Pologne
Le président polonais Lech Kaczynski tué dans un crash
Il y avait 96 personnes à bord, dont de nombreuses personnalités polonaises.
Il n’y a pas de survivants, mais le bilan définitif de la catastrophe reste pour l’instant encore incertain. Le gouverneur de la région, Sergueï Antoufiev, a précisé au téléphone à la chaîne de télévision Vesti-24 que « selon les informations préliminaires, il y avait 85 membres de la délégation et l’équipage à bord ». En s’approchant de la piste d’atterrissage, « l’avion s’est accroché à des arbres, est tombé et s’est décomposé », a-t-il dit.
Peu avant, le ministère des Situations d’urgence a indiqué que 87 personnes avaient péri dans la catastrophe, selon l’agence Itar-Tass. Le parquet russe, cité par les agences russes, a pour sa part fait état de 132 personnes à bord, sans préciser le nombre de morts.
L’accident s’est produit à l’extrémité de la ville de Petchorsk de la région de Smolensk « dans la situation d’un fort brouillard », a précisé un responsable du département d’enquête du parquet, Vladimir Markin, cité par l’agence RIA Novosti.
Le président polonais devait se rendre à Smolensk pour marquer les commémorations du 70ème anniversaire du massacre de Katyn. Il avait accédé à la présidence de la Pologne en 2005.
Le président russe Dmitri Medvedev, « immédiatement informé » du crash, a dépêché le ministre des Situations d’urgence Sergueï Choïgou sur les lieux du drame, a indiqué le service de presse du Kremlin cité par les agences russes.
Le président de la Diète, chambre basse du parlement polonais, Bronislaw Komorowski, assurera les fonctions de chef de l’Etat conformément à la constitution polonaise, après la mort du président Lech Kaczynski.
Bronislaw Komorowski, candidat officiel du parti libéral Plate-forme civique (PO) pour l’élection présidentielle prévue cet automne, devait affronter Lech Kaczynski, candidat virtuel de la droite conservatrice.
Une réunion d’urgence du Conseil des ministres polonais doit se tenir à Varsovie dès que possible, a annoncé par ailleurs le porte-parole du gouvernement, Pawel Gras. Le Premier ministre Donald Tusk et les ministres de son gouvernement sont en route vers la capitale, a-t-il ajouté
(Avec AFP)
Le président Nicolas Sarkozy a exprimé samedi sa "très grande émotion" et sa "profonde tristesse". "En ce moment si douloureux", le chef de l’Etat "transmet toute sa sympathie à la famille du président Kaczynski ainsi qu’à l’ensemble des familles des victimes de cet accident et tient à exprimer, en son nom personnel et au nom du peuple français, ses condoléances les plus attristées", peut-on lire dans un communiqué publié par l’Elysée.
"Dans cette tragique épreuve qui endeuille la Pologne toute entière", Nicolas Sarkozy "tient à rappeler les sentiments exceptionnels d’amitié qui unissent la France et la Pologne ainsi que le peuple français et le peuple polonais".
Le président "salue la mémoire" de son homologue polonais, "animé par un patriotisme ardent" et qui "a consacré sa vie à son pays".
"Inlassable défenseur des idées auxquelles il croyait, il s’est toujours battu avec conviction pour les valeurs qui ont fondé son entrée en politique : la démocratie, la liberté et la lutte contre le totalitarisme", ajoute-t-il.
"Son élection à la présidence de la République en 2005 a couronné une carrière tout entière vouée à la cause de la Pologne. Avec sa disparition, la France perd un ami profondément attaché au développement des relations entre nos deux pays", souligne-t-il encore.
Dans un communiqué, le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a aussi fait part de son "immense tristesse".
C’était "un homme d’Etat (…) aux grandes qualités morales" et qui avait mis "son engagement politique au service du peuple polonais". "Au-delà du dirigeant politique éminent d’un grand pays ami, je souhaite saluer aussi la mémoire d’une personnalité chaleureuse pour qui je conserve une grande affection et avec qui nous avons surmonté de nombreuses épreuves", précise-t-il.
"Il a toujours veillé à ce que le travail en commun entre la France et la Pologne se développe dans un esprit de dialogue et de confiance", souligne enfin Bernard Kouchner.
Le secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen a exprimé samedi ses "profondes condoléances" au peuple polonais après "la tragédie" nationale consécutive à la mort du président Lech Kaczynski dans un accident d’avion.
"Au nom de l’Otan, et à titre personnel, je transmets mes plus profondes condoléances au peuple polonais, ainsi qu’aux familles du président et de Mme Kaczynski, et à celles de toutes les personnes mortes dans ce terrible accident", a-t-il commenté dans un communiqué.
"C’est une tragédie pour elles et pour la Pologne. Mes pensées sont avec elles ce jour", a ajouté M. Rasmussen.
Martine Aubry, première secrétaire du PS, et Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du PS aux relations internationales adressent "leurs condoléances aux familles et au peuple polonais". "Parmi les nombreuses victimes, le PS déplore la perte de plusieurs parlementaires du SLD (Alliance de la gauche démocratique, parti frère du PS) et de Jerzy Szmajdzinski, le vice-président de la Diète et qui était aussi candidat à l’élection présidentielle de novembre" (communiqué)
Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP : "notre mouvement exprime sa tristesse et sa solidarité avec le peuple polonais après le terrible accident qui a fait perdre la vie au président de ce pays, grand ami de France"