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Bienvenue sur le blog des communistes de Villepinte

Pourquoi tant de haine ?

24 Janvier 2011, 06:37am

Publié par PCF Villepinte

On reste interdit devant tant de haine. Cette semaine, dans le Point, Franz-Olivier Giesbert, que l’on a connu mieux inspiré, évoque en ces termes la grève des dockers et grutiers qui serait, selon lui « une histoire bien française qui résume notre déclin ». Une histoire, écrit-il, « où l’on a du mal à faire la part entre ce qui relève du corporatisme, de la pègre, du syndicalisme et de la bêtise pure et simple. Elle se déroule dans tous les ports de France, où les grutiers et les dockers se plaignent en permanence de la « pénibilité de leur métier, où la plupart ne font certes pas 35 heures par semaine ». On croit entendre la droite au temps du Front populaire stigmatisant « les salopards en casquette ». Et ces guillemets, placés autour de la « pénibilité » ! Car, il sait ce que c’est, sans doute, Franz-Olivier Giesbert, à son poste de directeur du Point, avec ses émissions de télé et le salaire correspondant. Mais stop sur ce sujet, car nous voilà, tout de suite, suspects de populisme et pétris 
de rancœur à l’encontre « des élites » autoproclamées.

Les dockers, donc, comme le titre cet article, sont « ceux qui massacrent l’économie française ». Oubliés les traders, les parachutes dorés, les fantastiques salaires des grands patrons, les vagues de licenciements, les délocalisations. La crise du capitalisme n’est toujours pas finie et l’on crie 
« Vive le capitalisme » ! 
Car on sent dans cette haine comme un lâche soulagement. Ce dont l’article de Franz-Olivier Giesbert est le nom, c’est de l’esprit de revanche de la classe dominante après l’automne des retraites. Des témoignages qui se multiplient dans les départements font état d’un regain antisyndical touchant particulièrement la CGT. L’automne, face au pouvoir, face au Medef et à la puissance de la Finance, a démontré à l’envi qu’en France, le peuple ne courbait pas la tête 
et que le système lui-même était en question.

Nicolas Sarkozy avait tenté, l’été précédent, une diversion majeure et indigne avec les Roms, 
les délinquants étrangers… Depuis deux mois maintenant, on nous ressert régulièrement Mme Le Pen et le lifting de son vocabulaire, que d’aucuns feignent de prendre pour un nouveau visage. Faut-il se demander pourquoi ? La réponse va de soi. Toujours et partout, hier comme aujourd’hui en Europe, les extrêmes droites 
ont servi à détourner les aspirations populaires 
et les révoltes, comme le démontrent, sous différents angles, les contributions à nos pages débats (p. 10 et 11). Et, tandis que la tentation de faire grandir le FN pour affaiblir la droite effleure certains esprits, d’autres y voient une raison d’aller toujours plus à droite, jusqu’à saluer, comme Ivan Rioufol dans le Figaro, 
« un électrochoc utile ».

Mais il ne suffit pas d’assurer la promotion et la banalisation de Mme Le Pen. Il faut aussi discréditer toute volonté de changement et toute perspective alternative à la politique actuelle. L’épisode tout à la fois scandaleux et surprenant du dessin de Plantu n’est pas 
un fait isolé. Voilà des semaines que les chroniqueurs en cour, dans leurs diverses tribunes, distillent cet amalgame entre le FN et la gauche qui n’a pas renoncé. Mais c’est aussi le livre de Stéphane Hessel, que certains commentateurs ont inscrit sur leur liste noire au nom de la stérilité, voire de la « bêtise » selon Luc Ferry, philosophe instrumental, de « l’indignation ». 
Et c’est ainsi que Franz-Olivier Giesbert perd pied, 
dans un pathétique naufrage de l’esprit critique.

Par Maurice Ulrich

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