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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Civilisation

18 Février 2021, 07:41am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 17/02/2021 par PCF

Un essai fait le buzz à droite, « Une histoire des inégalités » de Walter Scheidel. Son message est simple, radical ; il est formulé en deux temps : plus il y a d’inégalité et plus la civilisation se développe ; il n’y a pas de niveau insoutenable d’inégalité.

Le critique du Figaro s’enthousiasme et en profite pour tordre le cou à ce concept hideux d’égalité, qui « est comme la mort, une faucheuse ». Donc, si on a bien compris Scheidel (et Le Figaro), vu l’ampleur abyssale des actuelles inégalités, on peut raisonnablement en conclure qu’on a atteint un degré maximum de civilisation. C’est curieux mais, ici, on ne s’en était pas bien rendu compte.

Gérard Streiff

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En Inde, la convergence des luttes contre l'ultralibéralisme de Narendra Modi

18 Février 2021, 07:19am

Publié par PCF Villepinte

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Voici bientôt trois mois que les agriculteurs indiens protestent aux portes de Delhi pour exiger l'abrogation de trois ordonnances votées par le Parlement à la mi-septembre visant à libéraliser la vente des produits agricoles et à faire disparaître les prix minimums garantis aux agriculteurs. Ils sont des dizaines de milliers à camper depuis novembre 2020 sur les principaux axes routiers aux portes de la capitale.

Le secteur de l'agriculture a un poids important dans l'économie du pays (15 % du PIB), il emploie près des deux tiers de la population active, mais sa notoriété est loin d'être positive. Lorsque l'agriculture fait la une des médias indiens, c'est très souvent en raison du nombre de travailleurs qui baisse fortement, de leur surendettement, de l'usage massif de pesticides qui a fragilisé et altéré les terres… Ces difficultés mises bout à bout sont la cause de nombreux suicides dans le secteur.

Avec la libéralisation de l'agriculture, les producteurs, déjà en difficulté, savent qu'ils tomberont entièrement sous la coupe des grands groupes de l'agro-alimentaire et de la distribution. Ceux-ci auront tout pouvoir et imposeront des prix bien plus bas qu'actuellement, ne leur permettant plus de vivre de leur activité.

« Partout les travailleurs organisés ou non se sont mobilisés, rejoints par les agriculteurs »

C'est la survie de millions de familles qui est en jeu et les agriculteurs sont déterminés à se battre. Même si mi-janvier la Cour suprême a provisoirement suspendu l'application de cette loi, ce sont quelque deux cent mille tracteurs qui ont défilé dans Delhi le 26 janvier dernier, jour anniversaire de l'entrée en vigueur de la Constitution indienne, à quelques kilomètres à peine du défilé militaire organisé pour la commémoration.

 À travers le pays, des millions de paysans ont rejoint la mobilisation dans des actions de protestation. Dans la capitale, des heurts ont entraîné la mort d'un agriculteur et plusieurs centaines de blessés. Modi et son gouvernement d'extrême droite usent de tous les moyens, principalement la répression, pour affaiblir les mobilisations.

La police a recours aux canons à eau, aux tirs de grenade lacrymogène, aux barrages paramilitaires, ainsi qu'aux drones de surveillance. Les arrestations et les plaintes déposées par la police se multiplient contre des responsables du mouvement des agriculteurs, des syndicalistes, des opposants politiques et des journalistes. La police de Delhi empêche même l'approvisionnement en eau, en nourriture et autres produits essentiels envoyés par les habitants des États voisins pour soutenir les manifestants. Censure, coupure internet, accusation de sédition, de terrorisme, tout est mis en œuvre par le gouvernement pour empêcher les peuples d'Inde de se battre pour leurs droits et leurs libertés.

 L'importance des mobilisations et la répression organisée par le gouvernement commencent à faire réagir à travers le monde, via les réseaux sociaux : la chanteuse américaine Rihanna, la militante suédoise Greta Thunberg, la nièce de la vice-présidente américaine Kamala Harris parmi d’autres ont exprimé leur soutien aux manifestants ou leur opposition à la répression.

 L'usage des réseaux sociaux est très largement répandu en Inde, c'est pourquoi Modi a demandé la fermeture de comptes de manifestants et de médias à l'entreprise américaine Twitter. Certains ont été bloqués quelques heures, mais le géant du numérique a refusé de fermer ceux de journaux ou d'opposants politiques, se mettant ainsi à dos Modi.

Une mobilisation générale

Le confinement général du pays imposé fin mars par Narendra Modi pour contrer la propagation de la covid-19 a fait sombrer les travailleurs indiens dans une grande détresse sociale. Beaucoup ont perdu leur travail et leurs revenus, des centaines de milliers ont dû quitter Delhi et tenté de rentrer chez eux – à pied pour certains –, malgré l'arrêt des transports.

Le Parti communiste français se tient aux côtés des Indiens en lutte. Il soutient les militants, communistes et progressistes, présents dans ces mobilisations massives que connaît l'Inde depuis plusieurs mois contre le pouvoir ultralibéral, xénophobe et raciste de Narendra Modi.

En Inde comme en France, et tandis que le Programme alimentaire mondial de l'ONU a été récompensé du dernier prix Nobel de la Paix, les mobilisations du monde paysan pour des revenus décents et stables, la sécurité alimentaire et contre la mainmise des firmes agroalimentaires et la spéculation sont des luttes vitales qui concernent l'ensemble de la société et qui appellent à de nouvelles et urgentes solidarités internationales.

Garantir les droits fondamentaux et sociaux de tous avec, pour objectif mondial, de "transformer les systèmes alimentaires pour une alimentation saine et abordable"1, selon les termes de l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), c'est chercher à répondre sans tarder à la détresse de trois milliards d'êtres humains qui souffrent aujourd'hui de la faim et de la malnutrition dans le monde et prévenir la progression de ce fléau.

C'est dans cette optique que les politiques nationales et internationales de nos pays doivent s'inscrire pour répondre aux exigences et revendications légitimes des gens de la terre qui luttent en Inde, comme en France.

Méline Le Gourriérec


membre de la Commission des relations internationales

1. http://www.fao.org/publications/sofi/fr/

 

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Pour Jean-Michel Blanquer, on ne change pas une politique qui accroît les inégalités scolaires (PCF)

18 Février 2021, 07:11am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 17/02/2021 par PCF

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1883 postes d’enseignants seront supprimés à la rentrée prochaine en lycée et collège. La crise de la Covid-19 a mis en évidence l'impérieux besoin de moyens humains et matériels supplémentaires pour permettre à tous les enfants de réussir à l’école et pour pallier les conséquences de plusieurs mois de chaos organisé.

 Mais le gouvernement, toujours aussi irresponsable, fait le choix de poursuivre sa politique d’austérité dans l’éducation, notamment dans le second degré.

Cette politique poursuit l’objectif de casse d’une école commune et émancipatrice. Avec moins d’enseignants, des effectifs par classe de plus en plus lourds et une offre de formation qui se réduit comme peau de chagrin, l’Education nationale est transformée en service minimal, destiné à accueillir ceux qui n’ont pas d’autres choix. Les familles qui le peuvent sont encouragées à se tourner vers le privé.

 Pour le PCF, il n’est pas question de voir disparaître l’ambition d’une école commune à tous les enfants !

Il soutient les personnels, les parents et les élèves qui, dans bon nombre d'écoles et d'établissements se mobilisent pour garantir à chaque jeune des conditions d’enseignement dignes.

Il est à leurs côtés pour exiger des réponses à la hauteur de la crise que nous traversons. Depuis presque un an, le PCF a mis en débat un plan d’urgence pour l’école. Pour que tous les élèves puissent retrouver une scolarité sereine et à temps complet, il faut rapidement donner aux établissements des moyens humains et matériels supplémentaires. Au lieu de supprimer des heures d’enseignement, il faut engager immédiatement un plan de recrutement de grande ampleur.

Il est à leurs côtés, enfin, pour refuser la mise en concurrence des disciplines et des établissements. Partout, les communistes refusent de céder à la division et s'engagent en faveur de l'unité de toute la communauté éducative face aux tenants du néomanagement et du néolibéralisme.

C’est pourquoi nous appelons tous les acteurs de l’éducation à s’engager dans la démarche des états généraux de l’éducation pour construire ensemble le projet de progrès dont l’école a besoin.

 

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Les droits Syndicaux en TPE

17 Février 2021, 13:17pm

Publié par PCF Villepinte

 
Pas toujours facile pour les salariés en petite entreprise de défendre leurs droits. Peut-on se syndiquer ? Est-il possible de signer un accord d'entreprise ? A-t-on le droit de faire grève ?
 
Alors que les élections en TPE auront lieu du 22 mars au 4 avril, NVO Droits vous propose un guide à télécharger gratuitement sur les droits syndicaux dans les petites entreprises.
 
Rédigé par des juristes, il est destiné aux salariés des TPE et aux militants syndicaux qui les aident.
 
 
Je télécharge le guide
« Mes droits syndicaux en TPE »

 

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Vaccins. Quand les grands labos dictent leurs exigences à l’Union européenne

17 Février 2021, 07:29am

Publié par PCF Villepinte

 

L'Humanité Mercredi 17 Février 2021

Thomas Lemahieu

Les contrats signés par la Commission européenne, que nous publions, montrent comment cette dernière s’est pliée aux desiderata et à la censure des firmes pharmaceutiques, soucieuses avant tout de mutualiser les risques potentiels et de maximiser leurs profits.

Dans toute sa carrière, lui, il en a vu des vertes et des pas mûres. Cette fois, pourtant, il n’en revient pas. «Plus javance dans ma lecture des contrats entre les industries pharmaceutiques et la Commission européenne, plus je comprends pourquoi les entreprises se sont senties très à laise au moment de les signer  », confie ce bon connaisseur du secteur à Bruxelles, bien introduit également à l’Agence européenne du médicament (AEM).

À l’examen, c’est évident, et le caviardage vient souligner encore le parfum global, entremêlant la privatisation des profits, camouflée sous les traits noirs, et la socialisation des pertes qui, elle, apparaît en clair (voir en fac-similé ci-dessus).

À ce jour, après avoir renâclé pendant des mois, campées sur l’argument du «secret des affaires», puis permis aux eurodéputés den consulter des versions tronquées dans une pièce surveillée, avec interdiction d’enregistrer, photographier ou prendre des notes, les institutions européennes ont fini par se résoudre, ces dernières semaines, à publier officiellement quelques-uns des contrats, avec l’aval des groupes pharmaceutiques eux-mêmes.

Pour l’heure, seuls trois contrats de préachat de vaccins, sur huit au total, signés par l’UE avec des multinationales engagées dans la course aux vaccins, sont officiellement accessibles au grand public: CureVac, AstraZeneca et Sanofi-GSK. Un quatrième, celui conclu avec le groupe américain Johnson & Johnson, ne circule pas encore, mais ça ne devrait pas tarder, promet-on à Bruxelles.

En revanche, Moderna et Pfizer-BioNTech, les deux producteurs des premiers vaccins arrivés sur le marché – largement plus chers que les autres – refusent toujours de lever le moindre coin du voile sur leurs arrangements avec l’UE.

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Haïti : Répondre à l'appel à solidarité du peuple haïtien en danger !

17 Février 2021, 07:25am

Publié par PCF Villepinte

INTERNATIONAL Publié le 16/02/2021 par PCF

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Depuis 2018, le peuple haïtien se mobilise contre le pouvoir corrompu et autoritaire de Jovenel Moïse. Les manifestations populaires massives ont été réprimées dans le sang, plusieurs dizaines de personnes ont perdu la vie mais le président haïtien continue de bénéficier au plan international du soutien de son marraine officieuse, l'Administration étasunienne, et de l'UE et même – sous couvert de son élection au suffrage universel – d'une partie des instances des Nations unies.

Ponte de l'agroalimentaire qui a fait sa fortune, colossale, dans la banane, Jovenel Moïse mène une politique au diapason des exigences du Fonds monétaire international (FMI) par une libéralisation forcenée de l'économie du pays favorisant les 20 % de privilégiés qui se partagent à eux seuls près de 65 % des richesses nationales. Sous son mandat, la corruption s'est poursuivie et encore étendue alors que le pays est l'un des plus pauvres de sa région, et même du monde.

La moitié de la population ne dispose que deux dollars par jour pour survivre. Des centaines de millions de dollars d'aide au développement et de dons humanitaires ont été détournés au vu et au su de tous, notamment des fondations étasuniennes qui exercent une main mise sur les programmes de développement de l'île.

Depuis le 13 janvier 2020, seul un tiers des sénateurs siège encore et, comme ce fut le cas en 2015, Haïti n'a plus de réel parlement. C'est donc le chef de l’État, seul, qui gouverne – à coup de décrets comme à coup de matraque, au milieu d'un silence gêné mais convenu, un véritable silence complice, des puissances internationales.

Il y a une semaine, alors que la plus haute instance juridique du pays, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, a constaté selon les termes de la Constitution la fin du mandat présidentiel au 7 février 2021 et nommé un président par intérim.

 Jovenel Moïse a répliqué en multipliant les arrestations arbitraires pour « complot contre la sûreté de l’État » et renforçant la répression contre les manifestants, pourtant soutenus par tous les secteurs de la société, la confédération des barreaux ainsi que la conférence épiscopale et les églises protestantes, qui exigent tous son départ et l'organisation d'un scrutin démocratique, libre et transparent.

Ainsi que le souligne l'écrivain Lyonnel Trouillot dans son Appel à solidarité pour peuple en danger, le 8 févier, c'est l'ombre des « tontons macoutes » qui plane à nouveau sur Haïti et c'est la dictature qui s'avance.

Le Parti communiste français (PCF) tient à renouveler son soutien et sa solidarité avec le peuple haïtien, avec tous les secteurs en lutte, notamment les enseignants, pour leurs droits sociaux, la justice sociale, les libertés et la démocratie en Haïti. Le PCF appelle à la solidarité internationale la plus large avec le peuple haïtien qui endure des décennies de prédation, d'ingérence, d'exploitation et de violence politique.

Le PCF demande instamment aux autorités françaises de condamner avec fermeté les actes de répression de Jovenel Moïse et de prendre une initiative déterminée sous égide des Nations unies pour la mise en place d'un vrai processus de transition et d'une conférence nationale comme le demande le mouvement populaire haïtien.

Parti communiste français

 

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Loi « séparatismes ». La Macronie tourne toujours plus le dos à la République sociale

16 Février 2021, 08:02am

Publié par PCF Villepinte

assemblée nationale

 

« Le séparatisme territorial est un terreau antirépublicain », selon le maire PCF de Grigny (Essonne), Philippe Rio, qui fait le constat que « dans la devise républicaine, un élément est de plus en plus absent jour après jour : l’égalité ». Nicolas Cleuet/Hans Lucas

L'Humanité Mardi 16 Février 2021

Aurélien SoucheyreDiego Chauvet

Le projet de loi «confortant le respect des principes de la République» passe complètement à côté du combat pour l’égalité entre les citoyens sur lensemble du territoire. Au risque de fracturer toujours plus le pays.

Les députés votent ce lundi le projet de loi sur les séparatismes. S’il convient de lutter avec détermination contre l’islamisme, le texte ne se penche que sur la question répressive, en plus de stigmatiser les musulmans. Dans son discours des Mureaux, en octobre dernier, Emmanuel Macron appelait à «faire aimer la République en démontrant quelle peut permettre à chacun de construire sa vie».

Mais le volet «social» du texte de loi a finalement été supprimé. Le séparatisme économique et social que les riches mènent contre les pauvres nourrit pourtant le séparatisme communautariste. Les inégalités de revenus, les discriminations de classe et d’origine, la ségrégation urbaine et la casse des services publics sont l’un des terreaux fertiles du rejet d’une promesse républicaine dézinguée par le gouvernement lui-même.

La Macronie assure qu’elle apportera des réponses dans son futur projet de loi consacré à «l’égalité des chances», mais toute son action depuis 2017 vise à imposer un ultralibéralisme contraire à la réalisation de la fraternité. Loin de mettre en œuvre les solutions qui existent, le gouvernement préfère encore et toujours mettre en scène son duel avec le FN pour masquer son bilan délétère.

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Sahel: Pour un agenda de retrait de l’armée française

16 Février 2021, 07:45am

Publié par PCF Villepinte

INTERNATIONAL COMMUNISTES Publié le 10/02/2021 par PCF

Huit ans après le début de l’expédition militaire au Mali, l’engrenage de la violence se poursuit. De l’opération Serval (2013) à la force Barkhane (2014), en dépit de quelques succès tactiques, la stratégie française est dans une impasse. Le bilan est lourd : 51 soldats français tués, 10 milliards d’euros engloutis, et toujours pas de solution en vue. Pire encore : l’influence des entrepreneurs de la violence s’est étendue à d’autres pays du Sahel avec des milliers de victimes civiles et militaires, des millions de réfugiés, une hausse de la pauvreté…

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 Une situation qui pèse sur une opinion plus réticente aujourd’hui. Depuis 8 ans, les gouvernements successifs répètent que nous sommes au Mali pour longtemps, afin d’éviter des attentats sur notre sol quand bien même aucun n’a eu de lien avec des groupes armés du Sahel. Il n’empêche, l’armée française est enlisée et le « pour longtemps » ne suffit plus à convaincre.

 E.Macron lors du G5 Sahel au Tchad les 15 et 16 février, devrait faire quelques annonces, dont une baisse des effectifs militaires, actuellement officiellement de 5 100 hommes. Il espère partager le fardeau et sortir d’un bourbier qui s’étend. Des groupes terroristes menacent d’élargir leurs actions vers le Golfe de Guinée. Pour rompre l’isolement de la France au Sahel, et réduire la voilure afin de se recentrer sur d’autres régions potentiellement conflictuelles, il compte sur le renfort de la maigre force d’unités européennes Takuba d’appui à l’armée malienne.

 

Mais pour obtenir quels résultats ? Aucune des causes qui ont conduit à la déstabilisation du Mali et de la sous-région n’a été traitée. On demande à l’armée française de régler un problème qui ne se solutionnera pas sur le plan militaire. Car c’est une guerre asymétrique, et nous n’avons pas tiré les leçons des échecs passés, de l’Afghanistan ou de l’Irak. Dans ces pays, le dangereux concept néoconservateur de « guerre contre le terrorisme » ne vise pas à résoudre les conflits, mais à déstabiliser, remodeler, dominer et piller les territoires. C’est un mode de gouvernance ultra capitaliste qui - contrairement aux objectifs affichés - entretient des monstres et étend l’hydre de l’obscurantisme. Le Sahel est sur cette pente, accentuée par le détonateur de la guerre déstabilisatrice de Sarkozy contre la Libye en 2011. Rappelons que l’état-major en 2013 poussait les feux de la guerre sur fond de discussions budgétaires dans le cadre du Livre blanc de la défense. Rappelons également les erreurs, les jeux troubles avec le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), révélateurs d’une méconnaissance du Mali ou, pire, d’une prétention à vouloir façonner le pays pour des intérêts moins avouables.

 

L’État français, pompier pyromane, quel qu’ait été l’accueil des troupes françaises au Mali en 2013, est perçu comme une force occupante. D’autant que nous sommes l’ancienne puissance coloniale qui tient encore les cordons de la bourse à travers ses multinationales et la monnaie (franc CFA ou projet ECO).

 

Huit ans après, le mal est fait et il faut d’urgence changer de politique si l’on veut trouver une issue dans l’intérêt des peuples. Cela passe par un bilan de notre intervention, en regardant avec lucidité l’échec fracassant de 60 ans d’interventions et de coopérations militaires avec les pays sahéliens, et en analysant l’ensemble des causes du désastre.

 

Car le conflit se déroule sur fond de trafic d’armes, de drogues, de banditisme, et de diffusion en Afrique d’un islam politique intégriste, dont le salafisme, avec la complicité des pétro-dictatures du Golfe. L’aggravation des conditions de vie des populations dans la sous-région, et l’absence de perspective pour de nombreux jeunes, constituent un terreau favorable à l’expansion de l’obscurantisme et de la criminalité.

 

Le Mali est classé 184e sur 187 pour le développement humain par le PNUD. Comme de nombreux pays africains, il a été victime de la stratégie de surendettement et des plans d’ajustement structurel qui ont broyé les services publics et conduit à des États faillis et corrompus. Le bilan de décennies de néocolonialisme et de libéralisme mêlés est effroyable. Comment espérer alors que ce chaos n’engendre pas violences et conflits ?

 

Sécuriser les conditions de vie est une des clefs. C’est ce qui a été fait dans une France et une Europe en ruine au sortir de la guerre. Il faut permettre aux Maliens de décider, de reconstruire l’État, des services publics, avec des solutions africaines. La réappropriation des richesses du sol et du sous-sol, la lutte contre les flux financiers illicites peut permettre le développement de systèmes d’éducation, de santé avec une protection sociale solidaire.

 

Sur le plan de la sécurité, la réponse ne pourra être que multilatérale, avec l’Union africaine. La mission des Nations unies doit être renforcée avec un mandat robuste permettant la protection des populations, avec l’objectif de passer la main aux forces africaines. Les dispositions de l'accord de paix d'Alger doivent être révisées, notamment celles qui risquent de saper les fondements même d'un État central.

 

Comme l’ont demandé les sénateurs communistes en séance mardi 8 février : la France devrait porter ces choix politiques et mettre en place un agenda précis du départ de ses troupes jalonné de mesures permettant à l’État malien de recouvrer l’intégralité de la souveraineté sur son territoire et aux populations d’améliorer leurs conditions de vie.

Dominique Josse
Collectif Afrique du PCF

 

 

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CGT Le télétravail n'est pas assez appliqué

15 Février 2021, 08:07am

Publié par PCF Villepinte

 

Dans la foulée des annonces du Premier ministre vendredi 29 janvier, la ministre du Travail Élisabeth Borne et le secrétaire d’État chargé des Retraites et de la Santé au travail ont réuni les syndicats le 1er février pour faire le point sur le protocole sanitaire en entreprise et l’application des règles du télétravail.

Une réunion avec la ministre du travail Élisabeth Borne s'est tenue début février, suite aux annonces de Jean Castex concernant la gestion de l’épidémie.

Il a été notamment question des règles relatives au télétravail, dont le respect paraît central dans la lutte contre le Covid-19.

À l'heure actuelle, 36 % des salariés travaillent en présentiel.

Les organisations syndicales CFDT, CGC, FO, CFTC ont déploré que, malgré l'accord national interprofessionnel, « les employeurs ne jouent pas le jeu de la concertation et du dialogue social ».

Des employeurs refusent sa mise en place ou n’en permettent pas des conditions optimales. Ceci contribue à ce que le nombre de salariés en télétravail régresse. Pour renforcer le caractère effectif du télétravail, la ministre a annoncé un durcissement du contrôle des entreprises par l'inspection du travail (accompagnent dans un premier temps et sanctions au besoin).

Notre organisation a tenu à rappeler que l’accord national interprofessionnel sur le télétravail du 26 novembre n’est ni propice à encourager le télétravail, ni un frein à son érosion dans la période, et ce malgré la « prise en compte » des circonstances exceptionnelles.

Il convient désormais d'éviter que le télétravail conduise à un travail dégradé.

Pour ce faire, plutôt que de demander aux organisations de porter la « bonne parole » gouvernementale, l’État devrait être plus directif en poussant à ce que les entreprises et les branches concluent des accords assurant :

la santé des salariés en télétravail ;

 l’effectivité du droit à la déconnexion ;

 la fourniture des équipements ;

 la prise en charge des frais professionnels ;

 ainsi que les conditions de bon exercice du droit syndical et des IRP (instances représentatives du personnel).

Pour rendre effectif le télétravail, il est nécessaire d’aller au-delà des métiers éligibles pour identifier quelles activités peuvent être télétravaillées pour chacun des métiers.

Pour lutter contre l’intensification du travail, qu’il soit induit par le télétravail ou le couvre-feu, notre organisation propose de mettre en place sa proposition de réduction du temps de travail à 32 heures qui serait ainsi testée grandeur nature.

Alors que les vacances scolaires se profilent, notre organisation a aussi alerté sur la question spécifique des femmes, sur qui repose particulièrement le travail domestique. Le premier confinement au printemps dernier avait conduit à cumuler pour ces salariées le travail à domicile et la garde d’enfants.

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VACCINATION...OÙ EST LE PROBLÈME ? 

15 Février 2021, 08:02am

Publié par PCF Villepinte

 

Il est nécessaire de rappeler que la vaccination est à l’origine de progrès majeurs dans la lutte contre les maladies infectieuses qui ont, pendant longtemps, été la première cause de mortalité dans le monde. Cependant ces dernières années, la confiance de la population dans les vaccins s’est érodée, plus particulièrement en France.

Les causes sont à rechercher dans la conjonction entre une communication Gouvernementale inadaptée et une opacité de la part des laboratoires concernant la fiabilité de leurs produits. Cela a commencé avec le vaccin contre l’hépatite B, puis est venu le problème de l’aluminium et enfin les fameux « vaccinodromes » de Roselyne Bachelot lors de l’épisode de la grippe H1-N1.

Course à la rentabilité

Face au coronavirus, la mobilisation mondiale pour mettre au point des vaccins a été très rapide et, on peut le dire aujourd’hui, efficace, puisque nous disposons en un temps record de produits qui paraissent fiables. Cependant, là encore, notre Gouvernement ainsi que la Commission européenne n’ont pas été à la hauteur face à une industrie pharmaceutique très organisée et dont l’objectif principal reste financier, à savoir le meilleur retour sur investissement pour ses actionnaires.

Nous avons donc assisté à une course indécente pour savoir quel serait le pays qui précommanderait le plus rapidement le plus grand nombre de vaccins, avec le versement de sommes considérables dans le cadre de contrats opaques, visiblement très favorables aux industriels. Se sont greffés, par ailleurs, des enjeux géopolitiques, avec des déclarations de dirigeants politiques souhaitant imposer leur pays comme la puissance impérialiste dominante dans ce qui a pris le nom d’une « guerre contre le virus ».

Ce contexte s’est avéré peu favorable à un débat serein pour répondre aux interrogations légitimes des populations les plus sceptiques vis-à-vis des vaccins, ouvrant la porte à la diffusion, notamment via les réseaux sociaux, de fausses informations, jetant encore plus le doute chez des personnes qui souhaitaient uniquement disposer de données fiables dans un contexte de crise très anxiogène.

Chantage douteux

Nous avons donc assisté lors du dernier trimestre 2020 à une nouvelle incurie de nos dirigeants qui n’ont pas été capables d’exiger des laboratoires l’accès immédiat et sans restriction aux données des essais menés. Nous avons subi un déferlement d’informations commerciales des laboratoires les plus en avance sur la production de leur vaccin ayant comme objectif d’accélérer les décisions des autorités pour une commercialisation la plus rapide possible, sous la pression d’une partie de l’opinion.

Les données, finalement rassurantes sur l’efficacité des produits et leurs effets secondaires, n’ont ainsi été diffusées qu’après avoir obtenu gain de cause au niveau commercial. Il est évident qu’un tel comportement de ces entreprises ne peut que susciter des doutes sur l’honnêteté de leurs publications.

Sortir du secteur marchand

Tout cela démontre qu’il est urgent d’imposer les vaccins, et plus largement les médicaments, comme des biens mondiaux essentiels qui doivent échapper au secteur marchand. C’est ainsi que la Cgt demande de lever la propriété privée sur les brevets qui empêche la diffusion des vaccins tout en étant le support de profits indécents.

Elle revendique une obligation légale pour tous les laboratoires pharmaceutiques de partager leurs connaissances, la propriété intellectuelle et les données relatives, mais aussi d’être transparents à la fois sur les contributions publiques, les coûts de production et les clauses d'accessibilité ainsi que sur les protocoles de contrôles sanitaires.

La Sécurité sociale ne doit pas financer la course aux profits et les actionnaires de laboratoires privés. Comme elle a déjà financé la recherche et les investissements, elle ne doit payer que les coûts de production des vaccins.

Restaurer la confiance

La situation actuelle est aggravée par la stratégie vaccinale très complexe choisie par le Gouvernement, avec des choix de priorisation de population contestables en matière de santé publique. Nous assistons de nouveau à une incapacité de la technostructure administrative - la Direction générale de la santé et les Agences régionales de santé - pour mettre en place une organisation simple permettant de restaurer la confiance de la population.

La France est en effet un des pays où la proportion de la population réticente à la vaccination est la plus forte, ce qui doit être mis en rapport avec le fait qu’il s’agit aussi du pays dont le Gouvernement recueille la plus faible confiance de ses citoyens vis-à-vis de son action politique. Il n’est pas concevable qu’après la gestion catastrophique des masques, puis des tests, nous nous retrouvions face à un nouveau scandale avec la vaccination.

Donner des moyens

Le rôle de l’État est de mettre à disposition des professionnels de santé de terrain les moyens matériels, logistiques et financiers permettant de vacciner rapidement et efficacement la population dans les meilleures conditions de sécurité. Il s’agit de la condition du rétablissement de la confiance absolument nécessaire aujourd’hui.

Qui mieux que le médecin, l’infirmière ou le pharmacien, qui connaît son patient, peut répondre à ses interrogations en lui fournissant les réponses adaptées. Ce n’est sûrement pas dans un gymnase transformé en centre de vaccination avec des personnels réquisitionnés, inconnus et interchangeables, que cela peut s’organiser !

Il y a urgence à changer radicalement d’approche concernant la santé publique dans notre pays afin de pouvoir sortir rapidement de la crise actuelle et de gérer plus sereinement celles qui surviendront inéluctablement dans les années et les décennies à venir.

Dr Christophe Prudhomme

 

 

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