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internationalisme

Russie: le Parti communiste profite de la baisse du parti de Poutine

5 Décembre 2011, 23:03pm

Publié par PCF Villepinte

Monde - le 5 Décembre 2011

 

Le Parti Communiste est le principal bénéficiaire de la baisse de Russie unie enregistrée lors des élections législatives, dimanche. Selon des résultats provisoires même quasi définitifs, avec 19,1% des voix, il obtiendrait 92 sièges.

Le parti de Vladimir Poutine, Russie unie, garde certes la majorité absolue à la Douma, grâce à une mécanique institutionnelle. Mais il enregistre une nette baisse de popularité. Avec 49,5% des voix, il devrait obtenir 238 des 450 sièges, selon le responsable de la Commission électorale Vladimir Chourov. Ce qui lui conférerait une majorité de 13 sièges à la chambre basse du parlement russe. Lors de la précédente élection, Russie unie avait obtenu 315 sièges.

"Résultat optimal" pour Poutine

Le mouvement, qui domine la vie politique russe depuis une décennie, a perdu près de 15 points en quatre ans. Il s'agit du plus mauvais résultat électoral de Poutine depuis son arrivée au pouvoir en 1999. "C'est un résultat optimal qui reflète la véritable situation dans le pays. En se fondant sur ce résultat, nous pouvons garantir un développement stable de notre pays", a toutefois dit Poutine.

Le Parti Communiste arrive deuxième de ce scrutin, devant Russie juste (13,2%, 64 sièges) et des nationalistes du LDPR (11,7%, 56 sièges). Le taux de participation atteint 60,2%, en baisse de 3% par rapport à 2007 et de 5% en comparaison avec 2003.

"La Russie présente une nouvelle réalité politique même s'ils réécrivent tout", a commenté Sergueï Oboukhov, élu du Parti communiste qui double presque son score. Aux yeux de Guennadi Ziouganov, leader du Parti communiste, "les électeurs ont refusé de faire confiance aux autorités", en conséquence de quoi le Kremlin va devoir composer avec l'opposition au Parlement, a-t-il estimé.

  • A lire:

Russie: des cyberattaques pour masquer les fraudes électorales

Quand le système Poutine pâtine

"Une lassitude envers le régime de plus en plus marquée": entretien avec le sociologue Lev Goudkov

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Grève historique contre la rigueur au Royaume-Uni

1 Décembre 2011, 08:20am

Publié par PCF Villepinte

Grève historique contre la rigueur au Royaume-Uni

Les salariés du secteur public britannique étaient en grève mercredi pour protester contre les projets du gouvernement de renforcer encore le plan d'austérité draconien du gouvernement Cameron. Les syndicats tablaient sur une mobilisation sans précédent.

Lire la suite:   http://www.humanite.fr/monde/grande-bretagne-greve-historique-contre-la-rigueur-484887

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« Pas d'abandon par la France de son siège de membre permanent du conseil de sécurité de l'ONU »

25 Novembre 2011, 18:24pm

Publié par PCF Villepinte

« Pas d'abandon par la France de son siège de membre permanent du conseil de sécurité de l'ONU »
Le PCF s'oppose fermement à l'idée d'un abandon unilatéral par la France de son siège de membre permanent du Conseil de Sécurité, au profit de l'Union européenne. Un tel abandon ne ferait qu'accentuer l'affaiblissement du rôle et de l'indépendance de la France déjà sérieusement atteints du fait de l'atlantisme et du suivisme pro-américain de Nicolas Sarkozy.

Une réforme d'ensemble, une démocratisation et une valorisation de l'ONU est aujourd'hui indispensable. Dans le contexte d'un monde globalisé et interdépendant, où tous les peuples font face aux mêmes grands défis, un cadre institutionnel légitime -dans lequel doit s'exprimer l'exigence de la responsabilité collective- est absolument nécessaire. Dans cet esprit, le droit de veto, expression d'une hiérarchie de puissance, doit être dépassé pour donner à chaque État les mêmes droits et pouvoirs, y compris les pays les moins avancés du Sud.

Une démocratisation des organes de décision s'impose dans l'esprit d'un véritable multilatéralisme fondé sur les buts et les principes de la Charte des Nations Unies. Le respect de celle-ci suppose que soient clairement rejetées les logiques et les stratégies de puissance et notamment l'instrumentalisation de l'ONU pour imposer des choix et opérations de guerre comme ce fut le cas en Libye. Une France de gauche devra combattre de telles pratiques.

Une démocratisation du système des Nations Unies suppose aussi de favoriser l'expression des sociétés civiles et des citoyens à travers une forte implication des ONG, des syndicats, des mouvements pacifistes et féministes, des grandes associations représentatives des aspirations démocratiques, écologiques et sociales populaires.

 

 

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Élections / Espagne : Pierre Laurent salue le score d'Izquierda Unida

21 Novembre 2011, 19:47pm

Publié par PCF Villepinte

 
Élections / Espagne : Pierre Laurent salue le score d'Izquierda Unida

La victoire de la droite espagnole qui a remporté une majorité absolue historique au Parlement, est une mauvaise nouvelle pour l'Espagne et pour l'Europe.

Mariano Rojoy, leader du Parti populaire et prochain Premier ministre, parle de « faire la guerre à la crise ». En réalité, les classes populaires, les jeunes abandonnés par le PSOE qui obtient son plus mauvais score depuis le retour de la démocratie, vont être les victimes de cette politique. Voilà le résultat quand la gauche n'est plus la gauche. Quand elle mène des politiques de casse sociale et de soumission aux marchés financiers. Quand elle s'aligne sur Merkel et Sarkozy.

Si ces résultats sont évidemment très inquiétants, je tiens à féliciter le Parti communiste d'Espagne, Izquierda Unida et EUIA (Gauche unie et alternative de Catalogne) pour leur très bon score.

Une augmentation de 700 000 voix et de 9 députés par rapport à 2008, c'est une magnifique progression lorsque l'on connaît le poids du bipartisme et la règle électorale injuste qui perdurent en Espagne. Le rôle d' Izquierda Unida auprès des populations et leurs combats sont reconnus. Leur dialogue avec le mouvement des indignés et au côté des luttes pour l'Education dans les dernières semaines, a, je crois, porté ses fruits.

Pour tous les partenaires européens du PGE, pour les européens qui luttent, pour les grecs et les français qui, en 2012, vont eux aussi être confrontés à d'importantes échéances électorales, la progression d'une gauche unie autour de propositions de transformation en Espagne est un formidable espoir.

Face à la droite, je suis convaincu qu'avec ses 11 députés, la Gauche unie jouera un rôle important dans les mois à venir, pour aider les citoyens dans la confrontation avec les marchés financiers, avec ses positions clairement contre l'austérité et pour un modèle de développement alternatif.

le 21 novembre 2011

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Alberto Garzon « C’est la dictature des marchés »

20 Novembre 2011, 08:02am

Publié par PCF Villepinte

Monde - le 18 Novembre 2011

Espagne

 

 

 

Alberto Garzon est candidat d’Izquierda Unida à Malaga. économiste de vingt-six ans il est l’une des figures du mouvement des Indignés.

Cible des marchés financiers, l’Espagne échappera-t-elle 
à une intervention économique étrangère ?

Alberto Garzon. Techniquement, on peut dire qu’elle est déjà l’objet d’un «sauvetage». La Banque centrale européenne (BCE) est en train d’acheter de la dette et, de ce fait, impose des mesures comme l’introduction de la «règle d’or» pour garantir le remboursement de la dette publique. Cela peut encore empirer si l’on persiste à appliquer la politique d’austérité recommandée par l’UE et contenue dans les programmes du Parti populaire (PP) et du Parti socialiste (PSOE). À l’inverse, nous pensons qu’il faut restructurer le système économique, en nationalisant, par exemple, des banques et les entreprises de service public. Il faut également une réforme fiscale qui impose davantage d’impôts à ceux qui ont le plus de revenus.

Les Espagnols votent 
donc sous pression ?

Alberto Garzon. Oui. Les États ont abandonné leur souveraineté aux marchés qui ont désormais le pouvoir de renverser des gouvernements démocratiques. On leur a permis de développer des opérations spéculatives tout en privatisant les entreprises. Or, un État n’est rien sans entreprises publiques, et sans banque publique. Le paradoxe est que personne ne vote pour les marchés. La situation révèle l’essence d’un système politique occulté, c’est celui d’une dictature des marchés.

Il existe de fortes mobilisations contre l’austérité. Comment expliquez-vous la victoire annoncée de la droite alors qu’elle a fait de la rigueur 
son étendard ?

Alberto Garzon. La société a été dés-idéologisée. Le mouvement des Indignés, les luttes pour la défense de la santé et de l’éducation publiques sont importantes mais pas représentatives de la globalité de la population. Celle-ci a une grille de lecture plus «simpliste» à travers le prisme du bipartisme. Autre facteur, les gens, souvent de gauche, sont désenchantés du vote en soi. Mais il convient de rappeler que lors des municipales de mai, si la droite a gagné 400 000 votes, Izquierda Unida en a gagné 200 000.

Vous êtes une figure des Indignés 
à Malaga. Quel est le devenir de ce mouvement ?

Alberto Garzon. Ce mouvement a mûri : du vote blanc ou nul, il demande aujourd’hui le vote pour un troisième parti, afin d’en finir avec le bipartisme. Les assemblées se sont décentralisées vers les quartiers, là où le mouvement peut tisser des réseaux sociaux. La caractéristique du mouvement du 15 mai est de repolitiser la société, même s’il souffre encore d’un manque de représentants et de ligne stratégique.

Comment appréciez-vous la remontée électorale annoncée d’IU ?

Alberto Garzon. C’est une bonne nouvelle ! Mais n’oublions pas que la loi électorale est viciée. Une variation de 1% peut nous faire passer de 6 à 14 députés, ou l’inverse, en raison du montage des circonscriptions. Les remontées électorales sont un aboutissement de trajectoires de fond. Cela fait longtemps qu’IU tisse des réseaux avec des syndicalistes, des mouvements sociaux. Nous allons vivre des moments très durs, avec des explosions sociales. La tâche d’un parti de gauche est de canaliser tout cela, en pointant les responsables mais également les solutions. Et cela ne peut se faire exclusivement depuis les institutions.

À lire :

--> Défaite annoncée pour le PS espagnol

--> Izquierda Unida en « rebelle » anticrise

--> Les acteurs de l’école publique sont verts de rage

--> Javier Lopez : « Il faut taxer plus les groupes et le patrimoine»

 

 

Entretien réalisé par C. Ce.

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Démondialisation

13 Novembre 2011, 08:09am

Publié par PCF Villepinte

l'Humanité des débats.Mondialiser autrement ou démondialiser ?

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André Chassaigne, député communiste ; jean-Marie Harribey, économiste, membre du conseil scientifique d’Attac ; Arnaud montebourg, député socialiste ; Nasser Mansouri-Guilani, économiste et syndicaliste ; Jacques Nikonoff, économiste et professeur à l’université Paris-VIII.

 

 

Rappel des faits Avec l’aggravation de 
la crise, les critiques 
de la « mondialisation heureuse » ont gagné du terrain. Après les « altermondialistes », voilà que sont apparus les partisans de la « démondialisation ». Quelles différences entre les uns et 
les autres ? Le débat a eu lieu 
à la Fête de l’Humanité. Lors de la primaire socialiste, Arnaud Montebourg a créé la surprise. Se faisant le défenseur du concept de démondialisation, il a marqué sa différence, donné du sens et de la crédibilité à son opposition aux politiques de la droite. Il a été suivi par nombre d’électeurs socialistes qui, en 2005, rejetant la « concurrence libre et non faussée » du traité constitutionnel européen, avaient contribué à faire gagner le « non » au référendum. Mais la véritable opposition n’est-elle pas entre mondialisation capitaliste et mondialisation solidaire ? Quels objectifs avoir pour le court, moyen et long terme ? À stigmatiser uniquement la mondialisation, ne prend-on pas le risque du nationalisme ?

 

Arnaud Montebourg, vous avez écrit un livre, Démondialiser, et vous vous êtes fait l’un des porte-parole de cette idée. Mais, pour relancer l’industrie, l’emploi et la croissance, ne faut-il pas inciter les banques et les gros importateurs que sont les grands groupes de l’industrie et de 
la distribution à faire d’autres choix de gestion ? Cet aspect n’est-il pas un peu absent de votre proposition ?

 

Arnaud Montebourg. La démondialisation est un projet qui a pour objectif de rapprocher le lieu de consommation du lieu de production, d’obliger l’économie à respecter les modes de vie, les protections sociales, les choix fiscaux, donc les choix souverains des peuples. Il s’agit d’organiser la régionalisation de l’économie mondiale à travers des accords bilatéraux. La démondialisation a déjà commencé avec la remontée exponentielle des coûts de transport et avec le fait que des nations émergées comme le Brésil ont des stratégies protectionnistes assumées, comme, depuis longtemps d’ailleurs, les grandes nations exportatrices. L’Union européenne, elle, a renoncé à se défendre dans les échanges mondiaux. La conséquence, c’est un mouvement de désindustrialisation qui a détruit, en vingt ans, deux millions d’emplois qualifiés dans notre pays. Beaucoup de productions, de savoir-faire ont disparu, sans que de nouveaux produits, de nouvelles technologies ne les remplacent car la stratégie de l’UE est de mettre en concurrence notre modèle social. Les libéraux ont réussi à imposer l’idée fausse qu’il y aurait une sorte d’ordre naturel de la mondialisation et que nous ne pourrions rien y faire, sauf à imaginer un gouvernement mondial, ce qui est une idée charmante, mais une utopie. J’ai retrouvé une déclaration de Didier Leroy, PDG de Toyota à Valenciennes, qui dit ceci : « Si ce que vous économisez en main-d’œuvre peut être entièrement contrebalancé par les coûts logistiques, le fait de fabriquer en France n’est pas en soi un handicap. » La stratégie politique, économique, sociale des entreprises visant à faire d’autres choix que de défendre nos capacités industrielles peut donc être renversée par des sanctions économiques, des droits de douane, une stratégie ouvertement protectionniste. Nous devons dire à nos partenaires européens que le moment est venu de relocaliser un grand nombre de productions industrielles sur notre territoire.

 

Jean-Marie Harribey, avec votre association, vous avez critiqué 
la notion de démondialisation. 
Mais votre proposition de changer 
la mondialisation ne relève-t-elle 
pas d’une certaine naïveté ?

 

Jean-Marie Harribey. Les partisans de la démondialisation affirment avec nous que la mondialisation capitaliste est insoutenable et qu’il faut y mettre un terme. Mais cette mondialisation n’est pas seulement celle des échanges commerciaux et ce qu’on a appelé la financiarisation, c’est l’intégration complète, mondiale, des systèmes productifs, financiers, commerciaux. Ne pas voir cela empêche de comprendre la nature de la crise. Il n’y a pas une crise grecque, une crise irlandaise, une crise portugaise, il y a une crise du système capitaliste mondial qui se double aujourd’hui d’une crise écologique majeure et inédite dans l’histoire humaine. Comment, pays par pays, lutter contre la financiarisation, contre le réchauffement climatique ? Il y a, certes, besoin d’une action aux niveaux local, régional, national, mais également d’une remise en question des logiques qui agissent au niveau mondial. Il faut détruire la finance mondiale en nationalisant l’ensemble du système bancaire sans indemnisation, interdire les pratiques spéculatives et imposer enfin la taxation sévère de toutes les transactions financières, engager une réforme de la fiscalité aux échelons nationaux, mais également continentaux et mondiaux. C’est le sens, par exemple, de la taxation au kilomètre transporté qui interviendrait dans les deux sens, à l’import et à l’export. Ce qui est différent d’un droit de douane imposé de manière unilatérale, qui nous maintiendrait dans le paradigme de la concurrence alors que nous voulons nous en affranchir. Il ne s’agit pas de nier l’action possible au niveau national, mais il faut immédiatement lui ôter tout caractère pouvant s’apparenter au nationalisme, ce danger qui guette l’Europe. La démondialisation fait aussi fausse route en postulant que nous pourrions revenir à un modèle de développement tel que celui que nous avons connu après-guerre, ce qui est impossible aux plans ­social et écologique. Nous devons donc construire des solutions qui articulent tous les niveaux, du local au mondial, et qui apportent des réponses aux ­différentes dimensions de cette crise à la fois économique, sociale, écologique et par-dessus tout, démocratique. La démocratie est à revoir de fond en comble. Et nous avons besoin d’une régulation de type mondial. Oui à la déconstruction et à la démondialisation, oui à la construction, à la reconstruction d’une mondialisation des valeurs et des décisions politiques qui concernent les biens communs de l’humanité.

 

Jacques Nikonoff, vous vous situez dans le courant récent de la démondialisation, mais vous prônez aussi l’abandon de l’euro. Pourtant, peu nombreux sont ceux qui pensent que la sortie de la Grèce de l’euro 
lui serait profitable…

 

Jacques Nikonoff. La Grèce doit non pas être expulsée de la zone euro, mais décider d’elle-même de sortir de ce système d’aliénation et de domination que sont la monnaie unique et la politique monétaire menée par la Banque centrale européenne. La sortie de l’euro est nécessaire mais n’est pas suffisante. Elle doit être le fait d’une politique de gauche. Pour moi, la mondialisation, c’est la stratégie politique des classes dirigeantes à l’échelle planétaire pour discipliner le salariat et imposer l’ordre néolibéral mondial. Elle s’appuie sur trois ­piliers : les multinationales, qui assurent l’intégration du processus productif et financier ; les grands médias, qui maintiennent l’ordre intellectuel et idéologique ; et une série d’institutions – Otan, FMI, Banque mondiale, OMC et Union européenne. La démondialisation, c’est le contraire. C’est l’ensemble des initiatives, des luttes sociales, des processus électoraux qui visent à s’émanciper de l’ordre mondial néolibéral. Démondialiser sur le plan pratique, c’est, premièrement, sortir de l’euro par la gauche pour construire une monnaie non pas unique mais commune, car l’euro surévalué accélère les délocalisations et pèse sur l’emploi. Deuxièmement, c’est annuler les dettes, ne pas rembourser les spéculateurs. Troisièmement, c’est prendre des mesures protectionnistes dans une perspective universaliste et non pas nationaliste. Les échanges commerciaux doivent avoir pour règle de base l’équilibre entre les pays, qui ne doivent avoir ni excédent ni déficit vis-à-vis de leurs partenaires. Si cet accord de bon sens ne peut être conclu, il faut prendre des mesures protectionnistes unilatérales. Quatrièmement, c’est relocaliser les activités productives. Cinquièmement, c’est démanteler les marchés financiers et pas simplement les ­réguler. Sixièmement, c’est instaurer le droit opposable à l’emploi. Tout le monde doit avoir un emploi. Voilà ce que sont les bases de la construction d’un nouvel ordre international fondé sur des valeurs de solidarité, de coopération.

 

Nasser Mansouri-Guilani, comment avoir des relations de coopération, plutôt que des relations de concurrence acharnée faisant subir aux salariés pertes d’emploi, 
de salaire et aggravation des conditions de travail et de vie ?

 

Nasser Mansouri-Guilani. Pourquoi en est-on arrivé à ce point ? D’abord, les entreprises ont donné la priorité à la rentabilité financière des actionnaires, au lieu de la donner à l’emploi, à l’amélioration des qualifications et, in fine, aux besoins de la société. Ensuite, il y a l’absence d’une vision stratégique de long terme fondée sur des coopérations entre différents pays et, au contraire, une vision de court terme préoccupée par la rentabilité financière et fondée sur la mise en concurrence des travailleurs. Pour changer les choses, il faut à la fois ­intervenir sur les choix de gestion des entreprises et sur les choix politiques, ce qui va de pair. Depuis plusieurs années, en France, le montant des dividendes versés aux actionnaires a été de l’ordre 220 milliards d’euros, alors que le montant des investissements réalisés dans les entreprises a été de 200 milliards. Les travailleurs doivent pouvoir faire prévaloir d’autres choix, exiger d’investir ici, de créer tels emplois, d’améliorer telles qualifications, d’avoir tels projets de développement. Quant à la puissance publique, elle a une responsabilité politique. En 2010, l’ensemble des aides aux entreprises et des exonérations de cotisations sociales ou de fiscalité a été de l’ordre de 170 milliards, selon un rapport de la Cour des comptes. Cet argent ne devrait-il pas être utilisé pour promouvoir l’emploi, augmenter les salaires, améliorer les qualifications ? L’État a la responsabilité d’établir une politique industrielle. Mais on nous a prédit des entreprises sans usines et la fin de l’industrie. Cette illusion a détruit les atouts de la France et creusé son déficit commercial. Nous proposons de mettre en place une nouvelle politique industrielle articulée à des services de qualité, à la recherche-développement, aux services publics. La puissance publique a aussi un rôle important à jouer aux niveaux européen et international. Changer le contenu de la construction européenne n’est pas seulement l’affaire des politiques, c’est aussi celle les salariés à traversles comités d’entreprise, les comités européens, les comités de groupe. Contrairement à ce qu’on pense, la mondialisation ne met pas fin à la solidarité internationale des travailleurs. Et cette solidarité est un enjeu fondamental pour bâtir un autre monde et sortir de cette crise.

 

André Chassaigne, la France est très imbriquée dans l’Union européenne et au sein des relations internationales. Pour vous, quelle est l’urgence : engager des transformations en France, changer l’Union européenne ou se protéger de la Chine ?

 

André Chassaigne. Deux questions simples me viennent à l’esprit. La première : que peut-on faire efficacement, concrètement, pour que les peuples du monde, pas seulement le peuple de France, vivent mieux qu’aujourd’hui ? La deuxième : que va-t-on mettre en œuvre pour renverser le système capitaliste, qui se préoccupe uniquement des intérêts de quelques-uns et qui écrase les peuples du monde et pas seulement le peuple de France ? Il est évident que la réponse n’est pas dans une politique d’accompagnement du capitalisme qui ne remettrait pas en question les racines du système. Quand je discute des questions agricoles avec les consommateurs touchés par la vie chère ou avec les producteurs agricoles du territoire que je représente à l’Assemblée nationale, je vois bien que les problèmes nécessitent une prise en compte mondiale. Même s’il n’y a que 10 % des productions agricoles qui sont mondialisées, ces 10 % suffisent pour tout déséquilibrer. Mais il faut comprendre pourquoi nous en sommes arrivés là. Quelles sont les articulations économiques qui font que, par exemple, on va liquider l’agriculture vivrière d’Amérique du Sud, détruire la forêt amazonienne, bousiller des communautés villageoises pour produire du maïs transgénique, qui, après avoir été transporté jusque chez nous, nourrira nos vaches ou servira à produire les 10 % d’agrocarburants que nous mettrons dans le réservoir de nos voitures, puisque c’est l’objectif européen, au titre de la lutte contre le réchauffement climatique ? Concernant l’alimentation, la santé, l’énergie, l’eau, c’est-à-dire les biens communs de l’humanité, les réponses aux questions que je posais ne peuvent être que mondiales. Par contre, à condition qu’elles maintiennent leur pouvoir, les grandes multinationales se moquent complètement de voir les Français se retirer dans leurs frontières ou les Grecs sortir de l’euro. Face à elles, c’est bien une autre approche économique qu’il faut imposer. C’est le combat que mènent les communistes et le Front de gauche en France, et d’autres dans le monde – je pense au mouvement des Indignés ou à des gouvernements en Amérique latine. Autre exemple : évidemment, je me pose la question de la transition énergétique, mais je me pose aussi celle du réchauffement climatique. Alors, faut-il faire comme l’Allemagne, décider de sortir du nucléaire ? Je n’accepte pas que, dans un pays, on règle le problème avec davantage de pétrole, de charbon, de lignite, de gaz, en se désintéressant de l’avenir des peuples du Sud, pour qui le réchauffement climatique est une catastrophe plus grande encore que pour nous. Les réponses ne sont pas dans des mots faciles, elles ne sont pas dans le repli sur soi. La raison d’être des communistes, c’est l’approche universelle, la mondialisation des combats et c’est porter un coup au capitalisme.

 

Arnaud Montebourg. Ladémondialisation n’est ni un retour en arrière, ni un repli national, ni tout ce qu’on fantasme autour de ce projet. C’est un progrès pour l’immédiat. Toute solution que l’on veut mondiale n’est pas compatible avec le fait que les peuples ne peuvent plus attendre. La dé mondialisation est un projet qui s’attaque à des intérêts financiers, politiques, économiques et idéologiques, mais qui est réalisable. En s’associant, des nations qui décident de le mettre en œuvre peuvent changer le monde. Ce n’est pas un projet nationaliste, c’est un projet internationaliste et européen. Il ne s’agit pas d’organiser ce que Mme Le Pen propose, la haine institutionnelle des autres. Il s’agit d’obliger les États oppresseurs, et les multinationales qui en profitent, à créer des protections sociales, à améliorer la vie quotidienne des travailleurs. La démondialisation, c’est la riposte stratégique qui consiste, par des mesures unilatérales, des sanctions économiques, à changer concrètement le rapport de forces et à donner la possibilité à des États comme le nôtre de maintenir sa protection sociale, de préserver les niveaux de salaires et, si possible, de les remonter. Alors que des millions de gens aujourd’hui pensent que, face aux marchés, la politique a perdu et qu’il ne sert à rien d’aller voter, je propose un chemin où la politique reprend ses droits. Je ne peux plus accepter que, chaque fois qu’on propose des solutions nationales, on nous dise que ce n’est pas possible, qu’il faut voir au plan européen. Et qu’arrivés au plan européen, on nous dise qu’il faut aller au plan mondial. C’est comme cela que, aux plans mondial, européen et national, on n’a rien fait et que l’on a laissé les marchés briser la volonté des peuples. Le moment est venu de ­­reconstruire la suprématie de la politique sur les marchés. La démondialisation est aussi un projet écologique, car elle a pour but de limiter la prédation sur les ressources naturelles, la compétition délirante entre des continents et de rapprocher la production des besoins de la consommation. C’est un projet dans lequel la taxe carbone ou le protectionnisme sanitaire contre les OGM ont leur place. Dans lequel le coût de transport des marchandises sera renchéri car, aujourd’hui, lorsque des porte-conteneurs ou du fret aérien arrivent dans les ports et les aéroports, ils sont « duty-free taxe », alors que le diesel que vous mettez dans votre voiture est taxé à 70 %.

 

André Chassaigne. Je vois bien là le souci d’apporter des réponses aux difficultés du quotidien, mais ce discours ne peut être opérationnel s’il manque la décision politique et la volonté législative de s’attaquer à ce qui est essentiel, le levier financier. Le pouvoir capitaliste sait s’adapter, il l’a déjà fait à plusieurs reprises. Si, demain, dans le cadre que propose Arnaud Montebourg, on lui laisse les rênes, il s’adaptera encore et les multinationales feront la même politique néfaste. La maîtrise financière est indispensable à tout changement réel. Elle peut être mise en œuvre au niveau européen avec un fonds d’investissement qui permettrait d’orienter la production, d’aider des pays en difficulté pour le profit des peuples, pas pour celui de la spéculation. Dans notre pays, cette maîtrise financière passe par la création d’un pôle public bancaire, pour répondre aux besoins des gens. Si nous ne faisons pas cela, nous ferons des promesses qui seront suivies de déceptions et, j’en suis persuadé, par une montée de l’extrême droite. Nous aurions alors une lourde responsabilité.

 

Jacques Nikonoff. Nous sommes tous dans le camp de la gauche, nous devons poursuivre ce débat sans concession. Voilà trois réflexions. Premièrement, il n’y a pas de solution mondiale et pas de solution nationale pure. D’abord, parce que l’échelon mondial est aux mains des multinationales et des instances multilatérales contrôlées soit par les États-Unis soit par les classes dirigeantes, et qu’il n’y a pas de démocratie à l’échelle mondiale. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas poursuivre les luttes pour une convergence mondiale. Ensuite, au plan européen, pour changer les traités comme celui de Lisbonne, il faut l’accord unanime des vingt-sept pays de l’Union. Peut-on croire que ces pays vont, à court terme, se convertir à des politiques de gauche ? En attendant, il faut bien prendre des mesures unilatérales, mais qui s’inscrivent dans une perspective universaliste. Il y a des solutions globales pour lesquelles il faut articuler le court et le long terme, le local, le national et l’international. Deuxièmement, lorsqu’un syndicaliste s’inquiète des menaces de son patron, qui estime que ses salariés ne sont pas compétitifs par rapport aux salariés chinois, il ne demande pas le repli sur soi, mais simplement le maintien de l’emploi. Oui, il y a un problème avec la Chine et avec l’Allemagne, mais c’est avec leurs classes dirigeantes, pas avec leurs peuples. Il ne peut y avoir un monde harmonieux quand certains pays ont des excédents commerciaux considérables. Troisièmement, sortir de l’euro par la gauche pour les Grecs, cela veut dire : annulation de la dette, fin des plans d’austérité, augmentation des salaires, développement des services publics, souveraineté monétaire, démantèlement du marché financier, nationalisation des banques.

 

Nasser Mansouri-Guilani. Ce n’est pas en augmentant les droits de douane sur les produits chinois qu’on protégera les travailleurs en France. Le meilleur moyen de le faire, c’est de leur donner la possibilité d’avoir des emplois plus qualifiés et mieux payés. Or, la France est dans la moyenne des pays développés pour les coûts salariaux et elle est en tête pour la productivité du travail. Lorsque les patrons disent que le coût du travail en France est élevé, c’est une contre-vérité. Le problème, c’est que les richesses produites vont de plus en plus vers les détenteurs de capitaux. En 1985, sur 100 euros que produisaient les travailleurs, 5 allaient aux actionnaires. Aujourd’hui, sur 100 euros, 25 vont aux actionnaires, soit 5 fois plus. Il faut revoir la stratégie des entreprises, augmenter les salaires, l’emploi qualifié, la recherche-développement, améliorer les infrastructures, les services publics, c’est cela, la vraie protection pour la France. On parlait de solidarité internationale des travailleurs. Le problème n’est pas que les Français vivent au-dessus de leurs moyens, mais il est de lutter pour que les droits sociaux, les normes environnementales s’améliorent en Chine. Quant aux institutions internationales, elles émanent des États. Pourquoi les représentants de la France à l’OMC, au FMI, à la Banque mondiale ne pourraient-ils pas porter les volontés des citoyens ? Les peuples veulent la coopération, la réponse aux besoins, la paix, ils ne veulent pas la concurrence. L’exigence démocratique implique de peser sur les choix stratégiques des entreprises, mais aussi, à partir des luttes sociales, de peser sur les choix politiques pour changer les orientations des institutions internationales.

 

Jean-Marie Harribey. Il semble que nous soyons tous d’accord pour considérer que nous sommes dans un combat contre le capitalisme mondial et les classes dirigeantes, alors, faisons attention à ne pas glisser d’un conflit de classes vers un conflit entre nations. On pourra mettre tous les droits de douane possibles, on ne comblera pas, surtout à court terme, les écarts de développement, de salaires, de coûts de production, qui se chiffrent de 1 à 20, de 1 à 30 à l’échelle mondiale. Il n’est pas question de nier tout ce qu’il est possible de faire à tous les échelons. Mais, face à la gravité et à la mondialité de cette crise, les réponses ne peuvent pas être exclusivement nationales. Le réchauffement climatique ne peut pas être résolu par des solutions nationales. Bien sûr, il n’y a pas de démocratie à l’échelle mondiale, mais le projet politique qui s’enracine dans le présent doit tenir compte des urgences de restructuration mondiale. Mettre au pas les marchés agricoles, en finir avec les spéculations sur les produits alimentaires ne peut se faire en France ou en Allemagne isolément. Ce ne sont pas les Chinois qui prennent nos emplois, ce sont les multinationales qui profitent du niveau infrasocial, esclavagiste de la Chine, comme l’a souligné Arnaud Montebourg. Il faut donc se battre pied à pied pour que les conquêtes arrachées au cours du siècle passé ne puissent être remises en question et pour qu’elles deviennent, au contraire, un signal pour le prolétariat du Sud. La mondialisation que nous connaissons depuis quarante ans est insupportable, il faut y mettre un terme. Mais il ne suffit pas de mettre un préfixe « dé » devant mondialisation pour avoir la solution d’un coup de baguette magique. Tout est à reconstruire, c’est le sens de l’altermondialisme, qui n’a pas pris une ride depuis quinze ans. Alors que les classes dominantes ont pour seule réponse de faire payer les travailleurs, les populations, nous devons affirmer que les peuples ne peuvent pas s’opposer entre eux. Il nous faut réussir à faire progresser ce débat éminemment politique afin de construire une stratégie gagnante.

Table ronde réalisée à la Fête de l’Humanité par Pierre Ivorra et retranscrite par Jacqueline Sellem

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Victoire diplomatique pour les Palestiniens à l'Unesco

31 Octobre 2011, 19:59pm

Publié par PCF Villepinte

Monde - le 31 Octobre 2011

 

Mots clés : Palestine, Gaza,

 

Les Palestiniens sont devenus lundi membres à part entière de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), réalisant ainsi une percée diplomatique significative. Les Palestiniens y voient la possibilité d'un premier succès dans leur démarche d'adhésion à l'ONU en tant qu'Etat membre à part entière.

"La Conférence générale, qui réunit l'ensemble des Etats-membres, décide de l'admission de la Palestine comme membre de l'Unesco", indique la résolution adoptée par 107 voix pour, 52 abtentions et 14 voix contre, parmi les pays présents. "Ce vote permettra d'effacer une infime partie de l'injustice faite au peuple palestinien", a déclaré le ministre des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, Ryiad al-Malki. Les Etats-Unis, l'Allemagne et le Canada ont voté contre, tandis que l'Italie et le Royaume Uni se sont abstenus. La quasi-totalité des pays arabes, africains et latino-américains se sont prononcés pour l'adhésion. La France, qui avait émis de sérieuses réserves sur la démarche palestinienne à l'Unesco, a finalement voté pour l'adhésion.

Cette approbation est avant tout symbolique. Un changement de statut à l'Unesco permettrait principalement à la Palestine de déposer des demandes de reconnaissance au Patrimoine mondial de l'Humanité pour des sites dans les territoires palestiniens occupés par Israël. Les sites proposés sont Bethléem, lieu de naissance du Christ, Hébron, pour le Caveau des Patriarches - la mosquée d'Ibrahim (nom musulman d'Abraham) et Jéricho. Les Palestiniens n'avaient jusqu'à présent qu'un statut d'observateur à l'Unesco.

Les Etats-Unis avaient menacé, en cas de vote positif, de suspendre leur contribution financière à l'Unesco, qui représente aujourd'hui 22% du budget de l'agence. Deux lois américaines du début des années 1990 interdisent en effet le financement d'une agence spécialisée des Nations unies qui accepterait les Palestiniens en tant qu'Etat membre à part entière, en l'absence d'accord de paix avec Israël.

Le vote à l'Unesco s'est déroulé de plus dans un contexte de regain de violence entre Israël et les Palestiniens de la bande de Gaza. Douze Palestiniens ont été tués durant le week-end lors de raids israéliens.

A lire :

L’État de Palestine au rendez-vous de l’ONU
Palestine, une demande « légitime »

Entretien avec Hael Al Fahoum, ambassadeur de Palestine en France

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Fin de l'activité armée de l'ETA : "pour une fois, la politique a gagné sur le militaire"

24 Octobre 2011, 22:10pm

Publié par PCF Villepinte

Monde - le 24 Octobre 2011

 

Mots clés : gorka landaburu, ETA,

 

Gorka Landaburu est directeur de l’hedomadaire Cambio 16 et considéré comme l’un des spécialistes du conflit basque. Il a été victime d’un attentat d’ETA en 2001.

Comment peut-on interpréter la déclaration d’ETA jeudi annonçant l’arrêt définitif de ses activités armées ?

Gorka Landaburu. C’est une nouvelle très importante, un geste que nous attendions depuis longtemps. Il y a de la joie; Mais nous nous rappelons également des 829 victimes. C’est un sentiment partagé.

En quoi cette annonce se distingue-t-elle des autres cessez-le-feu permanent décrétés par le passé par l’organisation?

Gorka Landaburu. C’est la première fois qu’ETA parle de cessez-le-feu définitif. Nous savons que son bras politique, qui s’appelle aujourd’hui Bildu, (et hier Batasuna), a décidé, il y a quelques mois de cela, de s’inscrire le jeu politique. Il a demandé à ETA l’arrêt de ses activités terroristes et armées. Et pour une fois, le politique a gagné sur le militaire.

Néanmoins ETA n’annonce pas sa dissolution ?

Gorka Landaburu. C’est vrai. Et elle ne le fera pas tant qu’il n’y aura pas un accord avec le gouvernement espagnol et même l’exécutif français concernant ses prisonniers. Actuellement, il y a 750 prisonniers. Une organisation, qu’elle soit terroriste ou non, ne laisse pas  de côté les seins.

Pouvez-vous préciser le rôle joué par Bildu ?

Gorka Landaburu. Il y a eu une discussion politique importante. Jusqu’à présent, ceux qui possédaient les bombes gagnaient tous les débats. Aujourd’hui c’est le contraire. Il est vrai qu’ETA a été acculé par les forces de sécurité de l’État, par la collaboration avec la police française, la justice et l’arrestation de beaucoup de ses membres ces dernières années. Mais je relève surtout le rôle de la société basque. Cette société s’est également positionnée contre toute forme de violence, et en faveur de la fin des hostilités.

Il y a une semaine se tenait une conférence de paix avec de nombreuses figures internationales impliquées dans leur pays respectifs dans des processus de paix. Quel a été son poids ?

Gorka Landaburu. ETA a échoué à tout point de vue. Elle n’a obtenu ni l’indépendance du Pays basque ni l’autodétermination au terme de ses cinquante ans d’existence. Cette conférence internationale qui demande un cessez-le-feu relève de la scénographie, une sorte de Cène finale que ETA et les indépendantistes ont mise sur pied pour sauver les apparences.

Vous dites qu’il y aura des négociations avec le prochain gouvernement qui, sera vraisemblablement du Parti populaire. Or, la droite n’a cessé de se montrer très hostile au processus de discussion en cours. Ces pourparlers verront-ils le jour ?

Gorka Landaburu. Je crois que oui. Tous les présidents de gouvernements depuis Suarez à Zapatero en passant par Aznar, ont cherché une issue finale à la violence et au terrorisme. Si ETA décide, comme elle l’a décidé, de ne plus commettre d’attentats (ce qui est vrai depuis près deux ans)- nous serons dans une situation favorable pour qu’il y ait au moins une négociation concernant les prisonniers politiques : leur rapprochement des prisons basques, la remise en liberté de ceux qui ont accomplis trois quarts de leur peine. Et si c’est la condition pour qu’ETA se dissolve, je ne pense pas que Mariano Rajoy laisse cette opportunité de côté.

L’ultime étape de ce processus pourrait être un référendum d’autodétermination ?

Gorka Landaburu. Tout dépendra des partis politiques. La société basque est très plurielle. La discussion est possible mais sans menaces. Et c’est important. C’est la première fois, depuis le retour de la démocratie, que nous nous trouvons dans cette situation. Nationalistes et non nationalistes devront s’asseoir pour trouver les accords politiques. Mais d’abord, il faut panser les blessures et pour cela, que les organisations, les partis politiques, et la société fassent en sorte que ce petit pays puisse cohabiter de nouveau ensemble après des années de divisions en raison de la violence et du terrorisme.

 

Entretien réalisé par Cathy Ceïbe

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Grèce : nouveau plan d'austérité adopté malgré les manifestations monstres

21 Octobre 2011, 06:55am

Publié par PCF Villepinte

Monde - le 21 Octobre 2011

 

 

Le parlement grec a adopté ce jeudi soir une nouvelle et douloureuse cure d'austérité, et ce en dépit de manifestations massives, de combats de rue et d'une grève générale qui a paralysé le pays.

Le gouvernement « socialiste » de George Papandreou a obtenu le soutien de 154 députés, contre 144, sur les 300 élus que compte le parlement. Un seul député socialiste, l'ancienne ministre du Travail Louka Katseli, amie proche du Premier ministre, a refusé d'approuver une disposition du projet restreignant les négociations salariales collectives. Elle a été immédiatement exclue de son groupe parlementaire. Les dirigeants européens et le FMI attendaient ce vote pour débloquer 8 milliards d'euros de prêt supplémentaires. Le texte prévoit une réduction de 20% des salaires de la fonction publique, abaisse le seuil du niveau d'imposition et autorise le licenciement des fonctionnaires.

Pendant que le parlement finissait d'achever les services publics grecs, au moins 125 000 manifestants otestaient dans la rue. Il y a eu d'importants heurts contre la police, mais aussi entre manifestants. Le service d'ordre du syndicat communiste PAME, qui souhaitait une manifestation pacifique, s'est opposé à de nombreux révoltés cagoulés armés de bâtons et de cocktails Molotov. La police a ensuite chargé les manifestants. Les combats ont fait au moins 74 blessés, et un homme est décédé d'une crise cardiaque dans l'agitation de la manifestation.

« La limite est atteinte » hurlent les Grecs. La contestation devrait continuer, même si la grève générale tend à s’essouffler. Entre l'insécurité de l'emploi et les salaires devenus trop faibles, perdre des journées de paye se révèle trop risqué.

La journée de mercredi : Grèce : grève générale et manifestation monstre contre l'austérité
Et aussi : Une étude dénonce les ravages de la crise sur la santé des Grecs

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Mort de Kadhafi : « ouverture d'une nouvelle période pour la Libye

20 Octobre 2011, 20:01pm

Publié par PCF Villepinte

La mort annoncée, par le Conseil national de transition, de Mouamar Kadhafi avec la prise de la ville de Syrte annoncent l'ouverture d'une nouvelle période pour la Libye. Le peuple de ce pays, déchiré par une guerre civile meurtrière et destructrice, a droit à la démocratie, au respect des droits de l'homme, à la justice, au progrès social et à la sécurité. C'est au respect de ces attentes populaires essentielles que seront jugées les nouvelles autorités. Le PCF restera vigilant, en particulier sur l'exigence de souveraineté et la nécessité d'un désengagement immédiat et total de toutes les forces de l'OTAN.                  le 20 octobre 2011

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