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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Pierre Dharréville et ses mille vies

16 Juin 2022, 07:23am

Publié par PCF Villepinte

L’élu PCF a été classé député d’opposition le plus actif par le magazine Capital. Un chapitre qu’il espère poursuivre après avoir été journaliste puis collaborateur politique, critique de BD et patron de presse, tout en étant écrivain.

Aurélien Soucheyre L'Humanité

Publié le Jeudi 16 Juin 2022

Julien jaulin

Si Pierre Dharréville était un personnage de BD (une de ses passions), il faudrait le dessiner très grand et mince, souvent en costume, avec une boucle à l’oreille gauche. Une silhouette aisément reconnaissable. Les cheveux et les yeux seraient clairs, comme en vrai. Et l’accent viendrait du Sud (charge à celui qui tient le crayon de faire chanter sa voix dans les bulles). La chronologie pourrait être éclatée.

Le prochain chapitre, après tout, concerne le second tour de l’élection législative dans la 13e circonscription des Bouches-du-Rhône (la Côte bleue offre un beau décor à cette histoire), où Pierre Dharréville, député communiste soutenu par la Nupes (35,83 % des voix au premier tour), espère être réélu contre le candidat du RN (31,01 %).

Papa à la CGT, maman à la CFDT

Mais nous évoquons ici des planches qui restent encore à dessiner. Tournons les pages: en 1975, Pierre Dharréville est joufflu et tout rose, il vient de naître. Sa mère est enseignante. Son père travaille à la Sécurité sociale. Tous deux sont syndicalistes. Papa à la CGT, maman à la CFDT. «Jai dû choisir», plaisante le fiston.

Un grand-père a été mineur dans les Cévennes. L’autre s’est échiné dans une scierie. Une grand-mère est immigrée italienne et employée de maison. C’est la classe ouvrière. «Jai toujours su doù je venais. On ma sensibilisé très tôt aux inégalités sociales, aux combats pour la dignité de chacun», relève l’élu.

On en arrive là à la description du type de personnage que Pierre Dharréville serait dans une BD fidèle à sa vie. Quelle devise? «Faire le monde un peu plus beau». Quel objectif (à atteindre sans superpouvoir)? «Combattre les injustices» . Cela peut sonner un peu cliché, mais c’est très sérieux. On ne plaisante pas avec la souffrance des gens, ni avec l’opiniâtreté de ceux qui refusent le monde tel qu’il est et veulent le changer.

Pierre Dharréville fait partie de ces citoyens qui ont «quelque chose dans le ventre» (c’est d’ailleurs le titre d’un roman qu’il a écrit). Et, dans ces tripes-là, il y a «la volonté farouche de combattre pour ces femmes et ces hommes bafoués par les lois de l’argent». Et «lenvie d’être heureux». En résumé, Pierre Dharréville tient à la fois du révolté et du bon Samaritain. On peut d’ailleurs le dessiner dans une église. «Mes parents se sont rencontrés à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), dont jai été permanent national. Cest assez fondateur», indique-t-il.

Marx, Jaurès et Jésus

Catholique, il précise tout de suite «être le député de tous, que les citoyens soient athées ou croyants, quelle que soit la religion, car je suis profondément laïque». On pourra quand même mettre un portrait de Marx et de Jésus dans ce projet de BD. Et de Jaurès aussi. Car Pierre Dharréville est devenu journaliste à l’Humanité à 23 ans, chargé de suivre Jospin à Matignon. «Une période passionnante, en plein dans la marmite de lactualité. Moi qui adore écrire, javais la chance de le faire tous les jours sur l’action de la gauche, les grands enjeux, les obstacles…» 

Sa plume se balade aussi en pages culture, où il a été critique de bandes dessinées (ah, c’est pour ça!), en plus de participer à la relance du magazine Pif Gadget. «La BD est un art à part entière qui m’a toujours fasciné. C’est un champ de création très vivant, populaire, qui prend de plus en plus de place dans les librairies», apprécie celui qui est membre du jury du prix Bulles d’Humanité.

«Lobsession d’être utile»

Reste que, dans la vie, Pierre Dharréville se méfie des cases toutes faites… Il faudra donc être inventif dans notre BD, au moment de le montrer grattant une guitare avec son groupe les Bons Bardes, aux côtés de Marie-George Buffet, dont il a été collaborateur lorsqu’elle dirigeait le PCF, ou encore participant au sauvetage du journal la Marseillaise en 2014. «Il était promis à la liquidation. Nous avons mené une grande bataille pour lui donner un avenir.» Cela fait déjà quelques pages à colorier…

Sans oublier celles ouvertes en 2017 à l’Assemblée, où le député a été de tous les combats face aux projets de la Macronie, en première ligne contre les ordonnances ciblant le Code du travail ou lors de la réforme (avortée) des retraites. À tel point qu’il est arrivé premier au classement des députés d’opposition les plus actifs, réalisé par le magazine Capital.

«Jai lobsession d’être utile», souffle l’élu, qui a démarré le mandat avec une proposition de loi qui a ouvert la porte à l’indemnisation du congé de proche aidant, et l’a terminé avec un texte consacré à la protection des biens communs. «Il sagit dobtenir toutes les victoires possibles, et aussi douvrir lavenir», explique Pierre Dharréville, qui espère bien siéger dans une majorité avec la Nupes d’ici quelques jours.

 

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Législatives. Décryptage : deux projets opposés pour financer l’avenir

16 Juin 2022, 07:18am

Publié par PCF Villepinte

Derrière les outrances du gouvernement sur les positions de la Nupes, deux choix de société s’affrontent. Faut-il plus ou moins d’action publique, d’égalité, de solidarité? Et comment se donner les moyens de mener la transition écologique?

Cyprien BogandaPierric MarissalMarie Toulgoat L'Humanité

Publié leJeudi 16 Juin 2022

Toulouse, le 1er Mai. Mobilisation pour les salaires et les retraites. Patricia Huchot-Boissier/Abacapress

Huchot-Boissier Patricia/ABACA

Ce sont les cartouches que l’on tire quand on n’a plus grand-chose d’autre en magasin. Mardi, Emmanuel Macron a sorti l’artillerie lourde pour essayer de mobiliser son électorat en prévision du second tour des législatives, surjouant le chef de guerre dans la tempête, debout sur le tarmac de l’aéroport d’Orly avant son départ en Roumanie: «Nous avons besoin dune majorité solide pour garantir notre indépendance. Cette indépendance, nous ne la ferons pas par plus dimpôt, ni par plus de dette, ni par la décroissance.» 

Le message est clair: une victoire de la gauche nuirait non seulement à l’économie française, mais aussi à l’intégrité du pays. Ultime tentative pour décrédibiliser le programme de la Nupes, supposé ruiner la France, lorsque celui des macronistes incarnerait le «sérieux budgétaire». La réalité ne colle pas à cette propagande.

1. Baisse des impôts de production contre justice fiscale

«Avec Mélenchon, cest la guillotine fiscale», lançait peu avant le premier tour Gabriel Attal au Monde, quand Challenges prédisait un «tsunami de taxes unique au monde». S’il y a une chose qu’on peut accorder à ces prophètes de l’apocalypse fiscale, c’est que le programme en la matière de la Nupes est ambitieux. Mais passer l’impôt sur le revenu de 5 à 14 tranches ne veut pas dire augmenter les prélèvements. «Cela va plutôt modifier la charge fiscale. Plus de tranches veut dire augmenter la progressivité de limpôt, le rendre plus régulier, éviter les à-coups, explique Vincent Drezet, coordinateur de l’Observatoire de la justice fiscale. Mais dire que c’est augmenter les impôts est factuellement faux.» 

L’objectif clairement annoncé est que quiconque touche moins de 4000 euros par mois paiera moins dimpôts. La progressivité est ainsi au cœur du programme de gauche, puisquelle devrait concerner la taxe foncière comme la CSG. L’avenir de cette contribution fait débat, le PCF militant notamment pour sa suppression. «Ce qui fait accord en tout cas, cest quil faut séparer le financement de la Sécurité sociale – le but de la CSG – et l’État, et que cet impôt est injuste, tranche Vincent Drezet . Il prélève 9,2 % de quasiment tous les revenus, même des non imposables», regrette l’économiste fiscaliste.

Contrairement à ce qui est martelé, le principe de la progressivité est donc que les petits revenus paient moins d’impôts. À l’inverse, la Nupes veut imposer davantage certains revenus, en particulier ceux du capital et de la spéculation, qui sont devenus sous Macron la première source de richesse des plus nantis.

On peut citer le rétablissement d’un ISF, le retour d’une taxe sur les exilés fiscaux ou la suppression de la «flat tax» sur les revenus du capital. «Cest très important, car imposer les revenus à court terme, cest justement favoriser linvestissement à long terme, estime Vincent Drezet. Ces impôts sont des outils vertueux à la fois pour lutter contre les inégalités, mais aussi pour favoriser l’investissement réel.»

Les deux programmes fiscaux s’opposent frontalement sur l’héritage. C’est l’impôt le plus détesté des Français, alors que près de 90% des foyers ne le paient pas, selon le Conseil danalyse économique. Le président propose notamment de passer de 100000 à 150000 euros lexemption dimpôt par enfant, quand la gauche veut augmenter le prélèvement sur les plus hauts patrimoines hérités.

 «Il y a un gros problème de pédagogie sur ce point, la droite dit que cest un impôt sur la mort, quil faut pouvoir transmettre le fruit de son travail. Pourtant, l’écrasante majorité des Français ne sont déjà pas concernés, assure Vincent Drezet. Faisons un calcul simple: quelquun qui gagne 2000 euros par mois, cest un peu au-dessus du revenu médian français, et qui met de côté 200 euros par mois, sil ny touche pas jusqu’à sa mort, en quarante ans de travail, il aura épargné 96000 euros, donc on reste en dessous du seuil imposable.» D’autant qu’il y a aussi un abattement sur la résidence principale pour les propriétaires.

La même opposition frontale des programmes se retrouve sur la fiscalité des entreprises. Emmanuel Macron propose à nouveau de baisser les prélèvements des grands groupes – au prétexte de diminuer les impôts de production – en supprimant la CVAE, l’impôt local qui a remplacé la taxe professionnelle, lequel ne pèse réellement que sur les sociétés dépassant les 50 millions d’euros de chiffre d’affaires.

En face, la Nupes propose de faire payer leur juste part d’impôt aux multinationales, bien moins imposées en proportion que les PME. La gauche entend aussi renforcer fortement les moyens de contrôle: 80 à 100 milliards deuros échappent chaque année à l’administration fiscale. «Ce sont deux programmes et deux choix de société. Macron nous promet un appauvrissement de laction publique et une augmentation des inégalités; la Nupes, plus de justice fiscale et écologique, résume Vincent Drezet. Je voudrais rappeler qu’on ne taxe pas pour le plaisir: limpôt nest pas une fin, cest un moyen. Quand on porte une vaste réforme fiscale, cest pour financer une transition énergétique et des services publics, réduire les inégalités, et inciter à l’investissement.»

2. Une retraite tardive contre un travail de qualité pour tous

Alors que la majorité présidentielle persiste et signe, en assurant que sa réforme reportant à 65 ans l’âge de départ à la retraite entrera en vigueur dès l’été 2023, les attaques ne manquent pas contre le programme de la Nupes. «La retraite à 60 ans sans bouger le nombre d’annuités, ça ne tient pas financièrement. On ne peut pas promettre une réforme qui coûterait 50 milliards d’euros», a attaqué le nouveau ministre du Travail, Olivier Dussopt. Et le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, d’ajouter, sans concession, que «ceux qui proposent la retraite à 60 ans mentent aux Français».

Le projet de la gauche rassemblée d’abaisser l’âge de départ à la retraite à taux plein à 60 ans après quarante annuités de cotisation et de prendre en compte les carrières longues, discontinues et pénibles cristallise les accusations. «Cest un projet tenable financièrement, à condition daccepter de dépenser plus pour les retraites», rétorque Denis Durand, économiste communiste.

Un choix qui améliorera le système, promet-il. Pour le spécialiste, le programme de la Nupes appelle en effet à «augmenter la part de gâteau consacrée aux retraites» mais aussi à «augmenter la taille du gâteau» en créant plus de richesses et en permettant à tous d’avoir un emploi de qualité. «Aujourd’hui, environ six millions de personnes sont au chômage, au chômage partiel contraint ou ne travaillent que quelques heures par mois. Cela représente 20% de la main-d’œuvre, 20% des richesses ne sont donc pas produites.

Il faut par ailleurs augmenter les salaires, et donc les cotisations sociales», détaille-t-il. Le programme de la Nupes propose de relocaliser les productions essentielles en France et ainsi de recréer les emplois perdus, mais également de permettre à tous d’obtenir un emploi digne en réduisant l’usage des contrats courts et précaires, et en réduisant la durée de travail à 35 heures effectives et 32 heures pour les métiers pénibles.

La réforme envisagée par Macron, elle, risquerait d’engendrer une série de coûts qui réduiraient les économies promises. Selon une note commandée par le Conseil d’orientation des retraites (COR) à la Drees, institut statistique gouvernemental, le rehaussement de l’âge de départ à la retraite occasionnera une hausse des dépenses liées au versement de pensions d’invalidité, d’indemnités journalières ou d’allocations adulte handicapé. Sans compter que l’argument premier d’Ensemble! – le déficit criant du système des retraites – peine à convaincre.

Selon le dernier rapport du COR, publié en juin 2021, le déficit est principalement conjoncturel – du fait du Covid – et les projections à long terme ne laissent pas craindre un creusement de la balance. «Lobjectif prioritaire de la majorité est de soutenir à tout prix la rentabilité du capital, en appliquant une pression constante sur les salaires et en refusant d’augmenter la part de dépenses consacrées aux retraites dans le PIB», analyse Denis Durand. Au prix d’une catastrophe sociale que la Nupes est bien décidée à empêcher.

3. Austérité inavouée contre investissement dans l’avenir

La promesse est en train de se transformer en boomerang politique. Le gouvernement s’est engagé auprès de la Commission européenne à ramener le déficit public autour de 3% du PIB en 2027, contre 6,5% fin 2021, mais il sest bien gardé d’expliciter aux électeurs la marche à suivre. «Repasser sous la barre des 3% revient à amputer le budget français de 80 milliards deuros, prévient l’économiste Éric Berr. Or Emmanuel Macron affirme, d’une part, qu’il ne veut pas augmenter les impôts et, d’autre part, qu’il ne veut pas recourir à l’endettement. Je ne vois pas comment vous réduisez le déficit sans augmenter les recettes fiscales, à moins de faire des coupes franches dans les dépenses publiques.»

Accusé par Jean-Luc Mélenchon et Olivier Faure de préparer une hausse de la TVA sans le dire, le pouvoir se borne à affirmer qu’il n’y aura pas de hausse d’impôts, mais qu’il mettra à profit la vigueur de la croissance, ce qui semble très hasardeux, vu le climat économique actuel.

Face à ce programme austéritaire, celui de la Nupes est accusé de «laxisme», conduisant à la ruine du pays. «Le plafond des 3% ne repose sur aucune étude économique sérieuse, rétorque Éric Berr, mais cela ne veut pas dire que nous entendons dépenser sans compter. Notre objectif, c’est de gouverner par les besoins, et non en fonction de dogmes budgétaires. Il faut répondre à l’urgence sociale – augmentation des salaires, réduction des inégalités – et climatique – bifurcation écologique.

Cela nécessite d’investir massivement, mais tout cela est chiffré.» Les économistes de la Nupes proposent d’injecter 250 milliards d’euros d’argent public dans l’économie d’ici à 2027, cette manne financière devant se traduire à l’arrivée par 267 milliards d’euros de recettes supplémentaires. Les trois quarts de ces recettes proviendraient de la «révolution fiscale» proposée (voir plus haut) et le quart restant de l’effet d’entraînement provoqué par les dépenses publiques sur l’économie.

 

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Aristote

15 Juin 2022, 10:26am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 15/06/2022 par PCF

Le sociologue Pierre Rosanvallon faisait remarquer récemment « qu’aucun des prédécesseurs de Macron n’est autant allé physiquement à la rencontre des Français que l’actuel président de la République ». Oui, mais à chaque fois c’est pour leur dire « Je vais vous expliquer. » Un peu comme s’il s’adressait à un public de simplets et que la compréhension ne pouvait leur venir que d’en haut. C’est un trait de caractère très largement partagé chez les macronistes. Un dédain de classe « des gens élevés dans la fortune, insolents et sujets à mépriser les autres ». C’est Aristote qui écrivait cela dans sa Rhétorique des passions, il y a 2400 ans.

Gérard Streiff

 

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Emprisonnement de Salah Hamouri – La répression israélienne se durcit

15 Juin 2022, 10:23am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 15/06/2022 par PCF

Salah Hamouri, avocat franco-palestinien et membre de l’association d’aide aux prisonniers politiques palestiniens, Addameer, est détenu illégalement par l’État Israélien. Sa détention administrative a été prolongée le 7 juin dernier pour trois mois supplémentaires. Il avait été arrêté et emprisonné le 7 mars 2022, sans qu’aucun motif ne lui soit adressé.

 

La détention administrative est un procédé illégal aux yeux du droit international, car elle permet d’arrêter sans motif et de prolonger une détention des années durant sans que le prisonnier n’ait droit à un procès ou même à connaître le motif de son arrestation.   

Salah Hamouri est la cible de l’acharnement du gouvernement israélien depuis près de 20 ans. Comme tant d’autres en Palestine, Salah Hamouri est visé parce qu’il s’engage pour la paix et le droit à l’autodétermination du peuple palestinien.

L’emprisonnement massif s’inscrit dans un contexte de recrudescence des violences à l’encontre du peuple palestinien et une volonté affichée du gouvernement de Bennett de multiplier les agressions et le non-respect des droits des Palestiniens.

Les événements survenus lors de la marche illégale aux drapeaux à Jérusalem-Est il y a près de 10 jours montrent une accélération de la colonisation et de l’occupation israéliennes. Des nationalistes israéliens en provenance de toutes les zones occupées ont défilé aux couleurs du drapeau israélien en scandant « morts aux Arabes » dans les rues de Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville.

Avant ladite marche, plus de 2 000 colons accompagnés d’un député israélien, protégés et soutenus par la police, sont même allés jusqu’à pénétrer dans l’enceinte de la mosquée Al Aqsa. Cet outrage délibéré est en violation d’un accord datant de 1967 sur l’interdiction des prières juives sur l’esplanade des mosquées. Le dimanche 5 juin, c’est la police elle-même qui a enfermé des fidèles palestiniens dans la mosquée et a procédé à de nombreuses arrestations.

Le Mouvement jeunes communistes de France dénonce avec force la responsabilité du gouvernement israélien dans l’augmentation des violences et des atteintes aux droits humains des Palestiniennes et des Palestiniens.

Le MJCF demande à la France d’agir pour la fin de la colonisation et de l’occupation israélienne, ainsi que la mise en place réelle de la résolution de l’ONU sur les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale de l’État de Palestine.

Le MJCF revendique le respect du droit international et la libération immédiate de Salah Hamouri, arrêté sans motif et détenu sans procès depuis le 7 mars 2022.

 

 

 

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Inflation et pouvoir d’achat – Quelles causes et que faire ?

15 Juin 2022, 10:18am

Publié par PCF Villepinte

Publié le 15/06/2022 par PCF

Une inflation qui n’est pas transitoire et exige de commencer à changer de logique

E. Macron, E. Borne, leurs ministres et les médias dominants prétendent que l’inflation et l’énorme souffrance du pouvoir d’achat est un problème transitoire qu’il suffit de régler avec quelques rustines et « chèques cadeaux » que, soit dit en passant, il fera payer par les couches moyennes salariées.

 

Au contraire, le pouvoir d’achat est une question politique qui nécessite de changer de logique par des mesures immédiates, mais ouvrant vers un changement de système. Au cœur de celles-ci, la question des salaires et de l’emploi, et donc des entreprises qu’on abreuve d’aides publiques en leur laissant « toute liberté ».

Mais c’est aussi la question des services publics et des revenus de « remplacement » écrasés (retraites, minima sociaux, allocations formation) car les entreprises refusent de les financer, d’embaucher et de payer correctement. Il faut s’opposer au capital en agissant sur les gestions des entreprises qu’il domine. On peut l’engager immédiatement.

Un pouvoir d’achat mis en cause par l’inflation et par des revenus insuffisants

Le pouvoir d’achat est attaqué à deux bouts : 1. la hausse des prix s’emballe et atteint des taux jamais vus depuis des décennies, 2. les revenus sont attaqués par le blocage salarial engagé depuis longtemps, par le mitage de l’emploi (chômage, précarité) et des dépenses sociales.

Le prix du carburant atteint des sommets ainsi que celui de l’électricité (+28 % en moyenne pour l’énergie à la consommation), certains produits alimentaires aussi (jusqu’à +40 % pour les pâtes), mais aussi pour les entreprises celui de l’électricité industrielle (+50 %) ou du lithium (x5 en un an !) ou du cuivre. En un mois, avec quatre pleins d’essence, une facture d’électricité, de gaz et un loyer, un Smic est quasiment absorbé.

Plus généralement, la hausse de l’ensemble des prix à la consommation (inflation) accélère et dépasse 5 % en France (5,2 %), dépasse les 8 % en Allemagne (8,7 %) et pourrait atteindre les 10 % aux États-Unis. Elle est très élevée dans les pays émergents et du Sud (et même 70 % en Turquie). Les prix industriels inter-entreprises ont augmenté de 30 % en un an (énergie +60 %).

Au total, l’inflation attaque le pouvoir d’achat « il a même reculé de 1,9 % au premier trimestre, d’après l’Insee, recul historique» car les salaires et les revenus de remplacement (retraites, minima sociaux…) progressent moins vite que les prix des biens (dont le carburant), des services (dont le logement et l’énergie). En outre, une part importante de la consommation échappe de plus en plus aux services publics gratuits (santé, éducation) ou bon marché (Sncf, Edf).

Une inflation du capital et de l’insuffisance de développement humain et écologique

Cette inflation est une inflation du capital, des profits et de l’insuffisance de développement des capacités humaines (emploi, services publics) et écologiques :

1. La valeur du capital est hyper-gonflée financièrement (+60 % en 2 ans, pour le CAC 40) et il est suraccumulé.

2. Pour maintenir son taux de profit, il demande donc plus de profit, en augmentant ses marges.

3. En spéculant.

4. L’insuffisance de la production (PIB) devient patente face à l’énormité de la masse de monnaie qui a été créée.

5. Cette production insuffisante est liée à l’insuffisance criante d’embauches et d’emploi et aux pénuries de certains composants

. 6. Elle se conjugue avec l’insuffisance des services publics.

7. Tandis que la production est plus que jamais consommatrice de matières premières (lithium, cuivre, hydrocarbures…).

Une exaspération de la crise

Après une longue période d’inflation financière (capital, immobilier) depuis le milieu des années 1980, mais dont l’effet sur les prix a été masqué par la déflation salariale et sociale, on a une sorte d’emballement structurel des prix. On ne renoue pas avec l’inflation des débuts de la crise systémique de suraccumulation des années 1970. L’emballement semble être en partie d’une nouvelle nature car l’insuffisance de développement humain et écologique s’exaspère, ainsi que les limites de la globalisation néolibérale, tandis que le gonflement du capital par toutes sortes d’aides et par la spéculation financière atteint des niveaux inouïs. Cela fait exploser les prix.

S’y concentrent l’ensemble des maux systémiques de la crise, d’autant plus que les salaires et revenus de remplacement ne suivent pas. La réponse à la pandémie et à la crise a considérablement élargi le déséquilibre entre l’excès d’offre de monnaie soutenue par les banques centrales et l’inefficacité sociale de l’offre de biens et services utiles engendrée par l’obsession de rentabilité financière déchainée par le choc pandémique. La course des multinationales pour financer leur R&D par des marges accrues de profits, la R&D pour des sauts technologiques dans plusieurs secteurs (aéronautique, automobile, semi-conducteurs, IA, médicament, etc.), vient encore envenimer les choses.

1. Causes (résumé)

• Déclenchement de l’inflation :

- Sortie des confinements : Chaînes mondiales d’activités désorganisées + production insuffisante car on n’embauche pas et on ne forme pas assez.

- Spéculation sur les matières premières (pétrole, gaz, lithium, cuivre) et alimentaires (démultipliée par la guerre en Ukraine)

• Explication

- Les masses d’argent (aides + création monétaire BCE) sont allées aux profits, pas à l’emploi, très peu à la production. Or, beaucoup plus de monnaie pour la même production entraîne, toutes choses égales par ailleurs, des prix plus élevés de cette production.

- Une production qui consomme toujours plus de matières premières, parce que les entreprises n’ont pas engagé de véritable transformation productive

• Raison profonde : la domination du capital

- L’envolée de sa valeur (+60 % en 2 ans) exige que, pour au moins maintenir son taux de profit, il augmente ses profits, gonfle ses marges.

- Ses pouvoirs dans les entreprises, les banques et sur les aides d’État lui permettent de s’opposer à une utilisation de l’argent (aides publiques, crédit) pour l’emploi, les salaires, le pouvoir d’achat, les services publics.

- Il spécule, délocalise, investit contre l’emploi, accumule toujours plus.

2. Remèdes de fond (que viser) :

Augmenter l’ensemble des salaires (dont le SMIC, mais pas seulement).

Développer l’emploi. En obtenant des entreprises qu’elles créent des emplois et développent la formation des salariés, ce seront des centaines de milliards de richesses supplémentaires qui seront créées, et qui permettront d’augmenter les salaires sans risque inflationniste.

- Qualifier, former et rémunérer la formation.

- Développer les services publics (santé, éducation, transports, énergie, logement social…).

- Engager un tout autre type de production, écologique et sociale.

3. Propositions. Réponses

Immédiates qu’un gouvernement peut mettre en œuvre dès l’été.

- Salaires et revenus publics + Smic : Augmenter le Smic (1 900 euros brut, 1 500 net, en mensuel).

- Augmenter le point d’indice des fonctionnaires (+10 % tout de suite, aller vers +30 %).

- Augmenter les minima sociaux et les retraites, faire bénéficier les plus de 18 ans des mêmes droits que tous les adultes (RSA…).

Jeunes

- Instaurer un revenu d’autonomie-formation supérieur au seuil de pauvreté, pour tous les jeunes de plus de 18 ans s’engageant dans un projet de formation.

- Rémunérer les stagiaires et apprentis à 80 % du Smic horaire.

Financement et leviers

- Salaires des entreprises : Conditionner les aides publiques aux entreprises (100 à 200 Md€, selon les estimations) à des augmentations salariales conséquentes, nettement supérieures à l’inflation, et à l’instauration de l’égalité salariale femmes-hommes. Cette mesure peut être appliquée immédiatement, par décret, plus rapidement que les conclusions de négociations salariales. Exemple : Carrefour bénéficie de 700 millions d’exonérations sociales issues de l’ex-CICE, soit 7 000 euros par salariés !

- PME-TPE : Mobiliser le système de bancaire (notamment public) pour appuyer les TPE/PME dans cette augmentation des salaires, avec des taux de prêt d’autant plus bonifiés que leurs investissements développent les salaires et l’emploi.

- Emploi : Engager immédiatement des « pré-recrutements » de jeunes à l’hôpital (jusque 100.000) et à l’éducation nationale (jusque 60.000), dans un cadre revalorisé (salaires temps et conditions de travail) : c’est-à-dire une entrée en formation spécifique, un présalaire durant cette formation et un engagement d’emploi après la formation, en contrepartie d’un engagement du jeune à y travailler un certain nombre d’années.

- Financement : Mobilisation du pôle public bancaire existant déjà (à élargir par la suite avec des nationalisations) pour alimenter un Fonds national, puis européen, de développement des services publics pour les financer par des avances à 0 % issus des crédits de la BCE. Ces avances financeraient notamment les pré-recrutements et le Fonds reprendrait les dettes passées (hôpital, Sncf…) pour que ses intérêts tombent à 0 %.

Réunion d’une conférence salaires, emploi, formation et transformation productive (et pas seulement salaires), instaurant des conférences permanentes de suivi (puis à terme d’élaboration).

Prix

- Bloquer les loyers et les prix d’un certain nombre de produits de première nécessité.

- Instaurer une transparence sur la formation des prix et des marges (il ne s’agit pas de figer certaines marges de la grande distribution au détriment des petits producteurs), avec des comités de suivi par département munis de pouvoirs contraignants, une obligation d’information des travailleurs dans les entreprises par le patron, un droit de saisine de ces comités par les représentants élus des travailleurs ou les représentants de la population (cf. projet de loi Chassaigne « visant à encadrer les marges de la grande distribution et à garantir le revenu des agriculteurs »).

Spéculation et marchés

- Suspendre et remettre en cause le fonctionnement du « marché » européen de l’électricité (aujourd’hui tarifée en instantané au prix de l’énergie la plus chère !).

- Interdire l’achat à terme « à découvert » de matières premières et alimentaires, en France ; porter cette mesure dans l’UE et au niveau mondial (comme une mesure temporaire pour permettre son application immédiate).

- Mobiliser les stocks alimentaires européens et mondiaux existants.

Dollar

- Porter la proposition de ne plus libeller les achats internationaux en dollar, mais dans une monnaie commune mondiale nouvelle, non soumise au dollar.

Moyen terme

- Le financement de ces mesures se fait par des avances qui seront recouvrées sur la croissance d’activité à venir, et ne nécessite pas d’impôts spécifiques en regard.

- Nationalisation d’entreprises stratégiques et de poids.

- Une autre politique du crédit.

- Engager une véritable transition écologique et sociale des entreprises et de la production.

- Institutions de suivi et de planification décentralisée, sociale et écologique : des conférences permanentes démocratiques « Emploi, salaires, formation, transformation productive » nationale et décentralisées dans tous les territoires, où sont pris des engagements, qui disposent d’un levier financier (crédit + aides publiques) et organisent un suivi du respect des engagements, avec la possibilité de pénaliser ou de renforcer les aides.

4. Initiatives (du PCF)

- Conférences de presse dans tous les départements, qu’ils aient des candidats communistes ou pas, selon les cas, faisant connaître nos propositions et celles déposées par nos députés durant la mandature précédente.

1. Interpellation de l’État (préfets, délégation nationale ?) pour exiger une autre conditionnalité des aides publiques.

2. Interpellation des banques pour exiger d’autres critères à leurs prêts.

3. Interpellation de l’État et des ARS pour engager des pré-recrutements immédiats.

4. Interpellation pour la création d’un Fonds de financement des services publics, français puis européen, à 0%, avec le pôle public bancaire et les crédits du la BCE.

- Un appel national (sur change.org) à soutenir ces quatre points.

- AG des communistes pour les mobiliser, les outiller, les former et tenue d’une campagne nationale du PCF qui ira au-delà des législatives.µ

 

Frédéric Boccara et Commission économique

le 29 mai 2022

 

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Elections législatives (2ième tour)

14 Juin 2022, 08:11am

Publié par PCF Villepinte

Dans notre circonscription, pour parachever la victoire de Clémentine Autain et de la NUPES, (46.45 % des voix au premier tour), il faudra aller voter dimanche.

Virginie de Carvalho arrivée en seconde position (15,18 %), a annoncé sa décision de retirer sa candidature en indiquant :« Force est de constater qu’il y a deux candidates de gauche qualifiées et il n’y avait donc pas de raison qu’on aille au second tour ».

Les candidat-e-s présenté-e-s par la nouvelle union populaire écologique et sociale (PCF, LFI, PS, EElV, Génération S)  sont en passe de faire le grand chelem en Seine-Saint-Denis.

Dimanche prochain, le président de la République peut et doit être mis en minorité à lAssemblée nationale.

Au plan national, avec 26,8%, la Nupes arrive en tê̂te du scrutin.

Le PCF remercie les plus de 6 millions délectrices et délecteurs qui ont porté leurs voix sur les candidates et candidats de notre union.

C’est le résultat d’engagements partagés sur des mesures concrètes pour améliorer la vie des Français·es, tels laugmentation du SMIC à 1 500 euros et des salaires ou encore la retraite à 60 ans, ainsi que de la richesse de la diversité des forces de notre coalition. Les Français·es viennent denvoyer un message fort au président : ils ne veulent pas lui laisser cinq années de plus les mains libres pour poursuivre sa politique en faveur des plus riches et du capital.

Contrairement à ce qu’affirment le président et les dirigeants de son mouvement, l’arrivée de nombreux députés de gauche à l’Assemblée ne serait en rien le chaos mais bien un levier décisif pour sortir des difficultés actuelles, réparer la France des dégâts de leur politique et affronter les défis du siècle. Un tel changement nécessitera en outre une toute autre utilisation de l’argent et de nouveaux pouvoirs aux salarié·es.

Les 54 candidat·es communistes, avec nos camarades candidat·es en Corse, totalisent quant à eux 527 350 voix. Parmi eux, 32 sont qualifié·es au second tour. Nos députés sortants sont tous qualifiés et réalisent de très bons résultats qui témoignent de la reconnaissance de nos concitoyen·nes de leur action offensive à l’Assemblée pour obtenir des avancées concrètes tout au long du précédent quinquennat. Le PCF félicite l’ensemble de ses candidates et candidats et remercie les militantes et militants communistes et des autres forces de notre union pour ces résultats. Il appelle à la mobilisation maximale pour la réélection des députés sortants et le maximum de conquêtes.

Le PCF appelle également à créer les conditions de la mobilisation populaire et sociale dès le lendemain du scrutin pour créer les conditions de nouvelles conquêtes sociales, écologistes et démocratiques. De nombreux député·es de gauche en métropole et en outre-mer, avec un plus grand nombre de député·es communistes et des luttes sociales puissantes seront déterminant·es pour agir pour les salaires, l’emploi, la justice sociale et permettre la prise du pouvoir sur l’argent et de nouveaux pouvoirs des citoyen·nes et des salarié·es.

Luttons, résistons et faisons demain advenir le temps des réformes heureuses pour notre peuple !

 

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3 minutes pour comprendre les enseignements de ce premier tour des législatives

14 Juin 2022, 06:35am

Publié par PCF Villepinte

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Sueurs froides à l’Élysée

14 Juin 2022, 06:30am

Publié par PCF Villepinte

Maud Vergnol L'Humanité

Publié le Mardi 14 Juin 2022

Le troisième tour a bien eu lieu. Emmanuel Macron enregistre le plus mauvais résultat d’un président aux législatives sous la Ve République. Pire, contrairement aux chiffres avancés par Gérald Darmanin, la Nupes arrive bien en tête du scrutin, comme nous le démontrons dans nos colonnes.

Une humiliation pour celui qui pensait parvenir à avoir les coudées franches au Parlement sans trop d’efforts. Sa majorité menacée, après avoir tout fait pour dépolitiser ce scrutin, le président mise tout sur la diabolisation de la Nupes, sommant ses lieutenants de «dramatiser» une possible victoire de la gauche.

Cette stratégie grossière, sur la défensive, pourrait aussi se retourner contre lui. Déjà, les refus de candidats d’Ensemble! dappeler dimanche soir au «barrage républicain» en cas de duels Nupes/RN, et le lot d’inepties qui les a accompagnés, ont créé une nouvelle cacophonie.

Les électeurs de gauche qui se sont mobilisés contre l’extrême droite le 24 avril, à qui Macron doit sa réélection, apprécieront d’être considérés comme des «antirépublicains»… par un pouvoir qui na cessé de déshabiller la République de son sens, de la vider de sa raison d’être.

La palme de l’indécence revient à l’ex-ministre des Sports, Roxana Maracineanu, en ballottage défavorable, qui a exhorté les électeurs de sa circonscription à rejoindre son «front républicain contre lextrême gauche», à savoir la candidate Rachel Kéké.

Tremblez, bourgeois, une femme de chambre noire, syndicaliste à la CGT, pourrait rejoindre les bancs du Palais-Bourbon! Si lAssemblée nationale devient représentative de la société française, où va-t-on… Seul Pap Ndiaye a sauvé l’honneur en rappelant à ses camarades du gouvernement que «le combat contre lextrême droite nest pas un principe à géométrie variable».

Si le camp présidentiel est si fébrile, c’est qu’il sent qu’une victoire de la Nupes dimanche prochain n’est pas impossible. La gauche n’a plus que quelques jours pour convaincre la cohorte des abstentionnistes qu’ils ont une opportunité extraordinaire de ramener le progrès social au pouvoir.

 

 

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Ensemble ! Macron peut avoir des frissons dans la Nupes

13 Juin 2022, 08:37am

Publié par PCF Villepinte

La Macronie n’est entrée en campagne que tardivement, essentiellement pour cogner sur la gauche rassemblée. Mais, avec 25,2% des voix, LaREM et consorts seraient légèrement devancés par la coalition au premier tour. Ce qui peut priver le chef de l’État de la majorité.

Cyprien Caddeo L'Humanité

Publié le Lundi 13 Juin 2022

La République en marche et ses alliés n’avaient quasiment pas fait campagne pour la présidentielle. Ils ont réussi l’exploit d’en faire encore moins pour les législatives. Résultat: lunion de la gauche, sous la bannière de la Nupes, a éclipsé le nouveau label de la majorité, Ensemble!, qui regroupe LaREM, le Modem, Horizons et Agir. Une dynamique médiatique et de terrain qui s’est en partie traduite dans les urnes, ce dimanche: selon les premières estimations de lIfop dont nous disposons à lheure d’écrire ces lignes, la coalition macroniste, avec 25,6% des voix, serait devancée (de peu) par la Nupes (26,1%).

Pour le camp du président de la République, l’inquiétude a de quoi se transformer en vent de panique. Afin de réformer librement, Emmanuel Macron espérait reconduire l’essentiel des 345 sièges sortants qui composaient sa majorité sur la législature 2017-2022. Compte tenu de l’esprit de la Ve République depuis l’instauration du quinquennat, le minimum «syndical» pour tout président élu ou réélu un mois plus tôt est davoir la majorité absolue, soit 289 sièges. Les résultats de ce soir montrent que LaREM et consorts pourraient en être privés, se contentant d’une majorité relative, voire d’être mis en minorité si la Nupes venait à surmobiliser et transformer largement l’essai au second tour.

Emmanuel Macron avait voulu rassurer ses troupes, le 10 mai, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis): «Ne vous laissez pas intimider par ceux qui voudraient rejouer aux législatives ce qui a été tranché à la présidentielle. Un troisième tour, ça nexiste pas.» Il faut croire que si. Il n’y aura donc pas eu d’état de grâce post-présidentielle et de seconde «vague Macron» aux législatives. Avec 25,6%, la majorité perd environ sept points par rapport à 2017 (32,3%). Preuve que la victoire du chef de l’État pour la deuxième fois par défaut face à l’extrême droite n’a en rien apaisé un paysage politique toujours aussi polarisé et mouvant. Et que faire campagne n’était peut-être pas tout à fait superflu.

À défaut, la Macronie a tout de même sorti l’artillerie lourde dans la dernière ligne droite, s’autorisant toutes les outrances contre la Nupes. D’abord accusée de promettre la France à la ruine, l’union de la gauche s’est vue taxée de «soviétisme», d’ «islamo-gauchisme» ou encore de pratiquer la «  guillotine fiscale». Jean-Luc Mélenchon s’est trouvé un nouveau surnom, courtoisie du ministre Bruno Le Maire, le «Chavez gaulois». On imagine les réunions des chargés de communication missionnés pour trouver les meilleures punchlines… LaREM a aussi essayé d’appuyer là où ça fait mal: les dissidences. Avec un succès limité, puisque Ensemble! a fait face à davantage de candidats en rupture de ban que la gauche, dans 91 circonscriptions.

Reste un motif de satisfaction pour Ensemble!: leffondrement en voix et en sièges de LR (et ses alliés centristes), avec 11,3% des suffrages (lire page 9), contre 18,8% en 2017. Ce score confirme ce que la cuisante élimination de Valérie Pécresse au 1er tour a dessiné: le déport de l’électorat de droite, notamment les plus de 65 ans, sur le parti au pouvoir. En cas de majorité relative, LR pourrait toutefois devenir un interlocuteur occasionnel, à défaut d’un allié sur lequel la Macronie peut compter.

 

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La dynamique de l’union

13 Juin 2022, 08:20am

Publié par PCF Villepinte

Sébastien Crépel L'Humanité

Publié le Lundi 13 Juin 2022

Le défi était un peu fou: passer du statut de troisième force éliminée dès le premier tour de la présidentielle à celui de vainqueur des législatives huit semaines plus tard, dans une élection pensée précisément pour quau grand jamais ne se produise ce genre de surprise.

En arrivant au coude-à-coude avec la coalition présidentielle à l’issue du premier tour, dimanche, et en doublant au passage le Rassemblement national, relégué à la troisième marche, la gauche a prouvé que le pari n’était pas si insensé. Mais il faudra faire bien mieux encore pour viser la victoire au second tour, en convainquant notamment les millions d’électeurs qui ne se sont pas déplacés. L’abstention était en passe d’égaler le précédent record dans ce type de scrutin, à 51,3 % des inscrits, selon l’Ifop.

D’ores et déjà, la Nupes peut s’enorgueillir d’avoir gagné ses galons de principale force d’opposition. En attendant de réaliser peut-être l’exploit historique et inédit que constituerait le renvoi dans l’opposition du président de la République fraîchement réélu. Ou, au moins, de le priver de majorité absolue, comme les premières projections en sièges en indiquent la possibilité.

Le rapport de forces politique du quinquennat, qu’Emmanuel Macron espérait garanti d’avance, en serait bouleversé. Pour le meilleur, puisqu’il s’agit, au fond, de créer les conditions d’imposer au chef de l’État la mise en œuvre d’idées majoritaires dans le pays, comme la hausse du Smic à 1500 euros net, le blocage des prix ou le retour de la retraite à 60 ans.

Nous n’en sommes pas là, mais, sans vendre la peau de l’ours, le bilan apparaît déjà favorable pour la Nupes au soir du premier tour. La dynamique de l’union a clairement fonctionné, là où la division de la gauche avait d’emblée éliminé la plupart de ses représentants en 2017.

Nombre de candidats, députés sortants ou non, pointaient en tête ou pouvaient l’emporter: les communistes Fabien Roussel dans le Nord, André Chassaigne dans le Puy-de-Dôme, Nicolas Sansu dans le Cher ou encore Bruno Nottin, qui a sorti Jean-Michel Blanquer dès le premier tour dans le Loiret; les insoumis Manuel Bompard à Marseille, Danielle Simonnet à Paris, François Ruffin dans la Somme; les socialistes Olivier Faure en Seine-et-Marne, Jérôme Guedj dans lEssonne, Valérie Rabault dans le Tarn-et-Garonne; les écologistes Sandra Regol à Strasbourg et Stéphane Ravacley dans le Doubs, et tant dautres.

Bien sûr, l’objectif de décrocher les 289 sièges qui donneraient à la gauche les mains libres pour gouverner, et qui ouvriraient les portes de Matignon à Jean-Luc Mélenchon, peut sembler difficile à atteindre. Mais aucun vote n’est joué d’avance.

Une toute nouvelle élection commence dans chaque circonscription, avec l’inconnue des reports de voix des candidats éliminés. Un scrutin plus classique pour la gauche, habituée à se rassembler au second tour. Mais dont l’enjeu reste de mobiliser les abstentionnistes, en particulier chez les électeurs de gauche de la présidentielle.

 

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