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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

societe

Roms :

22 Mars 2013, 09:18am

Publié par PCF Villepinte

 

"Valls conduit une politique de bouc émissaire"

 

Le Comité Interministériel de Lutte contre le racisme et les discriminations a conclu que l’année 2012 avait été marquée par un développement des actes et des propos racistes, xénophobes, antimusulmans et antisémites, banalisés car colportés par certains discours publics.

Cette conclusion est le résultat de la politique de Nicolas Sarkozy qui a fait le choix de labourer les terres d’extrême droite, exploitant les peurs, déplaçant la question sociale sur le terrain identitaire, alimentant un racisme « culturel », véritable arme de division massive.

Problème. En s'attaquant une fois de plus aux Roms, Manuel Valls "fait du Sarkozy" et légitime le rejet de l’autre, la xénophobie contre des populations vulnérables et démunies.

Cette politique du bouc émissaire décrédibilise l’annonce du Comité interministériel de renforcer la lutte contre les préjugés et contre le racisme. De plus, le Gouvernement recule sur 2 propositions du candidat Hollande dans la lutte contre les discriminations : le droit de vote des résidents étrangers aux élections locales et la lutte contre le contrôle au faciès.

Le gouvernement va-t-il laisser la droite faire sa loi sous l’argument que la gauche ne disposerait pas de la majorité des 3/5 au Parlement ? Seuls les combats qui ne sont pas menés sont perdus d’avance. Il est encore temps d’engager la procédure parlementaire pour que les résidents étrangers votent aux élections municipales de 2014.

Quant à la lutte contre le contrôle au faciès abandonnée par Manuel Valls, Marie-George Buffet a déposé une proposition de loi. La majorité pour l’adopter existe.

 

 

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Fumée blanche ?

15 Mars 2013, 07:12am

Publié par PCF Villepinte

Monde - le 14 Mars 2013

 

 

François, un Pape de combat… contre la gauche d’Amérique Latine

 

 

Le nouveau souverain pontife est présenté comme « progressiste modéré ». Mais derrière l’image du Pape humble et proche des nécessiteux, il y a un farouche réactionnaire, fermement opposé aux réformes sociétales de gauche en Amérique Latine et un peu trop proche de certains dictateurs militaires.

“Ne soyons pas naïfs: il ne s’agit pas seulement d’un combat politique. Il y a [Ndlr : dans le mariage homosexuel] la prétention de détruire le plan de Dieu” expliquait l’archevêque de Buenos Aires en 2010 lors du débat sur l’ouverture du mariage aux couples de même sexes en Argentine, où il s’est fermement opposé à Christina Kirchner. "Il faut y voir aussi, ajoutait le cardinal, le dessein du Démon, responsable du péché en ce monde, qui cherche sournoisement à détruire l’image de Dieu". Le cardinal de Buenos Aires avait également qualifié l’homosexualité de "démon infiltré dans les âmes".
Même position inflexible sur l’avortement, y compris en cas de viol, ou encore sur l’euthanasie. Et comme jésuite, Golias rappelle qu’il s’est fermement opposé à la ligne d’ouverture.

Opposé aux prêtres progressistes

Son opposition aux prêtres, réellement progressistes, serait même allée bien plus loin  pendant la dictature militaire. Jean-Luc Mélenchon l’explique sur son blog : « Ce Bergoglio peut être jugé politiquement parce qu’il s’est impliqué dans l’action politique de son pays. Il est, non seulement, exactement à l’opposé de la théologie de la libération mais il en a combattu les prêtres. Mes amis argentins l’accusent d’avoir dénoncé des prêtres progressistes sous la dictature. Il a été formellement reconnu et accusé par deux d’entre ces prêtres en 2012 dans un procès. Ces deux prêtres avaient été dénoncés, arrêtés et torturés et n’avaient échappé à la mort que par chance. »
Jean-Luc Mélenchon fait ici référence aux cas des prêtres Orland Yorio et Francisco Jalics, qui ont été kidnappés  et torturés en 1976 et qui ont nommément accusé Bergoglio de les avoir dénoncés comme guerilleros et opposants au pouvoir du dictateur Videla. Alors qu’il leur avait fait croire au préalable qu’il les protègerait.

Bref, le nouveau Pape est accusé de silence complice, si ce n’est pire, lors de dictature militaire en Argentine entre 1976  et 1983. Il a par deux fois refusé de témoigner pour son rôle au sein de la hiérarchie jésuite pendant cette période, au cours des procès sur la « guerre sale ». La presse de gauche en Amérique Latine reprend aujourd’hui à loisir des photos de Bergoglio, en compagnie de Jorge Rafael Videla, celui qui destitua Peron en 1976 après un coup d’Etat. Photo par aileurs contestée. Videla qui justifia sa dictature sanglante au nom de l’anticommunisme, défenseur de la grandeur de la « civilisation catholique occidentale » contre les « rouges » et les « juifs ». Une dictature qui a fait au bas mot 30000 victimes de « disparitions ».

Et la fraternité

Le PCF reste de son côté prudent quant à la nomination du nouveau Pape et rebondit sur son appel à la fraternité. « Dans ses premiers mots, le pape François en a appelé à une "immense fraternité" dans le monde. Il s'agit d'un défi majeur de notre temps, d'une aspiration qui travaille toute l'humanité » relève Pierre Dharréville. « C'est pourquoi, en toute laïcité, dans le rejet de tout "ordre moral", nous avons de l'intérêt pour la parole de l'Eglise et pour les actes des croyants. Parlons de fraternité. »   

Et Jean-Luc Mélenchon de son côté conclue : « De tous les points de vue, l’élection de ce pape est une très mauvaise nouvelle politique pour le processus progressiste en Amérique du sud. Et d’un certain point de vue c’est une offense aux combattants contre les dictatures. Et d'un point de vue spirituel ? Ce n'est pas mon affaire dans la sphère publique. »

Pi. M.

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société

10 Mars 2013, 07:36am

Publié par PCF Villepinte

« Il est grand temps de reconnaître la 
légitimité des familles monoparentales »

 

JF Le Goff

Jean-François Le Goff est médecin honoraire des hôpitaux de Paris et thérapeute familial. Pendant 15 ans, il a été médecin chef du secteur psychiatrique de Stains et La Courneuve et a animé des ateliers et des entretiens  thérapeutiques avec les familles monoparentales. Il est actuellement thérapeute familial au Centre de lutte contre la douleur de l'hôpital pédiatrique Trousseau à Paris. 

 

 

Les familles monoparentales sont-elles victimes de discrimination ?

 

Jean-François Le Goff. Même si, aujourd’hui, les discours politiques ou médiatiques parlent de tolérance, de diversité ou de refus des discriminations, les familles monoparentales restent fortement stigmatisées. Il suffit de remonter au temps des émeutes de banlieue de 2005 pour voir comment ces familles ont été accusées d’être l’une des causes de ces désordres sociaux. On décrivait des mères débordées et impuissantes, mais ayant, subtilement, éliminé ou discrédité la « fonction paternelle ». Elles auraient alors laissé leurs enfants, sans repères, aller à la dérive, subir de « mauvaises influences ». Aux enfants, on reproche de ne pas respecter les règles sociales, de refuser l’autorité, d’être trop proches de leur mère, de prendre la place du père. Ainsi ces familles sont reléguées en « dernier choix » sur le marché radieux des « nouvelles familles ».

 

 

Quelles sont les souffrances inhérentes à ce type de famille ?

 

Jean-François Le Goff. Les plaintes dans la famille, que ce soient celles de la mère ou celles des enfants, vont dans deux directions : une direction interne, tournée vers les conflits et les contradictions entre le parent et les enfants, une direction externe, traduite par un sentiment profond de rejet social, de ne pas être aimé et de tendre vers l’exclusion. Ces familles présentent le plus souvent des relations conflictuelles fortes et entremêlées dans de multiples directions : conflits avec les institutions sociales, en particulier scolaires ou centres sociaux, conflits avec le ou les autres parents, conflits avec la génération des grands-parents, conflits entre le parent et le ou les enfants. Ces familles sont le plus souvent de petite taille, une mère avec deux, plus rarement trois enfants, du même père ou de pères différents. Beaucoup de ces mères sont en formation, au chômage, en stage, mais aussi elles pouvaient exercer auparavant des professions en voie de précarisation comme infirmières ou professeures des écoles. Toutes ces familles se retrouvent avec des difficultés pour se loger ou obtenir des logements suffisamment grands, obligeant parfois la mère à dormir dans le séjour, la privant d’intimité. Difficulté aussi pour trouver du travail ou devant se contenter de revenus faibles, comme l’ont signalé de nombreux rapports. Cette cascade de conflits crée un chaos plus destructeur que constructif et bloque l’accès à l’imaginaire familial.

 

 

L’image de familles défaillantes est-elle intégrée par les institutions ?

 

Jean-François Le Goff. De nombreux professionnels des métiers d’aide ont tendance à considérer les familles monoparentales comme des familles incomplètes, souvent difficiles à suivre et candidates à des « défauts de la parentalité » que seule la réintroduction urgente du « père », sous n’importe quelle forme que ce soit, pourrait corriger. Socialement, elles sont considérées comme des « familles en difficulté », de « mauvaises familles ». Toutes ces catégories sont toujours conceptualisées à partir du modèle de la famille des années cinquante. Elle reste, malgré ses multiples mutations, comme un idéal nostalgique, un âge d’or de la famille coïncidant avec les Trente Glorieuses économiques.

 

Pour vous, le discours du manque d’autorité n’est donc pas valable ?

 

Jean-François le Goff. La sémantique de l’autorité consiste à introduire dans le système familial le code binaire « autorité versus laxisme » et d’expliquer et d’interpréter, à travers lui, toutes les difficultés de la vie quotidienne et ses contradictions. Il n’y a plus aucune place pour d’autres hypothèses, en particulier celles basées sur le soin, le désir et la solidarité. En réduisant la complexité du fonctionnement de la vie familiale, la sémantique de l’autorité réduit les relations entre parent et enfant à des rapports de forces épuisants et les éloigne de la construction en commun d’un imaginaire familial.

 

Quelles sont les solutions ?

 

Jean-François Le Goff. Commencer par reconnaître la famille monoparentale comme une famille en tant que telle et non une famille « mutilée » ou « déficitaire ». Leur stigmatisation entraîne une profonde stagnation de l’imaginaire familial, une impossibilité de le construire et de s’appuyer dessus. La situation nécessite la création d’un nouvel imaginaire, où l’idéal de la famille conjugale nucléaire ne devra plus dominer. La création de cet imaginaire familial permet de retrouver les possibilités d’évolution centrées sur l’autonomie, la créativité et la solidarité.

 

Entretien réalisé par Ixchel Delaporte

photo D.R

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L'ancien résistant Stéphane Hessel est mort

27 Février 2013, 09:51am

Publié par PCF Villepinte

 - le 27 Février 2013

 

 

 

 

Résistant, déporté, diplomate et corédacteur de la Déclaration des droits 
de l’homme Stéphane Hessel est mort dans la nuit de mardi à mercredi à l'âge de 95 ans. Nous vous proposons un entretien qu'il avait accordé à l'Humanité, le 31 décembre 2010 à l'occasion de la publication d'Indignez-vous !.

 

Né en 1917 à Berlin, il était arrivé enfant en France et a été naturalisé en 1937. Résistant, déporté, ambassadeur, Stéphane Hessel était notamment connu pour ses prises de position concernant les droits de l’Homme, le droit d’asile, l’accueil des migrants et le Proche-Orient. Ancien élève de l'Ecole normale supérieure, cet ami personnel de Pierre Mendès-France et Michel Rocard avait fait carrière dans la diplomatie, notamment aux Nations-Unies. Plus récemment, il a été membre du collège des médiateurs pour les sans-papiers en 1996. Son petit ouvrage Indignez-Vous !, défendant l'esprit de résistance, paru en 2010, a connu un retentissement mondial, traduit dans de nombreuse langues et tiré à plusieurs millions d'exemplaires.

Comment recevez-vous le succès de ce livre ? Répondait-il 
à un besoin qui sied 
à la période ?

Stéphane Hessel. J’ai été naturellement surpris et même émerveillé par le succès de ce petit pamphlet. Je l’explique par le fait que nous vivons un moment de relative angoisse, on ne voit pas bien où nous allons. Nous avons la claire conscience que nous sommes au milieu – et non pas à la fin – d’une grave crise de l’économie néolibérale sans régulation, il est donc normal de se poser des questions sur la raison des dysfonctionnements de nos sociétés. Lorsque l’on vit dans des sociétés qui fonctionnent mal, la première chose que nous avons envie de faire, c’est de nous indigner. On se souvient que, dans d’autres périodes de notre histoire, il fallait aussi s’indigner si l’on ne voulait pas subir l’occupation étrangère de la France, ou dans des situations de pénurie passive.

La dette ou l’absence de financement sert souvent d’argument à la remise en cause des conquêtes sociales de la Libération. Comment le Conseil national de la Résistance (CNR) est-il parvenu à construire ces socles dans le contexte d’une Europe ruinée ?

Stéphane Hessel. Il faut tout d’abord se souvenir que le programme du CNR a été élaboré dans la clandestinité par des gens qui n’avaient aucune capacité politique autre que la réflexion et la proposition. Grâce à cette relative liberté de réflexion, ils se sont posé le problème de savoir comment la France, une fois libérée, pourrait donner à notre pays un ensemble de valeurs et de politiques qui correspondraient à ce que les résistants souhaitaient. C’est vraiment la base d’une social-démocratie qui tienne le plus grand compte des libertés fondamentales, de la lutte contre les féodalités économiques excessives, contre une presse menée par un gouvernement de Vichy. Ces valeurs se sont-elles dégradées ? Manifestement. Et c’est la logique de l’indignation. Il n’y a pas de raison que la France de 2010 n’ait pas les moyens nécessaires car elle dispose de ressources considérables, de richesses bien plus grandes que celles de 1945. Malgré cela, les conquêtes sur lesquelles on pouvait compter n’ont pas été réalisées. Cela doit constituer les bases de la réflexion et susciter le sentiment qu’il y a à faire. Il faut d’abord s’indigner mais ne pas s’arrêter là. Il faut se poser une question : comment faire pour que les choses changent ? Nous avons besoin d’une nouvelle direction du pays, celle mise en place depuis 2007 n’est pas satisfaisante mais il faut savoir ce que l’on peut proposer d’autre. Cela vaut pour l’Europe et le monde entier. Et notamment pour les régions les plus frappées par la crise ou par des conflits… On pense naturellement aux Palestiniens, aux Sahraouis, à des peuples qui, contrairement à ce que réclame la charte des Nations unies, ne disposent pas encore d’un État et dont l’autodétermination n’est pas encore réalisée.

Vous appelez à plus de justice et de liberté mais, 
dites-vous, « pas cette liberté incontrôlée du renard dans le poulailler ». Est-ce à dire 
que sans égalité, ni fraternité, la liberté n’est rien ?

Stéphane Hessel. La liberté est à la fois l’une des données les plus fondamentales et les plus précaires. Une liberté n’a de sens que si elle assure une égalité des droits et donc une solidarité. Cela renvoie à notre belle devise qui doit se concevoir comme un tout. La liberté qui régit de plus en plus l’économie financiarisée, mise à la disposition de quelques possédants et non pas rendue compatible avec l’égalité et la fraternité, a déjà causé des dégâts considérables.

Vous évoquez le rôle 
de Sartre dans la formation de votre pensée et cette phrase : « Vous êtes responsables 
en tant qu’individus. » 
Quelle est, alors, 
la place du collectif ?

Stéphane Hessel. Les structures politiques ou économiques, qui régissent actuellement les sociétés humaines, sont en grande difficulté. Elles ne sont pas équipées pour résoudre les nouveaux problèmes qui se posent : la protection de la planète et les écarts croissants de richesses. On ne peut plus s’en remettre aux pouvoirs existants, il faut que les citoyens se mobilisent dans des organisations non gouvernementales dont les manifestations sont de plus en plus internationales, c’est le cas des grands forums sociaux. Voilà la voie à suivre pour que, collectivement, ce soient les citoyens – et non pas les structures en place – qui ouvrent le chemin d’une rénovation nécessaire du fonctionnement de l’économie mondiale.

Vous citez également Hegel, 
le sens de l’histoire et ses chocs successifs. Considérez-vous que la démocratie 
est actuellement sous le coup de régressions ?

Stéphane Hessel. Il faut se dire que la démocratie est un programme qui n’est malheureusement pas encore accompli. La Déclaration universelle des droits de l’homme dit en toutes lettres que ces droits ne peuvent être réalisés que dans le cadre de d’un régime démocratique qui doit résister à toute forme de tyrannie, de totalitarisme ou d’oppression. Il ne faut pas sous-estimer les progrès auxquels nous faisons face notamment en Amérique latine ou en Europe. C’est néanmoins insuffisant car ces démocraties ne se défendent toujours pas suffisamment contre l’emprise du capitalisme financier. C’est là-dessus que doivent porter les efforts des individus.

À propos de la rédaction 
de la Déclaration universelle des droits de l’homme, vous revenez sur l’hypocrisie de certains vainqueurs dans leur adhésion à ces valeurs. Comment cela a-t-il joué dans leur application, selon vous ?

Stéphane Hessel. La notion d’hypocrisie est importante pour voir comment les gouvernements et peut-être aussi les grandes entreprises disent tendre vers les droits et l’égalité, vers un progrès de l’économie qui bénéficierait à tous et notamment aux plus pauvres. En réalité, ils s’arrangent pour garder le pouvoir même si ce pouvoir ne répond pas aux besoins des citoyens. Elles veulent également conserver l’emprise économique même si les résultats ne bénéficient qu’à une petite élite, celle que Susan George (présidente d’honneur d’Attac – NDLR) appelle « la classe de Davos », c’est-à-dire les possédants. Nous vivons encore dans un monde où les possédants ont encore droit à tous les bénéfices et où les possédés ne savent pas suffisamment résister.

Vous concluez sur la nécessité de dépasser la confrontation des idéologies. Face aux oligarchies financières, notamment, ne faut-il pas s’appuyer sur un socle idéologique solide ?

Stéphane Hessel. Nous avons la chance d’avoir l’Organisation des Nations unies, fondée sur une charte qui affirme un certain nombre de libertés et de droits pour tous. Il faut lui donner d’avantage de force. Nous avons besoin d’une gouvernance mondiale, non pas d’un État mondial qui serait une absurdité, mais d’une coopération entre États qui se fonde sur un socle démocratique. En s’appuyant sur ses institutions, en leur donnant l’autorité nécessaire, on pourra enfin mettre un terme aux conflits et remplacer la violence par la non-violence. Face à la violence des affrontements entre États, voire entre cultures, entre religions ou civilisations différentes, entre idéologies qui se combattraient, il faut au contraire s’orienter vers la négociation pensée par des hommes comme Mandela, Martin Luther King, Gandhi ou d’autres. L’une des raisons majeures qui devraient nous amener vers la solidarité et l’interdépendance, c’est le risque que court la planète. Nous vivons une époque où si l’on ne fait pas tous ensemble un effort écologique, dans cinquante ou cent ans, la planète ne sera plus viable pour les sociétés humaines.

Entretien réalisé par Lina Sankari

  • À voir : Stéphane Hessel et le mariage pour tous

  • Lire aussi :

En 2008, à l'occasion des 60 ans de la déclaration des droits de l'homme, Stéphane Hessel répondait à l'Humanité : « La Déclaration universelle des droits de l'homme nous a enthousiasmés »

En 2007, sur l'image hors de nos frontières de la politique d'immigration française : « Une loi contraire aux valeurs traditionnelles de la France »

Les formidables paroles d’insurrection et d’espérance du résistant Stéphane Hessel. Par Charles Silvestre


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Schtroumpfs grognons 

22 Février 2013, 08:25am

Publié par PCF Villepinte

Politique - le 21 Février 2013

Cactus

 

Christian Estrosi et les Schtroumpfs grognons

 Cactus. Un projet immobilier ubuesque de la métropole Nice-Côte d’Azur provoque une résistance inattendue des habitants du quartier, et pour le moment méprisée par son président, le député maire UMP de la capitale azuréenne. Retrouvez chaque jeudi, dans l'Humanité, notre supplément satirique.

Construire des immeubles d’habitation sur un jardin public puis, sur le trottoir d’en face, raser des immeubles habités pour laisser place à un jardin public, tel est le projet immobilier insolite lancé à la hauteur du 42, rue Trachel, à Nice, par la métropole Nice-Côte d’Azur, présidée par le député et maire (UMP) Christian Estrosi. Heureuse coïncidence : le propriétaire de l’immeuble qui bordera le nouveau jardin public et qui, lui, ne serait pas démoli, n’est autre que le docteur Daniel Benchimol, 9e adjoint au maire de Nice, délégué à la santé, élu au conseil métropolitain. En vertu de la loi, celui qui devrait être le principal bénéficiaire de l’opération lorsque les travaux seront achevés n’a pas pris part au vote (du 21 septembre 2012) sur le projet tandis que les élus de gauche s’abstenaient. Car pour la conseillère communiste Emmanuelle Gaziello « le nombre de logements sociaux qui seraient construits (une centaine) est dérisoire en regard des besoins (plus de 25 000 demandes de HLM dans les Alpes-Maritimes) ».

Autre curiosité de ce projet qui comprend aussi une crèche municipale : l’ancien ministre de l’Industrie a convaincu, en 2011, son collègue du logement Benoist Apparu de faire entrer l’opération, qui concerne une bonne partie du centre-ville, dans le cadre du plan national de rénovation des quartiers anciens dégradés (PNRQAD). En poussant un peu les bords, c’est-à-dire en ne prenant, dans la rue Trachel, comme seul critère de la « dégradation » que l’état de saleté des… façades. Ce pour récupérer des millions d’euros de l’État et des collectivités. Le plan local d’urbanisme (PLU) a été modifié en ce sens sans que les riverains en aient véritablement été alertés. C’est ainsi qu’Emmanuelle et son compagnon ont acheté au prix fort, en mars 2012, un appartement qui est sous le coup d’une expropriation, si l’on en croit les résultats de l’enquête publique sur le PLU clôturée en… février 2012. « Je vis un cauchemar », dit-elle.

C’est d’ailleurs dans le quotidien "Nice-Matin" que les résidents des immeubles voués à la destruction ont appris – c’était en 2012, le 11 septembre ! – la percutante nouvelle. Ceux du 42 bis étaient les plus effondrés. Ce sont pour la plupart de jeunes couples d’actifs qui ont emprunté à long terme pour acheter leur appartement. Celui de Laurent et Marion est dans un état impeccable : « Nous avons acheté pas pour spéculer mais pour nous loger avec nos quatre enfants. Nous y avons mis toutes nos économies et maintenant Estrosi vient nous gâcher la vie. Nous sommes victimes d’une grave injustice de la part d’un maire qui nous méprise complètement. »

Christian Estrosi a en effet réagi à la création d’une association de défense du jardin public en qualifiant ses militants de « Schtroumpfs grognons ». Ces derniers l’ont pris au mot en allant, tout de bleu vêtus et grimés, interpeller Dominique Sassonne-Estrosi, l’élue (UMP) déléguée au logement à la métropole. Ils ont également lancé une pétition déjà schtroumpfée par deux mille personnes et collé des papillons disant tout leur amour pour le 42 bis. « Nous sommes bien ici, dans ce quartier populaire proche du centre-ville et nous n’avons rien, au contraire, contre la construction de logements sociaux. Nous proposons d’ailleurs qu’on les construise en face de chez nous, sur le parking automobile en plein air qui jouxte le jardin public », affirment-ils. Un grand Schtroumpf architecte, proche de la famille, a déjà esquissé les plans de ce projet alternatif. Et avec leur avocate, Me Céline Orengo, ils vont aussi schtroumpfer à la préfecture et au tribunal. Avec comme premier objectif, d’empêcher le jardin public existant d’être déschtroumpfé.

  • À lire également dans Cactus cette semaine :

La chronique des Pincon-Charlot : promenade parisienne dans la finance internationale
La foire aux mensonges : l'affaire de la grue de Nantes
Bonnet d'âne : Yves Théard, plume karcher du Figaro
Le grain de sel de Ian Brossat : pour quelques euros de plus
Persona non grata : Nonce Paolini, ambassadeur de mauvais goût

Philippe Jérôme

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HEUREUSEMENT, IL Y A FINDUS!

17 Février 2013, 09:18am

Publié par PCF Villepinte

Par Clémentine Autain| 12 février 2013
 
 C’est une fièvre de cheval. Consommateurs, ministres britanniques, français ou suédois, Union européenne s’affolent autour d’un gros lot de surgelés. Ou comment tout le potentiel délirant d’un néolibéralisme débridé se révèle autour de lasagnes, hachis parmentier, spaghettis bolognaises et autres plats cuisinés. L’affaire qui défraye la chronique est maintenant connue. Les premiers surgelés frelatés ont été découverts la semaine dernière en Grande-Bretagne dont la tradition a en sainte horreur la boucherie chevaline. Findus mais aussi Auchan, Casino, Carrefour, Monoprix et Picard ont commercialisé du cheval et non du bœuf comme promis aux acheteurs. L’enseigne suédoise, en première ligne, se défend en jurant qu’elle n’en savait rien et que la faute en revient aux sous-traitants. Et c’est là que nous apprenons l’incroyable circuit de tous ces morceaux de viande…

Le ministre de la Consommation Benoît Hamon, s’appuyant sur les premiers résultats de l’enquête de la DGCCRF qu’il a diligentée, résume ainsi l’affaire : « Le fournisseur de l’usine luxembourgeoise est le groupe français Poujol. Celui-ci a acquis la viande surgelée auprès d’un trader chypriote, qui avait sous-traité la commande à un trader situé aux Pays-Bas, ce dernier s’étant fourni auprès d’un abattoir et d’un atelier de découpe situés en Roumanie ». Rien que ça. La réputation de l’industrie agro-alimentaire française en prend pour son grade. Comigel, dont le siège social est à Metz, prépare les plats surgelés sur commande. Spanghero, basée à Castelnaudary dans le Sud-Ouest, fabrique et commercialise les produits à base de viande. Pour l’heure, dans cette supercherie, une myriade d’intermédiaires de l’éleveur au distributeur se renvoie la balle. Selon Benoît Hamon, l’opération « relève avant tout d’une logique financière qui aurait rapporté plus de 300 000 euros ». Une farce qui rappelle les fonds spéculatifs bourrés d’actifs pourris qui ont fait les grandes heures de la crise financière.

La question de la traçabilité est au cœur de la polémique. A la sortie des abattoirs français, 100% des viandes sont inspectées. Mais rien de tel pour les produits transformés. Les effectifs de contrôle sanitaire vétérinaire ont baissé de 12% depuis une dizaine d’années, ce qui ne permet plus d’assurer les contrôles. L’austérité mène invariablement à la fonte de l’intervention publique dont le coût humain ne peut être ignoré. A force de baisser la garde, on ne verra plus arriver les crises sanitaires. Dans les années 1990, la contamination de la viande de bœuf par la maladie de Creutzfeldt-Jacob, transmissible à l’homme, était due à l’alimentation de bovins avec des farines animales. Avec les lasagnes, est-on certain que la viande de cheval vendue à la place du bœuf offre toutes les garanties sanitaires ? Pourquoi tricher avec du cheval ? L’enquête est ouverte. Mais c’est bien le système économique lui-même, dont la recherche du profit est supérieure à la desserte des besoins humains, qui doit être radicalement et durablement contesté.

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EGLISE:

13 Février 2013, 22:50pm

Publié par PCF Villepinte

Benoît XVI: le sans-siège du Vatican
Estimant qu’il ne se sentait plus apte, Benoît XVI, 85 ans, a annoncé sa démission. Elle sera effective le 28 février prochain. Joseph Ratzinger restera comme le pape de tous les dogmes ultraconservateurs.
Au Vatican, que ce soit dans les allées bordées d’espèces rares de cactus où le pape ne détestait pas vagabonder dans la fraîcheur d’un Éden reconstitué, ou dans les couloirs plongés dans la pénombre, voire dans les salles rutilantes aux marqueteries multicentenaires, la rumeur courait depuis plusieurs semaines. Fatigué, et redoutant plus que tout «l’ombre» de lui-même au point de s’isoler dans un mutisme jugé «déconcertant» par ses collaborateurs, le pape Benoît XVI, quatre-vingt-cinq ans, montrait des signes de lassitude qui ne trompaient pas. Chaque sortie publique devenait une épreuve physique, le moindre discours un calvaire intellectuel. En 2010, l’évêque de Rome expliquait déjà : «Quand un pape en vient à reconnaître en toute clarté qu’il ne peut plus assumer la charge de son ministère, alors il a le droit et, selon les circonstances, le devoir de se retirer.» Il a tenu parole.

Profitant d’un consistoire pour la canonisation de martyrs d’Otrante, le pape a pris la parole, hier, dans une salle du palais apostolique, déclarant, en latin : «Je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien. (…) C’est pourquoi, bien conscient de la gravité de cet acte, en pleine liberté, je déclare renoncer au ministère d’évêque de Rome.» Un coup de tonnerre… Selon le père Federico Lombardi, chef du bureau de presse, «personne ne lui a suggéré ni ne l’a poussé à cela» et «il n’y aucune maladie en cours qui aurait influé sur cette décision : le pape a senti ses forces diminuer et l’a reconnu avec lucidité en lisant son message de façon très concentrée, sans exprimer extérieurement son émotion».

Concrètement, le pontificat de Benoît XVI, qui lui avait été confié le 19 avril 2005 après la disparition de Jean-Paul II, prendra fin le 28 février prochain à 20 heures. Un conclave sera organisé dans les quinze à vingt jours suivant la démission pour désigner un successeur. Mais quel successeur – le Ghanéen Peter Turkson? L’Italien Angelo Scola? Le Canadien Marc Ouellet? – et surtout pour quel horizon théorique, seule question importante en vérité ? Marquée par une épouvantable crise de gouvernance au printemps dernier, avec l’éviction du «banquier du pape» puis l’arrestation de son majordome, sans parler des scandales de pédophilie planétaires qui empoisonne la curie depuis des années, l’Église est malgré tout restée une institution s’abandonnant à une crispation autour du dogme afin de conserver ce qui peut l’être, rejetant toute avancée, quelle qu’elle soit, l’avortement, la contraception, le préservatif, le mariage des prêtres, l’ordination des femmes, etc.

Joseph Ratzinger, qui occupa sous Jean-Paul II le poste stratégique de préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, fut ultra-actif pour entourer le Vatican d’un parfum d’obscurantisme, lui qui, pourtant, avait participé au concile Vatican II et était considéré dans les années 1960 comme l’un des leaders de l’aile «libérale» de l’Église allemande… Mais depuis,
Ratzinger le Conservateur a été de toutes les batailles pour mettre au pas – il n’y a pas d’autres mots – une génération de prêtres, d’évêques et de penseurs catholiques jugés «trop progressistes». Le prochain conclave, auquel il ne participera pas, sera sans nul doute dans la continuité d’une de ses phrases clés: «La réalité de l’Église concrète, de l’humble peuple de Dieu, est bien différente de la représentation qu’on s’en fait dans certains laboratoires où l’on distille l’utopie (1).»
Quand sonnera l’heure du bilan, le vrai, nous n’oublierons pas ce curieux pied de nez. Ce sera en imposant à l’Église une démission totalement inédite dans son histoire contemporaine (2) que Benoît XVI aura montré un geste d’authentique modernité. Il était temps.

(1) In Entretien sur la foi, Fayard, 1985.
(2) Citons juste l’exemple de Célestin V, qui avait abdiqué, mais sous la contrainte, en 1294.

[ARTICLE publié dans l'Humanité du 12 février 2013.]


Antoine Casanova, historien et directeur de la Pensée:
«Ce pape n’a cessé de défendre des orientations ultraconservatrices.»

-Pouvait-on s’attendre à cette décision de Benoît XVI? Y a-t-il eu un précédent dans l’histoire?
Antoine Casanova. C’est la première fois qu’un pape démissionne depuis la fin du XIIIe siècle. À l’époque, sous le règne de Philippe Le Bel, Célestin V avait pris cette décision. Il s’agissait d’un ermite, très christologique et peu au fait du fonctionnement de la curie romaine. La démission de Benoît XVI est donc un événement symboliquement très fort. Les raisons de cette décision sont multiples. Il y a l’âge et la santé, bien sûr. Ce n’est pas à mésestimer. Au contraire de son prédécesseur Jean-Paul II, Benoît XVI a été élu à un âge relativement avancé. Mais l’autre raison, c’est à mon avis les difficultés extrêmes qu’il a rencontrées dans la mise en œuvre de ses orientations.

-Justement, quel bilan peut-on faire de ce pontificat?
Antoine Casanova. Benoît XVI a défendu des orientations ultraconservatrices à tous points de vue, théologiquement, politiquement et humainement. Il n’y a que sur l’enjeu de la paix que l’on peut lui reconnaître des positions positives, puisqu’il s’est prononcé pour le désarmement atomique complet. Pour le reste, on relèvera notamment sa condamnation de la théologie de la libération. Depuis son élection, il essayait de développer une entente avec les intégristes. Mais, d’une part, les intégristes n’en ont pas voulu. Et, d’autre part, cette orientation a suscité une vive opposition de beaucoup de catholiques, jusqu’au sein du Vatican. Benoît XVI a donc dû mettre en sommeil sa tentative de réconciliation avec les intégristes. Par ailleurs, sur les réponses à la crise capitaliste, y compris dans son encyclique Caritas in Veritate, il n’allait pas au-delà de la notion de charité. Or la question est devenue de plus en plus aiguë. Par exemple, il y a deux ans, les comités Justice et Paix des catholiques d’Europe ont mis clairement en cause le capital financier et exigé qu’il soit mis un terme aux politiques consistant à faire payer les peuples. Les positions du président de Caritas Internationalis vont dans le même sens. Et c’est aussi dans ce cadre qu’il faut replacer les récentes tensions entre le Vatican et les religieuses américaines, très impliquées sur le terrain social.

Quelles sont, désormais, les perspectives ? Peut-on déjà faire une hypothèse sur le profil du prochain pape?
Antoine Casanova. Il y a aujourd’hui un mouvement multiforme, profond et très complexe, dans la chrétienté, y compris en France. Je viens d’évoquer le thème de la justice sociale. Il y a aussi la question 
des rapports homme-femme. N’oublions pas que les catholiques 
de droite dirigent certains États, 
comme Malte, où il n’y a ni IVG 
ni divorce républicain. Beaucoup de catholiques ne se retrouvent pas dans ces orientations rétrogrades. 
Leurs exigences de changement dans le sens de la paix, de la justice et 
de l’égalité vont-elles réussir à gagner encore du terrain ? 
Le cardinal Martini, décédé récemment, estimait qu’on pourrait refaire, sous une nouvelle forme, 
ce qu’avait fait Jean XXIII avec 
le concile Vatican II, dont nous avons fêté en octobre dernier les cinquante ans. S’il y avait aujourd’hui convocation d’un concile, il est 
en effet probable que la volonté de changement des catholiques s’y affirmerait. Mais dans le cadre de 
la curie, instance qui va se réunir pour organiser la succession de Benoît XVI, c’est plus complexe. 
À cette heure, il est difficile de prévoir la suite. Quoi qu’il en soit, 
la démission de Benoît XVI est 
le signe d’une secousse très profonde dans l’Église.

(

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L'éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin :

13 Février 2013, 22:46pm

Publié par PCF Villepinte

 "l’égalité pour tous !"

 

 

Quand la République, dans ce qu’elle a de plus sacré, se rehausse d’elle-même par un acte législatif qui dépasse le cadre ordinaire, l’horloge de l’Histoire tinte toujours différemment. Il était 16 h 58, hier, quand l’Assemblée nationale a voté en première lecture la loi autorisant le mariage des personnes de même sexe. L’émotion, palpable dans l’hémicycle, fut nôtre.

Nous avons alors pensé à toutes les associations, à tous les élus, à tous les citoyen(ne)s qui n’ont jamais renoncé à ce combat au long cours, s’attirant les injures et toutes les formes d’obscurantisme. Sans cette mobilisation, jamais démentie, le gouvernement serait-il allé au bout de cet engagement ? Nous avons aussi pensé à Christiane Taubira, qui aura incarné, assez magistralement, le choix du progressisme contre la réaction, plaçant résolument cette réforme dans le cadre de la longue bataille pour l’égalité des droits et parachevant l’évolution de cette institution qu’est le mariage, jusqu’alors incomplète. Notre pays vient de rappeler qu’aucune différence ne peut plus servir de prétexte à des discriminations d’État…

Cette victoire parlementaire aura été assombrie par la bataille d’arrière-garde menée par l’opposition, qui, adossée à ce qu’il y a de pire dans l’Église catholique, a parfois réactivé un vieux fond d’homophobie, au sens le plus élémentaire de rejet et de haine de l’homosexualité. Soyons-en sûrs : dans un futur plus ou moins éloigné dans le temps, selon le degré d’imprégnation de notre universalisme collectif, quand les idées auront chassé le langage, les historiens se demanderont comment certains Français ont pu, lors d’un débat proposant l’extension d’un droit à tous, se montrer à ce point réactionnaires. En sacralisant un « ordre familial immuable », ces néo-réacs auront, en vérité, défendu ce qu’ils considèrent comme le socle fondamental de la vie sociale. Seulement voilà, la « norme » est instituée par le droit : changer le droit permet donc de desserrer l’étau des contraintes normatives...

Voyons-y un présage. C’est au lendemain de 
la démission de l’ultra-conservateur Benoît XVI que cette loi a été adoptée par la fille aînée de l’Église. Réjouissons-nous ! Car ce progrès démontre avec quelle force la gauche peut se rassembler sur ses promesses dès lors qu’elle est mise sous surveillance citoyenne. L’exemple doit servir, car, en raison même de son incapacité à montrer le même zèle pour réorienter la politique économique, le gouvernement a alimenté la tentation d’opposer les luttes sociales aux luttes sociétales. Ce serait prétendre que les questions de couple, de la famille, de la filiation n’auraient rien à voir avec les questions économiques et sociales. Ce serait même oublier qu’un chômeur ou un précaire peuvent avoir besoin de la couverture sociale de leur partenaire, 
et vouloir protéger juridiquement le statut de leurs enfants. L’émancipation réclame la multiplicité des combats !

Jean-Emmanuel Ducoin

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DROIT?

13 Février 2013, 22:42pm

Publié par PCF Villepinte

Un chômeur en fin de droit s'immole devant une agence Pôle emploi à Nantes

 

  le 13 Février 2013

 

Mots clés : chômage, précarité, suicide,

 

 

Nouveau drame de la précarité. Un homme de 43 ans, qui avait menacé hier de s'immoler par le feu, est passé à l'acte devant Pôle Nantes-Est (Loire-Atlantique).

D'après Presse océan, la victime, décédée, est un chômeur en fin de droits et malgré l'intervention rapide des secours, cet homme âgé de 43 ans est mort. Policiers et enquêteurs sont toujours sur place et l'agence reste fermée. D'après un syndicaliste de la CGT Pôle-emploi de Loire Atlantique, cette personne avait téléphoné à l'antenne de Nantes-Est pour annoncer sa volonté de se donner la mort et malgré les interventions de la direction régionale de Pôle emploi et de la police qui ont tenté en vain de rentrer en contact avec lui, l'homme est passé à l'acte.

La direction de Pôle Emploi à Paris a confirmé ce suicide et que l'homme était bien inscrit dans cette agence et en fin de droits.

Victime d'une double-peine

Interrogé par BFMTV, le représentant CGT Pôle Emploi Pays-de-la-Loire, a apporté des précisions sur sa situation. Selon Stéphane Guillou, ce demandeur d'emploi avait repris une activité sans le déclarer à Pôle Emploi, continuant ainsi à percevoir des indemnités. "Les gens, parfois par ignorance, ne déclarent pas une période d'activité professionnelle et bénéficient simultanlément de l'indeminsation chômage", souligne-t-il. Dans ce cas, non seulement le trop perçu doit être remboursé mais la dite période d'activité n'ouvre pas à de nouveaux droits à l'assurance-chômage. Une "double peine" dénoncée par le syndicaliste.

Dans un communiqué, les jeunes communistes de Loire-Atlantique alertent "les pouvoirs publics et le gouvernement sur la situation de l’emploi, du chômage de l’extrême précarité que vivent un nombre toujours plus grand de français, jeunes et moins jeunes". Cet acte de désespoir "doit appeler à une véritable lutte contre le chômage, au développement de l’emploi  et à la mise en place d’une politique au service du citoyen et non des banques !", précisent-ils.

Lire aussi :

Quand le chômage conduit au suicide

Suicide d'un chômeur à Nantes : « Aujourd'hui, le chômage tue » (PCF)

La réaction d'Aymeric Seassau, secrétaire départemental du PCF de Loire Atlantique

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Christine Taubira pour le mariage pour tous :

31 Janvier 2013, 17:45pm

Publié par PCF Villepinte

 

« une voix forte pour la gauche et la société toute entière »

 

Il faut saluer et féliciter la ministre de la Justice pour sa présentation du projet de loi instituant un mariage pour tous. Christiane Taubira a raison de placer cette réforme du mariage dans le cadre de la longue bataille pour l'égalité des droits : « un acte d’égalité » qui va «parachever l’évolution vers l’égalité de cette institution » Un acte qui est aussi « une démarche de fraternité, parce qu’aucune différence ne peut servir de prétexte à des discriminations d’État ».

Lors de cette séance mémorable à plus d'un titre, l'opposition – qui n'a jamais aussi bien mérité le qualificatif de réactionnaire – s'est fait envoyer calmement mais fermement dans ses cordes par la Garde des sceaux : « Nous posons les mots et nous parlons d’égoïsme pour ceux qui s’imaginent qu’une institution de la République pourrait être réservée à une catégorie de citoyens ». Ajoutant même : « Au nom d’un prétendu droit à l’enfant, vous refusez des droits à des enfants que vous choisissez de ne pas voir ».

Ce débat démontre à quel point, et avec quelle force, la gauche sait et peut se rassembler dès lors qu'elle prend pour boussole l'égalité des droits et la fraternité. Ce n'est pas le moindre de ses qualités. Grâce à la mobilisation citoyenne "le mariage pour tous" peut être la première grande avancée. Avec l'intervention de Christine Taubira, voilà un discours porté par une voix forte pour la gauche et la société toute entière qui marquera les mémoires. "Le changement, c'est maintenant"; c'est donc possible....

Olivier Dartigolles porte parole du PCF

 

 

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