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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

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Dangereuse offensive de la finance américaine sur la Seine-Saint-Denis

1 Juin 2020, 08:13am

Publié par PCF Villepinte

 

Le grand capital français allié aux puissances d’argent américaines veut faire main basse sur la Seine-Saint-Denis. C’est le très libéral Institut Montaigne (qui regroupe les principales firmes capitalistes française) qui a commandé un rapport sur ce département à une haute responsable du cabinet de conseil américain « Boston Consulting group », comptant sur le soutien du géant nord-américain de la finance JP Morgan. Spécialisée dans les services financiers et la gestion d’actif, cette banque, numéro 1 aux Etats-Unis, possède le plus important fond spéculatif du monde et a réalisé 36 milliards de dollars de bénéfices nets l’année dernière.


Inutile donc de préciser que son ambition principale n’est pas le développement des services publics, le bien-être des habitants ou encore la lutte contre la pauvreté. 

Patrick Le Hyaric l'Humanité

 

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Le jour d'après de Monique Pinçon-Charlot

13 Mai 2020, 11:07am

Publié par PCF Villepinte

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S’attaquer à la domination du capital sans attendre « le jour d’après »

22 Avril 2020, 09:23am

Publié par PCF Villepinte

 

Publié le 22/04/2020 par PCF

L’indigence des annonces d’Édouard Philippe l’a confirmé, on ne peut pas laisser au marché, au patronat et à un gouvernement tout dévoué à leurs exigences l’organisation de la lutte contre l’épidémie. Il faut planifier démocratiquement, de façon décentralisée, quels moyens doivent être mobilisés en priorité pour produire les médicaments, les vaccins, les tests, les matériels médicaux indispensables pour combattre le virus et prévenir les dangers qui accompagneront une sortie du confinement.

Nous proposons de réunir les acteurs économiques, sociaux, associatifs, les élus, dans des conférences locales et régionales de mobilisation pour définir et rendre cohérent l’effort de lutte contre la crise, depuis les entreprises où les représentants des salariés (CSE) disposeraient de pouvoirs d’alerte et d’intervention, jusqu’au niveau national et à de nouvelles coopérations européennes et internationales.

En somme, la solution à la crise met concrètement à l’ordre du jour des formes d’« appropriation sociale des moyens de production, d’échange et de financement » pour fixer d’autres buts et d’autres critères à leur gestion, avec « des pouvoirs d’intervention directe, décentralisés, de tous les acteurs sociaux, des citoyennes et citoyens » : ce sont là deux axes du projet communiste tel que l’a défini le 38e congrès du PCF, il y a dix-huit mois.

Parallèlement, la suspension de certaines activités ne doit s’accompagner d’aucun licenciement, et n’entraîner aucune baisse des salaires et des pensions. C’est vital pour l’immédiat, et pour une sortie du confinement qui exigera la valorisation de toutes les capacités humaines. La crise nous invite ainsi à amorcer tout de suite, à chaud, l’avancée d’une sécurité d’emploi ou de formation et de sécurisation des revenus, qui forme, dans nos orientations, le troisième axe du projet communiste.

Tout cela ne sera possible qu’avec le rôle d’entraînement que seuls peuvent jouer de nouveaux services publics et de nouvelles entreprises publiques, « pierre angulaire de la construction d’une nouvelle citoyenneté et de la promotion de biens communs dans tous les domaines » : santé, recherche, formation, énergie, financement de l’économie…

Pour y arriver, il faudra en effet dépenser beaucoup d’argent public. Face à une situation qu’ils ne maîtrisent pas, gouvernements, dirigeants de multinationales et financiers ont suspendu les règles du « pacte de stabilité » et en viennent à miser, pour s’en sortir, sur l’énorme création monétaire des banques centrales. Mais leur façon d’y recourir ne fera qu’aggraver la suraccumulation de capital qui a amené la crise, puisqu’elle a pour unique objet de « rassurer les marchés ». C’est précisément ce qui rend encore plus brûlante l’exigence, formulée au congrès, d’une Banque centrale européenne agissant « pour un essor des services publics et de l’emploi, avec notre proposition majeure de création d’un Fonds de développement social et écologique européen ». Là encore cette mesure peut commencer d’être mise en œuvre tout de suite, en France, sans attendre un changement des traités européens, avec la création d’un fonds d’urgence sanitaire et de sécurisation qui serait alimenté par des prêts et des avances non remboursables de la Caisse des dépôts, refinancés par la BCE.

« Alors qu’une nouvelle catastrophe s’annonce, la crise du capitalisme nous place au défi de rassembler pour ouvrir une issue », écrivions-nous il y a dix-huit mois déjà. Tout confirme qu’« il n’y a jamais eu autant besoin de révolution, d’idées et de luttes révolutionnaires ». Nous voyons d’ailleurs tous les jours que « leur absence dans le champ politique laisse la voie libre à tous les dévoiements ». Personne ne sait où conduisent les événements extraordinaires que nous vivons mais on peut dire que face à la catastrophe imminente les communistes ne sont pas complètement pris au dépourvu pour proposer les moyens de la conjurer.

Denis Durand, responsable du collectif Campagne coût du capital/finances/banques

 

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Retraites : une rupture historique ?

24 Décembre 2019, 07:19am

Publié par PCF Villepinte

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Ce que nous disent les grévistes et les manifestants...

20 Décembre 2019, 10:55am

Publié par PCF Villepinte

https://1.bp.blogspot.com/-qVW5bWD-65E/XfuTQHe2y-I/AAAAAAAAGAA/iEP3F8FQkkohfNeJSReQUhMeCsJs1xSqACLcBGAsYHQ/s320/manifestation-contre-la-reforme-des-retraites-a-paris-le-5-decembre-2019.jpg 


Mouvement. À trop entendre la langue de la gestion comptable et financière, celle des managers de l’entreprise France rompus (sinon vendus) aux canons anglo-saxons pour lesquels la relation client a remplacé un à un les services publics, nous nous autorisons un état récapitulatif des pertes et profits, côté salut public et nobles causes. Pas une démarche romantique. Mais politique.

Programmes déchirés, confiances déçues, fraternités brisées: nous en étions là, certains d’entre nous imaginant même avoir perdu la guerre et pas seulement une bataille. Et puis, un an après le «choc» durable des gilets jaunes, qui a secoué les consciences et les habitudes, voilà qu’une forme de lutte des classes resurgit, signant cette singularité française toujours vivante telle une flamme sacrée.

Sans savoir ce qu’il adviendra d’historique ou non de ce mouvement social majeur, il semble bien que le «monde syndical» – après avoir été enterré par Mac Macron et tant d’autres– ait repris la main. Comme le disait le philosophe et écrivain Régis Debray la semaine dernière dans l’Obs: «Quand le mouvement ouvrier est central, la caste nihiliste est marginale. Le point de retraite a joué en point d’accroche, pour une colère plus profonde et légitime. On comprend l’exaspération de ceux et celles qui gagnent autour de 1500 euros par mois et sont taxés de privilégiés par ceux qui gagnent dix fois plus. Surtout quand les premiers, professeurs des écoles, sapeurs-pompiers, cheminots, infirmières, étudiants, conducteurs de métro, vont sacrifier des jours de salaire dans le froid, et que les seconds restent au chaud.»

Parvenu à ce point de notre histoire contemporaine, ce que Régis Debray appelle «l’increvable exigence d’égalité», en tant qu’idéal absolu capable d’élever les foules, mérite sourire, enthousiasme et salves d’honneur. Pour le dire autrement: tout n’est pas foutu. Et si, dans le temps-long, toutes les tentatives pour inventer un contre-pouvoir dans la société, voire une contre-société face à l’Argent-maître ont échoué ou se sont parfois révélées pires que le mal, n’oublions pas le principal message des manifestants et des grévistes depuis quinze jours: «Nous pensons d’abord à l’à-venir, à ceux qui viendront après nous», fidèle à nos aïeux du CNR qui, à la Libération, dans un pays ruiné, se tournaient résolument vers l’horizon en imaginant une France meilleure pour les futures générations. Nous sommes non seulement les héritiers de cette philosophie politique, mais également les dépositaires…

Classe. Notre ennemi reste la pensée cloisonnée qui tue le feu de la raison. Puisque toute pensée authentiquement politique, comme l’affirme Edgar Morin, «doit se fonder sur une conception du monde, de l’homme, de l’histoire, de la société», n’attendons rien des enfants de la finance à la connaissance morcelée, réductrice, manichéenne. Mac Macron et ses affidés en sont la caricature, bien au-delà, admettons-le, de ce qu’on pouvait penser.

Et nous ne sommes pas les seuls à le constater. Un étonnant article du journal britannique The Guardian épingle Mac Macron et «sa dernière tentative de détruire le filet de protection des Français». Nous pouvons lire ces mots étonnants: «Les autorités ont défendu leurs ambitions avec le langage du républicanisme français, promettant de mettre en place un “système universel” dans lequel tout le monde est traité de manière égale. Mais ce qu’elles oublient de mentionner est que le nouveau système serait pire que celui en vigueur.

Depuis sa prise de fonction, le président n’a cessé de tailler sur les avantages de l’assurance-chômage et a facilité le licenciement aux entreprises tout en contrôlant le coût des services publics.» Ajoutons la conclusion du journaliste du Guardian, qui pourrait vite remplacer le bloc-noteur s’il n’y prenait garde: «Les gens dans les rues transporteront plus de sagesse que l’Assemblée nationale ou l’Élysée. L’État providence de la France est un succès de classe internationale qui devrait être protégé et qui ne devrait pas être creusé au profit de l’épargne.» Au pays de Thatcher et de Blair, on nous envie encore…

[BLOC-NOTES publié dans l'Humanité du 20 décembre 2019.]

Publié par Jean-Emmanuel Ducoin à

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Retraites. Voyage au cœur de cette France qui soutient les grévistes

20 Décembre 2019, 10:49am

Publié par PCF Villepinte

L'Humanité Vendredi, 20 Décembre, 2019

Cyprien Boganda

Caisses de grève, repas solidaires, messages de soutien… Sur tout le territoire, et à mille lieues du matraquage médiatique, des citoyens viennent en aide à celles et ceux qui font le choix de la grève. L’Humanité leur donne la parole.

Il n’a rien du militant chevronné, ni du vieux briscard de manifs. Baptiste (1), ingénieur devenu cadre dans la finance, évolue même dans un milieu qui part volontiers en guerre contre les «preneurs d’otages» de la SNCF et affiche un soutien sans faille au gouvernement. Pourtant, le quadra a décidé de signer un chèque de soutien aux grévistes. «J’ai donné l’équivalent d’une journée de salaire (soit 290 euros), raconte-t-il. Cette réforme prétend “universaliser” le régime de retraite, mais elle va le faire par le bas. Il n’est pas nécessaire d’être polytechnicien pour comprendre qu’en calculant les pensions sur l’ensemble de la carrière, et non sur les meilleures années, le niveau des retraites va diminuer!»

Des jeunes, des repas festifs et des dizaines de milliers d’euros

Baptiste admet que son combat ne rencontre pas beaucoup d’écho dans son milieu: «Dans le monde de la finance, beaucoup te disent: “Nous, on est des doers (des gens qui font, en anglais), on n’est pas là pour manifester.” » Mais il ne mange pas de ce pain-là. Lui a fait sa crise de conscience en plein krach de 2008, à l’époque où les promesses de la finance folle se sont évaporées en même temps que les milliards de créances pourries. Depuis, Baptiste dévore des auteurs de gauche, médite sur le capitalisme et participe à un collectif de cadres engagés, les Infiltrés (2). «Dans ce réseau, je connais des gens qui ont donné trois fois aux caisses de grève, raconte-t-il. Heureusement que les cheminots sont là pour mener la lutte, sinon nous irions dans le mur.»

À rebours de certains discours médiatiques qui campent une France «prise en otage», des gens se mobilisent partout en faveur du mouvement social. La plupart des enquêtes d’opinion montrent que depuis début décembre une grosse majorité de sondés – jusqu’à plus de 60 %, selon certains instituts – soutiennent la mobilisation.

Les caisses de grève fleurissent comme à chaque mouvement social, dans les entreprises ou les unions départementales des syndicats, mais, cette fois-ci, l’élan semble plus important que d’habitude. La CGT Info’Com, par exemple, assure avoir collecté plus de 600000 euros depuis décembre, grâce à quelque 10000 donateurs. Par ailleurs, certaines initiatives sortent de l’ordinaire. Un collectif de joueurs de jeux vidéo a décidé de lancer un «stream reconductible»: ils se filment 24 heures sur 24 en train de jouer, proposent quiz et émissions, et incitent les internautes à envoyer des dons qui seront reversés aux grévistes. Usul, youtubeur célèbre et marxiste revendiqué, raconte avec humour: «Quelqu’un nous a soufflé l’idée et tout s’est réglé en 36 heures. C’est ça, la start-up nation! Ce qui est étonnant, c’est que beaucoup de jeunes participent. Cela casse l’idée selon laquelle ces derniers auraient définitivement tourné le dos aux syndicats, jugés “ringards”. » À ce jour, les «gamers» ont collecté environ 90000 euros.

Les initiatives ne se limitent pas à la région parisienne. En Indre-et-Loire, plusieurs fermes ont décidé de distribuer de la nourriture aux grévistes. Mathieu Lersteau, paysan boulanger et membre de la Confédération paysanne, juge naturel de «se mettre au service du mouvement social»: «Deux fois par semaine, nous livrons du pain au comité d’entreprise de la SNCF, à Saint-Pierre-des-Corps, ainsi que plusieurs produits de la ferme: œufs, miel, rillettes, légumes, bière, etc. Une dizaine de fermes mènent des initiatives similaires sur le département et nous aimerions élargir le mouvement ailleurs en France.» Toutes ces denrées viennent alimenter des gueuletons festifs, organisés parfois en fin de manifestation. «Mardi dernier, on a organisé un grand repas populaire dans les rues de Tours avec ce qui restait, raconte Ludovic Dalus, cheminot gréviste et syndiqué CGT. 200 personnes en ont profité, dont de nombreux manifestants mais aussi des SDF.»

«Ces marques de sympathie nous remontent le moral»

Et puis, à côté de toutes ces initiatives «matérielles», il y a ces messages de soutien, parfois inattendus, qui mettent du baume au cœur. Jean-Christophe Delprat, secrétaire général SUD RATP, raconte avoir reçu des textos de copains d’enfance, perdus de vue depuis des années mais qui l’avaient vu passer à la télé: «L’un bosse chez Coca-Cola, l’autre chez Veolia. En substance, ils m’ont dit: “On ne peut pas faire grève, mais cette réforme est pourrie. Tiens bon, on te soutient!”»

Prof d’histoire-géo au lycée Voltaire (Paris), Juliette se dit agréablement surprise des réactions suscitées par la grève des enseignants: «J’ai eu quelques prises de bec en distribuant des tracts dans la rue mais, dans l’ensemble, les gens nous comprennent. Et puis, la FCPE (fédération de parents d’élèves) de Paris a publié une motion de soutien très chouette!»

Cet élan de solidarité ravit les grévistes, tout en posant une question de taille: n’est-il pas le symptôme d’une «grève par procuration», qui ferait peser sur les épaules d’une poignée de salariés une responsabilité écrasante (voir aussi ci-contre)? Réponse de Ludovic Dalus: «J’accepte de faire grève pour les autres, d’autant que les marques de sympathie que nous recevons chaque jour nous remontent le moral. Mais la grève par procuration a ses limites: dans l’idéal, je préférerais que tous les salariés se lèvent et nous rejoignent dans le mouvement.»

(1) Le prénom a été modifié. (2) https://infiltres.fr

Cyprien Boganda

 

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L’équation impossible de Mac Macron…

13 Décembre 2019, 08:09am

Publié par PCF Villepinte

Distance(s)

                            https://1.bp.blogspot.com/-PJN7STJahNY/XfEPtjB6XQI/AAAAAAAAF_0/f8LimY_0gZ8G6Xj6pHBO7FlMIwqsYUw5wCLcBGAsYHQ/s320/Cortege-CGTd-manifestation-contre-reforme-retraites-7-decembre-2019-Paris_1_729_486.jpg 

Flou Entre autres qualités, certains philosophes contemporains nous enseignent non le «mépris de l’événement» (parfois utile), mais bien la mise à distance autorisant une réflexion synthétique et globale en tant qu’exigence.

Comme le suggérait Régis Debray, sous forme interrogative, dans Rêverie de gauche (Flammarion, 2012): «La gauche, plus soucieuse, en principe, d’expliquer que d’émouvoir, accorde plus d’importance à la cause qu’à la trace, à la structure qu’à l’événement?» Et il insistait: «Notre société sacrifie l’important à l’urgent et l’ensemble au détail.»

Avec la contre-réforme des retraites proposée par Mac Macron, l’exercice consistant à prendre du champ conduit irrévocablement à se poser une question simple, qui hante bien des têtes: comment Emmanuel Macron en est-il arrivé là, au point de se voir tancer par Laurent Berger – «La ligne rouge est franchie» – et même quelques-uns de ses principaux soutiens de la première heure?

Retenons que les économistes (tous des libéraux) qui avaient dessiné les contours de son projet concernant les retraites, avant son élection en 2017, viennent d’écrire dans le Monde: «Pour réussir une réforme aussi ambitieuse, il faut de la clarté sur sa finalité, sur ses paramètres, sur la gouvernance future du système et, enfin, sur les conditions de la convergence des différents régimes existants. Cette clarté a jusqu’ici manqué.»

Selon certaines confidences recueillies par le bloc-noteur, l’un de ces derniers évoque en coulisse «une trahison de l’exécutif», arguant du fait que, au départ, «ce projet était une véritable cathédrale intellectuelle qui visait à renouer avec l’esprit du Conseil national de la Résistance». On s’amusera de la référence audacieuse au CNR venant d’économistes mandatés pour casser notre modèle social, mais admettons néanmoins que la critique ne vient pas de nulle part.

Surtout quand elle s’ajoute cet argument: «Quand c’est flou, on donne l’impression qu’il y a un loup, et derrière ce loup, qu’il y aura beaucoup de perdants. Dans ce pays, on ne joue pas avec les retraites…»

Gauche Ainsi donc, comment une réforme systémique des retraites censée rassurer les jeunes générations sur le financement de leur future retraite est-elle devenue une telle machine à fabriquer de la colère, des mobilisations et des grèves monstres? Précisons: même dans le camp de la gauche dite «réformiste».

Et c’est là que l’affaire devient intéressante. Tout le monde l’a sans doute oublié, mais un système identique figurait déjà dans le programme du candidat aux primaires socialistes en 2011, Manuel Valls en personne. Celui-ci prônait une «retraite par points prenant en compte la pénibilité, l’espérance de vie et les inégalités hommes-femmes».

Huit ans plus tard, non seulement tous les syndicats clament leur désaccord après les annonces du premier sinistre, mais toute la gauche sans exception se trouve aux côtés des manifestants: Parti communiste, Parti socialiste, Europe Écologie-les Verts, France insoumise, Génération-s, etc.

Dans le Monde, une journaliste soulignait, comme pour s’en moquer: «Aubry-CGT, même combat!», référence aux propos de la maire de Lille qui fustigeait le gouvernement de vouloir «s’attaquer au pas de charge, en accroissant les inégalités, à tout ce qui fonde notre pacte social».

À l’Élysée, quelques conseillers mettent en garde assez crûment: «Plus nous affirmons viser l’équité et l’universalité, plus la liste des victimes s’allonge, qui exigent réparation avant même d’être éventuellement atteintes…» Le 28 novembre dernier, le bloc-noteur écrivait qu’il y avait un côté trompe-la-mort chez Mac Macron, quelque chose de l’ordre de l’irrationnel, comme s’il nous toisait en criant: «Même pas peur!» Sauf que… le voilà cette fois devant une équation impossible.

S’il cède, il se dédie. S’il s’obstine, il risque désormais une grève générale d’une ampleur peut-être historique et une fin d’année de paralysie du pays. Au moins, n’attendons-nous rien de sa part côté sentiment ardent, aucune idée précise qui puisse inquiéter les privilégiés… 

[BLOC-NOTES publié dans l'Humanité du 13 décembre 2019.]

Publié par Jean-Emmanuel Ducoin  

 

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Un an après l’irruption des « Gilets jaunes »…

20 Novembre 2019, 07:54am

Publié par PCF Villepinte

 

Publié le 20/11/2019 par PCF

Le 17 novembre 2018 aura ouvert un nouveau moment politique en France. Par sa longévité inédite dans l’histoire des colères populaires, comme à travers la sympathie dont l’opinion continue aujourd’hui encore à le créditer, il traduit la rupture d’une large majorité de notre peuple avec le macronisme. En ce sens, il aura pris place dans la longue suite de luttes qui se seront opposées à une politique tout entière tournée vers les « premiers de cordée » depuis le début du quinquennat, de celle des cheminots contre la privatisation du rail français à celle des personnels de la santé, en passant par celles des agents du service public, des travailleurs en butte aux fermetures d’entreprises, ou d’une jeunesse prenant conscience que la justice climatique n’est pas dissociable de la justice sociale.

Révélateur de l’imbrication des fractures sociales et territoriales avec une crise démocratique amenant une majorité de Français à ne plus s’estimer représentés, ce mouvement aura vu des centaines de milliers d’hommes et de femmes redécouvrir l’action collective. Salariés le plus souvent privés de droits dans leurs petites entreprises, retraités guettés par la misère, ou encore femmes en butte à la précarité du quotidien, ils et elles se seront dressés contre les fins de mois impossibles à boucler, leur relégation dans des territoires péri-urbains où ils seront devenus les « invisibles » de la République, la casse des services publics autant que la désertification médicale ou le déchirement du tissu industriel de la nation. Se revêtant du gilet fluorescent pour redevenir visibles, s’appropriant les ronds-points comme lieux d’une nouvelle socialisation, et convergeant chaque samedi vers des métropoles concentrant les richesses, ils auront tout à la fois revendiqué un autre avenir, la dignité et la restauration d’une souveraineté populaire de plus en plus privée de substance sous la V° République et dans le contexte de la globalisation capitaliste.

Ce qui explique la dynamique de ce soulèvement du mal-vivre. Parti du refus d’une écotaxe pénalisant celles et ceux qui n’ont pas les moyens de se déplacer autrement qu’en automobile, il aura très vite replacé « la question sociale au centre du jeu politique », pour reprendre les termes de l’historien Gérard Noiriel. Certes, en un an, le mouvement aura beaucoup perdu de son élan initial. Au-delà de l’utilisation novatrice des « réseaux sociaux », il ne sera parvenu ni à se structurer, ni à surmonter vraiment son hétérogénéité, ni à trouver le chemin d’une convergence avec le reste du salariat ou encore avec les quartiers populaires. Les réflexes antisyndicaux, imprégnant une partie de ses rangs et faisant écho à la méfiance d’une partie du mouvement ouvrier à son endroit, auront hypothéqué les clarifications en son sein, sur la stratégie autant que sur les objectifs à mettre en avant. De sorte qu’il se sera vite retrouvé pris en tenailles entre l’escalade répressive d’un pouvoir prêt à tout pour criminaliser l’action sociale et les groupes violents venant parasiter sa recherche d’une perspective à la hauteur des enjeux qu’il a révélés.

Reste que, portant la peur dans le camp d’une classe dirigeante redécouvrant avec stupeur la lutte des classes, les « Gilets jaunes » auront fait la démonstration, devant le pays, qu’il était possible d’arracher des victoires. Que tout reste à faire, que les 17 milliards d’euros concédés en catastrophe par Monsieur Macron aient principalement permis à ce dernier de « s’acheter du temps pour préserver les fondamentaux de sa politique économique », comme vient de le reconnaître l’édition des 15 et 16 novembre des Échos, cela n’est pas contestable. Mais, au terme d’années d’échecs et de reculs infligés au mouvement social, lesquels ne sont pas sans expliquer les contradictions et fragilités d’une irruption populaire à l’origine et aux formes inattendues, nous avons une vision plus claire des défis à relever.

Faire converger les luttes, travailler à dégager les objectifs à même de rassembler un salariat désormais largement majoritaire dans la population active, impliquer au-delà toutes les forces sociales ayant le même intérêt à se libérer de la domination du capital, construire l’unité la plus large, commencer à dessiner la réponse politique qui manque cruellement à une colère sociale grandissante : voilà notre feuille de route. La bataille des retraites, qui concerne le salariat dans son ensemble et qui place la société devant une véritable question de civilisation, peut et doit le permettre. Et la journée intersyndicale du 5 décembre, à laquelle a appelé la dernière assemblée des « Gilets jaunes », en sera d’évidence un temps fort.

Christian Picquet, membre du CEN.

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Grands corps intermédiaires malades

28 Octobre 2019, 12:44pm

Publié par PCF Villepinte

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Continuum(s)

13 Octobre 2019, 12:30pm

Publié par PCF Villepinte

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Ce moment qui ne nous grandit pas…

 

Fractures. Dans ce climat pourri de tensions, de haines et de fractures incommensurables qui attisent toutes les pulsions maladives et ignobles les plus enfouies dans les tréfonds de la France rance, nous avons l’étrange impression de traverser un moment qui, décidément, ne nous grandit pas. Comme si l’organisation de la médiocrité préparait le règne de réflexes obscènes, honnissant l’idée même d’intérêt général et de devoir supérieur. Le rythme de l’immonde s’accélère, son débit s’étire… pendant que nos souffles exténués syncopent nos propos.

Tel ne devrait pas être le cas. En plein débat surréaliste et totalement inapproprié sur «l’immigration», voulu et théorisé par Mac Macron en personne, voilà que le terrorisme islamiste s’abat une fois encore sur la nation par la cause d’un homme, converti à l’islam, qui a donc tué quatre fonctionnaires de la préfecture de police de Paris, supposément l’un des lieux les mieux protégés de l’appareil d’État. Un acte fanatique de plus – quelle qu’en soit la genèse – et tout s’embrouille. Le pire des scénarios, en somme, qui éloigne quasi mécaniquement de la bulle d’émotion médiatique et politique toute possibilité d’intelligence des circonstances, sans parler de «raison», ce qui, vous en conviendrez, n’est plus trop dans l’air du temps.

Guillaume Goubert résumait bien la situation, cette semaine, dans la Croix: «C’est un moment très difficile pour les musulmans de France. Attaqués de l’extérieur par des polémistes d’extrême droite, ils se trouvent, en quelque sorte, attaqués aussi de l’intérieur.» Séquence mortifère. Les diatribes odieuses de Zemmour (et consorts) lors de la Convention de la droite organisée par Maréchal-là-voilà (qui valent au chroniqueur du Figaro l’ouverture d’une enquête diligentée par le parquet pour «injures publiques» et «provocation publique à la discrimination, la haine ou la violence») se trouvent reléguées au second rang, effacées de la mémoire présente, alors que les continuums de la haine, c’est bien connu, se nourrissent les uns les autres…

Cursus. Deux questions viennent immédiatement à l’esprit. Comment un musulman en vient-il à perpétrer des actes d’une telle barbarie au nom de sa religion? Comment un héritier de notre République, devenu croyant ou non d’ailleurs, peut-il se retourner à ce point contre elle et contrevenir à tout ce que nous sommes de plus sacré? D’où une troisième question: le problème fondamental est-il vraiment l’islam, ou plutôt ce qui alimente ses variantes fondamentalistes contre lesquelles nous devons être impitoyables?

La France de la République, dans le temps long de l’Histoire, porte des valeurs, symbolise une unité et une indivisibilité, mais également un cursus culturel puissant, ouvert et vivant qui tisse son universalité – que le monde nous enviait jadis. Souvent, nos concitoyens se sont dressés dans le refus de la fracturation de la société. Dès lors, toute parole publique devrait être choisie afin de créer les conditions de la résilience et s’adresser à l’intelligence du peuple. Nous en sommes loin.

Ne le cachons pas: sans éthique collective de responsabilité, la société française peut désormais basculer à tout moment. Le bloc-noteur espère se tromper, mais il sent confusément l’extrême fragilité du pacte républicain – du moins ce qu’il en reste, sachant que c’est aussi l’injustice d’une politique qui encourage les tensions jusqu’au risque d’explosion (souhaitons-la «sociale»).

Vous allez voir que, à tous les coups, certains oseront remettre sur la table le cadre de la loi de 1905, alors même que la laïcité n’a pas à se durcir mais à s’affirmer, à s’appliquer sereinement, sagement et parfois fermement, dans le respect mutuel, en stoppant les amalgames, les suspicions et les stéréotypes qui enflamment les antagonismes identitaires et renforcent les adversaires de la République. Petit rappel aux oublieux: c’est l’État qu’il faut rendre égalitaire et laïque, car c’est son existence même qui donne corps à ces mots…

 

[BLOC-NOTES publié dans l'Humanité du 11 octobre 2019.]

Publié par Jean-Emmanuel Ducoin  

 

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