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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

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REGARDS. fr

14 Janvier 2013, 19:30pm

Publié par PCF Villepinte

Danielle Tartakowsky : « La droite n’a pas entretenu une mémoire de ses rapports à la rue »
 

Regards.fr. Dans quel contexte politique surgit la mobilisation de 1984 contre la loi Savary ?

Danielle Tartakowsky. La manifestation pour l’école privée n’éclate pas comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. À partir d’avril 1983, au moment de l’adoption par le gouvernement Mauroy du plan de rigueur, une série de manifestations à dimension catégorielle naissent en France dans des lieux ancrés très à droite. L’agitation débute dans les UFR de médecine, elle gagne les internes, les chefs de clinique, l’université. Le mécontentement s’étend aux agriculteurs, sur autour des montants compensatoires européens, dans un contexte surdéterminé par le plan de rigueur. Elle gagne les petites et moyennes entreprises qui décident, c’est relativement original, de manifester le 1er mai contre la politique de François Mitterrand. La mobilisation contre la loi Savary surgit en mai 1983, alors que débute le débat parlementaire. Des manifestations de déroulent dans les grandes villes de province telles que Bordeaux, Lyon, Rennes, Lille… Et à Versailles ! Ce n’est pas une première : en 1924, une manif catholique avait déjà eu lieu contre l’extension des lois laïques en Alsace-Lorraine. Il y en aura d’autres à chaque fois que la question scolaire resurgira. Versailles, qui possède une histoire lourde, accueille un défilé de très grande envergure. À la veille des débats parlementaires, l’épiscopat essaie de calmer le jeu, en rappelant que la décision finale reste au Parlement et que dans un pays démocratique, il est de la responsabilité politique des élus de légiférer. C’est par le biais de l’Udapel que la deuxième étape s’organise : l’Union départementale de l’Association des parents d’élèves de l’enseignement libre lance un appel à une manif parisienne. Une initiative inédite dans l’histoire des catholiques français !

Pourquoi est-ce inédit ?

Traditionnellement, pour éviter toute opposition frontale avec le pouvoir, les catholiques ne manifestaient pas à Paris. Cette fois, l’Udapel demande à pouvoir défiler de la Concorde à l’Etoile. On doit à la manif gaulliste du 30 mai 68 cette réappropriation d’un espace de légitimité revendiqué par les cathos et la droite. Ce parcours est évidemment refusé. À défaut, le Champ de Mars ou l’esplanade des Champs Elysées sont demandés. Nouveau refus de la préfecture qui propose des rassemblements plus périphériques, autour de la porte Maillot et de la Défense. L’intérêt, c’est que ce trajet non centrifuge rentrait dans la logique des manifestations de province. Finalement, un accord est trouvé pour que les quatre cortèges convergent à la Bastille. Au regard de la volonté initiale de manifester dans l’espace de la souveraineté nationale, cela peut apparaître comme un recul. Mais cette convergence conduit les forces catholiques, escortées par la droite et l’extrême droite, à se réapproprier l’espace par excellence des manifestations populaires. Ce phénomène de captation leur permet de se poser comme un mouvement populaire, ce qui n’aurait pas été possible dans l’Ouest parisien. Avec un mot d’ordre central en référence au poème d’Eluard : « Liberté ». La volonté affirmée de l’Udapel de ne pas être récupérée politiquement n’empêche pas, dans un contexte éminemment politique, toute une opposition de droite de se structurer autour de ce mot d’ordre d’abord confessionnel.

C’est un succès ?

Cette manifestation nationale, l’une des plus puissantes réunies à Paris, pousse le président de la République à retirer le projet de loi le 12 juillet. François Mitterrand annonce que le gouvernement va déposer un nouveau projet de loi sur les rapports entre l’Etat et l’enseignement privé. Dans les heures qui suivent, Alain Savary, ministre de l’Education donne sa démission, et trois jours plus tard, le gouvernement de Pierre Mauroy démissionne. Pour la première fois de façon aussi centrale et immédiate, une manifestation a réussi à venir à bout d’un projet de loi, d’un ministre et même de tout un gouvernement. Elle va par ailleurs amplifier le tournant de la rigueur. Pour autant, elle n’a pas été vécue comme une crise politique majeure comme le furent les mobilisations de 1934 et de 1968. La manifestation de rue apparaît comme un moyen de peser sur l’exercice de la souveraineté parlementaire. S’ouvre alors une période de 10 ans, jusqu’en 1995, durant lesquels les manifs fonctionneront comme des modalités de referendums d’initiative populaire. Cela a souvent été dénoncé sous les gouvernements, et notamment pendant le quinquennat de Nicolas sarkozy. Ils oublient que c’est une vraie, puissante, manifestation de droite qui a édifié ce rapport nouveau entre la rue et l’exercice de la souveraineté parlementaire.

Aujourd’hui, les manifs de droite contre le mariage gay rappellent-elles celles de 1984 ? Cette date est-elle pour la droite une référence assumée ?

J’ai été très frappée de voir en 1984 que la droite ne mobilisait pas les manifs de 1924-25. Jusqu’à cette date, peut-être un peu au-delà, la droite n’a pas entretenu une mémoire de ses rapports à la rue. De même, il y a deux ans, quand Sarkozy a appelé à manifester le 1er mai, il n’a fait référence ni au 1er mai du RPF, ni à celui du général De Gaulle sous l’Occupation. On assiste pendant longtemps à une occultation du rapport à la rue, perçu comme non conforme à l’essence d’une droite qui se vit comme une force de gouvernement. Celle-ci oublie qu’il lui est arrivé de s’en servir avec beaucoup d’efficacité. Si 1984 est une manifestation refondatrice pour la droite, c’est sans doute parce que la question scolaire est structurante en France de part et d’autre. Aujourd’hui, on peut faire un lien entre cette question et celle du mariage gay. Toutes deux touchent à l’essence de la société chrétienne : la famille. Ces objets interrogent le droit du père et de la mère sur l’éducation des enfants ou sur la procréation. Les catholiques se sentent attaqués au cœur de ce qui fait leur essence. Comme en 1984, les manifs contre le mariage homo permettent aujourd’hui aux forces de droite de se rassembler autour d’un phénomène de rejet confessionnel qui n’exclut pas des appropriations et récupérations plus politiques. Cette mobilisation confessionnelle et sociale de l’église catholique est le moyen pour d’autres forces affaiblies politiquement, en l’occurrence l’UMP, de se refaire une santé sur un sujet qui s’inscrit dans les tréfonds de la société française. C’est la grande intelligence et la grande force de cette droite française que d’être capable d’user de la carte confessionnelle.

Regardez la conférence La manif’, histoire des mobilisations de rue par Danielle Tartakowsky. Une vidéo produite en 2002 par Regards, en partenariat avec la fondation Gabriel Péri et Espace Marx.


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Mariage pour tous : les trucs et astuces pour bien manifester...

12 Janvier 2013, 12:54pm

Publié par PCF Villepinte

Visiblement les militantes de Femen n'ont pas lu les bons conseils du Figaro pour manifester : "prendre des affaires chaudes"

 

 

Ne pas "oublier de marcher sur la chaussée", "prendre des affaires chaudes" ou encore d'"arriver au moins une heure avant le départ de la manif"... Les bons conseils du Figaro magazine de ce samedi à ses lecteurs pour "manifester comme il faut", dimanche contre le mariage pour tous. Toute comme l'humoriste catholique Frigide Bardot qui fait référence au manuel du parfait manifestant de la CGT.

Les lecteurs du Figaro n'ont pas l'habitude de battre le pavé. Alors le magazine de droite a pensé à tout, dans son édition de ce samedi, via un encadré intitulé : "les consignes des organisateurs", il apporte des solutions à ces "nouveaux contestataires" en proposant une série d'astuces pour défiler dimanche, à Paris, contre le mariage gay comme de "bien marcher sur la chaussée pour des raisons de sécurité et de comptage" ou encore de penser à prendre "des affaires chaudes, un parapluie et de quoi boire et manger".

 

Il en va de même pour "l'humoriste catholique" Frigide Bardot qui n'hésite pas à faire référence au manuel du parfait manifestant de la CGT sur les astuces du syndicat sur le comptage des manifestants...

Ces "conseils" ont aussitôt inspiré les internautes qui ont déclenché une vague de twetts ironiques pour aider ces primo-manifestants comme #AstuceManifPourTous.

ou encore

  • Lire aussi :

Pour le mariage pour tous: et vous, vous faites quoi dimanche?

Opinion: "Croyant, je suis favorable au mariage pour tous: signe d'amour"

Révélations: Civitas, des intégristes qui ratissent très large

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Emmenée au poste à 5 ans pour non paiement de la cantine : « De la pure folie! »

11 Janvier 2013, 08:49am

Publié par PCF Villepinte

 

 

Emmenée au poste à 5 ans pour non paiement de la cantine : « De la pure folie! »
Après qu'une personne de 94 ans s'est vue envoyer à l'Hôpital pour non-paiement de la facture de sa maison de retraite, voici qu'on apprend avec effarement qu'une enfant de 5 ans s'est retrouvé au poste de police municipale d'Ustariz dans les Pyrénées-Atlantique parce que ses parents n'avaient pas payé sa cantine. C'est de la pure folie ! Il y a décidément quelque chose qui ne tourne pas rond dans notre société pour que des valeurs aussi élémentaires que sont la solidarité et l'entraide soient à ce point bafoués au nom de la sacro-sainte loi du fric.

Au delà de la légitime et nécessaire condamnation de ces comportements particulièrement inhumains, l'émotion que suscite ces deux affaires doit servir à requestionner la société toute entière. Est-ce ainsi que les hommes vivent ? questionnait Aragon dont on vient de célébrer les 30 ans de sa disparition. Plus que jamais l'urgence c'est L'humain d'abord, le slogan prémonitoire du Front de gauche et plus que jamais d'actualité.

Olivier Dartigolles, porte parole du PCF

 

 

 

Par Olivier Dartigolles, le 10 janvier 2013

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FRONT DE GAUCHE

11 Janvier 2013, 08:45am

Publié par PCF Villepinte

Le Front de Gauche appelle à manifester massivement les 19 et 27 janvier 2013 en faveur du droit au mariage et à l’adoption pour toutes et tous et du recours à la PMA pour les couples de femmes

Le Front de Gauche appelle à manifester massivement les 19 et 27 janvier 2013 en faveur du droit au mariage et à l’adoption pour toutes et tous et du recours à la PMA pour les couples de femmes

Ce dimanche 13 janvier, une nouvelle manifestation est prévue par les mouvements politiques et sociaux opposés au mariage, à l’adoption, à la filiation et à la PMA pour toutes et tous. Depuis plusieurs mois, ces secteurs, enhardis par la frilosité du gouvernement et de la majorité parlementaire, mènent une importante offensive idéologique pour empêcher l’avancée politique et sociale majeure que représente l’adoption d’une telle loi.

Les débats sur la « loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe » offrent en effet l’occasion historique de supprimer les inégalités en droits qui légitiment les discriminations envers les personnes LGBT. C’est l’honneur et la responsabilité de toute la gauche non seulement d’assumer fièrement les valeurs égalitaires et progressistes inhérentes à ce combat mais aussi de mener bataille pour faire avancer toute la société dans cette voie. Telle est en tous les cas la position que nous défendons au Front de gauche. Comme l’affirme notre programme partagé L’Humain d’abord : « Nous adopterons une loi pour l’égalité qui éradiquera toute discrimination. Les droits du PACS seront renforcés. Le droit au mariage et à l’adoption sera reconnu aux couples homosexuels. Les femmes lesbiennes auront accès à la procréation médicalement assistée. » C’est le sens et le contenu de la proposition de loi N°119 déposée notamment par Marie-George Buffet « tendant à lever les discriminations reposant sur le sexe, le genre et l'orientation sexuelle en matière de filiation ».

Nous défendons le droit au mariage pour toutes et tous par conviction raisonnée que la liberté de choix est essentielle à chacune et chacun, et que l’égalité devant la loi, comme norme de la société, est porteuse d’un message sans équivoque qui délégitime les discriminations.

Nous défendons le droit à l’adoption parce que nous pensons que les personnes LGBT ne forment pas de moins bons parents que les autres et qu’ils ont autant d’amour à transmettre à des enfants.

Nous défendons aussi l’intégration du droit à la procréation médicalement assistée pour les femmes lesbiennes car, une fois évacuée la conception qui assigne une valeur inférieure à celles et ceux qui s’écartent d’une soi-disant norme hétérosexuelle, le cœur du débat est la filiation fondée sur l’engagement parental. Les lois de bioéthique ont consacré la valeur de l’engagement du compagnon stérile lors d’une PMA avec don de sperme : le compagnon de la mère a accès aux mêmes facilités pour faire reconnaitre sa filiation qu’un père biologique. Cette vérité selon laquelle ce sont l’amour et l’engagement parental qui fondent la filiation doit nécessairement s’appliquer pour les couples de femmes lesbiens. Dans un couple de femmes, aussi bien la parturiente que celle qui l’accompagne sont mères toutes deux. Par ailleurs, une femme seule recourant à la PMA a un projet parental tout aussi cohérent qu’une personne seule qui adopte.

C’est pourquoi, le Front de Gauche exige du gouvernement qu’il s’engage fermement et publiquement sur ces trois revendications légitimes et demande à la majorité parlementaire de les voter.

Dans le même temps, le Front de Gauche regrette la gestion calamiteuse de ce dossier par le gouvernement et ses continuelles hésitations, retours en arrière qui ont aboutit à affaiblir le soutien populaire largement majoritaire il y a encore quelques mois à cette loi. S’ajoutent à ces revirements le fait que le Gouvernement, en plein débat sur l’égalité des droits, a annoncé son renoncement à lever l’interdiction systématique du don du sang pour tout homme ayant des rapports sexuels avec des hommes, qui était un autre engagement de campagne de François Hollande ainsi que de toute la gauche.

Après la manifestation pour l’Egalité du 16 décembre à Paris, le Front de Gauche sera de nouveau présent sur les prochaines mobilisations début 2013, afin de réclamer une grande loi d’égalité et non une loi « à minima »: le 19 janvier sur les mobilisations décentralisées partout en France et le 27 janvier lors de la grande manifestation nationale à Paris.

Paris le 9 janvier 2013 

Le Front de gauche

 

 

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Mariage pour tous: Eric de Labarre persiste face à Vincent Peillon

9 Janvier 2013, 09:33am

Publié par PCF Villepinte

Mots clés : Catholiques, vincent peillon, mariage gay, enseignement privé, mariage mixte, mariage pour tous, PMA,

 

 

Rappelé à l'ordre par le ministre de l'Education pour avoir appelé à débattre du projet de loi sur la mariage pour tous dans les établissements de l'enseignement catholique, Eric de Labarre "conteste formellement qu'il y ait eu la moindre faute" de sa part.

"Je conteste formellement qu'il y ait eu la moindre faute, et je n'admets pas même avoir commis une simple maladresse", a déclaré le secrétaire général de l'enseignement catholique lors d'une conférence de presse, ajoutant que s'il devait aujourd'hui réécrire cette lettre, il n'en changerait "pas une virgule". "J'appelle à présent, comme le ministre l'a fait hier matin, à l'apaisement", a-t-il ajouté, à cinq jours d'une manifestation contre le mariage homosexuel.

Malentendu

Tout en dénonçant un procès d'intention "inacceptable" en homophobie et en obscurantisme, Eric de Labarre a jugé que la polémique des derniers jours reposait "sur un malentendu". L'enseignement catholique n'appelle pas à manifester dimanche, et certains syndicats de personnels de l'enseignement catholique ont exprimé leur accord avec le projet de loi, a-t-il dit. "Nous appelons chacun à réfléchir, à se documenter, à s'informer", a-t-il simplement déclaré, refusant de dire clairement s'il se joindra personnellement au cortège.

La lettre en question était destinée aux seuls professeurs et parents d'élèves, et la tenue de débats ne saurait se faire avec les enfants pendant les heures de cours, a-t-il par ailleurs fait valoir. "Des débats ont place à l'école, ils n'ont pas place dans les heures de cours", a-t-il répété.

  • A lire aussi:

Peillon reste vigilant sur l'école privée

L'enseignement catholique doit respecter la neutralité de l'enseignement (FSU)

L'enseignement catholique rompt le contrat avec l'Etat (UFAL)

S.G.

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Cinéma: Pascal Thomas pour des salaires d'acteur de 150.000 euros maximum

4 Janvier 2013, 09:54am

Publié par PCF Villepinte

Le cinéaste Pascla Thomas réclame plus de liberté pour les scénaristes et réalisateurs

 

 

En plus de mettre fin à la surenchère des cachets des vedettes du cinéma français, le réalisateur de Les Maris, les femmes, les amants ou de la Dillettante réclame le droit aux auteurs "de pouvoir changer de direction en cours de route"

Pascal Thomas a réagi ce jeudi à la polémique sur les salaires trop élevés des vedettes du cinéma français soulevé il y a une semaine par le producteur Vincent Maraval. Dans un entretien donné au Figaro, le réalisateur des Zozos ou, plus récemment, de Mon petit doigt m'a dit, estime à ce sujet "que le prix des acteurs est assez prohibitif. À quelques exceptions près, le cachet d'un acteur dans un film ne devrait pas excéder 150.000 euros. Ces cachets trop élevés finissent par pousser les producteurs à rogner sur d'autres postes: décors, costumes, effets spéciaux."

Analphabètes cinématographiques

Par ailleurs, le cinéaste, qui a soutenu le Front de gauche lors de la présidentielle 2012, met en cause le manque de liberté des auteurs de scénario ou des réalisateurs de film. "Trop de gens interviennent, des gens qui souvent sont des analphabètes cinématographiques!", analyse le cinéaste. Regrettant, la disparition des producteurs qui marchaient au flair, comme Claude Berri, Pascal Thomas "réclame le droit de pouvoir changer de direction en cours de route. Le problème des multiples commissions et financements des films, c'est que tout ce qui gratte dans une histoire est lissé, policé. Depuis quelques années déjà, une certaine bien-pensance s'est emparée de ce qui reste de créativité dans le cinéma français. Seules des individualités fortes pourront sortir de cette pratique en créant leur propre système comme Guitry, le tandem Carné-Prévert ou Truffaut."

  • A lire aussi:

Cinéma: Sam Karmann dénonce le système des acteurs "bancables"

Extension du domaine de la convention, c'est pas du ciné

  • A voir aussi:

vidéo l'Humanité.fr: Pascal Thomas soutient le Front de gauche

S.G.

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Michel Serres : "Mon expérience d’enseignant m’a montré la victoire des femmes"

29 Décembre 2012, 07:58am

Publié par PCF Villepinte

Culture - le 16 Novembre 2012

l'Humanité des débats. L'entretien

 

 

Professeur à Stanford University (États-Unis), membre de l’Académie française, Michel Serres est un des rares philosophes contemporains à proposer une vision du monde qui associe les sciences et la culture. Auteur de nombreux essais philosophiques et d’histoire des sciences, dont le dernier, Petite Poucette (éditions le Pommier), vient de faire couler beaucoup d’encre…

Si l’on vous dit que beaucoup 
de personnes vous ont parfois confondu avec Lucien Sève, 
est-ce que cela vous vexe ?

Michel Serres. Non, mais je n’ai jamais été marxiste et je vais vous expliquer pourquoi. J’étais à l’École normale supérieure à l’époque d’Althusser. Je sortais moi-même d’une prépa sciences, et non pas lettres. Or, les marxistes, à cette époque-là, soutenaient en science des thèses impossibles. Une sorte de déterminisme absolu (basé sur la physique quantique), et du coup « le principe d’incertitude », soutenu par Werner Heisenberg (physicien), était hors la loi… Je me suis longtemps opposé à Althusser sur des questions scientifiques, pas politiques.

Pourquoi appelez-vous « Petite Poucette », cette génération née avec un téléphone 
mobile dans les mains ?

Michel Serres. C’est parce qu’elle est très habile avec ses pouces pour écrire des textos, et parce que c’est plutôt une fille entre un et trente-deux ans… Ce n’est pas la génération née « avec » le numérique, elle vit « dans » les nouvelles technologies. La population qui est extérieure à ce phénomène, comme moi, elle travaille « avec » ces techniques. Eux vivent « dans ». Il y a là une différence de vision qui, à mon avis, va changer la face du monde. Il peut naître une nouvelle démocratie. Les voies du virtuel sont ouvertes.

Pourquoi «Petite Poucette» au féminin ?

Michel Serres. J’enseigne depuis maintenant un demi-siècle et mon expérience d’enseignant m’a montré la victoire des femmes. Elles sont plus travailleuses. Elles ont plus à montrer, prouver, dans une société qui n’est pas pour elles. Du coup, elles travaillent mieux, sont plus appliquées. Voilà pourquoi, j’ai mis Poucet au féminin. Je suis féministe, du point de vue de la lutte des sexes. Elles prennent une place extraordinaire.

À rebours d’une idée reçue, selon laquelle 
les jeunes sont illettrés et qu’Internet 
nous tire vers le bas, vous expliquez que, 
au contraire, nous n’avons jamais autant vécu avec les mots, l’écrit, les messages publicitaires ou politiques et que le savoir est enfin 
à la portée de toutes les mains…

Michel Serres. La révolution numérique, qui date de trente ans environ, est la troisième révolution : il y a eu la première, avant Jésus-Christ, lorsque l’oralité est passée à l’écrit. Tout a changé à partir de là, en politique, comme en économie (on peut faire des chèques, par exemple), et la littérature est née (la poésie). Puis il y a l’imprimerie, à l’époque de Montaigne (avoir une tête bien faite plutôt que bien pleine). Nous sommes à la troisième où tout change. Les historiens, comme Karl Marx, donnent beaucoup d’importance aux révolutions techniques « dures »… Les techniques industrielles. Mais cette fois-ci, c’est autre chose, on peut parler de techniques « douces ». Mais elles ont réinventé beaucoup de choses.

Que répondez-vous à ceux qui accusent Internet de favoriser le nivellement par le bas (Marc Lévy = Gustave Flaubert) et la paranoïa, voire de favoriser la théorie du complot, 
par le biais de documents falsifiés, tronqués…

Michel Serres. Je réponds qu’à l’époque de Gutenberg, déjà, il y avait autant de porno que de bibles ! Et de mauvais textes. Cette mise à égalité, elle a déjà eu lieu. Dans les bibliothèques et les médiathèques, les livres sont placés par ordre alphabétique, pas par ordre d’importance. Il faut un professeur pour expliquer la différence entre Lévy et Flaubert. Et qui sont les imposteurs… Les mauvais faiseurs.

Il existe de nouveaux modes d’action, 
de lutte, d’engagement politique. Desquels vous sentez-vous le plus proche : les Indignés, les Anonymous, les «pirates», les faucheurs d’OGM, ou Greenpeace ? Autrement dit, pensez-vous toujours que les organisations politiques 
et syndicales sont un peu dépassées ?

Michel Serres. Je crois que oui, à moyen ou long terme. Je suis philosophe. Il y a deux sortes de philosophes : l’engagé, au sens sartrien, qui va jusqu’à prendre sa carte au Parti. Et qui milite en suivant les directives du Parti, qu’il se trompe ou pas… Et il y a le philosophe qui cherche à savoir qu’est-ce que c’est que le contemporain ? Mon engagement à moi est d’étudier le contemporain. En 1960, j’ai annoncé que la société de demain serait dirigée par Hermès et non pas par Prométhée. Et je me suis fait vider par Althusser à cause de ça… Je disais que la communication serait plus importante que la production.

La société du spectacle, évoquée 
par Guy Debord…

Michel Serres. Et qui avait raison ? J’étais sur ce front-là depuis longtemps, puisque j’étais épistémologue (l’étude des sciences – NDLR). Ça n’empêche pas d’utiliser l’intuition, n’est-ce pas…

Quelle est la devise de Petite Poucette ?

Michel Serres. Elle a appris le sens réel du mot « maintenant ». Main tenant… Tenant en main le monde. Son téléphone mobile en main, avec son pouce, elle a un ordinateur, donc accès aux médias, à des lieux, via GPS, et Internet, des chansons, des images, Wikipédia, Google, Facebook, Twitter, etc. Elle a quasiment accès à tous les lieux et tous les « hommes » du monde entier. Il existe un calcul : le « théorème du petit monde », qui pose la question suivante à quelqu’un pris au hasard, dans la rue : en combien d’appels peut-il joindre un autre quidam, à San Francisco, par exemple ? C’était en sept appels avant les grands connecteurs comme Facebook. Aujourd’hui, c’est en quatre appels… Petite Poucette lambda peut joindre n’importe qui dans le monde en quatre tentatives. C’est extraordinaire.

Beaucoup de petites filles, de l’âge de votre Petite Poucette, ont du mal à se concentrer 
au collège… N’est-ce pas à cause du téléphone mobile et d’Internet ?

Michel Serres. La déconcentration vient de la télévision. Les messages publicitaires ont été imposés exprès pour déconcentrer les gens, afin qu’ils consomment, achètent les produits présentés. Ces images passent vite. On a calculé qu’actuellement, lorsqu’on pose une question à quelqu’un à la télévision, la durée moyenne de réponse est de dix secondes. Par conséquent, les gens ne se souviennent pas de ce que j’ai dit à la télé.

À part votre fameux : «Je suis pauvre et je vous emmerde !», qui est passé en boucle au zapping. C’était sur le plateau de Ce soir ou jamais, animé par Frédéric Taddeï, sur France 3.

Michel Serres. Oui, ça, on l’a retenu ! (Il rigole – NDLR.) Mais la télé est faite pour supprimer l’attention et faire de l’argent. D’autre part, Petite Poucette – votre fille – peut faire trois choses en même temps. C’est une performance nouvelle mais elle peut le faire. C’est une intelligence supérieure. Ne confondons pas « faire trois choses en même temps » et « perte de concentration ». Quand on regarde la télé, on est en position « passager », avachi sur le canapé. Devant l’ordinateur, on est en position conducteur, assis et attentif. La première position est passive, l’autre active. Ne confondons pas les médias de papa (voire de pépé) et les nouvelles technologies : Petite Poucette est née « avec », n’oubliez pas. Observez un enfant d’un an devant un ordinateur ou un téléphone mobile…

Et le problème de l’addiction ? Facebook 
et Twitter sont addictifs, comme les SMS. On voit des adolescents, et des adultes, marcher dans la rue comme des automates, des zombies hypnotisés, ou des couples, des amis, 
qui textotent au lieu de se parler à table…

Michel Serres. Ça me rappelle ma grand-mère, qui me disait : « Michel ! Tu es toujours plongé dans tes livres… » J’étais drogué à mes livres. À chaque nouvelle révolution, il y a des nouveaux modes de comportement. On peut être addict à bien d’autres choses. C’est un vieux problème. Pas celui des nouvelles technologies.

Aux «réactionnaires» qui répètent 
«c’était mieux avant…», vous répondez : 150 millions de morts !

Michel Serres. Je les surnomme les vieux grognons. Il n’est pas prouvé que les révolutions du « printemps arabe » sont arrivées grâce aux nouvelles technologies mais elles ont eu une influence évidente. Ce sont les jeunes, les Petites Poucettes, qui ont donné l’impulsion en diffusant les images des violences et autres massacres, comme en Syrie actuellement. Ces nouvelles technologies ont été créées dans un monde qui n’était pas celui qu’il est devenu. Il y a donc un décalage. Petite Poucette est l’héroïne du monde contemporain.

Vous vous dites fils d’Hiroshima…

Michel Serres. Oui, car ma question, plus jeune, était : jusqu’où la science peut-elle aller ? Déontologiquement… Il fallait créer une éthique des sciences. C’est moi qui l’ai fondée. Aujourd’hui, il y a des comités d’éthique partout. Les meilleures innovations tiennent toujours compte du passé et de la tradition. Petite Poucette n’est que la résultante des deux premières révolutions citées plus haut.

Vous êtes pour le métissage et la multitude. Et vous dites que les jeunes ne sont pas apolitiques mais politisés différemment, à leur façon…

Michel Serres. Depuis trente ans, il y a un nouvel amphithéâtre mondial. Un amphi mélangé. N’oubliez pas que j’enseigne à la Sorbonne également. Sont arrivés à mes cours, non plus des Français seulement, mais des Allemands, des Américains et aussi des gens d’Europe de l’Est et de l’Afrique du Nord, etc. Tout à coup, mon amphi français est devenu multiculturel. Même chose à Stanford, aux États-Unis, avec un métissage plutôt du côté de l’Asie. J’ai assisté à des mélanges. C’est ce qui se passe sur Internet et dans le monde.

Comment voyez-vous le monde actuel ?

Michel Serres. Tel qu’il est… Fou et merveilleux. La vraie révolution, c’est le célèbre tableau de Michel-Ange sur la création du monde (le doigt de Dieu s’approchant de celui de l’homme – NDLR). Ce nouveau monde arrive par les doigts… de Petite Poucette, mais aussi par le codage – c’est d’ailleurs la couverture de mon livre.

On a l’impression que le monde moderne accélère de manière exponentielle, 
de plus en plus vite…

Michel Serres. Comme des marées, il y a des hauts et des bas. La marée des trentenaires pousse la génération d’avant : ils envahissent toutes les couches de la société, avec leur nouvelle manière d’appréhender le monde. Ils sont dans le marché du travail et les DRH ont du mal à les comprendre. Mais ce n’est pas une lutte de générations, c’est une rupture historique. Les nouvelles vagues qui vont arriver ont « main tenant en main le monde ». Qui pouvait dire ça autrefois ? Le richissime. L’empereur, l’homme de pouvoir. Or, maintenant, il y a 3 milliards 750 millions de Petites Poucettes qui sentent tenir en main ce monde.

N’oublions pas la grande partie de l’humanité qui n’a pas encore accès à l’eau…

Michel Serres. Bien sûr, mais les enfants de Calcutta apprennent à lire sur ordinateur ! La science, c’est ce que papa apprend à Petite Poucette. La technologie, c’est ce que Petite Poucette apprend à son papa.

Votre livre a eu un succès d’estime 
et fait grincer pas mal de dents…

Michel Serres. Oui, les vieux ronchons, comme je les appelle, sont inquiets. Ils ont peur parce qu’ils ne comprennent pas ce qui se passe.

Sur quoi travaillez-vous actuellement ?

Michel Serres. À une sorte de suite à Petite Poucette. Vous savez, les cordonniers font toujours des chaussures…

Le philosophe des sciences. Né le 1er septembre 1930 à Agen (Lot-et-Garonne), 
fils de marinier, Michel Serres entre à l’École navale 
de Brest en 1949, puis l’École normale de la rue d’Ulm en 1952, où il obtient l’agrégation de philosophie, 
en 1955. En 1968, il obtient un doctorat de lettres. 
Il fréquente le philosophe Michel Foucault, qui enseigne comme lui à Clermont-Ferrand, puis part enseigner 
aux États-Unis (Stanford), tout en enseignant 
à la Sorbonne. Il est l’auteur de nombreux essais philosophiques, dont Temps des crises (éditions 
du Pommier) et Musique (idem), largement salués 
par la presse. Ses chroniques sur France-Info sont très écoutées et il fait le bonheur des plateaux de télévision quand on l’invite pour ses talents de pédagogue
et de vulgarisateur de la philosophie.

  • En vidéo : "Je suis pauvre et je vous emmerde". Michel Serres à Ce soir ou jamais, sur France 3, le 3 avril 2012

 

Entretien réalisé par 
Guillaume Chérel

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Fin de vie : le rapport Sicard en intégralité

19 Décembre 2012, 10:21am

Publié par PCF Villepinte

Le professeur Didier Sicard remet son rapport sur la fin de vie à François Hollande

Société - le 18 Décembre 2012

 

Documents à télécharger : Le rapport Sicard sur la fin de vie -

 

 

 

Après cinq mois de réflexion et une dizaine de débats citoyens, le professeur Didier Sicard, ancien président du Comité national consultatif d'éthique, a remis son rapport sur la fin de vie à François Hollande.

Les conclusions du rapport

Tous les échanges avec les personnes rencontrées, les nombreux témoignages, les déplacements dans la France entière et à l’étranger, les rencontres, les auditions, mettent au jour une réelle inquiétude sur les conditions préoccupantes, trop souvent occultées, de la fin de vie en France et l’impasse des réponses posturales.

La commission rappelle deux observations centrales :

  • l’application insuffisante depuis 13 ans de la loi visant à garantir l’accès aux soins palliatifs, depuis 10 ans de la loi relative aux droits des malades (loi Kouchner), et l’enfin depuis 7 ans de la loi Leonetti.
  • le caractère particulièrement dramatique des inégalités au moment de la fin de vie.

Après ses recommandations largement développées, la commission souligne avec force :

  • avant tout, l’impératif du respect de la parole du malade et de son autonomie.
  • le développement absolument nécessaire d’une culture palliative et l’abolition de la frontière entre soin curatif et soin palliatif.
  • l’impératif de décisions collégiales.
  • l’exigence d’appliquer résolument les lois actuelles plutôt que d’en imaginer sans cesse de nouvelles.
  • l’utopie de résoudre par une loi la grande complexité des situations de fin de vie35.
  • e danger de franchir la barrière d’un interdit.

Si le législateur prenait la responsabilité d’une dépénalisation d’une assistance au suicide, deux points majeurs doivent être ici affirmés avec netteté :

  • la garantie stricte de la liberté de choix en témoignant de l’autonomie de la personne.
  • l’impératif d’impliquer au premier chef la responsabilité de l’Etat et la responsabilité de la médecine.

De même, si le législateur prenait la responsabilité d’une dépénalisation de l’euthanasie, la commission entend mettre en garde sur l’importance
symbolique du changement de cet interdit car :

  • l’euthanasie engage profondément l’idée qu’une société se fait du rôle et des valeurs de la médecine.
  • tout déplacement d’un interdit crée nécessairement de nouvelles situations limites, suscitant une demande indéfinie de nouvelles lois.
  • toute médecine comporte sa part d’action aux confins de la vie sans qu’il soit nécessaire de légiférer à tout coup.

La commission souhaite remercier le Président de la République d’avoir ouvert un tel espace de réflexion, dont on pressent l’importance pour l’avenir.
La commission entend à l’issue de son travail souligner qu’il serait illusoire de penser que l’avenir de l’humanité se résume à l’affirmation sans limite
d’une liberté individuelle, en oubliant que la personne humaine ne vit et ne s’invente que reliée à autrui et dépendante d’autrui. Un véritable
accompagnement de fin de vie ne prend son sens que dans le cadre d’une  société solidaire qui ne se substitue pas à la personne mais lui témoigne
écoute et respect au terme de son existence.

>>> Le rapport en intégralité, à consulter ci-dessous :

Documents à télécharger:
Le rapport Sicard sur la fin de vie
Le rapport Sicard sur la fin de

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Mariage pour tous :"A bas l’hypocrisie, légalisez nos familles !"

16 Décembre 2012, 08:20am

Publié par PCF Villepinte

A Lorient, photo et vidéos de Joseph Korda

Société - le 15 Décembre 2012

 

 

 

 

Samedi après-midi, à la veille du grand défilé parisien pour appeler à l’adoption d’une loi sur le mariage pour les couples de même sexe, des milliers de manifestants se sont retrouvés à Marseille, Lyon, Orléans, mais aussi à Brest, Angers ou, comme ici, à Lorient (Morbihan).

Ils étaient près de 300 à affronter la pluie derrière une banderole unitaire « Liberté d’aimer, égalité des droits, fraternité sans homophobie ». Dans le cortège, marqué par la présence de nombreux jeunes, les manifestants défilaient en leur nom propre ou sous les couleurs du PCF, de la JC, d’Europe Ecologie, du Parti Socialiste, du MJS et de l’Union Démocratique Bretonne. « A bas l’hypocrisie, légalisez nos familles ! », scandaient également des enfants de couples homosexuels présents dans le défilé. La manifestation s'est achevée sur le parvis de l'hôtel de ville par une prise de parole des organisateurs. 

  • Témoignage d'Aurore, jeune communiste de Lorient (56), Pacsée et venue soutenir le mariage our tous les couples de même sexe.

Ils étaient aussi 7000 à Marseille, 8000 à Lyon, 3000 à Montpellier, 4000 à Nantes. D'autres rassemblements de moindre ampleur ont eu lieu à Lille (de 700 à 1000), Grenoble, avec près de 2000 personnes, ils étaient aussi près de1000 à Metz, Dijon, Orléans ou Brest. La manifestation aura lieu dimanche à Toulouse, comme à Paris. Départ du cortège à 14 heures, place de la Bastille. Outre l'inter LGBT, le Front de gauche, le NPA, le PS et plusieurs syndicats (FSU, Solidaires, CGT, Syndicat de la magistrature) seront de la partie.

Joseph Korda, à Lorient

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On ne combat pas la misère en maintenant des millions de personnes sous le seuil de pauvreté

11 Décembre 2012, 22:24pm

Publié par PCF Villepinte

  On ne combat pas la misère en maintenant des millions de personnes sous le seuil de pauvreté

 

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé mardi plusieurs mesures de lutte contre la pauvreté. Il faut se féliciter de la volonté affichée par le gouvernement de vouloir combattre ce fléau qu'est la pauvreté qui touche maintenant 1 Français sur 8. Cela marque une rupture attendue avec la droite pour qui, les plus pauvres, étaient considérés avec cruauté comme des assistés.

 

Reste que la volonté affichée ne sert pas à grand chose si les moyens ne sont pas aux rendez-vous. Et hélas, il est à craindre que ce soit le cas. Annoncer l'augmentation de 10% en 5 ans ce n'est jamais qu'un retour au montant du RMI, équivalent à un demi SMIC lors de sa création. Cela ne met pas plus de beurre dans les épinards ! Une réelle rupture aurait été de se fixer comme objectif d'augmenter le cumul des minima sociaux au dessus du seuil de pauvreté, soit 950 euros par mois. On ne combat pas la misère en maintenant des millions de personnes sous le seuil de pauvreté.

 

Le contrat d'insertion destiné aux jeunes non qualifiés pour bénéficier d'un RSA laisse un goût amère. Une fois encore, il est demandé plus aux jeunes pour qu'ils bénéficient ce qu'ont, de plein droit, les plus de 25 ans. C'est regrettable et infantilisant. Les travaux annoncés sur le sur-endettement ou l'"amélioration conséquente des aides aux familles mono-parentales" peuvent être positifs si le gouvernement consent à desserrer l'étreinte d'une austérité qui fait plonger le pays. Il ne sert à rien de faire des économies sur le dos de la solidarité. Plus les difficultés sociales sont traitées en amont, moins elles coûtent chères en terme de santé, d'école, ou d'emploi. La générosité rapporte plus qu'elle ne coûte !

 

Enfin, un autre grand chantier reste toujours devant nous : celui de mettre fin à la méfiance des usagers et des allocataires à l'égard des services sociaux ou de la Caisse d'allocation familiale qui ont été instrumentalisés dans le cadre d'une politique de contrôle social et non d'accompagnement social. Il en est grand temps.

 

 

le 11 décembre 2012

 

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