Thibault : les salariés veulent "des décisions les plus rapides et les plus concrètes"
Social-Eco - le 29 Mai 2012
Le secrétaire générale de la CGT, Bernard Thibault, s’est entretenu ce mardi avec le Premier ministre. Il l’a informé de l'"impatience" des salariés, de leur souhait de mesures "rapides", "qui modifient le quotidien". Le leader de la centrale syndicale s’est affiché plutôt satisfait au sortir de cet entretien.
"On n’est pas mécontents que ce ne soient pas les mêmes interlocuteurs" et "on a même la faiblesse de penser qu'on y est
pour quelque chose", a même ajouté Bernard Thibault après sa rencontre avec Jean-Marc Ayrault à Matignon. La CGT avait appelé à faire battre Nicolas Sarkozy. Bernard Thibault a aussi invité le
gouvernement à s'appuyer "sur les forces vives qui ont souhaité le changement".
"Déjà sur la méthode, l'ambiance change, c'est déjà important". "Nous avons un gouvernement qui affirme haut et fort sa
volonté de dialogue et de concertation avant toute décision. Nous ne pouvons que nous en féliciter (mais) ça ne veut pas dire pour autant que par avance nous allons nous féliciter de toutes ses
décisions", a-t-il averti.
Les priorités sociales
"On n'a pas caché l'impatience qu'il y avait chez les salariés d'avoir des décisions les plus rapides et les plus concrètes
(...) qui modifient le quotidien", a-t-il déclaré à la presse. "C'est une majorité de salariés qui a contribué au changement", a insisté M. Thibault. Ce premier contact officiel a permis selon
lui "un tour d'horizon" des sujets à ses yeux prioritaires: salaires, Smic, obligations des entreprises, mise à plat des aides publiques, rétablissement de l'Allocation équivalent retraite et
retour à la retraite à 60 ans pour les salariés ayant commencé à travailler tôt.
Sur le décret en préparation sur les retraites, "la porte n'est pas totalement fermée à une modification du champ
d'application" du décret "mais on ne peut pas vous en dire plus aujourd'hui. Le gouvernement nous a entendu", a-t-il dit.
45 000 emplois menacés
Bernard Thibault a confié au Premier ministre une liste de 45000 emplois actuellement menacés dans 46 entreprises en
France. Au-delà de "l'urgence de se pencher sur certaines situations", il réclame une loi pour "permettre aux salariés de contrarier la décision des gestionnaires lorsqu'il n'y a pas de
bien-fondé économique aux licenciements".
Parmi les entreprises citées figurent le constructeur automobile PSA, le groupe pharmaceutique Sanofi, Carrefour ou Fralib,
filiale du géant anglo-néerlandais Unilever que le distributeur de presse Presstalis.