Seine-Saint-Denis : ils défilent par centaines pour l’emploi
Hier, les salariés de l’usine PSA d’Aulnay étaient en tête d’un cortège qui a dénoncé des milliers de suppressions de postes dans le 93.
Aussi emmitouflés que déterminés, ils ont bravé le froid pour défendre « l’emploi et l’avenir de la Seine-Saint-Denis ». Hier matin, plusieurs centaines de personnes (650 selon la préfecture, plus de 2000
selon les syndicats) ont marché depuis Le Bourget et Pantin pour converger vers le parvis de la préfecture de Bobigny, où les deux cortèges se sont retrouvés.
SUR LE MÊME SUJET
Salariés, agents, profs, élus communistes : ils ont
répondu à l’appel d’une intersyndicale qui réunissait la CGT, la CFDT, l’Unsa, Solidaires, la FSU et la
CFE-CGC.
Très applaudis, une centaine de salariés de l’usine PSA d’Aulnay ouvrent le premier cortège parti du Bourget. « Aucune usine
ne doit fermer », scandent-ils. Dans la foule, Alphi, qui travaille à Roissy, s’inquiète. « Les plans sociaux se multiplient à l’aéroport : on est en train de payer la crise et l’austérité. »
Mathieu Brabant de la CGT-Educ’action, explique être « solidaire de ce qui se passe dans le privé », même si, selon lui, « l’emploi public est aussi concerné. Les postes annoncés dans l’éducation
pour la rentrée sont insuffisants ».
Sur les marches du parvis où les manifestants sont tenus à bonne distance par des barrières métalliques, le secrétaire
départemental de la CGT 93, Hervé Ossant, prend la parole devant une forêt de drapeaux. « Nous sommes venus faire entendre la voix de ceux qui souffrent, explique le syndicaliste. Aujourd’hui, on
compte 135000 chômeurs dans le département, c’est plus 10% en un an. Où va s’arrêter cette hémorragie? » Plus tôt, Jean-Pierre Mercier, délégué CGT chez PSA, avait prévenu : « Ce qui se passe
chez PSA pend au nez de toutes les entreprises. »
Rendez-vous raté en préfecture
Car le chiffre brandi hier par les syndicats et le Front de gauche 93, venu hier faire signer un appel pour un « plan d’urgence pour l’emploi », a de quoi faire peur. Selon eux,
15000 emplois industriels sont menacés dans le département : 3000 personnes à PSA Aulnay, 250 à Sanofi Romainville, 250 à Presstalis Bobigny, 3500 à Air France Roissy, 54 à Delphi, un
équipementier de Villepinte, 25 chez Rotos 93 au Blanc-Mesnil… « Quand on sait que la suppression d’un emploi direct en détruit trois autres, 15000 est optimiste », explique t-on au PC 93. A la
préfecture, on se refuse à confirmer : « Il faut être prudent : certains plans évoqués ne concernent pas la seule Seine-Saint-Denis, d’autres ne sont pas actés. »
Une explication que n’ont pu entendre les représentants syndicaux, puisque leur rencontre avec le préfet n’a pas eu lieu.
Selon les syndicats, le préfet a refusé de les recevoir et ils ont décliné une entrevue avec le seul secrétaire général. Version différente à la préfecture, selon laquelle les syndicalistes sont
arrivés en retard et n’ont donc pu s’entretenir avec Christian Lambert, parti accueillir deux ministres aux Lilas. La CGT 93 a donc laissé une lettre ouverte au préfet.
Le Parisien