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economie

Coûts et Coûts

13 Février 2015, 10:18am

Publié par PCF Villepinte

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Docteurs Diafoirus

18 Avril 2013, 06:30am

Publié par PCF Villepinte

Les chercheurs scientifiques à la recherche à une solution liquide. stock photography 

 

Le rapport qui a imposé les politiques d'austérité est totalement faux

Social-Eco

 

 

- le 17 Avril 2013

 

Une étude influente signé en 2010 par deux économistes de renom et qui concluait qu'une dette élevée dans les pays riches s'accompagnait nécessairement d'une récession, donc imposait des mesures d'austérité, était truffée "de graves erreurs".

C'est ce qu'ont découvert trois universitaires américains dans des travaux récents. "Cette étude a été abondamment citée pour appuyer l'idée que la dette publique était la question du jour. Mais leurs auteurs ont commis de graves erreurs", a affirmé ce jeudi à l'AFP l'un de ces universitaires, Michael Ash, professeur d'économie à l'Université Amherst du Massachusetts.

Harvard et FMI

L'étude controversée est l'oeuvre de deux économistes de Harvard, Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff, ancien chef économiste du Fonds monétaire international entre 2001 et 2003. Dans leurs travaux publiés en 2010, ils avaient conclu que les périodes où la dette publique des pays riches avait dépassé 90% de leur produit intérieur brut correspondaient, en moyenne, à des récessions de l'ordre de -0,1%.

Publiée en plein coeur de la crise de la zone euro, cette étude a été abondamment commentée et a notamment servi de référence aux républicains lors de la campagne présidentielle américaine pour pousser à plus d'austérité et moins de dépenses publiques.

Série d'erreur et tri des données

Les travaux publiés cette semaine par les trois économistes du Massachusetts aboutissent à une conclusion radicalement différente: en étudiant la même période, ils estiment que la croissance économique des pays avec ce ratio de dette a en réalité été de +2,2%.

"Tout cela est parti du travail d'un de nos étudiants qui n'arrivait pas aux mêmes résultats que Rogoff et Reinhart. Nous avons travaillé dur sur la question pour finir par découvrir qu'ils avaient commis une série d'erreurs", a ajouté M. Ash.

Dans leur étude, les trois universitaires accusent même leurs collègues d'Harvard d'avoir procédé "à un tri des données" et assurent que leurs nouvelles conclusions doivent conduire à revoir "les objectifs d'austérité" défendus en Europe ou aux Etats-Unis. "Ce serait vraiment une très mauvaise décision pour un gouvernement d'utiliser ce seuil de 90%", estime M. Ash. De quoi remettre en question les politiques d'austérité imposées par l'Union européenne, le FMI et la Banque centrale européenne, reprises à leur compte par le gouvernement français dans son programme de stabilité publié ce mercredi.

Défense très mauvaise

Mis en cause, Mme Reinhart et M. Rogoff ont assuré dans le Wall Street Journal que les résultats de cette nouvelle étude étaient du "même ordre" que leurs propres conclusions s'agissant des données pays par pays. Sur son blog, le Prix Nobel d'économie Paul Krugman a renoncé à prendre leur défense en jugeant leur réponse "vraiment très mauvaise".

  • A lire aussi:

Le FMI le confirme: l'austérité procède d'une erreur de calcul

S.G.

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Extrait de: Newsletter d'Economie et politique

12 Avril 2013, 15:37pm

Publié par PCF Villepinte

 

Pourquoi la crise actuelle est-elle « systémique » ? [1re Partie]

http://www.economie-politique.org/sites/default/files/46-48df_f_0.pdf

 

Nombreux sont ceux qui, évoquant la crise que traverse l’économie mondiale, parlent de « crise systémique ». Que faut-il entendre par là ? Pour certains, seul serait concerné le système financier et non le capitalisme dans sa globalité. Mais si la crise met en cause tout le système, sur quoi peut-elle déboucher ? On passe dès lors du diagnostic de crise à la réflexion sur l’alternative qui se doit d’être, elle aussi, systémique.

I. Crises et crise systémique
À la redécouverte de l’analyse systémique

On pourrait se demander cependant, en plagiant le titre d’un ouvrage d’Alain Badiou : « De quoi cette crise de 2007-2012 est-elle le nom ? » à ne pas répondre à cette question stratégique, les tenants du conformisme libéral risquent gros. C’est ainsi que quatre éminents membres du Conseil d’analyse économique, structure chargée d’éclairer les choix économiques du gouvernement français, dans un rapport daté du début de 2010 (1) se contentent de définir la crise comme « globale ». « La crise qui débute en 2007, écrivent-ils, est globale en ce sens qu’elle affecte tous les pays. Mais aussi parce qu’elle touche à tous les segments de la finance et de l’économie. Depuis les premiers soubresauts en 2007, la crise n’a, en effet, cessé de muter : elle a successivement pris la forme d’une crise immobilière, d’une crise de la finance structurée, d’une crise de liquidité, d’une crise bancaire, d’une crise boursière, d’une crise de confiance, et stade ultime, d’une crise économique ». Mais, l’on ne peut s’en tenir à cette seule description des entrelacs d’une crise qui, pour aucun des auteurs, ne sont présentés comme les manifestations du délitement d’un système.

Fin septembre 2008, avec son sens des enjeux politiques, Nicolas Sarkozy était allé au-delà. Il avait très vite mesuré l’importance d’une qualification de la crise. Dans un discours prononcé à Toulon, peu de temps après la faillite de Lehman Brothers et l’effondrement financier qui s’en est suivi, il déclarait : « La crise financière n’est pas la crise du capitalisme. C’est la crise d’un système qui s’est éloigné des valeurs les plus fondamentales du capitalisme, qui a trahi l’esprit du capitalisme ». Mais on ne peut exorciser les démons du capitalisme par des artifices de langage. Le capitalisme financiarisé et mondialisé est la figure actuelle du capitalisme et la crise de 2007-2008 l’expression de son évolution par crises successives.

À l’occasion d’une interview, l’anthropologue marxiste Maurice Godelier, évoquant le rôle des acteurs impliqués dans les originess de la crise, traders, dirigeants de fonds d’investissement et de pension, de banques et d’institutions financières, déclarait de son côté : « Ce qui m’a frappé, à travers les actions de ce groupe et les conséquences en chaîne qu’elles ont entraînées, c’est que le capitalisme est un système et qu’il fonctionne toujours comme tel. Mais depuis vingt ans, les sciences sociales semblaient avoir oublié l’existence de ce genre de système. Sous l’influence notamment du post-modernisme, elles s’intéressaient davantage au sujet, à l’individu, à l’intimité du moi… La prise en compte de l’existence des systèmes sociaux tendait à disparaître. Or, là, […] avec la crise des subprimes, le réel a parlé : le système existe » (2). L’économie globale n’est pas la simple somme des comportements individuels, Keynes l’avait déjà amplement démontré. Cependant, il ne suffit pas d’affirmer que le capitalisme est un système, il faut encore préciser ce que l’on entend par là : s’agit-il d’une construction dont il importerait simplement d’étudier les structures ou d’un ensemble complexe que l’action et la réaction des éléments entre eux, tout comme l’environnement dans lequel il évolue, contribuent à transformer ouvrant ainsi la voie à son changement ?

Toute l’œuvre de Marx est comme un long questionnement sur la nature d’un système, sur le sens de ses crises, avec un début de réflexion sur les conditions de sa transformation. Ces interrogations parcourent toute la pensée hétérodoxe et elles ont été relancées d’une manière nouvelle à l’occasion de la récente crise. Il ne s’agit plus seulement aujourd’hui de penser un système, il faut aussi proposer de le transformer. C’est là toute l’originalité des travaux de l’école marxiste française de la régulation systémique animée par l’économiste et historien Paul Boccara qui s’inscrivent dans une histoire de la pensée systémique. Il est ainsi intéressant de mesurer le chemin parcouru depuis les premières recherches au xixe siècle, d’évaluer les apports de chercheurs venus d’horizons très différents.

La récurrence des crises au sein du capitalisme

Il importe donc, en premier lieu, de situer la crise de 2007-2010 dans le temps, le temps durable des cycles de longue période, et celui plus fragmenté des cycles de moyenne période.

La grande dépression des années trente a été un moment essentiel de réflexion sur la crise et le système qui l’a engendrée. Les théories « orthodoxes » dominantes (3), issues de la pensée économique classique, se révélèrent impuissantes à expliquer ce séisme et à proposer des solutions. Prisonnières de la théorie de l’équilibre général des marchés, de l’offre et de la demande, pensant que le marché par ses seules vertus restaurerait le plein-emploi, elles recommandèrent la non-intervention de l’État.

Dans le chapitre VI de sa Théorie générale, John Maynard Keynes aborde la question des cycles, de ces déséquilibres récurrents du capitalisme. N’écartant pas d’autres facteurs, il pointe néanmoins le rôle central de ce qu’il appelle « l’efficacité marginale du capital ». Pour lui, c’est « notamment la succession régulière de ses phases, et la constance de sa durée qui justifient l’appellation de cycle » (4). Pour le grand économiste anglais, un entrepreneur compare le coût actuel de l’investissement aux revenus futurs qu’il est susceptible de générer. Le profit escompté de l’investissement, les anticipations sur sa rentabilité sont ainsi au cœur des mouvements de l’économie. « Tant que l’essor se poursuit, écrit Keynes, le rendement courant de l’investissement nouveau se montre plutôt satisfaisant. La désillusion se produit parce que la confiance dans le rendement escompté se trouve tout à coup ébranlée, parfois du fait que le rendement courant manifeste une tendance à décliner au fur et à mesure des progrès continus du volume des biens durables nouvellement créés » (5).

Cette référence de Keynes au rendement de l’investissement explique à la fois la récurrence des cycles et leur périodicité. Elle permet de comprendre que ces mouvements, « au lieu de rester orientés toujours dans le même sens, finissent par s’inverser, mais encore qu’il existe un degré visible de régularité dans l’ordre et dans la durée des phases ascendantes et descendantes » (6). Ils donnent en outre la possibilité d’expliquer les phénomènes de crise et le fait que « le passage d’une phase ascendante à une phase descendante est souvent violent et soudain » (7). Keynes retravaille ainsi à sa façon des notions déjà présentes chez Marx concernant la tendance à la baisse du taux de profit, la suraccumulation des capitaux.

À la suite de Keynes, tout un courant hétérodoxe contemporain insiste d’ailleurs aujourd’hui, à juste titre, sur ce que l’économiste américain, John Kenneth Galbraith, l’un des acteurs du new deal des années trente, qualifiait bien avant la crise actuelle de « tendance interne du capitalisme à une grave instabilité ». « Le retour d’épisodes dévastateurs est inhérent au système lui-même » (8), ajoutait-il. Comme le note Dominique Plihon, dans un livre récent, « de crise en crise, ainsi va le capitalisme » (9).

De son côté, Michel Aglietta, après avoir rappelé que pour nombre d’historiens « les phases de crise sont inhérentes à la logique financière » (10), affirme que « l’instabilité est intrinsèque au capitalisme financier » (11). Pour lui, avec la mondialisation financière, cette instabilité cyclique fait courir un risque systémique, une défaillance à un bout de la chaîne conduisant par contagion à une crise financière généralisée. C’est ce qui s’est passé en septembre 2008. La crise est alors devenue « systémique » (12), en ce sens qu’elle s’est propagée à l’ensemble du réseau bancaire de la planète puis dans l’ensemble des économies, plongeant celles des pays développés dans une récession sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale et celles des pays émergents dans les difficultés.

Marx et les cycles décennaux

Pour penser la crise systémique il paraît nécessaire d’avoir une approche des cycles économiques, de l’ensemble des cycles, et de leur raison d’être au cœur du système. Marx connaissait bien les cycles décennaux aboutissant à une crise de surproduction. Il note ainsi dans Le Capital : « à mesure donc que se développent le mode de production capitaliste et avec lui le volume de valeur et la durée du capital fixe investi, on voit la vie de l’industrie et du capital industriel se développer rapidement dans chaque affaire particulière jusqu’à se prolonger de longues années, disons en moyenne dix ans » (13). Cette vie est abrégée par « le bouleversement constant des moyens de production, qui s’intensifie constamment », entretenu moins par leur usure physique que par leur « usure morale », effet du progrès technique, de l’innovation stimulés par la concurrence.

C’est l’expansion même de la production capitaliste qui est la cause de ses hoquets périodiques, de « ce mouvement alternatif d’expansion et de contraction », le répétant « par une nécessité mécanique » (14). L’application de méthodes qui rendent le travail plus productif diminue la demande de travail, rétrécit de fait le marché, imprimant à l’industrie moderne ses mouvements caractéristiques de balancier. Mais attention, note encore Marx, « C’est seulement de l’époque où l’industrie mécanique, ayant jeté des racines assez profondes » à la fois sur la production nationale et le marché international, où « les nations industrielles entrant en lice furent devenues assez nombreuses, c’est de cette époque seulement que datent les cycles renaissants dont les phases successives embrassent des années et qui aboutissent toujours à une crise générale, fin d’un cycle et point de départ d’un autre » (15).

Cycles de moyenne période et cycles longs

Avant même Le Capital de Marx, dès 1862, en étudiant en détail les premières crises du xixe siècle, l’économiste français Clément Juglar découvre les cycles d’une durée de sept à douze ans, cycles de moyenne période tels qu’ils existent encore de nos jours. Plus tard, dans les années vingt, l’économiste marxiste russe Nicolas Kondratieff met à jour des cycles ayant une durée d’environ cinquante à soixante ans. Étudiant les évolutions économiques des grands pays capitalistes de l’époque, il met en évidence l’alternance de longues phases d’expansion et de déclin de l’activité économique d’une durée moyenne de vingt-cinq à trente ans chacune, traversées en leur sein par des crises de moyenne période répertoriées par Juglar. Pour Nicolas Kondratieff ces mouvements sont impulsés par les différents types d’investissement ; il lie la phase ascendante d’un grand cycle au renouvellement et à l’extension d’investissements fondamentaux requérant une masse considérable de capitaux : réseaux ferroviaires, canaux, grandes infrastructures routières… ainsi qu’à un changement radical et un regroupement des principales forces productives.

Mais cette phase de croissance (phase A) s’accompagne progressivement d’un excès d’investissement et de demande de capitaux. Cette tension sur les ressources physiques et financières provoque une hausse des prix et des taux d’intérêts qui, à son tour, entraîne une chute de l’activité économique (phase B) et une crise.

Cette analyse des cycles longs est prolongée par l’économiste autrichien Joseph Schumpeter (1883-1950) qui centre son explication des cycles économiques sur le rôle de l’innovation. C’est l’apparition d’innovations majeures, d’un progrès technique qui se développe par vagues successives et non de façon linéaire, stimulé par la recherche du profit, qui entraîne le développement de l’économie pendant de longues années. Durant la période d’assimilation, de diffusion et d’amortissement des nouvelles innovations, l’économie progresse. Mais la généralisation de l’innovation épuise sa capacité à assurer des profits et à promouvoir la croissance et explique le retournement du cycle, la crise ; crise au sein de laquelle apparaissent de nouvelles innovations points de départ d’un nouveau cycle ascendant.

Suraccumulation de capitaux, chômage massif et rejet des travailleurs, changement dans la base technique de la production : on commence là à dessiner le profil des crises systémiques. Au sein des cycles de longue durée elles désignent la période de difficultés succédant à celle d’essor et se manifestent par des secousses de plus ou moins grande ampleur jusqu’à une phase finale où sont mis en cause tous les éléments du système et où s’engagent des transformations profondes de celui-ci. Mais ces caractéristiques n’épuisent pas le sens des crises systémiques.

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(1) Patrick Artus, Jean-Paul Betbèze, Christian de Boissieu, Gunther Capelle-Blancard, De la crise des subprimes à la crise mondiale, La Documentation française, p.92, janvier2010.

(2) Entretien avec Maurice Godelier, anthropologue, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS, « L’économie politique », n° 49, janvier 2011).

(3) « Pendant un siècle et plus l’Économie Politique a été dominée en Angleterre par une conception orthodoxe » : c’est par cette phrase que débute la préface de l’ouvrage fondamental de John Maynard Keynes,  Théorie générale de l’emploi, l’intérêt et la monnaie, éditions Payot, janvier 2005.

(4) John Maynard Keynes, ouvrage cité, p. 315.

(5) Idem, p. 319.

(6) Idem, p. 316.

(7) Ibidem.

(8) John Kenneth Galbraith, « Voyage dans le temps économique », « La dynamique générale », in « Économie hétérodoxe », p. 788, Opus Seuil, 20, 07.

(9) El Mouhoub Mouhoud et Dominique Plihon, Le savoir & la finance, La Découverte, 2009, p. 5.

(10) Michel Aglietta, La crise, pourquoi on en est arrivé là ? Comment en sortir ?,  éditions Michalon, novembre 2008, p. 7.

(11) Ouvrage cité, p. 11 et 15.

(12) Idem, p. 46.

(13) Idem, p. 171.

(14) Le Capital, Livre I, chapitre XXV, « La loi générale de l’accumulation capitaliste », tome 3, éditions sociales, 1969, p.77.

(15) Ibidem.

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Le système bancaire reste une bombe à retardement

20 Février 2013, 12:10pm

Publié par PCF Villepinte

 - le 20 Février 2013

Finance

 

La loi bancaire passe à côté de son but

 

 

 

Le projet adopté mardi en première lecture à l’Assemblée ne permettrait pas de prévenir une nouvelle crise financière ni de protéger les contribuables, jugent de nombreux économistes.

Empêcher les futures crises financières et protéger les épargnants, c’est l’ambition portée par le gouvernement tout au long de la discussion sur la loi bancaire qui a été votée hier en première lecture à l’Assemblée nationale, par 315 voix contre 161. «Historique, le texte pourra probablement le devenir à la condition que la navette parlementaire permette d’enregistrer des modifications plus profondes», a lancé, hier, Nicolas Sansu pour motiver l’abstention des députés du Front de gauche lors du vote. «Si les amendements adoptés en commission et en séance ont certes permis d’améliorer le projet de loi initial (…), il reste encore trop timide», a-t-il ajouté. Les députés Verts, qui étaient fortement hostiles au projet initial, se sont contentés d’une amélioration de la transparence pour, in fine, voter le texte.

Porte ouverte à une nouvelle crise

Pour 75 économistes, signataires d’une tribune commune, dont Jacques Généreux, Jean-Marie Harribey, Alain Lipietz, Frédéric Lordon, Denis Durand, Catherine Mills, Frédéric Boccara et André Orléan, ce « projet de loi ne résout rien », et laisse « une porte ouverte à une nouvelle crise ». Il ne fait que « loger certaines activités spéculatives » dans une filiale, activités représentant seulement 0,75 à 2 % du produit net bancaire des banques, expliquent-ils. Alors que seulement 10 % des bilans des banques sont consacrés aux prêts aux entreprises non financières et 12 % aux prêts aux particuliers. Autres chiffres mis en avant par les économistes : les 200 milliards d’euros d’obligations émises en 2012 par le secteur bancaire, dont seulement 22 milliards sont distribués aux ménages et 27 milliards aux entreprises.

Le système bancaire reste une bombe à retardement

Le risque systémique est toujours aussi grand lorsque quasiment aucune activité spéculative n’est touchée par la réforme. Seuls le trading à haute fréquence (l’exécution à grande vitesse de transactions financières réalisées par un ordinateur) et la spéculation sur les matières premières agricoles sont montrés du doigt. Mais immédiatement des précisions en limitent la portée. Et rien sur un encadrement ou un cantonnement des produits dérivés, pourtant au cœur de la crise des subprimes ; rien non plus sur les marchés de gré à gré qui ne sont soumis à aucune réglementation. Le gouvernement vend le renforcement du pouvoir de l’autorité de contrôle des banques comme un gage de protection. Or, son rôle reste limité, car le projet de loi ne prévoit pas de sanctions fortes, notamment pénales. Bref, le système bancaire reste une bombe à retardement. « Le secteur français présente un niveau de risque systémique parmi les plus élevés du monde. Le Crédit agricole prévoit des pertes record en 2012, voisines de 6 milliards d’euros », expliquent les économistes.

Et en cas de risque de faillite, seules deux personnes seront amenées à prendre les décisions : le gouverneur de la Banque de France et le directeur général du Trésor. Il leur reviendra de déterminer qui devra éponger les pertes, ou de décider la mise en faillite. Il y a de fortes chances que les contribuables soient invités à mettre la main à la poche, le projet ne stipulant pas que les actionnaires et l’ensemble des créanciers des banques seront, en pareil cas, mis en priorité à contribution.

Frais: la charge des banques. Les patrons de six grandes banques françaises sont montés 
au front, après le vote de l’amendement permettant d’élargir 
à tous les particuliers le plafonnement de certains frais liés 
aux découverts bancaires (commissions d’intervention). 
Dans une lettre adressée au premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et au ministre de l’Économie, Pierre Moscovici, la Fédération bancaire française (FBF) a estimé qu’« une telle mesure coûterait des sommes considérables pour les principales banques (…), 
or la banque de détail, une industrie qui emploie plus 
de 300 000 personnes en France, doit affronter une conjoncture historiquement difficile », écrivent les patrons.

  • A lire aussi:

La réforme des banques réformée

La revanche de Marx, par Cynthia Fleury

Clotilde Mathieu

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Le FMI le confirme : l’austérité était une erreur de calcul

7 Janvier 2013, 19:04pm

Publié par PCF Villepinte

 - le 7 Janvier 2013

 

Documents à télécharger : Le rapport du FMI en anglais -
 

C’est un rapport étonnant, un mea culpa chiffré et analysé, que deux éminents économistes du FMI ont publié. Il dit clairement que l’austérité est une erreur. La faute à la mauvaise conception d’un modèle informatique de prédiction économique.

Ils justifient globalement d'avoir plongé 26 pays dans une mortelle crise austéritaire par une erreur de modèle mathématique. Ces économistes sont restés persuadés que leur domaine est une science dure, donc qu’on peut prédire et démontrer avec des équations. Et ils se sont éminemment trompés. Ils reconnaissent ainsi dès l’introduction que leur modèle n’a pas pu prévoir ni le niveau des taux d’intérêts ni l’effet de l’austérité sur la consommation intérieure. Confrontés à la réalité, ils reconnaissent également que leur modèle a grandement sous-estimé la hausse du chômage. Et donc toute la prédiction est biaisée, des investissements privés aux recettes fiscales des états.

Pardon pour les morts, c’était une erreur de calcul

“Forecast Error of ΔYi,t:t+1 = α + β Forecast of ΔFi,t:t+1|t + ε i,t:t+1” Voilà à quoi ressemble l’équation qui a été incapable de faire le lien entre coupe budgétaire des Etats - les fameuses "économies" exigées sous la menace - et baisse de rentrée fiscale. C’est le « multiplicateur fiscal », outil économique qui a plus ou moins montré qu’il fonctionnait entre la seconde guerre mondiale et 2008, mais qui est incapable de prévoir l’ampleur des effets d’une panique généralisée ou d’une franche baisse de moral des populations.
Le FMI avait déjà constaté une faute dans les modèles appliqués à la Grèce. Il remet en cause désormais tous les modèles appliqués à 26 pays européens.

Une erreur qui ne sert pas de leçon

Si reconnaître l’erreur, ou plutôt ouvrir les yeux et se confronter à la réalité, reste une avancée pour le FMI, l’institution ne tire pas les leçons de son erreur. Les économistes ne remettent pas fondamentalement en cause l'austérité, juste son intensité, ils restent convaincus qu’il suffit d’adapter leur modèle de calcul, finalement en accroissant la variable « facteur humain ». Ils ne voient pas l’absurdité que c’est d’imposer par la menace des politiques globales à des pays sur simple résultat d’un algorithme.

"Ce que nous voulons simplement rappeler, c’est que les décisions humaines engageant l’avenir sur le plan personnel, politique ou économique ne peuvent être inspirées par une stricte prévision mathématique, puisque la base d’une telle prévision n’existe pas" disait un certain Keynes en 1936.

Pi.M.

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Un rêve de Pigeons: une start-up de 2 jours se fait racheter 134 millions d’euros

18 Décembre 2012, 10:14am

Publié par PCF Villepinte

Social-Eco - le 17 Décembre 2012

 

 

 

Lancée officiellement mardi dernier, une start-up, Contrail Systems, s’est fait racheter jeudi pour pas moins de 134 millions d’euros par le groupe Juniper Networks. C’est l’illustration parfaite de ce pour quoi se battaient les « Pigeons ».

Le jeune fondateur indien de la start-up et ses partenaires vont donc directement se partager un gâteau de près de 50 millions d’euros en cash, plus un paquet d’actions de la société Juniper. Pour mériter cela, la start-up allait proposer l’année prochaine, un système simple de contrôle des réseaux virtuels. Ce qui concernait donc deux entreprises spécialistes de la virtualisation des réseaux (SDN dans le jargon), Juniper et Cisco. Juniper espère donc que le rapide rachat de la future solution, avant même qu’elle n’existe, lui permette de prendre le pas sur son principal concurrent, et lui piquer quelques juteux clients au passage.

Vendre une société 134 millions d’euros 2 jours après sa création, sans même avoir sorti son premier produit à vendre, voilà qui fait rêver les autoproclamés pigeons. Ceux là même qui ont fait plier le gouvernement français, qui voulait taxer à 43 % plus 15 % de cotisations sociales, la plus-value (et uniquement la plus-value) sur les reventes d’entreprises… Les pigeons,  « Ce quarteron de petits ultralibéraux à l’angoisse fiscale développée, gérants de fonds financiers et autres spécialistes de LBO (rachats spéculatifs d’entreprises), maniant pour se rémunérer les cessions de gros paquets d’actions, tous bien décidés à se faire « un max de thunes » en profitant des bulles artificielles ! » Lire l’édito Qui sont les pigeons ?

Quand les patrons roucoulent
Tirs croisés des sénateurs sur les pigeons

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Le gouverneur de la Banque de France veut-il priver la gauche des moyens de réussir ?

21 Septembre 2012, 06:12am

Publié par PCF Villepinte

 

Le gouverneur de la Banque de France veut-il priver la gauche des moyens de réussir ?

Avant les élections, Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, avait annoncé qu'il voulait supprimer 2 500 emplois dans l'institution à la tête de laquelle il a été placé par Jacques Chirac et confirmé par Nicolas Sarkozy. Depuis ces annonces, la crise s'est aggravée, le chômage a explosé, la France connait la croissance zéro... et la droite a été chassée du pouvoir. La Banque centrale européenne et la Banque de France sont sollicitées de toutes parts pour qu'elles orientent sélectivement les financements vers la croissance réelle et les PME, plutôt que d'injecter aveuglément des milliards dans les marchés financiers.

Le gouverneur Noyer n'en a cure : il vient de réaffirmer sa volonté de dévitaliser la présence de la Banque de France dans les territoires, particulièrement dans ceux qui sont les plus touchés par le chômage, la précarité, le surendettement, ceux où les PME et les collectivités publiques ont le plus de mal à obtenir les crédits bancaires indispensables à la réalisation de leurs projets. François Hollande et son gouvernement se sont prononcés pour que les politiques économiques, en France et en Europe, donnent la priorité à la croissance. Laisseront-ils détériorer l'un de nos outils principaux de lutte contre la crise ?

Le Parti communiste français apporte son total soutien à la mobilisation des personnels de la Banque de France et aux propositions précises de leurs syndicats pour que la Banque réponde aux attentes du pays dans tous les domaines du service public dont elle est chargée. Il demande à la Banque de France de renforcer sa présence dans les territoires pour être à l'écoute des citoyens et pour lutter contre la revitalisation des bassins d'emploi et de vie. Il demande qu'elle coopère activement avec les régions dans la mise en place de fonds régionaux pour l'emploi et la formation. Il demande que la Banque de France s'engage dans une coopération active avec la future BPI et les autres institutions financières publiques et mutualistes au sein d'un pôle financier public. Il demande que la Banque prenne en compte, dans la sélection des crédits susceptibles de bénéficier d'un refinancement de la BCE, de leur contribution à la sécurisation de l'emploi, de la formation et du potentiel de création de richesses dans les territoires. Le PCF demande au gouvernement d'user de tous les moyens à sa disposition pour stopper les projets irresponsables du gouverneur Noyer. Il demande l'ouverture d'un vaste débat, à l'échelle nationale et dans chaque département, sur les moyens de mobiliser l'argent public, l'argent des entreprises et l'argent des banques au service de la création de richesses et de l'emploi, avec de nouveaux pouvoirs pour les salariés dans les entreprises et pour les citoyens.

 

 

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« Activité syndicale : le crime du siècle ? » (Collectif LBO)

8 Juillet 2012, 21:42pm

Publié par PCF Villepinte

Politique - le 8 Juillet 2012

 

Notre Collectif a porté dès 2006 dans le débat public la question des LBO* en France, attirant l’attention d’acteurs syndicaux, associatifs et politiques sur la question centrale de la transmission des entreprises, et sur les risques inhérents à ce type de montages. De multiples analyses comptables ont  montré, depuis, une déformation préoccupante de la répartition de la valeur ajoutée dans ces sociétés, au profit des actionnaires et au détriment des salariés et de l’investissement.

  • La prise de participation des fonds d’investissement dans de nombreuses entreprises ne laisse pas d’être inquiétante.

Rappelons qu’en 2006 déjà, les entreprises sous le contrôle des fonds d’investissement généraient près de 10% du PIB français, contre 25% du PIB aux Etats-Unis. Cette forme de reprise d’entreprises représente un coût élevé pour nos finances publiques par l’incitation fiscale octroyée et soutenue par les gouvernements précédents, qu’il s’agisse de la déductibilité des intérêts de la dette LBO, de la niche dite « Copé » (évaluée de 4 à 22 milliards de manque à gagner pour l’Etat selon les sources), du crédit d’impôt recherche astucieusement détourné de sa finalité, de subventions publiques sans contreparties peu contrôlées et jamais remises en cause, voire même d’évasion fiscale.

A cet égard, il n’est pas inutile de relever que la Cour des comptes, dans son rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques remis récemment à Monsieur le Premier Ministre, préconise de réexaminer « les dispositions du régime d’intégration fiscale des groupes de sociétés qui vont au-delà de la simple compensation des résultats bénéficiaires et déficitaires ».

M. Philippe Marini, président de la commission des finances du sénat, soulignait d’ailleurs, lors de la séance du 6 décembre 2011, que le gouvernement de l’époque évaluait le rendement potentiel de l’écrêtement de la déductibilité des intérêts d’emprunt par rapport au résultat fiscal d’une entreprise à 17 milliards d’euros. Ces 17 milliards, offerts gracieusement aux actionnaires, pourraient utilement réintégrer les finances publiques en limitant le recours au surendettement des entreprises dans les opérations de LBO.

  • Vous recherchez des milliards, Monsieur la président ? Voilà où les trouver !

Au sein des entreprises sous LBO, le creusement des inégalités salariales, le faible niveau d’investissement, les destructions inutiles d’activités et d’emplois qualifiés concourant à la désindustrialisation de notre pays, participent de préoccupations majeures pour notre économie, alors qu’investisseurs en capital et banquiers se partagent les fruits de ces opérations déstabilisantes.

Ainsi, les entreprises sous LBO font régulièrement la une de l’actualité tout comme le « mur de la dette LBO » révélé par l’économiste Nouriel Roubini rejoint maintenant par la plupart des analystes financiers. Vous-même êtes intervenu, durant la campagne présidentielle, en soutien de salariés confrontés à cette logique de financiarisation outrée de l’économie.  S’agissant de la dette LBO, elle  présente un risque  majeur d’explosion  de nature « systémique » dès 2013-2014 !

  • Donner toute sa place à l’action syndicale et aux comités d’entreprise.

Si votre mandat exige de relancer la croissance dans la justice et de redresser les finances publiques, il nécessite également, selon nous, de donner toute sa place à l’action syndicale et aux comités d’entreprise.

La criminalisation des syndicalistes et la dépénalisation des patrons, renforcées depuis 10 ans par les lois Perben et Sarkozy, doivent être remises en cause immédiatement, constituant un préalable.
 
Mais c’est bien dans l’octroi de nouveaux droits d’intervention que les comités d’entreprise pourront jouer pleinement leur rôle économique. Pour paraphraser Jaurès, il est d’intérêt public que le salarié français ne soit plus seulement un serf dans l’entreprise.

Cette financiarisation des entreprises devenues de véritables marchandises, objets de spéculation, conduit  à des risques sociaux et politiques majeurs. Les abus de droit, les erreurs de gestion, la criminalisation des rapports sociaux, les infractions au code du travail, mis en oeuvre impunément par des patrons voyous, sur ordre d’actionnaires financiers – considérés par la loi comme irresponsables – contribuent au discrédit de nos institutions publiques et au rejet de la politique par une partie de nos concitoyens.

  • La finance a un visage, l'Etat a un visage. C'est souvent le même.

Dans votre discours du Bourget, vous avez déclaré : "La finance, mon adversaire, n'a pas de visage et elle ne se présente pas aux élections".
Cependant, comme l’a démontré l’universitaire Geoffrey Geuens, il existe une proximité sociologique croissante entre le monde économique et le monde politique, fusionnés en une même oligarchie qui a réussi à imposer de faux antagonismes. La finance a un visage, l'Etat a un visage. C'est souvent le même.

Le fond d’investissement « Qualium », filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations, en est une parfaite illustration : il est loin d’être exemplaire en matière de respect de la représentation salariée dans les entreprises où il détient des participations, alors même que l’institution publique au service de l’intérêt général, contrôlée par le Parlement, vise à l’exemplarité !

Ainsi, si nous saluons votre initiative de vouloir limiter la rémunération des dirigeants des entreprises publiques, nous considérons que vous devez donner un signe fort à l’opinion, en reconnaissant la responsabilité et la culpabilité de l’Etat en matière de discrimination syndicale quand celle-ci est reconnue par la justice, et en ne soutenant pas comme vos prédécesseurs les procédures abusives pilotées par ces fonds prédateurs détenus ou financés, directement ou indirectement, par des entreprises publiques ou des subsides de l’Etat.

  • Une justice pour les salariés

Il nous apparaît également comme prioritaire de renforcer les moyens d’une justice pour les salariés qui se doit d’être rapide et efficace, complétée d’une inspection du travail efficiente sur l’ensemble des territoires, et réaliser un audit social et environnemental sur tous les fonds d’investissement qui minent notre économie.

Le pendant de la financiarisation de l’économie est la judiciarisation des relations sociales, souhaitée et encouragée par le patronat et les actionnaires. Cette judiciarisation qui inquiète et qui divise des organisations syndicales au plus haut niveau, constitue un véritable piège tendu aux salariés. Si elle révèle certes un échec de la solidarité entre salariés, elle est exacerbée par les modes de gestion individualisés et les crises à répétition, dont la finance est responsable, en l’absence de contre-pouvoirs démocratiques et d’institutions réglementaires fortes.

Et si des organisations syndicales avec la « méthode CLERC », réussissent à faire condamner des directions pour discrimination syndicale, nous ne pouvons nous satisfaire de cette situation, étant donné le niveau des condamnations trop peu dissuasives tant sur le plan pénal que financier, et compte tenu des enjeux démocratiques et citoyens qui y sont associés.
La judiciarisation ne peut être que temporaire sauf à souhaiter l’américanisation de notre justice et le renoncement à nos institutions républicaines héritées de la vie démocratique de notre pays.

Monsieur le président de la République, il est donc urgent que la mission d’information sur les LBO, votée à l’unanimité par la commission des finances de l’assemblée nationale dès janvier 2007, démarre enfin et prenne la mesure de l’ampleur des dégâts causés par les fonds d’investissement à notre économie, nos emplois et nos finances publiques. Il serait même opportun que les députés nouvellement élus transforment cette mission en une véritable commission d’enquête, tant la question de la place et du rôle des fonds d’investissement dans notre économie est centrale.

Ne laissez pas l’Association Française des Investisseurs en Capital, cette organisation professionnelle de fonds prédateurs de notre économie, continuer d’exercer son lobbying auprès de vous au détriment de notre pays, comme elle a commencé de le faire dans le cadre de la campagne électorale, et ne soyez pas dupe du changement opportun de son nom en « association française des investisseurs pour la croissance » !

Le Collectif LBO se tient à votre disposition pour vous aider à concevoir des outils innovants de progrès favorisant la démocratie sociale dans les entreprises, permettant une redistribution plus équitable, favorisant l’investissement, et garantissant la pérennité des activités et des emplois lors des transmissions d’entreprises.

Et surtout, Monsieur le président de la République, ne prenez pas le risque historique de laisser perdurer la criminalisation de l’activité syndicale dans notre pays !

* LBO : de l’anglais « Leveraged Buy Out », opération financière de rachat d’entreprise à crédit

Le Collectif LBO

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Loin des exercices traditionnels de chiffrage, donner à voir la possibilité d'une autre logique

9 Avril 2012, 06:52am

Publié par PCF Villepinte

Programme du Front de gauche : « Loin des exercices traditionnels de chiffrage, donner à voir la possibilité d'une autre logique »

Par Yves Dimicoli, Denis Durand, Frédéric Boccara, le 06 avril 2012

Programme du Front de gauche : « Loin des exercices traditionnels de chiffrage, donner à voir la possibilité d'une autre logique » (économistes du PCF)
De prétendus éléments de chiffrage du programme du Front de gauche ont été avancés dans divers journaux, dont « Le Monde ». Très discutables, ils cherchent à accréditer l'idée que ce programme serait irréaliste, voire dangereux.
 
Ils montrent surtout que leurs auteurs font fi de la nouvelle logique sur laquelle la mise en œuvre de ce programme permettrait d'embrayer, rompant avec les cercles vicieux de la croissance financière et du chômage, à la racine de l'emballement des déficits et des dettes.
 
On amorcerait, au contraire, les cercle vertueux d'un nouveau type de croissance tirée par la sécurisation et la promotion de l'emploi, de la formation, des revenus du travail et de remplacement et une grande expansion des services publics, en France et dans ses régions, en Europe.
 
Faisant reculer tous les gâchis de capitaux et écologiques, grâce à l'intervention des salariés et des citoyens pour changer les gestions d'entreprises, elle mobiliserait l'argent des profits, des fonds publics et du crédit bancaire pour réaliser de grands objectifs sociaux et environnementaux novateurs.
 
Le programme du Front de gauche, jamais cité par « Le Monde », déclare précisément : « Nous proposons que la BCE finance par création monétaire un Fonds de développement social, solidaire et écologique européen ».
 
Le produit d'achats de titres de dette publique des différents États de la zone euro par la BCE serait, en effet, affecté, en alimentant ce Fonds, pour une expansion des services publics, différenciée suivant les besoins des divers pays, en vue d’une nouvelle croissance sociale, avec des coopérations de solidarité entre les services publics.
 
De même, il s’agirait de déployer une « nouvelle mission de service public du crédit … au service de l’emploi, de la formation, de la croissance réelle et de la préservation de l’environnement. » Cela concernerait une baisse sélective très forte des taux d’intérêts jusqu’à zéro (voire négatifs, avec une diminution des remboursements) pour un crédit long aux entreprises, avec des taux d’intérêts d’autant plus abaissés que sont programmés et vérifiés de bons emplois et formations, pour des investissements réels, matériels et de recherche et leur efficacité appuyée sur la combinaison des recherches et des formations hardies.
 
Ce nouveau crédit pourrait être organisé à plusieurs niveaux, local, national et européen, de façon diversifiée et coordonnée. Ainsi, au niveau local, nous proposons des Fonds régionaux publics pour la prise en charge, par des fonds publics, de tout ou partie des intérêts, pour des crédits favorisant l’emploi et la formation avec des investissements efficaces pour une nouvelle croissance réelle.
 
Au niveau national, nous proposons l’institution d’un Pôle financier public. Il viserait la mise en réseau des institutions publiques et mutualistes existantes (Caisse des dépôts, Banque Postale, Oseo, Caisses d'épargne, Banques mutualistes) ainsi que certaines nationalisations de banques, comme pour Dexia.
 
Ce pôle contribuerait à impulser des orientations nouvelles, y compris dans tout le secteur bancaire et financier, avec l’avancée de contrôles publics et de dispositions nouvelles, en liaison avec des soutiens publics possibles de recapitalisation des banques. Outre les incitations au nouveau type de crédit, les mesures porteraient notamment contre les activités spéculatives, y compris par la séparation des banques de dépôts et d’investissement, et elles viseraient à conjuguer croissance réelle efficace et progrès social, avec également des taxations dissuasives et incitatives.
 
On pourrait encore, pour renforcer le Pôle public et le soutien des baisses sélectives des taux d’intérêt, utiliser une partie des énormes fonds publics, gâchés et poussant aux bas salaires, comme ceux dévolus aux exonérations de cotisations sociales (28 milliards d'euros annuels).
 
Enfin et surtout, ce nouveau type de crédit pourrait s’appuyer sur un autre financement des banques par la BCE, tout particulièrement pour des crédits à long terme. Cela implique de nouvelles missions prioritaires pour la BCE, pour l’emploi et la croissance réelle, contre la priorité actuelle à l’opposition à l’inflation avec l’objectif principal dit de maintien de la stabilité des prix.
 
Alors que, déjà, la BCE a dû prêter à 1% sur 3 ans plus de 1000 milliards d'euros aux banques, sans aucune condition de critères visant une relance de la croissance sociale, et alors qu'elle a du prendre 217 milliards d'euros de dette publique de pays européens, ce sont donc plusieurs centaines de milliards d'euros qui seraient rendus disponibles pour l'ensemble des pays européens dont la France.
 
Ces propositions ambitieuses et réalistes du programme du Front de gauche permettent d'aller au-delà des propositions de F. Hollande et du PS mettant en cause la finance, tout en précisant l'audace nécessaire.
 
Loin des exercices traditionnels de chiffrage, toujours faux car contredits par les réalités ultérieures, auxquels donnent lieu les élections et qui, aujourd'hui plus que jamais, visent à enfermer la réflexion des citoyens dans le fatalisme face aux contraintes réputées indépassables du capitalisme financier en crise, il s'agit de donner à voir la possibilité d'une autre logique.
 
Yves Dimicoli, Denis Durand, Frédéric Boccara, membres de la commission économie du PCF,
 
Paris, le 5 avril 2012

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Vidéo. Hausse record du prix de l'essence : comment ça marche

15 Mars 2012, 23:18pm

Publié par PCF Villepinte

  Ep.4 : En 2012, on va leur faire un dessin -... par CN-PCF


Alors que le prix litre de super sans plomb a dépassé pour la première fois les 2 euros le litre, le gouvernement n'a rien trouvé de mieux que de dire aux Français de changer de station service ! On croit rêver. Comme ces derniers temps, la droite est très attentive aux propositions du Front de gauche, le PCF, et ses partenaires du Front de gauche, lui fait un dessin, très pédagogique, pour lui expliquer pourquoi le prix de l'essence augmente et comment fait-on pour stopper cette folle spéculation.

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