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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Partage des superprofits ou réquisition ?

14 Octobre 2022, 11:31am

Publié par PCF Villepinte

Par Eric Bocquet Sénateur PCF  / 12 octobre 2022

Depuis un certain temps, nos compatriotes regardent avec effarement tourner le compteur des pompes à essence et pendant ce temps, les actionnaires regardent grimper les chiffres des dividendes avec ravissement.

Les prix des carburants s’emballent, la spéculation sévit et Total Energie s’enrichit, y compris grâce à l’argent public du bouclier tarifaire. L’entreprise a enregistré plus de 10 milliards de dividendes au 1er semestre de cette année, ce qui valut aux actionnaires le 28 septembre dernier de bénéficier d’un dividende exceptionnel de 2,6 milliards d’euros. Total Energies deviendra demain Total Bénéfices !

Les salariés des groupes pétroliers demandent légitimement leur part de cette réussite et revendiquent une hausse de leurs salaires. Pour Total Energie cela représenterait une somme de 140 millions d’euros, soit 1,4% des profits du 1er semestre !

M. le Ministre, je pense qu’il est temps de faire pression sur la direction des groupes Total Energies et Exxonmobil, leur demander « un geste de bonne volonté », à l’évidence, cela ne suffit pas. D’autant plus que face aux salariés, le gouvernement brandit la menace inacceptable de la réquisition.

Les salariés ne demandent pas une hausse de 52% de leurs revenus, à l’image de celle que le Pdg de Total Energies s’est octroyée. Ils demandent leur part légitime.
En cette rentrée de forte inflation, la question du pouvoir d’achat est devenue la première préoccupation de nos concitoyens. Comment s’en étonner ?
Vous allez déposer deux amendements en loi de finances qui devraient dégager, nous dit-on, 200 millions. C’est très très loin du compte.
Il faut taxer fortement les superprofits pour aider les salariés, les retraités, les entreprises et les collectivités.

M. le Ministre, vous avez déclaré la semaine dernière : « Je préfère le ciblage au saupoudrage ». Sachez que de ce côté de l’hémicycle, nous préférons le partage au bricolage !

 

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Grévistes, la dignité et l’intox

13 Octobre 2022, 08:32am

Publié par PCF Villepinte

Cathy Dos Santos L'Humanité

Jeudi 13 Octobre 2022

Philippe Martinez avec des travailleurs en grève à la raffinerie de Port-Jérôme, le 12 octobre 2022.

LOU BENOIST / AFP

Droit dans ses bottes, le gouvernement a décidé de passer en force. Qu’importent la forme et le fond. En ordonnant la réquisition des salariés des raffineries, l’exécutif envoie valdinguer le droit constitutionnel des travailleurs et les rapports de forces propres à toute négociation. «Un désaccord salarial ne justifie pas de bloquer le pays !» a tranché Élisabeth Borne.

La première ministre se trompe. Ou n’a jamais eu besoin de faire grève pour boucler ses fins de mois. Personne ne cesse le travail par plaisir. La baisse vertigineuse du pouvoir d’achat en raison de l’inflation et les salaires indignes sont un motif légitime. Rappelons à toutes fins utiles que si une grève n’avait pas d’impact, alors elle ne servirait à rien et n’aurait aucune chance d’aboutir.

1936, 1968, les grandes conquêtes sociales ont toujours été le fruit d’âpres batailles. Les augmentations salariales ne sont jamais tombées du ciel, elles ont été obtenues après des grèves longues et dures pour celles et ceux qui les menaient. Les travailleurs d’ExxonMobil et de Total ont posé leurs revendications sur la table au miroir des richesses produites: cette année, Total a déjà engrangé 18,8 milliards d’euros de bénéfices au premier semestre.

Son PDG s’est copieusement augmenté (5,9 millions d’euros de rémunération annuelle), et a arrosé les actionnaires. Personne ne s’en est offusqué. À commencer par l’exécutif macroniste, qui a d’ailleurs claironné sur tous les toits que les questions salariales relevaient de la responsabilité des entreprises. Mais ces dernières ne peuvent jouer la montre comme Total, qui renvoie d’éventuelles augmentations à l’année prochaine, comme si les factures à payer pouvaient elles aussi attendre.

Les salariés des raffineries sont dans leur droit. Il faut les entendre. Mais le gouvernement préfère la politique de la terre brûlée. Quant à certains médias, après avoir fait leurs choux gras des superprofits, les voilà aboyant: «Extrémistes», «jusquau-boutistes», «preneurs dotages», «nantis», «privilégiés», etc.

Toute la panoplie des clichés – pourtant éculés – a été ressortie pour diviser et dissuader ceux qui pourraient être tentés demboîter le pas aux grévistes. Ils sont nombreux à vouloir des salaires pour vivre dignement. Et ça, ce n’est pas de l’intox.

 

 

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Nouvelle crise au Burkina Faso et attaques contre les représentations françaises :

13 Octobre 2022, 08:28am

Publié par PCF Villepinte

 Publié le 12/10/2022 par PCF

 comment en est-on arrivé là ?

C’est le deuxième coup d’État en huit mois au Burkina Faso, pays déstabilisé par la violence de groupes armés mêlant banditisme et djihadisme.

Le lieutenant-colonel Damiba a été poussé vers la sortie par le capitaine Traoré pour, d’après lui, rétablir la situation sécuritaire. Le pouvoir sortant s’était discrédité par le passage éclair à Ouagadougou de l’ancien dictateur Blaise Compaoré, pourtant condamné à la prison à vie pour son implication dans l’assassinat de Thomas Sankara. Un discrédit renforcé par un certain nombre d’actes qui étaient vus comme une restauration de l’ancien régime.

Des "Assises nationales" se tiendront les 14 et 15 octobre pour désigner un président de transition avant l'organisation d'élections et un retour de civils au pouvoir au plus tard en juillet 2024.

Mais ce qui a retenu l’attention pendant le coup d’État du 30 septembre se sont les attaques de vandalisme contre des représentations françaises. Des rumeurs présumant l’implication de Paris aux côtés de Damiba pour préparer une contre-offensive ont mis le feu aux poudres. Quoi qu’il en soit, une forte mobilisation populaire a permis aux putschistes de consolider leur prise de pouvoir, le tout sur fond de sentiment anti-français. Un comble !

Comment en est-on arrivé à un tel rejet ? Le Burkina Faso a été longtemps un pays francophile, ce qui interpelle d’autant plus. Mais progressivement et surtout depuis une bonne dizaine d’années, l’image de la France s’est dégradée.

Précisons d’emblée qu’il n’y a globalement pas de ressentiment contre les ressortissants français en tant que tels, mais contre la France officielle.

Une perte d’influence et un rejet, niés par les autorités françaises qui se contentent de pointer du doigt les manipulations, avérées, de réseaux russes essentiellement. Mais ne nous cachons pas derrière notre petit doigt : un lourd passif s’est accumulé tout au long de l’histoire du Burkina et de l’Afrique de l’Ouest.

Depuis l’assassinat de Thomas Sankara, et le refus d’ouvrir et de transmettre toutes les archives françaises, en passant par la guerre en Libye dont le désastre a essaimé dans une grande partie de l’Afrique subsaharienne, sans oublier les liens avec l’ancien dictateur Blaise Compaoré, pièce maîtresse de la Françafrique, que Paris a exfiltré en Côte d’Ivoire afin qu’il tire les ficelles de la déstabilisation.

À cela s’ajoutent l’échec de Barkhane, la présence rejetée des bases militaires en Afrique, la persistance du franc CFA/ECO, ou encore le deux poids deux mesures de la politique française, quand par exemple un putsch est dénoncé au Mali, alors qu’il est clairement soutenu au Tchad.

Il est temps de changer du tout au tout. Et de comprendre que la France n’est plus seule, y compris dans son ancien pré-carré et y compris en matière de coopération sécuritaire. Elle doit se singulariser, non plus par des logiques de force et de domination et par des réflexes postcoloniaux, mais par une créativité et une invention de nouveaux modes de coopération et d’échanges, mutuellement avantageux, où tout le monde serait gagnant. Il faut une bonne fois pour toutes accepter que les pays d’Afrique fassent des choix endogènes et souverains.

C’est seulement en favorisant ce cadre que la France pourra reconstruire dans la durée des liens de confiance, et apporter une pierre décisive à un monde plus vivable et en paix. Et elle serait à nouveau une voix écoutée.

Dominique Josse
responsable du collectif Afrique du PCF
membre de la Commission des relations internationale du PCF

 

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Sauvons notre bac pro !

13 Octobre 2022, 08:24am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 12/10/2022 par PCF

Emmanuel Macron veut réformer le bac professionnel pour le faire se rapprocher du modèle de l’apprentissage, avec 50 % de stages.

Ce modèle met en danger la qualité de nos qualifications, dans le seul but de se plier aux besoins des entreprises qui ont du mal à recruter. En augmentant la durée des stages, c’est notre temps en classe et donc notre formation qui sera réduite.

Les risques de décrochage sont forts en apprentissage : 40 % des contrats sont rompus avant leur fin. L’apprentissage n’est pas de la formation! En stage, nous sommes placés sous la tutelle dun patron, sur un poste de travail. Ce nest pas uniquement comme cela quon apprend.

L’apprentissage trie les élèves selon leurs résultats, leur âge, leur expérience… tout le monde n’arrive pas à trouver un patron.

Face à ce projet, il faut nous mobiliser pour sauver nos formations professionnelles! Nous ne sommes pas de la main-d’œuvre pas chère pour les patrons!

Nous voulons nous former pour apprendre un vrai métier, avec des qualifications et des conditions de travail dignes. Nous sommes aussi de futurs citoyens : nous avons droit à la littérature, à l’EPS, aux arts, à l’économie…

Les lycées professionnels manquant de professeurs, tous les cours ne sont pas assurés pour les élèves. C’est donc une double peine pour ceux qui sont déjà souvent en difficulté scolaire, sachant que des heures d’enseignement ont déjà été supprimées. Il n’est pas rare qu’une classe n’ait pas de professeur pour une discipline plusieurs mois d’affilée, si ce n’est toute l’année.

Plus d’un quart des postes ne sont pas pourvus cette année dans les lycées professionnels, ce qui vient confirmer que la pénurie de professeurs touche en premier lieu les jeunes issus des catégories populaires. Au vu du manque de professeurs titulaires en nombre suffisant, le ministère recrute de plus en plus de professeurs contractuels, sans aucune formation pédagogique.

Le bac professionnel doit rester une formation de qualité, avec des contenus de cours variés et exigeants, pas un enchaînement de stages sous-payés.

Le 18 octobre, mobilisons-nous pour refuser cette réforme et pour revendiquer notre droit à un bac professionnel de qualité! 

Léo Garcia

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Pourquoi le projet de loi de finances rate-t-il sa cible ?

12 Octobre 2022, 06:54am

Publié par PCF Villepinte

Le budget 2023 mis en débat par le gouvernement avance notamment la mise en place d’un bouclier tarifaire censé amortir les prix de l’énergie et une «politique volontariste» en faveur de la croissance.

Pierre Chaillan L'Humanité 

Mercredi 12 Octobre 2022

En s’appuyant sur les traités européens, le budget n’est pas protecteur et il oublie les territoires de la République au profit des plus riches.

NICOLAS SANSU

Député PCF du Cher, membre de la commission des Finances

La guerre fait rage, l’inflation galope, la crise climatique est partout, la défiance démocratique s’installe… Une vraie rupture avec les choix actuels de politique économique et budgétaire s’impose, au risque de connaître le sort de l’Italie. L’arme du 49-3 ne fait que souligner l’échec du président Macron et de son gouvernement.

En s’appuyant sur les incantations sur la dette, sur les traités européens de Maastricht et Lisbonne, le budget 2023 n’est ni sérieux, ni protecteur. Il oublie une part croissante des territoires de la République, le village rural délaissé, le quartier populaire dont les habitants subissent les hausses de charges locatives ou encore nos départements d’outre-mer.

Pire, il intègre des dispositions qui dynamitent la cohésion de notre société: durcissement de lassurance-chômage, recul de l’âge de la retraite. Ces recettes éculées et inefficaces vont accroître les inégalités, alors même que nous comptons déjà 10 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté.

La France est un pays immensément riche. Les superpatrimoines explosent: 1000 milliards deuros en richesses cumulées pour les 500 plus grandes fortunes. Les dividendes versés battent des records!

«LE BUDGET 2023 OUBLIE UNE PART CROISSANTE DES TERRITOIRES DE LA RÉPUBLIQUE, LE VILLAGE RURAL DÉLAISSÉ, LE QUARTIER POPULAIRE DONT LES HABITANTS SUBISSENT LES HAUSSES DE CHARGES LOCATIVES OU ENCORE NOS DÉPARTEMENTS D’OUTRE-MER.»

Il n’y a pas trop de prélèvements obligatoires, il y a une architecture fiscale qui reflète le rapport des forces entre travailleurs, privés d’emploi, retraités, d’un côté, et les forces de l’argent, de l’autre. Rendre l’impôt plus progressif et moins proportionnel, plus direct et moins indirect, plus assis sur la richesse de la finance aujourd’hui sous-fiscalisée, pour que chacun contribue à sa juste part, c’est l’enjeu d’une politique budgétaire moderne.

Les députés Gauche démocratique et républicaine (GDR) portent l’exigence de justice fiscale par la taxation des superprofits, une contribution accrue sur les hauts revenus, le retour de l’ISF et la suppression de tout ou partie des exonérations de cotisations sociales qui font si mal à la Sécu.

En matière de réponse à l’inflation, le gouvernement préfère distribuer 46 milliards d’euros pour amortir le choc plutôt que de s’attaquer au marché libéralisé de l’énergie, et les multinationales de l’énergie continueront de faire bombance! Quelle infamie!

Et que dire de l’attaque en règle contre les collectivités locales et d’abord les communes. La suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), l’absence de bouclier tarifaire énergie généralisé, la stagnation des dotations (donc une baisse avec une inflation à 6 %!) sont autant de signes de labandon des communes, ce creuset de notre République. Les députés de notre groupe se mobilisent dans leurs départements comme à l’Assemblée nationale pour faire vivre l’égalité républicaine.

En protégeant les super-riches, entreprises comme ménages, en continuant le délitement du service public, le gouvernement fait fausse route. Il est urgent de le mettre en échec pour imposer une alternative de progrès, tous ensemble.

 

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Total. Salaires, négociations, réquisitions :

12 Octobre 2022, 06:46am

Publié par PCF Villepinte

 Les grévistes répondent

Carburant Alors que le gouvernement choisit l’escalade en annonçant la réquisition des salariés d’ExxonMobil, l’Humanité est allée à la rencontre des grévistes de Total et d’Esso.

Samuel Ravier-RegnatLudovic Finez L'Humanité

Mercredi 12 Octobre 2022

©Bailleul Pablo

Mardyck (Nord), Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime), envoyés spéciaux.

Non, les grévistes ne sont pas de dangereux preneurs d’otages, ils ne veulent pas empoisonner la vie des Français et ils ne gagnent pas des mille et des cents. Tel est, en substance, le message qu’ont voulu faire passer les quelque deux cents manifestants rassemblés, ce mardi midi, devant la raffinerie ExxonMobil de Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime).

Voilà trois semaines que l’immense complexe pétrolier est à l’arrêt, comme cinq autres raffineries et dépôts de carburant ailleurs dans le pays, en raison des revendications des ouvriers qui réclament des hausses de salaires cohérentes avec l’inflation et les bénéfices exceptionnels accumulés cette année par leurs employeurs. Un conflit social qui alimente l’inquiétude des automobilistes et provoque un raidissement de l’exécutif, à l’image d’Élisabeth Borne annonçant ce mardi la réquisition des grévistes d’ExxonMobil.

«Évidemment que le but recherché n’est pas de créer des pénuries. Nous, on veut trouver une porte de sortie à la crise, mais on est face à une direction qui ne nous écoute pas», accuse Christophe Aubert, délégué CGT à ExxonMobil. La veille, la CFDT et la CFE-CGC ont signé les propositions de la direction, mais cela ne change rien à la détermination de la CGT et de FO.

Les syndicats réclament une hausse de salaire totale de 7,5 %, un rattrapage de l’inflation 2022 et une prime de 6000 euros au titre de la redistribution des profits qui se sont élevés, pour le groupe américain, à près de 18,5 milliards d’euros pour le seul deuxième trimestre 2022. Pour le moment, l’employeur ne veut pas en entendre parler. «On dit que les grévistes sont responsables de la ­situation, mais ce sont les directions qui prennent en otage les gens, pas les salariés. Il est temps qu’elles reconnaissent notre travail et partagent les richesses», commente Pascal, lui aussi encarté à la CGT.

«Une volonté de nous discréditer»

Une petite manœuvre d’ExxonMobil et de TotalEnergies a particulièrement choqué les manifestants qui discutent autour du barbecue, une bière ou un café à la main: la publication, lundi, de chiffres qui suggèrent que les opérateurs de raffinerie toucheraient jusqu’à 5000 euros par mois. 

«Pas un travailleur ici ne gagne autant», protestent en chœur les grévistes, qui voient là «une volonté de (les) discréditer et de monter les gens les uns contre les autres», comme le formule Mickaël Renaux, de FO. Lui est employé comme opérateur de jour et son salaire s’établit à 2345 euros net par mois, malgré ses quinze années dancienneté. Nombre de salariés rappellent aussi les conditions de travail, les nuits, les dimanches, les soirs de Noël passés sur le site et la dégradation de la santé de ceux qui bossent ici depuis trop longtemps. Autant d’éléments qui justifient, disent-ils, «des conditions un peu meilleures quailleurs, mais pas faciles non plus».

Employés à Tereos, Hutchinson ou dans la raffinerie avoisinante de TotalEnergies à Gonfreville-l’Orcher, des travailleurs ont afflué de toute la Normandie, voire de plus loin encore, pour exprimer leur solidarité et créer des ponts entre les luttes. «Avec laugmentation des prix, le problème des salaires est posé à lensemble des salariés. Les grévistes dExxonMobil et de TotalEnergies montrent la voie. Il faut une mobilisation générale pour faire reculer partout le patronat», explique Pascal Le Manach, délégué CGT à Renault Cléon, la voix à peine couverte par le vacarme causé par la centrale à vapeur, de l’autre côté de la route.

«Je ne vois pas un CRS ouvrir une vanne»

En début d’après-midi, les grévistes découvrent la décision du gouvernement de procéder à la «réquisition des personnels indispensables au fonctionnement des dépôts» d’ExxonMobil annoncée par la première ministre Élisabeth Borne. À la CGT, on dénonce une décision qui «bafoue un droit constitutionnel des travailleurs», le droit de grève, et on promet des référés systématiques pour contester en justice les réquisitions. Personne ne compte cesser le mouvement de sitôt.

Ces derniers jours, les grévistes se sont organisés pour limiter leurs pertes financières en posant des jours de congé, par exemple. Ils disposent aussi d’une caisse de grève, déjà abondée à hauteur de 21000 euros. «On peut tenir comme ça encore des semaines», assure l’un d’entre eux. Ce mardi, à 14 heures, l’intersyndicale a voté en faveur d’une nouvelle reconduction du mouvement.

À trois cents kilomètres de là, devant le portique du dépôt Total de Mardyck (Nord), la détermination est identique. « C’est quoi, une réquisition?» lance un salarié. Réponse d’un collègue: «Cest pour mettre un coup de pression. Je ne vois pas un CRS ouvrir une vanne»

 Ils sont une dizaine, dont les cinq agents chargés des expéditions censés prendre leur poste dans quelques minutes, à 14 heures. Aujourd’hui encore, ce sera sans eux: ils lèvent la main pour se signaler grévistes, restant cependant sur place pour assurer d’éventuelles opérations de sécurité. «Beaucoup pensent quon bloque (le site), quon empêche les gens de travailler. Cest faux», peste un gréviste. De fait, aucun piquet de grève ni aucun barrage n’empêche les camions-citernes – une centaine par jour habituellement – d’entrer ou de sortir.

Si pas un litre de carburant n’a quitté le dépôt depuis le 26 septembre, c’est uniquement du fait de l’arrêt dû à la grève. Ils enragent aussi contre les chiffres de salaires livrés par la direction du groupe: «Cest de lintox pour énerver celui qui attend à la pompe. Il faut rétablir la vérité!» «Ici, avec vingt années dancienneté, on gagne 3000 euros net», corrige Benjamin Tange, délégué central CGT, qui rappelle le degré de technicité des salariés, les 3x8 qui font « louper des Noël et des anniversaires», ou encore «lexposition à des produits qui amputent la durée de vie».

«On en a marre que les sous aillent toujours aux mêmes personnes, les actionnaires», explique simplement Sophie (le prénom a été modifié), assistante au service formation. «Nous sommes deux à travailler à la maison mais les fins de mois sont difficiles», confie-t-elle. Son plus jeune fils, en BTS d’électronique, habite toujours chez eux. Pour l’aîné, en école de commerce, il faut débourser le loyer de son appartement à Lille.

Mais la colère ne se résume pas aux salaires. «Ici, on a limpression d’être les oubliés, on attend des projets, souligne-t-elle. On n’a pas envie de revivre 2010.» Il y a douze ans, le groupe a voulu fermer purement et simplement son Établissement des Flandres, qui était alors une raffinerie, entraînant une lutte de plusieurs mois.

Si l’activité de raffinage – qui employait 400 salariés directs et 600 sous-traitants – a bien été stoppée, un dépôt de carburant a été conservé et une école de formation installée sur place, ainsi qu’un centre d’assistance technique destiné aux sites Total en Europe et dans le monde. Mais sans jamais arriver aux 260 emplois directs promis, qui n’atteignent en réalité même pas les 200.

La CGT a fait de nombreuses propositions pour reconvertir le site: production dhydrogène, de biogaz, recyclage des plastiques… «Tout a été balayé dun revers de la main», assure Benjamin Tange. « Ici, insiste-t-il, on a besoin d’un projet industriel», aux antipodes des départs non remplacés. Autre réalité lourde de sens: «Le budget de maintenance est passé de 5 millions deuros à 2,2 millions en trois ans. On ne fait plus de préventif, on ne répare quen cas de casse ou de problème technique, et on est obligés de prioriser les pannes entre elles.»

 

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Les enseignants français sont moins payés

12 Octobre 2022, 06:38am

Publié par PCF Villepinte

 

PUBLIÉ LE 11 OCT. 2022

Les enseignants sont moins bien payés en France que dans les autres pays les plus développés. C'est l'une des données mises en lumière par l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) dans son rapport annuel sur l'éducation dans les pays les plus développés.

 

Des salaires inférieurs

à la moyenne de l'OCDE

"Les salaires statutaires des enseignants en France restent inférieurs à la moyenne de l'OCDE à chaque étape de la carrière à tous les niveaux d’enseignement sauf dans le préélémentaire" écrivent les auteurs du rapport de l'OCDE sur l'éducation.

Si vous êtes enseignants en école élémentaire et que vous avez 15 ans d'expérience, votre salaire est inférieur de 19 % à la moyenne de vos collègues de l'OCDE. Les enseignants consacrent pourtant en moyenne plus de temps à l'enseignement en France que dans les pays de l'OCDE.

Une insuffisante revalorisation du point d'indice

Comme pour tous les fonctionnaires, le salaire brut des enseignants est calculé en France en fonction d'un « point d'indice ». Il a été revalorisé de 3,5 % en juillet 2022, après n'avoir quasiment pas augmenté pendant dix ans.

Alors que la France connaît une inflation de plus de 6 %, cette augmentation du point d'indice n'a pas permis d'endiguer le décrochage des salaires des fonctionnaires.

Travailler plus pour gagner plus ?

Le ministère de l'Education a annoncé vouloir revaloriser de 10 % le salaire de l'ensemble des enseignants en début et milieu de carrière. Mais il faudra soustraire la récente augmentation de 3,5 % du point d'indice à ces 10 %. Et il n'est pour l'instant pas question d'augmentations pour les enseignants en fin de carrière.

Le ministère veut aussi augmenter les salaires des enseignants qui accepteraient des missions spécifiques. Il assure qu'il s'agit de missions que les enseignants effectuent déjà et qui seraient désormais rémunérées.

Co-secrétaire de la CGT Educ, Isabelle Vuillet en doute : « Cette partie nous inquiète beaucoup. Il s'agit de travailler plus pour gagner plus. Ça crée déjà des tensions dans les équipes enseignantes. Et c'est une catastrophe en termes d'égalité hommes/femmes. » Les chiffres communiqués par le ministère en témoignent : « les femmes prennent déjà moins d'heures supplémentaires et de missions particulières. » relève Isabelle Vuillet. L'écart pourrait encore se creuser.

Pour la CGT, les primes et les mesures qui ne concernent qu'une catégorie des agents ne sont pas une bonne solution. La CGT se bat pour des augmentations générales, seule mesure juste et efficace pour le pouvoir d'achat. Dans le cas des fonctionnaires, cela passe par la revalorisation du point d'indice.

 

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Naturellement

11 Octobre 2022, 08:14am

Publié par PCF Villepinte

 

Maurice Ulrich Lundi 10 Octobre 2022

De l’art de poser les bonnes questions… pour avoir les bonnes réponses.  «Naturellement», disent deux de nos confrères du Journal du dimanche en interviewant le ministre du Travail, Olivier Dussopt, dont on nous rappelle qu’il fut un député socialiste, naturellement, donc, «l’âge de départ à la retraite va arriver à 64 ans. Est-il judicieux de braquer l’opinion avec une réforme impopulaire?»

Comme ce n’est pas parce qu’on dit n’importe quoi qu’il faut fermer, etc., le ministre est affirmatif: «Les Français ont profondément intégré quelle était nécessaire pour préserver notre système.» De sondage en sondage, ils ne sont qu’un tiers qui seraient acquis à l’idée d’un report à 64 ou 65 ans. Mais Olivier Dussopt n’en a cure car, dit-il, «je nai jamais connu de réforme des retraites populaire». Sauf quand fut fixé l’âge de départ à 65 ans en 1910, confirmé en 1945, puis ramené à 60 ans en 1981. L’ancien socialiste et ministre du Travail ne connaît rien des conquêtes sociales. C’est embêtant.

 

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« S’Il y a du carburant à mettre, c’est bien dans les salaires ».

11 Octobre 2022, 08:06am

Publié par PCF Villepinte

«avec vous sans tabou»,

Gauche Le secrétaire national du PCF a présenté à la presse, lundi, son Tour de France «avec vous sans tabou», commencé dans le Pas de Calais, le 3 octobre. Face à la flambée des prix de l’énergie, et au risque de récession, le communiste alerte sur les délocalisations en cascade à venir.

Naïm Sakhi L'Humanité

Lundi 10 Octobre 2022

Fabien Roussel: «SIl y a du carburant à mettre, cest bien dans les salaires».

©Fred TANNEAU / AFP

«Je souhaite que le PCF soit en phase avec ce quattendent les Français.» Fabien Roussel a présenté ce lundi, lors d’une conférence de presse, son tour de France «avec vous sans tabou». Commencée le 3 octobre dernier, dans le Pas-de-Calais, cette tournée de 13 étapes thématiques, dans chacune des régions métropolitaines, permettra au secrétaire national du PCF d’ouvrir un dialogue avec les Français, ponctué de rencontres avec les habitants, les élus, les militants et les syndicalistes.

 «Ils viendront avec leurs questions, moi avec mes réponses», glisse le député, qui se refuse à tenir des meetings. Un exercice déjà expérimenté durant la campagne présidentielle par l’ex-candidat du PCF, lors des «Rencontre des jours heureux». Dorénavant pour Fabien Roussel, l’enjeu est double: «savoir ce que les Français attendent de la gauche et du PCF», assure-t-il, mais aussi «parler à nouveau à la France périphérique pour que la gauche devienne majoritaire demain», glisse Ian Brossat, le porte-parole de la formation.

Après une halte dans le Pas-de-Calais sur le thème de l’industrie, la prochaine étape de ce tour de France se tiendra les 24 et 25 octobre, dans les Drôme et dans l’Isère, pour évoquer les enjeux du mix énergétique. Un sujet central en pleine crise climatique et de l’énergie, qui couplée à la menace nucléaire en Ukraine s’apparente à un «un cocktail explosif», selon Fabien Roussel.

De plus, le communiste dit «craindre» une récession liée à la crise de l’énergie dans les mois, provoquant une vague de délocalisations. «Certaines entreprises pourraient accélérer des plans de suppression de postes déjà dans les cartons, poursuit le député, elles anticipent une augmentation durable de l’énergie, avec des coûts de production au final deux ou trois fois plus élevés qu’en Asie ou Amérique».

Le 3 octobre dernier, il avait d’ailleurs rencontré les syndicalistes et dirigeants de l’usine Arc Internationale, dans laquelle 4800 emplois sont menacés par lexplosion de la facture énergétique, passant de 17 millions à 75 millions. En outre, Fabien Roussel a rappelé son soutien aux mobilisations en cours dans la pétrochimie, visant, selon la CGT à obtenir une hausse de 10 % des salaires  : «Total a versé 2,5 milliards deuros de dividendes exceptionnels à ses actionnaires. Cela représente 300 euros d’augmentation mensuelle pendant 12 ans pour les salariés. S’Il y a du carburant à mettre, c’est bien dans les salaires».

Ce tour de France, en parallèle des mobilisations sociales et syndicales, doit aussi permettre au secrétaire national du PCF de porter la voix de sa formation, à côté du rassemblement à gauche . «Nous faisons partie de la Nupes, mais nous avons notre propre originalité et nous la faisons vivre, mesure Fabien Roussel, nous continuerions à nous faire entendre car à gauche, nous avons besoin de nous additionner».

Des rencontres avec les travailleurs sont notamment prévues, le député assure vouloir s’en «nourrir», afin d’incarner «une gauche qui défend le travail». Une expression qui fait écho au débat suscité lors de la Fête de L’Humanité, où le député a jugé que la gauche ne devait pas être «celle des allocations et des minima sociaux.» Un mois plus tard, Fabien Roussel se dit «conforté» dans ses propos, satisfait des nombreux «témoignages de soutiens et dencouragements» reçus lors de ses rencontres avec les Français.

Le secrétaire national du PCF a en tout cas marqué des points en termes d’incarnation. Selon un sondage Odoxa pour le Figaro, publié la semaine dernière, Fabien Roussel est la personnalité de gauche la plus populaire dans le pays, avec 29 % de bonnes opinions. Dans son camp, le député communiste (42 %) se classe second, derrière Jean-Luc Mélenchon (49 %), mais devant François Ruffin (34 %) et le socialiste Olivier Faure (28 %). Par ailleurs, à gauche, le secrétaire national du PCF (33 %) recueille moins de mauvaises opinions que Jean-Luc Mélenchon (45 %) ou encore Sandrine Rousseau (37 %).

Le député du Nord a également précisé, lors de la conférence de presse, qu’il sera bien présent au rassemblement nordiste contre la vie chère, prévu le samedi 15 octobre, mais qu’il sera en revanche absent du défilé parisien, le dimanche 16 octobre. «Le PCF ne se résume pas à ma personne, nous pouvons compter sur un grand nombre de militants et de personnalités qui ont émergé durant la campagne présidentielle», insiste l’élu de Saint-Amand-les-Eaux, qui assure être, comme tous les week-ends, retenu dans sa circonscription.

 

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 Grève défensive

11 Octobre 2022, 07:54am

Publié par PCF Villepinte

Sébastien Crépel L'Humanité 

Mardi 11 Octobre 2022

J-S.Evrard/AFP

 «Grève préventive», vraiment?

Drôle d’expression que celle qui fleurit depuis 48 heures dans la bouche des libéraux. «Grève préventive», le mot que tous reprennent pour disqualifier l’action de la CGT dans les raffineries, est en fait signé Laurent Berger.

Ministre, parlementaire ou éditorialiste, chacun saisit l’aubaine de la charge du dirigeant de la CFDT pour y joindre son couplet contre la grève qui paralyse les stations Total et Esso. Une façon de dire que les salariés auraient délibérément choisi le blocage sans que la situation l’exige. Les plus conservateurs ne disent pas encore «grève de confort», mais ils y pensent très fort. De là à imaginer de nouvelles restrictions au droit de grève, il ny a quun pas.

Mais cette grève n’est «préventive» que pour ceux qui font semblant de ne pas en comprendre les ressorts. La négociation annuelle obligatoire sur les salaires chez Total était-elle sur le point de démarrer? Oui, mais celle-ci doit porter sur les rémunérations de lan prochain. Autant dire quau mieux, les salariés ne toucheront le premier euro d’une augmentation, si elle a lieu, que fin janvier… et nous ne sommes même pas à la mi-octobre.

Pendant ce temps, l’inflation n’attend pas et continue de ronger les fins de mois. Elle devrait culminer à 6 % cette année, loin des prévisions de l’an dernier à la même époque. Grève «préventive»? Mais cela fait des mois que la CGT demande une négociation sur la revalorisation des salaires pour 2022 en raison de linflation, sans autre réponse de la direction que: «On verra lan prochain.» À ce niveau de mépris, on devrait parler de grève défensive.

Plutôt que de fustiger l’action légitime des salariés, mieux vaut se pencher sur les comptes de Total au premier semestre. On sait que les bénéfices du groupe explosent, mais qu’en est-il de la branche raffinage, touchée par les grèves? Son résultat net a été multiplié par cinq en un an, à 3,88 milliards deuros, contre 754 millions en 2021.

De janvier à juin, trois milliards deuros supplémentaires sont ainsi entrés dans les caisses au titre de l’activité raffinage. Et les salariés devraient patienter encore… «Grève préventive», vraiment?

 

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