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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Gestion de l’eau potable – Les communistes du Val-de-Marne et d’Île-de-France mobilisés face aux géants Suez et Veolia

31 Octobre 2021, 11:43am

Publié par PCF Villepinte

Alors que le prix du gaz, de l’essence et de l’électricité explose, en petite couronne parisienne la sentence est tombée, il faudra y ajouter à minima 50 € d’augmentation du prix de l’eau par foyer. Pour mieux faire passer la pilule, la droite qui a décidé cette augmentation dans son syndicat, le SEDIF se paie depuis plusieurs semaines une grosse campagne de com sur l’eau « pure » qu’elle promet aux usagers·ères.

 

Cette augmentation permettrait la mise en place d’une filtration « haute performance » requérant des investissements colossaux se répercutant sur les factures. L’Osmose inverse basse pression (OIBP), voilà le nom de cette nouvelle technique dont l’appellation barbare mettrait presque en garde contre la réalité cruelle qu’elle cache. Normalement utilisée pour dessaler l’eau de mer, l’OIBP est un non-sens environnemental en Île-de-France.

Alors que tout doit nous pousser au développement d’un modèle de sobriété énergétique, elle nécessite 3 fois plus d’énergie électrique et 15 % d’eau en plus pour produire une quantité similaire aux techniques existantes. Et elle rejettera une eau plus polluée dans les milieux naturels. Sur une petite usine de potabilisation, c’est l’équivalent de deux piscines olympiques qui seraient ainsi polluées, rejetées dans la Seine et les nappes phréatiques. Cette technique anti-environnementale, antisociale, consternante n’a pas sa place en banlieue !

Contrôle public de la ressource pour maîtriser les prix et politique de protection de l’eau sur tout son cycle : voilà ce que clament depuis plusieurs mois de nombreux élu·e·s. 

Face à cette situation, 9 villes de gauche dans le Val-de-Marne ont décidé de dire stop, d’ouvrir un passage et de créer une régie publique de l’eau après avoir consulté la population de leurs villes. Une votation citoyenne en septembre vient de valider cette sortie suite à une grande campagne d’éducation populaire. Les communistes prennent une place centrale dans cet élan vertueux.

Parmi eux, Michel Lepretre, Le président du Territoire Grand Orly Seine Bièvre (710 000 hab.), Philippe Bouyssou, maire d’Ivry-sur-Seine, Stéphanie Daumin, maire de Chevilly-Larue, Patricia Tordjman, maire de Gentilly, et Pierre Bell-Lloch, maire de Vitry-sur-Seine. Elles et ils ont déjà rassemblé 9 communes importante du GOSB. Reconnaissance de ce travail d’union, l’élection de Fatah Aggoune (app. PCF), premier adjoint à la maire de Gentilly comme président de la nouvelle Régie des Eaux de la Seine et de la Bièvre.

Le projet de régie porté par ces villes est clair : distribution d’économiseurs d’eau aux familles en difficulté pour alléger les factures, accompagnement des agriculteurs en proximité des points de captage pour éliminer les pesticides, et réappropriation populaire de ce bien commun de l’humanité.

Face à cette mobilisation, les grands groupes et les libéraux voudraient faire croire que les 9 maires engagé·e·s seraient seul·e·s. Ils oublient les militant·e·s du PCF qui les accompagnent, les milliers de citoyen·ne·s et les associations engagé·e·s pour l’avenir de cette ressource partout en France.

Force aussi est de constater qu’un mensonge répété ne devient pas une vérité puisqu’en Seine-Saint Denis, l’EPT Est-Ensemble, emmené par Patrice Bessac, maire de Montreuil, est engagé dans un processus similaire. À Paris, la gestion publique de l’eau fête aujourd’hui ses 10 ans et desserre quotidiennement 3 millions d’habitant·e·s. Dans l’Essonne, Philippe Rio, fer de lance de la bataille pour l’eau publique en Île-de-France, fédère des maires de toute tendance politique confondues pour reprendre des mains de Suez, en gestion publique, l’un des plus gros réseaux d’eau de France.

Tous ces acteurs publics de l’eau potable sont en train d’agréger de hautes compétences techniques, travaillent ensemble et font trembler les grands groupes que sont Veolia et Suez dans leur monopole imposé depuis trop longtemps. Par petit bout, c’est une bataille dans toute l’Île-de-France qui est train de s’ouvrir : une lutte pour une véritable justice sociale et climatique.

Elle s’inscrit dans les longs combats menés pour l’eau, contre la voracité capitaliste dans l’UE comme en Irlande, en Espagne, en Grèce, au Portugal, dans le Land de Berlin récemment… Pour que le Service public coule de source, à quelques jours de la COP26 à Glasgow, rappelons-le, l’eau, c’est une histoire commune, c’est la transparence !

 

Grégory Géminel, membre du CN animateur de la com Écologie PCF94

Avec Léo Rémyot et Estelle Lesseyne, com Écologie PCF94

 

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COP26. Dérèglement climatique : les États vont-ils enfin agir ?

31 Octobre 2021, 11:36am

Publié par PCF Villepinte

Samedi 30 Octobre 2021

L'Humanité Marie-Noëlle Bertrand

Alors que démarrent les négociations de la COP26 ce 1er novembre à Glasgow, l’enjeu est désormais de limiter au maximum le réchauffement climatique. Une lutte qui n’est pas (encore) perdue, et qui pourrait même tirer vers le haut l’ensemble de la société, en matière de santé, de travail, d’autonomie alimentaire...

DOSSIER La COP26 se tient du 1er au 12 novembre à Glasgow, en Écosse. Découvrez nos articles sur le sujet :

Insatisfaisantes, pas assez ambitieuses, trop loin du compte et pour tout dire décevantes: les commentaires qui collent au train des COP (Conférences des Parties) se suivent et bien souvent se ressemblent. Rares sont les conférences internationales sur le climat qui échappent à la règle. Et quand bien même: leuphorie que ces exceptions génèrent laisse souvent place, dans les années qui suivent, à une désillusion au moins équivalente.

La COP26, qui s’ouvre ce 1er novembre à Glasgow, en Écosse, se défera-t-elle de ce sort qui, sommet après sommet, pollue l’espoir placé dans les négociations internationales? Oui, si elle est réussie. Mais, au final, quest-ce quune COP aboutie? «Au début, tout était plutôt bien parti», se rappelle le paléoclimatologue Jean Jouzel, ancien vice-président du Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat (Giec).

Depuis les années 1960, une multiplication des alertes

Le début, c’est le sommet de la Terre de Rio, en 1992. Réunis dans la capitale culturelle du Brésil, près de 170 pays prennent la résolution d’attaquer à bras-le-corps les enjeux environnementaux. Trois conventions internationales y voient le jour. L’une porte sur la préservation de la biodiversité. La deuxième sur la lutte contre la désertification. La troisième, dite convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC), focalise toutes les attentions.

Depuis les années 1960, les alertes scientifiques se sont multipliées sur les risques d’un réchauffement possiblement lié aux émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par les activités humaines. Le gaz carbonique (CO2) émis par les énergies fossiles est dans leur ligne de mire. «En 1979, le rapport Charney établit très clairement le risque que la température globale se réchauffe de plusieurs degrés par rapport à l’ère préindustrielle», reprend Jean Jouzel. Lalarme monte en puissance durant les années 1980, tandis que les réunions politiques et scientifiques se multiplient.

1990 : le premier rapport du Giec

En 1988, le G7 valide la création du Giec, placé sous l’égide de l’ONU et de l’Organisation météorologique mondiale (OMM). En 1990, il publie son premier rapport d’évaluation du changement climatique.

«Il dit clairement que lactivité humaine est susceptible de produire un réchauffement sans précédent», reprend Jean Jouzel. Reste à savoir si ce constat peut conduire à une action politique. À Rio, la communauté internationale dit oui, et décide que les parties de l’ONU y travailleront dans le cadre de COP (Conferences of Parties, en anglais), lesquelles se réuniront tous les ans.

La première a lieu en 1995, à Berlin ; 120 gouvernements se retrouvent dans une Allemagne fraîchement réunifiée. Placés sous le feu des projecteurs, les enjeux climatiques endossent une portée politique internationale.

Deux ans plus tard, en 1997, les pays valident le protocole de Kyoto (PK). Premier accord international sur le climat, il affiche l’ambition de réduire de 5 % à 6 % les émissions de GES mondiales avant 2012 et applique à la lettre les principes de la CCNUCC. Celle-ci reconnaît le droit au développement des pays les plus pauvres. Elle reconnaît aussi le principe de «responsabilité commune, mais différenciée» des États, selon lequel les pays industrialisés ont très majoritairement contribué au réchauffement. Seuls eux se voient soumis à des objectifs de réduction d’émissions, lesquels sont fixés par le protocole, sous une forme qui se veut contraignante. Tout semble bien parti, donc.

2001 : les États-Unis se retirent du protocole de Kyoto

Mais, au début des années 2000, la géopolitique est sur le point d’être bouleversée. En 2001, l’administration Clinton laisse place à celle de Bush fils. Celui-ci s’empresse d’annoncer la sortie des États-Unis du protocole de Kyoto, qu’il juge contraire aux intérêts économiques de son pays. Ce retrait du pays le plus émetteur de GES au monde est une détonation, dont le souffle balaye les négociations. À la même période, l’essor de la croissance chinoise prend tout le monde de court. «Personne navait imaginé que les émissions de CO2 de la Chine doubleraient durant la décennie», assure Jean Jouzel. Toutes les cartes sont redistribuées. Les COP qui suivent œuvrent à réorganiser le jeu.

En 2009, lorsque se réunit celle de Copenhague, on pense y être parvenu. Censée reconduire le protocole de Kyoto jusqu’en 2020, cette COP15 nourrit tous les espoirs, exacerbés par l’élection récente de Barack Obama. On la dit «COP de la dernière chance». Elle se conclut par un échec monumental.

La Chine et les États-Unis s’y affrontent fiévreusement, refusant l’un et l’autre de se voir contraints à des efforts. La confiance explose entre pays dits du Sud et pays dits du Nord, au point que le processus multilatéral bat de l’aile. Il mettra six ans à se reconstruire, au prix de lourds compromis.

2011 : le retour de la communauté internationale

En 2011, la communauté internationale s’engage à construire un accord impliquant tous les pays du monde, pauvres ou riches, mais sans imposer de contraintes d’objectifs. Chacun sera libre de se choisir le niveau d’ambition qui lui convient. Cet accord est conclu en grande pompe lors de la COP21, en 2015: cest l’accord de Paris sur le climat. Côté plus: les États sy engagent à limiter le réchauffement à un maximum de + 2 °C, voire de + 1,5 °C. Côté moins: ils ne se voient pas contraints à un objectif de réduction d’émissions. Cinq ans après, le succès est mitigé.

Lire aussi : Frédéric Neyrat : «Nous nempêcherons le réchauffement planétaire quen changeant les institutions»

Alors que le Giec estime nécessaire de réduire les émissions de GES de 45 % d’ici à 2030 par rapport à 2010 pour parvenir à tenir les objectifs, l’ensemble des engagements volontaires des pays, dits NDCs, conduisent, à ce jour, à les augmenter de 16 %, estime la CCNUCC. En suivant le plus optimiste des calculs, cela débouche sur une perspective de réchauffement global de 2,7 °C d’ici à la fin du siècle. Tout le travail de la COP26 va être de rattraper le coup.

«Des leviers daction dont il faut se saisir»

Nouvelle COP de la dernière chance, donc? «À demander monts et merveilles à ces conférences, on crée de la déception», prévient l’économiste Maxime Combes, qui suit les négociations climat pour Attac depuis 2007. Le réchauffement climatique est le résultat d’un capitalisme qui s’est globalisé sous l’action des États qui, aujourd’hui, ont les rênes des COP en mains, rappelle-t-il. «Nous ne pouvons pas attendre d’elles qu’elles bouleversent le système marchand et rétablissent l’équilibre Nord-Sud. C’est une bataille à mener auprès des États.» Le cadre de laccord de Paris, en outre, nest pas idéal, quand il ne pose aucune limite à lexploration et à l’exploitation de charbon, de pétrole et de gaz. «Mais il ne changera pas de sitôt», reprend Maxime Combes.

Lire notre entretien : Maxime Combes : « La procrastination des gouvernements est un crime climatique »

Cela dit, entre le tout et le rien, il existe le un peu et le beaucoup, explique-t-il en substance. «Dans le contexte actuel de replis nationalistes, le fait quune COP se tienne dans le cadre de l’ONU, dont la charte est de donner la même voix à tous les peuples, est à saluer», note-t-il. La COP26, surtout, «offre plusieurs leviers daction dont il faut se saisir».

Icon QuoteEn 2009, les pays riches avaient promis de soutenir les pays pauvres face aux bouleversements climatiques à hauteur de 100 milliards de dollars par an à compter de 2020.LOLA VALLEJO Directrice de l'Iddri

Les règles d’application des marchés carbone doivent y être rediscutées, «sur lesquelles il est possible dagir de façon quelles soient moins permissives», estime l’économiste. La question de la coopération internationale sera également centrale. «En 2009, les pays riches avaient promis de soutenir les pays pauvres face aux bouleversements climatiques à hauteur de 100 milliards de dollars par an à compter de 2020», rappelle Lola Vallejo, directrice de lInstitut de développement durable et des relations internationales (Iddri). «Pour lheure, lOCDE estime que seuls 80 milliards sont sur la table, dont 70 % sous forme de prêts à rembourser.» Glasgow est loccasion pour les États daller au bout de leurs promesses.

Le poids de la jeunesse

Cela vaut également pour leur engagement à tenir la limite de + 1,5 °C de réchauffement. «Laccord de Paris prévoit quils révisent leurs ambitions tous les cinq ans», rappelle Henri Waisman, coauteur du 6e rapport du Giec et chercheur à lIddri. Lheure a sonné, et des mouvements de fond y poussent. À l’échelle des États, plusieurs coalitions se sont formées ces derniers mois pour s’engager dans une sortie des énergies fossiles, par exemple entre le Danemark et le Costa Rica. «On peut réussir à faire entrer par la fenêtre ce qui n’est pas passé par la porte», reprend Maxime Combes.

Lire aussi : Le climat, la cause qui donne un bol d’air à la démocratie

Les mouvements citoyens, surtout, ont enfoncé des coins. «Les jeunes mobilisés depuis 2018 ont fait avancer beaucoup de choses dans lopinion publique autant que dans les politiques. Sans leur pression, lEurope nafficherait pas un objectif de réduction de 55 % de ses émissions de gaz à effet de serre en 2030.» Alors que de nouvelles mobilisations se préparent, pas de raison que la COP26 ne bénéficie pas de la même influence.

Lire aussi : Génération climat: «On ne peut pas se permettre de perdre !»

 

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Rue de la paix

30 Octobre 2021, 08:46am

Publié par PCF Villepinte

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Logement. À Aubervilliers, les plus modestes refusent de faire les frais des démolitions

30 Octobre 2021, 08:36am

Publié par PCF Villepinte

Le quartier de La Maladrerie, à Aubervilliers, est l'un de ceux menacés par les projets de la municipalité. PHOTO PATRICK GELY

Vendredi 29 Octobre 2021

L 'Humanité Camille Bauer

Près de deux cents personnes se sont réunies le 28 octobre, devant l’office HLM de la ville de Seine-Saint-Denis, pour demander l’ouverture d’un dialogue et refuser la destruction ou la vente de l’habitat social.

D’une main, Ali Bechou tient la poussette de sa petite dernière, de l’autre, il brandit une pancarte sur laquelle il a écrit: «Le quartier, on y vit, on y reste. Pas de privatisation». Il est venu se joindre aux près de deux cents personnes réunies ce 28 octobre au soir devant l’Office public de l’habitat (OPH) de la ville d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). La découverte presque fortuite de la volonté de la municipalité de détruire et de vendre des centaines de logements HLM, dans le cadre d’un programme de rénovation urbaine de trois grands ensembles, lui fait craindre le pire. «Je suis très, très inquiet», explique ce père de famille, qui peine déjà à joindre les deux bouts comme conducteur de VTC. Le quartier, il y habite depuis vingt ans. Quand sa femme a été enceinte de leur premier enfant, il a pu déménager dans un appartement plus grand. Il paye actuellement 780 euros pour 80 mètres carrés. « Dans le privé, je devrais payer plus de 1000 euros. Ce nest pas possible» calcule-t-il.

La volonté de rénover ces trois quartiers, La Villette, Émile Dubois et La Maladrerie, n’est pas nouvelle. Cela fait plus de dix ans que l’Agence nationale de la rénovation urbaine (Anru) a des projets qui impliquent la destruction d’une partie de ces habitations dont certaines sont anciennes et en mauvais état. La rénovation de la Maladrerie, une cité construire dans les années 1970 par Renée Gailhoustet, dont les immeubles sont dotés de terrasses de terre pleine, d’appartements lumineux de tailles et de formes diverses, est une question sensible. Les habitants de cet ensemble architectural unique veulent préserver ce symbole d’un habitat populaire de qualité. Dans les années 2010, ils ont gagné un précédent bras de fer contre l’Anru qui voulait faire passer une route dans le jardin de leur cité, mais ont du coup été privés de rénovation.

La nouvelle direction de l’OPH met en avant les économies réalisées

Pour les trois cités, «il y avait eu des négociations, et on était arrivé à un accord global. Il y avait un schéma de rénovation progressif. Mais la nouvelle mairie a interrompu les négociations et veut désormais tout faire en même temps sans même recevoir les associations», explique André Narritsens, qui représente le PCF dans l’association Jardins à tous les étages. La nouvelle maire, l’UDI Karine Franclet, qui a pris la ville aux communistes aux élections municipales de juin 2020, semble cette fois décidée à faire table rase. L’OPH dont elle est présidente annonce la couleur dans son rapport de présentation de projet. Pour La Villette, un peu moins que les 302 logements prévus initialement seront détruits, et entre 50 et153 seront privatisés. À Émile Dubois, il y a aussi un peu moins de destructions que prévues initialement, 313 contre 388, mais au nom de la mixité, une partie du terrain devra être vendue pour y ériger 810 nouveaux logements en partie privés. Quant à La Maladrerie, c’est 363 logements qui doivent être vendus, dont 60 au privé.

L’avenir des habitants des logements concernés est des plus incertain. «Il était prévu quils soient relogés au Fort dAubervilliers, dans lequel 40 % des logements devaient correspondre à la tranche basse des tarifs HLM. Mais il nest plus du tout garanti que cette proportion soit maintenue», explique Antoine Wohlgroth, chargé de mission de la Confédération nationale du logement (CNL) à Aubervilliers. Si rien ne peut être proposé dans la ville à un prix accessible, il faudra aller plus loin. «On ne sait pas ce quon va devenir. Déjà quil y a la crise du logement», s’inquiète Lou Anna, une jeune photographe de 27 ans. Elle et sa sœur, graphiste, sont précaires. Elles habitent encore dans la maison de leur mère à La Maladrerie. «  On est très attaché à cet endroit, on y tient. La qualité de vie y est incroyable» explique la jeune femme. Ce lien affectif, Fatima, salariée de l’éducation nationale, l’évoque aussi. «  Ça fait trente ans que je suis là. Dans cet appartement, il y a une histoire. Ma mère y est morte, mes enfants y ont grandi. Je ne veux pas le quitter», explique la petite femme en pull rose.

Pour justifier ce projet radical, la nouvelle direction de l’OPH met en avant les économies réalisées. «La nouvelle maquette financière permet une baisse de 73 % du reste à charge OPHA qui passe de 191M€ à 51,9M€», se réjouit en lettres grasses sa plaquette de présentation. À sa décharge, les questions financières sont réelles. La réhabilitation de La Maladrerie, très complexe en raison de l’irrégularité du bâti, pourrait s’élever à près de 80000 euros par logement. À cela sajoute le manque de fonds propres dont souffre tout le secteur HLM. Depuis la loi Elan de 2018, le gouvernement y prélève plus dun milliard par an, en invitant les bailleurs sociaux à compenser ces pertes par la vente de logements. Mais le problème est aussi politique. «La nouvelle maire UDI est dans la lignée de Valérie Pécresse, hostile aux HLM. Derrière cette histoire de mixité, il y a la volonté de changer la population de la ville», analyse Antoine Wohlgroth. Un mauvais calcul, selon Soizig Nedelec, ancienne ajointe PCF au logement à la mairie, et aujourd’hui élue municipale d’opposition: «Si, comme le veut la maire, on vend les logements à la découpe, beaucoup de locataires modestes vont sendetter ou se saigner pour acheter leur appartement, mais ils n’auront pas forcément les moyens de financer les travaux d’entretien et de rénovation nécessaires. À terme, d’ici dix à quinze ans, on se retrouvera avec une explosion du nombre de logements très dégradés et insalubres. C’est le cas dans d’autres villes qui ont fait ce choix court-termiste de vendre et en subissent les conséquences aujourd’hui».

Une absence totale de dialogue

Alors que le prix de l’immobilier dans la Petite couronne autour de la capitale continue de flamber sous l’impulsion des travaux du Grand Paris, les associations déplorent, dans une lettre à la maire et présidente de l’OPH, «les injonctions que lAnru, cet outil de l’État essentiellement pensé pour gentrifier nos quartiers, fait peser sur notre commune». «Il y a 8000 personnes en attente de logements très sociaux à Aubervilliers, note Soizig Nedelec. Or il n’est plus légalement possible de construire dans notre ville de nouveaux logements financés par le prêt locatif aidé d’intégration, destinés aux locataires en situation de grande précarité. Si on détruit ceux qui existent, on va se retrouver avec des milliers de personnes sans solution», déplore celle qui représente désormais l’opposition au conseil d’administration de l’OPH.

Mais ce qui révolte le plus les habitants réunis, c’est l’absence totale de dialogue. Fatima ne décolère pas: «Il ny a aucune concertation, aucune communication. Cette rénovation est revenue sur le tapis à l’occasion d’un conseil d’administration de l’Office, et nous avons été au courant uniquement parce qu’il y a eu des fuites». «Quand on en parle aux gens, la plupart sont abasourdis. Cest nous qui leur apprenons l’existence du projet. Cette façon de faire reflète une politique verticale, qui ne prend pas en compte les premiers concernés», renchérit Anna Agneb-Porterie, d’Alliance citoyenne, une autre association présente sur le quartier. En cœur, la foule entonne d’ailleurs: «Oui à la concertation, oui à la rénovation, non à la démolition». Reste à construire le rapport de force. Un travail de porte-à-porte a commencé pour informer les habitants, en espérant faire monter la mobilisation. Olivier Roy, de Réactions internationales, une association qui travaille surtout contre les multinationales, se veut optimiste: « Il y a deux semaines, nous étions quarante, aujourdhui, nous sommes deux cents. Et il y a une marge de progression»

Camille Bauer

 

 

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À Lille, les communistes demandent un plan d'urgence pour le pouvoir d'achat

30 Octobre 2021, 08:24am

Publié par PCF Villepinte

Comme ils l'ont fait précédemment au Havre, à Cherbourg, à Nevers et à Clermont-Ferrand, les communistes ont organisé un rassemblement à Lille, devant la préfecture ce lundi 25 octobre, pour protester contre la vie chère et demander à l’État de prendre des mesures fortes.

Élus départementaux du Nord et du Pas-de-Calais, sénateurs et députés des deux départements, maires venus des quatre coins de la région, responsable de sections et militants communistes, sympathisants, etc., ils étaient nombreux à répondre à l'appel du candidat à l'élection présidentielle Fabien Roussel. Ce dernier a expliqué vouloir porter ainsi « la parole populaire qui nous remonte tous les jours ».

La baisse du pouvoir d'achat des Français est confrontée à la hausse des tarifs de l'électricité, du gaz, de l'essence, mais aussi des légumes et de tous les produits de première nécessité. Cela vaut même pour le papier toilette impacté par la hausse du prix du papier. « Voilà des semaines que nous alertons le gouvernement et que nous demandons des mesures fortes [contre la hausse des prix], une augmentation des salaires et des pensions de retraites », répète Fabien Roussel. Il redit sa proposition d'un Smic à 1 800 euros brut, mais insiste aussi sur une revalorisation de l'ensemble des salaires modestes.

Mais pour les communistes, les mesures que devraient prendre l’État ne s'arrêtent pas là. « Il importe de baisser les taxes sur les produits de première nécessité, insiste-t-il en prenant l'exemple de l'électricité dont le coût pour l'usager pourrait ainsi diminuer de 30 %. » Il cite également la TVA et la TIPP sur les produits pétroliers (61 %) et demande une baisse immédiate de 50 centimes sur le prix des carburants. Il faut aussi que l’État prenne des « mesures alternatives à long terme comme la gratuité des transports ainsi que l'agglomération a su la mettre en œuvre. »

Ce n'est pas en misant sur une aide de 3 000 à 5 000 euros pour l'achat d'un véhicule électrique d'un coût de 40 000 à 50 000 euros que l'on va aider les classes populaires à rouler propre, rappelle-t-il encore. Face à la préfecture de région devant laquelle les élus communistes ont pris la parole, l'image d'un gigantesque chèque « en bois », portant la signature d'Emmanuel Macron, avait été brandie. Sa valeur : 6 866 300 000 euros (6,8 milliards), soit la somme que doit l’État aux seuls départements du Nord et du Pas-de-Calais pour assurer les transferts de compétences depuis 2010. « À côté de ce chiffre, 100 euros accordés par l’État au ménages modestes, c'est toujours ça de pris, mais le compte n'y est pas ! »

Il n'empêche, à l'arrivée de l'hiver, le coût de la vie pèse de plus en plus lourd. Le maire d'Avion (Pas-de- Calais), Jean-Marc Tellier a pris un arrêté pour interdire les coupures de courant pour des factures impayées. Trois jours plus tard, un jeune couple avec six enfants était privé d'électricité. Le CCAS lui a porté secours et le maire s'est heurté aux plateformes téléphoniques d'Engie. Peu après, le scénario s'est reproduit pour une dette de 50 euros due par un septuagénaire à la société ENI. A Somain, dans le Nord, le maire Julien Quenesson a lui aussi pris un arrêté pour empêcher les coupures et pour geler le prix du gaz et de l'électricité. « J'ai vérifié, assure-t-il. Il y a jurisprudence depuis un jugement du tribunal administratif de Melun, en 2005. Les opérateurs doivent respecter les arrêtés municipaux. » Semble-t-il, selon l'exemple d'Avion, ils n'en ont cure et se dépêchent de couper l'énergie avant le début de la trêve hivernale.

De son côté, la sénatrice Cathy Apourceau-Poly a souligné les conséquences du prix de l'énergie pour les entreprises en général et pour celles, en particulier, qui se redressent. 20 millions d'euros pour le verrier Arc international, à Arques (Pas-de-Calais). Et de manière plus générale encore, les plus riches et les multinationales continuent à bénéficier de cadeaux fiscaux.

Lundi à Lille, les élus qui entouraient Fabien Roussel attendaient d'être reçus par le préfet. Une lettre lui avait été adressée' à cet effet le 13 octobre. En fait de réception, ils n'ont trouvé qu'un barrage policier.

Philippe Allienne

 

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29 Octobre 2021, 06:33am

Publié par PCF Villepinte

 

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Les jeunes n’ont pas besoin de “contrat d’engagement”, mais d’un emploi

29 Octobre 2021, 06:31am

Publié par PCF Villepinte

Le gouvernement fait miroiter un revenu d'engagement ou un contrat d’engagement pour les 500 000 jeunes les plus précaires. Le chiffre de 500 millions d’euros d’enveloppe a fuité dans la presse. Elle contiendrait des recrutements de conseillers dans les missions locales et une allocation inférieure à 500 euros par mois.

 

Rappelons que 1,6 million de jeunes se trouvent sans emploi et sans formation.

Les jeunes ont besoin d’un emploi ou d’une formation, et non d’un contrat spécifique qui les sort du droit commun. Services civiques, stages, travail dissimulé : tout est bon pour faire des économies sur le dos des jeunes.

Nous ne sommes pas une main-d'œuvre corvéable à qui l’on peut demander de faire des travaux d’intérêt général en échange de quelques centaines d’euros, comme semble le croire le Premier ministre.

Le gouvernement répand la fausse idée que le chômage des jeunes est dû à un manque d’autonomie sur le marché de l’emploi. En même temps, il aide financièrement les entreprises à recourir à l’emploi précaire. En même temps, il supprime des postes dans le secteur public et laisse les grands groupes fermer les usines.

Le gouvernement vient créer un nouveau sas de précarité avant l’entrée dans la vie active. La précarité n’est pas un métier. Ce n’est pas d’un contrat spécifique à la jeunesse que nous voulons mais des emplois correctement rémunérés, qui ont un sens et qui nous permettent de vivre dignement afin d’entrer sereinement dans la vie active.

Les jeunes ne sont pas le problème, mais la solution. Pour satisfaire les besoins du pays en matière de services publics et de réindustrialisation, le MJCF revendique :

  • Supprimer les contrats précaires (CDD, intérim) qui exposent les jeunes à un risque de chômage fort.
  • Recruter des jeunes massivement dans les services publics et au statut (éducation, santé, énergie, ferroviaire…) pour mettre fin à l’emploi précaire dans le public et répondre au manque criant de personnels.
  • Réindustrialiser le pays, en nationalisant les secteurs stratégiques et en redonnant le pouvoir de création d’emplois aux salarié·e·s et à leurs organisations.

 

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Beauvais, préfecture, 25 octobre – Les élus et militants communistes interpellent le gouvernement sur la question du pouvoir d'achat !

29 Octobre 2021, 06:28am

Publié par PCF Villepinte

Comme partout en France, les élu·e·s et militant·e·s communistes se sont rendus en délégation vers les préfectures pour interpeller le gouvernement et le Président de la République sur la question du pouvoir d'achat, en déposant plusieurs centaines de premières pétitions recueillies sur le sujet, ces derniers jours, sur des points de rencontres publics à Montataire, Clermont, Beauvais, Villers-St-Paul, St-Just-en-Chaussée, St-Maximin, Crépy-en-Valois, Thourotte.

 

Thierry Aury, conseiller municipal de Beauvais et secrétaire départemental du PCF Oise, Catherine Dailly, conseillère départementale de Montataire, Serge Macudzinski, maire de St-Maximin, et Marie-France Boutroue, conseillère municipale de Villers-St-Paul et bénévole au Secours populaire français, ont ainsi pu faire part au représentant de l'État de la préoccupation majeure et même de la colère populaire sur l'explosion des tarifs de l'énergie, s'ajoutant à la hausse des prix alimentaires depuis des mois ou à celle des loyers et taxes diverses.

La faiblesse et le blocage des salaires et des retraites entrainent de plus en plus de foyers dans des difficultés à faire face aux besoins élémentaires que sont le chauffage, l'alimentation, les transports du quotidien, et toutes les associations humanitaires soulignent l'afflux de personnes nouvelles sollicitant des aides d'urgence, notamment parmi les jeunes et les retraité·e·s.

Les élus ont fait part aussi de leur inquiétude extrême sur les conséquences des hausses des prix de l'énergie sur les budgets des collectivités locales, en particulier pour les communes développant de nombreux services à la population ou/et ayant une population aux revenus modestes : les dépenses de chauffage et d'électricité vont bondir ainsi que les demandes d'aides auprès des CCAS.

Enfin, la délégation a souligné que ces hausses allaient aussi impacter négativement les entreprises, notamment artisanales et industrielles, avec le risque que ce soit une nouvelle fois les salariés qui en fassent les frais, alors qu'il faudrait au contraire augmenter partout les bas et moyens salaires.

Après l'opération au péage de Chamant, cette initiative devant la préfecture marque la volonté d'amplifier la mobilisation et les actions sur le pouvoir d'achat dans les prochaines semaines, avec un nouveau point d'orgue national, le dimanche 21 novembre, à Paris, place de Stalingrad, mais aussi l'appel à signer massivement la pétition avec les propositions du PCF et à diffuser le nouveau flyer les reprenant.

 

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Poète Vos Papiers par Léo Ferre

28 Octobre 2021, 11:46am

Publié par PCF Villepinte

Bipède volupteur de lyre
Epoux châtré de Polymnie
Vérolé de lune à confire
Grand-Duc bouillon des librairies
Maroufle à pendre à l'hexamètre
Voyou décliné chez les Grecs
Albatros à chaîne et à guêtres
Cigale qui claque du bec

Poète, vos papiers !
Poète, vos papiers !

J'ai bu du Waterman et j'ai bouffé Littré
Et je repousse du goulot de la syntaxe
A faire se pâmer les précieux à l'arrêt
La phrase m'a poussé au ventre comme un axe


J'ai fait un bail de trois six neuf aux adjectifs
Qui viennent se dorer le mou à ma lanterne
Et j'ai joué au casino les subjonctifs
La chemise à Claudel et les cons dits " modernes "

Syndiqué de la solitude
Museau qui dévore du couic
Sédentaire des longitudes
Phosphaté des dieux chair à flic
Colis en souffrance à la veine
Remords de la Légion d'honneur
Tumeur de la fonction urbaine
Don Quichotte du crève-coeur

Poète, vos papiers !
Poète, Papier !

 

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Lutte des travailleurs sans papiers

28 Octobre 2021, 11:33am

Publié par PCF Villepinte

 

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