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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

service public

Révélation.

7 Avril 2010, 15:07pm

Publié par PCF Villepinte

Quand la SNCF donne un avenir au fret qu'elle condamne…
 cheminots.jpgDans une note interne sur la Deutsche Bahn, l’entreprise publique reconnaît que le fret dit du wagon isolé qu’elle a pourtant décidé d’abandonner est un service d’avenir.

Quels sont les objectifs poursuivis par la SNCF avec son plan fret ? La lecture d’un document interne que l’Humanité s’est procuré laisse en effet perplexe. Ce «  point sur la Deutsche Bahn » vante la politique en matière de transport de marchandises poursuivie par le principal concurrent de la SNCF.

Or, cette note de 7 pages qui analyse la situation récente du leader européen du rail décrit une stratégie rigoureusement contraire à celle de l’entreprise publique. À l’heure où la SNCF décide d’abandonner le wagon isolé, la Deutsche Bahn fait du développement de ce service sa priorité.

UNE VOIE À CONTRE-SENS

La note évoque d’abord « les performances » de DB Schenker, la filiale de la Deutsche Bahn, en charge du fret. Elle constate que l’activité est « fortement contributrice aux résultats du groupe » même si en 2009 en raison de la crise économique son chiffre d’affaires a fortement reculé. Cette précision a d’autant de sens qu’à l’inverse, les résultats de fret SNCF ne cessent de se dégrader depuis 2002 et sont responsables à eux seuls de près de la moitié du milliard d’euros de perte enregistré par l’entreprise publique en 2009. Coté « performance » en volume de marchandises transportées, l’écart est le même. En 2009, DB Schenker a convoyé 93,07 milliards de tonnes / kilomètre contre seulement 30,22 milliards de tonnes / kilomètre pour son rival français. Selon la note, les meilleurs résultats enregistrés par l’entreprise allemande s’expliquent par sa capacité à mieux remplir ces trains.

LA SNCF NE RÉPOND PAS !

Le document interne explique enfin que DB Schenker a décidé de « remanier totalement sa structure de production pour diminuer la part des trains massifs (un seul expéditeur et un seul destinataire pour un train de 20 à 22 wagons – NDLR) et de basculer près de 60 % de ses flux dans une production multi-lots (équivalent du wagon isolé c’est-à-dire plusieurs expéditeurs et plusieurs destinataires pour un train de 20 à 22 wagons – NDLR)  ». En clair, cela veut dire que l’entreprise allemande change radicalement de stratégie.

Jusqu’à présent, elle attendait que chacun de ses clients ait réuni suffisamment de wagons pour composer un train massif, avant d’effectuer le transport. Dorénavant, elle enlèvera plus régulièrement les wagons même s’ils ne sont pas en nombre suffisant pour composer un train massif. « Cette méthode de production, qui a fait ses preuves, est susceptible de donner un avantage décisif à DB Schenker », reconnait la note interne de la SNCF. En effet, l’industrie ferroviaire génère d’importants coûts fixes. Plus on fait circuler de trains, plus ces coûts fixes sont marginalisés et plus le coût de circulation de chaque train est abaissé. Donc, plus compétitif dans un marché concurrentiel.

Dans ce document interne, la SNCF reconnaît donc que le wagon isolé est une méthode de production d’avenir. Alors pourquoi a-t-elle décidé de l’abandonner ? Sollicité par l’Humanité, la SNCF n’a pas donné suite.

PIERRE-HENRI LAB

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Pour des Etats Généraux du Service Public

15 Mars 2010, 17:56pm

Publié par PCF Villepinte

 

ssp.jpgLe 8 mars 2010 a, à nouveau, rappelé que l’égalité des droits pour les femmes passait notamment par la contraception et l’avortement ce qui exige un service public de qualité partout et pour toutes.

Le Mardi 9 mars, les personnels de la Justice sont descendus dans la rue, le 11 ceux et celles des Crèches, des Hôpitaux de Paris, le 12 les enseignants des collèges et lycées, tous et toutes ont exprimés leur refus de la casse du service public, volonté réaffirmée avec force par N. Sarkozy dans son interview au Figaro.

Lors de la campagne des élections régionales les questions des Transports et de la Formation continue, e plus largement celles des services publics locaux ont alimentées les débats.

Un nouveau rapport, celui de François Cornut-Gentille confirme que 75% des usagers ont une bonne image des services publics, mais une majorité (53%) estime qu’ils ont plutôt mal évolué au cours des dernières années. 66% des Français voient dans la politique gouvernementale la recherche d’économies avant tout.

Toutes ces manifestations, ces débats, témoignent de l’urgence, au-delà de la résistance indispensable, de proposer et d’imposer des services publics du 21ème siècle. Plus que jamais à la marchandisation mortifère, coûteuse et inefficace, s’opposent l’intérêt général et la défense des biens communs.

Tel est l’objectif des États généraux du service public proposés par 36 organisations (partis politiques, syndicats, associations) et soutenu par de nombreuses personnalités et chercheurs. Le comité national s’attache à organiser, en 2010, partout dans le pays des États généraux du Service Public locaux et nationaux. Il appelle donc l’ensemble des forces qui se battent aujourd’hui, à prendre toute leur place dans ce processus et à y porter leurs analysent et leurs propositions.

Organisations signataires : AITEC ; ANECR ; ATTAC ; CADAC ; Collectif national contre les franchises et pour l’accès aux soins pour tous ; Collectif national droits des femmes ; Confédération Paysanne ; Convergence Nationale des collectifs de défense et développement des SP ; Comité National des Privés d’Emploi CGT ; Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité ; ESS ; Fondation COPERNIC ; FASE ; Fédération des SP – CGT ; FSU ; Gauche Avenir ; Gauche Unitaire ; Les Alternatifs ; Les Verts ; LDH ; M’PEP, MRC ; NPA ; PCF ; PCOF ; PG ; PS ; République et Socialisme ; Résistance Sociale ; SOLIDAIRES ; Syndicat de la Magistrature ; UDB ; UFAL ; UGFF-CGT ; UNEF ; USP …

Le site des Etats généraux du service public

 

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Budget du conseil général de Seine-Saint-Denis

9 Mars 2010, 08:07am

Publié par PCF Villepinte

Les élus communistes appellent les agents à ne pas capituler !

 

Alors qu’approche l’examen du budget départemental pour 2010, le "groupe des élus communistes et citoyens pour une alternative à gauche" multiplie les initiatives pour mobiliser usagers et agents du service public contre les conséquences des "contre-réformes" sarkozystes à l’encontre des collectivités territoriales.

Ils iront ainsi à la rencontre des agents du Conseil général ce jeudi 11 mars (voir tract en téléchargement).

Estimant que la populations et les agents n’ont pas à faire les frais des politiques désastreuses de la droite à l’encontre du service public, les élus communistes et partenaires se refusent à admettre les coupes sombres envisagées par le Président du Conseil général, Claude Bartolone, pour équilibrer un budget "torpillé" par les 640 millions d’euros que l’Etat doit au Département.

Dans ce contexte financier particulièrement tendu, les seules perspectives envisagées par le Député-Président du Conseil général mettent en effet en cause des avancées importantes mises en oeuvre par les élus communistes ces dernières années :

Carte Améthyste, ordinateurs pour chaque élève qui entre en 6ème, quotient familial, carte Imagin’R...

Alors que le chômage explose, ce sont aussi 400 emplois qui risquent d’être supprimés dans le service public départemental auquel il convient d’ajouter les emplois privés induits par la baisse des investissements de la collectivité publique.

Pour les élus communistes, baisser pavillon devant les mauvais coups de Sarkozy n’est pas une fatalité : la responsabilité de la gauche dans son ensemble est de se montrer plus combative que jamais et de ne pas "se sentir" condamné à mettre en oeuvre les choix d’une droite que les électeurs s’apprêtent à sanctionner dans les urnes !

PDF - 182.4 ko

Réunion élus communistes - personnel CG93

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Fonction publique et fin de la garantie d'emploi

3 Février 2010, 22:45pm

Publié par PCF Villepinte

Une brèche dans la garantie d’emploi.
 sp
La sécurité d’emploi est-elle un privilège ou la garantie de neutralité, à l’heure des restructurations dans la fonction publique ?

Á l’heure de la mise en œuvre des restructurations dans la fonction publique, notamment avec la RGPP, des milliers d’agents vont être confrontés au risque de perdre leur emploi.

François Fillon a tenté hier de désamorcer la fronde. Le premier ministre s’est plaint d’une « polémique grotesque » entourant le décret rendu public lundi sur la possibilité de licencier les fonctionnaires qui refusent trois postes de travail. La fonction publique est clairement dans la cible des réformes libérales de 2010. Au point que « tous les tirs sont orientés vis-à-vis de la fonction publique », a dénoncé hier François Chérèque, sur France Inter. Pourtant, le secrétaire général de la CFDT s’est souvent laissé aller ces dernières années à emboîter le pas de ceux qui considéraient les fonctionnaires comme des « privilégiés » par rapport aux salariés du secteur privé. C’est dire combien le cumul des attaques inquiète.

Depuis que les syndicats ont pris connaissance, lundi, du projet de décret traduisant l’article 7 de la loi relative à la mobilité dans la fonction publique, ils ne décolèrent pas. Non qu’ils soient surpris car les principaux d’entre eux (CGT, FSU) s’étaient déjà alarmés de la loi en elle-même, promulguée le 3 août 2009. Le décret stipule qu’en cas de restructuration d’une administration, le fonctionnaire peut être placé en état de « réorientation professionnelle ». Jusque-là, rien de nouveau : tout au long de son histoire la fonction publique s’est adaptée à l’évolution de ses missions. Mais, avant, le reclassement laissait libre choix à l’agent d’accepter ou non un poste proposé et l’offre se situait automatiquement dans son corps de métier. « Aujourd’hui, ce qui nous pose problème, c’est le nombre butoir des trois postes pouvant donner lieu à un licenciement en cas de refus. De plus, un agent peut être appelé dans un métier autre que celui pour lequel il est formé », explique Jean-Marc Canon, secrétaire général de l’UGFF CGT. Dans une période ou la mise en place de la révision générale des politiques publiques (RGPP) fusionne nombre de services et en externalise d’autres, des milliers de fonctionnaires vont se retrouver en situation de mobilité, donc confrontés au risque de perdre leur emploi. Or la sécurité d’emploi des fonctionnaires, loin d’être un « privilège », permet surtout de garantir la neutralité et l’impartialité de l’agent quelle que soit la couleur politique de son employeur.

Paule Masson

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Tout sur le projet de libéralisation du marché de l’énergie dans l’Humanité de vendredi 22 janvier.

22 Janvier 2010, 13:07pm

Publié par Daniel JUNKER

Révélations.tension-copie-1.jpg Dans une lettre que l’Humanité s’est procurée, François Fillon affirme que le gouvernement veut livrer un quart de la production électrique nationale à la concurrence. Et ainsi provoquer une hausse des prix et fragiliser la sécurité d’approvisionnement.

Le gouvernement veut livrer un quart de la production électrique nationale d’EDF aux intérêts privés. C’est ce que révèle une lettre du premier ministre, François Fillon, adressée à la commissaire européenne à la Concurrence, Neelie Kroes, en date du 19 septembre 2009. Dans cette missive que s’est procurée l’Humanité, le chef du gouvernement décrit précisément une nouvelle organisation du marché de l’électricité (Nome). Cette nouvelle étape dans la libéralisation du secteur devrait être franchie avec l’adoption d’une proposition de loi après les élections régionales. Mardi, le ministère de l’Écologie et de l’Énergie annonçait « une consultation » pour élaborer ce texte. Consultation, ou plutôt simulacre de consultation. Outre le courrier de François Fillon, l’Humanité s’est procuré le projet de loi qui confirme que les choix du gouvernement semblent d’ores et déjà arrêtés.

« Cette loi est un hold-up au profit des intérêts privés »
Dans un entretien, le secrétaire général de la CGT énergie, Frédéric Imbrecht, estime que le projet du gouvernement va surenchérir le prix de l’électricité

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Qui veut la peau du Service Public SNCF ?

22 Janvier 2010, 11:41am

Publié par Daniel JUNKER

Bonjour…Vous en avez marre…

couv mois…Nous aussi !

Pourquoi la CGT cheminots s’adresse à vous aujourd’hui ?

A l’heure où la SNCF lance sa radio « info trafic », usagers et cheminots doivent faire entendre leur voix : il est inadmissible que des milliers de trains soient supprimés chaque mois sur nos régions et en banlieue parisienne par défaut de production ! L’ouverture à la concurrence n’apporte aucune réponse aux attentes des usagers du transport ferroviaire ni à la politique du développement durable : elle est tout au plus un outil de dumping social pour peser sur les conditions d’utilisation du personnel, l’emploi, les salaires et les qualifications. Cette politique, ayant pour but avoué de faire plus de business sur les rails, conduit à baisser le niveau de la qualité de service, et peut‐être demain celui de la sécurité du système ferroviaire !

La politique libérale en matière de transport des marchandises va à l’encontre des questions posées par le réchauffement climatique. Les fermetures de gares fret, des triages, des dessertes, les suppressions massives d’emplois vont rendre impossible le report modal, c'est‐à‐dire le transfert du Fret de la route sur le rail !

La SNCF doit retrouver la mission qui est la sienne : assurer le service public du transport ferroviaire sur l’ensemble du territoire afin de répondre à l’intérêt général et aux besoins socio‐économiques.

Les cheminots y sont prêts et ne doivent en aucun cas être rendus responsables de la situation dégradée du service à laquelle vous êtes très et trop souvent confrontés.

Ensemble, nous pouvons faire évoluer les choses !

Dans une démarche unitaire, les 4 Fédérations Syndicales

de Cheminots CGT - UNSA - SUD Rail – CFDT ont décidé

d’agir par la grève le 3 février 2010 pour l’amélioration du

Service Public et la satisfaction des revendications sociales.

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Avenir du service public SNCF

13 Janvier 2010, 11:49am

Publié par Daniel JUNKER

  couv_mois-copie-1.jpgDébat sur l'avenir des services publics à
 St Pierre des Corps le 12 janvier 2010.Avec Didier Le Reste, Marie-France Beaufils, Jean-Michel Bodin, Bernard Defaix



D Le Reste 12 Janvier 2010

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Pour sortir de la crise  : une expansion 
inédite des services publics

18 Décembre 2009, 13:58pm

Publié par Daniel JUNKER

arton12565-f44bcyves.jpgvendredi 18 décembre 2009 Yves Dimicoli

 

Innover en proposant une nouvelle conception de l’intervention publique du local au mondial. Un entretien avec , Yves Dimicoli
économiste et responsable de la commission économique du PCF publié dans l’Humanité du 17 décembre 2009.

Que faire face aux blocages actuels 
de la croissance  ?

Yves Dimicoli. Des interventions publiques colossales ont été conduites face aux risques d’effondrement, en promettant que rien ne sera plus comme avant. Pourtant l’extraordinaire inertie des règles capitalistes fait que tout cet argent public continue de servir à faire toujours plus d’argent, contre la vie et l’avenir de l’humanité et l’intégrité de notre planète. Il faut commencer à rompre pour d’autres règles sinon, ira vers des catastrophes. L’heure est à la contre-offensive pour une expansion extraordinaire des services publics. Les «  privatiseurs  » veulent réduire la part des prélèvements publics et sociaux dans la richesse nationale pour accroître celle des prélèvements financiers du capital. C’est au cœur de tous les blocages.

Mais n’accuse-t-on pas les services publics d’être source de gâchis  ?

Yves Dimicoli. L’exigence d’efficacité dans la gestion des services publics requiert, comme le montre Paul Boccara, des critères d’efficience sociétale, opposés à la rentabilité financière. Et il y a besoin de nouveaux financements émancipés du marché financier, avec une mobilisation de la création monétaire des banques centrales à l’appui de financements publics. Cela appelle une révolution des pouvoirs avec une concertation intime entre usagers-acteurs (et non clients) et personnels pour s’extraire des tutelles bureaucratiques et placer l’ensemble des services publics sous la seule pression des besoins et de la délibération populaires. Il faut de nouveaux services publics. Par exemple, un service public de sécurisation de l’emploi et de la formation. Il s’agit, à partir des avancées immédiates des luttes contre les licenciements, le traitement des chômeurs et tous les dispositifs de précarisation, de sécuriser les parcours professionnels. C’est en progressant dans ce sens, avec une formidable expansion de la formation tout au long de la vie de chacun, financée de façon mutualisée à partir des entreprises, qu’on édifiera un système de sécurité d’emploi ou de formation pour chacun avec une mobilité choisie d’activités professionnelles assortie d’une garantie de droits et de revenus relevés. De quoi éradiquer le chômage et financer les retraites. On mesure aussi l’exigence d’une responsabilisation sociale et territoriale des entreprises avec des critères de gestion d’efficacité sociale et des pouvoirs décisionnels des salariés, y compris un pouvoir de veto suspensif des choix patronaux pour faire valoir des alternatives, avec la baisse des coûts en capital plutôt que du «  coût du travail  », partie prenante d’une planification stratégique de promotion des filières industrielles et de services.

La promotion des services publics est-elle compatible avec la croissance des marchés financiers  ?

Yves Dimicoli. Le crédit aux entreprises est au cœur de l’exacerbation de la crise. Il faut en changer les critères. Il s’agirait de baisser d’autant plus fortement son taux d’intérêt pour les investissements matériels et de recherche (jusqu’à zéro et en dessous) qu’ils programmeraient plus de bons emplois et de bonnes formations. On développerait cela à quatre niveaux. National  : en exigeant la création d’un pôle public financier, à partir de la Caisse des dépôts et des banques semi-publiques et mutualistes, incluant aussi des banques nationalisées et tous les fonds publics créés par Sarkozy. Régional  : avec les prochaines élections, on peut exiger la création de fonds publics régionaux pour l’emploi et la formation dotés d’une partie des aides publiques aux entreprises. Chaque fonds, saisi par les salariés et les citoyens, pourrait prendre en charge tout ou partie du taux d’intérêt des crédits pour l’investissement, des PME notamment, en fonction des emplois et formations programmés. Ainsi, on commencerait à conquérir par le crédit une prise populaire sur les profits. Troisième niveau, l’européen  : il faut une réorientation profonde de la politique monétaire de la BCE, sous le contrôle des parlements européen et nationaux et des populations, favorable à l’essor de l’emploi, de la formation, des services publics. Puis le niveau mondial. On voit grandir la nécessité et la possibilité de vastes rassemblements non alignés pour un codéveloppement, contre l’hégémonie américaine. Il s’agirait, comme le demandent Chinois, Russes, Latino-Américains, de promouvoir, à partir des droits de tirage spéciaux du FMI, une véritable monnaie commune mondiale de coopération alternative au dollar. Il s’agit, en effet, d’instaurer des services et biens publics communs de l’humanité à partir de la mise en réseau des services et entreprises publics de l’eau, de l’énergie et de l’alimentation à la monnaie, de la santé, de l’éducation, de la recherche, des transports et de l’environnement à la culture, la communication et la paix.

Propos recuiellis par P. I.

Le Journal l’Humanité

 

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Pour des États généraux du Service Public

18 Décembre 2009, 13:53pm

Publié par Daniel JUNKER

anicet.jpgPar Anicet Le Pors

vendredi 18 décembre 2009

Le philosophe Marcel Gauchet a écrit : « Le programme initial de Sarkozy c’est la banalisation de la France ». Je partage ce point de vue. Pour Sarkozy, la France est une somme d’anomalies.

Anomalie, le modèle français d’intégration fondé sur le droit du sol et le principe d’égalité des citoyens ;

Anomalie, une laïcité qui se définit par la raison et non par la religion ;

Anomalie, un service public qui réunit un quart de la population active du pays dans une situation statutaire et non contractuelle ;

Anomalie un pays qui n’en finit pas de réfléchir à son modèle politique : quinze constitutions en deux siècles ;

Anomalie, l’existence de 500 000 élus territoriaux et de 36 000 communes.

C’est pourquoi il a entrepris de mettre ce pays aux normes du libéralisme et de l’assujettir en tous domaines aux règles du marché. Les moyens utilisés ne correspondent à aucun dessein national, au sens où l’on a pu parler autrefois d’ « ardente obligation » de la planification « à la française », mais par le mayen d’un « pragmatisme destructeur » de tout ce qui confère à la France une « identité nationale » démocratique et progressiste.

La réforme des collectivités territoriales en est un exemple frappant.

Il invoque le « mille feuilles » administratif. Mais cette présentation est inexacte et trompeuse. Il existe en réalité six niveaux déterminants : les communes, les regroupements de communes, les départements, les régions, la nation et l’Europe.

Le triptyque : communes-départements-nation est historique, il structure politiquement le pays.

Le triptyque : regroupement de communes-régions-Europe est à dominante économique.

Le choix est clair : le politique doit prévaloir sur l’économique, qui, aussi utile qu’il soit, ne doit être que supplétif du politique.

C’est le choix inverse qu’a fait Nicolas Sarkozy :

- avec la création des conseillers territoriaux réduisant de moitié les effectifs actuels de conseillers généraux et régionaux, élus sur la base d’un mode de scrutin inique à la constitutionnalité plus que douteuse, réduction qui affaiblira le lien avec les citoyens et privilégiera le niveau le plus globalisant : la région – malgré des compétences également réduites – au détriment du département.

- choix négatif encore avec, la création des métropoles, justifiées par des raisons extraterritoriales : la compétition capitaliste européenne et mondiale ; création entraînant une profonde déstabilisation des communes, des départements et des régions.

- choix préjudiciable enfin avec, la suppression de la taxe professionnelle qui conduira à l’asphyxie des collectivités territoriales et qui met en cause gravement le principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales.

Cet affaiblissement des compétences et de la démocratie locales ne profite pas pour autant aux administrations déconcentrées, affaiblies elles aussi par l’effet combiné d’une part de la LOLF et sa « fongibilité asymétrique », d’autre par de la RGPP entraînant une réduction des effectifs et des moyens de fonctionnement et d’investissement.

On peut identifier trois conséquences de la combinaison de ce double affaiblissement :

Premièrement, une dégradation des conditions matérielles et morales des fonctionnaires des trois fonctions publiques, de l’État, territoriale et hospitalière, avec : des réductions d’emplois, conséquences des contractions administratives ; le recours accru à la contractualisation, justifié par la mise en place des nouvelles structures, notamment des métropoles ; le développement du clientélisme, par le moyen de rémunérations et d’indemnités destinées à s’attacher les services d’exécutants serviles.

Deuxièmement, la réduction des services publics, relevant aussi bien des collectivités territoriales que de l’État, dont les directions seront réduites à huit au niveau régional et à trois au niveau départemental (voire deux pour les départements les moins peuplés). C’est, en même temps, le champ largement ouvert au secteur privé pour occuper les espaces abandonnés par la responsabilité publique.

Troisièmement, la mainmise renforcée du pouvoir présidentiel par le moyen des nouvelles compétences conférées au préfet de région, relais majeur du pouvoir central, écran imposé entre les services publics territoriaux et les ministères de tutelle, dénaturant le statut actuel des régions dans le but et l’espoir de les soustraire à l’opposition. Ces préfets de région, véritables proconsuls, maîtres d’œuvre de la réforme des collectivités territoriales puisque chargés de mener à son terme le schéma national de l’intercommunalité en 2014, de définir le périmètre des métropoles, de présider aux regroupements concernant les départements et les régions. Ils accentueront, au niveau des collectivités territoriales, la présidentialisation du régime, sa « dérive bonapartiste ».

Mais il n’y a en la matière aucune fatalité.

Le président de la République a été mis en échec sur la « Révolution culturelle » qu’il voulait provoquer dans la fonction publique. La crise a spectaculairement démontré le rôle d’ « amortisseur social » du service public en France.. Les attaques se poursuivront sans nul doute, mais elles ne peuvent plus prendre la forme provocatrice de la contre-révolution qu’il avait envisagée.

Le président de la République voulait supprimer les classements de sortie des écoles de la fonction publique, classements relevant du principe du concours posé par l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et repris par le statut général des fonctionnaires. Le projet vient d’être reporté sine die par le ministre Éric Woerth.

Le président de la République s’était fixé l’objectif absurde et réactionnaire de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Philippe Séguin, premier président de la Cour des comptes, vient de lui répondre aujourd’hui même en considérant que cette réforme était seulement – je le cite – « dictée par des considérations budgétaires de court terme ».

Il peut et il doit donc en être de même pour la réforme des collectivités territoriales qui provoque de toute part tant d’opposition. Le grand chambardement des services publics territoriaux peut et doit être mis en échec.

Sur le blog d’Anicet Le Pors - Mutualité 17 décembre 2009

 

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