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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

SANTE

27 Décembre 2022, 08:24am

Publié par PCF Villepinte

ENTRETIEN

Marie-Claude Varaillas : «Il faut reconstruire notre système de santé et y mettre les moyens»

La sénatrice PCF Marie-Claude Varaillas alerte, avec trois autres parlementaires de gauche, sur la situation de l’hôpital et de l’accès aux soins en Dordogne. Un exemple des conséquences de la désertification médicale.

L'Humanité Mardi 27 Décembre 2022

Julia Hamlaoui

Emmanuel Ortiz

Vous avez signé ce week-end, avec trois autres parlementaires de gauche de Dordogne, une tribune pour dénoncer une «situation intenable» concernant les urgences. Comment celle-ci se traduit-elle?

Déjà en novembre, trois de nos hôpitaux ont été contraints de fermer leurs services d’urgences, faute de personnel soignant. En ces fêtes de Noël et du Nouvel An, l’accueil aux urgences de Périgueux est fermé jusqu’au 2 janvier. À Bergerac, c’était fermé pour Noël. À Sarlat, la réouverture est prévue le 27 décembre. Même l’hôpital privé de Périgueux a fermé ses urgences ce week-end. On met en péril la santé de nos concitoyens. L’ARS se félicite que les appels au 15 (condition pour accéder aux urgences – NDLR) aient augmenté de 55%, et y voit une solution d’avenir. J’en suis outrée. Loin de se satisfaire de ce fonctionnement en mode dit «dégradé», il faut reconstruire notre système de santé et y mettre les moyens matériels et humains indispensables.

Vous pointez, au-delà de l’hôpital, un «affaiblissement considérable de l’offre de soins»…

En Dordogne, malgré les nombreuses initiatives des élus locaux, nous avons 8 généralistes pour 10000 habitants, alors quen Nouvelle-Aquitaine, la moyenne est de 14. Près de 40% de nos médecins ont plus de 60 ans. Autrement dit, dans les cinq à sept années qui viennent, un sur deux va partir à la retraite et ceux qui partent aujourd’hui ne trouvent pas de remplaçants.

Il en résulte que nombre de citoyens n’ont pas de médecin traitant et sont conduits à solliciter davantage les services d’urgences, particulièrement en cette période de grippe, de Covid et de bronchiolite. Je suis également membre d’un groupe de travail sénatorial sur les déserts médicaux, et notre étude révèle des chiffres accablants au-delà de ce territoire: 30% de la population française vivent dans un désert médical, 11% des 17 ans et plus nont pas de médecin traitant, 1,6 million renoncent chaque année à des soins médicaux. Et, en parallèle, 45% des médecins généralistes sont en situation de burn-out.

Alors que les lois de finances viennent d’être entérinées à coups de 49.3, quel bilan tirez-vous de l’action du gouvernement pour la santé?

C’est un rendez-vous manqué, avec une augmentation du budget de l’hôpital de 4% bien en deçà de l’inflation. En réalité, nous aurons une baisse de celui-ci jusqu’à 1 milliard d’euros pour 2023. La détérioration de l’hôpital public du fait de ces politiques d’austérité ne date ni d’aujourd’hui ni de 2017, mais elle est largement poursuivie par ce gouvernement.

Quelles mesures vous paraissent indispensables?

Pour lutter contre les déserts médicaux, le gouvernement a proposé l’instauration d’une 10e année d’études. Nous n’y sommes pas favorables, car il faut une véritable année de professionnalisation mais assortie d’une rémunération de 3500 euros brut. Des propositions sont aussi faites pour ne plus conventionner les nouveaux médecins qui sinstalleraient dans des zones surdotées.

Concernant lhôpital, nos groupes parlementaires, GDR et CRCE, défendent un véritable plan d’urgence, avec notamment le recrutement de 100000 personnels dans les hôpitaux, 300000 sur trois ans dans les Ehpad et 100000 aides à domicile. Pour cela, il faut sortir la santé du diktat de la loi du marché. Nos voisins européens, par exemple, n’ont pas hésité cette année à taxer les superprofits.

 

 

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IRAN

27 Décembre 2022, 08:17am

Publié par PCF Villepinte

Bernard Hourcade : «Ce soulèvement en Iran scelle une révolution culturelle»

Iran Afin de stopper trois mois de contestation, le régime a exécuté plusieurs citoyens. Selon le spécialiste du pays Bernard Hourcade, pour que la révolution devienne politique, la participation de la classe moyenne est nécessaire.

L'Humanité Mardi 27 Décembre 2022

Vadim KamenkaNadjib Touaibia

SalamPix/ABACA

Déjà 500 morts et une dizaine d’exécutions: jusquoù ira le régime des mollahs dans la guerre qu’il mène contre son peuple? Avec le soulèvement qui a éclaté, le 16 septembre, après lassassinat de la jeune Mahsa Amini, 22 ans, pour une mèche rebelle hors de son foulard, la question est ouvertement posée.

Des milliers d’arrestations, des condamnations à la peine capitale et des exécutions en place publique… mais cette répression, aussi terrible soit-elle, ne parvient pas à briser le cycle de manifestations quotidiennes à travers le pays. L’insurrection assumée peut-elle amener à une rupture avec la dictature islamiste? La contestation traverse toutes les catégories de la population, elle rassemble aussi les générations, les citadins et les ruraux.

Ce soulèvement dune bonne partie de la société se nourrit de l’énergie des mouvements précédents et fait tache d’huile. Le pouvoir iranien aurait-il peur? La férocité dont il fait preuve est-elle un signe de panique dans un contexte de crise économique sous le poids des sanctions et de tensions diplomatiques avec les pays occidentaux? La résistance peut-elle imposer le changement? Membre du Centre de recherche sur le monde iranien, Bernard Hourcade tente de répondre.

Plus de trois mois après le début des contestations, quel regard portez-vous sur la révolte en Iran?

Avant d’être politique, économique, ce mouvement marque une révolution culturelle et existentielle. La nouvelle génération porte la revendication «Femme, vie, liberté», qui regroupe femmes et hommes. Ils luttent pour lexistence de chacun. Quel que soit le gouvernement en Iran, la population ne craint plus daffronter la police et de manifester. Cette dernière a même reculé devant les protestations, ne tirant pas sur la foule malgré la violente répression. Cette révolution s’avère déjà victorieuse. Les femmes osent se promener sans foulard dans la rue. D’autres vont arracher les turbans des mollahs, la coiffe emblématique de l’élite religieuse. Bien évidemment, le régime va poursuivre les arrestations et les exécutions. La répression continuera et le nombre de morts devrait être important, mais le principe même de ce soulèvement est acquis. Le gouvernement sait qu’il ne peut revenir en arrière. Car il fait face à un mouvement de basse intensité qui ne s’arrêtera pas.

Ce mouvement est-il en mesure d’aboutir, à la différence des précédents?

Il y a d’abord eu des manifestations politiques en 2009 face à la fraude électorale organisée par le président sortant, Mahmoud Ahmadinejad. La contestation a éclaté dans les grandes villes iraniennes, pour réclamer: «Où est mon vote?» À l’époque, il s’agissait d’une révolution politique, à l’intérieur du système. Les gens souhaitaient la victoire de l’ancien premier ministre, Mir Hossein Moussavi. En 2015, l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien porte un vent d’espoir parmi la population. Avec la fin des sanctions, les Iraniens espéraient assister à une ouverture économique, sociale et politique. Le régime était d’ailleurs vacillant. Du coup, les conservateurs et le guide actuellement au pouvoir n’en voulaient pas, ni les Israéliens, ni les Saoudiens, ni l’administration américaine avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. Entre 2017 et 2019, après la sortie des États-Unis de l’accord sur le nucléaire, de nombreuses mobilisations sociales éclatent. En trois jours, elles feront des milliers de morts chez les travailleurs, fin 2019.

Aujourd’hui, ce mouvement ne porte pas d’alternative politique. Ce phénomène est profond puisque tout le monde y participe et sans leader. Cela perturbe le régime qui ne peut mettre 83 millions de personnes en prison. Ces soulèvements démontrent que la société iranienne évolue de façon extraordinaire, indépendamment des souhaits du gouvernement et du pouvoir. Les femmes en sont le symbole le plus fort. Par exemple, dans la province du Kurdistan, dont est originaire Mahsa Amini, il y a quarante ans, 80 % des gens ne connaissaient pas le persan, selon les recensements officiels. Aujourd’hui, 95 % des filles sont scolarisées et parlent persan. Les femmes font partie de la société et elles le revendiquent. Les 500 morts ont scellé cette évolution irrépressible.

Pour que cette révolution soit totale doit-elle déboucher sur une forme politique?

La réussite de ce mouvement global passe par les réseaux sociaux. Mais ils n’ont pas d’utilité politique pour faire pression sur un gouvernement et le renverser. Pour parvenir à une révolution politique, ce mouvement doit désormais déboucher sur des mobilisations sociales. La diaspora n’a pas pleinement joué son rôle. Elle déplore la répression, médiatise le courage des protestataires, mais cela ne fera pas chuter le régime. Une dictature est prête à aller jusqu’au bout et faire une centaine de morts par jour si nécessaire. Elle l’a déjà démontré par le passé.

L’autre élément intéressant, c’est la population qui ne manifeste pas, écrasée par la crise économique. Les deux tranches d’âge 30-40 ans et 40-50 ans, qui sont les plus nombreuses en Iran, n’ont pas protesté de crainte de perdre leur faible salaire, leur emploi. L’Iran fait partie des pays les plus éduqués au monde. Il existe de nombreux ingénieurs, des techniciens qui sont au chômage ou qui occupent des métiers précaires. La liberté politique demeure encore trop loin de leur préoccupation principale. Pourtant, ils sont le «cœur» du pays et du régime, en tant que fils de ceux qui ont réalisé la révolution de 1979. Avec les sanctions, seul un petit groupe senrichit et profite de la manne pétrolière grâce à la corruption.

Face aux exécutions, y a-t-il une suite possible?

Elles ont été déclenchées par le régime pour terroriser les gens. Après avoir fiché, arrêté des milliers de personnes et relâché plusieurs centaines, ces pendaisons ostentatoires ont été réalisées pour menacer directement les protestations et bloquer les manifestations. Ces exécutions ont fait reculer le mouvement qui a déjà remporté une formidable avancée. Mais il stagne aussi faute de mobilisation sociale, la grande grève du 7 décembre n’a pas été une réussite. Il y a une attente pour voir comment les choses vont évoluer dans la société alors que le gouvernement est paralysé et ne fait que réprimer. Le changement peut venir de l’intérieur du régime, autour de personnalités comme l’ancien président du Parlement, Ali Larijani. Plusieurs groupes (gardiens de la révolution, technocrates, élus…), extrêmement divisés, essayent de profiter de la situation. Le guide Ali Khamenei, 83 ans, n’a plus l’autorité pour mettre un terme à ses désunions. Il est obligé de faire des concessions.

D’autres issues existent-elles?

L’autre acteur majeur demeure le groupe des 5 + 1 du nucléaire – Chine, France, Russie, Royaume-Uni, États-Unis, plus l’Allemagne. Depuis la sortie de Donald Trump, ces puissances peuvent agir et faire pression sur le gouvernement avec la levée des sanctions et un nouvel accord. Il s’agit du seul moyen crédible d’influer sur les autorités pour qu’elles cessent la répression et offrent des perspectives à la classe moyenne. Mais, sans avancée, l’Iran poursuit son programme et est très proche d’y aboutir dans les semaines qui viennent. Une fois que le pays deviendra une puissance nucléaire, comment vont réagir les États-Unis, Israël, l’Arabie saoudite, la Russie, la Chine, la France…? Les conséquences internationales seront considérables et cela va étouffer tout espoir de révolution.

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Solidarité.

26 Décembre 2022, 08:51am

Publié par PCF Villepinte

 Le goût de Noël en partage avec le SPF

Convivialité et générosité étaient au menu du réveillon auquel étaient invitées des familles et des personnes âgées isolées suivies par le Secours populaire français, à Paris. REPORTAGE

L'Humanité Lundi 26 Décembre 2022

Eugénie Barbezat

Mariana fait goûter pour la première fois à sa fillette de 2 ans, Françoise, une soupe au potiron. © Sadak Souici

C’est le coup de feu au Hang’art en ce 24 décembre. Il est 20h30 et une petite centaine de convives ont investi la grande verrière de ce restaurant branché situé au bord du canal de lOurcq, dans le 19 e arrondissement parisien. Le sapin qui clignote à l’entrée et quelques guirlandes donnent à l’endroit un air de fête. En cuisine, c’est l’effervescence et le ballet des assiettes commence.

Le propriétaire du restaurant, Sami Sidi Ali, n'hésite pas à mettre la main à la pâte. © Sadak Souci

Au menu: velouté de potiron ou brandade de cabillaud en entrée, suivi dun pavé de saumon et sa mousse d’épinard ou du poulet fermier accompagné de risotto aux morilles, et, en dessert, banoffe, tiramisu ou bûche. Des assiettes bien garnies de mets confectionnés sur place, avec des produits frais de saison, qui font l’unanimité.

«Jvous jure, cest la meilleure soupe que jai mangée de ma vie», peut-on lire sous les doigts dune adolescente, en train denvoyer un message à ses copines. Karima a aussi sorti son téléphone, et photographie tous les plats. «Je naurai pas loccasion de manger daussi bonnes choses avant longtemps, confie la mère de famille venue avec ses quatre enfants. Alors je veux absolument en garder un souvenir.»

Celui qui régale ce soir, c’est Sami Sid Ali. Depuis une dizaine d’années, le jeune restaurateur algérien, qui travaille avec toute sa famille, invite des bénéficiaires du Secours populaire français (SPF) à réveillonner dans son établissement le soir de Noël. «Un de nos habitués était bénévole au SPF et nous, on avait le désir d’offrir une belle fête à ceux qui n’en ont pas forcément les moyens. Alors on a décidé de s’allier!» confie le jeune homme en jetant un regard complice à sa grand-mère.

Assise à une table à côté des cuisines, mèches flamboyantes teintées de henné dépassant de son foulard kabyle, la matriarche pose un regard bienveillant sur ses enfants et petits-enfants, tous coiffés du bonnet vert du SPF, aux petits soins pour les invités. «Les employées des autres établissements et des voisins sont venus spontanément nous aider», sourit-elle.

Bénévoles et bonnets vert

C’est tout aussi spontanément que Céline, Rémi et Isabelle se sont portés volontaires auprès du SPF pour cette soirée. «Cest la première fois que je côtoie le SPF. Cette année, mes enfants sont avec leur père pour Noël. Moi, j’ai souhaité me rendre utile, alors me voilà!» lance Céline, qui a passé l’après-midi à répartir les jouets à offrir en fonction des âges des enfants inscrits et à installer le tapis de jeu, les crayons de couleur et les albums de coloriage dans l’espace réservé aux petits.

Rémi, cadre commercial, donne régulièrement un coup de main à l’association, mais c’est la première fois qu’il le fait à Noël. «Parce que cest un moment de joie pour les enfants et que je suis content de pouvoir agir concrètement et localement», affirme le cinquantenaire, pour qui «les actes, mêmes modestes valent mieux que les grands discours».

Quant à Isabelle, c’est sa première fois sans l’être, puisqu’elle a couvert maintes fois les réveillons du SPF en tant que journaliste. Cette année, elle a troqué la caméra pour la chasuble de bénévole et le bonnet vert, et s’applique à cocher les noms des invités au fil de leur arrivée. 

«Sil y a des gens qui ne sont pas inscrits, on les laisse entrer quand même, après tout, c’est Noël. En cuisine, ils ont prévu large et pour les jouets on s’arrangera», tempère Thierry Bourgeon, le responsable de la fédération de Paris du SPF, qui coordonne l’opération avec sa femme Dominique. «Cest important de partager un moment de joie et de détente avec des personnes qu’on accompagne tout au long de l’année dans des moments difficiles», assure Thierry, le militant de longue date.

Pascal Seu, le magicien, fait des émules en apprenant ses tours aux minots. © Sadak Souci

À la table des «seniors», Jean Paul, 74 ans, fait connaissance avec Monique, une septuagénaire pleine dentrain qui profite régulièrement des voyages et excursions proposés par le SPF aux personnes isolées. «Je suis toujours partante», assure la Parisienne aux cheveux blancs. C’est d’ailleurs au cours de l’une de ces escapades qu’elle a rencontré Lise, ainsi que Françoise et Tahar, qui partagent sa table.

Jouets et éclats de rire

Vers 22h30, second coup de feu: la distribution des cadeaux! Les enfants ont du mal à contenir leur impatience tandis que les bénévoles sapprochent des tables, chargés de grands sacs, au nom de chacun, contenant jouets et friandises. À louverture du paquet, le visage de Violette sillumine «Du maquillage! C’est un cadeau de grande», s’exclame la fillette de 5 ans.

Nathalie, sa grande sœur s’est vu remettre une boîte de jeux et des livres, tandis que Jean-Pierre, le cadet, a reçu une boîte de Playmobil. La petite Françoise, 2 ans et demi, s’est endormie dans les bras de Mariana, sa maman. Elle découvrira sa nouvelle peluche demain matin… Mopel, le père de cette famille copte, remercie chaleureusement les bénévoles avant que son petit monde ne s’éclipse. Du côté des adultes, pas de jouet mais un ballotin de chocolat pour chacun. «Cest dommage, moi je serais bien rentrée avec un poupon, même de seconde main!» lâche Lise dans un éclat de rire.

Toute la soirée, Thierry Bourgeon, responsable du SPF, fait le tour des tables pour s'assurer que tout se passe bien. © Sadk Souci

C’est entouré de grappes d’enfants que, Pascal Seu, le magicien installé à l’angle de la pièce réservée aux petits, a passé la soirée. L’homme n’a ni baguette ni chapeau et ne fait apparaître aucun lapin, ce qui ne l’empêche pas de captiver les gamins par ses tours de cartes et ses «divinations». Après les avoir épatés, Pascal leur dévoile quelques astuces du close-up. «Je vais pouvoir refaire le tour devant ma famille. Je voudrais continuer à apprendre», jubile Karis, 10 ans.

Justement Pascal dirige une école de magie fondée par le SPF dans le 14e arrondissement parisien, au sein de laquelle il donne « des cours gratuits à des jeunes motivés qui ne peuvent pas se les offrir. On monte des spectacles que l’on va présenter dans des maisons de retraite». Belle démonstration que, à Noël, ce ne sont pas les paillettes qui font la magie, mais la générosité et le partage.

 

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Kurdes de France et d’Europe.

26 Décembre 2022, 08:47am

Publié par PCF Villepinte

Nouvel assassinat politique

contre les Kurdes

Il y a dix ans, trois militantes kurdes étaient assassinées à Paris. A la veille de ces commémorations, un nouveau crime vient d’endeuiller la communauté kurde. Un bilan provisoire fait état de trois morts dont des responsables du Centre démocratique des Kurdes de France venus préparer la grande manifestation du 7 janvier à Paris. Notre colère et notre indignation sont à leur comble.

Depuis des mois, nous ne cessons d’alerter sur les menaces qui pèsent sur les Kurdes de France et d’Europe.

L’État turc fait circuler, en toute impunité, des listes de militants à abattre. Des membres des services secrets turcs et d’organisations paramilitaires d’extrême droite comme « Les Loups Gris » menacent les Kurdes et s’en prennent à leurs centres culturels en toute impunité.

R.T. Erdogan, celui-là même qui soutenait les organisations djihadistes et continue à leur apporter sa protection, vocifère contre les Kurdes et exige leur extradition dans un chantage éhonté.

Comment dans ce contexte de déchaînement de haine et de violence, écarter d’emblée la qualification d’acte terroriste ? Veut-on à nouveau masquer la vérité face à ces crimes politiques commis sur notre territoire pour préserver une relation avec un État qui règne par la mort de ses opposants.

Nous exigeons que le secret défense concernant le triple assassinat d’il y a dix ans soit levé par le gouvernement et que Vérité et Justice soient faites pour ce nouvel assassinat politique.

Depuis plusieurs années, les autorités françaises qui se succèdent collaborent avec Ankara pour persécuter la communauté kurde de France. En voici les résultats !

Les Kurdes, qui agissent depuis toujours de manière pacifique dans notre pays, doivent être protégés. Ce sont des hommes et des femmes qui luttent pour la liberté, l’égalité et le progrès humain. Ils sont en première ligne dans la lutte contre l’obscurantisme djihadiste.

Ils sont nos amis et nous sommes indéfectiblement à leurs côtés.

Pascal TORRE
responsable adjoint du secteur international du PCF
chargé du Maghreb et du Moyen-Orient

 

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Migrations :

26 Décembre 2022, 08:44am

Publié par PCF Villepinte

La rupture avec le droit international continue !

Dimanche 18 décembre, c’est la journée internationale des migrants. Le lendemain, la justice britannique a jugé légal le projet d’expulsion des migrants au Rwanda. Ce jugement est hallucinant et qualifié comme violation du droit international par l’ONU et des associations.

Rappelons-nous un peu les faits. L’externalisation des questions migratoires semble être poussée à son paroxysme dans cette situation.

En avril dernier, le gouvernement de Boris Johnson fait un voyage à Kigali et revient avec un accord qui permettrait d’expulser des demandeurs d’asile arrivés sur le sol britannique. D’après Boris Johnson, cet accord permettrait d’éviter de décourager les traversées de la Manche sur de petits embarcations. Pour cela, le Royaume-Uni devait verser 145 millions d’euros au Rwanda.

En juin, la Cour européenne des droits de l’homme avait bloqué le 1er vol et l’avion n’avait pas décollé. Et là, six mois plus tard, la Haute Cour de Justice britannique a tranché en annonçant la légalité de cet accord. La Cour a conclu qu’il était légal pour le gouvernement britannique de mettre en place des dispositions pour envoyer des demandeurs d’asile au Rwanda et que leur demande d’asile soit examinée au Rwanda plutôt qu’un Royaume-Uni.

Quelle humanité dans ce jugement ! Quel cynisme de la part d’un pays qui passe des accords argent contre humains !

La bataille judiciaire n’est pas terminée et des associations poursuivent la solidarité et la lutte, mais pour l’instant la Cour européenne des droits de l’homme n’a rien dit.

Si cet accord devait être appliqué, cela serait un immense « appel d’air » aux politiques xénophobes des pays riches. C’est une nouvelle attaque contre le droit international. Nous devons nous réveiller pour le droit à la circulation et à l’installation.

Cécile Dumas
responsable adjointe du secteur international du PCF
chargée des questions migratoires

 

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Carrière de Vaujours :

21 Décembre 2022, 16:00pm

Publié par PCF Villepinte

 

 Placoplatre exclue le cadre de vie

et l’avenir du vivant

Depuis 2012, le groupe Saint Gobain (CAC 40) est propriétaire de l’usine Placoplatre de Vaujours. Les terrains de proximité ont la particularité d’avoir été durant des années (1955/ 1997) le champ d’opérations militaires avec le CEA, expérimentant dans ses casemates les explosions préparatoires au nucléaire.

 Aujourd’hui Placoplatre, 1er site de transformation en Europe, veut faire alléger les servitudes mises en place par les préfets pour pouvoir exploiter à « ciel ouvert » pendant 48 ans et extraire les 7 millions de tonnes de gypse contenus dans 42,6 hectares de terrain.

Ces servitudes d’utilité publique visent à limiter l’occupation du site afin d’éviter les risques de contamination résiduelle de substances radioactives et pyrotechniques. Malgré les alertes des chercheurs du GIEC sur l’impact de l’intervention humaine pour une exploitation maximum des ressources, les décisions de la COP 21 au Bourget, les bouleversements climatiques et les nombreuses alarmes sur la disparition de multiples espèces, pour Placoplatre les conséquences sur la biodiversité seraient« faibles » et « négligeables » !

 L’étude d’impact de la faune et la flore mentionne la présence de 58 espèces protégées dont 25 à fort enjeux de conservation ! Les 17 hectares de terres boisées, zones humides, étangs et prairies menacés de destruction constituent leur habitat naturel. C’est aussi un ilot de fraicheur avec des arbres jouant un rôle de régulateurs.

Dans ce cadre, que deviennent les trames verte, bleue, noire (travail de nuit et luminosité) et les paysages vallonnés des villes de Vaujours, Coubron et Courtry ? Pour le SDRIF de 2013 c’était des espaces boisés et naturels à préserver et à valoriser et des carrières de gypse d’intérêt national !

Déjà en 2018 les mobilisations avaient fortement interpellé sur ce projet, l’exploitation par cavage était préférée. Rien ne lève actuellement les interrogations sur les principaux risques environnementaux sur l’eau, les sols et sous-sols, la destruction d’un milieu naturel pour plusieurs dizaines d’années, les nuisances de l’exploitation (bruit, explosion, pollution de l’air, poussière, circulation, etc…) pour le cadre de vie des habitants des villes riveraines.

 Il n’est donné aucune information confirmée sur la distance minimale des tirs avec des explosifs utilisés lors de l’exploitation pour éviter la fragmentation des galeries souterraines, (minimum 300 mètres). Il n’est rien dit non plus sur les mesures organisationnelles et techniques pour répondre aux accidents et risques industriels sur ce site.

L’exploitation est annoncée à « ciel ouvert » du lundi au vendredi de 4h à 22h mais rien sur la pollution sonore et atmosphérique, les poussières industrielles, l’impact sur le quotidien des salariés et riverains, déjà impactés par plus de 300 camions par jour ! Il n’est pas démontré que « les compensations » de comblements et de « greenwashing » correspondent à l’équivalent écologique, social et environnemental entre les pertes et les mesures prévues.

Pour toutes ces raisons le MNLE-93 et Nord Est Parisien émet un avis défavorable

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Emploi

21 Décembre 2022, 12:41pm

Publié par PCF Villepinte

Plus de 225000 licenciements

dans le numérique

 Les géants des nouvelles technologies ont renvoyé des milliers de salariés ou projettent de le faire. Si ces plans «sociaux» peuvent être qualifiés de boursiers, ils relèvent de secteurs en faillite ou en pleine restructuration.

L'Humanité Mercredi 21 Décembre 2022

Pierric Marissal

Infographie Humanité

Dix mille suppressions d’emplois dans le monde chez Google comme chez HP. Si les dernières annonces de coupes claires dans les effectifs sont le fait de ces deux géants états-uniens, plusieurs centaines d’entreprises des nouvelles technologies, de la petite start-up aux plus grosses valorisations boursières au monde, licencient à tour de bras avec souvent pour objectif de diminuer leur masse salariale de 10 à 15 %.

Depuis cet été, le site collaboratif True up, recense environ 200 plans sociaux par mois dans le secteur. Dans le même temps, le nombre d’offres d’emploi dans les nouvelles technologies a chuté de 55 %. Signe qui ne trompe pas, selon une enquête réalisée cet été par le réseau social professionnel Blind, seuls 9 % des salariés du secteur sont confiants dans l’avenir de leur emploi.

La fin de l’argent facile

La statistique impressionne: plus de 225000 licenciements ont eu lieu dans les nouvelles technologies ces derniers mois. Et encore, cette hémorragie salariale est clairement sous-estimée puisquelle ne repose que sur du déclaratif. Les plus gros plans de suppressions demplois ­relèvent d’un rééquilibrage économique, selon les interprétations les plus optimistes. Des entreprises comme Amazon ou Microsoft, par exemple, avaient embauché durant la pandémie pour répondre aux demandes des travailleurs et consommateurs confinés, ce qui leur avait permis de réaliser des bénéfices historiques. Cette demande ayant baissé, ces groupes n’ont pas perdu de temps pour licencier.

Cette tendance baissière touche aussi les start-up, qui voient se tarir les sources d’argent facile, notamment du fait de la hausse des taux d’intérêt. Elles peinent à se financer directement auprès des banques, comme auprès des fonds de capital-risque. Selon un calcul récent des Échos, l’ensemble des start-up européennes a perdu 400 milliards d’euros de valorisation ces derniers mois, passant de 3100 milliards fin 2021 à 2700 milliards de capitalisation cumulée.

Une pression inédite des actionnaires

Le vent a commencé à tourner fin juillet, depuis Menlo Park, en Californie, siège de Facebook. Pour la première fois, le réseau social perdait des abonnés et voyait ses revenus diminuer légèrement. Les bénéfices nets du groupe demeurent pourtant très confortables (plus de 4,4 milliards de dollars au troisième trimestre) et le groupe reste une machine ultra-rentable à distribuer de la publicité et à capter l’attention. Mais la foi en la croissance infinie des groupes du numérique a pris fin. Et avec elle s’est évanouie la croyance selon laquelle chaque dollar investi dans une action d’entreprise du secteur amènerait automatiquement des investisseurs à y mettre le double, quelques mois plus tard.

Les actionnaires, jusqu’ici très coulants avec les entreprises des nouvelles technologies, ont retrouvé leur comportement carnassier traditionnel, demandant plus de «rationalité». Ce qui s’est immédiatement traduit par des vagues de licenciements, en moyenne aux alentours de 10 % des effectifs. De manière inédite, l’un des actionnaires de Google, TCI Fund Management, a enjoint à la firme de «prendre des mesures énergiques» pour réduire les coûts et améliorer ses marges bénéficiaires.

Estimant que Google «devrait être 20 % plus efficace», le fonds a déploré que le groupe ait doublé ses effectifs en cinq ans et ait laissé filer les montants des plus hauts salaires de l’entreprise. Selon l’actionnaire, cette inflation salariale serait responsable de l’érosion de 27 % des bénéfices sur un an – qui restent tout de même de 14 milliards de dollars au troisième trimestre 2022 –, donc de la baisse à prévoir des dividendes. Sous la pression, Google s’est engagé à supprimer 10000 postes dès janvier 2023.

Ces plans sociaux ont pour but de faire remonter la valeur de l’action. Sur un an, les seuls Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) ont perdu 1500 milliards de dollars de capitalisation en Bourse. Le titre Alphabet (Google) a plongé de 34 %, l’action Amazon de 44 %, Microsoft de 28 % et le titre Meta (Facebook, WhatsApp, Instagram) a perdu 66,6 %. Apple est le seul à limiter la casse (0,19 %). Les 10000 suppressions de postes chez Amazon, Tesla comme chez Google, les 11000 chez Meta sont avant tout des licenciements boursiers.

Le quick commerce en pleine concentration

Autre conséquence de la pandémie, le monde du quick commerce, ces plateformes qui promettent des livraisons d’épicerie en temps record, est en pleine restructuration. À la suite des déconfinements, le chiffre d’affaires du secteur est en berne. En 2021, pourtant, l’argent coulait à flots.

L’allemand Gorillas bouclait sa troisième levée de fonds, récupérant près de un milliard de dollars. La start-up turque Getir accumulait 800 millions pour s’étendre en Europe, la britannique Flink 750 millions, et l’états-unienne Gopuff rassemblait 1,5 milliard afin d’assurer son expansion. Or, ce secteur n’a même pas atteint les 150 millions de dollars de chiffre d’affaires dans le monde en 2021. Ses espoirs de voir le marché doubler en 2022 ont fini de s’effondrer cet été.

Zapp, KOL ou Yango Deli ont fermé boutique dans l’Hexagone. Le petit français Cajoo s’est fait manger par Flink et, il y a juste une semaine, Gorillas, qui avait racheté Frichti, s’est fait croquer par Getir pour un prix encore inconnu. Alors que plus d’une dizaine d’acteurs s’étaient installés ou projetaient de le faire en France, il y a un an, ils ne sont plus que deux aujourd’hui.

Cette concentration ne se fait pas sans casse sociale. Getir a supprimé 4500 emplois dans le monde; Gopuff, plus de 2000 Il ne sagit là que de plans annoncés. Rien quen France, Getir et Gorillas ont mis fin à près de 800 contrats chacun à partir de mai, via des ruptures de périodes d’essai, des ruptures conventionnelles arrachées ou des licenciements pour faute aux motifs parfois étonnants.

Le quick commerce n’est pas au bout de ses peines. Les investisseurs se montrent plus frileux et les municipalités de moins en moins accueillantes avec cette activité qui transforme des commerces urbains en entrepôts. Le patron de Getir a déjà laissé entendre que de nouvelles coupes sont à prévoir comme à Paris, Amsterdam ou Londres, pour supprimer les «doublons», dans ladministratif comme dans les entrepôts, à la suite des rachats. La tendance est de plus en plus à la sous-traitance: Gorillas a commencé à externaliser des livraisons aux autoentrepreneurs de Stuart et Getir a passé un accord au niveau européen avec Just Eat.

L’explosion de la bulle des cryptomonnaies

S’il y a un secteur dans les nouvelles technologies dont la crise ressemble à l’éclatement d’une bulle spéculative, c’est bien celui des cryptomonnaies. En matière d’emploi, la crise est moins facilement identifiable car, à part le plan de licenciements chez Coinbase (1100 personnes), les structures sont plus modestes. Mais beaucoup ont fait faillite cette année.

Le prêteur dactifs numériques (qui pesait 3 milliards) BlockFi a mis la clé sous la porte, dans le sillage de la grande plateforme de change FTX. Auparavant, le fonds spéculatif en cryptomonnaies Three Arrows Capital, avait disparu avec ses 42 milliards de dollars d’encours. Voyager et le réseau Celsius, des créanciers de cryptomonnaie, ont eux aussi été emportés par les défauts de paiements en chaîne.

À chaque banqueroute, des milliards de dollars spéculés partent en fumée et des centaines de salariés sont licenciés. Ces faillites ont entraîné aussi des remous dans la Fintech, ces start-up dédiées aux technologies financières. Klarna, qui propose des solutions de paiement en ligne, a supprimé 700 postes, le courtier financier Robinhood 300…

Seuls les services de prêt hypothécaire en ligne se portent comme un charme. Les entreprises spécialisées dans le métavers, qui vendent des services, NFT ou autres propriétés immobilières virtuelles adossées aux cryptomonnaies, commencent aussi logiquement à tanguer. Sandbox, l’un des pionniers du secteur, vient ainsi de licencier 80 % de ses effectifs aux États-Unis.

La crise des cryptomonnaies a une autre répercussion sur l’emploi, même s’il est le plus souvent informel, celui des «mineurs», ces travailleurs dont lactivité consiste à vérifier lintégrité de la chaîne des blocs (la blockchain) qui constitue la cryptomonnaie. Avec la hausse des prix de l’énergie, il faut désormais consommer pour 17000 dollars d’électricité pour générer un bitcoin, soit bientôt davantage que la valeur de la monnaie au cours actuel!

Sans parler de linvestissement préalable en matériel informatique puissant. Résultat, les «mineurs» de cryptomonnaies se retrouvent eux aussi sur la paille. Lactivité est dailleurs tellement écologiquement aberrante que plusieurs pays, dont les membres de lUnion européenne et les États-Unis, envisagent de l’interdire, dans le sillage de la Chine.

 

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Écart

21 Décembre 2022, 12:33pm

Publié par PCF Villepinte

 

7,9 millions d’euros, c’est en moyenne ce qu’a gagné en 2021 un patron du CAC40. Soit une augmentation de 50 % sur 2019, dernière année comparable. Une agence a calculé qu’en 2014, un tel patron gagnait 75 fois la rémunération moyenne de ses salariés, 86 fois en 2018 et 109 fois en 2021. Ce qui fait dire à l’hebdo Investir (26 novembre), pourtant libéralo-libéral : « l’écart se creuse dangereusement ».

Gérard Streiff

 

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Emmanuel Macron,

20 Décembre 2022, 12:20pm

Publié par PCF Villepinte

 émir et images

Soutien infaillible à l’émirat, silence coupable et récupération... Celui qui exhortait à «ne pas politiser le sport» a eu tout faux sur ce Mondial, jusqu’à tenter de parasiter la détresse des Bleus en finale à son propre bénéfice.

l'Humanité Mardi 20 Décembre 2022

Cyprien Caddeo

Emmanuel Macron sur le bord du terrain, après la défaite de l'équipe de France le 18 décembre à Doha. Natacha Pisarenko/AP/SIPA

Il faut s’imaginer à la place de Kylian Mbappé. Vous venez de jouer 120 minutes d’un match de pure folie, sous la pression du monde entier. L’ascenseur émotionnel vous cisaille les tripes, la partie se rejoue dans votre tête: les soixante-dix premières minutes en dessous de tout, le doublé miraculeux, le troisième but en prolongations, la cruauté des tirs au but manqués. Vous êtes hors du monde et en même temps brutalement ramené au sol, vous avez besoin d’être seul… quand soudain, une main vient vous palper la nuque comme si vous étiez son fiston. C’est le président de la République venu picorer sur votre détresse quelques miettes médiatiques.

En choisissant, dimanche après la finale, de descendre sur la pelouse – la place du staff et des proches des joueurs, certainement pas du président –, Emmanuel Macron a commis une faute. Une de plus. Celui qui prétendait qu’ « il ne faut pas politiser le sport » a rendu visible à tous sa volonté totalement politique de récupérer l’événement.

Emmanuel Macron, milieu récupérateur

Le président de la Répu­blique aurait sans doute préféré que les Bleus décrochent une troisième étoile pour s’adjuger une sorte d’état de grâce qui, en 2018, n’a pas duré longtemps, l’affaire Alexandre Benalla éclatant à peine quatre jours après le sacre des joueurs de Deschamps. Le même Benalla qui avait précipité la célébration de l’équipe de France sur les Champs-Élysées sur ordre de l’Élysée pour que le chef de l’État puisse, déjà, parasiter au maximum la fête des Bleus.

L’amour du foot du président de la République, inconditionnel de l’Olympique de Marseille, est sincère. Mais la mise en scène de cet amour est, elle, savamment calculée. En bras de chemise à la tribune aux côtés de l’émir Tamim Al-Thani, souverain de l’État qatari, il a fêté les buts devant l’objectif de sa photographe Soazig de La Moissonnière, qui espérait sans doute réitérer la photo iconique de juillet 2018, prise à l’époque par un reporter russe. Mais la victoire s’est dérobée aux Français. Alors Emmanuel Macron a voulu s’accorder le beau rôle du père qui viendrait consoler les fils de la nation. Jusqu’à s’immiscer dans le vestiaire pour dire à des athlètes absents: «Il y en a qui sont très jeunes, qui vont en (remporter) beaucoup dautres, plus que moi comme président.» Comme s’il ne s’agissait, in fine, que de lui. La gauche n’a pas manqué de railler la séquence: linsoumise Danièle Obono évoque la «honte internationale» ressentie devant ce «moment inopportun et malaisant», selon le socialiste Olivier Faure. «Nombriliste et vulgaire», tance quant à lui le sénateur vert Guillaume Gontard.

«Le Qatar peut compter sur notre soutien»

Les mêmes avaient appelé, quelques jours plus tôt, le président à annuler son déplacement au Qatar pour ne «pas apporter de caution politique» à l’émirat. Car c’était dans un autre rôle que l’on attendait le président de la République. Le représentant élu de la «patrie des droits de lhomme» na rien trouvé à redire sur cette coupe du monde de toutes les aberrations (humaines, sociales, écologiques). Pourtant, Emmanuel Macron s’est entretenu à deux reprises, lors de France-Maroc puis en marge de France-Argentine, avec l’émir.

Au contraire, après avoir tenté de faire taire les critiques et appels au boycott, Emmanuel Macron a affiché son soutien au Qatar, faisant passer la gazo-dictature et ses 6500 morts sur les chantiers – selon le quotidien britannique The Guardian – pour un bon élève de la scène internationale: «Cette coupe du monde de football, la première organisée dans le monde arabe, témoigne de changements concrets qui sont à l’œuvre. Le Qatar sest engagé dans cette voie et doit continuer. Il peut compter sur notre soutien.» Et ce n’est pas la faiblarde réaction de la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra (un appel à «utiliser des espaces de liberté» pour que les joueurs prennent position et un port timide d’un pull aux couleurs du drapeau LGBT en tribune lors de France-Angleterre), qui va compenser cela.

La France avait déjà, par l’intermédiaire de Nicolas Sarkozy et Michel Platini, largement contribué à ce que le Qatar obtienne l’organisation de la compétition contre toute raison. En se rendant deux fois à Doha, Emmanuel Macron a participé une fois de plus à légitimer le soft power de l’émirat. Il aurait peut-être pu être utile ailleurs, comme à la COP15 sur la biodiversité, qui se tenait en parallèle à Montréal. C’est ce qui s’appelle être hors jeu.

 

 

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Port du masque :

20 Décembre 2022, 11:22am

Publié par PCF Villepinte

 le ni oui ni non du Covars

Santé Face à la triple épidémie Covid-grippe-bronchiolite, le successeur du conseil scientifique ne tranche pas, mais préconise de renforcer la distribution de protections.

L'Humanité Mardi 20 Décembre 2022

Alexandra Chaignon

Hans Lucas via AFP

Faut-il rendre le masque de nouveau obligatoire, alors que la circulation du Covid est nettement repartie à la hausse, aggravée par les épidémies saisonnières de grippe et de bronchiolite?

Le Comité de veille et danticipation des risques sanitaires (Covars), qui s’était saisi de la question, recommande simplement d’«amplifier le plus rapidement possible» les gestes barrières et la vaccination, sans se prononcer pour ou contre une obligation de port du masque en lieux clos. Dans un avis publié lundi, l’instance, présidée par l’immunologue Brigitte Autran, se contente d’examiner les arguments en faveur ou en défaveur d’une obligation.

Côté pour, rendre le port du masque obligatoire peut se justifier par «une faible efficacité des messages de recommandation» ou encore «linduction dune nouvelle norme permettant à tous ceux qui souhaitent porter le masque de le faire sans stigmatisation». Le comité observe d’ailleurs le «très faible niveau du port du masque dans les transports en commun et autres lieux clos», et précise que «le bénéfice» d’un port généralisé dans de tels lieux «porterait sur les trois épidémies en cours».

Au gouvernement de décider...

Dans les «éléments nouveaux daide à la décision publique sur le port du masque», il pointe également la «situation critique de lhôpital», la perte d’efficacité des traitements préventifs pour certains immunodéprimés, les faibles niveaux de vaccination contre le Covid et la grippe dans des populations à risques souvent identiques.

Côté contre, le Covars juge que l’obligation pourrait entraîner «une perception de la limitation des libertés individuelles», sans parler de la difficulté à «définir précisément les lieux de cette obligation». Obligation ou pas, le comité préconise donc de «renforcer laccessibilité et la mise à disposition à titre gratuit des masques dans tous les lieux où ils sont nécessaires», d’en «assurer la distribution à toutes les personnes souhaitant y avoir recours».

Estimant que «la baisse durable de la température, les modifications récentes de mesures de protection en Chine, le faible taux de protection vaccinale des plus fragiles et la période de fêtes sont des facteurs d’aggravation potentielle du risque épidémique, tant dans son amplitude que son impact clinique», le successeur du conseil scientifique ne peut que répéter les mêmes conseils, à commencer par l’ «intensification» de la vaccination contre le Covid et la grippe.

Si elle a rebondi ces dernières semaines, la vaccination reste en effet à la traîne, alors que plusieurs études récentes ont confirmé «le bénéfice des deuxième et troisième rappels en vie réelle contre les formes symptomatiques et sévères du Covid-19», souligne l’avis.

Comme le conseil scientifique, le Covars reste frileux. Au final, il revient donc au gouvernement de décider… Gouvernement qui, pour l’instant, persiste à s’opposer au retour du masque obligatoire dans les transports en commun et les lieux fermés.

 

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