponsable d’un point de vue de santé publique», mesure la parlementaire. La proposition de loi prévoit aussi la suppression des dépassements d’honoraires, des tickets modérateurs, des forfaits hospitalier et patient urgences, ainsi que le rétablissement de l’élection des administrateurs aux caisses de Sécurité sociale.

L’ensemble de ces mesures est chiffré à 24,5 milliards d’euros. Les sénateurs communistes souhaitent exclusivement les financer par des cotisations sociales, en rétablissant notamment les 6 points de cotisation employeur supprimés par le crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice). Par ailleurs, le groupe communiste au Sénat entend plancher sur les déserts médicaux en proposant, entre autres, la création de centres de santé «dans lensemble des bassins de vie», explique Pascal Savoldelli.

Une vision de la santé publique contraire à celle d’Emmanuel Macron, malgré le projet de «Grande Sécu» envisagé en début dannée. «La Macronie est coutumière du fait: reprendre la sémantique mais en faisant tout le contraire, en introduisant des paniers de soins laissant à la charge des patients une partie des frais», insiste Laurence Cohen. Le gouvernement et la droite qui domine le Sénat prendront-ils en compte cette urgence sociale en inscrivant cette proposition à l’ordre du jour?

 

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Muscler

29 Juin 2022, 06:59am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 29/06/2022 par PCF

Dans le dernier JDD, on apprend que les cotes de popularité du Britannique Boris Johnson, de l’Américain Joe Biden et du président Macron sont, toutes les trois, en chute libre. Comme l’automne s’annonce pareillement compliqué pour eux, comment peuvent-ils rebondir, s’interroge le journal qui sollicite l’avis de divers instituts. « En musclant leurs positions à l’international », répondent ces experts.

On se trompe sans doute, et on l’espère bien, mais si on traduit en bon français, ça fait un peu penser à cette expression jadis à la mode : une bonne petite guerre et ça repart…

Gérard Streiff

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Des « efforts »…

29 Juin 2022, 06:53am

Publié par PCF Villepinte

Publié le Mercredi 29 Juin 2022

L'Humanité Jean-Emmanuel Ducoin

Alors que, dans les tréfonds du pays, une colère de moins en moins sourde se propage à la vitesse des fins de mois difficiles, voire impossibles, le gouvernement est aux abois et tente de renouer avec sa stratégie consistant à saupoudrer des mesures afin de montrer qu’il protège les Français. Mardi, nous avons donc appris que les fonctionnaires seraient augmentés de 3,5 %, dès le 1er juillet. Dont acte. Comme on dit dans ces cas-là: il était temps!

Après des années de disette et de gel du point dindice, cette forme de «rattrapage» au minimum ne passera pas ­inaperçue parmi les personnels concernés, certes, mais reste très en deçà de la crise sociale et des besoins d’une nation désormais menacée dans tous ses équilibres fondamentaux…

Nous le savons, la «bataille» du pouvoir dachat devrait alimenter la reprise des travaux parlementaires. Elle sannonce épique. Dautant que lInsee se veut formel: la terrible hausse des prix va se poursuivre à un rythme infernal, jusqu’à 7 % prévus dès septembre! Énergie, alimentation, produits manufacturés, tout y passe. Linstitut affirme par ailleurs que les remèdes envisagés par lexécutif – prime Pepa, fonction publique, prime d’activité, etc. – n’amélioreront le revenu disponible des ménages que de 1 point seulement, ce qui sera bien inférieur à la réalité de la hausse des prix…

Pendant ce temps-là, l’indécence continue de sévir. Dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche, les trois groupes EDF, Engie et TotalEnergies ont appelé les Français à réduire leur consommation d’énergie. Certains grands patrons ne manquent pas de toupet, singulièrement celui de Total, qui a distribué 16 milliards de dividendes l’année dernière, qui a augmenté son propre salaire de 52 % en 2021, passant ainsi à 5,9 millions d’euros annuels, et qui ose demander à ses concitoyens de baisser le chauffage ou la climatisation dans les Ehpad cet été…

Des «efforts», réclament-ils. On croit rêver. Pour mémoire, souvenons-nous que tous les superlatifs furent de rigueur pour qualifier l’année 2021 des sociétés du CAC 40. Records historiques des chiffres d’affaires, des résultats nets et des marges opérationnelles. Leurs profits ont rebondi de 85 % et dépassé 150 milliards d’euros. Vous avez dit «crise»?

 

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Rony Brauman : « Il y a aujourd’hui une espèce de course au crime majuscule »

27 Juin 2022, 09:02am

Publié par PCF Villepinte

Avec le retour de la guerre en Europe, Rony Brauman, l’ancien président de Médecins sans frontières, dénonce l’indignation sélective de la justice internationale qui relève les exactions en Ukraine mais reste silencieuse concernant d’autres conflits, comme en Palestine.

Vadim Kamenka Antoine Poncet L'Humanité

Samedi 25 Juin 2022

Cyril Zannettacci / Agence VU

Après quatre mois de guerre depuis son invasion par la Russie, le 24 février, l’Ukraine bénéficie d’un large soutien international. Ces réactions, indispensables, Rony Brauman s’en réjouit, mais il constate une différence de condamnations quand l’intégrité territoriale d’autres pays est atteinte. Le peu de réaction diplomatique et d’enquêtes face à l’occupation, la colonisation et aux violations du droit international par les autorités israéliennes vis-à-vis de la Palestine l’interpelle.

Quel est votre point de vue sur la guerre en Ukraine, qui a débuté il y a quatre mois?

En premier lieu, un sentiment de gâchis et de désespérance devant cette entreprise meurtrière, qui va se solder par des dizaines de milliers de morts. In fine, cette guerre sera gagnée par celui qui aura réussi à durer, le moins usé. De cette situation désastreuse, il n’y aura aucun vainqueur. Il y aura un «non-vaincu».

Lautre leçon immédiate, cest le fait quon retrouve une guerre interétatique entre deux États voisins. Un conflit ultraclassique qui sort des interventions militaires de type corps expéditionnaire, comme en Irak, en Libye, en Afghanistan ou ailleurs. Cela nous rappelle que ce type d’affrontement ne peut pas être considéré comme révolu. Et que d’autres formes peuvent potentiellement réapparaître aussi.

Ma troisième observation porte sur les répercussions inédites de ce conflit, avec les pénuries qui en découlent. Elles peuvent apparaître encore absorbables par les pays riches, avec toutefois de fortes disparités selon le niveau de revenu, comme on peut déjà le constater. Mais, dans l’ensemble, nos économies permettent d’amortir une partie des effets.

Pour un certain nombre de pays du monde, notamment en Afrique et au Proche-Orient, la situation est dramatique. L’interruption des livraisons de céréales – essentiellement de blé ukrainien et russe – amène à des conséquences extrêmement dures pour plusieurs États dépendants à 100 % de cette ressource pour l’alimentation de leur population. Il est encore très difficile d’en prévoir l’ampleur et les mécanismes de résilience collectifs.

Cette crise, sans précédent, s’explique par la mondialisation presque instantanée d’un conflit pourtant local. Son impact sur l’économie mondiale s’avère considérable, notamment pour la sécurité alimentaire quotidienne de la planète. Cela explique aussi pourquoi cette guerre en Ukraine tient une place particulière.

Ce conflit apparaît aussi à part en matière de droit international. Pourquoi?

Il s’agit d’une invasion caractérisée, d’une atteinte à la règle de droit qui fonde l’ordre international. Il est donc logique d’invoquer le droit international en réaction, comme cela a été le cas lors de l’invasion américaine de l’Irak en 2003. Je suis plus frappé par l’importance prise par les notions de droit humanitaire, à un moment où le droit est piétiné, comme toujours lors d’un conflit. Y a-t-il des crimes de guerre? Y a-t-il des crimes contre lhumanité? Y a-t-il des génocides? Les deux acteurs essayent d’instrumentaliser l’ensemble de ces termes, y compris celui de «génocide».

La description des faits, des violences, semble toujours rapportée à une qualification juridique, et l’on est invité, sous pression, à ratifier l’existence d’un génocide sous peine d’apparaître comme complaisant envers l’agresseur.

Cette espèce de course au crime majuscule est préoccupante, comme si les autres violences de masse ne pouvaient plus nous mobiliser ou nous révolter. On constate aussi que la justice internationale participe activement à la polarisation, par l’ampleur et la rapidité de son déploiement, en contraste avec d’autres situations où elle s’est montrée plus discrète.

Comme si les procureurs successifs de la Cour pénale internationale (CPI) semblaient être aux ordres des États-Unis. Je ne dis pas que les faits sur lesquels ils enquêtent sont des fabrications propagandistes. Bien au contraire, ils enquêtent sur des crimes extrêmement sérieux et graves.

Mais cet empressement et cette ampleur, avec 42 enquêteurs déployés, jettent à nouveau le doute sur la Cour pénale internationale, alors qu’elle fait preuve d’une prudence de chat en Israël-Palestine, en Afghanistan, en Irak, pour ne citer que des conflits dans lesquels les États-Unis sont directement impliqués. Cette justice-là est loin de l’idée que l’on se fait de la justice.

Ce sentiment d’être délaissé par la justice internationale peut-il expliquer qu’une partie importante des pays du Sud refuse de condamner la Russie, par volonté de ne pas s’aligner sur les pays occidentaux?

Dans la mesure où la Cour pénale internationale doit enquêter sur quatre types de crimes: crime dagression, crime de guerre, crime de génocide, crime contre lhumanité, il faut bien constater que lUkraine nest pas lunique endroit du monde où ce type de crime est commis.

J’ai en tête le conflit israélo-palestinien, où les crimes de l’occupant sont commis au quotidien. L’attaque israélienne lors des funérailles de Shireen Abu Akleh, la journaliste abattue le 11 mai lors d’un reportage à Jénine, est consternante et nous en dit long sur la situation. L’assassinat de cette journaliste et l’attaque de son enterrement illustrent une forme de «poutinisation» de la société et de la politique israéliennes.

Comme dailleurs lacharnement des Israéliens contre l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, emprisonné à répétition sans aucune possibilité de se défendre, à l’instar d’Alexeï Navalny en Russie. Je souligne au passage l’inertie des autorités françaises face à la persécution du citoyen français qu’est Salah Hamouri. La mollesse des réactions internationales face à ces exactions n’est évidemment pas sans conséquences sur la crédibilité des discours démocratiques.

En politique étrangère, il a toujours été question des intérêts nationaux qui organisent et configurent nos réactions à des éléments internationaux. Mais il faut être capable d’accéder à une forme de dissociation entre les crimes qui mériteraient l’occupation massive du temps des relations internationales et ceux qui semblent inexistants.

Vous avez souhaité alerter sur la situation des Palestiniens dans une tribune publiée le 31 mai dans «le Monde». Est-ce une simple colère?

Dans ce texte, j’ai eu envie de comparer les deux actualités: Ukraine et Palestine. Deux entités nationales qui sont envahies, occupées et maltraitées. L’une suscite une forte réaction de boycott et de sanctions internationales extrêmement rapides et déterminées. Pour les Palestiniens, il n’existe aucune condamnation ni poursuite internationale.

Au contraire, ils subissent une criminalisation de toute forme de résistance digne, pacifique et citoyenne. La société civile qui tente par exemple d’organiser un mouvement de boycott (BDS) se retrouve poursuivie, et des personnalités comme Salah Hamouri, qui œuvrent à la défense des prisonniers palestiniens, sont arrêtées et incarcérées sans preuves. Ce contraste entre les deux situations m’apparaissait révoltant.

Sur le terrain, est-ce que les associations critiquent aussi ce manque d’investissement international?

Une partie des reproches vise la CPI. Ces critiques ne sont pas nouvelles. Depuis le début, nous avons été un certain nombre à nous montrer sceptiques vis-à-vis d’une telle structure. Ces dernières années, nous connaissons une satisfaction amère de constater une forme d’échec. Pour bien des ONG, elle incarne malgré tout l’espoir d’un ordre international décent.

Le fait que l’Europe se préoccupe davantage de la guerre en Ukraine que d’autres conflits ou violences de masse dans le monde me semble en revanche défendable. Je ne partage pas l’attente de restituer à l’Europe le rôle qu’elle a perdu de pacificateur mondial. Elle peut apparaître séduisante et sympathique, mais elle incarne une forme d’impérialisme libéral qu’illustrent les fiascos de Libye, d’Afghanistan ou des pays sahéliens.

Dans le cadre de résolution des conflits, le rôle des sociétés et gouvernements voisins me semble prépondérant, essentiel. Les interventions lointaines visant à l’installation d’un ordre politique nouveau sont vouées à l’échec, voire à l’aggravation des situations que l’on prétendait améliorer.

Les expériences passées le démontrent, de l’intervention soviétique en Afghanistan, dans les années 1980, à la Syrie, aujourd’hui, au sujet de laquelle on a entendu de multiples appels à l’intervention pour mettre fin au carnage. Une façon d’ignorer que ce pays souffrait déjà d’une multiplicité d’interventions et qu’une opération armée ne met généralement pas fin à une guerre. Voilà une illusion dont on aurait dû sortir depuis les échecs retentissants: Afghanistan, Irak, Libye, pour ne parler que des plus récents

Justement, sur ces interventions, faut-il armer toujours plus l’Ukraine, au risque de nous emmener dans un conflit nucléaire?

Il s’agit d’un jeu dangereux, mais la situation est extrêmement délicate. Car ne pas aider l’Ukraine, notamment militairement, c’est valider la prise du pays. Il est donc normal que l’Ukraine et son gouvernement réclament des armes à l’Europe. On peut aussi comprendre que l’Union européenne voisine ait réagi vigoureusement à cette invasion pour garantir la sécurité.

Néanmoins, il existe plusieurs formes d’aide militaire et différentes conceptions. Celle défendue par les États-Unis, la Pologne, la Lituanie, qui souhaitent battre la Russie et même l’écraser. Et celle qui vise à rééquilibrer le rapport des forces pour conduire à une solution politique, défendue notamment par l’Allemagne, l’Italie et la France, position qui m’apparaît beaucoup plus judicieuse.

Il faut donc fixer des limites de la part de l’Europe sur cette cobelligérance et ne pas souscrire à tous les appels de Volodymyr Zelensky, qui joue bien sûr son rôle. L’Ukraine mène une «guerre juste», selon les critères classiques de celle-ci, en se défendant contre une agression. Cela ne signifie pas pour autant que les buts de guerre de ce gouvernement doivent devenir l’objectif final de tous.

 

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André Chassaigne : « Une participation au gouvernement est exclue »

27 Juin 2022, 08:56am

Publié par PCF Villepinte

Le député communiste André Chassaigne affiche son refus de la main tendue d’Emmanuel Macron et appelle le chef de l’État à faire sa «révolution copernicienne».

Naïm Sakh L'Humanité

Publié le Lundi 27 Juin 2022

Richard DAMORET/REA

Alors qu’Emmanuel Macron a renouvelé Élisabeth Borne dans ses fonctions, malgré l’absence de majorité absolue, André Chassaigne rappelle que la Nupes déposera une motion de censure si la première ministre ne se soumet pas à un vote de confiance des députés. Le communiste se félicite par ailleurs de la progression du groupe GDR, qu’il préside.

Emmanuel Macron charge Élisabeth Borne de bâtir un «gouvernement daction», tendant la main aux groupes parlementaires allant «des communistes à LR», pour adopter ses réformes. Quelle est votre réaction?

Je préférerais que le chef de l’État fasse sa révolution copernicienne, faisant ainsi en sorte de répondre aux enjeux de notre pays: la hausse des salaires, des retraites, le devenir des services publics et les questions environnementales.

Quant à notre posture, la pratique parlementaire des députés PCF reste la même. Nous détricoterons chacune des lois qui nous seront soumises, en sortant les éléments régressifs comme positifs. Mais cela ne signifie pas que nous sommes prêts à voter des lois qui dans leur globalité ne répondront pas aux urgences sociales.

Pour les communistes, il n’est pas question d’une participation gouvernementale, mais de réaliser un travail législatif de fond et d’encourager les mouvements sociaux, sans lesquels aucun bougé de la politique gouvernementale ne sera possible.

D’ailleurs, de quel droit se permet-il d’exclure la France insoumise? Je nadmets pas que lon me donne un diplôme de vertu, ou de valeurs républicaines, en diabolisant une autre composante de la Nupes. Bien évidemment, si Élisabeth Borne ne se soumet pas à un vote de confiance, nous déposerons dans les heures qui suivent une motion de censure, obligeant ainsi chaque député à se positionner.

Les parlementaires PCF réclament de longue date l’inscription dans la Constitution du droit à l’IVG. En 2019, une proposition de loi constitutionnelle présentée par des élus de toute la gauche a été rejetée par LaREM, qui désormais prend cette mesure à son compte. Comment expliquez-vous cette volte-face?

Ces revirements ont cours depuis plusieurs mois. Lors de la précédente mandature, les textes de loi que nous avons portés, parfois avec toute la gauche, ont été balayés d’un revers de la main par la Macronie. Sur l’allocation adulte handicapé, le gouvernement n’a jamais rien lâché, alors que plusieurs groupes sont revenus à la charge.

Et, semble-t-il, l’exécutif pourrait faire machine arrière. Idem sur notre proposition de loi relative aux déserts médicaux, qui instaurent des mesures contraignantes, obligeant notamment les jeunes diplômés à s’y installer. Et maintenant, sur un sujet aussi important que l’IVG, ils reviennent sur un refus. Tant mieux! Mais la politique ne peut se faire à la petite semaine. Cest pour cela que les groupes de la Nupes se sont mis d’accord pour une démarche législative conjointe.

L’intergroupe parlementaire de la Nupes se réunira chaque semaine. En quoi cette instance est-elle utile pour résister au projet de casse sociale d’Emmanuel Macron?

Les quatre groupes de gauche marcheront sur des chemins parallèles, en conservant leurs propositions de loi, leurs niches parlementaires et leurs droits de tirage. Mais il faudra frapper ensemble et l’intergroupe permettra la mise en œuvre d’actions communes et coordonnées.

Les communistes garderont leurs pratiques, leur culture et même parfois leurs désaccords avec le reste de la gauche. D’ailleurs, je me félicite que le groupe GDR se soit renforcé, passant de 16 à 22 membres. Les députés de Guyane Davy Rimane et Jean-Victor Castor, et ceux de Martinique Jiovanny William et Marcellin Nadeau siégeront aux côtés des douze élus PCF et six ultramarins qui composent déjà ce groupe, fort de plusieurs partis politiques qui s’enrichissent mutuellement.

 

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L'INSEE le confirme, en 2022, les Français vont encore perdre du pouvoir d’achat

27 Juin 2022, 08:50am

Publié par PCF Villepinte

Avec près de 7 % prévus dès septembre, le choc inflationniste est plus fort qu’attendu. Les mesures diffusées par l’exécutif dans la presse pendant les campagnes électorales sont insuffisantes. Le pouvoir d’achat des Français devrait baisser de 1 % cette année et le salaire mensuel de base de 1,4 %.

Clotilde Mathieu L'Humanité

Publié leVendredi 24 Juin 2022

Pour les plus démunis, les banques alimentaires deviennent l’ultime recours

. © Anne-Christine Poujoulat/AFP

Après la Banque de France, l’Institut national des statistiques et des études économiques (Insee) confirme le scénario d’une inflation forte - estimée à 2,3 % - associée à une croissance faible avec un rythme trimestriel compris entre 0,2 et 0,3 %, après un premier trimestre négatif. La France éviterait donc la récession.

Pour l’Insee, la faiblesse de l’activité serait liée à deux «chocs exogènes»: la poursuite de la guerre en Ukraine et la situation sanitaire en Chine, qui compte tenu de sa stratégie «zéro Covid» continue davoir un «fort impact sur les chaînes de valeur mondiales». Le scénario de croissance est donc «assez modéré par rapport à un scénario de reprise post-covid, mais correspond peu ou prou à la moyenne de la dernière décennie», analyse le chef du département conjoncture, Julien Pouget.

Un scénario assez optimiste, estime Frédéric Boccara. L’économiste communiste pointe notamment la remontée des taux d’intérêt impulsée par la Banque centrale européenne dès juillet pour lutter contre l’inflation qui «pourrait avoir un effet négatif plus important sur la croissance, voire même entraîner une récession».

Pour l’heure, l’inquiétude porte surtout sur le niveau de l’inflation jugé «préoccupant» qui «appelle à la vigilance». Selon lInsee, la hausse de prix se généraliserait et poursuivrait sa montée jusqu’en septembre avant de se stabiliser autour de 7 %. La poussée viendrait «majoritairement de celle des produits hors énergie», et particulièrement des produits alimentaires et manufacturés. Une prévision «entourée dincertitudes, concernant notamment la dynamique des cours du pétrole, du gaz et des matières premières dans les prochains mois».

Pour Frédéric Boccara, cette hausse des prix est bien plus systémique. Et de lister quatre causes importantes et profondes. D’une part, une «inadéquation entre la poussée de la demande, la réponse aux besoins face à une offre, une production très insuffisante». Mais aussi le fruit de l’énorme masse de liquidités qui est venue arroser le pays sans production, ce qui a développé «une gigantesque spéculation».

Preuve, «les capitalisations boursières, la valeur du capital, ont progressé en France de plus de 60 % par rapport à 2019», souligne-t-il. Troisièmement, poursuit le responsable du PCF, les comportements de marges des entreprises pour maintenir leur taux de profit contribuent à pousser les prix vers le haut. Sans oublier, «la structure de la production qui est très consommatrice en matières premières (lithium, cuivre, hydrocarbures)».

Si cette flambée des prix n’épargne personne, elle touche en revanche particulièrement les plus modestes, ceux vivant en zone rurale (+ 1 point), dans les petites villes (+0,4 point) les plus de 75 ans (+0,8 point) ou encore les agriculteurs (+ 1,1 point), liste l’Insee.

Face à cette montée des prix, les mesures gouvernementales ont également montré leurs limites. Selon l’Insee, le bouclier tarifaire et la remise à la pompe auraient permis de contenir l’inflation de 1,5 à 2 points. Autrement dit sans ces mesures, les prix auraient progressé en mai de 7 % contre les 5,2 % observés. Pourtant, estime Frédéric Boccara, «le bouclier tarifaire est une mauvaise solution qui ne permet pas de faire baisser les prix. Dans le sens où ce sont les classes moyennes qui in fine au travers de leurs impôts vont payer les marges de profits des grands groupes. Cela revient à ce que nous alimentions le capital».

L’Insee a également mesuré l’effet des mesures sur le revenu des ménages qu’Emmanuel Macron avait distillé dans la presse. L’Insee a pris en compte la reconduction et triplement de la prime Pepa, la revalorisation de 3 % du point d’indice dans la fonction publique, de 4 % des retraites et minima sociaux, prime d’activité, suppression de la redevance télé…

Ensemble, elle permettrait d’améliorer le revenu disponible brut des ménages d’un point seulement. Ce qui ne permettrait pas de compenser l’effet prix. Ainsi, le revenu des ménages baisserait de 1 % en 2022. D’autant que malgré la multiplication des luttes sur les salaires, le salaire mensuel de base devrait baisser de 1,4 % en 2022.

L’urgence est de les augmenter, bien au-delà du Smic, insiste Frédéric Boccara. Pour cela, «il est nécessaire de conduire en même temps des mesures durgences qui touchent la demande tout en réalisant des réformes structurelles qui modifient le comportement des entreprises».

L’économiste propose ainsi de revoir la conditionnalité de lensemble des aides aux entreprises (160 milliards deuros), afin de contraindre les entreprises à conduire une autre politique salariale. Il en va de même pour les formations et les normes de production. «La sélectivité devient la question majeure. Elle doit traverser toute la société, tous les niveaux, de la politique budgétaire à la politique monétaire».

 

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Les passantes (Georges Brassens) Maxime le Forestier Le Grand Echiquier 3 avril 2021

26 Juin 2022, 08:33am

Publié par PCF Villepinte

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