Les communistes de villepinte vous invitent à utiliser ce blog comme point de rencontre et d'échanges concernant la situation politique ,économique ,sociale et environnementale du local à l'international.
Afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 et respecter les accords de Paris, la France est au pied du mur : elle doit réaliser en 8 ans la même quantité de baisse d’émissions de CO2 que durant les 3 décennies passées. Le gouvernement vient de se réveiller et annonce un plan climat présenté comme une rupture, avec la promesse que cette fois-ci, c’est vraiment la bonne !
En réalité, la France paie l’absence de telle politique climatique, en ayant pas respecté le rythme de baisse des émissions de CO2 préconisé par la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) dont elle s’est dotée depuis 2015. Ainsi depuis 2017, c’est un rythme de 2 à 3 fois supérieur qu’il aurait fallu engager. Années après années depuis sa création en 2019, le Haut conseil pour le climat a alerté sur le report des engagements.
La mobilisation de 67 milliards préconisée par le rapport Pisani-Ferry est insuffisante. Car il faudrait mobiliser au moins le double de financements pour transformer notre économie et engager tous les français dans cette révolution sans les pénaliser.
Nous devons aussi consacrer une part importante des investissements dans le développement des compétences, de l'emploi et de la recherche au lieu de tout concentrer sur l'investissement matériel et la consommation.
Pour y parvenir, nous proposons avant tout la création d’un fonds pour le climat, faisant levier sur les entreprises, mobilisant financements publics et crédits à taux zéro de l’Etat et de la Banque centrale européenne. Les banques françaises doivent arrêter de financer les énergies fossiles.
Et il est désormais indispensable que toute aide et tout crédit aux entreprises se fassent sur critère environnemental et social. Cet argent public doit servir aussi à relocaliser l’industrie et empêcher la délocalisation des entreprises existantes. Il faut en finir avec la recherche des dividendes "quoi qu'il en coûte".
Nous aurons besoin de grandes entreprises publiques de l’énergie et des transports pour rompre avec les logiques libérales et accélérer la transition écologique.
Concernant la création d’un impôt de 5 milliards d’euros sur le patrimoine financier, elle est bien la reconnaissance du manque de mobilisation actuelle de la finance alors que les plus riches contribuent pourtant le plus aux émissions de gaz à effet de serre.
Alors que l’ISF a été supprimé par ce gouvernement pour ne s'appliquer qu'aux biens immobiliers des ménages, il faut au contraire le rétablir et tripler son montant, pour une juste contribution et instaurer un taux pénalisant sur la fortune financière lorsque les entreprises ne respectent pas les engagements SNBC ! En outre, l'urgence climatique ne s’arrêtant pas en 2030, il n’est pas concevable qu’un tel impôt soit temporaire.
Faisons des salariés des acteurs du changement climatique en leur donnant la possibilité d’intervenir dans les choix des entreprises et de l’utilisation des fonds publics.
S’appuyer sur la science et les scientifiques pour agir et maintenir une Terre habitable
La synthèse du 6e rapport du GIEC constitue l’aboutissement d’un travail énorme de centaines de scientifiques du monde entier qu’il faut saluer. Ce rapport souligne la certitude que l’influence humaine est la seule cause du changement climatique en cours.
La trajectoire actuelle d’émissions de gaz à effet de serre nous conduirait à un réchauffement catastrophique de 3 degrés en 2100, et à une élévation du niveau de la mer qui durera plusieurs siècles voire plusieurs millénaires, avec des conséquences dramatiques pour des milliards d’humains, essentiellement les plus pauvres, qui sont de surcroît les moins responsables de l’historique des émissions.
En résumé, le rapport montre que si l’humanité est responsable du réchauffement climatique en cours, elle a toutefois aussi les moyens de s’adapter aux conséquences inévitables de celui-ci, et surtout de l’atténuer pour maintenir la planète habitable.
La France est déjà fortement marquée par les effets du changement climatique. Les canicules et sécheresses qui frappent la métropole l’illustrent, tout comme l’élévation du niveau de la mer qui augmente la fréquence des submersions et l’intensification des événements extrêmes dans les territoires d’outre-mer.
La France doit massivement investir dans sa recherche en redonnant des crédits pérennes à ses laboratoires ; Les activités de service public de production de connaissances opérationnelles doivent être sanctuarisée et servir d’appui aux politiques d’adaptation et d’atténuation. Celles-ci doivent s’inscrire dans une déclinaison fidèle de ce qui doit permettre de respecter les Accords de Paris.
Il faut ainsi massivement investir dans l’isolation des bâtiments, les transports en commun en substitution de la motorisation thermique, dans les énergies neutres en carbone et aller vers une plus grande électrification des usages finaux, en appuyant la production électrique sur un mix diversifié prenant le nucléaire comme socle pilotable. L’agriculture doit évoluer pour être plus économe en eau, et développer les puits naturels de carbone que sont les forêts, la végétation et les sols, dont l’efficacité repose sur la bonne santé biologique ;
Le respect des Accords de Paris mérite enfin des initiatives diplomatiques ambitieuses, ne laissant pas les COP successives s’enliser dans l’inaction et la paralysie organisée par les lobbies climaticides ; : les prérogatives du Haut Conseil pour le Climat doivent être élargies et ne pas évaluer que les politiques publiques à l’aune des exigences climatiques, mais aussi l’action privée. La saignée du ministère de l’écologie et des établissements publics qui en dépendent doit être stoppée ;
Pour une planète habitable qui comptera bientôt 9 milliards d’habitants en 2050 , préservant le climat, les ressources, il faut un tout autre système économique sortant du critère du profit immédiat, tenant compte des enjeux de long terme et mettant le développement humain au centre.
Un monde où la coopération serait la règle, la décroissance des dépenses d’armement engagée, et l’arrêt des armes nucléaires sérieusement envisagé et inscrite à l’agenda : on réorienterait les crédits ainsi libérés pour le climat, ainsi en est-il des 1 000 milliards de dollars par an d’aide aux pays pauvres réclamé lors de la COP26 par ces derniers.
Une banque du climat pourrait aussi financer massivement les politique d’atténuation et d’adaptation pour les pays les plus démunis, en lien avec la banque mondiale et le FMI dont on doit redéfinir les missions. Il s’agit aussi de réorienter les accords commerciaux et de libre échange pour qu’ils intègrent les contraintes climatiques, garantir la diffusion des brevets des meilleurs technologie bas carbone existantes.
C’est ce chemin que le PCF propose d’engager pour le monde, à la hauteur du constat alarmant du GIEC, afin d’affronter les grands défis de l’Anthropocène dont le changement climatique est l’une des composantes.
S’appuyer sur la science et les scientifiques pour agir et maintenir une Terre habitable
La synthèse du 6e rapport du GIEC constitue l’aboutissement d’un travail énorme de centaines de scientifiques du monde entier qu’il faut saluer. Ce rapport souligne la certitude que l’influence humaine est la seule cause du changement climatique en cours.
La trajectoire actuelle d’émissions de gaz à effet de serre nous conduirait à un réchauffement catastrophique de 3 degrés en 2100, et à une élévation du niveau de la mer qui durera plusieurs siècles voire plusieurs millénaires, avec des conséquences dramatiques pour des milliards d’humains, essentiellement les plus pauvres, qui sont de surcroît les moins responsables de l’historique des émissions.
En résumé, le rapport montre que si l’humanité est responsable du réchauffement climatique en cours, elle a toutefois aussi les moyens de s’adapter aux conséquences inévitables de celui-ci, et surtout de l’atténuer pour maintenir la planète habitable.
La France est déjà fortement marquée par les effets du changement climatique. Les canicules et sécheresses qui frappent la métropole l’illustrent, tout comme l’élévation du niveau de la mer qui augmente la fréquence des submersions et l’intensification des événements extrêmes dans les territoires d’outre-mer.
Pour relever le défi climatique, il est essentiel de renforcer la recherche scientifique et l’observation opérationnelle des territoires et du climat, de rapprocher le délai entre science et politique afin que les politiques d’adaptation et d’atténuation se fondent sur la connaissance la plus à jour.
Pour décliner ces objectifs, la France doit massivement investir dans sa recherche en redonnant des crédits pérennes à ses laboratoires ; Les activités de service public de production de connaissances opérationnelles doivent être sanctuarisée et servir d’appui aux politiques d’adaptation et d’atténuation.
Celles-ci doivent s’inscrire dans une déclinaison fidèle de ce qui doit permettre de respecter les Accords de Paris. Il faut ainsi massivement investir dans l’isolation des bâtiments, les transports en commun en substitution de la motorisation thermique, dans les énergies neutres en carbone et aller vers une plus grande électrification des usages finaux, en appuyant la production électrique sur un mix diversifié prenant le nucléaire comme socle pilotable.
L’agriculture doit évoluer pour être plus économe en eau, et développer les puits naturels de carbone que sont les forêts, la végétation et les sols, dont l’efficacité repose sur la bonne santé biologique ; l’évolution vers un régime alimentaire moins carné contribuera à une plus faible consommation d’eau et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Le respect des Accords de Paris mérite enfin des initiatives diplomatiques ambitieuses, ne laissant pas les COP successives s’enliser dans l’inaction et la paralysie organisée par les lobbies climaticides ; les prérogatives du Haut Conseil pour le Climat doivent être élargies et ne pas évaluer que les politiques publiques à l’aune des exigences climatiques, mais aussi l’action privée.
La saignée du ministère de l’écologie et des établissements publics qui en dépendent doit être stoppée ; leurs missions et périmètres doivent être redéfinis et leurs moyens augmentés, et mis au service d’une politique ambitieuse de connaissance exhaustive et pérenne du système climatique et de la biodiversité.
Pour une planète habitable qui comptera bientôt 9 milliards d'habitants en 2050 , préservant le climat, les ressources, il faut un tout autre système économique sortant du critère du profit immédiat, tenant compte des enjeux de long terme et mettant le développement humain au centre. Un monde où la coopération serait la règle, la décroissance des dépenses d'armement engagée, et l’arrêt des armes nucléaires sérieusement envisagé et inscrite à l’agenda : on réorienterait les crédits ainsi libérés pour le climat, ainsi en est-il des 1 000 milliards de dollars par an d'aide aux pays pauvres réclamé lors de la COP26 par ces derniers.
Une banque du climat pourrait aussi financer massivement les politique d’atténuation et d’adaptation pour les pays les plus démunis, en lien avec la banque mondiale et le FMI dont on doit redéfinir les missions. Il s’agit aussi de réorienter les accords commerciaux et de libre échange pour qu'ils intègrent les contraintes climatiques, garantir la diffusion des brevets des meilleurs technologie bas carbone existantes.
C’est ce chemin que le PCF propose d’engager pour le monde, à la hauteur du constat alarmant du GIEC, afin d’affronter les grands défis de l’Anthropocène dont le changement climatique est l’une des composantes.
Les salariés de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire étaient en grève, ce 20 février, pour s’opposer au démantèlement de leur structure. Leurs inquiétudes en matière de prévention des risques sont fortes.
Composé d’experts et de chercheurs, l’institut produit des évaluations qui permettent à l’ASN, gendarme du nucléaire, de prendre ses décisions.
Eric Cabanis/AFP
«On vient de faire un bond de vingt-cinq ans en arrière», se désole Philippe Bourachot, délégué syndical central CGT de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Sans aucun préavis ni plus de concertation, le salarié a appris, le 8 février, aux côtés de ses 1750 collègues, que le gouvernement prévoyait de démanteler l’institut, pourtant spécialisé en matière de recherche et d’expertise sur les risques nucléaires et radiologiques.
L’annonce leur a été faite au cours d’une téléconférence en quelques minutes, sans plus de cérémonie. «Il y a d’abord eu un abattement général. Puis une remise en question: qu’avons-nous fait de mal?» relate-t-il.
Une évaluation indépendante
Cette question, tous les salariés et de nombreux experts se la sont posée. Mais peu d’éléments permettent d’y répondre. «Quand on regarde les bilans annuels, les avis de l’Autorité de sûreté nucléaire, aucune critique radicale de notre fonctionnement n’a jamais été formulée», confirme François Jeffroy, délégué syndical central CFDT. Pourtant, dans un communiqué, le ministère de la Transition énergétique pose bien les fondements de la disparition de l’institut.
Ses missions seraient absorbées par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le Commissariat à l’énergie atomique et le délégué à la sûreté nucléaire et à la radioprotection pour les activités et installations intéressant la défense. Avec pour objectif, précise le document, de «fluidifier les processus d’examen technique» et «renforcer l’indépendance du contrôle en matière de sûreté nucléaire».
La disparition de l’IRSN ne fera pourtant rien de tel, préviennent les salariés. Aujourd’hui composé d’experts et de chercheurs, l’institut produit une évaluation indépendante, grâce à laquelle l’ASN, gendarme du nucléaire, prend ses décisions. Une dualité indispensable pour garantir le bon fonctionnement du système et la confiance des citoyens, explique l’intersyndicale CGT, CFDT et CFE-CGC.
Un projet dangereux et incohérent
«C’est très important que l’expertise ne soit pas réalisée sous influence, sous le cadrage de la décision politique», analyse François Jeffroy de la CFDT. «L’IRSN a été créé après l’accident de Tchernobyl pour éviter les collusions entre les instances qui garantissent la sûreté nucléaire et les exploitants des sites. Nous allons perdre une indépendance précieuse», ajoute son homologue de la CGT.
En séparant l’expertise du nucléaire civil et de défense dans différentes structures, le projet ouvre également la porte à une gestion différenciée de risques nucléaires similaires. «Ça n’a pas de sens», souffle le salarié.
Alors, pourquoi une telle décision de la part du ministère?«On n’en sait rien, aucune information n’a été mise sur la table», déplore François Jeffroy. L’intersyndicale a toutefois bien une hypothèse . «Est-ce que les avis très fouillés que l’IRSN produit, et rend systématiquement publics, gênent le gouvernement et les exploitants, dans cette période de relance du nucléaire?» s’interroge Philippe Bourachot, qui craint que l’exécutif ne cherche à affaiblir la sûreté nucléaire pour construire de nouveaux réacteurs plus rapidement. Emmanuel Macron a en effet annoncé vouloir construire six nouveaux EPR, qui pourraient entrer en service à partir de 2035.
Rassemblés à Paris pour dénoncer ce projet dangereux et incohérent à l’appel de l’intersyndicale, les salariés de l’IRSN sont désormais déterminés à faire échouer le démantèlement de leur institut. Puisque la suppression de la structure devrait être ajoutée au projet de loi pour l’accélération du nucléaire via un amendement, examiné à l’Assemblée nationale la semaine prochaine, tous essayent maintenant de convaincre les députés de la dangerosité de la mesure.
Lampadaires publics, vitrines, bureaux, maisons, néons de panneaux publicitaires, phares de voitures… Difficile d’échapper aujourd’hui aux sources lumineuses qui nuisent à l’obscurité de la nuit. Plus de 80% de la population mondiale vit sous un ciel voilé par les éclairages en tout genre.
Ce qui n’a rien d’anodin. Car cette photopollution, identifiée depuis des années, a des conséquences néfastes sur les écosystèmes et même sur la santé humaine. Pour autant, cette prise de conscience n’a que peu d’effet jusqu’ici. Au contraire, la pollution lumineuse a tendance à s’accentuer, surtout aux extrémités de la nuit, et en particulier dans les zones urbaines où la Voie lactée n’est déjà plus visible.
L’ampleur de ce phénomène a été sous-estimée, affirme un récent rapport publié dans la revue Science, montrant que chaque année, entre 2011 et 2022, le ciel a absorbé 9,6% de luminosité supplémentaire. Là où nous percevions 250 étoiles il y a douze ans, nous n’en voyons plus désormais qu’une centaine.
Pour établir un bilan de la couverture stellaire visible à l’œil nu, l’équipe de scientifiques dirigée par Christopher Kyba, astrophysicien au Centre allemand de recherche des sciences de la Terre, à Potsdam, a exploité plus de 51000 observations du ciel nocturne. Ces données ont été fournies dans le cadre du programme international Globe de nuit, dit «de science participative», avec la collaboration de citoyens volontaires du monde entier, mais majoritairement d’Europe et d’Amérique du Nord.
Une croissance de 7 à 10% par an
Jusqu’à présent, les chercheurs mesuraient la photopollution grâce aux observations satellitaires de la Terre, mais ces instruments ont une sensibilité limitée. L’éclairage à diode électroluminescente (LED), notamment, échappe à leur vigilance. Alors que les mesures officielles évaluent l’augmentation de la pollution lumineuse, en Europe et aux États-Unis, à 2% depuis 2010, elle croîtrait en moyenne de 7 à 10% par an dans la bande visible par l’homme.
Selon Sébastien Vauclair, astrophysicien et fondateur du bureau d’études spécialisé dans la pollution lumineuse, DarkSkyLab, «les résultats de cette étude semblent robustes malgré un échantillonnage statistique assez limité au regard du territoire couvert». À sa connaissance, il s’agit de «la première étude de science participative avec assez de retours pour tirer une conclusion». Toutefois, tempère-t-il, «comparer ce genre de mesure avec les résultats obtenus à partir d’images satellites est un peu hâtif», car «les différents moyens d’acquisition de données sont complémentaires et il faut les combiner pour lever les biais».
Malgré ces nuances, la conclusion des scientifiques est unanime:«Le ciel nocturne s’éclaircit rapidement.» En France, où sont comptabilisés 11 millions de points lumineux liés à l’éclairage public et plus de 3,5 millions d’enseignes commerciales, cette pollution s’accroît fortement depuis trente ans. Il ne demeure dans l’Hexagone que de très rares endroits où la lumière nocturne est quasi naturelle, comme le célèbre «triangle noir du Quercy» ou une portion de la Corse.
Comment expliquer une telle augmentation de la photopollution?
Première cause: la multiplication de nouvelles sources, sans oublier, comme le note Sébastien Vauclair, que«certains pays accèdent à peine à l’électricité».
Deuxième cause: l’évolution de la nature des éclairages, notamment sur les continents européen et nord-américain, marquée par l’explosion, depuis vingt ans, des lampes «blanches» comme les LED, plus puissantes, plus économiques, mais aussi plus nocives.
Les conséquences néfastes de la pollution lumineuse sont d’abord écologiques. L’excès d’éclairage détruit l’habitat d’un grand nombre d’espèces, en particulier d’insectes. La présence de lumières dans la nuit perturbe la biodiversité et le rythme circadien (cycle biochimique de 24 heures) qui régule le vivant. «La pollution lumineuse,souligne Sébastien Vauclair, est une des causes principales de la disparition de la biodiversité au même titre que les pesticides. Or, une très grosse partie de la pollinisation est faite par des insectes et papillons nocturnes.»
Un des plus anciens patrimoines communs de l’humanité
La pollution causée par la lumière artificielle est aussi un problème pour l’observation astronomique du ciel. La possibilité d’admirer un beau ciel étoilé a même disparu pour une grande partie de la population. «On est en train de perdre un bien précieux, le plus vieil héritage commun de l’humanité, l’accès à la voûte étoilée», regrette Éric Lagadec, astrophysicien à l’Observatoire de la Côte d’Azur. «Connaître le ciel, note-t-il, rend humble et permet de mieux comprendre la place de l’humanité dans le cosmos.»
Contempler un ciel nocturne est un des plus anciens patrimoines communs de l’humanité, appellation que l’ONU envisage d’ailleurs de lui accorder. Plus que jamais, comme l’écrivait Apollinaire en d’autres circonstances, «il est grand temps de rallumer les étoiles»…
Environnement Condamnée, la France avait jusqu’au 31 décembre 2022 pour rentrer dans les clous de ses objectifs de baisse des émissions de gaz à effet de serre.
La pollution atmosphérique cause la mort de milliers de personnes par an. Philippe Huguen/AFP
Le 14 octobre 2021, la France entrait dans le triste cercle des États condamnés pour inaction climatique. Ce recours devant les tribunaux par un collectif d’ONG avec le soutien de plus de 2 millions de citoyens, baptisé l’«Affaire du siècle», avait fait grand bruit. Le tribunal administratif a donc fixé une date butoir – le 31 décembre 2022, en l’occurrence – pour que l’État atteigne les objectifs qu’il s’était lui-même assignés.
Émissions de gaz à effet de serre, réduction de la pollution atmosphérique, rénovation énergétique des bâtiments, transition agricole ou énergétique, force est de constater que le compte n’y est pas. «La France n’a pas pris la mesure de cette condamnation», se désole Élise Naccarato, de l’ONG Oxfam France, alors qu’à grand renfort de communication Emmanuel Macron se rêve pourtant en président d’une transition réussie.
Si son bilan le contredit, les ONG ne se contenteront pas de prendre acte. «Nous allons retourner devant la justice et réclamer des astreintes financières», avertit Justine Ripoll, de l’ONG Notre affaire à tous. Une question de justice environnementale ainsi que de justice sociale à l’heure où les plus précaires paient le prix fort des retards accumulés.
Des émissions qui stagnent
Alignée sur les positions européennes, la France vise la neutralité carbone à horizon 2050. Si l’objectif est louable, les mesures nécessaires à sa mise en application font cruellement défaut. Dans son baromètre mensuel, le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique – missionné par le gouvernement – dresse un bilan implacable: sur les neuf premiers mois de2022, les émissions nationales n’ont reculé que de 0,3% en moyenne par rapport à 2021, enregistrant même une augmentation de près de 3,5% sur le seul mois de septembre.
En cause, entre autres, l’envolée de la consommation de gaz via la réactivation de centrales thermiques pour pallier la mise à l’arrêt de la moitié du parc nucléaire tricolore. Or, pour atteindre son objectif de neutralité carbone, la France aurait dû baisser ses émissions de 16 millions de tonnes de gaz à effet de serre sur l’année. Paris est loin du compte.
Les fossiles ont le vent en poupe
Le développement des énergies renouvelables est l’un des dossiers sur lequel la France – seul pays de l’Union européenne à ne pas avoir atteint ses objectifs de 2020 – a pris le plus de retard. «Depuis octobre 2021, face à la crise énergétique et la crise géopolitique, la réponse de l’État a été de réinvestir dans les énergies fossiles et de rouvrir des centrales thermiques», déplore Justine Ripoll.
«Dans le projet “pouvoir d’achat” voté cet été, il n’y a même pas un mot sur les renouvelables», poursuit la militante, qui dénonce une «stratégie court-termiste», incapable d’apporter une réponse pérenne à une crise énergétique qui promet de durer. Saisi sur le cas de l’installation d’un terminal méthanier flottant au Havre, le Conseil constitutionnel a pour sa part rappelé, en août dernier, que «la préservation de l’environnement doit être recherchée (…) et que les choix destinés à répondre aux besoins du présent ne doivent pas compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins».
La rénovation énergétique au ralenti
En France, près de 5 millions de logements sont des passoires énergétiques. Mal isolés, difficiles à chauffer l’hiver et à rafraîchir l’été. À lui seul, le secteur représente 17% des émissions globales de gaz à effet de serre sur l’année 2021. Loin derrière ses voisins européens, la France accumule «un retard important sur la trajectoire de la stratégie nationale bas carbone dans ce secteur», soulignait, il y a quelques semaines, le Haut Conseil pour le climat (HCC).
Si l’État a bien fléché 7 milliards d’euros de son plan de relance à la rénovation énergétique et débloqué le dispositif d’aides aux particuliers MaPrimRénov’, «le volume global des aides est très insuffisant pour avoir un réel impact», souligne Greenpeace. D’autant que les 700000 subventions individuelles accordées en 2021 n’ont permis qu’à 2500 logements de sortir de la liste des passoires thermiques, relève la Cour des comptes.«À ce rythme,ironise l’économiste Maxime Combes , il faudra plus de 1900 ans pour toutes les rénover.»
Le difficile tournant agricole
Avec 19% du total des émissions de gaz à effet de serre, l’agriculture est le deuxième secteur le plus émetteur en France après les transports. Or, dans ce domaine, la France peine à engager le virage de la décarbonation. Paris s’était pourtant engagé, entre autres, à augmenter la surface cultivée dédiée à l’agriculture biologique, fixée à 32% de l’ensemble des terres, à horizon 2032. Spécialisé dans l’accompagnement de la transition, le cabinet de conseil Carbone 4 a dressé le bilan, et il s’avère mauvais.
Selon ses chiffres, «la part de l’agriculture biologique dans la surface agricole utile en 2030 évoluerait très faiblement de 19% à 20%, toujours bien en deçà de la cible fixée». Idem en ce qui concerne la réduction de la taille des cheptels bovins ou la part des déjections méthanisées: Carbone 4 constate un inquiétant statu quo. En aggravant la crise de l’approvisionnement, la guerre en Ukraine a en outre rebattu les cartes. «À peine les opérations militaires déclenchées par Moscou, les lobbyistes européens ont immédiatement exigé la suspension des quelques maigres avancées dans le domaine», déplore Justine Ripoll.
Un air vicié par les transports
Largement liée aux émissions de l’industrie, mais surtout des transports, la pollution de l’air est un dossier sur lequel la France a également été condamnée. Le 17 octobre dernier, le Conseil d’État exigeait ainsi du gouvernement le paiement d’une amende record de 20 millions d’euros d’astreinte pour ne pas avoir agi significativement sur la réduction de la pollution atmosphérique, qui cause la mort de milliers de personnes par an.
«Le transport est l’un des secteurs où les émissions augmentent et passer de la voiture thermique à la voiture électrique ne suffira pas», explique Élise Naccarato. «Il va falloir accélérer, investir dans les transports publics, rapprocher les centres de vie et de travail en repensant l’aménagement urbain… conclut la militante . Il faut sortir de cette logique à court terme qui accumule en réalité des mesures superficielles.»
Depuis 2012, le groupe Saint Gobain (CAC 40) est propriétaire de l’usine Placoplatre de Vaujours. Les terrains de proximité ont la particularité d’avoir été durant des années (1955/ 1997) le champ d’opérations militaires avec le CEA, expérimentant dans ses casemates les explosions préparatoires au nucléaire.
Aujourd’hui Placoplatre, 1er site de transformation en Europe, veut faire alléger les servitudes mises en place par les préfets pour pouvoir exploiter à « ciel ouvert » pendant 48 ans et extraire les 7 millions de tonnes de gypse contenus dans 42,6 hectares de terrain.
Ces servitudes d’utilité publique visent à limiter l’occupation du site afin d’éviter les risques de contamination résiduelle de substances radioactives et pyrotechniques. Malgré les alertes des chercheurs du GIEC sur l’impact de l’intervention humaine pour une exploitation maximum des ressources, les décisions de la COP 21 au Bourget, les bouleversements climatiques et les nombreuses alarmes sur la disparition de multiples espèces, pour Placoplatre les conséquences sur la biodiversité seraient« faibles » et « négligeables » !
L’étude d’impact de la faune et la flore mentionne la présence de 58 espèces protégées dont 25 à fort enjeux de conservation ! Les 17 hectares de terres boisées, zones humides, étangs et prairies menacés de destruction constituent leur habitat naturel. C’est aussi un ilot de fraicheur avec des arbres jouant un rôle de régulateurs.
Dans ce cadre, que deviennent les trames verte, bleue, noire (travail de nuit et luminosité) et les paysages vallonnés des villes de Vaujours, Coubron et Courtry ? Pour le SDRIF de 2013 c’était des espaces boisés et naturels à préserver et à valoriser et des carrières de gypse d’intérêt national !
Déjà en 2018 les mobilisations avaient fortement interpellé sur ce projet, l’exploitation par cavage était préférée. Rien ne lève actuellement les interrogations sur les principaux risques environnementaux sur l’eau, les sols et sous-sols, la destruction d’un milieu naturel pour plusieurs dizaines d’années, les nuisances de l’exploitation (bruit, explosion, pollution de l’air, poussière, circulation, etc…) pour le cadre de vie des habitants des villes riveraines.
Il n’est donné aucune information confirmée sur la distance minimale des tirs avec des explosifs utilisés lors de l’exploitation pour éviter la fragmentation des galeries souterraines, (minimum 300 mètres). Il n’est rien dit non plus sur les mesures organisationnelles et techniques pour répondre aux accidents et risques industriels sur ce site.
L’exploitation est annoncée à « ciel ouvert » du lundi au vendredi de 4h à 22h mais rien sur la pollution sonore et atmosphérique, les poussières industrielles, l’impact sur le quotidien des salariés et riverains, déjà impactés par plus de 300 camions par jour ! Il n’est pas démontré que « les compensations » de comblements et de « greenwashing » correspondent à l’équivalent écologique, social et environnemental entre les pertes et les mesures prévues.
Pour toutes ces raisons le MNLE-93 et Nord Est Parisien émet un avis défavorable
Même s’il est loin d’être parfait, l’accord international de la COP15 en faveur de la préservation de la biodiversité, conclu lundi à Montréal sous l’égide des Nations unies, est un premier pas indispensable dans la lutte globale contre les menaces que fait peser sur notre environnement l’«anthropocène».
Ou plutôt faut-il dire le «capitalocène», cet autre nom de l’ère géologique actuelle que certains scientifiques commencent à utiliser, car il a le mérite de prendre en compte la prédominance des critères ravageurs pour notre planète imposés par le capital sur l’activité humaine.
L’accord de Montréal vient combler le vide juridique existant en matière de protection du vivant. À la différence des activités ayant un impact sur le climat, soumis au cadre posé par les accords de Paris ratifiés par la COP21 en 2015, aucune convention ne fixait les objectifs et les engagements des nations touchant aux équilibres de la faune et de la flore.
C’est chose faite avec cet accord par lequel les États s’engagent, d’ici à 2030, à préserver 30% des terres et des mers du globe, à réduire de moitié les risques liés à l’usage de pesticides ou encore à favoriser l’agroécologie.
Certes, ces engagements ne sont qu’un début et ne suffiront pas à inverser une tendance terriblement mortifère pour l’humanité et le vivant. Ils appellent plus largement à un changement complet de mode de production, d’échange et de consommation – en clair, une révolution – qui substitue d’autres critères, sociaux, démocratiques, économiques et écologiques, à ceux de la rentabilité et du profit.
Outre le caractère peu contraignant de cet accord, les moyens financiers demeurent limités, avec 30 milliards par an versés par les pays riches jusqu’en 2030. Et quand on sait le bilan des précédents objectifs d’Aichi sur la biodiversité signés en 2010 – aucun n’a été atteint –, on est en droit d’être sceptique. En ce domaine comme dans tant d’autres, la volonté politique est déterminante. Ce qui justifie l’espoir est que les temps changent. 2023 ne sera pas 2010, la conscience écologique des peuples ne cesse de se renforcer. C’est sur eux qu’il faut compter.
Environnement La conférence des Nations unies sur la biodiversité, ou COP15, s’ouvre ce mercredi au Canada. L’enjeu des négociations est de taille: adopter un cadre mondial de protection du vivant, l’équivalent de l’accord de Paris sur le climat.
Quelques jours seulement séparent les deux événements. Tout juste achevées les négociations internationales sur le climat de Charm el-Cheikh (Égypte) s’ouvre à Montréal (Canada), ce mercredi, la COP15 sur la biodiversité.
Quinze jours durant et sous l’égide de l’ONU, les négociateurs de 196 États vont devoir définir et adopter un nouveau «cadre mondial sur la diversité biologique» visant à stopper la perte de nature d’ici à 2030. Une nomenclature commune censée prendre le relais des objectifs d’Aichi, adoptés au Japon en 2010 et pour une décennie.
«Si ce rendez-vous peut paraître moins visible que la COP climat, il revêt une importance cruciale, insiste d’emblée Véronique Andrieux, présidente du WWF France. Il est un jalon clef pour l’avenir.» Attendue de pied ferme par la société civile et la communauté scientifique, la COP15, placée sous présidence chinoise, devait initialement se tenir en octobre 2020 à Kunming (Chine), avant d’être reportée à quatre reprises en raison de la pandémie.
«Depuis deux ans, la communauté internationale navigue à vue sur la question de la biodiversité, sans destination, sans mission, sans feuille de route et sans moyens dédiés», déplore Pierre Cannet, directeur du plaidoyer pour le WWF France.
L’enjeu de cet accord mondial – qui serait à la biodiversité ce que l’accord de Paris fut pour le climat – est décisif. Mais, dans un contexte international marqué par la guerre en Ukraine, la crise énergétique, l’envolée généralisée des prix et les tensions grandissantes entre la Chine et les États-Unis, les conditions sont particulièrement adverses.
S’il faut de toute urgence un remède, c’est que le diagnostic, posé de longue date par les scientifiques et largement documenté, est alarmant. «Un million d’espèces sont en voie d’extinction – dont les trois quarts en mer –, les populations de vertébrés sauvages sont en déclin de 69 % depuis 1970 et six des neuf limites planétaires ont été atteintes, dont deux pour la seule année 2022», égrène Véronique Andrieux.
La perte de nature favorise les zoonoses
Cette perte de nature, partout, menace la sécurité alimentaire de centaines de millions de personnes, dégrade l’accès à l’eau et favorise les zoonoses (maladies infectieuses transmises par l’animal à l’homme). C’est sur ce constat que les scientifiques s’appuient pour exhorter à un changement radical de notre rapport au vivant. D’autant que préserver la nature est également indispensable dans la lutte contre le réchauffement climatique. «Les forêts stockent 18% des émissions mondiales de CO2 », rappelle Véronique Andrieux, or, chaque année, poursuit-elle, «l’équivalent de la superficie du Portugal est déforesté».
Le programme de travail des négociateurs de Montréal est chargé. Car obtenir un accord-cadre qui réponde aux enjeux oblige à clarifier les positions, à trancher des débats parfois houleux, à imposer, enfin, que les objectifs pris soient ambitieux et tenus, ce qui implique la mise en place d’un mécanisme de suivi efficace.
La première des exigences, explique Pierre Cannet, doit être «la préservation et la restauration des écosystèmes», à l’heure où 75 % des terres du globe ont été atteintes par les activités anthropiques. «Peu d’espaces sont encore épargnés et nous avons besoin de sanctuariser 30% des terres et des mers, de le faire en bonne intelligence, en lien avec les peuples autochtones et les populations locales concernées», poursuit le directeur du plaidoyer du WWF France.
Dans les discours officiels, cette revendication fait plutôt consensus, à l’instar de la France et de l’Union européenne, dont le mandat de négociation comporte l’ambition de 30 % d’aires protégées (là où les objectifs d’Aichi fixaient cette part à 15 %). Mais Paris, par son intense travail de lobbying, a fait disparaître du mandat de l’UE l’impératif de placer 10 % des terres et des mers sous protection stricte, conditions sine qua non pour permettre leur régénération effective.
Transformation progressive de l’agriculture
En parallèle, les 196 États devront également s’entendre sur la réduction globale de l’empreinte écologique de nos sociétés. L’un des points d’achoppement des négociations internationales réside, sur ce chapitre, dans la transformation progressive de l’agriculture et des modes de production alimentaires qui «ont, de loin, le pire effet sur la biodiversité», relève Nele Marien. «Les monocultures couvrant de vastes étendues de terres sont plus vulnérables aux maladies et donc plus dépendantes aux pesticides», poursuit la coordinatrice du programme forêts et biodiversité aux Amis de la Terre International.
Enfin, «une des parties les plus critiques de la négociation de la COP15 concerne la mobilisation des ressources, en particulier des ressources financières, pour l’action au service de la biodiversité dans les pays du Sud», note Sébastien Treyer, directeur général de l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales).
«Il faut multiplier les investissements et rediriger les flux financiers vers la biodiversité», abonde Pierre Cannet. Globalement, le WWF estime les besoins annuels mondiaux entre 700 et 900 milliards de dollars pendant dix ans quand, aujourd’hui, les financements en faveur de la biodiversité s’établissent à «seulement 120 à 140milliards de dollars par an». Si les chiffres peuvent donner le vertige, l’ONG les met en perspective en rappelant que les subventions et les aides publiques jugées néfastes pour l’environnement atteignent 1800milliards de dollars annuels, dont 80% bénéficient aux secteurs des énergies fossiles, de l’agriculture et de l’eau.
Cette COP15, décrite souvent comme «COP de la décennie», est, de l’avis de tous les observateurs, décisive. «Les annonces et les discours ne suffisent plus. Face à la gravité de la crise, il faut un accord global, il est impératif d’adopter un cadre», conclut Véronique Andrieux.
Reste que, contrairement à la COP27 de Charm el-Cheikh, qui a vu défiler en grande pompe les chefs d’État du monde entier, aucun d’entre eux ne se rendra à Montréal, la présidence chinoise n’ayant officiellement invité que les ministres chargés des dossiers concernés.
Parlement Face à une droite hostile, la Macronie compte sur le ralliement des voix d’une partie de la Nupes pour faire passer son texte. Socialistes et écologistes pourraient le voter, mais communistes et insoumis dénoncent une loi «au service du marché».
Pour le député PCF Sébastien Jumel, « il n’y a aucune concession profonde » dans ce texte. Romain Gaillard/Réa
Romain GAILLARD/REA
Maintenant qu’elle est minoritaire au Palais-Bourbon, la Macronie devrait peut-être investir dans une minerve. L’accessoire pourrait lui être utile. Après avoir fait les yeux doux à la droite sénatoriale, l’exécutif risque le torticolis en se tournant maintenant, à l’Assemblée, du côté gauche de l’hémicycle.
Son objectif? Faire adopter sa loi d’accélération des énergies renouvelables (EnR), dont l’examen débute, en séance publique, ce lundi. Et visiblement, il ne peut pas compter sur les suffrages des «Républicains». La droite ne veut pas soutenir un texte sans droit de veto des maires sur l’installation d’éoliennes ni leur interdiction à moins de 40 kilomètres des côtes.
L’exécutif a donc décidé de changer de pied au moment de l’arrivée, à l’Assemblée, de la loi EnR pour son examen dans les commissions des Affaires économiques et du Développement durable. «Contrairement à la ministre de la Transition énergétique, je n’ai jamais cru possible que LR soit un allié sur le texte. La seule majorité possible est avec la gauche», glisse un macroniste de la seconde commission. Lors des deux dernières semaines, les différentes composantes de la Nupes ont obtenu, à divers degrés, quelques avancées.
Les «broutilles» de la majorité
Les écologistes se réjouissent d’avoir gagné «une meilleure protection de la biodiversité» et «un meilleur partage des productions de ces énergies renouvelables». Le président du groupe socialiste, Boris Vallaud, prend un autre exemple dans le Huffington Post:«Nous avons obtenu le passage de 50% à 60% des toitures recouvertes de panneaux solaires sur les bâtiments nouveaux, hors logement».
Les insoumis notent des progrès avec «la suppression des dérogations au développement du photovoltaïque». Le groupe GDR a, lui, réussi à faire adopter huit amendements mais «sur des broutilles», d’après Sébastien Jumel.
Et c’est bien là le problème pour les communistes:«Il n’y a aucune concession profonde. C’est un texte libéral au service du marché. On peut difficilement décorréler la volonté de l’exécutif d’accélérer les EnR de son arrière-pensée visant à renforcer la mainmise du marché et démanteler EDF», regrette Sébastien Jumel.
En l’état, les députés communistes «voteront contre». La FI déplore aussi une loi qui manque d’ambition, «loin du texte de planification écologique et d’écologie populaire dont nous avons besoin». Le gouvernement compte sur une abstention des insoumis, qui continuent d’hésiter.
Seuls les écologistes et les socialistes tendent la main, malgré un projet de loi «largement insuffisant». Les premiers cités veulent «continuer le dialogue»,notamment pour «un partage de la valeur au service de la transition et des services publics».Les seconds n’excluent pas de voter «un texte enrichi» qui régule «le déploiement des panneaux solaires sur les terres agricoles».