Pour une Bourse du Travail à Roissy Charles-de-Gaulle !
jeudi 1er avril 2010
Intervention d’Hervé Bramy, secrétaire départemental du PCF 93, à la manifestation du mercredi 31 mars sur la plateforme de Roissy.
« Je suis venu vous apporter le soutien fraternel des communistes de la Seine-Saint-Denis. C’est un choix combatif, un engagement de fond, car vos luttes sont caractéristiques du besoin profond de changement de société pour lequel nous nous battons.
En effet, vous êtes comme l’ensemble des salariés de notre pays confrontés à la politique de Sarkozy-Fillon, et celle-ci fait des ravages. Il ne se passe pas une journée sans que des annonces aux conséquences désastreuses ne soient faites. Et, il ne se passe pas une journée sans que les tenants de la bourse et de la finance de ce pays n’aient à applaudir aux décisions du gouvernement.
Il y a moins de deux semaines, à l’occasion des régionales, le pouvoir de droite prenait une bonne gauche. Nous nous sommes engagés à fond pour que dans cette gauche, celle de la résistance, porteuse de valeurs émancipatrices et de contenus alternatifs, celle qui ne renonce pas, soit pleinement inscrite dans la démarche de transformation de notre société. Ce choix nous l’avons fait avec nos camarades associés et rassemblés dans le Front de Gauche. Malgré une abstention qui a valeur de coup de semonce pour l’ensemble des partis, la gauche sort renforcée de ce scrutin, la droite est groggy.
A peine remise de la claque qu’elle a subie, la droite reste autiste à la sanction politique que le peuple lui a signifiée. Elle annonce que rien ne changera. L’objectif est réaffirmé, pressurer comme des citrons les salariés ; les retraités et futurs retraités condamnés aux travaux forcés ; les chômeurs n’auront plus besoin de chercher du travail pour la bonne raison qu’il n’y en a pas, les services publics seront mis au régime de pain sec. Mais, rassurez vous, les nantis seront encore et toujours plus préservés !
Face à cet horizon des plus noirs, avec vos organisations syndicales dont la CGT vous avez raison, mille fois raison de relever le défi de la dignité et du respect. Vous aviez raison lorsque mardi 23 vous manifestiez pour vos droits sociaux et pour vos emplois.
Vous avez raison lorsqu’aujourd’hui, vous luttez pour votre dignité de travailleur, pour la défense de votre bourse du travail et de vos droits spécifiques.
Non, la plate forme de Roissy n’est pas une zone de non droit ! Non la plate forme de Roissy ne doit pas être une zone d’expérimentation des fantasmes du patronat et de la droite ! La zone de Roissy doit être un lieu de citoyenneté et de démocratie pour les salariés, un lieu où le droit du travail s’applique, un lieu où le progrès social doit d’exercer.
Car enfin, quel est cet endroit où les salariés doivent changer d’employeur tous les quatre matins au gré des restructurations des entreprises ? Quel est cet endroit, où le flicage et la surveillance des salariés s’exercent à l’aide de plus de 4500 caméras de surveillance ?
Quel est cette plate forme où le droit syndical conquis de haute lutte ne s’applique même pas à ’aide de panneau, de locaux adaptés, de lieux associatifs et culturels ? Quel est cet endroit où le MEDEF veut anticiper sur la dérèglementation du droit du travail, qu’ils rêvent d’appliquer ailleurs. Non Roissy n’est pas un laboratoire, ni un territoire de relégation, ce n’est pas une république bananière, c’est Roissy, Roissy en France.
Et comme partout ailleurs, ici aussi les salariés doivent pouvoir donner leur avis. Aujourd’hui, seule la rentabilité financière régit l’organisation du travail. Les conséquences sont ravageuses : emplois rabougris, travail répétitif, mépris des capacités et qualités de chacun, intensification insupportable du rythme, abrutissement des salariés à la tâche, disparition de la motivation et de l’intérêt au travail.
Eh bien, cela doit cesser. Non, la finalité du travail n’est pas le profit et la bourse ! La finalité du travail, c’est répondre à des besoins sociaux et humains, c’est l’émancipation des capacités productives de chacun pour mieux travailler et pour mieux être dans son emploi.
Cela impose de réaffirmer de nouveaux droits aux salariés et à leurs organisations syndicales, cela impose des droits de regard et d’intervention, des droits de contrôle, des droits d’information et de décision. C’est pour toutes ces raisons qu’une bourse du travail, moderne, équipée, rayonnante sur la plate forme doit exister et se développer, c’est pout ces raisons que je suis là pour vous apporter le soutien fraternel des communistes.
Vous le savez dans mes responsabilité de Président du Conseil général j’ai toujours été attentif au sort des salariés et de leurs organisations syndicales. C’est ce qui m’avait conduit à financer les locaux de la bourse du travail de Parinor 2 et à soutenir financièrement la lutte des salariés de PSA Aulnay et surtout leurs familles pour quelles ne subissent pas tous les effets de la grève.
Hé bien c’est avec la même détermination que vous pouvez compter sur mon soutien et celui de tous les élus communistes de notre département pour que tout soit fait dans l’existence de la bourse du travail sur la plateforme de Roissy. Je veux également vous informer que Eliane Assassi, sénatrice de Seine-Saint-Denis retenu au Sénat déposera une question orale au ministre concerné courant du mois d’avril. Elle vous fera connaître la réponse qu’elle obtiendra du gouvernement.
Permettez-moi enfin, en saluant votre lutte et vos organisations syndicales de dire quelques mots sur un autre scandale qui touche à la proximité de Roissy car il ne peut y avoir deux poids deux mesures de la part du gouvernement. Je veux parler de Mesnil-Amelot 2, ou plus exactement du camp de rétention Besson pour lequel l’Etat a mobilisé un gros budget. Là on investit pour expulser des gens, spoliés par des passeurs liés au grand patronat et ici on refuse les moyens pour votre bourse du travail ?
Mais au-delà de cet acte , quel est le crime de ces femmes et de ces hommes qui arrivent en France ? Vouloir travailler et vivre de leur travail. Ils fuient des dictatures, la guerre, des zones où le néo colonialisme fait des ravages, où la misère tue. Ils arrivent en France, et sont traités comme des criminels, comme de dangereux individus.
Avec une débauche de moyens, avec des policiers en sur nombre, ils sont traités dans des conditions indignes de la république, dans des conditions indignes de notre histoire. Le nouveau centre de rétention a ouvert ses portes. Bientôt, des familles, des enfants vivront au rythme de la plus dure des prisons, celles du non droit.
Nous ne voulons pas de Guantanamo ici, aux portes de Paris, ni sur notre territoire. Non à l’ouverture des centres de rétention. ; oui à l’ouverture de votre bourse du travail. La liberté ne se divise pas elle s’applique partout et pour tous ! »