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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

retraites

Proposition de loi du PCFet du PG : garantir le financement de la retraite à 60 ans

25 Juillet 2010, 14:38pm

Publié par PCF Villepinte

La proposition de loi, que les député-e-s communistes, républicains, du Parti de gauche et apparentés ultramarins, ont déposée (1), est une alternative au projet de loi régressif de Sarkozy-Fillon-Woerth sur les retraites. Elle montre qu’un autre financement des retraites est possible et indispensable pour sortir de la crise systémique.

Mis en ligne : 22 juillet
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LES 12 ARTICLES DE LA LOI PCF-PG SUR LE FINANCEMENT DE LA RETRAITE



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Pétition retraites :

15 Juillet 2010, 06:23am

Publié par PCF Villepinte

Objectif 100.000 signatures à la fête de l'Huma

 


12 juillet 2010

PDF - 269.8 ko

La pétition Front de Gauche

PDF - 133.2 ko

La proposition de loi des parlementaires communistes

La réforme des retraites proposée par le gouvernement est un véritable coup de poignard contre le modèle social français. Injuste, mais aussi inefficace, ce sont les salariés déjà durement touchés par la crise qui vont la payer au prix fort (22,6 milliards d’euro) alors qu’une fois de plus, le capital est épargné (4,4 milliards d’euro). Ce projet ne règlera rien. Ils s’inscrit dans la lignée des mesures d’austérité mises en place par l’Union européenne : une véritable capitulation devant les marchés financiers et l’amplification d’une politique d’austérité qui nous enfonce dans la récession. Il est possible de faire autrement. Les député-e-s communistes, républicains et du parti de gauche, ont déposé une proposition de loi qui, tout en rétablissant la justice sociale, assurerait également un financement dynamique du système de retraite.

Le PCF et ses partenaires du Front de Gauche vous proposent de vous rassembler autour de ces propositions en signant la pétition tout au long de l’été... et de contribuer à ce que 100.000 signatures soient collectées à l’occasion du temps fort de la rentrée sociale et politique que sera la fête de l’Huma !

Les communistes de Seine-Saint-Denis ambitionnent de récolter 10.000 signatures.

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Retraites Conseil des ministres

14 Juillet 2010, 06:28am

Publié par PCF Villepinte

Une intervention présidentielle qui conforte l’exigence de la mobilisation
Visitez le site spécial CGT réforme des retraites

 

Lors de son intervention télévisée du 12 juillet, le président de la république a confirmé le contenu du projet de loi sur la réforme des retraites qui sera soumis aujourd’hui au Conseil des ministres.

Comme indiqué dans le communiqué de la CGT du 8 juillet, ce projet de loi n’a subi aucune modification, le gouvernement montrant en cela son refus d’entendre les salariés. Cette posture n’est pas pour surprendre. On se souvient que Messieurs Juppé et De Villepin tenait le même langage quelques heures avant de plier sous la pression populaire.

Sur le fond, il n’y a donc rien de nouveau et le président n’a fait que répéter ce qu’il martèle depuis déjà plusieurs mois, n’hésitant pas à manier le mensonge et l’omission. Ainsi, il prétend que tous les salariés qui ont commencé à travailler avant 18 ans partiront avant 60 ans. C’est un mensonge parce que cette possibilité ne serait ouverte qu’aux salariés qui ont commencé à travailler à 17 ans ou avant, et qui ont cotisé sans discontinuer. Nombre de salariés concernés qui ont connu le chômage et/ou la maladie ne pourraient accéder à ce dispositif.

Autre mensonge, le président affirme qu’il ne baissera pas les pensions. Comment peut-il tenir un tel propos alors qu’il sait très bien que les mesures imposées aux salariés et retraités par les réformes passées se traduisent d’ores et déjà par une « économie » de plusieurs dizaines de milliards d’euros. Cette « économie » correspond bien à un rabougrissement des pensions. La question de l’emploi a été la grande absente de l’intervention présidentielle. C’est pourtant un des leviers essentiels pour financer durablement les retraites. La CGT estime que le plein emploi permettrait d’assurer la moitié des financements nécessaires. Assurément, la meilleure réponse réside dans la mobilisation.

Dès ce jour, des dizaines de rassemblements unitaires se sont tenues dans l’ensemble des territoires pour montrer au gouvernement que les salariés ne s’en laisseront pas compter. Par ailleurs, des délégations CGT ont remis dans les préfectures les cartes pétitions signées (plus de 553 000). Malgré une chaleur estivale qui invite plutôt à l’indolence, les organisations de la CGT sont sur le pont et travaillent d’arrache-pied, aux côtés des autres organisations syndicales, à une rentrée offensive avec un premier rendez-vous d’envergure le 7 septembre.

Montreuil, le 13 juillet 2010


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Réforme des retraites : un gigantesque bras d’honneur aux Français

14 Juillet 2010, 06:25am

Publié par PCF Villepinte


Après son intervention hier soir à la télévision, Nicolas Sarkozy nous a confirmé qu’il ne bougerait pas d’un centimètre sur la réforme des retraites. Ce matin en Conseil des Ministres il s’est même montré particulièrement fier de lui ! En déclarant devant ses Ministres « ce jour est un grand jour, vous vous en souviendrez », il fait un gigantesque bras d’honneur à la majorité des Français qui jugent que cette réforme est injuste et inefficace.



 

Par : Bureau de presse
Mis en ligne : 13 juillet
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Thèmes : Retraites - retraité-e-s | fiscalité | Retraitons juste !
Loin de répondre aux besoins et aux volontés du peuple, il a fait le choix d’enfoncer un peu plus le pays dans la crise en maintenant le cap de sa réforme des retraites. Rien n’a semblé vouloir entamer sa détermination à défendre le pacte du Fouquet’s, scellé il y a 3 ans entre le pouvoir et les milieux de la haute finance.

Tout doit maintenant être fait pour construire face à ce pacte de l’argent et des privilèges un pacte d’union populaire pour les salaires et les retraites, un pacte de la solidarité capable de rendre dignité et sens de l’intérêt général a la gestion des affaires publiques.

Le PCF appelle tous les hommes et toutes les femmes à se mobiliser aujourd’hui et tout l’été pour montrer leur détermination à refuser cette réforme qu’il nous impose de toutes ses forces.

Pierre Laurent, Secrétaire national du PCF se rendra, ce midi, au rassemblement devant le Ministère du Travail, aux côtés des organisations syndicales pour protester contre la réforme des retraites.

Parti communiste français,

Paris, le 13 juillet 2010.

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Pétition retraites :

12 Juillet 2010, 11:21am

Publié par PCF Villepinte

Objectif 100.000 signatures à la fête de l'Huma

 


12 juillet 2010

PDF - 269.8 ko

La pétition Front de Gauche


La réforme des retraites proposée par le gouvernement est un véritable coup de poignard contre le modèle social français. Injuste, mais aussi inefficace, ce sont les salariés déjà durement touchés par la crise qui vont la payer au prix fort (22,6 milliards d’euro) alors qu’une fois de plus, le capital est épargné (4,4 milliards d’euro). Ce projet ne règlera rien. Ils s’inscrit dans la lignée des mesures d’austérité mises en place par l’Union européenne : une véritable capitulation devant les marchés financiers et l’amplification d’une politique d’austérité qui nous enfonce dans la récession. Il est possible de faire autrement. Les député-e-s communistes, républicains et du parti de gauche, ont déposé une proposition de loi qui, tout en rétablissant la justice sociale, assurerait également un financement dynamique du système de retraite.

Le PCF et ses partenaires du Front de Gauche vous proposent de vous rassembler autour de ces propositions en signant la pétition tout au long de l’été... et de contribuer à ce que 100.000 signatures soient collectées à l’occasion du temps fort de la rentrée sociale et politique que sera la fête de l’Huma !

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RASSEMBLEMENT pour le Retrait du plan Woerth/Sarkozy

10 Juillet 2010, 06:10am

Publié par PCF Villepinte

 

A l’occasion de l’examen du projet de loi en Conseil des Ministres

 

RASSEMBLEMENT MARDI 13 JUILLET de 12 à 14H
Ministère du Travail. 127, rue de Grenelle – M°Varennes

Par : Communication
Mis en ligne : 13 juillet

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Les député-e-s communistes, républicains et du parti de gauche, ont déposé une proposition de loi qui, tout en rétablissant la justice sociale, assurerait également un financement dynamique du système de retraite autour de ces principes :

1-Désintoxiquer notre économie de la finance : contribution des revenus financiers des entreprises à un taux de 9,9% soit 30 milliards de recettes supplémentaires. Cotisation additionnelle des entreprises qui favorisent la financiarisation au détriment de l’investissement, des salaires et de l’emploi.

2-Favoriser l’emploi et les salaires : majoration de 10% des cotisations des entreprises de plus de 20 salariés dont le nombre de salariés à temps partiel est supérieur à 20% et suppression des exonérations au titre des heures supplémentaires : 25 milliards de recettes supplémentaires.

3-Promouvoir la justice sociale : suppression du bouclier fiscal et augmentation des contributions des revenus issus de l’intéressement, des bonus et stock-options.



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Social-Eco

4 Juillet 2010, 07:09am

Publié par PCF Villepinte

- on 1 Juillet, 2010

 

Retraites : la propagande du gouvernement ne passera pas par l'Humanité

 

 

 

Avant même que le Conseil des ministres et a fortiori le Parlement n'aient statué, le gouvernement a décidé de lancer une grande campagne de vulgarisation de sa contre-réforme régressive des retraites. Sur fonds publics est déployée, depuis quelques jours dans les grands médias audiovisuels et dans la presse écrite, une propagande sur les prétendus « bienfaits » du projet gouvernemental. Quatre pages de « publicité propagande » sont offertes à tous les journaux de la presse écrite.

 

Cette campagne a été proposée à l'Humanité. Nous l'avons refusée. Non pas que nous disposons de trop de recettes publicitaires. Non pas, non plus, que nous contestons au gouvernement le droit de communiquer sur ses projets et sur des lois déjà votées. Nous avons d'ailleurs apprécié que les états généraux de la presse aient permis à la presse écrite de bénéficier de plus de communication gouvernementale. L'Humanité souffre malheureusement de trop de discrimination en matière d'investissement publicitaire. Quelles que soient nos opinions, le média qu'on écoute, qu'on regarde ou qu'on lit, nous payons chacune et chacun la part de communication publicitaire pour chaque produit de consommation ou pour la communication institutionnelle. S'agissant d'une campagne de l'État, sur un sujet d'intérêt commun, ce sont les contribuables donc tous les citoyens qui la payent.

 

 Ici, il s'agit de tout autre chose. Sur le thème « Réussissons une réforme juste », « Tout comprendre sur la réforme des retraites », il s'agit d'une communication à sens unique sur un projet gouvernemental qui n'est même pas acté par le Conseil des ministres et encore moins par le Parlement. Ajoutons qu'aucun grand débat public contradictoire dans les médias du service public n'est organisé.

 

Cette propagande fait croire qu'il s'agit d'une « réforme juste » qu'elle crée de « nouveaux droits », qu'elle est « équitable », « solidaire », « efficace ». Autant de termes que nous contestons et qui sont contestés par toutes les organisations syndicales, toutes les formations progressistes et, selon la quasi-totalité des enquêtes d'opinion, par une majorité de nos concitoyennes et concitoyens. D'autres projets de réforme existent. Á titre d'exemple, mentionnons que cette propagande dit que 3,7 milliards d'euros seront apportés par les contributions sur les hauts revenus, le capital et les entreprises. Mais jamais n'est mis en évidence le fait que les salariés apporteront 42 milliards. Pourquoi veut-on cacher que la majorité des femmes, des travailleurs et des travailleuses victimes de la précarité et bien d'autres n'auront accès à leur retraite à taux plein qu'à. 67 ans ? Et on pourrait prendre bien d'autres exemples. Ils ont été mis en lumière par les groupes parlementaires de gauche au Parlement. Pourquoi les fonds d'État ne sont-ils pas mis à disposition de tous ces groupes parlementaires pour exposer eux aussi leurs propositions ? Pourquoi de grands débats publics approfondis ne sont-ils pas organisés, notamment dans les médias publics ? Ce serait là le moyen de mettre à la disposition de chacune et de chacun l'ensemble des éléments pour qu'ils se fassent leur propre opinion en leur donnant la possibilité de choisir en connaissance de cause.

 

Comme notre journal l'a fait, et souvent seul pour d'autres projets gouvernementaux, nous publierons le texte issu du Conseil des ministres au lendemain de sa tenue. Notre rédaction l'analysera et le décryptera tout en donnant la parole à toutes les forces progressistes, syndicales et associatives. Nous ferons ouvre de démocratie jusqu'au bout. Évidemment, la décision que nous prenons ici constitue un manque à gagner financier conséquent pour notre journal. Mais il s'agit pour nous d'une question de morale et d'éthique, valeurs bien trop galvaudées par les temps qui courent ! Nous appelons toutes celles et ceux qui souhaitent comme nous une réforme progressiste juste, c'est-à-dire qui ferait participer les revenus financiers du capital au financement des retraites, qui inciterait à une politique de développement humain et de création d'emplois, à nous aider à combler ce manque à gagner en participant et faisant participer à notre souscription populaire.

 

L'indépendance de notre journal et son rôle au service du mouvement social et progressiste sont à ce prix.

Patrick Le Hyaric, directeur de l'Humanité

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Un vol des meilleures années de la retraite

24 Juin 2010, 08:03am

Publié par PCF Villepinte

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Le grand bond en arrière

17 Juin 2010, 20:30pm

Publié par PCF Villepinte

événement

Le grand bond en arrière de la réforme

La retraite à 62 ans, y compris pour les travaux pénibles, le taux plein à 67 ans, 41,5 ans de durée de cotisation… 
Le projet de réforme gouvernemental cumule injustice et inefficacité. Décryptage.

Les cartes sont sur la table. Le projet de réforme des retraites dévoilé hier par Éric Woerth ne réserve aucune surprise. Le report de l’âge légal de départ à 62 ans, en seulement six ans, combiné à la poursuite de l’allongement de la durée de cotisation à 41,5 ans en ferait l’une des réformes les plus brutales parmi toutes celles initiées en Europe. Tandis que le dispositif de prise en compte de la pénibilité, qui laisserait à l’écart le plus grand nombre des victimes, confine à la provocation, au regard de la plus insupportable des injustices, celle qui touche à l’espérance de vie. Hormis le Medef et ses amis de l’UMP, le ministre du Travail n’a convaincu personne en qualifiant son projet de « responsable » et « juste ». C’est juste le contraire, analyse-t-on sur les bancs de la gauche comme chez tous les syndicats. Les mini-prélèvements supplémentaires prévus sur les hauts revenus, les revenus du capital et les entreprises ne font pas illusion. Car l’effort réclamé pour, promet Woerth sans visiblement trop y croire, parvenir à l’équilibre financier en 2018 se partage ainsi  : environ 85 % à la charge des salariés (22,6 milliards d’euros), le reste (4,4 milliards d’euros) pour les revenus financiers et les entreprises. En vérité, étant donné l’inertie et l’impuissance gouvernementales sur la question de l’emploi, la plus cruciale pour l’avenir de la retraite, cette réforme, si elle devait être menée à bien, prendrait le chemin des précédentes de 1993 et 2003, réussissant le tour de force de dégrader le droit à la retraite sans résoudre le problème réel du financement. Les syndicats en tiraient hier la seule conclusion qui vaille  : intensifier la mobilisation, dès le 24 juin, pour imposer une « réécriture » du projet d’ici à son passage en Conseil des ministres le 13 juillet.

1 « La durée de cotisation sera portée (…) à 41,5 ans en 2020 ». « L’âge légal de départ à la retraite sera porté à soixante-deux ans en 2018. »

C’est un durcissement drastique des conditions d’accès au droit à la retraite. Appliqué au privé et au public, ainsi qu’aux régimes spéciaux (à partir de 2017). Le report de l’âge légal se fera à un rythme rapide : quatre mois de plus par an, à partir du 1er juillet 2011. Ainsi, les assurés nés après le 1er juillet 1951, qui pouvaient partir à soixante ans l’an prochain, devront travailler quatre mois de plus ; ceux qui sont nés en 1952, huit mois de plus, et ainsi de suite, jusqu’à atteindre 62 ans. C’est, potentiellement, l’équivalent de 1 million d’emplois qui seront ainsi soustraits aux jeunes. Dans les faits, sachant les pratiques des entreprises envers les seniors, le report de l’âge légal risque de se traduire pour beaucoup par une prolongation de la période de chômage. Avec, à la clé, des conséquences sur le niveau de leur pension. L’âge de la garantie du taux plein sera aussi décalé de deux ans, de 65 à 67 ans. Premières victimes, les femmes. Pour cause de carrière incomplète, 30 % d’entre elles attendent d’atteindre ce seuil pour liquider leur retraite.

2 « Des mesures de rapprochement des règles entre public et privé sont prévues »

L’addition est salée pour les fonctionnaires. Leur taux de cotisation, de 7,85 %, sera aligné, en dix ans, sur celui du privé, plus élevé (10,55 %) parce que, comme « oublie » de le dire Éric Woerth, il intègre la cotisation pour la retraite complémentaire obligatoire (Agirc, Arrco), dont ne bénéficie pas la fonction publique. Le dispositif de départ anticipé pour les parents de 3 enfants ayant quinze années de service sera fermé à compter de 2012. Chaque année, 15 000 personnes en bénéficiaient. Conçu à l’origine pour favoriser la natalité, il était, dans les faits, utilisé par beaucoup, en particulier dans la fonction publique hospitalière, comme un moyen d’échapper à la pénibilité. Troisième mesure, illustrant bien une volonté d’harmonisation public-privé par le bas : les fonctionnaires bénéficiant du minimum garanti de pension, qui, jusqu’alors, y avaient droit dès l’âge de l’ouverture des droits (soixante ans) même s’ils n’avaient pas effectué une carrière complète, devront attendre, à l’image du privé, d’avoir tous leurs trimestres ou bien l’âge du taux plein (soixante-sept ans après la réforme). En revanche, le gouvernement décide de « geler » la contribution de l’État employeur au financement de la retraite de ses agents. Cette mesure montre bien que tout l’effort d’ajustement face à la montée en charge des dépenses pour les retraites est réclamé aux fonctionnaires.

3 « L’augmentation de l’âge légal va permettre d’améliorer le taux d’emploi des seniors »

C’est l’une des contradictions majeures de la politique gouvernementale : comment justifier un report de l’âge de la retraite quand six salariés sur dix (58,5 %) sont évincés de l’emploi avant leurs 60 ans ? Le ministre du Travail prétend la résoudre en augmentant l’âge légal de départ : les entreprises changeraient alors la conception qu’elles ont des salariés âgés. Pour autant, Éric Woerth n’est pas très sûr de lui, puisqu’il estime nécessaire d’« encourager » cet effet en faisant un nouveau cadeau fiscal aux employeurs : une aide à l’embauche d’un an pour les chômeurs de plus de 55 ans. Une exonération qui correspondrait à 14 % du salaire brut pour toute embauche en contrat à durée indéterminée ou en CDD de plus de six mois, et qui s’appliquerait à « toutes les entreprises ». La réforme prévoit également de développer les aides au tutorat en entreprise.

4 départ à la retraite de ceux qui sont usés par leur travail »

Les salariés astreints à des travaux pénibles qui, jusqu’alors, devaient, comme les autres, attendre soixante ans pour partir, auront, demain, le droit d e partir à… soixante ans. À une condition cependant : que leur état de santé ait été dégradé à la suite d’exposition à des facteurs de pénibilité, au point qu’il leur vaille un taux d’incapacité égal ou supérieur à 20 % ayant donné lieu à l’attribution d’une rente pour maladie professionnelle (ou pour accident du travail provoquant des troubles de même nature). S’ils remplissent ce critère, ils ne subiront donc pas le report de l’âge légal à soixantedeux ans et pourront partir à soixante ans avec le taux plein quel que soit leur nombre de trimestres. Comme on le craignait, le gouvernement a choisi le système de prise en compte de la pénibilité le plus restrictif. Selon sa propre estimation, pas plus de 10 000 personnes en profiteront. Il refuse d’aller au-delà, prétendant ne pas disposer de moyens d’établir rigoureusement un seuil d’exposition à la pénibilité entraînant, très probablement, des conséquences sur la santé. De nombreux spécialistes disent le contraire et jugent possible d’établir un droit à départ anticipé en fonction de durées d’exposition. Beau- coup d’études montrent le lien entre conditions de travail pénibles et pathologies, qui peuvent se déclencher avant mais aussi après la retraite. C’est le cas notamment de l’exposition à des produits cancérigènes, qui concerne plus de 2 millions de salariés. Chaque année, on enregistre 20 000 cancers professionnels et 15 000 décès des suites de ces maladies. La CGT estime que 15 % des salariés sont soumis à des travaux pénibles (port de charges lourdes, environnement agressif, postures physiques pénibles, travail de nuit, horaires décalés…). Le dispositif retenu par le gouvernement sera financé par la branche accidents du travail et maladies professionnelles de la Sécurité sociale. Le projet de réforme prévoit d’autre part de prolonger le dispositif « carrières longues » permettant aux assurés ayant commencé à travailler très tôt (quatorze, quinze, seize ans), de partir avant soixante ans, et de l’étendre à ceux ayant démarré leur activité à dix-sept ans. À la condition d’avoir une durée d’assurance de deux ans plus longue que la durée requise pour le taux plein.

5 « Les dispositifs de solidarité qui font la force du système de retraite français sont non seulement préservés mais renforcés. »

Le ministre du Travail se paie de mots. Les trois mesures de solidarité annoncées, si elles vont dans le b o n sens, et à condition que leur traduction juridique dans le futur projet de loi ne réserve pas de mauvaise surprise, sont loin de corriger les inégalités et injustices qui marquent la retraite. Pour les jeunes, le projet de loi envisage d’offrir deux trimestres supplémentaires de cotisations (de 4 à 6) lorsqu’ils sont au chômage non indemnisé. Une réponse minimale à la difficile insertion des jeunes sur le marché du travail, puisqu’en moyenne ils obtiennent un emploi stable à vingt-huit ans. Pour les femmes, Éric Woerth propose « d’empêcher que le congé maternité ne fasse chuter la pension de retraite ». L’indemnité journalière perçue pendant le congé maternité entrera désormais dans le salaire de référence sur lequel est calculée la pension de retraite. Une goutte d’eau au regard de l’océan d’inégalités hommes-femmes face à la retraite, inégalités prenant leur source dans la vie professionnelle. Là, en guise de réponse, le gouvernement déclare envisager de sanctionner les entreprises… qui n’auront pas réalisé le diagnostic de la situation salariale comparée des hommes et des femmes. Mme Parisot en tremble…

6 « La réforme 2010 va permettre de restaurer dans la durée la confi ance des Français dans le système de retraite. (…) Puisqu’elle permettra de revenir dès 2018 à l’équilibre. »

Un cheval, une alouette. Telle est la conception gouvernementale de l’équité dans l’effort réclamé pour équilibrer, à l’horizon 2018, les comptes du système de retraite. Les sacrifices exigés des salariés s’élèvent à 25,1 milliards d’euros en 2020 : 20,2 milliards d’économies réalisées avec les mesures d’âge, et 4,9 milliards avec les mesures de « convergence » public-privé. De leur côté, les hauts revenus seraient taxés à hauteur de 630 millions, par le biais d’une hausse de 1 point du taux de la tranche la plus élevée de l’impôt sur le revenu. 340 000 foyers fiscaux (moins de 1 % de l’ensemble) avec des revenus annuels supérieurs à 69 783 euros seront concernés. Stock-options et retraites chapeaux sont égratignés (340 millions d’euros) et les revenus du capital (plus-value de cessions mobilières, immobilières, dividendes…) seront soumis à une contribution légèrement accrue (pour 1,3 milliard d’euros). Quant aux entreprises, le gouvernement envisage de réduire les allégements de charges patronales de 2,4 milliards d’euros. Loin des 30 milliards d’euros qu’ils coûtent à l’État. Éric Woerth mise également sur une baisse du chômage qui, à partir de 2015, permettrait de basculer des cotisations Unedic sur l’assurance vieillesse. Enfin, il veut pomper dès 2011 les ressources du fonds de réserve pour les retraites (FRR) afin de financer intégralement les déficits cumulés du régime général d’ici à 2018, année du retour prévu à l’équilibre. Un fonds qui devait couvrir une partie des besoins de financement des régimes de retraite du secteur privé à partir de 2020 avec la cessation d’activité de la génération du « baby-boom ».

YVES HOUSSON ET CLOTILDE MATHIEU

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Une gigantesque injustice

17 Juin 2010, 20:27pm

Publié par PCF Villepinte

Editorial par Patrick Apel-Muller

Une gigantesque injustice

D’autres civilisations ont connu des périodes de décadence durant lesquels les progrès humains ont été balayés et où se sont enclenchées des marches arrière vers les temps obscurs. 
Il y a de cela dans la réforme Sarkozy  : une réforme brutale et autoritaire, un recul social sans précédent, 
le contrat social français déchiré, l’intérêt égoïste d’une poignée d’oligarques abonnés au Fouquet’s préféré à l’épanouissement général. « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés », pourrait-on dire des salariés en paraphrasant La Fontaine. L’âge de la retraite repoussé à 62 ans, la durée de cotisations allongée à 41,5 ans, l’âge donnant droit à pension complète repoussé à 67 ans, la pénibilité du travail prise en compte seulement pour ceux qui sont lourdement handicapés, les compensations pour les carrières des femmes abandonnées…

Il suffirait de deux chiffres rapprochés pour discréditer la réforme Sarkozy des retraites  : 
les plus fortunés 
ne cotiseraient que pour 1 % de leurs revenus quand les salaires des fonctionnaires seraient amputés de 3 %. Tout 
est à l’avenant  : les salariés financeront 22 milliards d’euros de leur poche tandis que les revenus financiers, les dividendes et autres stock-options ne contribueront que pour 3,7 milliards. Les dirigeants de l’UMP s’étaient indignés que 
le président soit comparé 
à l’escroc Madoff. 
Ils avaient raison  : le financier volait des riches alors que ce sont les pauvres que dépouille l’hôte de l’Élysée.

La réforme est injuste mais, pire encore, elle sera inefficace. En ponctionnant les revenus des salariés, elle va tarir la consommation intérieure, et donc la croissance et l’emploi. La décrue des cotisants 
va donc être accélérée et les déficits de nouveau creusés. En rivant au travail les générations les plus anciennes, elle va empêcher les jeunes d’accéder à la vie active. Ainsi, pour satisfaire les agences de notation et les marchés financiers, se créent les conditions de nouvelles convulsions économiques, sans doute plus violentes encore que celles que nous traversons.

Les syndicats font preuve d’une rare unanimité dans la condamnation du projet. Pas de lézardes  ! Ils se retrouvent aujourd’hui pour donner toute la force possible à la mobilisation du 24 juin et afin que même les vacances estivales ne soient pas une trêve. Si Éric Woerth espérait compter sur une gauche éparpillée, c’est raté  ; le refus de sa réforme est général. Même le maillon faible, Dominique Strauss-Kahn, a préféré rester coi. Le gouvernement entendait resservir à ses opposants la rengaine du « vous critiquez, mais vous ne proposez rien ». Las, l’Humanité publie aujourd’hui les propositions 
des députés communistes PG et Républicains pour une loi réformant les retraites. Elle prend le contre-pied du caractère au sens propre réactionnaire du projet UMP. 
Ce sont les revenus financiers parasitaires qui sont sollicités, ce sont les créations d’emplois qui sont favorisées et la justice sociale qui y est privilégiée. 
Le débat projet contre projet peut avoir lieu. Tous ceux qui se mobilisent contre cette entreprise de démolition peuvent compter sur l’Humanité face au déluge 
de communication du pouvoir. « Le courage, c’est 
de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe », écrivait Jaurès.

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