Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Colombie:La gauche de Gustavo Petro aux portes du pouvoir

27 Mai 2022, 06:33am

Publié par PCF Villepinte

La droite, l’une des plus dures d’Amérique latine, a des sueurs froides: pour la première fois de leur histoire, les progressistes sont en capacité demporter la présidentielle du 29 mai.

Lina Sankari L'Humanité

Publié le Vendredi 27 Mai 2022

Rassemblement à Medellin des partisans du candidat de gauche.JOAQUIN SARMIENTO/AFP

 

C’est un clin d’œil de la ville de «l’éternel printemps» au basculement politique qui pourrait advenir, ce 29 mai, en Colombie, à la faveur de l’élection présidentielle où, pour la première fois de son histoire, la gauche est donnée favorite. Dans un quartier riche de Medellin, une femme en combinaison fluo balaye les rues d’un geste déterminé. Accolée à son chariot, une petite affiche des candidats de l’union, le Pacte historique, soutenu par le Parti communiste colombien et le Parti des communs (ex-Forces armées révolutionnaires de Colombie), et représenté par Gustavo Petro et sa colistière Francia Marquez.

Un habitant interpelle la jeune femme en plein travail, l’agresse même, pour s’insurger contre cet affront. Elle poursuit son labeur, l’ignorant ostensiblement. La vidéo a été relevée, en fin de campagne, par Gustavo Petro, qui y voit un signe de la «dignité» du peuple face au mépris de classe. L’ancien maire de Bogota (2012-2015) a souvent dit qu’il espérait rompre avec la confiscation du pouvoir par une élite raciste, nostalgique de l’ère coloniale et liée au crime organisé (lire page ci-contre). En Colombie, selon l’OCDE, il faut onze générations pour s’extirper de la pauvreté et 85% de la population estiment que le pays va dans la mauvaise direction.

Menaces de mort des paramilitaires

«Ce que nous avons proposé, c’est une unité nationale construite sur de nouvelles bases», résumait le candidat à la présidentielle lors de son dernier meeting à Bogota. Candidat pour la troisième fois à la fonction suprême, l’ex-guérillero Gustavo Petro était parvenu, en 2018, à se hisser au second tour avant de s’incliner face à l’ultradroite d’Ivan Duque, dont la victoire enterrait l’espoir d’une réconciliation nationale, malgré l’accord de paix de 2016 avec les Farc.

L’ascension du ticket de gauche donne des sueurs froides aux conservateurs. Comme cinq autres candidats avant eux, tués de sang-froid pour avoir défendu la justice et l’égalité, Gustavo Petro et Francia Marquez font face à des menaces de mort des paramilitaires. Jusqu’aux derniers instants de la campagne, personne n’excluait un coup d’État qui douche les espoirs de changement, confirmés par les législatives de mars. Il y a moins de trois mois, le Pacte historique s’est ainsi hissé au rang de première force politique au Sénat, balayant les partis traditionnels.

Les candidats de gauche sont portés par le mouvement social réprimé dans le sang en 2021. Comme d’autres organisations, la Fédération colombienne des travailleurs de l’éducation leur a apporté son soutien afin de faire de l’enseignement «un droit fondamental». Gustavo Petro a également reçu l’appui de 50 organisations indigènes, «lasses de cette longue nuit qui dure depuis cinq cents ans», selon la sénatrice Martha Peralta (Pacte historique).

Artistes, personnel soignant, défenseurs de l’environnement… le mouvement est inédit. La sortie du modèle extractiviste et la démocratisation des institutions font partie des priorités érigées par le Pacte historique. Le secteur minier «nest important ni en termes de recettes fiscales ni en termes demploi. Il pèse peu dans l’économie du pays. Mais il a bénéficié de nombreux avantages fiscaux», relève pour le Centre tricontinental Alvaro Pardo, directeur du centre d’études minières Colombia Punto Medio.

Ces dernières années, la population n’a pas manqué d’exprimer son opposition à ce modèle en organisant des consultations avant que la Cour constitutionnelle ne les rende illégales. Le Pacte historique propose, en outre, une réforme agraire qui permette de redistribuer les terres spoliées. En un demi-siècle de conflit armé, plus de 7 millions de paysans ont dû laisser leurs terres derrière eux ou en ont été expulsés.

Une campagne qui réactive la «peur du rouge»

Face à Gustavo Petro, le candidat conservateur Federico Gutierrez a mis l’accent sur l’insécurité pour son dernier meeting de campagne. En référence à l’extradition du narcotrafiquant Otoniel vers les États-Unis, qui avait provoqué le blocage par le Clan du Golfe de la moitié du pays, le candidat de droite joue les matamores: «Quand nous serons à la présidence, pour tout type de problème de ce genre, vous savez que je serai là, j’arrive en cinq minutes et l’on fera face en bombant le torse.»

 Sa campagne a réactivé la «peur du rouge», dernière carte en sa possession. Comptable du bilan du gouvernement sortant, massivement rejeté par les Colombiens, il bénéficie néanmoins, selon Yann Basset, docteur en sciences politiques de l’Institut des hautes études d’Amérique latine, du soutien de l’armée et d’ «une droite structurée et puissante», déterminée à empêcher le printemps.

 

Voir les commentaires

L’indécence

27 Mai 2022, 06:29am

Publié par PCF Villepinte

Un million de personnes vont tomber dans l'extrême pauvreté toutes les 33 heures. Dans le même temps, durant ces deux dernières années, un nouveau milliardaire a éclos toutes les 30 heures…

La cruauté des statistiques et des chiffres dit parfois l’inhumanité et l’indécence des puissants. Alors que les «grands» de «l’élite» économique de la planète se réunissent au Forum de Davos, empreints, nous dit-on, d’une certaine «inquiétude» quant à l’avenir du capitalisme globalisé (sic), Oxfam lance un énorme pavé dans cet océan d’orgueil friqué.

Sous la forme d’un rapport explosif, l’ONG alerte le monde en affirmant deux vérités aussi tragiques l’une que l’autre. Primo: en 2022, pas moins de 263 millions de personnes vont tomber dans l’extrême pauvreté, soit un million toutes les 33 heures. Secundo: dans le même temps, durant ces deux dernières années, un nouveau milliardaire a éclos toutes les 30 heures…

En l’espèce, devant semblable réalité, les mots ne traduisent qu’imparfaitement notre sidération et nos colères. Comme l’explique l’une des responsables de ce rapport d’Oxfam, Gabriela Bucher: «Les milliardaires arrivent à Davos pour célébrer une incroyable poussée de leur fortune.» Et elle met en garde: «Nous sommes en train de revenir sur des décennies de progrès concernant l’extrême pauvreté, avec des millions de personnes confrontées à l’augmentation impossible du coût pour simplement rester en vie.» 

En d’autres termes, la pandémie puis les fortes hausses des prix alimentaires et de l’énergie ont constitué une aubaine pour les plus riches. L’histoire toujours recommencée. À tel point que la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, en appelle, sans trop y croire, au «devoir moral» des invités du forum et les exhorte à «utiliser leurs vaste richesse et influence pour mettre fin au statu quo».

Reste un fait, l’explosion des inégalités sévit partout. D’autant que la France n’est pas en reste. Du côté de «nos» milliardaires, n’oublions pas que leur fortune a augmenté de 86% en moins de trois ans, avec un cumul de 236 milliards supplémentaires engrangés par les Arnault, Pinault et consorts. De quoi quadrupler, par exemple, le budget de l’hôpital public. Victor Hugo écrivait en son temps: «Et je dis que l’humanité a un synonyme: égalité.» Un beau sujet de campagne avant les législatives, non?

[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 24 mai 2022.]

Publié par Jean-Emmanuel Ducoin 

 

Voir les commentaires

Dates, lieux, enjeux : tout savoir sur les élections législatives

26 Mai 2022, 06:39am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 25/05/2022 par PCF

 

En juin, les Français sont de nouveau appelés aux urnes. Cette fois-ci à l'occasion des élections législatives qui visent à élire les 577 députés qui siègeront à l’Assemblée nationale.

Les législatives, c’est quand ?

Le premier tour de l’élection aura lieu le dimanche 12 juin, le second tour interviendra dès le dimanche 19 juin, soit une semaine plus tard. Les bureaux de vote seront ouverts à partir de 8 heures et fermeront à 18 heures dans la majorité des villes. Le décret convoquant les électeurs aux urnes laisse néanmoins la possibilité de prolonger l'ouverture des bureaux de vote jusqu'à 20 heures.

Les législatives, pour quoi faire ?

Les élections législatives servent à élire les députés, c'est-à-dire les représentants du peuple qui siègent à l'Assemblée nationale durant 5 ans.
Les 577 députés ont pour mission d’écrire des projets de lois, de les amender et de voter les lois ainsi que de contrôler les actions du gouvernement en place.

Le mode de scrutin

Les députés sont élus dans chaque circonscription au suffrage universel direct, au scrutin majoritaire à deux tours. Au premier tour, il faut recueillir plus de 50% des suffrages exprimés et un nombre de voix au moins égal à 25% des inscrits pour être élu. Si aucun candidat ne remplit cette condition, un second tour est organisé. Les deux premiers candidats arrivés en tête au premier tour peuvent s'y présenter, tout comme les suivants à condition d'avoir obtenu un score correspondant à au moins 12,5% des électeurs inscrits. Lors de ce second tour, c'est le candidat qui arrive en tête qui est élu.

Peut-on encore s'inscrire sur les listes électorales ?

Pour pouvoir voter, il faudra nécessairement être inscrit sur les listes électorales. Pour les élections législatives, la date limite d'inscription était fixée au 4 mai en ligne et au 6 mai en mairie. Il n'est donc plus possible de faire la démarche mais il est à noter que dans la plupart des cas, les électeurs sont inscrits d'office sur les listes. C'est notamment le cas pour les jeunes ayant effectué leur recensement citoyen.
Si vous avez un doute, il est toujours possible de vérifier votre inscription.

Comment voter par procuration ?

Comme lors de la présidentielle, il est possible de voter par procuration. Celle-ci peut être faite directement en ligne ou bien au commissariat ou à la gendarmerie, au tribunal judiciaire ou de proximité ou encore au consulat.

Attention toutefois, le jour du vote, le mandataire devra se rendre au bureau de vote du mandant afin de voter à sa place.

 

Voir les commentaires

Des candidatures pour un groupe communiste renforcé à l'Assemblée

26 Mai 2022, 06:33am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 25/05/2022 par PCF

Les élections législatives auront lieu les 12 et 19 juin prochains. Dans cette perspective, le PCF a fait le choix du rassemblement en contribuant à la création de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale.

L’objectif : se présenter unis dans toutes les circonscriptions, dès le premier tour, afin de se donner toutes les chances de gagner et d’éviter que les Français ne subissent 5 années supplémentaires de politiques libérales.

Ce rassemblement s’est construit sur un programme, présenté la semaine dernière et qui permet de répondre aux préoccupations populaires : l’augmentation des salaires et des pensions, le relèvement du SMIC à 1500 euros net, le retour de la retraite à 60 ans, le blocage des prix des produits de première nécessité. Sur un certain nombre de sujets, des divergences demeurent entre les différentes composantes de la coalition. Elles pourront s’exprimer demain à l’Assemblée nationale à travers le groupe dont disposera chaque formation politique

Dans le cadre de cette alliance, le PCF présentera 50 candidates et candidats, à parité. Parmi eux, 11 sont candidats dans des circonscriptions où le sortant est issu des rangs du PCF.

9 se représentent (Fabien Roussel, Alain Bruneel, André Chassaigne, Stéphane Peu, Elsa Faucillon, Sébastien Jumel, Hubert Wulfranc, Jean-Paul Lecoq, Pierre Dharréville).,

2 passent le relai à de nouveaux candidats : Marie-George Buffet en Seine-Saint-Denis, à Soumya Bourouaha, actuellement députée suppléante, directrice déléguée aux formations professionnelles et technologiques au Lycée Le Corbusier à Aubervilliers. Dans l’Allier, Jean-Paul Dufrègne passe le relai à Yannick Monnet, élu à Moulins depuis 2008, conseiller régional depuis 2020.

En plus de ces 11 circonscriptions, le PCF sera présent dans 39 circonscriptions, dont plusieurs considérées comme gagnables au vu des résultats de la gauche à l’élection présidentielles et de l’implantation locale des candidats acquise grâce à leurs combats locaux  :

Dans le Pas-de-Calais avec Jean-Marc Tellier, Maire d’Avion, dans le Nord avec Patrick Soloch qui affrontera le porte-parole du RN Sébastien Chenu, dans l’Oise avec Loïc Pen, médecin urgentiste, dans l’Aisne avec Aurélien Gall, premier adjoint au Maire de Tergnier et conseiller départemental.

Dans le Cher avec Nicolas Sansu, Maire de Vierzon, dans les Landes avec Jean-Marc Lespade, Maire de Tarnos, dans l’Hérault avec Gabriel Blasco, conseiller départemental de Sète.

Partout, le PCF a fait le choix de candidatures issues du monde du travail et du mouvement social et associatif.

Tout donne à penser que nous pouvons réaliser un résultat intéressant les 12 et 19 juin prochains avec, à la clé, un groupe communiste renforcé à l’issue du second tour.  

Ian Brossat

 

Voir les commentaires

Programme partagé

26 Mai 2022, 06:28am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 25/05/2022 par PCF

Déclaration des responsables du PCF en charge du « programme partagé » de la Nouvelle union populaire écologique et sociale et du porte-parole du PCF.

 

 

Les 12 et 19 juin prochains, un vent d’espoir peut se lever sur la France. Emmanuel Macron n’a remporté la présidentielle qu’à la faveur de la volonté majoritaire du pays de barrer la route à l’extrême droite.

En se rassemblant pour les législatives, la gauche rend aujourd’hui possible la mise en échec du Président de la République et de son programme de casse sociale, la défaite de très nombreux députés de droite et d’extrême droite. La conquête d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale devient possible pour relayer les attentes du mouvement populaire.

Avec les propositions de « la France des Jours heureux », le PCF et son candidat Fabien Roussel ont travaillé avec l’ensemble des forces de gauche au programme partagé que nous défendrons ensemble. Ils ont particulièrement insisté sur la nécessité de se doter de moyens financiers et de pouvoirs à la hauteur des objectifs sociaux et écologiques avancés.

D’où la place du travail et de l’emploi au cœur des politiques publiques à déployer, en sécurisant l’emploi et la formation…

D’où l’engagement pour la retraite à 60 ans, en intégrant les périodes d’études et de non travail dans le calcul des années de cotisation nécessaires pour une pension à taux plein.

D’où l’exigence d’une République sociale, laïque, universaliste et démocratique, qui se déploie partout avec des services publics pour toutes et tous…

D’où l’importance accordée à la réappropriation publique et sociale de grandes entreprises concernées, telles EDF et Engie, comme au besoin d’un pôle public financier avec la nationalisation de banques privées pour conduire une politique réellement transformatrice…

D’où l’accent mis sur un nouveau mode de développement, solidaire et écologique, qui suppose un mix énergétique nucléaire/renouvelable, la réindustrialisation de la France et la nationalisation de grands groupes stratégiques, ainsi que de nouveaux pouvoirs d’intervention des citoyens et des salariés sur l’économie…

D’où enfin la demande que la France use de son siège au Conseil de sécurité pour faire naître des coopérations solidaires entre les peuples et prévaloir le droit international et la paix, en Europe autant qu’en Palestine ou au Sahara occidental, et dans la levée du blocus de Cuba…

Certains de ces points figurent parmi nos objectifs communs, d’autres resteront à débattre entre les groupes de gauche au sein de la prochaine Assemblée. Le plus important est que nos compatriotes puissent voir leurs vies changer dès l’été, et qu’avec les mobilisations populaires la colère se transforme en une force puissante de changement.

Ian Brossat, Léon Deffontaines, Marie-Jeanne Gobert, Christian Picquet, Évelyne Ternant

Paris, le 19 mai 2022

 

Voir les commentaires

Législatives

25 Mai 2022, 14:53pm

Publié par PCF Villepinte

 

Voir les commentaires

PREMIER PLAN Désobéir, une clé pour déverrouiller l’Europe

25 Mai 2022, 08:27am

Publié par PCF Villepinte

Législatives Si elle obtient une majorité parlementaire, la Nupes entend bien déroger à certains carcans européens. Une stratégie qui vise à transformer de fond en comble l’UE pour sortir du dogme de la concurrence et de l’austérité budgétaire.

Gaël De Santis L'Humanité

Publié le Mercredi 25 Mai 2022

AFP

Dans le flot d’attaques qui déferlent sur la gauche depuis son union pour les législatives de juin, l’Europe est au sommet de la vague. Un sujet de prédilection des détracteurs de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Une «victime collatérale», selon Daniel Cohn-Bendit et José Bové. Une «fuite en avant», selon l’ancien ministre socialiste Jean-Marc Ayrault. Et même, selon le ministre macroniste Clément Beaune, ce serait le «signe quon ne veut pas gouverner» que de «parler de désobéissance européenne».

Au-delà des fantasmes de ses adversaires, si la gauche l’emporte le 19 juin au soir, à quoi ressembleront les relations entre l’Union européenne (UE) et la France? Au pot de fer contre le pot de terre ou à un bras de fer? À la Nupes, on penche pour le bras de fer. Car certaines de ses propositions sintègrent fort mal dans le cadre européen, établi par le traité sur lUnion européenne et par celui sur le fonctionnement de l’Union européenne.

Or les lois et décisions nationales sont censées respecter le droit de l’UE. Quand ce n’est pas le cas, un État peut s’exposer à des sanctions. En décembre 2021, la Commission européenne a adressé aux États pas moins de 101 lettres de mise en demeure, avis motivés ou autres saisines de la Cour de justice de l’UE, dans le cadre de procédures d’infraction.

Si la gauche arrive au pouvoir, elle sera confrontée à ce dilemme. Plier ou désobéir? «Notre boussole est la mise en œuvre de notre programme», prévient Manon Aubry, coprésidente du groupe la Gauche (ex-GUE) au Parlement européen. «Nous avons passé lensemble de nos propositions au prisme des règles européennes, pour identifier les blocages et avoir une stratégie afin de les lever.

Cela veut dire être prêts à ne pas appliquer certaines règles européennes», explicite la députée la France insoumise, jointe par  l’Humanité. Une telle démarche ne faisait pas, pendant la campagne présidentielle et au tout début des négociations pour les élections législatives, l’unanimité avec les autres forces de gauche, qui, tels le Parti socialiste (PS) ou Europe Écologie-les Verts (EELV), sont moins en phase avec une telle politique de rupture.

«Mettre fin au cours libéral et productiviste de lUe»

La droite en profite pour pousser des cris d’orfraie face à ce qui serait une «trahison» des idéaux européens. Ainsi, François Bayrou, président du Modem, a-t-il lâché début mai au micro de France Inter: «Derrière tout cela se dissimule  l’idée que la France pourrait sortir de l’UE. C’était d’ailleurs leur projet, il y a cinq ans.» En réalité, lors de la dernière présidentielle, la France insoumise (FI) proposait une sortie de l’UE en cas de refus des autres pays européens de renégocier les traités.

Pour le haut-commissaire au plan, rien n’aurait changé: «Si vous décidez quen Europe un pays aussi important que la France ne respectera pas les règles, alors c’est la sortie de la France, la fin de l’Europe. Parce que les autres pays, comment voulez-vous qu’ils acceptent que l’un des membres de notre entente, de notre organisation européenne (…) puisse s’abstraire, s’éloigner, refuser les décisions qu’on a prises ensemble?» Voici la gauche désormais dépeinte en partisane d’un Frexit. Or, rappelle Manon Aubry, «lapproche nouvelle» de la France insoumise «a été en capacité de mettre tout le monde daccord».

Socialistes et Verts ont balisé le terrain. Il n’y aura pas de sortie de l’UE. L’accord avec EELV, signé le 3 mai, stipule que «la France ne peut avoir pour politique ni la sortie de lUnion, ni sa désagrégation, ni la fin de la monnaie unique». De plus, la désobéissance aux règles de l’UE «ne peut se faire que dans le respect de l’État de droit», une assertion qui évite de donner des arguments aux dérives réactionnaires en cours en Hongrie et en Pologne.

Les mêmes précautions sont prises le 4 mai entre la France insoumise, «héritière du non de gauche au traité constitutionnel européen en 2005», et le Parti socialiste, «attaché à la construction européenne». L’objectif commun est de «mettre fin au cours libéral et productiviste de lUnion européenne». Dans le projet final figure «ce qui fait notre socle commun: la volonté de rester dans lUnion européenne et celle aussi de faire évoluer ses règles», note le premier secrétaire du PS, Olivier Faure.

Pour cela, le compromis a été trouvé: «Du fait de nos histoires, nous parlons de désobéir pour les uns, de déroger de manière transitoire pour les autres» pour «respecter () le mandat que nous auront donné les Français». L’accord insiste sur la nécessité de déroger à certaines règles «en travaillant à les transformer». «Nous sommes interdépendants; lidée centrale est quil faut une Europe différente. Et le fait que la gauche soit au gouvernement en France est déjà un élément du rapport de forces», résume l’ancien député européen communiste Francis Wurtz.

«Reconstruire une Europe plus citoyenne, plus solidaire»

Du côté d’Europe Écologie-les Verts (EELV), on encaisse les attaques d’une conversion à l’antieuropéisme de la part de la droite et on les récuse. La formulation du programme «est explicite. Elle indique très bien qu’il n’est pas question d’avoir une Europe à la carte ou de la désagréger», souligne Michèle Rivasi, coprésidente de la délégation EELV au Parlement européen. «Ce que nous voulons, cest reconstruire une Europe qui soit plus crédible, on attend une Europe plus citoyenne, plus solidaire. Il faut pouvoir critiquer l’Europe actuelle pour mieux la construire», énonce-t-elle, refusant la vision binaire selon laquelle «la critique développe leuroscepticisme».

À EELV, «on voit bien que cest à la dimension européenne que l’on peut changer les choses. Mais il ne faut pas s’imaginer que nous sommes contents de ­l’Europe telle qu’elle est avec les accords de libre-échange qui promeuvent la déforestation, les émissions de gaz à effet de serre et la perte de la biodiversité». Pour l’eurodéputée EELV, «pour modifier les règles, il faudra être plusieurs pays». Elle relève d’ailleurs que certains d’entre eux comme l’Autriche et le Luxembourg vont attaquer devant la justice européenne la taxonomie européenne – qui classe le gaz et l’énergie nucléaire parmi les énergies de transition – et qu’ils sont suivis désormais par l’Allemagne. «Il y a une désobéissance au sein de lUE» sur ce sujet, prend-elle en exemple.

Quelles sont ces règles européennes litigieuses? «Le droit à la concurrence est l’un des fondements de l’UE. Cela pose problème pour la passation des marchés publics, par exemple si vous souhaitez privilégier une production locale dans l’approvisionnement des cantines», avance Manon Aubry. Ce bloc de mesures de l’UE rend plus difficiles «les aides d’État» et les nationalisations, alors que le retour dans le giron public du secteur de l’énergie figure dans le programme de la Nupes.

Sortir d’une agriculture productiviste nécessitera de s’opposer à la politique agricole commune actuelle, font valoir les élus de gauche. En effet, 75% des aides correspondent à une aide à lhectare. Conditionner ce soutien pourrait signifier aller à la «confrontation avec les gros syndicats, qui pourraient attaquer devant la Cour de justice européenne», croit Michèle Rivasi.

Autre dossier sur lequel la désobéissance pourrait être de mise selon Manon Aubry: «Le volet commerce et libre-échange des politiques européennes, qui empêche de faire du protectionnisme solidaire.» Toutefois, note la députée, ces accords internationaux sont adoptés «à lunanimité», ce qui permet d’entamer un combat. Plusieurs solutions sont sur la table: clauses de sauvegarde prévues par le droit européen, négociation avec la commission de dérogation aux textes existants ou une désobéissance unilatérale.

La France pourra aussi croiser le fer avec Bruxelles quand certaines lois européennes ne respectent pas les engagements internationaux de la France et des Européens en matière de travail et de climat pour faire primer la norme la plus exigeante.

La France ne respecte pas les normes en matière de pollution de l’air

En réalité, contrairement aux inquiétudes de la droite, la «désobéissance», les coups de force pour obtenir une négociation sont monnaie courante en Europe. À 171 reprises entre 1999 et 2018, les règles budgétaires (3% du PIB de déficit public, 60% du PIB de dette publique) ont été bafouées, sans sanction aucune. Dailleurs, pendant la crise due au Covid, ce sont les chefs d’État et de gouvernement eux-mêmes qui ont choisi de ne plus respecter les critères de Maastricht.

Pas plus tard que lundi, la Commission européenne a annoncé que cette décision de suspension de ces règles, jusque-là présentées comme immuables, restera en vigueur jusqu’en 2023, en raison des conséquences économiques de la guerre en Ukraine. Pendant des années, l’Allemagne et les Pays-Bas ont eu des excédents commerciaux supérieurs à 6% du PIB. Cest pourtant prohibé. LEspagne et le Portugal ont dit vouloir bloquer les prix du gaz; la Commission vient daccepter quils contreviennent à la règle commune. LAllemagne a par le passé obtenu que leau publique ne soit pas soumise aux règles du marché. Quant à la France, elle ne respecte pas les normes en matière de pollution de l’air.

La menace d’une désobéissance permet de faire bouger les lignes, car tout est question de rapport de forces. Et c’est lui qui est déterminant, d’autant plus qu’il n’est plus question de quitter l’UE. En 1983, François Mitterrand a fait le choix politique de l’austérité, car refusant de sortir du Serpent monétaire européen ou de mener la bataille pour en changer les règles.

 «Chaque fois quil y a un obstacle à la réalisation dun progrès social ou écologique, il faut mener bataille, chercher des alliés», affirme Francis Wurtz, l’ancien président du groupe de la Gauche unie européenne (GUE) au Parlement européen. Le programme de la Nupes, présenté le 19 mai, annonce d’ailleurs la couleur, avec la volonté de «mener des batailles au sein du Conseil de l’UE» pour l’adoption de textes en faveur du progrès social, avec le recours à des coopérations renforcées pour avancer dans le bon sens à plusieurs quand ce n’est pas possible à 27.

Par ailleurs, afin de sortir des verrous budgétaires et libre-échangistes, la gauche française prônera une «convention européenne pour la révision et la réécriture des traités européens». Pour remporter les bras de fer, l’intervention citoyenne sera déterminante, partout en Europe.

 

 

Voir les commentaires

Canons

25 Mai 2022, 08:23am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 25/05/2022 par PCF

Le Figaro semble parti en guerre... contre l’Allemagne. Une série d’articles récents reproche en effet à ce pays d’être trop marqué par le pacifisme, d’avoir trop peu investi dans la chose militaire, de trop se préoccuper de ses liens commerciaux. « Le modèle allemand est-il adapté à une guerre en Europe ? », titre sans vergogne le quotidien de Dassault (23/5). Mais après tout, que le journal d’un marchand de canons
use d’un ton va-t-en-guerre, c’est assez logique.

 

Gérard Streiff

 

Voir les commentaires

Législatives dans l'Oise. Nupes : Loic Pen, en urgence à l'Assemblée nationale

24 Mai 2022, 09:05am

Publié par PCF Villepinte

Voir les commentaires

Vite, une autre politique pour l’hôpital et la santé

24 Mai 2022, 08:57am

Publié par PCF Villepinte

L’hôpital public craque ! Cela fait des années que le PCF, que ses parlementaires ont alertés. Avant même la COVID ils proposaient un plan d’urgence.

La santé, l’accès aux soins sont des priorités majeures de la population de notre pays. Mais il ne suffit pas de changer de ministre pour changer de politique ! Un ministère consacré exclusivement à la santé et à la prévention sera impuissant si les cordons de la bourse, le contrôle de la Sécurité Sociale sont toujours à Bercy dans les mains des émissaires des marchés financiers !

La nouvelle assemblée nationale devra d’urgence voter une loi rectificative à la loi de financement 2022 de la Sécurité Sociale pour donner enfin aux hôpitaux les moyens financiers nécessaires pour répondre aux besoins des populations, pour redonner espoir au personnel en des jours heureux et arrêter l’hémorragie des soignants.

Cette loi rectificative devra s’accompagner de revalorisations salariales, en particulier de reconnaissance de la pénibilité du travail de nuit, d’un véritable plan de formation de soignants et d’un changement dans la gestion des hôpitaux, la tournant vers l’intérêt général et non la rentabilité.

Arrêtons de chasser les personnels de l’hôpital ! C’est aussi valable pour les médecins à diplôme hors Union Européenne : certains attendent un poste malgré la reconnaissance de leur diplôme !

La gravité de la situation nécessite de renforcer les équipes à tous les niveaux, que ce soit par des personnels peu qualifiés (coursiers, brancardiers …) permettant aux soignants de se concentrer sur leurs taches propres ou en faisant participer l’ensemble des médecins, généralistes ou spécialistes, salariés ou libéraux, à la permanence des soins.

C’est la santé de la population qui est en jeu ! Cela nécessite plus qu’un changement de ministre ! Pour l’hôpital, pour la santé, c’est le vote pour les candidats de la NUPES qui s’impose les 12 et 19 juin.

Voir les commentaires