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societe

Un sérieux coup au libéralisme

3 Décembre 2010, 23:29pm

Publié par PCF Villepinte

Politique - le 2 Décembre 2010

événement

 

Bourse, profits, privatisations... Autant de termes désormais connotés négativement.

Déjà, en 2009, une enquête menée par la BBC, montrait que « la France est, de tous les pays comparables, celui où on estime le plus que le capitalisme de libre-échange est fondamentalement dans l’erreur et qu’on a besoin d’un autre système économique ». À cet égard, l’enquête de la Fondation Gabriel-Péri confirme un net recul de l’adhésion au libéralisme économique où les termes « Bourse », « profits », « privatisation » et « capitalisme » sont très majoritairement connotés négativement (voir graphiques ci-contre). Si l’idée de « profits » est rejetée à 53 %, elle ne fait pas « l’objet d’un rejet comparable à celui des dimensions les plus caractéristiques du système socio-économique libéral ». Si les responsables scientifiques de l’enquête notent que le capitalisme « n’a jamais suscité l’enthousiasme », ils observent néanmoins que la proportion d’avis négatifs passe de 50 % en 1988 à 64 % en 2010. Parallèlement, les sentiments négatifs à l’égard du concept de « mondialisation » gagnent six points entre 2001 et 2010 pour aujourd’hui caracoler à 57 %.

L’un des éléments les plus intéressants de l’enquête réside dans la question posée sur le contrôle des entreprises : « Faut-il faire confiance aux entreprises et leur donner plus de liberté ou faut-il que l’État les contrôle et les réglemente plus étroitement ? » On constate en effet que la population sondée semble en constant décalage avec les responsables politiques qu’elles se donnent. Ainsi, sous Valéry Giscard d’Estaing, l’idée de « contrôle » l’emporte nettement, « c’est déjà beaucoup moins vrai en 1980 » juste avant la présidentielle qui verra François Mitterrand accéder au pouvoir. En 1982, la volonté de laisser une importante « liberté » aux entreprises s’envole. Dans les années 1980, à la faveur d’un long travail idéologique, on observe comment les solutions alternatives au marché reculent et la manière dont le libéralisme s’impose peu à peu comme la seule politique possible. Selon l’enquête, il faut attendre 1994 puis 2007 pour que le contrôle des entreprises et le laisser-faire s’équilibrent. Aujourd’hui, et depuis la crise, alors même que Nicolas Sarkozy avait mené campagne sur son réformisme libéral, le « contrôle » des entreprises prend largement le pas sur la « liberté ».

Enfin, le volet de l’enquête consacrée à l’influence du patronat et des milieux d’affaires est particulièrement illustrant. Entre 2001 et 2010, le sentiment d’une influence excessive dans la définition des orientations politiques progresse de 39 % à 50 %. Dans le même temps, les réactions évoluent sur le sentiment que « les chômeurs trouveraient plus facilement du travail s’ils le voulaient vraiment ». En 2007, cette constante de l’idéologie libérale, largement reprise par la nouvelle droite au pouvoir, reste très largement approuvée (63 %), tandis qu’elle connaît un sérieux reflux en 2010 – tout en restant importante – avec 47 % d’adhésion. Aussi, la notion de mérite et la culpabilisation des chômeurs ont-ils reculé avec la crise.

L. S.

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Quand les droits des enfants se dissolvent dans la misère

17 Novembre 2010, 07:19am

Publié par PCF Villepinte

Société - le 16 Novembre 2010

pauvreté

 

 

La défenseure des enfants, qui présentait hier son bilan annuel, a montré combien la précarité portait atteinte aux droits des plus jeunes. Dominique Versini dénonce aussi les placements trop nombreux d’enfants de familles pauvres.

Quand la mauvaise fée Précarité se penche sur un berceau, en France, elle voue l’enfant au malheur sanitaire, scolaire, social, culturel, familial. Les deux millions d’enfants qui vivent en dessous du seuil de la pauvreté (950 euros par mois, après les transferts sociaux) dans notre pays cumulent les inégalités et subissent un déterminisme social effrayant. Tel est le bilan que Dominique Versini, défenseure des enfants, a dressé hier en présentant son rapport annuel, qu’elle espère encore ne pas être le dernier.

Fragiliser les pauvres

« De jeunes mamans sortent aujourd’hui de la maternité sans savoir où elles vont trouver un abri pour le soir même. Dans ce cas, la femme est fragile, le lien entre elle et son bébé a du mal à se mettre en place, c’est à ce moment que de nombreux placements à l’aide sociale à l’enfance sont décidés. » Sans véhémence ni colère, mais avec une volonté intacte de poursuivre son travail, Dominique Versini a choisi hier de dire combien la précarité était un poison pour les enfants de ce pays. Ses services ont remarqué que, au-delà des situations de maltraitance, les enfants placés (143 800 en 2009) sont très majoritairement issus de familles en difficultés, sociale et économique.

Plutôt que d’opter pour des mesures d’accompagnement adaptées (aide à la gestion budgétaire, soutien à la fonction parentale, action éducative à domicile…), les services sociaux placent les enfants pauvres, la plupart du temps sans préparation, ni explications. Cette hantise de voir leurs enfants placés fait que les familles les plus fragiles et les plus pauvres « finissent par fuir les institutions, même l’école qui a souvent des choses à leur reprocher », précise Dominique Versini.

La loi du 5 mars 2007, qui réforme la protection de l’enfance, avait pourtant fait du maintien des liens familiaux un objectif majeur, fait remarquer la défenseure, mais le transfert des compétences aux départements sans les financements suffisants a ruiné cet espoir. Le Fonds de protection de l’enfance (150 millions d’euros) qui devait aider à la mise en œuvre de la loi a fondu des deux tiers. Moralité : bon nombre de départements ont réduit leurs actions de prévention et d’accompagnement social des familles.

Des familles vulnérables

La loi du 5 mars est donc mal appliquée. Comme d’ailleurs la loi SRU ou la loi Dalo, sur le logement des plus démunis. En revanche, des lois récentes du gouvernement, dures aux pauvres, inquiètent Dominique Versini, comme la suppression des allocations familiales en cas d’absence des enfants à l’école, le durcissement de la politique d’immigration qui entrave le regroupement familial et envoie des enfants en centre de rétention, sans parler de l’évolution de la justice des mineurs, « focalisée sur l’acte et non sur la personnalité de l’adolescent », dénonce encore la défenseure.

La loi hôpital, patients, santé, territoires, qui oublie la prévention, n’a guère plus de vertu à ses yeux. Une médecine à deux vitesses guette les enfants pauvres : ils fréquentent de plus en plus les urgences hospitalières, ce qui crée une discontinuité dans leur parcours de soins. L’obésité et les grossesses précoces les guettent.

Malgré les lois de lutte contre les exclusions (1998) ou pour la cohésion sociale (2005), Dominique Versini est contrainte de reconnaître que « nos politiques sociales ne permettent pas de garantir la protection des enfants des familles vulnérables », et d’avancer des priorités politiques : construction de logements sociaux, prévention et accompagnement des familles, lutte contre les inégalités d’accès aux soins... Un programme pas très sarkozyste.

Dany Stive

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Les associations menacées par la marchandisation

12 Octobre 2010, 06:44am

Publié par PCF Villepinte

Tribunes - le 9 Octobre 2010

Quelles sont les conséquences du désengagement de l’État ?

 artLes associations menacées par la marchandisation

Par Malik Salemkour, vice-président ldh/collectif Associations en danger (*).

 

Parallèlement à la baisse constante des aides publiques, les associations sont menacées par une logique administrative de marchandisation concurrentielle, niant leur spécificité et leur rôle essentiel de cohésion sociale et de démocratie. À travers elles, ce sont les citoyens les plus vulnérables, les habitants des zones rurales et des quartiers paupérisés, les migrants – surreprésentés dans les milieux populaires – qui sont visés. Le projet de budget 2011 prévoit de diminuer encore les moyens financiers et humains aux politiques sociales, sanitaires, culturelles et éducatives. Ce désengagement de l’État et l’asphyxie financière des collectivités territoriales mettent en péril de nombreuses associations, atteintes au cœur de leurs missions d’éducation, d’insertion sociale et professionnelle, de logement, de culture, de santé, d’accès aux droits ou de lutte contre les discriminations. Malgré des besoins croissants, les budgets de ce qui restait de « politique de la ville » comme du soutien à « l’intégration » ont quasiment disparu au niveau national et sont fondus localement dans l’enveloppe globale des préfectures. L’Agence pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (ACSE) et l’Office français pour l’immigration et l’intégration (OFII) s’inscrivent désormais dans une logique de sous-traitance, sous-contrôle et d’exécution des politiques définies en haut lieu par le ministère de l’Identité nationale…

Le repli de l’État s’accompagne du transfert de ses missions de service public par appels d’offres, entraînant une marchandisation de secteurs jusque-là préservés. Les associations sont mises en concurrence entre elles, mais aussi avec des entreprises privées à but lucratif. L’homogénéisation et les réponses formatées, que ces commandes publiques suscitent, menacent la diversité du secteur associatif et risquent d’engendrer des coûts sociaux très lourds. Privées de subventions, les associations passent de partenaires à simples prestataires exécutants des pouvoirs publics. Elles sont contraintes de renoncer à leur projet associatif et à leur liberté d’action. Seule compte la rentabilité, mesurée à l’aune de l’équation « coûts engagés-résultats (quantitatifs) obtenus ». Alors que le secteur associatif compte 180 000 structures employeurs et près de 2 millions de salariés, l’emploi associatif est précarisé, les postes aidés sont réduits, tout en voulant favoriser le bénévolat et le volontariat. Or, ces formes d’engagement se complètent et se renforcent mutuellement. Les politiques ultralibérales à l’œuvre fragilisent tout le système. L’application par les pouvoirs publics nationaux et locaux des règles du marché au secteur non lucratif le dénature profondément, le bouleverse dans son essence. De forces de propositions et potentiels contre-pouvoirs, les associations sont contraintes de s’institutionnaliser peu à peu, de se transformer en pures gestionnaires et de devenir un maillon d’un système dominant qui étouffe toute velléité de contestation en son sein. Alors que leur caractère d’utilité sociale est indéniable et qu’elles sont l’un des rouages essentiels du système démocratique, les associations n’ont plus aujourd’hui l’assurance de pouvoir mener les missions qu’elles se sont choisies. Pour garantir leurs rôles socialement indispensables et l’engagement citoyen le plus large, il est urgent de repenser les aides publiques aux associations, petites ou grandes, nationales ou locales, et de réaffirmer leur place spécifique dans notre société. Une réelle clarification des relations financières avec l’État comme avec les collectivités territoriales est nécessaire pour refonder un contrat social au service du progrès humain.

 

(*) asso-en-danger@ldh-france.org

Malik Salemkour

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Thomas Coutrot: « Une déclaration de guerre des gouvernements à l’État social »

23 Août 2010, 18:38pm

Publié par PCF Villepinte

 

 

Pour l’économiste Thomas Coutrot, coprésident d’Attac, qui tient à Arles son université citoyenne, Brégançon est une opération de communication destinée aux agences de notation.

Révision 
à la baisse du taux de croissance, économies budgétaires… 
Quel est le sens 
des annonces 
de Brégançon ?

Thomas Coutrot. C’est une opération de communication vis-à-vis des agences de notation financière. À la veille d’une confrontation sociale majeure, le souci de Nicolas Sarkozy est de montrer aux milieux financiers qu’il ne va pas se laisser détourner par des manifestations, quelle que soit leur ampleur. Il veut affirmer le caractère irréversible des décisions d’austérité nécessaires pour rassurer les investisseurs financiers. Du fait de la simultanéité des plans d’austérité dans l’ensemble des pays de l’Union européenne, qui sont des économies très interdépendantes, il y a un risque récessif évident si elles se lancent en même temps dans des plans d’austérité. D’autant que 2 % de croissance pour 2010, c’est extrêmement optimiste, puisque c’est au-dessus de la moyenne de ce qui a été observé dans les années 1990.

 

Quelles mesures seraient efficaces pour relancer la croissance ?

Thomas Coutrot. Si on veut relancer l’emploi et l’économie, la mesure prioritaire est la réduction du temps de travail. Il est clair que la croissance ne suffira pas, dans un avenir prévisible, à résoudre la question d’un taux de chômage à 10 % et une précarité qui tend à se généraliser. Il faut donc réduire massivement la durée du travail. Il faut aussi augmenter les minima sociaux, le minimum retraite, pour soulager le pouvoir d’achat des catégories les plus en difficulté. Une telle politique susciterait l’hostilité des milieux financiers, qui prendraient des mesures de fuite des capitaux et d’augmentation des taux d’intérêt sur la dette française. Ça ne sera donc possible qu’avec une nouvelle régulation sur les marchés financiers et les flux de capitaux. Mais on est hélas très loin d’une telle rupture.

 

Tout a été fait depuis la crise pour conforter et relancer le système. 
N’y a-t-il pas risque d’une nouvelle crise financière ?

Thomas Coutrot. Il y a eu une déclaration de guerre des milieux financiers et des gouvernements de l’Union européenne à l’État social européen, avec l’appui du FMI. Mais l’élément moteur, ce sont les États européens qui ont tous mis en place des plans d’austérité s’attaquant aux dépenses publiques et de protection sociale. Cette guerre va avoir des conséquences récessives, voire dépressives et des conséquences sociales et politiques majeures. Les manifestations du 4 septembre contre la diversion raciste et du 7 septembre contre la réforme de la retraite sont donc extrêmement importantes. Attac propose de réfléchir à une votation citoyenne début octobre sur la réforme des retraites.

Entretien réalisé par Olivier Mayer

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Roms

17 Août 2010, 06:59am

Publié par PCF Villepinte

 Patrick Braouezec inquiet d'une "escalade"

 

 

 
Patrick Braouezec, député (ex-PCF) de Seine-Saint-Denis, interrogé lundi par France Info sur les expulsions de camps de Roms, s'est inquiété d'une "escalade de propos et d'actes qui relèvent presque de la guerre civile". "Il y a un durcissement qui, à la fois, vise les populations roms, mais on a entendu aussi des propos soit du président de la République, soit des ministres, vis-à-vis des personnes étrangères, des jeunes, des banlieues", a déclaré l'ex-maire de Saint-Denis. Il a évoqué aussi "des squatteurs expulsés manu militari". Selon l'élu, "ces expulsions sont indignes et se sont déroulées dans des conditions problématiques pour l'avenir de notre démocratie".

"On est au seuil de quelque chose qui remet en cause des valeurs républicaines", cette "tradition républicaine française qui est en train d'être bafouée",a ajouté le député. Interrogé sur des critiques émanant de la droite - le villepiniste Jean-Pierre Grand notamment - il les a jugées "honorables et légitimes". Il a par ailleurs fait état d'une réunion prévue le 7 septembre sur la question de l'accueil des Roms, avec les ministères concernés et une vingtaine d'élus de toutes étiquettes. Selon lui, il y a 5000 Roms seulement en Ile-de-France et il suffirait "qu'une quarantaine ou une cinquantaine de villes de la région acceptent de les accueillir". "Il faut sortir de l'égoïsme local", préconise-t-il.

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Enquête : ces territoires confisqués par les riches

15 Août 2010, 18:27pm

Publié par PCF Villepinte

 

Une série de reportages dans l’Humanité du Lundi 16 août au vendredi 20 août

A partir de lundi une série de reportages dans l’Humanité :

Lundi 16 août : Le Cap-Nègre, dans le Var, est le lieu discret où, derrière de hauts murs, les grandes fortunes du monde aiment à se retrouver. Nicolas Sarkozy, y est hébergé, l’été, par la famille de sa femme.

Mardi 17 août : Le 16ème arrondissement de Paris, c’est un ghetto de riches où l’on utilise tous les artifices pour rester entre soi, bien protégé, et refuser la construction de logement sociaux.

Mercredi 18 Août : Croix, à deux kilomètre de Roubaix dans le Nord, est la ville de France où le montant moyen de l’impôt sur les grandes fortunes est le plus élevé. Pas d’ostentation, on fait dans la discrétion.

Jeudi 19 août: Le Cap d’Antibes, sur la Côte d’Azur, est maintenant le lieu de villégiature préféré des oligarques russes et des fortunes rapides qui rivalisent pour acheter des villas somptueuses où s’y offrir des séjours hors de prix dans les hôtels de luxe.

Vendredi 20 août : Chantilly ( Oise ) est célèbre pour son château, son maire Eric Woerth, son champs de course où l’aristocratie se mesure à la bourgeoisie dans des parures coûteuses et excentriques, lors de la saison hippique.

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L'indépassable stigmatisation des banlieues

4 Août 2010, 06:42am

Publié par PCF Villepinte

 

Depuis les émeutes de 2005, les médias, notamment télévisés, ne parviennent pas à traiter le sujet des quartiers défavorisés sans éviter les clichés de la violence, de la drogue et de la délinquance. Éternel fait divers, la banlieue garde cette image négative, à travers des reportages dans les profondeurs du "9.3".

"Guérilla urbaine", "Explosion de violence", les banlieues devenues des "zones de non-droit". Une population "sous le choc", "traumatisée", des habitants "excédés". Cinq ans après les émeutes de 2005 qui avaient commencé à Clichy-sous-Bois, les mêmes scènes, transposées à Grenoble, circulent toujours sur les écrans de télé. La banlieue stigmatisée par les médias, la critique est presque devenue un lieu commun. En particulier à la télévision ou dans les journaux "populaires" (Le Parisien, France soir, Paris-Match), qui se cantonnent à un traitement faits divers, sans aborder le fait social. Au lendemain des événements de Grenoble, Le Parisien fait naturellement sa Une sur "l’Isère au cœur des faits divers" avec une double page titrée "Flambée de violence dans la région de Grenoble". TF1, France 2 ou les chaînes d’information en continu diffusent des reportages, au goût de déjà-vu, exclusivement factuels. Les JT expliquent le dispositif policier mis en place, l’arrivée de Brice Hortefeux ou encore le sentiment des habitants, "sous le choc de la violence de ces derniers jours".

Mais depuis quelques temps, le monde journalistique semble aussi se rendre compte que la banlieue n’est pas seulement habitée par des jeunes délinquants qui brûlent des voitures. S’agit-il d’une réelle évolution sur la manière d’aborder le "problème" des banlieues ? La sociologue Julie Sedel, auteure des Médias et la banlieue, en 2009, estime que l’on n’a pas encore assez de recul pour l’évaluer de façon définitive mais elle remarque la capacité de certains médias à intégrer la critique : "On en arrive à un traitement qui se veut plus « compréhensif » des quartiers, plus sociologique".

Stratégie de communication ? "Cela semble plutôt s’inscrire dans une volonté des rédactions de tirer leur épingle du jeu sur un terrain devenu incontournable, explique Julie Sedel. La compétition entre les médias et les journalistes sur le traitement des banlieues s’est déplacée". Par rapport aux années 2000, où le "journalisme de banlieue" était considéré comme un sujet embarrassant, les rédactions communiquent et veulent montrer qu’elles font du bon travail, sur un sujet qui fait désormais figure de marronnier. "La définition du « bon travail », se résumant souvent à proposer un traitement « équilibré » (le négatif et le positif NDLR) de ces territoires", explique-t-elle. Une option confirmée par Antoine Guélaud, directeur de la rédaction de TF1. Même si "la réflexion éditoriale sur les banlieues existe en permanence à TF1" et que selon lui il n’y a pas eu de changement radical depuis 2005, la rédaction souhaite "appréhender l’aspect positif, les initiatives dans les banlieues" pour éviter l’accusation de sensationnalisme. Au service société qu’il dirigeait entre 1998 et 2008, il a été décidé de confier à un ou deux journalistes la spécialité des quartiers dits "difficiles".

"Venir à Saint-Denis, c'est un peu l'aventure."

Pourtant, cette année encore, on a pu voir une kyrielle de reportages et d'"enquêtes inédites" sur le trio banlieue-drogue-violence. A travers notamment un traitement magazine des banlieues, où le journalisme "de terrain" et le temps passé "en immersion" avec les différents acteurs des quartiers sont mis en avant. L’essai est souvent maladroit. "Mon voisin est un dealer", reportage diffusé dans le cadre de l’émission "Haute Définition" sur TF1, revendique une vision neuve, "impossible à filmer avec une caméra". La journaliste est fière d’avoir pu établir les contacts nécessaires à une vision "interne" de la "réalité" des banlieues. Le présentateur explique que l’équipe a passé trois mois sur place. Mais le reportage nous livre une version toujours caricaturale de jeunes qui traînent dans les halls d’immeubles. L’émission a d’ailleurs été vivement critiquée par des associations de quartier. "L’Académie des banlieues" a décerné un "prix de la manipulation" à ce reportage qualifié de "mensonger". L’expérience d’Harry Roselmack en banlieue ("Derrière les murs de la cité") semblait plus prometteuse (voir la vidéo). Installé dans un appartement à Villiers-le-Bel (dans lequel finalement il n’a pas résidé), il nous livrait quelques portraits sans tomber dans le sentimentalisme, privilégiant les entretiens avec les citoyens plutôt qu’avec les autorités. Mais le reportage semble milimétré, mis en scène, tandis qu'Harry Roselmack n'aurait finalement pas résidé dans l'immeuble en question.

M6 n’est pas en reste : "Ici tout le monde deale", assure un habitant de Sarcelles en septembre 2008 (vidéo). De même, "Les nouveaux rois du 93" dans l’émission "Enquête exclusive", diffusée le 28 mars 2010 : "Venir à St-Denis, c’est un peu l'aventure". On veut y présenter "le Saint-Denis qui gagne" mais on met en avant les problèmes de la cité. Insalubrité, chômage et drogue, "Ici, ce sont toujours les petits caïds qui font la loi". Quand la nuit tombe, seuls traînent les dealers et les crackers, ils prennent possession des rues et des immeubles." (voir la vidéo en quatre parties)

Et pourtant, faut-il le rappeler ? Les banlieues ne sont pas que des coupe-gorges, mais aussi des lieux de melting-pot culturel où se tissent des liens de solidarité. L’émission "Teum Teum" sur France 5 invite une personnalité à visiter une ville de banlieue. On tombe parfois dans le travers inverse avec une vision un peu "bisounours" mais elle a le mérite d'exister (vidéo :Geneviève de Fontenay à Veaux-en-Velin). C’est aussi ce qu’essaient de montrer des associations et médias de quartier qui œuvrent à la reconnaissance des quartiers : le Bondy Blog, créé à la suite des émeutes de 2005, l’agence de presse Ressources urbaines ou l’association Presse et Cité. Leur présence et leur militantisme montrent tout de même qu’il y a encore du chemin à faire avant une vision juste des quartiers populaires. "Il ne s’agit pas non plus d’être angélique, concède Antoine Guélaud de TF1, on veut montrer une photographie de la « réalité » dans sa complexité, avec ce qui va et ce qui ne va pas." Attiser la peur des téléspectateurs reste encore ce qu’il y a de plus vendeur à la télévision.

Sarah Masson

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Coupe du monde

7 Juin 2010, 21:14pm

Publié par PCF Villepinte

En Afrique du Sud, l’équipe de France la tête en bas

 

Mayibuye, iAfrika * Arrivés samedi après une défaite 0-1 contre la Chine dans la musette, les Bleus ont pris leurs quartiers dans leur complexe cinq étoiles. La tête dans le seau, ils jurent qu’ils vont aller loin dans cette Coupe du monde.

Knysna (Afrique du Sud), envoyé spécial.

En Coupe du monde, l’équipe de France aime à nous conter des histoires. L’épopée black-blanc-beur de France 1998  ; les danseuses bulgares et le romanée-conti des pontes en Corée du Sud 2002  ; la vie de château dans le manoir du baron de Münchhausen et le coup de tête de Zidane en Allemagne 2006. L’édition 2010 en Afrique du Sud commence, elle, à faire retentir sa petite musique à elle. Pas le pataquès du Pezula, l’hôtel de luxe dans lequel l’équipe a élu domicile samedi. Le complexe touristique, son golf, sa baie réservée sur l’océan Indien, ses douze gardes-chiourme à l’entrée et sa clôture électrifiée, a certes de quoi faire jaser. À 589 euros la nuit en chambre double, la Fédération française de foot a réservé le plus cher des camps de base, loin des 100 euros la nuit payés par le Portugal pour Ronaldo and co. Mais, déplorable ou pas, dans le foot business, l’international tricolore a l’habitude de voyager étoilé. Comme tout ministre des Sports d’ailleurs, qui ne descend pas dans un gîte genevois lorsqu’il s’agit de promouvoir la semaine dernière la candidature de la France à l’organisation de l’Euro 2016. Ce que résumait hier Yoann Gourcuff ainsi  : « L’hôtel est très beau. C’est sûr que ça nous met dans de très bonnes conditions… Mais on n’est pas en vacances. »

La france sans meneur

C’est derrière les cuivres et les grosses caisses de la polémique qu’il faut prêter l’oreille à la ritournelle des Bleus. Et là, il y a comme une dissonance. D’un côté, il y a les faits. La défaite 1-0 contre la Chine à la Réunion, vendredi. La dynamique descendante de l’équipe de France, avec des résultats en baisse dans ses matchs de préparation dès que l’adversaire joue sérieusement son rôle. Et l’impression que la sélection remet son destin entre les pieds d’un coup de génie de l’une de ses individualités. Sauf que, contrairement à ce que clame le capitaine Patrice Evra, les Tricolores ne possèdent plus les meilleurs joueurs du monde à chacun de ses postes. C’est Michel Platini qui l’a dit  : « Il y a de bonnes individualités dans ce groupe, mais il n’y a pas de grande individualité. Je pense tout simplement que la France a perdu une grande génération. »

Droit dans le mur ?

De l’autre côté, il y a la douce musique entonnée par les Bleus. Toujours la même depuis le début de la préparation. Et peu importe les comptes d’apothicaire du système de jeu. 4-3-3, plutôt que 4-2-3-1 ou 4-4-2. Domenech plutôt qu’un autre. « Il y a un système en place, mais sur le terrain, les joueurs sont les animateurs », a rappelé hier Alou Diarra. Et les joueurs, eux, pensent qu’ils peuvent aller très loin. « On comprend l’inquiétude du grand public. Mais il perçoit d’une autre manière ce que nous vivons. Il y a une bonne ambiance entre nous. Nous possédons un groupe avec de grands compétiteurs. On est sûrs de nos forces. » Hier, les Bleus ont promis qu’ils allaient renverser la tendance en quatre jours, ceux qui nous séparent de l’entrée en compétition de la sélection face à l’Uruguay, au Cap. Droit au but ou dans le mur  ? Cherchez le bon refrain.

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Finance Affaire Kerviel

7 Juin 2010, 21:04pm

Publié par PCF Villepinte

  Procès Kerviel : comment la spéculation est devenue un cancer au cœur du capitalisme
  kerviel.jpgAlors que s’ouvre mardi le procès de l’ex trader de la Société générale, retour sur les causes premières. La fin de la convertibilité du dollar en or, en 1971, a ouvert un immense continent à la spéculation qui a pu mobiliser des liquidités considérables fournies par les banques.

Dans un ouvrage récent [1] , les économistes Michel Aglietta et Sandra Rigot posent la question : « Peut-on rendre le capitalisme viable en dépit de l’instabilité financière » qui le caractérise et, pourrait-on ajouter, de la spéculation ? Pour sa part, l’économiste communiste, Paul Boccara, répond sans ambages par la négative. « L’immensité de la spéculation, déclarait-il dans une interview récente à notre journal), renvoie à une crise radicale du système capitaliste. La spéculation l’envahit comme un cancer. » [2] Comment l’expliquer ?

La spéculation contemporaine a pris son envol avec les marchés financiers dont l’essor est lui-même lié à la décision prise en 1971 par les États-Unis de mettre un terme à la convertibilité de leur monnaie en or. Cette « révolution » a permis une création monétaire effrénée, surtout en dollars. Le flottement des monnaies, les variations de taux de change ou d’intérêts ont ouvert un continent à la spéculation. Des capitalistes ont ainsi pu réaliser des fortunes considérables en misant sur la baisse de la livre anglaise ou la hausse du mark, l’augmentation des taux d’intérêt de la Banque de France ou la réduction de ceux de la Fed américaine.

Deuxième stimulant de la spéculation : les formidables économies de moyens permises par les nouvelles technologies, dégageant des disponibilités considérables qui ont été utilisées comme autant de munitions pour la spéculation. Troisième facteur : le crédit. Michel Aglietta, encore, souligne dans un autre ouvrage [3] ce lien entre le crédit et la spéculation financière. Il note que la crise de 2008 a été « d’une ampleur exceptionnelle dans la mesure même où le crédit a atteint des niveaux jamais égalés auparavant. Le levier du crédit, en effet, a permis de nourrir cette dynamique d’achat et donc une hausse des actifs, notamment des actifs immobiliers, sur une durée sans précédent et tout à fait insolite ». D’autres économistes [4] disent sensiblement la même chose. On en déduira que la spéculation est inhérente aux marchés financiers et que la meilleure façon de la circonscrire est de réduire le rôle de ces derniers, notamment en mobilisant le crédit pour l’emploi et la croissance plutôt que pour la finance.

Pierre Ivorra

Notes :

[1] Crise et rénovation de la finance, Odile Jacob.

[2] Voir aussi l’ouvrage Transformations et crise du capitalisme mondialisé, quelle alternative ?, 2e édition, édition le Temps des cerises.

[3] La Crise. Pourquoi en est-on arrivé là ? Comment en sortir ?, éditions Michalon

[4] De la crise des subprimes à la crise mondiale, ouvrage collectif, La Documentation française.

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Halte à la haine

27 Avril 2010, 16:49pm

Publié par PCF Villepinte

Marie-George Buffet:
Le gouvernement joue les éveilleurs de haine


mgb.jpgLa mosquée de Istres a fait l’objet d’un mitraillage dans la nuit de samedi à dimanche. Le PCF condamne ces actes d’une grande violence.

Depuis des semaines et des mois, de la création du Ministère de l’immigration aux polémiques affligeantes à propos de la loi « urgente » sur le voile intégral, en passant par le débat sur l’identité nationale le gouvernement joue les éveilleurs de haine et exacerbe toutes les tensions de la société, dans le seul but de diviser.

Lorsque j’entends certains à droite, manier parfaitement l’amalgame entre religion, origine et comportements violents, je ne peux m’étonner que des actes d’une extrême violence comme ceux visant la Mosquée de Istres, arrivent. Plutôt que de résoudre les problèmes de société par le dialogue, le progrès social, et l’application des lois existantes contre toute atteinte aux valeurs républicaines, le gouvernement préfère jouer les fauteurs de troubles.

Le PCF condamne avec la plus grande fermeté ces actes inexcusables et exige que toute la lumière soit faite pour retrouver les coupables.

Marie-George Buffet, Secrétaire nationale du PCF

Paris, le 27 avril 2010.

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