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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

crise

« Une rupture historique »,

28 Mars 2010, 17:36pm

Publié par PCF Villepinte

Grèce. Le FMI en rêvait, l’Europe l’a fait
 Un tournant dans l’histoire de la zone euro : le Fonds monétaire international, bras armé des États-Unis, appelé à la rescousse des finances grecques. À qui le tour maintenant  ?

« Une rupture historique », déclare à juste titre Attac France dans un communiqué publié hier. C’est la première fois que la zone euro réclame le concours du FMI pour participer au règlement de ses problèmes financiers. Les dirigeants européens tentent de minimiser l’affaire, mais il s’agit d’un précédent qui risque d’avoir de graves conséquences. C’est un signe de faillite de l’union monétaire autour de l’euro qui, prétendument, devait permettre à l’Europe de s’émanciper du dollar. C’est comme si les États-Unis faisaient appel au FMI pour régler les difficultés de la Californie.

Le FMI a déjà une solide réputation. Il s’est taillé une renommée dans les pays en développement mais son assise s’est élargie. Dans la dernière période, il s’est beaucoup intéressé à l’Europe. Dans un texte de novembre 2007, juste avant la crise, il plaidait pour qu’une place plus grande soit faite sur le continent aux marchés financiers – dominés par les Américains et à l’origine de la crise – aux côtés des banques. Il préconisait aussi, « pour contenir la pression que le vieillissement de la population exerce sur les budgets », de « redonner des objectifs plus ambitieux à la maîtrise des finances publiques, en mettant l’accent sur la réduction des dépenses ». Grâce au feu vert donné par le sommet, il va pouvoir suivre en direct la mise en œuvre de ses propres recommandations.

En Europe de l’Est, les experts du FMI ont organisé la transition en permettant aux banques et aux multinationales étrangères, d’Europe de l’Ouest et des États-Unis, de réaliser une véritable OPA. De l’aveu même du Fonds, ces pays « ont sensiblement accru leur dépendance envers les banques étrangères », cela au point qu’ils se sont trouvés tous « nus » lorsque la crise financière a éclaté et que ces mêmes institutions financières ont retiré leurs capitaux. Totalement étranglés, au bord de la banqueroute, à qui ont-ils dû faire appel  ? Au FMI évidemment, qui est intervenu à la manière d’un bulldozer en Hongrie, en Roumanie, en Pologne, dans les États baltes, abaissant les droits sociaux.

Cela montre qu’une autre construction monétaire européenne, pour répondre aux besoins des peuples, doit faire reculer les marchés financiers, à l’Est et à l’Ouest, mais doit également agir pour un autre système monétaire international, notamment en réformant le FMI, en réduisant en son sein le pouvoir des États-Unis et le rôle du dollar, en substituant au billet vert, comme monnaie universelle, une monnaie commune de coopération.

Pierre Ivorra

Notre dossier Union européenne

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financiarisation de l’économie. http://www.collectif-lbo.org

16 Mars 2010, 07:15am

Publié par PCF Villepinte

La financiarisation ou comment casser l'emploi


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Le site web de l’Humanité publie la vidéo du collectif LBO qui dénonce l’opération de « leveraged buy-out » (LBO), financement d’acquisition d’entreprise qui consiste à racheter cette entreprise par de l’endettement. Créé début 2006 par des militants de la CGT, le Collectif LBO est la seule organisation en France qui milite activement contre la financiarisation de l’économie. http://www.collectif-lbo.org

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Capital et travail

11 Mars 2010, 22:15pm

Publié par PCF Villepinte

 Grèce, Portugal, Islande… Un choc frontal entre la finance et les peuples
Grève générale en Grèce, référendum islandais : les peuples refusent de payer la note de la crise. La dictature financière est désormais un talon de fer pour les nations elles-mêmes.
- C’est le dossier de l’Humanité, vendredi.

La précipitation vers des superplans d’austérité provoquée par le surendettement des États — la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Italie ou l’Irlande ne figurant en fait qu’aux avant-postes européens — exprime l’entrée de l’Europe dans une nouvelle phase de la crise entamée avec le krach de 2007-2008, celle d’un choc frontal entre les marchés financiers et les peuples.

Ce sont les grands acteurs de la finance, les Kommerzbank, BNP Paribas ou autres Goldman Sachs, créanciers des États, qui exigent des citoyens des différents pays qu’ils règlent l’addition de la crise. Des exemples très concrets permettent de comprendre comment on en est arrivé à cette situation explosive, l’impasse étant si totale pour tous ceux qui entendent rester dans les rails du système — entendez dans le respect des normes du pacte de stabilité — qu’ils ne conçoivent plus d’autre issue que celle d’une épreuve de force comme aujourd’hui avec le peuple grec. Les banques françaises sont particulièrement bien placées parmi les acteurs qui ont parié sur les difficultés des États. Elles figurent ainsi parmi les plus grosses détentrices de titres de dette grecque — plus de 55 milliards d’euros à la fin de l’an dernier, selon la Banque des règlements internationaux (BRI).

Un placement très lucratif puisque le taux de l’ardoise hellène (bien supérieur dès le départ à celui de la France) a explosé avec la spéculation, passant aujourd’hui à plus de 6 % (sur les marchés, la rémunération du placement grimpe avec le risque présumé pris par les « investisseurs »). Et comme les traders de Natixis, BNP Paribas et autres ont pu réaliser leurs opérations en empruntant eux-mêmes à un taux dérisoire (1 %) auprès de la Banque centrale européenne (BCE), on mesure les gains qu’ils ont pu réaliser sur ce seul écart de taux. Sur le dos des contribuables grecs.

Comme un bonheur n’arrive jamais seul au royaume des agioteurs, la valeur des fameux CDS (credit defaut swaps) — ces titres qui jouent théoriquement le rôle d’une police d’assurance pour les États emprunteurs — a elle aussi explosé quand se sont intensifiées les rumeurs de faillite de la Grèce.

On comprend ainsi comment les affaires de ces grands acteurs des marchés sont redevenues si rapidement florissantes en 2009. Leur préoccupation, c’est désormais d’éviter que la bulle obligataire n’éclate à son tour — provoquée par une ou plusieurs faillite d’États — et ne leur revienne à la figure comme le fit, en son temps, celle des subprimes. D’ou leur chantage sur les gouvernements pour que les peuples absorbent, eux, le choc du dégonflement d’une enflure financière qui, loin de disparaître en 2008, a été transférée vers la dette des États. Dans la zone euro, la tâche leur est facilitée par les règles mêmes de fonctionnement de la monnaie unique, entièrement dévouées à protéger les rentes financières. Parmi les géants de la finance impliqués dans ce drôle de jeu, une mention particulière est à attribuer à Goldman Sachs. La star des stars de Wall Street a en effet « conseillé » en 2001 le gouvernement grec pour qu’il puisse « toiletter » ses comptes et satisfaire aux critères de Maastricht (3 % maximum de déficit public), indispensables à l’entrée dans la zone euro. Aujourd’hui, plusieurs révélations retentissantes font apparaître que Goldman Sachs était aussi à l’origine des rumeurs qui ont déchaîné la spéculation…

Bruno Odent

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Dettes publiques :

4 Mars 2010, 11:57am

Publié par PCF Villepinte

Mais qui sont ces marchés financiers défiant les États ? par P. Ivorra


3 mars 2010

Ces derniers sont les moins connus alors même qu’ils sont devenus les plus importants. Ils se sont développés particulièrement pour se prémunir des risques  : risques sur les parités entre monnaies, risque d’évolution des taux d’intérêt, risques sur les crédits effectués ou contractés, etc. En principe, les obligations d’État, qui sont des titres de dette publique, sont particulièrement recherchées, car elles offrent une certaine garantie. Il est plus rare qu’un État fasse faillite.

Qui en sont les acteurs  ? Il y a les banques, y compris les banques centrales, les assurances, les institutions financières comme la Caisse des dépôts, les fonds de pension et d’investissement, les entreprises et les particuliers.

En quoi ces intervenants défient-ils les États  ? Pour éviter l’écroulement du système financier mondial, la puissance publique a volé à son secours, pris en charge la dette privée au prix d’une très forte hausse de la dette publique, baissé les taux d’intérêt, inondé de liquidités les banques commerciales, et celles-ci, aujourd’hui, spéculent sur les dettes publiques avec l’argent bon marché qui leur a été prêté.

C’est particulièrement vrai en Europe. Les détenteurs de capitaux mettent le couteau sous la gorge aux pays les plus en difficulté  : « Si vous voulez que l’on vous prête de l’argent, il vous faut augmenter vos taux d’intérêt », leur disent-ils en quelque sorte. Ils spéculent sur le malheur des peuples, ils poussent à l’austérité en alourdissant la charge de la dette. Ces maîtres chanteurs n’appartiennent pourtant pas au clan des Siciliens, ce sont des établissements bancaires très respectables qui ont pignon sur rue.

La dette extérieure grecque est détenue à 85 % par des investisseurs européens, particulièrement allemands et français. Celle du Portugal l’est à 82 %. La proportion est de 76 % pour l’Espagne et de 56 % pour l’Irlande. Cela montre qu’il s’agit en grande partie d’une affaire domestique et que l’Europe a les moyens de régler les problèmes de l’Europe autrement que sur le dos des peuples européens.

On nous dit, à propos des difficultés de l’euro, de la Grèce, de l’Espagne, des problèmes de financement des dettes publiques que les « marchés défient les États ». Mais qui donc se cache derrière cet intitulé  ?

Les marchés financiers sont des marchés sur lesquels se vendent et s’achètent des titres financiers. Ces actifs peuvent être de court ou de plus long terme. Les quatre principales catégories de titres sont représentées par les titres du marché monétaire, les actions, les obligations et les produits dérivés.

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Grève générale en Grèce contre la rigueur

25 Février 2010, 08:09am

Publié par PCF Villepinte


Alors que les émissaires européens étaient à Athènes pour contrôler les comptes et valider les mesures d’austérité proposées par le gouvernement, les citoyens, eux, manifestaient et se croisaient massivement les bras. Reportage.

Athènes, envoyé spécial.

« Le gouvernement grec veut revenir sur le contrat fixé : les salariés devront travailler plus longtemps, et ceux qui, comme moi, touchent déjà leur pension, ne sont pas garantis de son montant ! » s’insurge Trikkas, barbichette au menton, lunettes teintées sur le nez. Sous le soleil, cet ancien journaliste a manifesté hier avec plusieurs dizaines de milliers de ses concitoyens dans la capitale hellénique.

C’est d’abord en Grèce qu’est lancée la course à l’austérité européenne. En piste, les institutions de l’UE qui ont mis le pays sous tutelle, le gouvernement, qui défend bec et ongles, « la rigueur », et les syndicats et partis progressistes, déterminés à s’opposer à la « purge » annoncée. Ces derniers ont engagé hier une bataille qui sera probablement longue, de manière éclatante. Selon la Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE), la grève a été suivie à 100 % dans plusieurs secteurs d’activité, à 70 % dans l’industrie et dans les banques. Et si le président de la chambre des petites et moyennes entreprises affirmait que la participation à la grève ne dépassait pas 10 % dans ce secteur, il faut souligner que la précarité, l’insécurité et la faible syndicalisation qui règnent dans les PME rendent plus difficile la participation au mouvement. Jusqu’aux sans-papiers qui ont défilé hier dans les rues d’Athènes, portant des autocollants « Stop Frontex », le plan européen contre l’immigration.

Plus de 45 000 manifestants battaient le pavé dans Athènes, en deux cortèges (l’un mené par les grandes centrales syndicales regroupant plus de 30 000 personnes, l’autre à l’appel du Front de lutte syndical (Pame), émanation du KKE, le parti communiste). D’autres manifestations avaient lieu simultanément dans les autres grandes villes du pays. Ainsi, ils étaient près de 10 000 à Salonique, dans le Nord. Incontestablement, les Grecs avaient décidé de se faire entendre, maintenant que le gouvernement a annoncé les mesures d’austérité destinées à réduire drastiquement le déficit du pays. Au menu : le report de deux ans, à soixante-trois ans et demi, de l’âge moyen de départ en retraite, des réductions des salaires des fonctionnaires, des ponctions sur les dépenses sociales, une hausse de la TVA. « 

Nous sommes là pour défendre nos droits. Les mesures sont antisociales

 » Dans le cortège, des fédérations du secteur privé, comme celle de l’alimentation et des boissons, ou des banques, étaient particulièrement visibles. « J’ai vingt-huit ans, je suis ingénieur en génie civil. Déjà, je ne trouve pas d’emploi. Si les gens travaillent plus longtemps, combien de temps devrais-je attendre encore ? » s’inquiète Dimitri, qui défile avec les ingénieurs. « Nous voulons un travail, un salaire correct et une véritable assurance sociale. Notre pays doit respecter des normes de l’UE qui sont injustes », poursuit-il.
Evrydiki, vingt et un ans, étudiante, a choisi de rejoindre les rangs de la manif du KKE, dont elle est membre. « Nous sommes là pour défendre nos droits. Les mesures sont antisociales. Notre gouvernement, avec l’aide de l’UE, veut les imposer coûte que coûte », analyse-t-elle. Jusqu’alors sourd aux contestations, ce gouvernement, mené par le Pasok, entendra-t-il maintenant les citoyens ? Si, pour l’heure, il n’a encore formulé aucune réponse, les syndicats ont déjà annoncé la couleur : ce n’est qu’un début, « nous continuerons par des actions fortes des travailleurs au mois de mars », a déclaré Spyros Papaspyros, un dirigeant d’Adedy, le syndicat de la fonction publique. D’autres manifestations sont déjà prévues pour avril et mai. Une résistance d’autant plus remarquable que la plupart des grands médias pratiquent un véritable « bourrage de crâne », selon Trikkas qui précise : « La télévision présente la purge antisociale comme la seule solution possible. »

Signe des temps et de l’importance du mouvement par-delà les frontières nationales, John Monks, le secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats, s’est exprimé à la tribune et a tenu la banderole pendant toute la marche. « Vous avez parfaitement raison », a-t-il lancé à la foule. Retraites amputées, dépenses sociales rationnées, les prétendues solutions sont les mêmes partout en Europe. Et l’idée de la nécessité d’organiser une vaste riposte européenne aux dimensions sociales mais aussi politiques commence à se frayer un chemin.

Fabien Perrier


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L'€urope en crise !

15 Février 2010, 06:45am

Publié par PCF Villepinte

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La chronique de Pierre Ivorra

9 Février 2010, 22:52pm

Publié par PCF Villepinte

Dettes publiques : qui sont ces marchés financiers qui défient les États ?

krach
On nous dit, à propos des difficultés de l’euro, de la Grèce, de l’Espagne, des problèmes de financement des dettes publiques que les « marchés défient les États ». Mais qui donc se cache derrière cet intitulé  ? Les marchés financiers sont des marchés sur lesquels se vendent et s’achètent des titres financiers. Ces actifs peuvent être de court ou de plus long terme. Les quatre principales catégories de titres sont représentées par les titres du marché monétaire, les actions, les obligations et les produits dérivés.

Ces derniers sont les moins connus alors même qu’ils sont devenus les plus importants. Ils se sont développés particulièrement pour se prémunir des risques  : risques sur les parités entre monnaies, risque d’évolution des taux d’intérêt, risques sur les crédits effectués ou contractés, etc. En principe, les obligations d’État, qui sont des titres de dette publique, sont particulièrement recherchées, car elles offrent une certaine garantie. Il est plus rare qu’un État fasse faillite.

Qui en sont les acteurs  ? Il y a les banques, y compris les banques centrales, les assurances, les institutions financières comme la Caisse des dépôts, les fonds de pension et d’investissement, les entreprises et les particuliers. En quoi ces intervenants défient-ils les États  ? Pour éviter l’écroulement du système financier mondial, la puissance publique a volé à son secours, pris en charge la dette privée au prix d’une très forte hausse de la dette publique, baissé les taux d’intérêt, inondé de liquidités les banques commerciales, et celles-ci, aujourd’hui, spéculent sur les dettes publiques avec l’argent bon marché qui leur a été prêté. C’est particulièrement vrai en Europe. Les détenteurs de capitaux mettent le couteau sous la gorge aux pays les plus en difficulté  : « Si vous voulez que l’on vous prête de l’argent, il vous faut augmenter vos taux d’intérêt », leur disent-ils en quelque sorte. Ils spéculent sur le malheur des peuples, ils poussent à l’austérité en alourdissant la charge de la dette. Ces maîtres chanteurs n’appartiennent pourtant pas au clan des Siciliens, ce sont des établissements bancaires très respectables qui ont pignon sur rue. La dette extérieure grecque est détenue à 85 % par des investisseurs européens, particulièrement allemands et français. Celle du Portugal l’est à 82 %. La proportion est de 76 % pour l’Espagne et de 56 % pour l’Irlande. Cela montre qu’il s’agit en grande partie d’une affaire domestique et que l’Europe a les moyens de régler les problèmes de l’Europe autrement que sur le dos des peuples européens.

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Docteurs Folamour des marchés et des banques

8 Février 2010, 23:38pm

Publié par PCF Villepinte

Pigs
ecopc.jpgCe sont maintenant les marchés sauvés avec l’argent des peuples qui entendent étrangler ces mêmes peuples.

Par Maurice Ulrich

Les Pigs, les porcs. C’est ainsi que les Docteurs Folamour des marchés et des banques désignent désormais les pays les plus fragiles de la zone euro en jouant sur leurs initiales. Portugal, Irlande, Grèce, Espagne (Spain en anglais). Les porcs !… Dans la véritable guerre financière qui vient d’entrer dans une nouvelle phase avec l’agression des marchés contre les États et les peuples, les mots en disent long. Mépris, humiliation, dépréciation, c’est le vocabulaire des soudards, fussent-ils en cravate et col blanc, à l’égard de ceux qu’ils entendent saigner.

Que se passe-t-il ? Les grands investisseurs, ceux qui prêtent aussi aux États, spéculent désormais sur la dette publique des plus fragiles pour exiger une rentabilité accrue de leurs investissements, au nom des risques encourus, évalués par les fameuses agences de notation, liées à ces mêmes grands investisseurs et qui décident de la santé et du degré de solvabilité des États. C’est une machine infernale, puisque sa logique veut que plus un pays va être en difficulté, plus il paiera cher sa survie financière, et plus il devra faire peser sa dette sur ses habitants. La couverture des risques elle-même, sous forme d’assurances, est aussi un produit financier sophistiqué qui se négocie. D’où l’intérêt d’en rajouter sur les risques et de susciter la panique sur les marchés. En attaquant la Grèce la semaine passée, les marchés ont fragilisé toute la zone euro, provoquant la baisse de l’euro lui-même et la chute des Bourses.

Voilà donc, selon les termes de l’éditorialiste des Échos, « la troisième crise, la vraie ». C’est, hélas, sans surprise ! Depuis des mois la perspective d’un krach obligataire, c’est-à-dire d’un moment où les États ne pourraient plus payer, a pris corps. Le sauvetage des banques et du système financier, qui a coûté des milliards, a accru leur endettement, et c’est maintenant les établissements et les marchés qu’ils ont sauvés avec l’argent des peuples qui entendent les mettre à genoux en étranglant toujours plus ces mêmes peuples.

Mais qui a véritablement tiré les leçons de ce qui s’était passé ? Rappelons-nous après le premier G20 sur « la régulation financière », les commentaires avisés des économistes en cour. C’était en marche. Le capitalisme moralisé allait prendre la mesure de ses responsabilités à l’égard de la planète. Comme s’il fallait compter sur les capitalistes et leurs gouvernements pour remettre en cause le capitalisme ! La restauration de la croissance financière des requins du CAC 40 s’est payée en centaines de millions de chômeurs dans le monde, en appauvrissement dramatique des plus pauvres. Les dettes publiques des États vont se payer en plans de rigueur. N’est-ce pas déjà ce qui est en train en France, où le chef de l’État et son gouvernement ont pris les devants ? Mais ce n’est qu’un début.

En première ligne, la Grèce résiste. Une grande manifestation aura lieu mercredi à Athènes, à la veille d’un sommet économique européen. Oh, sans doute va-t-on y parler de nouveau régulation, politiques communes, coopérations, on va sans doute s’y préoccuper de la Grèce et de comment la sauver ou comment s’en débarrasser. Car il est loin le temps béni de l’Euro miraculeux ! Mais il faut des actes et des actes forts. Les marchés sont puissants. Ils ne sont pas intouchables. Le capitalisme est désormais un roi nu et il a un problème. L’opinion publique et les peuples.

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