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NUPES. Julien Bayou : « Tout l’enjeu est d’additionner les électorats de gauche »

16 Mai 2022, 11:05am

Publié par PCF Villepinte

Chaque lundi, l’Humanité ouvre ses colonnes à un responsable politique de l’un des partis qui composent la Nupes. Cette semaine, Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, pour qui le programme de rupture de la coalition «peut changer la vie des gens».

Emilio Meslet L'Humanité

Publié le Dimanche 15 Mai 2022

Le secrétaire national EELV, Julien Bayou, est candidat aux législatives dans la 5e circonscription de Paris.© Pierrot Patrice/ABACA

Secrétaire national d’EELV et candidat de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) aux législatives, à Paris, Julien Bayou revient sur l’accord historique entre les formations de gauche. Grâce aux spécificités de chacun censées pouvoir s’exprimer pendant la campagne, la Nupes peut, selon lui, espérer conquérir une majorité à l’Assemblée pour appliquer le projet commun qui doit être dévoilé cette semaine.

Plusieurs sondages donnent la Nupes largement en tête des intentions de vote. De quoi cela est-il le signe?

C’est extrêmement encourageant. Après le second tour de la présidentielle, nous avons voulu tirer les leçons de 2017 pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. À l’époque, nous nous étions condamnés à l’impuissance. Il y avait certes des députés de gauche qui avaient été élus, mais trop peu nombreux pour peser. Cette nouvelle coalition, avec son programme ambitieux, est en mesure d’aller chercher la majorité absolue ou relative à l’Assemblée.

C’est essentiel car on ne peut pas subir cinq années de casse sociale en plus, et parce que le Giec dit que, concernant le climat, il ne reste plus que quelques années pour agir. Nos députés peuvent changer la vie des gens. La majorité surprise de la gauche plurielle, de 1997 à 2002, avait obtenu des avancées concrètes: les 35 heures, le Pacs, la CMU, le logement social Notre majorité augmentera les salaires, rétablira les services publics, agira vraiment pour l’égalité salariale femmes-hommes et pour le climat.

Pourquoi cette union impossible en 2017 est-elle devenue possible en 2022?

Entre-temps, nous avons vu Emmanuel Macron au pouvoir. Aujourd’hui, la menace, c’est la retraite à 65 ans, les conditionnalités au RSA et la fin de l’indépendance des médias publics. Il était nécessaire de s’organiser pour ne pas lui laisser les mains libres.

La Nupes répond à une aspiration du peuple de gauche. Comment faire vivre ce rassemblement?

Jusqu’ici, les sympathisants étaient résignés, désemparés, voire en colère. Aujourd’hui, ils sont enthousiastes. Ça faisait longtemps qu’on ne m’avait pas arrêté dans la rue pour me dire : «Bravo et merci !» Lorsque je fais des déplacements, je vois que l’accord national prend forme au niveau local, avec des écologistes, des communistes, des insoumis et des socialistes qui s’organisent pour faire campagne. Cette coalition permet de faire revenir à la politique des personnes qui s’en tenaient éloignées.

Comment la Nupes fonctionne-t-elle pour permettre à la fois une campagne cohérente et la possibilité d’exprimer ses spécificités pour chaque formation?

Tous les lundis matin, il y a une coordination au niveau national, avec les différents partis. Cette semaine est consacrée au dépôt des candidatures. Ensuite viendra le temps d’une très courte campagne. Tout l’enjeu est d’additionner les électorats. Pour cette raison, la bannière commune n’est pas l’effacement des cultures et des priorités de chacun. Nous, écologistes, parlerons plus du climat. Nous avons intérêt à cultiver nos singularités dans une campagne commune. Mais il nous faut faire entendre des candidatures, selon les profils, à l’échelle nationale: Rachel Kéké, pilier de la mobilisation des femmes de chambre de l’Ibis Batignolles, n’est candidate que dans une circonscription, mais nous devons la mettre en avant pour qu’elle parle à tout le pays.

La coalition de gauche propose un projet de rupture, ce que n’a pas fait votre candidat Yannick Jadot pendant la présidentielle. Est-ce un meilleur choix pour conquérir le pouvoir?

Yannick Jadot ne voulait pas alimenter les fractures du pays. Une fois Emmanuel Macron réélu, il y a évidemment une envie de rupture. Celui qui brusque le pays ou qui n’a pas agi pour le climat, c’est lui. Évidemment qu’il faut rompre avec cette orientation néolibérale. Yannick Jadot le proposait, mais il le disait peut-être d’une autre manière.

Même si tous les partis ont accepté que la désobéissance aux traités européens figure au programme de la Nupes, les écologistes ne veulent pas la même Europe que les insoumis ou les communistes…

En 2005, le camp du progrès s’est fracturé sur le référendum: ceux qui avaient voté oui navaient pas voté pour les orientations de cette Union européenne et ceux qui avaient voté non navaient pas voté pour la sortie de lEurope. Nous voulons la réorienter. Et je ne crois pas que Jean-Luc Mélenchon soit pour un Frexit. Lors des discussions, nous avons pu nous rendre compte que nous ne sommes pas les caricatures souvent décrites. Certes, nous ne votons pas ensemble sur de nombreux points.

Oui, chez EELV, nous sommes fédéralistes, nous pensons que le Parlement européen doit avoir l’initiative des lois européennes, et nous voulons une Europe plus forte sur le climat, l’accueil des réfugiés et l’évasion fiscale. Mais, s’il s’agit d’en faire un outil de paix, de prospérité, de justice sociale et d’action pour le climat, nous nous retrouvons. Tous les dogmes austéritaires ont volé en éclats avec la pandémie. Alors, la question est de savoir s’il faut revenir aux 3 % de PIB déficit au maximum, ou s’il est possible d’envisager une Europe différente.

Après les législatives, la coalition a-t-elle vocation à durer quel que soit le résultat?

Nous sommes concentrés sur le scrutin. Il est trop tôt pour dire qu’elle en sera la suite, tout dépendra de la manière dont les différents partenaires se comporteront. Pour nous, ce n’est pas un accord ponctuel. S’il y a des convergences à approfondir, les écologistes seront là. S’il y a des désaccords insurmontables, nous les constaterons.

À titre personnel, vous êtes candidat dans la 5 e circonscription de Paris. Qu’allez-vous mettre en avant pour battre la candidate macroniste?

Je veux d’abord parler du climat via la lutte contre la pollution et via le logement. La majorité précédente a combattu l’encadrement des loyers quand nous voulons faire du logement social et que les préfets puissent appliquer les sanctions contre les communes qui n’appliquent pas la loi Solidarité,Renouvèlement Urbain (SRU). Je considère que le logement est le premier des droits, nécessaire pour exercer tous les autres. Cette circonscription est aussi une terre d’accueil et de transit qui a vu passer toutes les vagues de migration. Il y a donc un enjeu à abroger le seul bilan, particulièrement abject, de ma concurrente Élise Fajgeles: la loi asile et immigration, qui a autorisé denfermer un enfant pendant 90 jours.

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Législatives. La Nupes déchaîne les attaques

15 Mai 2022, 08:51am

Publié par PCF Villepinte

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PAIX en UKRAINE; Liberté en RUSSIE

14 Mai 2022, 06:47am

Publié par PCF Villepinte

CGT  PUBLIÉ LE 13 MAI 2022

 

 

Depuis le jeudi 24 février à 5h30 du matin, Vladimir Poutine a ordonné à ses armées une invasion de l’Ukraine, que les peuples russes comme ukrainiens, dans leur immense majorité, n’imaginaient pas possible, ni ne voulaient d’aucune manière.

Le risque de déclenchement d’une guerre mondiale est réel. Il nous commande de prendre le temps de l’analyse et de transmettre aux organisations les éléments que la confédération réunit depuis le déclenchement du conflit. Il nous commande aussi le calme, la retenue, la décence, le respect et l’humilité dans le commentaire que nous faisons de la situation.

Dans une telle situation, la solidarité de la CGT va d’abord en direction des populations civiles victimes de la guerre en Ukraine.

La condamnation de la CGT doit quant à elle frapper avant tout l’agresseur, en l’espèce Vladimir Poutine, qui assume devant l’histoire la responsabilité d’avoir réinvité la guerre à grande échelle et la mort sur le continent européen, après les conflits de Tchétchénie, de Yougoslavie et de Géorgie.

Notre camp, est celui de la paix. Mais pour retrouver la paix, il faut avec certitude que la liberté trouve enfin son chemin en Russie.

Notre pacifisme, celui qui plonge ses racines dans la conférence de Zimmerwald en 1915, réactualisé par le refus du « campisme », revient à rejeter ce jeu des alliances qui entrainent les peuples dans les conflits mondiaux au profit des bourgeoisies ou des aristocraties qui les gouvernent. Mais notre pacifisme sait faire la différence en fonction de la nature des dangers d’escalade encourus et des impératifs liés à la résistance des peuples pour défendre leur droit à l’auto-détermination.

De la Commune de Paris à la guerre du Vietnam en passant par la guerre d’Espagne ou la résistance, notre histoire est aussi celle d’un soutien aux peuples en lutte pour la défense de leurs droits et libertés face à l’oppression ou à l’agression.

Pour rendre le propos de cette note aux organisations plus vivant et intelligible sur une situation complexe et en évolution constante, le choix fait est celui d’une série de douze questions auxquelles elle apporte des réponses aussi claires et précises que possibles.

1-Slogan porté et communiqué par un camarade syndicaliste russe de la KTR, lors des manifestations pacifistes sauvages actuellement interdites en Russie par le régime de Poutine.

Première question : où en est-on de la situation militaire sur le terrain ?

Deuxième question : où en est-on de la situation sur le plan diplomatique ?

Troisième question : Poutine est-il responsable de cette situation ?

Quatrième question : l’OTAN porte-t-elle une part de responsabilité dans l’escalade ?

Cinquième question : que faut-il penser de l’emploi des termes « opération de denazification » de l’Ukraine ?

Sixième question : Que pensent et disent les syndicats ukrainiens et la population ukrainienne en général ?

Septième question : Que pensent et disent les syndicats russes et la population russe en général ?

Huitième question : Que pensent et disent les autres syndicats et les internationales ?

Neuvième question : Quel accueil pour les réfugiés venant d’Ukraine ?

Dixième question : Faut-il intensifier les sanctions à l’égard de la Russie ? Quelles peuvent en être les conséquences économiques pour l’Europe ?

Onzième question : Comment la CGT peut-elle agir ?

Douzième question : Que faut-il espérer ?

 

  

 

 

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CHRONIQUE Arrêt de travail : un scandale de plus

13 Mai 2022, 06:09am

Publié par PCF Villepinte

Dans la précipitation et sans concertation avec les prescripteurs (médecins, sages-femmes, dentistes), le gouvernement met en place une nouvelle procédure visant à fusionner les certificats d’arrêt de travail et d’accident de travail.

Christophe Prudhomme L'Humanité

Publié le Mardi 10 Mai 2022

AFP

L’objectif annoncé est une simplification, avec notamment la mise en place d’un téléservice. Mais, selon des syndicats de médecins, il s’agit d’une nouvelle usine à gaz qui, loin de rendre les choses plus faciles, les complique. En effet, auparavant, le formulaire de déclaration d’accident de travail comprenait l’arrêt de travail éventuel, mais ce n’est plus le cas. Maintenant, en plus de la déclaration d’accident de travail, il faut aussi un arrêt de travail.

Le cas oublié des prolongations...

Par ailleurs, certains cas de figure ont été oubliés. C’est le cas des prolongations après un arrêt de travail, qui sont très fréquentes. Des patients restent en accident de travail, mais peuvent mettre un terme à leur arrêt de travail alors que les soins se prolongent.

Un exemple: les soins de kinésithérapie après un lumbago. Il est alors possible de prolonger laccident de travail en soins sans arrêt. Dans le nouveau formulaire, ce cas nest pas prévu, ce qui constitue une perte de droits pour la personne concernée, car les soins liés à un accident du travail sont pris en charge à 100 %.

Il existe par ailleurs un risque de violation du secret professionnel, car un des volets sur lequel figure le motif médical est susceptible d’être transmis en ligne à l’employeur si ce dernier est l’État ou un hôpital, ces administrations gérant elles-mêmes tout le dossier! Sollicitée, lassurance-maladie répond que, «dans le cadre de ce nouveau dispositif, les professionnels de santé ont été informés et seront accompagnés par les conseillers informatiques de ses services».

L'outil numérique dans les mains de technocrates

Bref, une nouvelle fois, l’informatisation de certaines tâches crée de la complexité et une surcharge de travail administratif, alors que les professionnels de santé se plaignent justement du temps perdu dans ces tâches au détriment de celui qu’ils doivent consacrer aux patients.

C’est désolant, car l’outil numérique devrait justement avoir pour mission de faire gagner du temps et de la performance. Mais, dans les mains de technocrates qui ne prennent pas en compte les besoins et les demandes des utilisateurs, c’est un désastre humain et financier.

Visiblement, l’échec du dossier médical partagé, pour lequel près d’un milliard d’euros a été dépensé en pure perte, ne sert pas de leçon. Peut-être que la cause est en rapport avec le choix fait par le gouvernement de ne plus travailler avec ses administrations et ses services publics mais de faire appel à des cabinets d’audit type McKinsey, qui produisent de coûteux rapports élaborés en vase clos sans prendre en compte les avis ni des acteurs ni des usagers, comme cela a été le cas au début de la crise du Covid.

Voir aussi :

"Mon espace santé" : tout ce qu'il faut savoir sur le carnet de santé numérique

 

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La gauche fait peur, et c’est bon signe

13 Mai 2022, 06:01am

Publié par PCF Villepinte

Législatives Les macronistes, l’extrême droite et jusqu’aux dissidents du PS dénoncent la nouvelle union de manière caricaturale. La preuve que la dynamique électorale se situe bien à gauche, et que ses adversaires sont fébriles.

Florent LE DU L'Humanité

Publié le Vendredi 13 Mai 2022

L’accord à gauche? Cest, au choix: «Des anciens laïcards et des nouveaux islamistes, des nageuses en burkini et des zadistes en poncho», pour Éric Zemmour. La «banqueroute» assurée, pour Christophe Castaner. «Une véritable pétaudière, une sorte de salmigondis idéologique», pour le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand. Une «union dextrême gauche et antirépublicaine» à laquelle il faut faire «barrage», pour Jordan Bardella.

Certains signes ne trompent pas. Quand la gauche essuie une pluie d’attaques agressives et farfelues, c’est qu’elle peut conquérir le pouvoir. Depuis que le PCF, EELV et le PS se sont alliés à la France insoumise autour de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), le festival des «paniques morales» et darguments caricaturaux bat son plein. «Attendez-vous à ce que ce soit compliqué. Pourquoi? Parce quils ont peur», prévenait Jean-Luc Mélenchon le 1er Mai. Même l’hebdomadaire de droite le Point titre ainsi son dernier numéro: «Mélenchon, lautre Le Pen», dans lespoir de renverser le barrage républicain contre la gauche.

De la droite à son extrême droite en passant par les dissidents «socialistes», tous ont adopté la stratégie de la diabolisation de la gauche. Avec comme objectif final de maintenir leur positionau pouvoir, comme principaux opposants ou comme tenants de partis historiques. Réunissant ses candidats, le 10 mai, Emmanuel Macron les a prévenus que la bataille, cette fois, se jouerait ainsi contre l’ «extrême gauche», qui serait «unie sur une seule chose, la décroissance».

Pour lui, la retraite à 60 ans, le Smic à 1400 euros, lallocation dautonomie pour les jeunes, le blocage des prix, la justice fiscale (qui finance en partie les précédentes mesures) ne constitueraient même pas des avancées sociales, au motif qu’ « il n’y a pas de projet de progrès social qui se fait sur le déficit: ce serait sur le dos de nos enfants»! La prétendue infaisabilité ou le coût du projet de la Nupes sont mis en avant à longueur de plateaux pour alerter sur «  la folie du programme de Jean-Luc Mélenchon», comme le qualifie le patron des députés LaREM, Christophe Castaner (lui-même ancien membre du PS) .

La lutte contre les inégalités sociales serait «dangereuse»

C’est pourtant d’abord une question de choix politiques et économiques, que la droite, macronienne ou non, tente ainsi de restreindre. « Quand toute la gauche était de gauche, ces mesures étaient classiques, pas extrémistes, rappelle Vincent Tiberj, sociologue et professeur à Sciences-Po Bordeaux. Le programme de la Nupes s’insère dans une tradition économique différente et veut remettre en scène un choix de politique économique, ce que le PS avait fini par abandonner.

Emmanuel Macron considère que l’économie de marché délimite le champ de la raison.» Donc, que toute proposition de plus grande redistribution ou de lutte contre les inégalités sociales serait «dangereuse» ou «ne pourrait pas être tenue», comme l’a souligné la députée LaREM Aurore Bergé .

De telles attaques rappellent la campagne présidentielle de 2017, mais pas celle d’avril dernier. «Les macronistes navaient pas dinquiétude concernant Mélenchon à la présidentielle, observe l’historien Damon Mayaffre, spécialiste de l’analyse du discours politique. Pas d’inquiétude, donc pas de nécessité d’agiter le chiffon rouge comme c’est le cas maintenant.» Mais, en se déchaînant sur la Nupes, ses adversaires valident le constat que la dynamique de campagne se trouve désormais à gauche, ce qui commence à faire stresser la Macronie

Car, la traditionnelle démobilisation des électeurs entre la présidentielle et les législatives (- 25 points en 2017) pourrait être moindre chez les électeurs de la Nupes galvanisés par le rassemblement, ce qui réduit aussi le risque d’élimination de la gauche dès le premier tour dans plusieurs circonscriptions. Or, en 2017, dans 231 d’entre elles, des candidats LaREM l’avaient emporté au second tour face à un concurrent LR, RN ou divers droite. Ce pourrait être une autre paire de manches face à un candidat de gauche, notamment si un «Tout sauf Macron» s’applique .

La droite macronienne, qui a tout fait pendant cinq ans pour désigner Marine Le Pen comme son adversaire, grince donc des dents. «Cest beaucoup plus simple den appeler à la République face à l’extrême droite, que de parler inégalités sociales, redistribution et de leur bilan en la matière», estime Vincent Tiberj. «Aujourdhui, Emmanuel Macron doit réviser sa stratégie. Envoyer quelques signaux, sinon à la gauche, du moins aux réfractaires du PS, mais aussi, en même temps, se livrer à une diabolisation de la gauche», abonde le sociologue Éric Fassin. La présentation du «paquet» de mesures en faveur du pouvoir dachat, prévue «à l’été», pourrait ainsi être avancée à lavant-premier tour des législatives.

Dans le même temps, ses candidats, comme Manuel Valls ou Aurore Bergé, considèrent que la Nupes est «antirépublicaine». Le chef de l’État l’a même qualifiée de «communautariste». «Cest dans la continuité du premier mandat de Macron, avec des ministres qui parlaient dislamo-gauchisme, de wokisme, analyse Damon Mayaffre. La difficulté des macronistes à répondre à la gauche sur le fonds économique et social les encourage à agiter ces paniques morales, à montrer que ces adversaires sont tous ou presque antirépublicains. C’est stratégique mais aussi idéologique. Il y a une vraie rupture et une peur sociale des dominants autour des mesures de la Nupes.»

Dans cette entreprise de caricature éhontée d’une «gauche bolchevique mangeuse denfants», certains grands médias nationaux et intellectuels osent tout. Le Figaro redoute «le soleil bolivarien sur une piscine municipale envahie de burkinis». Pour Alain Finkielkraut, «Jean-Luc Mélenchon mise sur le grand remplacement pour accéder au pouvoir», tandis que Valeurs actuelles titre sur «La menace islamo-gauchiste».

Anathèmes et attaques grotesques pour ne pas débattre du fond des propositions

Car, l’extrême droite n’est pas en reste. S’il a renoncé à viser Matignon, considérant que «la logique des institutions» veut que le président ait la majorité, le Rassemblement national compte bien rester l’opposant principal d’Emmanuel Macron. Et en matière d’insultes caricaturales, il sait faire.

Son président Jordan Bardella voit dans la Nupes une « ZAD de toutes les idéologies les plus dangereuses pour notre pays, les communautaristes et les islamo-gauchistes», quand Marine Le Pen évoque «lopposition qui va défendre le burkini à la piscine, veut ouvrir les prisons, régulariser les clandestins, désarmer la police». Là encore, un moyen de ne pas débattre sur le fond. Car, la dynamique de la gauche crée une autre alternative que celle de l’extrême droite au macronisme, notamment sur le pouvoir d’achat. Le programme social de la gauche, désormais discuté, dévoile par ricochet l’imposture de Marine Le Pen.

En quelques jours, la gauche aura donc considérablement perturbé ses adversaires. Avant même la signature de l’accord, des socialistes s’indignaient déjà de ce rassemblement. Dans le sillage de François Hollande, les éléphants socialistes ont dénoncé à travers cet accord une «reddition». «Le PS a perdu son âme, il sest soldé pour pas cher», a ainsi déclaré Julien Dray, qui tance un pacte «électoraliste». «Cest risible, répond l’eurodéputée FI Manon Aubry. Cet accord se base sur des idées et plus de 300 propositions, issues de discussions très poussées», qui devraient être annoncées ce week-end.

Le programme, justement, semble un peu trop à gauche pour des gens qui revendiquent l’étiquette sans en épouser les idées. L’ex-dirigeant du PS Jean-Christophe Cambadélis porte sur ce projet une analyse tout en mesure dans l’Opinion: «On se retrouverait dans la situation de la Corée du Nord.»

 Dans le camp «écolo», des critiques fusent aussi de la part de personnalités ayant renoncé aux préceptes de la gauche depuis longtemps, comme Daniel Cohn-Bendit ou plus surprenant José Bové. Ces deux-là ont cosigné une tribune dans le Monde critiquant la signature de l’accord par EELV qui aurait ainsi «sacrifié lessentiel: le principe démocratique et luniversalité». «Cela nous raconte surtout la clarification dans ces partis, avec des détracteurs de laccord qui se situent en fait du côté de l’économie de marché», estime Vincent Tiberj.

Du centre, de droite ou d’extrême droite, les détracteurs de la Nupes vont devoir se positionner sur le fond, sur les propositions de la gauche. D’autant que sa dynamique pourrait permettre d’imposer un agenda politique et des thèmes longtemps mis au second plan face à l’insécurité et l’immigration.

 

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Paris inaugure la statue d'une figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage

12 Mai 2022, 06:05am

Publié par PCF Villepinte

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Brouillard

12 Mai 2022, 06:00am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 11/05/2022 par PCF

« La réélection de Macron ne vaut rien s’il n’obtient pas une majorité à l’Assemblée dans six semaines » : c’est Le Figaro qui l’écrit (9 mai). Cette perspective a tout l’air de paniquer l’Élysée. « On est dans le brouillard total », dit un ministre (Le Parisien, 8 mai). Ce n’est pas le changement de nom (en catimini) du parti des marcheurs devenu « Renaissance » qui va clarifier les choses. « Bizarre, ça veut dire qu’on était mort avant ? Moi ça ne me fait pas bander », confesse « un très proche du président » (Le Parisien, 8 mai). Bref, le Macron « nouveau » (c’est ainsi qu’il s’est présenté dimanche) donne un peu l’impression d’être dans la panade.

Gérard Streiff

 

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Les nouveaux médias, les jeunes et la politique

12 Mai 2022, 05:54am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 11/05/2022 par PCF

41% des 18/24 ans ne se sont pas déplacés pour voter au premier tour de la présidentielle. Pour autant cela signifie-t-il que les jeunes se désintéressent de la politique ?

Les 18-24 ans sont 76 % à s’informer sur les réseaux sociaux. Qu’y recherchent-ils ? Pourquoi les politiques investissent-ils désormais ces réseaux appelés Twitch, Tik Tok, Brut, Snapchat, Clubhouse ? Il faut-être présent dans ces médias qui forment les esprits à travers des jeux qui peuvent passer des messages politiques.

En visant la jeunesse et leurs réseaux sociaux, les politiques peuvent faire coup double, s’adresser à eux pour avoir leur vote mais aussi pour montrer qu’ils sont sensibles aux jeunes.

En 2020, TikTok, plateforme lancée en 2016 par le groupe chinois ByteDance, est devenue l’application la plus téléchargée au monde, 850 millions d’utilisateurs mensuels. Diffusion de vidéos courtes, rythmées, musicales, humoristiques, effets spéciaux faciles à utiliser.

Pour LREM, le recours à des stars du web fait désormais système. Dès l’été 2019, Attal, secrétaire d’État à la jeunesse, avait noué des partenariats avec plusieurs comptes pour faire la promotion du Service national universel, un compte suivi par 8 millions d’abonnés. Sur un autre site, un clip sur les gestes barrières réalisé à la demande de Macron, avait totalisé 11 millions de vues en 3 jours.

Depuis l’automne 2020, Attal, se prête chaque dimanche à l’exercice avec des influenceurs qui comptent 1 million d’abonnés.

Attal, a lancé le 24 février 2021 sur Twitch, en streaming (le streaming permet la lecture d’un flux audio ou video, au fur et à mesure qu’il est diffusé), une émission mensuelle d’échanges durant une heure, intitulée Sans Filtre. Il débriefe les conseils des ministres sans journalistes et sans contradicteurs.

Après les manifestations contre le pass sanitaire, Macron, s’adressait aux jeunes par vidéo sur Instagram et Tik Tok, répondant directement aux questions.    Un million de vues en une après-midi, 49 millions cinq jours plus tard.

Le service public audiovisuel s’y est mis depuis mars 2021 sur Twitch, où chacun peut diffuser ses vidéos. Hollande invité du journaliste de France info, Samuel Etienne, avait totalisé 650 milles replay, pour un échange de 2 h 30 avec les seules questions du chat. Depuis, après certaines émissions, comme le 20 h de France2, l’internaute peut continuer la discussion avec l’invité.

Un des derniers nés de ces réseaux, Discord, logiciel gratuit de messagerie instantanée, permet d’échanger à l’écrit, à l’oral, de partager des documents, d’organiser des visioconférences et des formations grâce au partage d’écran. Tout cela en accès depuis un navigateur, un smartphone ou un ordinateur. Discord a été utilisé par l’équipe de campagne de Fabien Rousssel et par les militants. J’ai pu constater son efficacité.

On verra dans les mois et années à venir ce que dira de ces réseaux l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) qui depuis le 1er janvier a remplacé le CSA.

L’influence de ces réseaux inquiète au plus haut niveau des États. Fin 2019, Trump avait tenté d’interdire Tik Tok, l’accusant d’espionner pour le compte de Pékin. Biden a demandé à son administration d’enquêter sur les risques de ces applications détenues par des puissances étrangères. Le 29 mai 2021, la Commission européenne lançait une action à l’encontre du réseau, accusé de recourir à des publicités ciblant les enfants.

Quels bénéfices pour les politiques ?

Pas de contradictoire, ils parlent directement aux internautes. Leurs interventions sont reprises dans les journaux télévisés. Ces réseaux sont perçus comme moins agressifs qu’un échange avec un journaliste, avec un public bienveillant, moins politisé. C’est la réactivation du mythe de la démocratie directe.

De plus, si vous vous inscrivez en premier sur une plateforme émergente, votre communauté sera la première à s’y implanter et à fédérer.

Mais ce que vous gagnez en proximité, en chalandise, vous le perdez en sacralité, en autorité reconnue, avec une gadgétisation du langage politique.

Ces réseaux sont en tout cas devenus des caisses de résonance stratégique dont les politiques peuvent difficilement se passer, car une campagne se joue aussi sur ces réseaux.

Jean-François Téaldi 

 

Retrouvez la Vidéo de cette table ronde-débat organisée à Nice par Les Amis de la liberté, mon exposé complet, les témoignages de 4 JC utilisateurs et le débat avec la salle) : les-nouveaux-medias-les-jeunes-et-la-politique : 

https://amisdelaliberte.fr/index.php/video-2022/2022-04-07-les-nouveaux-medias-les-jeunes-et-la-politique

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Promouvoir la justice sociale pour la paix dans le monde !

11 Mai 2022, 06:47am

Publié par PCF Villepinte

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Logiques de l’ultralibéralisme

11 Mai 2022, 06:41am

Publié par PCF Villepinte

Jean-Emmanuel Ducoin L'Humanité

Publié le Mercredi 11 Mai 2022

En 2019, le premier procès France Télécom fut exemplaire et le jugement du tribunal correctionnel de Paris entra dans l’Histoire. Le harcèlement moral managérial institué en système fut alors décortiqué, analysé et… lourdement condamné.

Nous n’oublierons pas de sitôt les mots de la présidente, empruntant à La Fontaine cette phrase: «Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés.» Pour la mise en place du plan Next, novlangue anglo-saxonne d’une véritable machine de guerre sociale ayant entraîné une crise sans précédent, il fut précisé que «les dirigeants» avaient froidement organisé le « choix d’une politique à marche forcée». Seuls 39 cas de victimes avaient été retenus par les magistrats instructeurs. Dont 19 suicidés…

Comment se déroulera le second procès qui s’ouvre ce mercredi, puisque les dirigeants, l’ex-PDG Didier Lombard en tête, osèrent faire appel? Des sanctions inférieures seraient perçues, par toutes les victimes, comme un nouveau drame s’ajoutant aux drames qui secouèrent la société française si durablement. Une nouvelle fois, le rôle de l’État a été laissé à l’écart de la procédure.

Plusieurs gouvernements successifs ont pourtant présidé à cette violente mue de l’entreprise, transformant l’un de nos fleurons des services publics en groupe du CAC 40 aux méthodes managériales vautours. Car l’histoire emblématique de France Télécom dit d’abord et avant tout les logiques infernales de l’ultralibéralisme poussé aux limites de la négation des travailleurs.

Au seuil de toutes les injustices, quand des femmes et des hommes sont broyés et poussés au pire, que dire encore de la course à la rentabilité, des ambiances délétères, du «time to move»? Figure là tout ce que nous connaissons de l’évolution du travail au sein de l’économie capitaliste.

La pression, la précarisation, la subordination, la concurrence entre salariés, lindividualisation croissante des responsabilités, la désaffiliation, la sauvagerie du chacun pour soi… France Télécom n’a pas été un cas isolé. Le travail a aussi tué ailleurs, dans tous les secteurs: Renault, HSBC, BNP Paribas, La Poste, EDF, Sodexo, Ed, IBM, etc. Ou comment sortir des solidarités du service public jusqu’au sens du travail.

 

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