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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Histoire

29 Mai 2011, 07:19am

Publié par PCF Villepinte

BarricadeRueSaintMaur25juin1848-copie-1Jean-Louis Robert, historien

Mes Cahiers rouges. Souvenirs de la Commune, de Maxime Vuillaume, présentation de Maxime Jourdan. La Découverte, avril 2011, 720 pages, 27,50 euros.

 Maxime Vuillaume était le fils d’un petit débitant de tabac. La famille a sans doute de l’ambition pour son fils puisque Maxime fait ses études au collège d’Étampes, puis il est élève de préparatoire à l’École des mines à Paris. Mais le jeune homme a le goût des lettres ; le journalisme, la politique l’attirent. Il fréquente en ce Second Empire finissant les cafés où se retrouve la bohème républicaine. Très vivement patriote, il dénonce la trahison du gouvernement de défense nationale ; très vivement révolutionnaire, il écrit : « Le prolétariat, affirmant ses droits immenses, réclame sa place dans la société nouvelle. »

Après le 18 mars, il est un des journalistes les plus actifs pendant la Commune, écrivant dans le Père Duchêne, la Sociale, l’Estafette et le Journal officiel de la Commune. À 23 ans, Maxime Vuillaume suit ainsi tous les événements au jour le jour. Après la Semaine sanglante, il réussit à passer en Suisse. Amnistié, il reprend sa carrière de journaliste, mais dans la presse radicale désormais.

À Maxime Vuillaume, nous devons un des tout meilleurs recueils de souvenirs de la Commune. Ses Cahiers rouges, qu’il publie en livraison dans les Cahiers de la quinzaine de Péguy de 1908 à 1914, n’étaient depuis longtemps disponibles que dans une version courte. Nous devons à Maxime Jourdan et à son éditeur le courage d’avoir entrepris de nous donner, enfin, la version intégrale. Sans doute il fallait du courage pour livrer, en nos temps, un livre de 700 pages ! Mais le lecteur aurait tort de s’inquiéter, l’écriture est celle d’une chronique « à la française » selon Péguy ! Et sans doute on ne s’ennuie jamais à lire Vuillaume, qui nous entraîne dans ses anecdotes drôles ou tragiques, toujours sensibles. Mais aussi toujours très subtiles et intelligentes. Je lui laisse la parole pour conclure :

« Novembre 1912. Dans la cour de la mairie de la rue de la Banque. Au fond, une haute muraille noire. Le mur de l’église Notre-Dame-des-Victoires (…). C’est dans ce cul-de-sac, clos par une porte de fer, que Jules Durand a été fusillé. (…) Qui le connaissait ? Un des plus obscurs parmi les membres de la Commune… »

 

Jean-Louis Robert

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