Travailleurs sans papiers: des syndicats et des associations interpellent Jean Marc Ayrault
Une manifestation à Paris en 2008 pour réclamer la régularisation des sans papiers
- le 29 Mai 2012
Dans une lettre ouverte, des associations et syndicats demandent la régularisation des travailleurs sans papiers en France et « l’égalité de traitement entre Français(es) et Etranger(e)s dans les études comme au travail » à l’occasion des premières rencontres entre partenaires sociaux et du gouvernement ce mardi à Matignon.
Le courrier transmis au premier ministre par le représentant de la CGT a été signé par les premiers dirigeants de 12 organisations agissant conjointement pour la régularisation des travailleurs sans papiers : la FSU, l’UNEF, l’Autremonde, La Cimade, le Collectif du 31 mai, Femmes Egalité, la JOC, la LDH, le MRAP, le RESF et enfin SOS Racisme.
Critique directe du gouvernement de Nicolas Sarkozy
La lettre revient sur la lutte qui s’est organisée depuis 2006 pour soutenir les milliers de travailleurs et travailleuses sans papiers, une "lutte, faite de grèves, de manifestations de temps médiatiques et qui, comme vous le savez, a perduré tout au long du quinquennat de Nicolas Sarkozy". Le courrier dénonce le blocage du gouvernement Sarkozy qui considérait la question comme une "gestion de flux migratoires" et cible également "la circulaire du 31mai » de Claude Guéant, visant à sélectionner « qui peut travailler et étudier dans notre pays ou pas » . Selon les syndicats et associations signataires de la lettre, c’est "dans leur mise en œuvre" que "ces avancées durement conquises se sont heurtées et se heurtent encore trop souvent au pouvoir discrétionnaire des préfets".
"ls ne prennent le travail de personne"
La contrainte de travailler dans le "non dit" et le "non droit" est d’autant plus injuste que les travailleurs étrangers" ne prennent le travail de personne" et assurent "le fonctionnement de pans entiers de secteurs économiques de notre pays". Mis a part l’absence de papiers, ces personnes "vivent et travaillent ici" se comportent en citoyens, "règlent leur cotisations sociales et leurs impôts". Pour les auteurs de la lettre ouverte, la représentation du travailleur étranger est amenée aujourd’hui à évoluer. Elle ne correspond plus à la réalité perçue par l’opinion publique, mais symbolise au contraire "l’image d’une France du courage".
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