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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

La Fédération CGT des Cheminots appelle à une manifestation nationale à Paris le 31 mars 2022

31 Mars 2022, 07:06am

Publié par PCF Villepinte

Mesdames, Messieurs,

La Fédération CGT des Cheminots appelle à une manifestation nationale à Paris le 31 mars 2022 pour alerter sur les choix politiques qui peuvent conduire à l’amélioration ou au contraire à l’effondrement du service public ferroviaire.

À ce jour, nous comptons plus de 6 000 inscrits, ce qui en fait déjà une réussite.

Cette mobilisation témoigne à la fois du malaise qui existe aujourd’hui à la SNCF et de la détermination à gagner d’autres orientations des autorités et du patronat.

Tout d’abord, ce qui ne va pas :

Le réseau continue à se dégrader : hausse de l’âge moyen de la signalisation, augmentation de la proportion de voies « hors d’âge » (21 %, soit + 0,3 % en 2020), poursuite des fermetures de lignes (269 km en 2020) ;

Le transport de marchandises est toujours dans une situation précaire malgré les aides publiques et il n’y a pas de perspective de progression importante des volumes ;

Le transport de voyageurs subit la rationalisation liée à l’ouverture à la concurrence : les TGV sont réduits sur les axes non rentables, les TER subissent la pression aux suppressions de contrôleurs ou de guichets, et l’État continue de se débarrasser progressivement des TET : la convention 2022-2031 prévoit le transfert de 2 lignes de jour sur les 7 existantes aux Régions. En parallèle, la SNCF lance OUIGO vitesse classique en non conventionné ;

L’éclatement du système produit toujours autant de conflits d’intérêts : sillons de nuit disputés entre les travaux de SNCF Réseau et les trains de FRET ou les TET de nuit de SNCF Voyageurs ; lignes UIC 7 à 9 qui représentent un déficit pour SNCF Réseau, mais sont vitales pour FRET ou certains TER ; péages qui augmentent pour financer SNCF Réseau, mais pèsent sur les opérateurs. Il produit aussi de plus en plus de problèmes de sécurité. Dernier exemple en date : TER Bourgogne-Franche-Comté détecte un problème de fermeture de portes sur les X73500, mais ne diffuse sa note de service que sur son périmètre, alors que 315 rames de cette série circulent sur tout le territoire national ;

La trajectoire financière du groupe SNCF étrangle littéralement le mode ferroviaire. Par exemple, la pression sur les capacités de production empêche la réalisation des investissements, l’externalisation conduit à une baisse de qualité des travaux et à leur renchérissement de 20 % en 5 ans… ;

La situation sociale est désastreuse : conditions sociales régressives passées au forceps, 2 000 suppressions d’emplois par an, démissions, burn out, conflits locaux, etc.

Les perspectives ne sont pas plus réjouissantes :

Éclatement de ce qui reste du groupe public (rapport Maurey/Sautarel) ?

Dérégulation européenne supplémentaire (OSP et certification des conducteurs) ?

Lignes de desserte fine du territoire toujours menacées de fermeture ou de déclassement ?

Achèvement du nivellement social par le bas ?

Ces perspectives pourraient à nouveau conduire à un conflit social de grande ampleur.

La CGT oppose des propositions pour une amélioration du service public :

Il faut d’abord un objectif de développement par l’offre. 1 000 trains de marchandises supplémentaires d’ici 2050 et passage de 15 000 à 20 000 trains de voyageurs par jour, pour réellement avoir une chance de développer la part modale du ferroviaire. Cela suppose de disposer des moyens matériels et d’embaucher fortement ;

Le renforcement du service public ferroviaire avec l’objectif d’un vrai maillage du territoire pour offrir une alternative à la route et à l’avion, la lutte contre la maltraitance numérique en assurant une réhumanisation des gares et des trains, de nouvelles missions, par exemple en faveur de l’accès aux vacances pour tous en réduisant le prix des déplacements nationaux ;

La maîtrise publique de la production, non seulement sur l’exploitation des trains (abandon de la concurrence), mais aussi sur les travaux (ré-internalisation) ou les grands projets (notamment les gares) ;

Une réorganisation du système ferroviaire basée sur la recherche d’efficacité de la production (fusion des SA, des activités et de certaines filiales, simplification de la ligne de commandement, intégration des différents métiers dans des établissements locaux multi-activité) ;

Un nouveau statut social de haut niveau qui assure la sécurité de l’emploi, une rémunération juste, la progression professionnelle pour fixer et développer les compétences, une protection sociale de qualité et un départ anticipé en retraite.

Plusieurs exemples européens devraient amener à remettre en cause le dogme libéral :

L’Angleterre a totalement renationalisé son chemin de fer en recréant New British Railways, notamment pour assurer une gestion intégrée du système ;

La Belgique veut se protéger de la concurrence en accordant pour 10 ans l’exploitation des trains à la SNCB ;

La Norvège abandonne l’ouverture à la concurrence lancée en 2015 parce que les bénéfices attendus sont négligeables par rapport aux contraintes et aux coûts ;

Même le « modèle allemand » pâlit :

Un rapport de 2019 de la Bundesrechnungshof (Cours des Comptes allemande) critique la DB pour sa faible ponctualité (74,9 % en 2018 – pour mémoire il est 10 % supérieur en France alors que le réseau est deux fois plus vieux), et pour son endettement croissant (20 milliards d’euros, atteint en juin 2019, malgré deux désendettements publics). Cela alors même que l’État allemand soutient massivement le mode ferroviaire : 62 milliards d’euros d’investissements sont prévus d’ici 2030, auxquels la DB rajoute 24 milliards, soit 72 % de subventions publiques. En France, c’est moitié moins d’investissements et subventionnés à moins de 50 %. L’État allemand consacre donc 4 fois plus de ressources au réseau ferroviaire !

Le système ferroviaire, qui a été forgé par les réformes de 1997, 2014 et 2018, est devenu une usine à gaz ! Il fonctionne uniquement dans l’objectif de la privatisation et de la financiarisation de l’activité.

Pour répondre aux besoins des populations, il n’apporte aucune solution.

La coopération avec un grand service public de l’énergie pour limiter la flambée de la facture, la réouverture de lignes, le transport de nourriture ou de bois au service de politiques publiques d’aménagement du territoire, faire rouler des trains aux heures nécessaires même avec un faible taux de marge, la coopération avec le service public postal pour la décarbonation du transport de colis, la coopération avec les autres compagnies ferroviaires européennes, et même des choses aussi évidentes que la poursuite des circulations sur les lignes où il y a des travaux, la maintenance de jour, la gestion des situations de crise, sont devenues incroyablement complexes, fastidieuses, voire carrément impossibles.

Dans le débat public actuel, nous n’entendons aucune analyse ni aucune proposition des candidats sur le transport en général et le mode ferroviaire en particulier.

La Fédération CGT des cheminots tire le signal d’alarme sur la nécessité de changer d’orientation avant que la France n’ait complétement perdu ses savoir-faire et qu’elle n’ait laissé dépérir la plus grande partie de ses infrastructures.

Nous mettons nos propositions en débat et nous les appuyons d’une mobilisation des experts que sont les cheminots, avec la manifestation « d’intérêt général » du 31 mars 2022.

 

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Un vote tourné vers l’avenir

31 Mars 2022, 07:02am

Publié par PCF Villepinte

La dynamique de la campagne de Fabien Roussel se retrouve aussi dans le nombre et la qualité des appels à voter. En nous limitant ici aux initiatives nationales (il existe en effet une série d’appels locaux, par ville, département, région), on remarque l’importance d’appels venus du monde du travail.

Aymeric Seassau, responsable national aux entreprises, rappelait que depuis 2018 et le lancement de son tour de France des entreprises, Fabien Roussel avait visité près de 150 entreprises. Aujourd’hui, ce sont déjà des milliers de      qui se sont      dans les appels à voter de leur profession.

Ainsi ont été publiés un appel de salariés de l’industrie, un appel de    , un appel denseignant·e·s et personnels de l’Éducation nationale, un appel des personnels de la santé, un appel de      de l’énergie, un appel dagent·e·s territoriaux·iales, un appel des salariés de la RATP.

(Voir notamment Les appels à voter des cheminot·e·s ( ), des enseignant·e·s ( ), des agents et personnels de la santé ( ), de La Poste, de l’énergie ( ) et de la fonction publique territoriale ( ).)

Plus récemment, la presse a fait état d’un texte collectif de députées et députés des groupes parlementaires et apparentés qui se conclut ainsi : « Une dynamique s’est créée au cours des dernières semaines, elle ne demande qu’à s’amplifier encore. C’est pourquoi, nous, anciennes députées et anciens députés, nous engageons dans cette campagne et apportons tout notre soutien à la candidature de Fabien Roussel à l’élection présidentielle pour construire la France des Jours heureux ».

On retiendra encore l’appel de deux anciens ministres, Anicet Le Pors et Charles Fiterman, affirmant : « Le vote utile, c’est pour nous Fabien Roussel. (…) Il est tourné vers l’avenir, Fabien Roussel, c’est donc bien le vote le plus utile pour porter les espoirs de la France qui travaille et qui crée. »

Enfin, à l’initiative de Roger Martin, une vingtaine d’auteurs·trices de roman noir, BD et poésie, ont signé un texte déclarant notamment : « Nous sommes écrivaines et écrivains, scénaristes, artistes. (…) Nous disons qu’il y a péril. Péril pour la démocratie, pour la fraternité, pour les exclus, les petites gens, et les couches moyennes, péril pour la France.

Nous affirmons qu’il faut faire preuve d’audace, de cohérence, de volonté, répondre aux urgences climatiques et environnementales, et d’abord en sauvegardant un grand service public de l’Énergie, reconstruire le système de Santé et l’Éducation, si éprouvés, redonner ses lettres de noblesse à la Culture si malmenée. Et surtout, centrer toute cette politique sur les femmes et les hommes qui produisent les richesses et qui sont au cœur du progrès.

C’est pourquoi, nous appelons les citoyennes, les citoyens, à monter à l’assaut du ciel, pour que demain surgisse l’horizon des Jours heureux. Nous appelons à voter pour Fabien Roussel. » 

 

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Pour une aviation durable et éco-responsable

31 Mars 2022, 06:56am

Publié par PCF Villepinte

Ouverture des Assises de l’aéro Samedi 19 mars 2022, Intervention de Christophe Grassullo, directeur de cabinet de Fabien Roussel (extraits)

Nous parlons ici d’une filière extrêmement importante pour notre pays comme pour l’Union européenne. Avec un nombre d’entreprises, grandes et petites, très importants, de très nombreux salariés, dans l’aéronautique et l’aérien civils sur lesquels je concentrerai volontairement l’essentiel de mon propos, mais aussi dans le militaire ou dans le spatial.

Mais nous parlons également d’une filière en profonde    mutation, avec l’évolution des besoins de mobilité, des technologies, mais aussi une filière sous le coup de logiques qui, comme pour bien d’autres filières, font prévaloir la rentabilité financière immédiate, quitte à sacrifier les besoins sociaux, les besoins de recherche    et de formation, d’élévation des qualifications, les enjeux de transition écologique comme les besoins de mobilités à l’échelle du monde comme à l’échelle nationale et continentale.

De notre point vue, l’avenir de l’aérien, de l’aéronautique et du spatial ne relève pas d’un débat seulement technique, même s’il faut en maîtriser les principaux termes pour éclairer les choix politiques, mais bien d’un débat plus large, sur le projet de société dans lequel nous concevons son devenir.

L’aérien doit être envisagé d’abord comme un vecteur de coopérations à l’échelle internationale.

Et ce, dans le cadre d’une mondialisation totalement refondée, débarrassée des logiques de guerre économique et de concurrence sans limite et du seul prisme de la rentabilité financière.

Or, ce sont bien aujourd’hui ces logiques qui structurent aussi l’aérien, quand est organisée la libéralisation tous azimuts du transport aérien ou quand sont opérés les grands choix stratégiques pour la construction aéronautique par quelques grands groupes industriels, en particulier dans le cadre de la concurrence entre les deux grands groupes mondiaux que sont Boeing et Airbus.

Je pourrais également citer la propriété des plateformes aéroportuaires, pour certaines cédées, comme les activités portuaires, à des intérêts étrangers. Tout comme je pourrais citer le dumping social et fiscal avec l’avènement de compagnies low-cost dont les intérêts ignorent ceux de nos territoires comme ceux des salariés des compagnies aériennes.

Nous voulons pour notre part sortir de cette vision de la mondialisation et en imaginer une autre, qui substitue aux concurrences libres et non faussée et aux logiques de rentabilité, des logiques d’échanges, de partages des savoirs et des coûts, de coopérations, entre les individus, entre les peuples et les nations.

Penser les mobilités dans cette mondialisation nouvelle nous conduit à considérer comme essentiel le développement de l’ensemble de la filière, de la construction aéronautique au transport aérien en passant par les plateformes aéroportuaires.

Cela vaut tout autant pour les mobilités domestiques, au sein du territoire national comme au sein de l’Union européenne, où le rôle du transport aérien, des activités connexes, de logistique, de services à l’industrie, pour l’aménagement du territoire, pour le développement local, ne doit pas être balayé d’un revers de main.

Trop souvent, les réflexions en matière de mobilités, d’infrastructures, de dessertes, ne se conçoivent que dans une vision métropolitaine, qui plus est très parisienne excluant la majorité des territoires. Nous pensons pour notre part qu’aucune région ne doit être privée par principe de desserte aérienne, dès lors que celle-ci répond aux besoins des usagers et du tissu économique et que les conditions sont créées de respecter les territoires et les populations.

Bien sûr des questions nouvelles sont posées, en particulier avec le réchauffement climatique ou avec la gestion des nuisances induites par le transport aérien comme par tous les modes de déplacements.

Mais nous contestons toutefois les réponses simplistes qui ignorent la réalité de la filière et surtout, qui renoncent du coup à des réponses progressistes aux nécessaires transitions écologiques. Alors même qu’il y a là aussi des enjeux de classes, puisque 1 % des usagers du transport aérien sont responsables de 50 % des émissions de CO2.

Il ne s’agit pas d’évacuer ou de contourner la question du réchauffement climatique et la part qu’y prend le transport aérien. Encore qu’il faille garder la mesure nécessaire en la matière et se souvenir que les mêmes qui poussent des cris d’orfraie sur le transport aérien ne pipent mot sur les traités de libre échange et les délocalisations industrielles, bien plus coupables de contribuer au réchauffement climatique.

Pour nous, l’urgence économique autant que l’urgence climatique imposent une profonde transformation des modes de production, de biens comme de services, pour les mettre au service des besoins de l’humanité, au service des peuples, tout en respectant les ressources naturelles et le vivant.

C’est pourquoi nous soutenons l’idée que concilier le développement du transport aérien et la décarbonation de la filière doivent être la priorité et qu’il est possible de bâtir une aviation durable et éco-responsable, qui réponde aux besoins de mobilités.

Et ce en agissant dans 3 directions principalement :

D’abord en investissant dans la révolution écologique des avions. Airbus dispose d’atouts en ce sens comme en témoigne la dernière génération de ses avions, plus économes en carburant et moins bruyants.

Ensuite en favorisant l’usage des carburants moins polluants, comme les SAF. L’enjeu des carburants est primordial dans l’immédiat, notamment pour les longs courriers. Les technologies déjà disponibles permettent de réduire les émissions de CO2 de plus de 80 %, et les technologies de rupture les plus prometteuses (efuels, synfuels) pourraient porter ce gain d’émissions à 120 %. Mais les SAF à partir de biomasse demeurent 3 à 4 fois plus chers que le kérosène, et les efuels sont 7 à 10 fois plus chers. Il va donc falloir agir sur un développement de la production de ces SAF à coût moindre et favoriser leur usage par une fiscalité beaucoup plus avantageuse que celle appliquée au kérosène, qui n’est aujourd’hui pas taxé. On voit là l’intérêt d’une action coordonnée des États pour une fiscalité plus efficace écologiquement.

Enfin, 3e axe, en transformant les usages, là encore non pas pour accentuer les inégalités d’accès au transport aérien, mais bien pour le rendre plus accessible à tous.

Bien sûr nous sommes attachés à ce que les usagers privilégient les transports les moins émetteurs de CO2 et de gaz à effet de serre. Mais nous considérons tout autant que l’offre de transport aérien doit être de nouveau mieux régulée et organisée, plutôt que diminuée, voire supprimée du point de vue de certains, écologistes notamment, dont nous ne partageons pas la démarche punitive et privative. Car, en vérité, nous sommes loin de la démocratisation totale du transport aérien.

 

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Poème pour la paix de Paul Eluard

30 Mars 2022, 07:03am

Publié par PCF Villepinte

 Poème pour la paix (1918)

 Monde ébloui,
Monde étourdi.

 

Toutes les femmes heureuses ont
Retrouvé leur mari – il revient du soleil
Tant il apporte de chaleur.
Il rit et dit bonjour tout doucement
Avant d’embrasser sa merveille.

Splendide, la poitrine cambrée légèrement,
Sainte ma femme, tu es à moi bien mieux qu’au temps
Où avec lui, et lui, et lui, et lui, et lui,
Je tenais un fusil, un bidon – notre vie!

Tous les camarades du monde,
O! mes amis!
Ne valent pas à ma table ronde
Ma femme et mes enfants assis,
O! mes amis!

Après le combat dans la foule,
Tu t’endormais dans la foule.
Maintenant, tu n’auras qu’un souffle près de toi,
Et ta femme partageant ta couche
T’inquiétera bien plus que les mille autres bouches.

Mon enfant est capricieux –
Tous ces caprices sont faits.
J’ai un bel enfant coquet
Qui me fait rire et rire.

Travaille.
Travail de mes dix doigts et travail de ma tête,
Travail de Dieu, travail de bête,
Ma vie et notre espoir de tous les jours,
La nourriture et notre amour.
Travaille.

Ma belle, il nous faut voir fleurir
La rose blanche de ton lait.
Ma belle, il faut vite être mère,
Fais un enfant à mon image…

J’ai eu longtemps un visage inutile,
Mais maintenant
J’ai un visage pour être aimé,
J’ai un visage pour être heureux.

Il me faut une amoureuse,
Une vierge amoureuse,
Une vierge à la robe légère.

Je rêve de toutes les belles
Qui se promènent dans la nuit,
Très calmes,
Avec la lune qui voyage.

 Toute la fleur des fruits éclaire mon jardin,
Les arbres de beauté et les arbres fruitiers.
Et je travaille et je suis seul dans mon jardin.
Et le soleil brûle en feu sombre sur mes mains.

 

 Paul Éluard, de son vrai nom Eugène Émile Paul Grindel (14 décembre 1895 à Saint-Denis – 18 novembre 1952 à Charenton-le-Pont ), est un poète français

 

 

 

 

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ACTU Cette guerre qui aggrave la fracture Nord-Sud

30 Mars 2022, 06:53am

Publié par PCF Villepinte

Géopolitique Accentuée par le conflit en Ukraine, l’explosion des prix des matières premières promet famines et pauvreté sur le continent africain et dans tous les pays du Sud. Le gouffre ne cesse de s’étendre entre les États occidentaux et le reste du monde.

 Marc de Miramon L'Humanité

Publié le Mercredi 30 Mars 2022

Le marché d’Abobo, dans la banlieue d’Abidjan, la capitale de la Côte d’Ivoire. issouf sanogo/afp

 

Le conflit en cours qui ravage l’Ukraine? Une menace existentielle pour la mondialisation qui pourrait créer une «division» majeure dans le monde, estimait le 26 mars dernier le chef de la diplomatie de lUnion européenne, Josep Borrell, en ouverture du forum de Doha (Qatar). «Lune des mauvaises conséquences de ce qui se passe est que nous pouvons pousser la Russie vers la Chine, et nous pouvons créer une division entre le Sud-Est mondial et le Nord-Ouest mondial», ajoutait le haut représentant de l’UE.

L’Assemblée de l’ONU divisée

En dépit de sa neutralité de façade, les pays de l’Otan ne se font plus d’illusions sur le «camp» choisi par la Chine, pays peuplé de 1,4 milliard dhabitants. Lalliance militaire exhortant ouvertement Pékin à «sabstenir de toute action qui aide la Russie à contourner les sanctions» et à cesser le soutien politique à Moscou .

 Mais si, à l’ONU, quelques pays seulement ont voté «contre» la résolution exigeant que «la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine» le 2 mars (Biélorussie, Corée du Nord, Érythrée, Syrie), la fracture s’est révélée beaucoup plus profonde, révélant un schisme inattendu. Se sont ainsi abstenus l’Inde (1,4 milliard d’habitants), le Pakistan (220 millions), le Kazakhstan, le Vietnam, la Mongolie, l’Irak et l’Iran.

En Amérique centrale et du Sud, seuls la Bolivie, le Nicaragua, le Salvador et Cuba n’ont pas souhaité condamner Moscou, mais c’est du continent africain que la véritable surprise est venue. Le Mali, l’Algérie, le Soudan, l’Angola, l’Afrique du Sud et même le Sénégal, dont le président Macky Sall occupe la présidence actuelle de l’Union africaine (UA), ont opté pour une prudente neutralité.

Une vague anti-occidentale en Afrique

Cette attitude a surpris jusqu’à Moscou, explique un haut dirigeant de l’UA, pour qui les motivations de certaines chancelleries africaines relèvent avant tout de problématiques intérieures. «Les populations sont ressorties appauvries et en colère après la pandémie de Covid», précise-t-il. 

«Et il y a aujourdhui une vague prorusse au sein de nos opinions publiques, sur fond d’échecs militaires des Occidentaux dans le Sahel et des conséquences tragiques subies par lensemble du continent africain à cause de la guerre en Libye.» Si la popularité réelle de Vladimir Poutine dans les pays du Sud demeure difficile à jauger, surtout après l’agression de l’Ukraine, toutes les manifestations hostiles à l’opération Barkhane ou à la France organisées ces derniers mois au Niger, au Burkina Faso, au Mali ou au Sénégal étaient fleuries de drapeaux russes voire de slogans pro-Wagner, la société militaire privée soupçonnée d’être une «armée de lombre» au service des intérêts de Moscou.

Des populations à bout de souffle

Le mécontentement populaire, la pauvreté endémique et l’effondrement de la situation sécuritaire dans le Sahel ont considérablement fragilisé les pouvoirs politiques de la sous-région, et favorisé des putschs militaires qui ont déjà emporté Alpha Condé en Guinée, Ibrahim Boubacar Keïta au Mali, et Roch Marc Christian Kaboré au Burkina Faso.

Et à l’heure où la junte au pouvoir à Bamako se voit infliger des sanctions économiques imposées par l’Union africaine, elle-même sous pression des chancelleries occidentales, la spéculation sur les cours des matières premières et leur flambée liée à ces mêmes sanctions, cette fois infligées à Moscou, a déjà des conséquences terribles sur les prix des produits de première nécessité, de l’huile au pain en passant par le blé.

Avec un prix de la tonne de cette céréale ayant doublé depuis un an, les boulangers ivoiriens proposent déjà de baisser la taille et le poids homologués de la baguette, pour maintenir provisoirement à flot les prix. Au Maroc, en Afrique du Sud, en République démocratique du Congo ou en Tunisie, les fluctuations du prix à la pompe et un baril à un niveau historique tirent également à la baisse le pouvoir d’achat des populations, tandis que se profilent de nouvelles «émeutes de la faim» semblables à celles qui ont secoué la planète en 2008.

 Près d’un milliard d’habitants vivent dans des pays qui dépendent directement du blé russe et ukrainien, et un sixième de la planète est déjà sous la menace d’une crise alimentaire. «Cette issue est malheureusement la plus probable, souligne depuis Beyrouth Georges Corm, historien et ancien ministre des Finances du Liban.  Les pays les plus pauvres de la planète, en Afrique bien sûr mais aussi en Afghanistan ou au Pakistan, vont énormément souffrir.

Tout cela va renforcer les positions de la Chine qui se pose en contre-modèle de Washington et qui entend commercer avec tout le monde, tout en s’opposant à la politique de sanctions défendue par les États-Unis et l’Union européenne.» Et l’ex- dirigeant libanais d’ajouter: «Dun point de vue cynique, les États-Unis apparaissent comme les seuls vainqueurs de la guerre en cours. Avec l’Otan, qu’Emmanuel Macron décrivait en état de“mort cérébrale”, et qui est totalement remise en selle. »

La cynique gestion des flux migratoires

Avec 4 à 7 millions de réfugiés sur les routes, l’accueil inconditionnel des Ukrainiens en Europe et en Amérique du Nord interpelle forcément les pays non-occidentaux. Les récents conflits liés en majorité à des interventions américaines, britanniques, françaises, turques, russes en Afghanistan, Irak, Libye, Syrie, Yémen, ont vu des populations fuir également la guerre et les mêmes drames.

Les élans de solidarité, institutionnels comme associatifs, n’ont pas été à la même hauteur, entre les discours xénophobes, les mesures ultra-sécuritaires et le non-respect du statut de réfugié avec d’importants renvois illégaux («pushbacks  »). Cet élan médiatique et humanitaire choque aussi hors de la sphère européenne, car la plupart des déplacés demeurent dans les pays du Sud. Rien que la guerre au Soudan a provoqué la fuite de deux millions de personnes vers le Burundi.

Dans son dernier rapport annuel, Amnesty International pointait qu’à travers le monde, 26,6 millions de personnes sont réfugiées et 4,4 millions demandeuses d’asile. «La plupart passaient des années dans des camps, notamment au Bangladesh, en Jordanie, au Kenya, en Ouganda et en Turquie, et beaucoup vivaient dans la crainte permanente d’être renvoyées dans le pays quelles avaient fui pour des raisons de sécurité», rappelle l’ONG.

Au Royaume-Uni et au Danemark, qui visaient l’immigration zéro et s’acharnaient contre les réfugiés syriens, yéménites, ou afghans, on prétend maintenant ouvrir les frontières en grand aux Ukrainiens fuyant la guerre.

Londres a même assoupli les règles d’accueil pour les animaux de compagnie de ces derniers, tandis qu’en France, des responsables politiques de premier plan, à l’image du député Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale, multiplient les sorties de route. «Il faut prévoir un flux migratoire, déclarait-il le 25 février dernier, au micro d’Europe 1.  Ce sera sans doute une immigration de grande qualité, en revanche. Ce seront des intellectuels, pas seulement, mais on aura une immigration de grande qualité dont on pourra tirer profit.» Une séquence parmi d’autres devenue virale, en particulier sur les réseaux sociaux des pays de l’Afrique francophone et suscitant des avalanches de commentaires indignés.

Pour une «humanité présente partout»

«Les politiques de deux poids-deux mesures ne sont plus acceptables», dénonce de son côté le docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix 2018, et qui se bat pour mettre fin à l’injustice et à l’impunité en République démocratique du Congo, pays victime d’un des conflits les plus meurtriers depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. 

«La souffrance na pas de couleur, et quand on voit celle qui est infligée au peuple ukrainien, on se dit que ça ne doit jamais plus se reproduire ailleurs. Mais notre humanité doit être présente partout, insiste-t-il.  En RDC, nous demandons aussi l’attention de la “communauté internationale” pour que les crimes qui y ont été commis et qui perdurent encore aujourd’hui bénéficient de la même condamnation et de la même soif de justice.»

 

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Plaies sociales

30 Mars 2022, 06:46am

Publié par PCF Villepinte

Jean-Emmanuel Ducoin L'Humanité

 Publié le Mercredi 30 Mars 2022

À moins de deux semaines du premier tour de la présidentielle – période pendant laquelle habituellement les tendances se solidifient –, bornons-nous à prendre l’empreinte du paysage au plus près d’une certaine «réalité», juste de quoi retourner dans le «cercle de la raison».

Si la campagne a démarré tardivement en raison de la crise sanitaire puis de la guerre en Ukraine, ce que la médiacratie dominante nous avait promis depuis six mois a depuis été essoré par les faits, comme si la dure vérité de la vie des Français avait repris le dessus. Non, le scrutin ne se jouera pas autour de l’identité et de l’immigration, ni à partir d’une vision d’exclusion adossée aux maudites thématiques nauséeuses d’une France rance et xénophobe, fantasmée et repliée sur elle-même.

Pouvoir d’achat, retraites, RSA, pauvreté, avenir industriel, énergie… En quelques semaines, comme cela était pourtant prévisible, tout a changé de paradigme. Loin des idioties et des immondices qui ont tourné en boucle, les grandes questions sociales sont bel et bien restées, dans le tréfonds des consciences populaires, les priorités des citoyens. Des priorités absolues.

Autant le dire, l’entrée par la petite porte d’Emmanuel Macron dans l’arène électorale n’a pas bousculé ce scénario, bien au contraire. La brutalité de ses réformes envisagées pour un nouveau quinquennat a confirmé cette clarification économique et sociale: à droite toute, régression à tous les étages!

Dans cette nouvelle séquence dune extrême brièveté dici au 10 avril, mais fondamentale, le débat se dispute désormais sur une tout autre orientation: celle des plaies sociales béantes qui menacent de disloquer celles et ceux qui promettent encore plus de sang et de larmes à un peuple déjà atomisé par la souffrance.

Un moment potentiellement dangereux pour l’hôte de l’Élysée. «La marche triomphale qui sesquissait il y a quinze jours semble plus chaotique», écrit dans sa dernière livraison la Fondation Jean-Jaurès à propos du président-candidat, avant d’ajouter: «Ce nest pas encore un doute. Tout juste une ombre. Mais déjà lombre dun doute.» Et ce doute ne concerne pas qu’Emmanuel Macron…

 

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Communiqué

29 Mars 2022, 20:36pm

Publié par PCF Villepinte

 

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LE DÉBAT Élection présidentielle : qu’est-ce qu’un vote utile ?

29 Mars 2022, 11:40am

Publié par PCF Villepinte

Choisir son bulletin par défaut? De scrutin en scrutin, et singulièrement depuis une quarantaine dannées et la montée de lextrême droite, lappel au «vote utile» est un ressort de largumentation à lapproche des élections.

Pierre Chaillan L'Humanité  Publié le Lundi 28 Mars 2022

LUDOVIC MARIN / AFP

L’élection est un moment démocratique qui engage pour une période. Il ne faut pas réduire le vote à des choix stratégiques face aux enjeux du pays.

 

La dénaturation du vote menée par des candidats sur le thème du vote utile participe des stratégies de non-débat à l’œuvre dans cette présidentielle. Tout vote est utile, et c’est même une force pour faire vivre la démocratie. Il faut que s’expriment les idées, les propositions, l’expression des choix politiques, des conceptions de la société française et du rôle de l’État, la reconnaissance des valeurs républicaines.

L’élection est un moment démocratique, qui va engager les années qui suivent, ce n’est pas le bonneteau tous les cinq ans et après on s’arrête. Non, après le vote, nos choix, nos idées vont être utiles et vont compter au jour le jour. Chercher à nier la diversité du débat, et à restreindre le vote à des choix stratégiques face aux enjeux du pays, serait une impasse.

Depuis des mois, Emmanuel Macron est sur ce registre pour mettre de côté son bilan et son programme. Il refuse la confrontation, il serait le vote utile face à l’extrême droite ou à une droite tout aussi libérale que lui.

Avec la situation de guerre et la crise sanitaire, il souhaite même qu’il n’y ait aucun débat de premier tour. Je plaide, moi, pour l’inverse. Ayons ce débat, y compris face à la situation internationale avec ses répercussions nationales sur les questions industrielles, de souveraineté, du rapport capital-travail.

« Une offre de rassemblement sans hégémonie, qui s’adresse aux classes populaires. »

Notre pays a besoin le 10 avril de choix clairs, de positionnements, de chemins tracés, de perspectives. Aucune voix ne sera inutile. Pour battre l’extrême droite, nous serons toutes et tous mobilisés. Au premier tour, les électeurs qui auraient cette crainte peuvent compter sur Fabien Roussel pour prendre ses responsabilités. C’est une autre question qui est entretenue par le candidat de la FI. D’après les sondages, aucun candidat de gauche n’est en capacité de gagner la présidentielle. Si la gauche veut gagner, il faut rassembler une majorité, respecter toutes les composantes. Notre objectif, pour faire gagner le monde du travail et de la création, est de faire le meilleur résultat pour aider au meilleur résultat de la gauche. La réalité, c’est que si nous renonçons à cet objectif, nous ne gagnerons pas.

Si nous ne donnons pas de la force à Fabien Roussel, au candidat qui porte une offre de rassemblement sans hégémonie, sans mépris, qui s’adresse aux classes populaires, qui parle à toute la gauche, qui se prononce sans ambiguïté pour une République sociale, laïque, écologique, respectant les classes populaires, alors les conditions d’une victoire possible ne seront pas réunies et pour la suite nous n’aurons pas été utiles à la gauche et au monde du travail.

Les résultats de 2017 servent de leçon, il faut que cette fois-ci en 2022 nos choix servent au pays et que nous aidions au rassemblement immédiat ou dans les mois qui suivront. Cette démarche, ce candidat nouveau, ce vote de conviction, c’est cela qui est utile.

Le rassemblement n’est pas le ralliement. À force de choix tactiques et de votes d’opportunité plus que d’adhésion, la gauche perd de sa lisibilité.

Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice Gauche républicaine et socialiste de Paris

Le vote utile est d’abord le vote pour ses convictions et pour ce que l’on croit juste pour la France et les Français.

À force de choix tactiques et de votes d’opportunité plus que d’adhésion, la gauche perd de sa lisibilité et du coup, aux yeux de nos concitoyens, ses repères. Elle s’est affaiblie, asséchée et éloignée des catégories populaires.

Il n’y aura aucune victoire de la gauche si elle ne retrouve pas sa proximité avec le monde du travail, les ouvriers, les employés, les salariés les plus modestes. Il n’y aura aucune victoire si la gauche n’est pas diverse et capable ensuite de se rassembler.

«La campagne de Fabien Roussel permet à de très nombreux Françaises et Français de retrouver une gauche populaire, sociale, républicaine et laïque.»

Le rassemblement n’est pas le ralliement. C’est pourquoi il ne peut se décréter au dernier moment et ne peut s’opérer pleinement qu’avec une dynamique unitaire préparée de loin fédérant les forces autour d’objectifs, de propositions communes, de respect mutuel – et au-delà des seuls partis politiques.

Je regrette que cette logique n’ait pas pu prévaloir dès 2017 et je constate que du coup, depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron, en dépit de sa politique antisociale, la gauche n’a pas progressé, contrairement à l’extrême droite!

La campagne que mène Fabien Roussel avec le programme «les Jours heureux» permet ainsi à de très nombreux Françaises et Français de retrouver une gauche populaire, sociale, républicaine et laïque qu’ils appellent de leurs vœux, qu’ils jugent utile pour leur pays et leurs compatriotes et, surtout, une gauche capable de redonner confiance à celles et ceux qui trop souvent s’abstiennent. Sa candidature porte un message, elle porte la parole et les aspirations que de nombreux citoyens ne retrouvaient pas, ou plus, dans les discours et les propositions d’autres candidats de gauche ou écologistes.

Je fais partie de celles et ceux qui pensent que voter pour la candidature de Fabien Roussel est aujourd’hui redonner force à une gauche de transformation qui défend sans complexe la République sociale, laïque, universaliste – sans concession aux logiques identitaires – et l’égalité en refusant les discriminations et l’injustice sociale.

Une gauche qui plaide pour la hausse des salaires et du pouvoir d’achat, pour une réindustrialisation réelle de la France, la souveraineté alimentaire, économique et énergétique, les services publics et une écologie populaire. Une gauche trop longtemps effacée et pourtant si nécessaire tant ses idées et ses propositions apparaissent de plus en plus d’actualité.

Plus d’info.  Retrouvez le dossier « Le PCF et les élections présidentielles » sur le site de la Fondation Gabriel-Péri.

 

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ENTRETIEN L’enquête qui jette le soupçon sur le patrimoine d’Emmanuel Macron

29 Mars 2022, 11:34am

Publié par PCF Villepinte

Le président de la République détiendrait-il de l’argent placé dans un paradis fiscal? Les journalistes Jean-Baptiste Rivoire et Gauthier Mesnier soupçonnent quune part de la rémunération versée en 2012 par la banque Rothschild à l'actuel locataire de l’Élysée l'ait été dans un trust à l’étranger. ENTRETIEN

Florent LE DU L'Humanité  Publié le Mardi 29 Mars 2022

 

Sur ses déclarations à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), Emmanuel Macron ne déclarait que 156000 euros de patrimoine en 2014, 500000 en 2022. Des sommes qui ont étonné, alors que lintéressé avouait lui-même avoir perçu près de 3 millions deuros entre 2009 et 2013.

En enquêtant sur cette étrange disparition, Jean-Baptiste Rivoire, ancien responsable de l’investigation à Canal Plus, et Gauthier Mesnier n’ont pas trouvé la trace de cet argent, mais ont soulevé un autre lièvre: Emmanuel Macron pourrait avoir perçu bien plus que 3 millions deuros chez Rothschild.

Voir aussi : Fortune de Valérie Pécresse : un patrimoine très classe... supérieure

Un documentaire-enquête devant être diffusé ce mardi sur le site d’Off Investigation émet de sérieux doutes sur les honoraires reçus par le chef de l’État en 2012 à l’occasion du rachat par Nestlé d’une filiale de Pfizer. Une source anonyme affirme que la banque Rothschild avait coutume de verser une part importante de ce type de rémunération sur des structures opaques dans des paradis fiscaux.

Si des éléments matériels manquent, le documentaire d’Off Investigation Patrimoine de Macron: où sont passés les millions? met en lumière de sérieux soupçons sur le patrimoine d’Emmanuel Macron. Les explications de Jean-Baptiste Rivoire.

Pourquoi doutez-vous que, dans le cadre de l’acquisition par Nestlé d’une filiale de Pfizer en 2012, Emmanuel Macron ait perçu plus que ce qu’il n’a déclaré?

En avril 2012, Emmanuel Macron a un rôle absolument clé dans ce deal énorme qui est le rachat de la branche nutrition infantile de Pfizer par Nestlé pour plus de 9 milliards d’euros. D’après les chiffres qui circulent dans les banques d’affaires, pour une acquisition comme celle-ci, la banque qui l’a menée touche entre 0,5 et 1,5 % du montant du deal. Rothschild aurait donc touché entre 45 et 135 millions d’euros.

Ensuite, la question c’est combien gagnent les différents associés de la banque. Or, Emmanuel Macron était en première ligne. C’est lui qui a fait de Nestlé un client de Rothschild puis qui, en un week-end, les a convaincus de faire la proposition déterminante, alors que les négociations entre Pfizer et Danone capotaient. Dès lors, nos sources estiment qu’il aurait très probablement touché entre 5 et 10 millions de «bénéfices industriels et commerciaux».

Voir aussi : Patrimoine. Consultez les déclarations des candidats à la présidentielle

Or, il n’a déclaré à la HATVP, en 2014, que 720000 euros pour lensemble de ses bénéfices industriels et commerciaux touchés en 2012. Où serait parti cet argent?

JEAN-BAPTISTE RIVOIRE Une personnalité proche de la banque Rothschild qui n’apparaît pas à visage découvert dans notre enquête, mais est une personnalité bien connue, nous en a dit un peu plus. Elle nous explique que cette banque franco-britannique a conclu des arrangements avec Bercy dans les années 2000 pour que les honoraires de ses associés gérants ne soient pas forcément fiscalisés en France. Cette source nous dit que chez Rothschild, une partie minoritaire de ces rémunérations est versée sous forme de salaire, en France. Et une partie importante serait versée à l’étranger, dans des trusts qui ne sont même pas au nom des associés gérants ou de la banque.

QUAND ON CONTACTE L’ÉLYSÉE ET ROTHSCHILD, AVEC DES ÉLÉMENTS PRÉCIS, ON N’A PAS LE DÉBUT D’UNE RÉPONSE.

L’hypothèse de notre source, qui ne sait pas où serait le trust de Macron, soyons clair, c’est que Rothschild étant franco-britannique, ces structures opaques seraient installés à Jersey, Guernesey ou sur l’île de Man. Nous n’avons pas de preuve absolue mais, ce qui nous trouble, c’est que quand on contacte l’Élysée et Rothschild, avec des éléments précis, on n’a pas le début d’une réponse.

Voir aussi : Eric Bocquet : « Tout ce que l’État perd avec l’évasion fiscale se transforme en dette »

Cette évasion ou optimisation fiscale serait-elle illégale?

JEAN-BAPTISTE RIVOIRE Il y a plusieurs zones d’ombre. D’une part, ce compromis accepté par Bercy n’autorise pas la banque Rothschild à verser les rémunérations de ses collaborateurs dans des paradis fiscaux, mais cela aurait été le cas dans les faits.

Par ailleurs, ces fameux trusts ne sont pas au nom de la personne concernée, ainsi ce n’est pas à proprement parler illégal. De ce point de vue, Emmanuel Macron ne serait pas un fraudeur fiscal. Mais les vrais bénéficiaires de ces trusts peuvent demander ensuite qu’on libère les fonds mis à l’abri, et un avocat missionné par Rothschild les verse alors sur un compte souhaité par la personne.

En revanche, dans sa déclaration à la HATVP, Emmanuel Macron a l’obligation de déclarer la totalité de ce qu’il possède. Il ne peut pas omettre le fait que des sommes importantes lui aient été remises à l’étranger. Ce ne serait donc pas fiscalement répréhensible, mais il pourrait tomber dans le délit d’omission d’une partie de son patrimoine.

DOSSIER Lutter contre l'évasion fiscale

Qu'est-ce qu'un paradis fiscal ? Définir, pour mieux lutter contre l'évasion

Contrôle des multinationales, dette, fiscalité... : 5 mesures pour en finir avec la domination de la finance

Les milliards de l’évasion fiscale à portée de vote

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Carburants : faut-il plafonner le prix à la pompe ?

28 Mars 2022, 08:24am

Publié par PCF Villepinte

La flambée des prix du pétrole a porté ceux du gasoil et de l’essence au-dessus de 2 euros le litre, grevant le revenu des familles déjà entamé par l’inflation.

Pierre-Henri Lab L’Humanité  

Publié le Dimanche 27 Mars 2022

Le blocage des prix profiterait aussi aux plus aisés. La CGT revendique une augmentation des salaires, une baisse des taxes et la restauration de l’ISF.

 JACQUES BAUDRIER

Adjoint PCF à la maire de Paris et administrateur d’Île-de-France Mobilités

Des dizaines de millions de Français ont besoin de leur automobile au quotidien. La hausse des prix des carburants attaque de plein fouet leur pouvoir d’achat et c’est insupportable pour nombre d’entre eux. Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. C’est une mesure d’urgence indispensable. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales, en particulier celles qui font des profits sur le pétrole comme Total, qui s’apprête à distribuer un montant record de 7 milliards de dividendes à ses actionnaires en 2022.

Mais il faut aussi prendre au plus vite des mesures pour consommer moins de carburant, moins de produits pétroliers. Aujourd’hui, 12 % du pétrole et 17 % du gaz importés en France viennent de Russie. La consommation au quotidien de ces produits pétroliers est mauvaise pour le climat et en plus donne des moyens à la Russie pour continuer son agression inqualifiable contre l’Ukraine.

Fabien Roussel propose de respecter les recommandations du GIEC et que la France investisse pour le climat 6 % de son PIB chaque année. Il propose le plan le plus ambitieux pour le climat de tous les candidats à la présidentielle avec 65 milliards d’investissements publics supplémentaires par an.

Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. Cette mesure peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales.

Beaucoup des mesures qu’il comprend auront un effet immédiat pour consommer moins de carburant. La prime à la conversion de 10000 euros pour permettre aux 14 millions de propriétaires de voitures Crit’Air 3, 4 ou 5 d’acheter une nouvelle voiture permettra de faire évoluer le parc automobile vers des voitures qui consomment beaucoup moins. Le «grand remplacement» des 3,5 millions de chaudières au fioul, grâce à des aides à hauteur de 3 milliards par an, permettra de supprimer directement 12 % de la consommation française de produits pétroliers, soit autant que les importations de pétrole russe. Les 20 milliards par an investis dans la rénovation énergétique des logements permettront de réduire fortement la consommation de gaz.

La gratuité des transports publics, la baisse de 30 % du prix du train, la gratuité des trajets domicile-travail en TER, la création d’un réseau cyclable de 100000 kilomètres, les investissements supplémentaires massifs pour le rail (5 milliards par an), les transports publics (3 milliards par an) et le vélo (1 milliard par an) permettront aussi d’offrir des alternatives moins polluantes, et de réduire la consommation de carburant.

La droite, Macron ou Pécresse, et l’extrême droite version Le Pen ou Zemmour préfèrent maintenir les cadeaux aux plus riches et la suppression de l’ISF, et ne veulent pas investir pour le climat. Ils sont irresponsables.

Fabien Roussel propose, lui, d’investir massivement pour sauver le climat, tout en donnant à chacun la possibilité de se déplacer et de se chauffer. Il faut pour cela bloquer les prix des carburants et investir pour en consommer moins. On ne sauvera pas le climat contre le peuple, mais avec le peuple. C’est ce que propose le candidat des Jours heureux.

 

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