Climat : clap de fin pour la Convention citoyenne
Les membres de la Convention citoyenne pour le climat. Photo Jacques Witt/POOL/REA
L'Humanité Vendredi 26 Février 2021
Les 150 tirés au sort se retrouvent ce week-end pour une dernière séance de travail, où ils évalueront les réponses du gouvernement suite à leurs propositions.
D’ultimes retrouvailles et un bulletin de notes à délivrer. Voilà le programme du week-end pour la huitième et dernière session de travail des 150 de la Convention citoyenne pour le climat (CCC). Depuis ce vendredi et jusqu’à dimanche soir, les tirés au sort font le bilan, en visioconférence, de cette aventure démocratique d’un nouveau genre. « Vous avez tenu la scène pendant 17 mois. La leçon de l’expérience que vous allez exprimer va être très importante », posait d’emblée Laurence Tubiana, coprésidente du comité de gouvernance de la CCC, lors de la séquence d’ouverture ce vendredi matin. Une longue série de tableaux attend les 150, afin de comparer leurs propositions avec la façon dont elles ont été reprises par le gouvernement, que ce soit dans le projet de loi climat et résilience présenté le 10 février en Conseil des ministres, dans le plan de relance ou par règlement.
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Une note sur 10
Pour rappel, ils et elles devaient plancher sur une série de mesures permettant d’atteindre une baisse d’au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre françaises en 2030 par rapport à 1990, dans un esprit de justice sociale.
« Ils peuvent être fiers de ce qu’ils ont fait », a salué Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, sur Europe 1. La réciproque devrait être moins optimiste. Dimanche, les débats laisseront place aux votes. Plus d’une cinquantaine au total, dont quatre questions générales auxquelles chaque citoyen devra répondre par une note comprise entre 0 et 10. Parmi elles : « Quelle est votre appréciation de la prise en compte par le gouvernement des propositions de la Convention ? » Beaucoup ont déjà répondu à cette interrogation dans la presse, souvent avec des mots durs. Amertume, trahison, gâchis, manque d’ambition… la note devrait être salée. « Demander l’avis des citoyens sur le climat, en tenir vaguement compte et se satisfaire de ça, c’est décevant », résume William Aucant. Un autre tiré au sort, Sylvain Burquier, constate que « le réchauffement ne se contentera pas d’un consensus tiède ».
Ultime mise en garde
C’est pourtant ce dont accouche, pour l’instant, le projet de loi climat et résilience qui sera soumis à l’examen du Parlement à partir du 8 mars. Une multitude d’organismes indépendants ont appelé les parlementaires à redresser le tir face à un texte incapable d’emmener la France vers la réussite de ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Haut Conseil pour le Climat, Conseil économique, social et environnemental et Conseil national de la transition écologique sont unanimes. Une mauvaise appréciation des 150 pourrait servir d’ultime mise en garde pour la majorité présidentielle : en matière de climat, mieux vaut ne pas se contenter de la moyenne.
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