COMMUNIQUE DES ADMINISTRATEURS CGT DE LA SNCF
Les administrateurs CGT ont quitté la séance du Conseil d’administration de la SNCF du 21 avril 2010. Par cet acte fort, ils manifestent ainsi leur condamnation envers l’attitude de la Direction SNCF et de son Président depuis le début du conflit à la SNCF, le 6 avril dernier.
Avant de quitter la séance, les administrateurs CGT, en toute responsabilité, ont tenu à interpeller le Président de la SNCF sur la posture délibérée soutenue par la SNCF et le gouvernement dans ce conflit. Celle‐ci va marquer durablement les relations sociales dans l’entreprise avec l’organisation syndicale la plus représentative. Ils ont affirmé la responsabilité entière de la direction de l’entreprise publique sur les motifs, le déclenchement et la durée de la grève. Les administrateurs CGT ont, dans leur rôle d’administrateur de la SNCF, tout particulièrement dénoncé la position personnelle de son Président et son impact sur la situation conflictuelle.
Ainsi, de discussions stériles, en passant par les manœuvres pour diviser les syndicats, démobiliser les cheminots, pour finir par une conception du dialogue social qui se résume par « on ne négocie pas pendant la grève », le Président de la SNCF a suscité et nourri un conflit long et coûteux pour les cheminots, pénalisant pour les usagers et les comptes de l’entreprise.
Les administrateurs ont, entre autres, condamné:
• La désinformation, la manipulation médiatique de la direction concernant les résultats de concertations menées avec certaines organisations syndicales qui allaient jusqu’à affirmer de façon péremptoire que l’ensemble des agents de la SNCF avait obtenu 3,6% d’augmentation de salaire en 2010,
• les déclarations qui laissaient entendre que les organisations syndicales en grève et notamment la plus représentative, avaient refusé de négocier. La CGT avait accepté une proposition de négociations transverses faite le 31 mars par la direction. Une proposition de négociation que la Direction a retirée le lendemain sans motif réel. Les usagers, les cheminots, la Nation attendent autre chose d’un Président d’une grande entreprise publique.
Les administrateurs CGT ont protesté contre la conception singulière et inédite du dialogue social du Président de la SNCF ayant pour seul objectif de garder le cap des décisions unilatérales de la direction et donc de ne jamais négocier les exigences des cheminot(e)s. Sa volonté de remplacer la négociation au profit de rencontres, concertations, accords, ententes, échanges…va à l’encontre de l’intérêt général. Par cette attitude, le Président de la SNCF a fait le choix de transformer les « partenaires sociaux » en « adversaires sociaux »…Il avoue de fait que seul le rapport de forces peut faire aujourd’hui modifier la stratégie de l’entreprise et sortir la direction de l’impasse que constitue sa pensée unique. L’avenir du service public SNCF et les conditions sociales des cheminots méritent plus de respect.
Les administrateurs CGT pensent que pour sortir de cette situation, il faudra que le Président de la SNCF et sa direction donnent des signes forts et clairs sans délai ; qu’ils cessent d’opposer les cheminots aux usagers, abandonnent les termes de « grève réflexe » qui rappellent ceux de « gréviculteurs » avant le mouvement social de l’automne 95, reviennent avec un état d’esprit responsable et constructif autour de la table des négociations et donc acceptent de négocier sur les orientations stratégiques de l’entreprise et les revendications légitimes des cheminot(e)s, dès aujourd’hui lors de la réunion bilatérale organisée avec la fédération CGT des cheminots.
Les administrateurs CGT de la SNCF :
Thierry ROY ‐ Henri BASCUNANA – Grégory ROUX
Paris, le 21 Avril 2010 – 10h00